T'aurais peut-être pas du Nathan. Courir jusqu'à la table quand tu l'as vue au loin, t'ouvrant les bras de toutes ces viennoiseries qui te mettaient l'eau à la bouche et auxquelles t'avais pas touché depuis trop longtemps. Pas du t'asseoir aussi rapidement et bouffer plus vite qu'il ne le fallait pour respirer. Te goinfrer, te faire péter la panse sous prétexte que t'avais de nouveau l'occasion de le faire. Et le pire c'est que même en le sachant ça t'a pas empêché de t'emparer de deux croissants supplémentaires pour les fourrer dans ta bouche -sans compter celui glissé à l'anglaise dans ta poche sous le regard jugeur d'un gryffondor- en te levant du banc sur lequel t'avais le cul vissé pour suivre le feufolet lumineux. La peur de crever de faim peut-être ? Malgré les dix-huit que tu t'étais déjà enfilés avant même que tous les autres élèves aient foutu les pieds sous la table. T'as un amour irrationnel pour la bouffe c'est pas ta faute, ça a toujours été. Puis faut le nourrir le lion de mètre quatre-vingt-dix surtout s'il faut en prime trouver la patience de tolérer l'autre face du cul qui continue à bouder dans son coin. Pendant le repas t'échanges quelques vannes avec @Rory Summers en balançant discrètement des morceaux de pain sur certains élèves trop distraits à manger pour te remarquer. T'as décrété qu'aujourd'hui serait une bonne journée et tu laisses peu à peu l'euphorie te contaminer, contaminer les autres aussi dans le meilleur des cas. Lundi matin neuf heures, inutile de dire que beaucoup ont pas l'air très frais et probablement pas envie d'être dérangés par des éclats de rires ou des petites blagues - aussi inoffensives soient-elles. Pendant le petit déjeuner tu vérifies plusieurs fois que @Padma Patil a tout ce dont elle a besoin ou envie, tu lui resserres du jus de citrouille lorsque son verre est vide sans pour autant chercher à faire la conversation. T'es pas sûr qu'elle a bien dormi et vu la journée qui vous attend peut-être, vaut mieux pas trop la déranger. Jusqu'à maintenant elle est restée relativement calme compte tenue des trois petits cons que vous êtes ( surtout @Aleksei L. Venediktov ) mais quelque chose te dit qu'une petite étincelle agitée sous ses yeux marrons suffirait à la transformer en torche humaine qui vous flinguerait tous d'un regard. La moitié des quatuors - dont le votre - sont appelés à suivre le machin lumineux jusqu'au château et tu t'exécutes sans trop poser de question. Bordel. En montant tous ces escaliers tu te rends compte de ton erreur; t'as l'impression de peser 120 kg et de réaliser à quoi doit ressembler la vie d'Hagrid au quotidien. Au sixième étage c'est terminus tout le monde descend, les équipes se dispersent dans un long couloir parsemés de tableaux et tu peux pas t'empêcher de pouffer comme un gosse en voyant la tronche de la lady sur celui qui vous fait face. Tu jettes un oeil à la personne à ta gauche qui s'avère être Padma et lance avec une certaine difficulté à ne pas rire : « T'as vu le laideron ! » T'es pas bien sûre que ça la fasse rire - pas plus que la lady en question d'ailleurs - jusqu'à ce que le tableau se tourne et vous permette d'entrer dans une salle secrète. Du bois, des fauteuils et un canapé dans lequel tu t'échoues lamentablement. C'est que ça t'a usé de monter tous ces escaliers après ce que tu t'es envoyé. « Si quelqu'un en veut un.. » Tu sors sans aucune honte le croissant dissimulé et volé un peu plus tôt et le pose sur la petite table avant d'apercevoir à nouveau le feufolet changer de couleur. « Le roi de la savane ouvre le bal, lucky me. » Suppose-t-il avec une pointe de sarcasme en se relevant avec difficulté, une main portée à son estomac pour lui signifier d'être courageux. Il en aura plus besoin que lui.

(ps: j'avais pas prévu d'écrire au "tu" c'est juste arrivé comme ça donc si ça pose souci à quelqu'un hésitez pas je modifierai. )

La nuit a été courte, trop courte, et c'est avec l'estomac noué que la jeune femme contemple en silence les victuailles qui s'étalent sur la longue table qui se trouve devant elle. Soupir. Elle n'a absolument pas faim, Padma, mais elle ne sait que trop bien qu'elle ne peut pas se permettre de faire la fine bouche face aux difficultés qui risquent de leur tomber dessus. Silencieuse, l'indienne observe avec amusement @Nathan Adams engloutir l'équivalent du poids de son corps en viennoiseries, presque admirative devant une telle capacité à se goinfrer sans finir raide mort ou vomir partout. Lorsqu'elle remarque les petites attentions du lion et son verre toujours plein, elle le gratifie d'un sourire discret, buvant encore quelques gorgées du délicieux jus de citrouille mis à leur disposition. Il déborde peut-être d'une fougue qu'elle aurait habituellement tendance à fuir, le rouge et or, mais elle commencerait presque à l'apprécier. Pourtant, la serdaigle ne se force pas à engager la conversation, se contentant d'esquisser un léger sourire lorsque les blagues échangées par le jaune et le rouge se montrent drôles. Elle n'a jamais vraiment été du matin, l'indienne, et la perspective d'avoir à affronter une nouvelle journée à l'issue inconnue l'angoisse bien trop pour qu'elle parvienne à se détendre aussi tôt. Elle se décide enfin à croquer dans un croissant lorsqu'un étrange feufolet surgit devant eux, suscitant des murmures d'excitation et d'appréhension parmi la foule d'élèves affamés. La seconde épreuve serait-elle sur le point de débuter ? Imitant ses coéquipiers, l'aiglonne se lève, emportant avec elle le demi-croissant qu'elle n'a pas eu le temps de terminer. Elle sait qu'elle doit manger, Padma, quitte à se forcer jusqu'à en avoir la nausée. L'épreuve qui les attend risque d'être longue, trop longue, et elle n'a aucune envie de voir son organisme faiblir au beau milieu de celle-ci, pénalisant par la même occasion son équipe et réduisant leurs chances de sortir vainqueurs du tournoi. Alors que ses pas la guident à travers les étages et les escaliers du château, les prunelles de la serdaigle cherchent à se faufiler à travers la foule d'élève qui la précède. Silencieusement, la bleue et bronze espère apercevoir la longue chevelure ébène de sa moitié @Parvati Patil, ou la silhouette élancée et les orbes chocolatées de @Dean Thomas. Un instant, son coeur rate un battement alors qu'elle croit l'apercevoir en tête de file du cortège, mais elle a à peine le temps de cligner des yeux que l'ombre de l'élève disparaît. Perturbée, l'indienne secoue légèrement la tête. Il faut qu'elle se ressaisisse et qu'elle s'ôte ceux qui lui manquent de ses pensées, au moins quelques heures, histoire de parvenir à se concentrer. Elle ne peut pas se permettre d'être le maillon faible de son équipe.

Curieuse de découvrir ce qui les attend, elle presse le pas, toujours accompagnée de ses trois coéquipiers. En d'autres circonstances, elle aurait pu se réjouir d'être en permanence flanquée de trois charmants garçons, mais la fatigue et l'angoisse du tournoi ont chassé cette pensée avant même qu'elle ne naisse dans son esprit usé. A l'heure actuelle, ses principales préoccupations sont de garder son calme et d'empêcher le lion et le serpent de déclencher une troisième guerre mondiale, et cela lui demande déjà suffisamment d'efforts. Lorsqu'ils atteignent enfin le sixième étage du château, Padma fronce les sourcils, intriguée. Elle n'a que très rarement eu l'occasion de se rendre ici, et elle contemple les tableaux qui ornent les murs, silencieuse. « T'as vu le laideron ! ». Elle se mord la lèvre pour ne pas rire aux propos du lion, alors qu'elle toise de ses orbes sombres le visage disgracieux de la femme représentée sur le tableau qui leur fait face. « On va dire qu'il en faut pour tous les goûts » elle souffle, se retenant à grand peine de sous-entendre avec malice que la lady plairait peut-être à @Aleksei L. Venediktov, juste parce que ça aurait certainement amusé le rouge et or. Elle s'abstient pourtant, désireuse de ne pas jeter de l'huile sur le feu et d'alimenter malgré elle les tensions qui règnent déjà dans le groupe. Elle a bien peur que son humour ne plaise pas vraiment au serpent, et elle reste donc silencieuse, se faufilant à la  suite de ses coéquipiers lorsque le tableau les laisse entrer. Elle a à peine le temps de détailler la pièce circulaire dans laquelle ils viennent de pénétrer que le feufolet attire son attention. Rouge. Bleu. Vert. Jaune. Encore une fois. Jusqu'à ce que la flamme se fige et ne reste écarlate, désignant le lion comme celui qui affrontera en premier l'épreuve qui leur est réservée. La remarque qu'il lâche lui arrache de nouveau un sourire timide, et elle hoche négativement la tête devant le croissant qu'il dépose sur la table. Elle n'a déjà pas réussi à terminer le sien, et plus les secondes s'écoulent, plus la simple idée d'en croquer une bouchée lui donne la nausée. Lui adressant un regard appuyé, elle souffle, à la suite de @Rory Summers. « Bonne chance, Nathan ». L'indienne ignore les canapés et préfère s'adosser à un mur, debout, les prunelles rivées sur la porte sans poignée que va devoir pousser le rouge et or. L'angoisse enveloppe ses entrailles, et elle se mord la lèvre. Elle a beau être rassurée de ne pas être la première à être jetée dans l'arène, elle sait que son tour viendra.

Des gens que tu connais à peine, hormis Rory et pourtant ça te fait un petit quelque chose quand ils t’encouragent avant que tu passes cette foutue porte. Tu sais pas ce qui t’attend derrière mais au-delà de l’appréhension que tu tais avec un dernier sourire confiant dans leur direction, t’as envie de réussir pour eux. C’est pas si anodin quand on y réfléchit ; la preuve : même @Aleksei L. Venediktov grommelle un petit quelque chose qui s’apparente à des encouragements. Putain de miracle. Pour la première fois depuis le début du tournoi vous êtes ensemble, pour de vrai. En dépit des différences de maison et de personnalité, des tensions évidentes qui existent. Et ça fait drôlement du bien de le constater avant de partir eu casse-pipe. Tu glisses ta main dans ta manche et en sors ta baguette, prêt à envoyer un rictusempra à la tronche de la première saloperie qui tente de t’approcher derrière. Tu prends une inspiration au moment où la porte s’ouvre puis la franchit sans l’once d’une hésitation. T’es en septième année, t’as de quoi te défendre et à priori le tournoi cherche pas à vous tuer. Tout devrait bien se passer. La porte se referme derrière toi dans un claquement mais tu trésailles pas. Le couloir à beau être sombre t’as pas besoin de tant de lumière pour reconnaître le bruit significatif – et dégueulasse – d’un filet au diable. « Allons bon. » Les yeux qui roulent au plafond, pas franchement hâtif à l’idée d’y foutre les pieds et de te transformer en jouet pour toutes ces racines. D’un regard t’observes les alentours dans l’idée de l’éviter mais pas moyen ; tu sais pas transplaner, à ta connaissance y’a pas de sort pour te faire voler au-dessus façon superman et ça t’étonnerait qu’en lui demandant gentiment de te foutre la paix elle accepte en te souhaitant une bonne journée. Tu coinces ta baguette entre tes lèvres et te retrousse les manches avant de faire craquer ta nuque, t’étirer. Tu sautilles même quelques secondes sur place et fin prêt, tu sautes à pieds joints dans cette merde en sifflotant : « Some peeeople call me the spaace cowbo-OO-Yy. » Ca y est ça commence. On te laisse même pas finir ta phrase que ça vient te prendre les bras, le genou et bientôt le cou. Pas cool. « Je sais que je chante mal mais quand mê-.... » Pas assez de souffle pour continuer, la bestiole est décidée à te faire taire jusqu’au bout. Alors tu fermes les yeux et t’essaies de te détendre, tu récites la suite des paroles dans ta tête en remuant du fion autant que tu peux malgré le câlin un peu trop passionné que te fait le filet. Some people call me Maurice cause’ I speak of the pompitous of love. EDIT/ L’impression que tes jambes se libèrent peu à peu et que tu peux enfin reprendre ton souffle comme il te plaît. Tu gardes les yeux fermés en chantant dans ta tête cette chanson que t’affectionne ; plus détendu tu meurs. Puis tout d’un coup POUF. T’es yeux se rouvrent et tu glisses jusqu’à ne plus être retenu par quoi que ce soit jusqu’à l’atterrissage un peu trop violent sur le cul. « Mfph. » Tu laisses échapper avec douleur avant de lever les yeux vers la plante. T’as l’impression d’être un vilain suppositoire qu’elle a recraché, l’odeur en moins. Quoi que. Tu te relèves enfin, levant le poing d’un air triomphant et faisant honneur à Steve Miller Band sans qui t’y serais pas arrivé à tue-tête  : « Lovey-dovey, lovey-dovey, lovey-dovey all the time ! »  Putain, heureusement que personne te voit.

T’as jamais eu peur du noir Nathan ; non toi t’étais le genre de gamin qui en jouait, fonçait droit dedans pour disparaître de l’oeil vigilent et inquiet de ta mère. Elle te cherchait pendant plusieurs minutes, à tâtons, jusqu’à ce que tu ressurgisses des profondeurs en hurlant comme un pygmée pour le plaisir sadique de constater son teint blafard. Moins drôle maintenant que c’est toi qui cherche. Nettement moins. T’espère en ton for intérieur qu’aucun petit con ou créature va sortir de l’ombre pour te foutre la trouille de ta vie ou au moins qu’il sera assez grand pour se prendre le poing-réflexe qui va voltiger dans sa direction. Baguette en main après avoir lancé un lumos, tu marches d’un pas semi décidé. T’es toujours pas bien sûr d’être tout seul et que personne ne t’observe et t’as certainement pas envie de passer pour une fillette craintive. Puis, y’a pas à chier, rester sur tes gardes c’est pas l’une de tes capacités première. Toi tu te précipite en direction du problème, tu l’attrape par le cou et tu le lui tords jusqu’à ce qu’il cesse de geindre, disparaisse de ta vue une fois pour toute. T’as envie de menacer cette chose qui peut-être pourrait te sauter à la gueule – à imaginer qu’elle existe – mais tu le fais pas. T’as pas envie de gaspiller de la salive et puis, une part de toi à envie de croire que y’aura quelque chose ; quelque chose qui te permettra de te défouler et montrer l’étendue de tes capacités. T’as envie d’être testé Nathan, plus que face à ces plantes et crabes de feu hyper chiants dans les serres l’autre soir. Plus que de devoir supporter Alek à longueur de journée pour quelques jours encore. « Bah merde. » T’abaisse le bras sans plus d’émotion en te retrouvant face à un mûr. Ca doit être une putain de blague. Nous, des sorciers capables de repousser des détraqueurs, vaincre notre plus grande peur et envoyer valdinguer monsieur-n’importe-qui à plus de vingt mètres devons affronter un mûr ? Ennuyant. Ta baguette s’élève et tente de le détruire d’un sort mais rien. Double ‘’bah merde’’. La lueur est pourtant apparue mais rien, comme si ça refusait d’en sortir. Manquerait plus qu’elle soit cassée la conne. D’un geste rageur tu la plonges dans la ceinture de ton pantalon et observe les possibilités : corde ou échelle. A tous les coups la corde va être coupée une fois en haut et l’échelle, faudrait un miracle pour qu’elle supporte ton poids vue son allure plus déglinguée que toi dans les mauvais jours. Pas besoin d’y réfléchir cent cinquante ans ; tu retrousse les manches de ton pull, saisis la corde et la fait tourner dans les airs. « Some people call me the space cowboy... » miment tes lèvres une fois encore alors que t’as plus que jamais l’air d’un cowboy prêt à choper un taureau. Le bout s’envole et s’accroche instantanément ; par deux fois tu tires dessus sans grimper, mesure de précaution. T’as pas peur de la décision que t’as prise mais te ramasser  et te fracasser le dos, ouais. Le tout ayant l’air solide tu noue tes deux mains autour et prends une inspiration avant de t’élancer. T’en as pas fait depuis longtemps mais en garde un bon souvenir. Cody et toi au square, ces samedi chauds de juin pas plus grands que cinq pommes. Elle riait aux éclats, disait qu’elle allait te foutre la pâtée mais c’est jamais arrivé. Non, jamais. Parce que la force que t’as elle se concentre surtout dans tes bras. C’est ce qui fait de toi un bon batteur et souvent, adversaire redoutable en cas de bottage de fion. Presque arrivé en haut tu souffle comme un buffle – ça fait quand même un bail et il est sacrément haut cet enfoiré. « Plus….de….tarte…...à…...tous les….. repas. » T’as les mains qui chauffent et les jambes fatiguées. Pourvu qu’elle lâche pas.

Deux possibilités : soit t’as fait le bon choix en choisissant la corde et c’est pourquoi t’arrive en haut en un morceau soit les deux étaient bons et ils se sont juste sympathiquement foutu de ta gueule. L’amusement s’efface peu à peu de ton visage pour arborer cette moue blasée que tu as une fois sur deux au château. Marre de leur connerie de tournoi, de patauger dans la merde et prendre le risque de se casser une jambe. T’as qu’une envie : retrouver ton terrain de quidditch, les yeux doux d’Elsie, l’élégance d’Olivia et la savagery d’Aella. Même Stelian et son silence impérial ou Uzziel et ses cachotteries. T’empiffrer de gâteaux à en crever. Rêverie qui te fait perdre, sans doute, de précieuses secondes et rendent le retour à la réalité d’autant plus brutal. Revoilà ce foutu couloir sombre où on voit pas plus loin que son nez. La seule bonne nouvelle est que le filet du diable est derrière toi, inoffensif et qu’il ne peut plus te presser comme une poupée gonflable de pacotille. La main à la taille tu laisse cependant ta baguette demeurer un peu plus longtemps dans son fourreau de fortune. Le couloir est devenu étroit et c’est pas comme si y’avait trente six milles portes à ouvrir. Tu poursuis ton chemin jusqu’à atteindre le fond – ou plutôt te le prendre en pleine gueule, faute d’avoir sorti ta baguette pour t’éclairer. « Par les couilles de Balthazar ! » Tu grommelle en posant une main rageuse sur ton arcade sourcilière douloureuse. Plutôt amusant de se dire qu’à foncer tête baissée c’est toi qui t’es fait défon… ahem. Tu frotte la zone pendant quelques instants dans l’espoir que ça se calme, sans vraiment savoir s’il s’agit plutôt d’une bosse ou pire puis sors – miracle – ta baguette.  « Lumos. » Ah. Effectivement maintenant que tu vois, ça tombe sous le sens. Un tunnel qui t’arrive aux hanches s’offre à toi et te force à t’agenouiller pour ramper en son sein. Après le cours de yoga avec le filet du diable et les jeux olympiques de gymnastique avec la corde te voila à ramper à quatre pattes comme une chèvre boiteuse. La chanson continue de tourner en boucle dans ta tête mais tu dis rien ; pas un seul sifflement ne s’échappe de tes lèvres. Tu sais pas ce que tu vas trouver au bout de ce tunnel et peut-être que pour une fois, la discrétion serait pas une idée de merde. Alors tu fais le moins de bruit possible, te cognant la tête de temps en temps et rageant d’autant plus en silence tandis que tu perçois de nouveaux bruits. Au début tu comprends pas bien ce que c’est, trop diffus, puis à mesure que t’avance ça se confirme. La façon dont ça résonne, le bruit colossale de quelque chose qui semble s’amplifier. Mais faut le voir pour le croire et quand t’arrive enfin au bout, tu crois halluciner complet. Tes yeux s’agrandissent et tu manques malgré toi de te vautrer tout en bas tête la première. Tu te retiens en envoyant un puissant coup de coude qui stoppe ton mouvement de chute dans la plafond et bordel, tu l’as senti passer. Tu clignes des yeux puis les rouvre.  « C’est quoi cette merde ! » Ta voix s’envole et tes yeux cherchent quoi que ce soit qui prouverait que t’es pas tout seul, que quelque part un professeur se terre prêt à agir. Ils oseraient pas faire ça, c’est pas possible. Et pourtant. Ta demande demeure sans réponse, t’obligeant à plonger alors que l’eau continue de monter. Trempé jusqu’aux genoux déjà tu te précipites vers ta gryffondor adorée, tu saisis au creux de tes mains son visage et le cerne de te yeux inquiets.  « Elsie réveille toi. » Une caresse sur la joue, une puissante secousse aux épaules. Rien à faire, ses yeux restent clos.  « Enfoirés. » Ta main s’envole à ta ceinture… mais ne trouve pas ta baguette. T’es pourtant sûr de l’avoir remise là avant de sauter justement pour ne pas la perdre dans la flotte.  « ENFOIRES ! » T’es plus amusé Nathan, pas même blasé. Non t’es fou de rage. Fou de voir ton petit ange inerte baigner dans cette eau trop froide, fou de constater Uzziel à ses côtés et plus loin, Willow, Harold ainsi que Aleksei. Faut que tu fasses quelque chose mais c’est pas comme si y’avait une pancarte géante te donnant les indications. Tu tentes de dénouer les liens mais ils sont trop solides alors t’observe autour de toi jusqu’à apercevoir cette table qui flotte au gré de l’eau.  « Je reviens, bougez p…. Putain. » Que t’annonce inutilement à tes deux plus proches amis. Parce qu’il est hors de question de les laisser là ; rien à foutre du tournoi et de ce qu’on attend de toi. Rien à foutre de ce que ta décision entraînera comme conséquence. Rien. A. Foutre. Par quelques mouvements devenus compliqués à cause de l’eau perlant à ta taille t’attrape le couteau et reviens vers la gryffondor ; tu fais ton maximum pour la décrocher rapidement mais sans risquer de lui causer le moindre mal puis la hisse sur ton épaule. La panique au creux du ventre ; de ne pas être à la hauteur, qu’elle ait souffert avant d’arriver ici et que ce soit encore le cas à l’heure actuelle. Parce qu’elle mérite pas ça @Elsie Gallagher , encore moins si elle est là comme tu t’en doutes parce qu’elle a su percer ce coeur déréglé qu’est le tien.  « Tiens bon. Je m’occupe de toi El. Tiens bon…  » Que tu répète de tes lèvres tremblantes en te hissant jusqu’au tunnel, tenant son corps fermement contre le tien. Tu la dépose et prend quelques instants pour dégager son visage de mèches blondes, l’observe étendue. Et tu peux t’empêcher de te pencher pour atteindre ses lèvres des tiennes dans une promesse que tu tiendras coûte que coûte :  « Je reviens, ça va aller. » Nouveau plongeon juste après, le coeur à deux doigts de se rompre. T’as envie de brûler le monde entier Nathan, de le mettre à sang jusqu’à ce que la dernière personne qui a joué un rôle là dedans ne s’effondre. T’as plus beaucoup de choix maintenant ; t’as beau avoir une carrure de sportif tu pourras pas en transporter plus de deux. Tu élimine premièrement Harold et Priam qui tu l’espère seront récupérés bien assez vite par Maeve ou encore Victoire. Vous n’êtes pas particulièrement proches ils ne doivent donc pas être là pour toi même si t’aimerais pouvoir les sortir eux aussi de cette merde noire. Il te reste donc Willow, Alek et Uzziel dont le second est éliminé d’office. Rien à foutre du tournoi. Camarade de quatuor ou pas si y’a un cul à sauver ce sera pas celui de ce putain de russe con comme ses pieds qui viendra se fourrer sur ton épaule. Ta main se pose sur l’épaule de Willow, déchiré de devoir prendre cette décision.  « Tiens bon Tweedledee, quelqu’un arrive pour toi. » Parce que tu peux pas. Putain tu peux pas laisser Uzziel là, c’est impossible. Ton frère, comme un double de toi mais lumineux, généreux et tellement plus poli ou présentable. Si tu sortais d’ici sans lui ce serait un échec pour toi, pire à vivre que tout le reste. Non tu peux pas. Tu défais ses liens alors que l’eau t’attrape à la gorge. Sans déconner, t’es crevé Nathan. T’inspire avec difficulté et tu sens tous tes muscles te tirer de part et d’autre. T’espère arriver à vous sortir tous les deux mais t’es pas certain d’y arriver. Et y’a Elsie pas complètement en sécurité plus haut, si l’eau continue de grimper. Faut que tu les sorte de là, t’as pas d’autre choix.  « Je peux le faire, je peux le faire, je peux le faire, je peux le faire. » La rage dans les yeux, la mâchoire jusque dans les doigts tu le saisis par le pull et le hisse sur ton épaule dans une difficulté sans nom. Tellement que vous seriez tombés tous les deux si tu t’étais pas accroché comme un forcené à ce poteau.  « Carlson mon vieux, tu m’en devras une bonne. » Tu lui parle comme s’il était là mais lui aussi s’est transformé en marionnette de chiffon. Ca te rassure. T’imagine sa voix dans ta tête, ses mots rassurants et ses pensées de génie. Il te dit quoi faire, comment le faire, quand le faire. Parce que Uzzi c’est une tête, largement plus que toi. S’il y a bien quelque chose dans ce tournoi qui mérite que tu te casse le cul c’est lui. Tu grimpes, nage, vérifiant aussi souvent que possible que ta poigne ne faiblit pas sur lui. Tu finis par atteindre le cylindre et l’y balance avec moins de douceur qu’Elsie – pas le temps pour ça,  plus le temps pour ça. Tu passe au dessus d’eux et attrape chacun par le col de son pull pour les tirer le plus rapidement possible en arrière, vers la sortie. Tu sens plus tes jambes qui tremblent, tes vêtements mouillés et collant sur toi. Y’a plus que cette peur pas possible qu’ils ne se réveillent pas qui fait vibrer ton être et te force à redoubler d’effort. Arrivés à la fin tu sors et te redresse sans perdre de temps : t’attrape Uzziel que tu balance sur tes deux épaules, attrapant d’une main sa manche et un morceau de son pantalon pour ne pas qu’il tombe. Une fois fait tu te baisse avec prudence et saisis la blonde par le dessous des genoux d’un côté et la nuque de l’autre. T’as la foutue impression d’être l’un de ces ânes qui portaient des marchandises dans l’antiquité sauf que dans ton cas les vases pèsent 60 kg ou plus. Aucune certitude que tes jambes supporteront jusqu’à la porte mais t’essaie en continuant de te rappeler que tu peux le faire, que tu vas le faire. Tu marche lentement, le dos voûté à cause de Carlson qui pèse sur tes cervicales et le poids d’Elsie dans tes bras devant. Au final t’atteins pas la porte non, tu t’effondre contre elle. Tu sais pas si elle s’ouvre ou cède sous vos poids mais en tout cas tu sens juste ton corps basculer et n’être retenu par rien. Face à face avec le sol, le souffle rapide, bruyant, douloureux, tu réalise pas encore. Que t’es à nouveau près de ton équipe et que le cauchemar est fini. Quand t’ouvre les yeux et que tu relèves un peu la tête t’aperçois quelques gouttes de sang sur le sol où tu viens de tomber alors, par automatisme, tu te tourne et te retourne pour apercevoir tes compagnons et vérifier que ça ne vient pas d’eux. « Q-q..hein ? » Balbutie tu sans comprendre alors que tu aperçois enfin Padma, Rory et Alek. Alek ? Bordel mais comment il est arrivé là avant toi ?  « Ils sont où ?! » Tu te redresse pas encore, trop faible et confus. Puis y’a ce foutu mal à l’arcade qui te donne une impression de tournis.  « Et toi comment t’as fait ? Comment t’as fait pour sortir bordel ? » Tu balance au russe d’une voix non pas colérique ou accusatrice mais désabusée. Puis t’aperçois le sac, le même que celui que t’as attrapé au début du tournoi sans tout à fait en  comprendre la signification.  « Quelle merde. » Trempé, blessé, étourdi, fatigué, dégoûté. Tu plonge le visage dans tes mains jointes pour te calmer, reprendre tes esprits mais rien y fait. Tournoi de zinzins.

Tic. Tac. Tic. Tac. Les secondes défilent en un ballet incessant, achevant de titiller les nerfs déjà sensibles de l’aiglonne. Toujours adossée au mur, elle ne laisse aucun mot franchir la barrière de ses lèvres, et ses prunelles sombres restent rivées sur le feufolet toujours teinté d’écarlate. De longues minutes se sont écoulées depuis que @Nathan Adams s’est envolé vers l’épreuve qui lui a été attribuée, et elle s’interroge en silence sur les périples qu’il peut bien avoir à affronter. Doit-il faire face à une créature magique, ou même à une plante féroce comme ce fut leur cas lors de leur première tâche ? Elle n’en sait strictement rien, mais elle espère de toutes ses forces qu’il parviendra à s’en sortir sans y laisser trop d’énergie. Bien qu’elle soit presque tétanisée par la tâche qui l’attend, elle songe déjà à la suite, l’indienne, à la troisième épreuve qu’ils auront peut-être la chance de pouvoir disputer. Le dos plaqué contre la pierre froide, les paupières closes, elle tente de calmer peu à peu les battements de son cœur, qui s’apaisent alors que les minutes s’étirent encore. Seul le son d’un corps s’écrasant contre une porte parvient à la tirer de ses pensées, la ramenant en une fraction de seconde à la brutale réalité. La vision du corps de Nathan, face contre terre, le souffle rauque et saccadé, lui glace instantanément le sang. La chute qu’il vient de faire n’a pu qu’être douloureuse, et la blessure rougeâtre qui semble orner son arcade en témoigne. Sortant de son mutisme, Padma esquisse quelques pas dans sa direction. Ses paroles sont confuses, et elle ne sait instinctivement pas quoi faire pour apaiser l’état de panique dans lequel sa foutue épreuve l’a visiblement plongée. Puisqu’il paraît encore trop faible pour se relever, elle se contente d’effleurer son épaule de ses doigts fins, jetant un bref regard aux sacs marrons qu’il s’est démené à récupérer. « C’est bon, Nathan, c’est fini, tout va bien ». « T’as réussi, t’as fait le job ». Ce n’est que lorsque le feufolet se remet à danser qu’elle détourne ses orbes sombres de la silhouette du gryffon épuisé. Tic. Tac. Tic. Tac. Elle retient son souffle jusqu’à ce que le verdict tombe, poussant son cœur à rater un battement. L’état lamentable dans lequel est revenu le lion n’a clairement pas réussi à la rassurer, et elle jette un dernier regard à ses trois coéquipiers, un regard qui dévoile à la fois sa détermination à faire de son mieux et une certaine inquiétude. Elle n’est pas du genre à faire de longs discours, Padma, et elle se contente de lâcher avec pudeur quelques mots, la main posée sur la porte de bois sombre. « J’y vais, du coup ». « J’essaie de faire au plus vite ». Et sa fine silhouette disparaît alors qu’elle s’engouffre dans le long couloir sombre qui la mène vers l’inconnu, un inconnu qui la terrorise autant qu’il la stimule. Désormais seule avec elle-même, le souffle haletant et le cœur battant à tout rompre, Padma suit sagement le sortilège enchanté qui la guide jusqu’à la porte abritant son épreuve. Lorsqu’elle la pousse et la franchit enfin, l’indienne entend aussitôt le verrou s’enclencher, lui arrachant un violent frisson. « Ok, Padma, pas de panique » elle chuchote pour elle-même, consciente qu’elle ne pourra compter que sur elle-même pour se sortir de cet endroit clos et angoissant. Debout, les mains moites et le corps figé, la jeune femme analyse de ses pupilles sombres la vaste pièce dans laquelle elle se trouve. A sa gauche, les imposantes pièces d’un puzzle lui semblent représenter un élément familier, et elle esquisse un léger sourire lorsqu’elle reconnaît certains des symboles qu’elles arborent. Les longues heures passées à contempler le plafond de la salle commune des aigles alors que le sommeil refusait de la quitter lui reviennent en mémoire, accompagnés de souvenirs qui ont le don de la calmer. Les éclats de rires d’Ethel ou d’Olivia lors des soirées passées au coin du feu, les prunelles rivées sur la voûte étoilée de l’antre des serdaigles. Le sourire réconfortant de @Dean Thomas lorsqu’il la découvre pour la énième fois perchée au sommet de la tour d’astronomie et qu’il la rejoint, l’apaisant instantanément de sa présence et de sa bonne humeur communicative. A sa droite se dresse un casse-tête chinois qui ne lui évoque rien, mais dont la contemplation la pousse à penser qu’il ne doit pas être si compliqué à résoudre. Soupir. L’aiglonne comprend rapidement qu’il va lui falloir choisir entre les deux épreuves, et pendant quelques longues secondes, son cœur balance, pris entre deux réflexions contradictoires. Le fait de choisir le puzzle rendrait son épreuve plus éprouvante, mais la pousserait à se confronter à une énigme plus familière, probablement plus évidente pour elle, éternelle amoureuse de l’astronomie. Le casse-tête, lui, risquerait peut-être de lui faire perdre plus de temps, d’achever de torturer ses nerfs déjà éprouvés, bien qu’il soit fortement susceptible de moins abîmer son corps déjà épuisé. Cruel dilemme. C’est finalement sur un coup de tête que l’aiglonne prend sa décision, laissant ses pas la guider vers les lourdes pièces du puzzle qu’elle espère être capable d’assembler avec facilité. Le palpitant déchainé et le souffle saccadé, Padma a instinctivement choisi de se diriger vers l’image qui lui est la plus familière, quitte à en sortir meurtrie, les muscles endoloris par l’effort physique à fournir. Tant pis, elle serrera les dents, si cela peut lui permettre de moins cogiter et d’en finir avec son épreuve plus rapidement.

S'approchant doucement des pièces de l'imposant puzzle, toutes éparpillées dans un coin de la pièce, Padma réalise à peine que le casse-tête qui se tient derrière elle vient de disparaître. Elle comprend toutefois rapidement que sa baguette ne lui sera d'aucune utilisé, et elle lâche un soupir exaspéré en toisant de ses orbes foncées les lourdes pièces de bois qu'elle va devoir manipuler. L'épreuve ne sera clairement pas de tout repos, mais elle s'élance tout de même vers elle avec détermination, bien décidée à ne pas faire perdre plus de temps à ses coéquipiers. Lorsqu'elle se saisit à bout de bras de la première pièce, l'indienne grimace en constatant qu'elle lui parait bien plus lourde que ce qu'elle croyait. L'adrénaline qui parcourt ses veines lui permet heureusement de soulever des montagnes, et elle s'affaire à déplacer les pièces, les plaçant les unes à côté des autres en priant pour que le dessin qui s'étend devant elle lui évoque quelque chose. Et elle les déplace, encore, ignorant en serrant les dents la douleur qui transperce ses muscles. Plusieurs minutes se sont écoulées lorsqu'elle se fige en contemplant les étoiles qui s'alignent devant elle. S'agirait-il de la constellation ?

L'indienne en est presque certaine, et elle s'affaire à compléter le puzzle le plus rapidement possible, manquant plusieurs fois de trébucher dans sa précipitation. Ce n'est que lorsqu'elle comprend que son intuition était la bonne que l'aiglonne s'autorise enfin à respirer, attrapant à la volée le sac qui lui est destiné. Désireuse de quitter l'endroit au plus vite, elle s'échappe sans demander son reste, poussant la porte qui la sépare encore de ses coéquipiers, galvanisée par la fierté que lui procure le fait d'avoir réussi son épreuve sans trop tarder.  « Ça, c'est fait »  elle souffle en se présentant devant eux, laissant ses bras meurtris lâcher l'épais sac marron qu'elle a pu récupérer.  « Je vais plus pouvoir me servir de mes bras pendant deux mois, par contre ». Elle grimace en se massant légèrement les muscles, songeant qu'ils ne sont probablement pas habitués à un effort aussi violent. Elle ne cache pas réellement son épuisement, Padma, mais affiche surtout à ce moment là son soulagement, celui d'être sortie à peu près indemne de cette épreuve qu'elle redoutait tant.