Tu termines ton aguamenti avec un sourire discret, persuadé que vous vous avanciez vers une victoire qui a tout du sentiment libérateur. Et tu le vois tituber, ton attention se visse à ses pieds qui sont désormais dans un équilibre précaire et bien trop proches du bord de la plateforme. Tu retiens ton souffle et n'a qu'une envie, le pousser du bout des doigts pour l'aider à tomber. Et pourtant tu restes là, à voir les secondes défilant, tu attends sa chute sans prévoir qu'il te viserait une toute dernière fois. Le sort lumineux file vers toi mais avant qu'il ne te frappe, tu as cette satisfaction de le voir tomber à l'eau et une sensation explose en toi. L'impact du lumos te fait mal et tu as à peine le temps de relever ta manche que tu tombes en arrière, allongé de tout ton long. Sauf que cette fois-ci tu ne te relèves pas, cette fois-ci tu restes là allongé, le souffle court et tu attends. Tu profites de ta victoire, de votre victoire et t'es fier, t'es putain de fier de vous. La sueur à la tempe, tu lèves ton regard azuré sur tes coéquipiers et ton masque impassible se brise. Tu leur montres le vrai Theodore, celui épuisé, celui dans la joie, la vraie. La réussite au bord des lèvres, l'ambition triomphante, tu attrapes la main de Silas et te rassoit mais l'attire à toi pour le faire chuter avec toi au sol. Vous avez tous le corps se soulevant sous l'effort et ta main vient serrer l'épaule de ton ancien meilleur ami, un sourire éclatant partagé avec lui. Quand tu relèves tes yeux vers Hermione, c'est un autre sourire que tu lui offres et ta main que tu lui proposes en l'amenant à s'asseoir avec vous. T'as le rire qui arrive, enfin, il dépasse le bord de tes lèvres, il dépasse ces barrières si longtemps érigées et tu éclates de rire. Un rire libérateur, un rire qui te fait tant de bien. Vous riez tous ensemble là, assis en plein milieu de cette plateforme soudainement vide. Tu n'as pas de mot mais putain qu'est-ce que t'es fier. L'autre équipe s'est battue férocement et tu aimerais les féliciter si il t'en était donné le loisir. Mais pour le moment, tu ris Theodore, comme tu ne l'as pas fait depuis des années. Assit au milieu de cette plateforme avec tes coéquipiers, le duel était désormais terminé et une chose te venait en tête.. « On est en finale.. »

Il ne reste plus qu’un seul adversaire et alors que vous défendez cette victoire qui semble vous tendre les doigts avec une hargne des derniers instants, Harold te lance un nouveau sort et sans avoir le temps de l’esquiver, épuisée par les épreuves individuelles et ce duel éprouvant, tu te le prends de plein fouet. Les muscles endoloris, tu tombes au sol alors que tu ressens la fatigue engourdir tous tes membres. Il y a une grimace quand tu te relèves, courbaturée alors que fébrilement, tu pointes ta baguette vers le Poufsouffle. Mais tu n’as plus la force et tu es intimement persuadée qu’au prochain sortilège dont tu seras victime, tu imiteras les filles de l’équipe adversaire. Seulement, les garçons te protègent de leurs dernières forces alors que les sorts fusent entre Harold et eux. Et finalement, la délivrance. Harold glisse à l’eau lui aussi et il te faut quelques secondes pour comprendre ce que cela signifie. Il y a un sourire qui vient fendre ton visage alors que tu papillonnes des yeux. Vous l’avez fait. Vous avez réussi. La victoire est enfin à vous après un duel acharné contre des adversaires amibitieux et brillants, tu ne peux que l’avouer. Le chocolat cille sur tes coéquipiers, le rire de Theodore vient te bercer le cœur et un rire plein de légèreté vient glisser hors de tes lèvres alors que tu les regardes tomber de fatigue contre le sol, l’un contre l’autre. Heureux, en parfaite harmonie. Il y a cette joie qui t’étreint le cœur et te retourne les entrailles. Vous l’avez fait, ensemble. Dans une synchronicité plus que parfaite, dans une harmonie qui vous rapproche. Tu n’oses pas interrompre cet instant précieux entre eux, entre deux garçons qui après plusieurs jours à les observer, semblent partager bien plus. Ce sont deux amis que tu aperçois là et entrevoir un serpent aussi heureux et vivant, accompagné d’un aigle tout aussi souriant, t’apporte un réconfort sans précédent. Et les céruléennes du préfet croisent le chocolat de tes yeux. Le sourire qu’il t’offre te fait sourire de plus belle et la main qu’il te tend sonne comme une invitation à les rejoindre. Le cœur rate un battement et égoistement, tu oublies un instant tout ceux qui te sont chers. Tu oublies Harry et Ron, sans te douter une seule seconde qu’ils s’affrontent dans un duel pour la victoire de leur équipe. Là, sur cette plateforme, il n’y a plus que Silas et Theodore qui comptent. Sans attendre, dans un ultime effort physique, tu cours les rejoindre et dans un élan d’ambition victorieuse, de joie ultime, tu te jettes au cou du serpent, profitant de cette étreinte quelques secondes avant de passer un bras autour du cou de Silas et de les serrer tous les deux. Une effusion particulière, qui signe bien plus qu’une victoire. Il y a un éclat de rire alors que tu les relâches et que tu t’assoies à leurs côtés. Les mots du sang-pur sont délices et sans attendre, tu ne peux que les féliciter : « Vous avez été brillants ! On a réussi par Merlin ! » Vous êtes en finale, la fin se rapproche et pourtant, tu profites de ce moment d’extrême félicité. Car ce sentiment est beaucoup trop délicieux pour ne pas s’y accrocher.

@Theodore Nott & @Silas Hitchens