Les joues légèrement rouges, le regard fuyant & fixé au sol. Je sens mon cœur battre si fort dans ma cage thoracique que je manque d'air. Mais elle accepte, aussitôt je regarde Diane dans les yeux, enfin elle a le regard rivé sur la boîte où dort la rose. Délicatement & avec tellement de douceur, elle me prend la rose des mains pour la contempler. Ses joues rosissent, non ?
Je me mords les lèvres pour ne pas sauter de joie et je plisse les yeux pour desceller une quelconque plaisanterie.
Non tout ça, c'est bien réel. Bordel.
Je suis l'homme le plus heureux du monde.
Je contemple tout de son visage, de ses expressions, de la surprise à la douceur & de la douceur à la gêne. J'ai réussi à la toucher. Même un tout petit peu... Je suis peut-être pas bon dragueur, très maladroit... Mais il semblerait qu'elle ait toujours eu raison. La sincérité d'un geste maladroit est plus important qu'une parole contrôlée.

Je sors de ma transe quand elle me demande si  on ne ferait pas mieux de rejoindre les filles. Je me gratte doucement le sommet de la tête, gêné. « Euh, oui. Tu as raison. » Je lui fais signe d'avancer. « A toi l'honneur. » Et je lui emboîte le pas.
C'est marrant, ce vieux réflexe de la laisser passer devant moi pour rester dans son ombre. Comme j'ai toujours fait.
Un jour, je devrais pouvoir lui prendre la main & me mettre dans la lumière, comme elle.

On arrive près des filles qui ont abandonné l'idée de redonner leurs couleurs respectives à ces animaux fuyants.
Bon, je ne serai pas que le héro de ma blonde. Aujourd'hui, je serai le héro de ces dames. Nous devions décorer la salle & nous nous éparpillons. Entre trois artistes & un bon à rien... On avait clairement pas l'avantage. Personne ne s'écoutait... & surtout j'ai l'impression d'entendre les pensées de Diane rien qu'en la regardant. Elle se désole qu'on abandonne un pan de mur pour une table, puis la table pour le sapin.
Je dois jouer de mon autorité naturel. J'ai pas envie de m'impliquer mais... C'est pour ma blonde.

Je retire ma baguette de ma poche & je jette un sort aux animaux qui courent. Ils s'arrêtent & j'échange leurs écharpes pour qu'ils soient tous accordés. Une fois fait, je les laisse vagabonder sur les murs, tous joyeux. Laissant derrière eux des traces de neige fictives.
« Bon, maintenant que j'ai réparé vos bêtises. Il serait temps de s'organiser & d'arrêter de s'éparpiller. Vu que Joy a commencé le sapin, finissons-en avec ça. » Je regarde la première guirlande un peu bancale de Joy. « Il faut s'harmoniser. Si nous décidons de partir sur les couleurs des quatre maisons, il faut que ce soit équitable. » Je regarde le reste de la salle. J'aurais vraiment aimé que la salle soit d'or et de noir, ou de rouge et d'argent. De bleu et de bronze. De noir et blanc... Mais les quatre maisons... C'était leur choix, & je les laisse faire parce que j'ai pas envie de m'en mêler vraiment, en fait. Chef des opérations ça me suffit, j'entre déjà trop dans le délire.  « Ensuite nous attaquerons ensemble les tables & nous finirons par les murs et les chandeliers. Une objection ? »

Je lève la tête vers une branche qui grandit & descend vers moi assez rapidement, qu'est-ce que... ? « C'est quoi ce machin ? » Pourquoi y a un arbre qui pousse au dessus de ma tête ? Je pointe la branche avec ma baguette, sceptique.

Oui, les gars. Je ne sais pas ce que c'est que... le gui.