ton corps t'abandonne doucement. la douleur est bien trop grande. à deux doigts de devenir insupportable. tu as du mal à respirer, à te concentrer. tu n'as pas eu le temps de faire tomber ron.. potter s'en est chargé à ta place. la déception, la colère. tu ne sais pas à qui en vouloir le plus. toi-même ou lui. un soupire qui s'échappe de tes lèvres. presque complètement inutile. tu réalises tardivement que vous avez réussi. que le serpent de l'équipe adverse est tombé. toi qui a pourtant refusé de t'attaquer à lui. trop loyale. incapable d'envisager une seule seconde de faire tomber l'un des tiens. tu regrettes presque de ne pas avoir vu moose sombrer avec lui. regret qui n'est pas resté très longtemps. soulagé à l'idée d'entendre le mot "abandon" s'échapper de ses lèvres. pas besoin d'une sous-merde dans son genre. d'un boulet que tu es obligé de traîner derrière toi. une serdaigle qui n'a pas eu autant de force et qui elle n'a malheureusement pas eu la chance de pouvoir continuer. tu te retrouves donc une nouvelle fois avec potter. un sentiment étrange dans la poitrine. tu as envie de lui exploser toutes les insultes du monde au visage. de lui faire payer son élan de gentillesse à sacrifier son ami lui-même plutôt qu'à te laisser prendre ce petit plaisir. mais, tu n'es pas d'humeur. tu as faim. tu es fatiguée et tu as envie d'en finir une bonne fois pour toute avec ce tournoi stupide. ton regard porté sur la foule. theodore que tu aperçois au loin et à qui tu offres un simple sourire.. juste pour lui faire comprendre que tu vas bien. draco que tu aperçois en compagnie de ses chiens domestiques comme toujours. milicent et daphne que tu aperçois rire au loin. la simple envie de retrouver ta salle commune et cette deuxième famille à laquelle tu tiens tant.

long soupir qui s'échappe de tes lèvres. tu n'as pas réussi à trouver le sommeil. bien contente de t'occuper l'esprit avec ton petit-déjeuner. tu oses à peine observer potter. capable d'imaginer une seule seconde de quelqu'un pourrait remarquer une différence entre vous. est-ce que c'est réellement différent ? tu as beau te mentir, il y a quelque chose que tu n'arrives pas à expliquer lorsque tu croises son regard. comme une chaleur à la fois agréable mais, impossible à supporter plus de quelques secondes. « encore une épreuve et c'est la fin. » enfin. désormais une seule personne sur laquelle tu sais désormais t'appuyer. tu mords une nouvelle fois dans ton pain, cette cruche d'eau que tu t'apprêtes à prendre et la main du sorcier qui effleure doucement la tienne. surprise. tu détournes rapidement le regard pour ne plus penser à lui. à cette nuit. à toutes ses choses qu'il faut oublier. penser à cette épreuve. à ce que signifie vraiment ce tournoi et ce que cache bien la fin d'un jeux si plaisant aux yeux de votre directeur. tu soupires une nouvelle fois lorsque toutes les équipes sont appelées à rejoindre le château. soulagée de voir que vous n'êtes pas les seuls en mauvaise posture, avec plus que deux survivants pour représenter un quatuor. tu envisages déjà le pire face à cette porte. et tu es bien contente que potter soit celui qui prend le courage de l'ouvrir.

« c'est quoi ce bordel.. » que tu murmures lentement. tu ne remarques qu'un simple canapé de couleur sombre au centre de la pièce. tu tournes lentement la tête et ne remarque même plus la porte fermée derrière toi. il faut sans doute continuer à avancer. tu n'hésites pas pansy. avance dans la pièce jusqu'à remarquer désormais une petite table basse avec un livre soigneusement posé dessus. tu n'es pas une fan de littérature. pas du genre à te perdre dans des livres pendant des heures et pourtant.. tu n'arrives pas à détourner le regard de l'objet. une curiosité bien trop grande alors, que tu attrapes le livre entre tes mains. que tu t'autorises à ouvrir pour y plonger le regard. tu te poses rapidement sur le canapé, bien consciente que ce n'est pas un livre. pas une histoire folle que ta mère te racontait souvent petite pour t'endormir. tu reconnais parfaitement ton album photo. des souvenirs que tu ne pensais pas retrouver un jour. une pansy enfin un large sourire aux lèvres alors, qu'elle retrouve ses deux meilleurs amis dans le manoir des malfoy. un theodore qu'elle attrape par le bras pour le forcer à prendre une photo avec elle. parce qu'elle était persuadée d'être un jour sa femme. une photo avec ton père.. peut-être bien l'unique photo ou un léger sourire se dessine sur ses lèvres. discret mais, que tu discernes parfaitement aujourd'hui. une page tournée et ton cœur qui rate un battement. un homme à tes côtés. grand, une chevelure plutôt foncée. tu n'arrives pas à voir son visage, pas clairement. mais, tu es à ses côtés, un sourire radieux sur tes lèvres. cette impression de flotter sur un nuage à l'intérieur de ses bras. tu t'admires presque en étant à ses côtés. cette sensation de retrouver la pansy que tu as découvert pour la première fois face au miroir du riséid. alors, elle existe ? ce n'est pas un mensonge, pas juste une envie ? cette même sensation que dans la cabane hurlante, cette même chaleur dans la poitrine qui te berce tendrement le cœur. tu ne veux pas quitter cet avenir. pas l'oublier. tu veux goûter au bonheur, à la liberté dans les bras d'un homme que tu aimes sincèrement. te relever et continuer ton chemin vers cette porte qui risque de t'offrir encore bien plus. il n'est pas question de revenir en arrière désormais.

De longs jours sans réellement pouvoir voir ton meilleur ami à vos côtés, de la culpabilité pesant sur tes épaules, regrettant de ne pas être tombé à sa place. Tu t'inquiètes pour Ron, pour Susan, tu t'inquiètes pour Hermione même si tu la vois à tes côtés lorsque vous attendez cette phrase finale. Et dans ton quatuor, il n'y a plus que vous deux, Pansy et toi. Soulagement qui vient t'étreindre alors que tu n'as plus à vérifier si l'un ou l'autre vont s'étriper, le souvenir d'un Moose un peu trop vindicatif et ennuyant sous les yeux bruns et impatients de la vipère, tu ne savais à quel moment elle finirait par craquer et lui envoyer un sort impardonnable. Enfin à deux, c'était un peu étrange entre vous depuis cette nuit dans la cabane interdite et à la fois, si naturel. Tu ne savais empêcher ton esprit de revenir à ce moment, à ces sensations ressenties et ces soupires entendus, essayant de cacher ton trouble dans ces moments où tes pensées te trahissaient, tu te focalisais sur toute activité possible afin de ne pas perdre pieds, observer un peu trop longtemps les traits de son visage, la douceur remémorée de ses lèvres.

Il y a le regard d'Hermione auquel tu accroches le tien alors qu'elle s'avance avec son quatuor dans la pièce et cette assurance que tu tentes de lui transmettre, celle qui lui confie que tout ira bien et que tu avais confiance en elle et en ses capacités. Vous attendez face à votre professeur, non sans une impatience grandissant en toi tandis que tu imagines tout scénario pouvant se dérouler dans la pièce juste derrière. Il ne reste plus que deux équipes et enfin, vous voici appelés. Alors vous entrez et tout se transforme. La pièce est tout à fait différente, un trouble vient t'étreindre alors qu'une agitation certaine s'anime autour de ta personne. Tu es habillé autrement, une cape bleue marine sur tes épaules, tu en imposes alors que tu marches dans l'allée parmi plusieurs bureaux, tu te sens important Harry, tu te sens à ta place surtout parmi cette effusion. Tu entres naturellement dans ce que tu sais être ton bureau et t'assoit, les membres fatigués, le sourire aux lèvres. Ta main vient passer devant ton visage tandis que ton partenaire entre dans la pièce afin de te remercier une nouvelle fois de lui avoir sauvé la vie, il t'indique qu'il te doit une dette et tu secoues la tête. « Seulement un whisky, ce soir, au bar. » tu t'étonnes toi-même de ta réponse, tu vois le déroulement de tes actions comme un personnage secondaire de ta vie, tu te reconnais et à la fois, tu ne le peux.  Il y a quelque chose qui cloche mais tu ne peux mettre le doigt dessus que ton chef arrive dans ton bureau. Tu es tendu, tu te demandes ce qu'il te veut à l'expression neutre et impassible de son visage jusqu'à ce qu'il te tende sa main. Tu es promu Harry. Et même si cela t'emplit d'une grande satisfaction, tu n'es pas porté par la joie. Au contraire, ton regard glisse de la silhouette de ton patron afin d'observer cette femme assise sur le canapé de ton bureau. Tu peux reconnaître ses longs cheveux bruns. Ton cœur se resserre, Pansy.

Tu te relèves un peu brutalement de ta chaise et tu t'efforces à ne pas regarder ton patron, ni ton partenaire. « Tu n'es pas Ron. » lui lâches-tu alors qu'il tente de te raisonner en t'attrapant par l'une de tes épaules. « Rien de tout cela n'est vrai. » Parce que si tu avais réussi, c'est que Ron était à tes côtés. Ce projet de devenir Auror, vous l'aviez à deux. Alors pourquoi n'était-il pas là ? Pourquoi n'était-il pas ce partenaire avec lequel tu travaillais ? Et Pansy, oh Pansy qui s'éloigne de toi et que tu interpelles aussitôt. « Pansy ! Attend ! » Mais il est trop tard Harry et déjà, elle passe cette porte qui s'affiche devant toi. Tu ne réfléchis pas vraiment, ton impulsivité te pousse à l'ouvrir toi aussi et à la passer à sa suite, tes doigts tentant de la rattraper, en vain, tu ne fais que lui effleurer sa main.

« Pansy.. attend moi il faut que.. » ton pied se confronte à un objet qui rebondit de quelques centimètres alors qu'il attire ton attention. Tes émeraudes restent concentrées sur le petit soldat que tu venais de percuter malgré toi et tu t'immobilisas quelques instants. La confusion est forte, si forte que lorsque tu relèves ton regard sur l'endroit où tu avais quitté la silhouette de Pansy, tu ne n'y trouvais plus qu'un sentiment éphémère. Que se passait-il ? Quelque chose n'allait pas, tu le sentais jusqu'au plus profond de toi et pourtant, tu t'abaissais au sol afin de récupérer le jouet, écoutant au même moment le bruit d'un enfant jouant non loin de toi. Petit-être de quatre ans tout au plus, il a cette chevelure qui est tienne, ce regard à la couleur que tu reconnais aussitôt.. Et tu es troublé, troublé mais aussi heureux Harry. Tu as cette chaleur qui vient t'emplir alors que tu t'avances naturellement vers lui, te mettant à genoux pour être à sa hauteur, faisant intervenir du bout de tes doigts ce soldat ramassé pour qu'il participe, lui aussi, à cette scène que ton fils faisait vivre depuis son imagination. « Le chevalier Godric vient d'arriver ! » annonces-tu par défi, l'amusement lue jusqu'au fond des iris de ton enfant, tu le vois sursauter de plaisir et de joie avant de faire intervenir ses personnages autour du tien. Une bataille de figurines tout comme de sons et d'exclamations, de 'pshhh' et de 'ouaaah' aléatoires alors qu'autour de toi la pièce se matérialisait un peu plus, que la chaleur d'un feu de cheminée venait t'étreindre. Tu passais ce délicieux moment en compagnie de ton fils mais tu défis pourtant peu à peu ton attention de celui-ci en découvrant la silhouette assise de ta bien aimée. Et tu te relèves doucement, venant jusqu'à elle, observant les traits de son visage plus matures que tu ne lui as connu lorsque vous étiez adolescents. Tu étais heureux Harry en sa présence, heureux qu'elle ait été l'élue, celle qui t'a choisi et que tu as choisi. Et tu la vois, cette bague à l'annulaire, signe de votre engagement éternel pour l'un et l'autre, sa main que tu accueilles dans la tienne et que tu caresses d'un geste tendre. Tu t'agenouilles encore à côté d'elle tandis qu'elle passe sa main sur son ventre arrondi et te parle. Sa voix t'emporte mais surtout, l'émotion te submerge. Tu vas encore être papa Harry, et tu seras là pour lui, tu pourras voir grandir ta famille, tes enfants sous ton attention et ta protection. Tu ne seras pas absent, tu ne mourras pas à tes vingt-et-un ans comme tes parents l'ont fait. Tu étais adulte Harry, adulte et marié, père et chef du foyer. Et ta main, légèrement tremblante et à la fois si confiante vient glisser sur ce ventre arrondi, se connectant avec ce petit être que tu aimais déjà tant, bien plus que ta propre vie. Tes émeraudes glissent sur ton fils, sur ce ventre, jusqu'au regard de ta femme et tu as ces larmes de bonheur qui viennent inonder ton regard sans ne jamais perler. Tu es heureux Harry, tout simplement heureux et tu te redresses afin de poser ta main en coupe sur le visage de ton épouse, attirer ses lèvres aux tiennes dans un baiser d'amour et de reconnaissance infinie.

Alors tu te relèves, transporté de joie tu l'attires à toi en la faisant se relever. Elle délaisse son livre sur son canapé et tu viens poser ta main sur ses hanches, enfermer l'autre entre tes doigts avant de l'emmener danser sur la mélodie de votre amour, la mélodie de cette joie qui emplit la pièce comme ton existence. Votre enfant s'exclame et vient courir jusque dans vos jambes pour danser avec vous tandis que vous riez, toi aux éclats comme il ne t'a pas été donné de faire depuis si longtemps. Tu es heureux Harry, vraiment.

Et cette porte qui t'attire, tu n'as pas spécialement l'envie de la franchir tant tu te sens bien actuellement. Pourtant, tu as beau détourner ton attention sur ta femme et ton enfant, sur ce moment si précieux que vous vivez, tu finis toujours par reposer tes émeraudes à son cadran qui semble t'appeler et c'est au bout de quelques minutes que tu décides de te laisser porter par ta curiosité naturelle. « Je vais voir ce qu'il se passe, ne bouge pas. » de peur qu'elle s'évapore, qu'elle ne soit que mirage, tu lui embrasses le front, accroche longuement ton regard au sien comme si c'était la dernière fois et que tu le sentais. Ta main sur la poignée, tu as ce regret qui t'étreint déjà de ne pas avoir passé plus de temps en leur compagnie. Et pourtant tu passes cette porte dans l'espoir de pouvoir y revenir un jour.

difficile de quitter tes souvenirs. difficile et à la fois terriblement agréable de tourner une page, puis la suivante. admirer une nouvelle fois ce sourire que tu te découvres encore, avec lequel il t'arrive de faire encore trop rarement connaissance. un sourire qui ne trompe pas, remplis de bonheur à t'en faire exploser le cœur. à te faire oublier toutes les banalités, toutes les petites choses énervantes du quotidien à te faire penser que peut-être, pourquoi pas.. ton mariage ne peut pas être si catastrophique que tu l'imagines. peut-être qu'il est réellement possible d'aimer quelqu'un qui au départ n'est qu'un étranger à tes yeux. tu ne sais pas. tu ne sais plus rien pansy. un sourire, un regard, que tu offres pourtant à cette personne sans la moindre difficulté, avec amour et énormément de tendresse. cette même sensation que dans la cabane hurlante, au côté d'un homme qui pourtant n'est pas destiné à finir ses jours à tes côtés. tu le sais. c'est impossible. un "vous" est impossible. alors, qui est-ce ? qui est cette personne à tes côtés ? quel est son nom ? tu soupires. beaucoup trop de questions dans ton esprit, pas la moindre réponses. tu es perdue pansy. des souvenirs à t'en faire perdre la tête. ton cœur qui s'agite un peu plus dans ta poitrine et toujours cette porte.. cette envie irrésistible de céder à la tentation et de la franchir une bonne fois pour toute. elle seule pour éveiller ta curiosité.

un murmure qui résonne à tes oreilles. comme une douce chaleur sur le bout des doigts. l'impression d'avoir entendu ton prénom et pourtant.. rien, personnes derrière toi, simplement le vide d'une nouvelle pièce que tu découvres. le vide et cette ombre qui se dessine rapidement devant toi. son visage, son sourire, cette carrure que tu connais par cœur. « theodore ? » pourquoi est-il présent ? pourquoi maintenant ? tu poses ton regard sur lui, avec une certaine insistance. cette chevelure qui ne ressembles en rien à celle que tu as découvert sur tes souvenirs. il n'est pas cette homme.. non.. theodore à toujours représenté bien plus. un sourire qui se dessine malgré toi sur tes lèvres. désormais à sa hauteur, tu observes rapidement son livre, cette concentration dans le regard lorsqu'il découvre quelque chose pour la première fois. tu te sens bien à ses côtés, confiante, en sécurité. cette sensation d’apaisement quand ton regard croise le sien. comme au tout début.. à lui raconter tout de ta personne, lorsqu'il n'avait pas besoin de te parler pour comprendre ses intentions ou la moindre de ses envies. retrouver celui que tu as toujours considéré comme ton meilleur ami. retrouver cette partie de toi qu'il te manquait depuis toutes ses années. des sentiments différents aujourd'hui, ou plutôt.. réaliser peut-être qu'il ne s'agissait pas d'amour mais, d'un attachement encore plus profond à son égard. cette voix capable de te sortir du pire des enfers. « où ça ? » tu pourrais partir n'importe où à ses côtés. partir à l'aveugle sans te poser la moindre question, confiance absolue que tu lui accordes depuis toujours et cette nouvelle porte qu'il désigne du regard. longuement. « tu restes avec moi ? » son sourire en guise de réponse et ton corps qui s'avance. toujours ce besoin d'avancer encore, ne jamais reculer. désormais incapable de rebrousser chemin lorsque tu t'aventures à nouveau derrière cette porte. seule. theodore qui semble avoir disparus comme le reste.

désormais seule, tu avances doucement dans la pièce. jusqu'à prendre le temps d'analyser chaque détails, du plafond au sol, pour terminer jusqu'à la texture des murs qui t'entourent. il fait sombre, froid. et pourtant tu reconnais rapidement cet endroit. tu as beau ne pas y passer beaucoup de temps, il est impossible de ne pas reconnaître le bureau de ton père. cette photo de famille froide et sans réelle émotion qu'il garde sur celui-ci depuis toutes ses années. tu es plus grande aujourd'hui et tu réalises que tu lui ressembles un peu plus chaque jours. les même traits froid sur ton visage. cette même habitude de ne presque jamais sourire et cette dureté que tu ne connais que trop bien. tu n'as rien à faire ici. il ne supporterait pas que tu touches à la moindre de ses affaires, que tu t'amuses à mettre ton nez dans des choses qui ne te concerne pas. mouvement de recul, tu t'apprêtes à partir pansy. il le faut. tu dois quitter cette pièce au plus vite et pourtant.. le bruit de sa chaise qui pivote sur elle-même t'empêche de faire le moindre pas en avant. il était donc présent depuis tout ce temps ? les mains tremblantes, tu relâches doucement la pression sur la poignet. enfin capable de lui faire face après une longue inspiration.  « père. » et pas la moindre réponse de sa part. pas la moindre émotions sur son visage. tu baisses quelques secondes la tête, observe le sol à te demander ce que tu fais réellement debout en pleins milieu de son bureau. est-ce qu'il t'a trouvé un fiancé ? sujet qui a toujours eu trop d'importance à ses yeux, bien décidé à ne pas offrir la prunelle de ses yeux, son unique héritière à n'importe qui. sa main qui se redresse avec lenteur pour t'invitée à t'approcher. impossible de lui refuser quoi que ce soit à ton père. tu avances sans réfléchir. sans te poser de questions. tu te trouves désormais face à son bureau, prête à entendre la moindre de ses paroles, qui sait.. peut-être de reproches à force de jouer avec le feu, à force d'agir contre ses propres règles et celle des puristes que tu as toujours respecter plus jeune.

petite douleur dans la poitrine. tu te mordilles doucement la lèvre pour ne pas montrer quoi que ce soit. qu'est-ce que.. tu serres avec difficulté ta chemise, l'impression que quelque chose cloche dans cette pièce sans réussir à comprendre quoi. ton père qui s'avance à ta hauteur désormais, bien plus grand, tellement plus imposant à côté de ton petit corps qui semble si fragile. incapable de respirer, incapable de cligner des yeux et ses mains qu'il pose malgré lui avec une certaine fermeté mais, bien plus de douceur que d'habitude sur tes épaules. un sourire qui se dessine sur ses lèvres. est-ce que seulement tu as déjà pu admirer la moindre joie dans le regard de ton père ? lui qui déteste montrer et encore moins exprimer réellement ce qu'il ressent. Je suis fier de toi, Pansy. des larmes qui s'accumulent avec lenteur dans ton regard. fier de quoi au juste ? tu ne mérites pas qu'il le soit. il serait fou de rage s'il apprenait.. nouvelle douleur à la poitrine. vision d'une cicatrice en forme d'éclair qui te revient comme une gifle en mémoire. « potter.. » l'incompréhension dans le regard de ton père. bien trop confuse pour répondre à son étonnement. quelque chose cloche. tu n'es pas censée être ici à cette période de l'année mais, bel et bien à poudlard. quelque chose cloche. « ce n'est pas logique.. » que tu te murmures à toi-même. rien n'est logique dans cette histoire. la photo de famille qui commence à devenir de plus en plus flou. cette présence invisible à tes côtés que tu commences à de nouveau sentir près de toi. « ce n'est qu'une illusion.. » comme un désespoir souffler à ton cœur. « je ne mérite en aucun cas cette fierté. » que tu avoues le cœur lourd. une larme qui coule lentement le long de ta joue. s'il découvrait la vérité sur tes sentiments.. tu serais déjà morte pansy.

tes yeux qui se ferment quelques secondes. assez pour l'apercevoir débout à tes côtés. « potter écoute moi ! » désormais tu n'accordes plus la moindre importance à ton père. il disparaît aussitôt. le bureau, absolument tout s'évapore avec lui. tu te sens libre, libéré d'un poids trop lourd à supporter. tu poses tes mains sur celle du survivant. « tout ceci n'est pas réel, rien n'est vrai ! » et tu te doutes qu'il est terriblement difficile de sortir d'une sensation aussi agréable, de quitter un moment à vos yeux si magiques. « écoute ma voix, écoute moi ! » l'impression qu'il va presque défaillir sous tes yeux, qu'il t'abandonne un peu plus à chaque secondes. « il n'y a que toi et moi dans cette pièce ! personnes d'autres ! » juste vous deux, seuls contre le reste du monde l'espace d'un instant. juste toi et ton cœur qui t'ordonne de te le ramener. cette peur en train de te brouiller l'estomac. pourquoi pansy  ? pourquoi faut que ce soit lui ? « harry ouvre les yeux ! » ta voix qui ne semble avoir aucun effet sur lui. le regard dans le vide. ta main que tu poses avec lenteur sur son cœur pour t'assurer qu'il bat toujours. beaucoup moins vite que durant votre échange dans la cabane. ton visage qui s'approche doucement du sien et tes lèvres que tu poses sur les siennes. les gestes valent toujours plus que les mots.

Bien douce chaleur qui t'environne soudainement lorsque tu pénètres dans cette ultime pièce sans même t'en rendre compte. Il est soudainement loin le temps où tu déterminais encore que vous étiez en train de subir des épreuves dans le tournoi de votre sixième année, loin ces moments où tu arrivais encore à faire la différence entre le réel et l'illusion. Et pourtant lorsque tu aperçois cette pièce se matérialiser, quelque chose se passe. Le bois se brunit, les souvenirs commencent à remplir la pièce de photos, de meubles familiers et surtout de ces deux fauteuils habités face à l'antre crépitante de la cheminée.Voici que tu aperçois une chevelure noire de jais similaire à la tienne, bien que parsemée d'un poivre sel progressif, tu remarques par son profil des traits matures, des traits qui viennent aussitôt procurer un tremblement soudain à tes mains. A ses côtés, une longue chevelure rousse plutôt foncée et de même, un profil qui vient parler à ton cœur. Tu te confonds dans la réalité de ce charme et les observe comme si c'était la première fois que tu en avais l'occasion. Alors que tu t'avances, le soubresaut de tes mains se perpétue et tu es tout simplement incapable de parler. Une émotion vive vient t'interpeller et te secouer l'âme, emplir ton torse de cette douce chaleur. Elle n'est pas nouvelle, elle ressemble à celle qui venait se diffuser en ton sein à chaque nouvelle anecdote à leur propos mais aujourd'hui, tout était différent. Aujourd'hui elle était multipliée par l'infini des émotions pures et vraies, elle t'apportait réconfort et allégresse, confiance et apaisement. Tes parents étaient là, dans la même pièce que toi et ils ne t'avaient jamais quittés. Ils n'avaient jamais été tués à l'âge de vingt-et-un an, ils étaient face à toi et se levaient même pour venir te rencontrer. Ton père te propose de regarder plusieurs photos qui défilent sous tes yeux, des moments de vie à trois, de vous ensemble passant les plus importantes scènes de ta vie, de ta construction en temps que personne. Tu les vois rire aux éclats, tu te vois heureux Harry. Et t'as le cœur gonflé de joie et de cet amour incroyable qui t'habite avec intensité et confiance. Tu te réveillais enfin de ce cauchemar, de ce chagrin perpétuel, de cette identité d'orphelin et surtout de cet abandon brutal, accueillant, encore tremblant, les bras de ta tendre mère te serrant tout contre elle. Et c'est des larmes de joie, de cet épuisement à avoir tant ressenti de peine au fil des années, de soulagement infini qui viennent perler sur tes joues au moment où tu enfouis ton visage dans son épaule tandis que ton père est là pour t'encercler depuis ton dos. Vous ne formez qu'un, de cette bulle d'amour, ce cocon qui t'a tant manqué au cours de ton existence entière. Tu te reconstruis dans leurs bras Harry et tu effaces chaque séquelles, chaque blessures, chaque manquements et insécurités qui ont pu t'habiter à cause de leur absence. Tu es heureux Harry et tu vis, complet, tu as trouvé la paix.

Puis le confort de ses bras, le parfum d'une mère que tu n'as jamais pu connaître. Cette main affectueuse et paternelle qui se pose sur ton épaule alors que tu relèves ton regard vers ton père. Tu lis toute la fierté que tu désires lire dans leurs regards à travers les iris brunes de ton père, puis ces émeraudes semblables aux tiennes chez ta tendre mère. Tu as cette envie de leur dire quelque chose, quoi que ce soit qui serait fort, à la hauteur de tes sentiments en ce moment même. Tu as envie de leur dire combien ils t'ont manqué, combien tu es heureux de les voir. Et tu réfléchis à votre futur ensemble, à tous ces souvenirs que tu allais pouvoir partager avec eux. La rencontre entre eux et tes meilleurs amis, le jour où tu finirais Poudlard, la joie qu'auront Sirius et Remus de les revoir.. Tu te languis des prochains moments importants de ta vie avec eux comme des plus quotidiens, de la façon dont ton père savait apparemment très bien faire les chocolats chauds, les tartes spéciales dont ta mère avait le secret. Tu avais cette hâte de pouvoir voler en compagnie de ton père et de t'asseoir tout simplement à une table à manger afin de partager un bon repas en leur compagnie.

Et pourtant, cette voix, lointaine, cet écho que tu refuses d'abord d'écouter. Ton nom appelé et des mots que tu ne veux comprendre, une hâte toute autre que celle que tu ressens et ton sourire qui se fane soudainement sous le regard inquiet de tes parents. Tu te raccroches à leur regards, tu tentes de tout faire pour qu'ils ne s'inquiètent pas. Après tout, qu'est-ce qu'une voix face à votre réalité, à la profondeur et l’intensité de votre amour à tous les trois ? Tu veux chérir chaque instant, balayant cette voix qui devient pourtant de plus en plus forte dans ton esprit. Et lorsque tu t'y concentres, tu sembles soudainement la reconnaître. Pansy.

Non.
Non c'était impossible.

Et pourtant, il y a cette main qui glisse sur ton cœur et qui n'appartient ni à ton père, ni à ta mère. Cette main qui te raccroche doucement à une autre réalité que tu ne veux pas rejoindre. Ton prénom ordonné et très vite, la tendresse implorante de lèvres contre les tiennes. Tu fermes les yeux à ce contact si particulier, à la douceur familière de celui-ci. Se pourrait-il que..

Tes doigts remontent alors doucement sur cette main contre ton cœur et tu réalises plus fortement ce qu'il se passe. Mais tu es perdu Harry, un pied dans une réalité et un pied dans l'autre. Lorsque tu rouvres tes paupières, tu la vois Pansy, floue, mais présente. Et derrière elle, tes parents toujours debout, s’effaçant, peu à peu. « NON. » lâches-tu, ton autre main s'avançant en direction de ta tendre mère dans l'espoir de la retenir plus longtemps. Tes mains tremblent à nouveau, ton souffle se fait saccadé. « Je ne veux pas. » t'exprimes-tu d'un ton presque implorant, retenant tes larmes derrière des paupières que tu préfères fermer à nouveau pour ne pas croiser le regard de Pansy « Je ne veux pas les abandonner, je ne veux pas les abandonner. Ils sont revenus Pansy, tu y crois ? Ils sont revenus.. » ta voix rauque se casse alors que tu rouvres tes émeraudes sur son visage d'abord, puis sur tes parents qui derrière elle, t'attendent, un sourire rempli d'affection et de compassion. Comme tu te les avais toujours imaginés et même mieux encore, tu es capable de sentir la douceur des doigts de ta mère retenir les tiens, la tendresse de leurs accolades. Et t'as le cœur qui explose Harry, car tu sais que ce n'est pas pour rien que Pansy est face à toi, tu sais qu'elle ne te mentirait pas de la sorte. Et ça voulait dire que tout était faux, ça voulait dire que très bientôt, ils s'effaceraient à nouveau de ta vie. Vive émotion qui vient t'enserrer la gorge, t'étrangler tes espoirs ravivés, chasser d'un souffle glacial tout cet amour qui t'avait empli un moment finalement trop court. Tes doigts se raffermissent sur ceux de Pansy toujours sur ton cœur à défaut de pouvoir rattraper ceux de Lily et t'as mal, Merlin que tu as mal. Une sourde douleur, violente, intenable, partout en toi alors que tu perds pied au moment où tu les vois s'effacer pour de bon, te rattrapant à cette table derrière toi d'une main, serrant celle de Pansy. Ton regard se ternit à mesure qu'ils disparaissent et t'as envie de hurler Harry. T'as envie de hurler ta colère, ta peine, ta haine et ta douleur. Tu as du mal à rester debout alors qu'elle est là pour toi, devant toi. Tu n'es pas cet homme que tu aimerais lui présenter, le fort, le résistant à toute tempête. T'étais plus bas que terre, tu n'étais plus rien et tes meilleurs amis, si loin de toi. Orphelin une nouvelle fois, ils t'avaient abandonné de nouveau ou était-ce toi finalement qui les avait trahis ?

Tes émeraudes remplies de souffrance se relèvent vers Pansy alors que ton souffle est court, tu remarques aussitôt le reflet de son regard humide et ton cœur se resserre un peu plus encore que permis. Tu comprends qu'elle a vécu sa propre épreuve et tu es désolé pour elle, terriblement. Tu t'en veux de ne pas avoir été là et de t'être oublié au lieu d'avoir pu l'aider. Alors tu te redresses et tu te bats contre cette tempête d'émotions vives et désastreuses en toi, tu te relèves et tu tentes d'être fort Harry, l'attirant dans tes bras sans la moindre retenue, sa tête reposant contre le haut de ton torse, ton visage relevé, le regard fixe au loin devant toi, perdu. Perdu mais avec elle, ton ancre en cet instant. Alors que tu l’enlaçais, les minutes défilaient et toute la pièce, peu à peu, se fanait. Alors que tu l’enlaçais, tu étais confronté à nouveau à ton deuil et tu réalisais la réalité du tournoi. Tu n'as pas envie de parler, tu n'as même pas l'envie d'exister en cet instant.

Je suis fier de toi, Pansy. et pourtant il ne se doute pas une seule seconde qu'il n'a plus aucune raison de l'être. il est certainement impossible pour lui d'imaginer même un bref instant sa petite fille dans les bras d'un.. moins que rien, d'une erreur de la nature, d'une honte pour le monde des sorciers ? tu en connais beaucoup des surnoms, tu l'entends tout le temps cracher cette haine, sans gêne, sans honte parce que comme toi il s'estime bien au dessus des autres. depuis toujours. tu n'as jamais réellement pensée aux autres, en tout cas pas de la même manière que tu penses à lui. une simple envie de repousser les limites qui aujourd'hui semble avoir eu raison de toi. un stupide jeu qui prend petit à petit le dessus sur tes principes, sur cette vie à laquelle tu étais prête à vivre. c'est comme ça pansy. tu as toujours essayée d'imaginer le meilleur possible pour ton avenir, naïvement pensée qu'avec un peu de chance tu serais mariée à nott et que tu serais heureuse. idiote futur que tu as préférée oublier, un chemin à prendre que tu as simplement ignorée pour ne pas t'enfermer dans toute ces obligations stupides de sang-purs. pour retrouver l'espoir d'être heureuse au moins une fois dans ta vie.

est-ce que tu l'es réellement ? debout face à ton père, les larmes aux yeux à regretter de lui infliger cette souffrance même si elle n'est pas réelle ? est-ce que tu es prête à renoncer une nouvelle fois à ce que tu ressens ? tu ne sais pas. tu ne sais plus sur quel pied danser, quel chemin prendre pour te sortir de cette hésitation permanente. tu ne sais plus quel coupable trouver pour ne pas admettre que c'est entièrement de ta faute, que tu es la seule et unique responsable de cette situation aujourd'hui. cette douleur à la poitrine qui te ramène réellement au temps présent. le tournoi, la cabane.. les souvenirs remontent doucement en mémoire. le regard du survivant simplement perdu dans le vide et tes mots qui n'arrivent pas à le ramener. tu as peur pansy. terriblement peur de rester à jamais coincée dans cette vision. de ne plus jamais oublier cette déception sur le visage de ton père. ne plus jamais oublier ses mots que tu estimes ne pas mériter. c'est ce qui te fait le plus de mal.. l'entendre dire à quel point tu le rend fier alors, qu'il ne sait rien du tout et que dans la situation inverse tu ne serais qu'une misérable erreur toi aussi.

une main que tu poses avec tendresse sur son cœur. réveille toi harry, réveille toi « arrête de te faire du mal.. » que tu souffles pour toi-même entre tes lèvres. il doit y arriver, il faut sortir de cet endroit au plus vite. tu as bien conscience du danger que ses souvenirs peuvent représenter, un désespoir que tu as déjà rencontrée auparavant face au miroir du riséid. un désespoir que tu n'as plus envie de voir dans son regard.. tes lèvres qui s'approchent des siennes et que tu t'empresses de capturer avec lenteur. peut-être que c'est inutile, peut-être que ce n'est qu'une excuse pour combler une nouvelle fois cette distance entre vous. peut-être que c'est juste toi qui en ressentait le besoin.. ce besoin de le sentir à nouveau près de toi, ne plus avoir l'impression encore une fois d'être seule. ton visage qui s'éloigne légèrement, ta main qui refuse de quitter son torse jusqu'à serrer un peu plus sa chemise. aucun changement. aucune réaction. alors.. c'est complètement inutile ? tu es bien la seule à ressentir tout ça face à lui ? la seule à avoir risquée... un sourire timide qui s'invite rapidement sur tes lèvres. tu ressens l'emprise de ses doigts sur les tiens et lui prouve que tu es réellement là. que tu n'es pas une illusion comme les autres, pas fausse. tu es réellement face à lui. son cœur qui pourtant continue de se débattre. il refuse de quitter cet endroit, il t'es impossible d'ignorer cette souffrance dans le son de sa voix. impossible d'ignorer à quel point il semble malheureux. « je suis la.. » pas ginny, pas une autre gryffondor mais, bien toi.. la dernière personne en laquelle il s'attendait à recevoir le moindre soutien. la dernière personne à laquelle il a certainement envie d'accorder sa confiance. « je sais mais.. respire. » tu as envie de le lui dire. que ce n'est pas.. rien de tout ça n'est réel. et pourtant tu refuses de mettre encore des mots sur cette vision qui échappe petit à petit à son regard. tu es presque désolée d'être toujours celle qui semble obligée d'y mettre un terme, d'être celle qui détruit toujours les réunions de famille. ses mains tremblantes que tu attires précieusement contre ton propre cœur. « calme toi.. » un ordre difficile à basé sur les battements de ton cœur bien trop rapide face à lui. une nouvelle larme qui coule malgré toi le long de ta joue, que tu viens immédiatement effacer pour ne pas lui montrer cette pansy bien trop fragile, à fleur de peau, elle aussi triste. tu as besoin de sortir d'ici. « har.. »

un prénom qui reste coincée entre tes lèvres. son corps qui bascule légèrement vers l'arrière et que tu as beaucoup de mal à retenir tellement le choc était surprenant. tu fermes doucement les yeux, cette table derrière lui qui vient certainement de lui éviter une belle chute et à toi aussi par la même occasion. tu oses à peine poser ton regard dans le sien. incapable de trouver les bon mots à lui dire, ou même quoi faire. tu n'oses pas bouger, encore moins lui répéter de quitter cet endroit. tu lui laisses du temps. celui de reprendre ses esprits et de tout réaliser sans prendre le risque de le brusquer un peu plus. son regard qui remonte lentement sur toi et son expression qui change une nouvelle fois. « je suis.. » une phrase que tu n'as pas le temps de terminer alors, qu'il t'attire à lui dans un mouvement rapide. sans même te laisser le choix d'accepter ou non. pourquoi refuser ? maintenant que tu te sens enfin en sécurité ? ton visage posé contre son torse, tes mains qui remontent sur son dos pour le maintenir contre toi. « je suis désolée.. » que tu murmures faiblement contre son vêtement. de quoi ? tu ne sais pas vraiment.. sans doute d'avoir foncée tête baissée depuis le début de cette épreuve. d'avoir été assez stupide pour penser que toutes ses choses étaient possibles. désolée encore une fois de prouver à ton père que tu es bien trop faible pour lutter contre ce que tu ressens. « il faut partir.. » quitter toute cette douleur mais, aussi cette bulle dans laquelle tu ne cesses de t'enfermer un peu plus à ses côtés.

Tes bras se raffermissent légèrement sur ce corps que tu étreins depuis quelques instants, alors même que ton cœur ne cesse de se serrer, là où il est désormais presque difficile pour toi de respirer. Elle est ton secours en ce moment Pansy, qui l'aurait cru ? Aucun autre étudiant du château ne se douterait de la scène présente entre vous lors de cette troisième épreuve, ni même l'expression profonde de tes ressentis pour elle. Elle n'était plus la vipère arrogante et détestable que tu avais imaginé et étiqueté durant toute ton adolescence, devenant précieuse à tes yeux d'une façon qui te surprend toujours.. après tout ce début de tournoi, tu ne pouvais imaginer une autre personne à tes côtés en cet instant pour cette dernière épreuve. Heureux de la terminer avec elle malgré les circonstances, déchiré à ses côtés, tu étais finalement soulagé qu'il ne reste plus que vous deux pour cette dernière étape. Là, dans tes bras, elle était ce qui t'aidait à revenir à la réalité, à te dire que celle-ci ne pouvait pas être si douloureuse si tu finissais par faire proprement ton deuil. Pansy était là pour que tu gardes ta santé mentale alors que tu ne savais pas toi-même comment tu réussissais à tenir bon. Peut-être parce que tu avais pu observer ses yeux rougis, cette tristesse dans la profondeur de ses noisettes. Peut-être car cela t'avait touché jusqu'à oublier tes propres traumas, forcé de lui dévouer ton attention et ton soutient pour tenir pied toi-même. Vous vous souteniez, sans savoir clairement ce que l'autre avait vécu, tu n'oses d'ailleurs pas lui poser de question à ce propos. Tu en serais bien incapable avec ta gorge si resserrée que tu ne pouvais énoncer le moindre mot sans railler ta voix ou manquer d'air. Tu es concerné par son bien être, plus que le tien que tu sais, être réduit presque à néant. Il te faudrait du temps avant de te remettre de cette épreuve mais si tu savais l'aider à aller mieux en premier, ce serait là ta réelle victoire. Parce que tu détesterais revoir des larmes sur ce sourire brisé qu'elle t'accordait, car tu haïssais même la raison pour laquelle elle était si malheureuse elle aussi en cet instant. Comme si vos âmes se liaient dans cet enlacement si particulier, tu ressentais sa peine au delà de la tienne et tu n'avais qu'une envie, la soulager de celle-ci. Lui trouver toute solution possible, apaiser ses maux qu'importe la façon, tu voulais être là pour elle. Maladroitement peut-être pourrais-tu l'être alors que tu as l'impression d'être si blessé que ta souffrance est à vif. Tu l'écoutes s'excuser et tu ne peux dire quoi que ce soit. L'air te manque pour formuler le moindre propos et les secondes s'allongent en de longues minutes. Te voici à te reconnecter au réel grâce à elle et à travers ta douleur, tu lui en est reconnaissant. Elle te parle de quitter la pièce et tu sais toi aussi que c'est la meilleure chose à faire. Pourtant tu restes là, la serrant dans tes bras, les paupières closes tu inspires son parfum délicat qui permet à ton âme de s'apaiser. Tu finis par te séparer légèrement d'elle en abaissant tes émeraudes où plus aucun éclat ne brille jusqu'à ses iris. Tu te sens autre, autorisé. Dévoué. Et tes doigts remontent jusqu'à sa mâchoire avant d'attirer son visage au tien avec douceur, presque tendresse. Tu l'embrasses, d'un baiser rempli d'une intensité qui n'avait jamais pris vie jusqu'ici entre vous. Un baiser que tu espères salvateur et tel un baume pour l'un comme pour l'autre, profitant de la saveur de ces lèvres qui étaient là encore en train de te sauver. « je suis désolé que tu ais eu à vivre ça aussi.. » lui souffles-tu lorsque tu quittes ses lèvres. Un second baiser un peu plus chaste se dépose sur sa tempe avant que tu ne lui tiennes la main, marchant en direction de la porte. Vous passez les pièces, ton regard à la fois observant les détails d'anciennes illusions tel un spectateur ennuyé, mais aussi ces pièces que tu remarques finalement vides, tu actionnes chacune des poignées pour vous deux, assuré qu'il vous fallait partir désormais et laisser tout cela derrière vous. Une fois devant la dernière porte, tes phalanges se serrent légèrement aux siennes et tu lui adresses un dernier regard avant de quitter sa main pour respecter ce secret entre vous. « je suis là pour toi, n'importe quand, pour n'importe quoi Pansy. » lui confies-tu, le plus sincèrement possible. Ta main sur la porte, vous étiez prêts pour la suite mais surtout à en finir avec ce tournoi.

Ta main sur la porte, tu relâches la sienne. Parce qu'il y a ce secret toujours persistant entre vous, celui de votre relation, quelle qu'en soit la nature, elle restait interdite et inappropriée aux yeux de vos proches et sans doute, le sera t'elle éternellement. Et quand bien même savais-tu faire fi de certaines choses et imposer tes choix, tu ne voulais pas te confronter à ton meilleur ami sur cette question. Mais face à vous, il n'y a plus l'ombre du couloir que vous aviez rejoint pour entrer dans l'épreuve. Un labyrinthe de longs couloirs se ressemblant dans leur décoration impersonnelle se tissent et vous lassent au fur et à mesure que le temps passe et que ton lumos éclaire cette obscurité incertaine et agaçante. Par deux fois tu retrouves le chocolat des iris de ta partenaire sans ne jamais piper mot, bien trop concentré dans cette épreuve, à imaginer quelques fois un dénouement, d'autres fois une pierre moins encastrée que d'autres où appuyer pour afficher une sortie dissimulée vous délivrant de votre tourment. Le temps passe et c'est avec un léger agacement ressenti que vous arrivez enfin devant votre professeur de métamorphose. Et tu te tends, automatiquement, parce que ses traits te paraissent encore plus sévères que d'habitude et que tu crains ce qu'elle a à vous dire. Il n'y a même plus Pansy à tes côtés car tu as pris ton propre couloir, juste toi et ta directrice de maison. « Professeur.. » engages-tu d'un ton prudent en éteignant ton lumos et t'avançant au milieu de la pièce vers elle. Et tu te détends considérablement lorsqu'elle t'annonce la fin de ce tournoi, hissant sur tes lippes ce sourire soulagé bien que finissant sur une forme d'inquiétude. Parce que tu ressens au fond de tes entrailles que quelque chose reste en course et que tu n'aimes pas le fait d'avoir été séparé de ta coéquipière. Et à sa première question, ton regard cille, réfléchissant à sa question, mais surtout à ce je-ne-sais-quoi qui s'annonce ensuite et que tu ne discernes pas encore, troublé que l'on te pose cette question à laquelle tu as l'envie de répondre par la positive mais qui est soudainement trop facile.
Et c'est lorsqu'elle reprend son discours que tu comprends alors la dimension de la question et ses enjeux réels, tu apprends la nature du deal et t'en étonne, l'analysant sans vraiment savoir y discerner une logique avec assez de réflexion poussée et de recul dessus. Tu es enfermé dans cette pièce avec elle seulement et tu dois prendre une décision soudainement cruciale. Tu réfléchis à la première option, puis la seconde et n'arrive pas à trancher dans le cas de la première, serais-tu de toute façon capable de la tenir ? Il ne te faut guère beaucoup de temps pour délivrer ta réponse. « Je préfère gagner en équipe. » et ce n'était pas parce que c'était elle, c'était parce que selon toi, c'était l'option la plus honnête dans ton cœur, celle qui t'inspirait le plus. Tu ne recherchais pas l'honneur et la gloire mais tes muscles étaient fatigués et vous méritiez mieux qu'un victoire telle. Les efforts de ton équipe et toutes les épreuves jusqu'ici te viennent en mémoire alors que tu tentes de déterminer la pensée de ton professeur à travers ses iris, en vain. Sa main te présente la porte et tu inclines légèrement la tête avant de t'éloigner et de la dépasser sans le moindre regret, ni le moindre doute.