« tu ne me crois toujours pas ? » Bea se retourne et commence à marcher à reculons sur ce chemin de terre maintes fois emprunté, les mains fidèlement attachées aux lanières de son sac à dos rouge, son regard bleu se relève vers son compagnon du jour avec une malice qu'elle ne cherche même pas à dissimuler alors que les premières gouttes d'eau commençaient à les arroser d'une fraicheur bienvenue en cette fin de journée de chaud été. Elle avait parié sur cet orage qui soudain, gronda de sa présence à quelques kilomètres d'eux, lui faisant relever le regard vers la profondeur de la forêt qu'ils traversaient à nouveau afin de revenir chez elle, peut-être un peu trop joyeuse à la perspective d'avoir eu raison mais aussi de l'arrivée de ce temps qui faisait partie de l'un de ses préférés. Oubliées les pensées assourdissantes quand l'orage tonnait, elle ne se sentait plus seule Bea, lorsque les cieux se striaient de la colère éveillée d'un Zeus et ne l'était encore moins aujourd'hui et ce depuis plusieurs heures maintenant. Un sourire presque constamment plaqué à ses lèvres depuis l'instant où elle avait aperçu sa tignasse brune arrivant chez elle, la lionne s'était hissée sur la pointe des pieds pour accueillir le premier baiser d'une longue série de ce serpent en visite de l'Ecosse et de chez elle. Et il fallait dire que la journée s'était incroyablement bien passée, ponctuée de rencontres lointaines avec la faune locale, de paysages à couper le souffle et de cette nature aussi réconfortante que surprenante par la magie s'y dissimulant. Ils avaient, ensemble, croisé deux botruc grimpant le long d'un arbre et les yeux brillants de bébés veaudelune s'échappant jusqu'à une clairière à leur passage, prouvant qu'importe où ils étaient, la magie demeurait existante à ceux voulant bien y croire et la voir. Il n'y avait eu aucun signes avant-coureur clairs d'un orage s'apprêtant à les surplomber en cette fin de journée et pourtant, c'est pour la fin de leur randonnée et de retour jusqu'à chez Bea que les deux sorciers commencent à être surplombés d'une pluie plus franche. Et peut-être aurait-elle pu extirper sa baguette de sa botte afin de produire un parapluie magique – ne possédait-elle pas la majorité sorcière après tout ? - seulement Bea adorait ce temps et après une longue journée plutôt chaude et d'efforts, ses seules envies étaient de laisser sa spontanéité s'exprimer. Les bras ouverts et le visage tourné en direction des cieux où ses yeux contemplaient le tableau de ces millier de goutes en chute libre jusqu'à elle, elle clôt ses paupières, profite de ces instants doux et rafraichissant d'un sourire apaisé avant d'ajouter à Caïn « tu peux le dire, j'avais raison.. j'aurais même du parier quelque chose. » elle a les cheveux humides à l'image de ses vêtements le devenant également, maillot orange apparent sous son top blanc, short passant du bleu à une teinte plus foncée par la pluie, Bea rouvre ses yeux et adresse un regard à Caïn avant d'emmêler ses doigts aux siens. « allez viens, essaie. » sourire en coin et regard aussi encourageant qu'amusé, elle l'emmène dans son monde Bea, où la nature prend place et fait oublier toutes choses que l'homme rend néfaste, où l'orage est vu comme un vieil ami et la pluie aussi protectrice que bienfaitrice. Et elle se sent bien, là, plus complète d'une certaine manière, dans son Ecosse mais aussi auprès de lui et sous son regard sécurisant, un sourire fend son visage sans réussir à quitter l'intensité de ses yeux bruns. Qu'est-ce qu'il était beau.

Les yeux rivés vers le ciel, la première goutte d'eau lui tomba sur le front et même s'il était forcé de constater que Bea avait eu raison concernant la météo, Caïn refusait tout bonnement de l'admettre. Une fierté dont elle avait l'habitude maintenant alors qu'il secouait la tête, sourire narquois au bord des lèvres. « Je suis sûr que c'était un oiseau. Ou bien cet arbre là, resté humide par la rosée du matin » Il pouvait trouver maintes explications plausibles à ce phénomène et ce, même si le serpent était conscient que la pluie accompagnerait finalement le reste de leur balade. Et ce n'était pas pour lui déplaire, soleil et chaleur les ayant suivis toute la journée sans aucun répit. Il avait bien sur adapté sa tenue en conséquence et c'était en short, t-shirt et bandana autour du cou que le sang-pur avait transplané dans l'Ecosse natale de la jolie rousse, comme convenu dans sa dernière lettre. Les jours avaient été longs avant qu'il ne puisse s'échapper du manoir en prétextant une virée entre amis et heureusement, ses parents ne lui avaient pas posés de questions. Ils ne s'attardaient pas, jamais, de discussions inutiles à leur humble avis et pour une fois, l'héritier en était plus que ravi. Parce qu'ils ne comprendraient pas, n'est-ce pas ? Le besoin de voir cette fille qui, depuis plusieurs mois, affolait non seulement tous ses sens mais aussi les valeurs et convictions qu'on lui transmettait encore aujourd'hui. Comment pourraient-ils comprendre alors que lui-même ne savait que dire, que faire, que penser de ce qu'il se tramait entre eux. Tout ce dont Caïn était certain, c'est qu'il lui était impossible de se passer de son rire, de ses sourires ou encore de ses baisers captivant. Impossible de passer d'elle toute entière ; la preuve en était avec sa présence ici, au beau milieu des Highlands et au beau milieu de l'été. Loin de Poudlard qui avait témoin de leur petit jeu puis de leur rapprochement. C'était une sensation étrange mais unique et exaltante de constater que leur lien dépassait les murs du château. Et il adorait ça. Tout comme il adorait la regarder ici, chez elle, dans son élément. Sous les cordes qui s'abattaient désormais sur eux et les grondements synonyme d'orage imminent, elle rayonnait, Bea, et lui craquait chaque seconde un peu plus. Elle accueillait la pluie de la plus belle façon qui soit et il aurait voulu immortaliser ce spectacle qu'elle lui offrait tant elle semblait libre et heureuse. Et plus étonnant encore, il se sentait libre et heureux à simplement l'observer. Leurs mains entrelacés, il secoua seulement la tête à sa demande, incapable de parler car frappé par la beauté de la rousse malgré la pluie qui les recouvrait totalement. « Je ne peux pas faire ça » avoua t'il enfin, sous-entendu autant assumer qu'elle avait raison que se laisser aller sous l'averse avec elle. C'était cependant mal connaître la Hastings que de croire qu'elle s'arrêterait à cette négation et il ne lui fallut pas longtemps pour l'entraîner dans son amusement. Un peu plus pour que le bouclé lâche totalement prise, les battements assourdissants de son coeur se mêlant à son rire, léger alors qu'il les faisait tournoyer sans se soucier de rien d'autre que la jeune femme dans ses bras et le bonheur qu'elle lui apportait. Il ne s'arrêta que pour replacer l'une de ses longues mèches derrière son oreille, dégageant ainsi son doux visage. « Tu es si belle » glissa t'il avec tendresse avant de déposer ses lèvres sur les siennes et lui voler un long baiser. « Je ne sais plus si c'était ton tour ou le mien... mais j'en avais envie » Et peut-être dépassait-il les règles du jeu instauré entre eux depuis le début mais cela était-il vraiment important ? Ils semblaient à des années lumières de la réalité dans cet endroit et le sorcier n'avait visiblement plus de limites. Le retour serait sans doute brutal mais damn, il s'en contrefichait.

Les bras ouverts de part et d'autre de son corps et le visage tourné en direction des cieux, elle accueillait la vie Bea, la paix durant le déluge, la douceur glaçante de chaque goutte d'eau s'écrasant sur son visage afin de l'embrasser de leur présence plus réconfortante qu'on ne l'aurait cru chez la fille du feu. Elle qui avait parfois besoin d'éteindre ses flammes et ne plus penser à quoi que ce soit, juste de ressentir, la vie, l'amour, le tout. La lionne expire de bien-être et il est rare de la voir autant apaisée à vrai dire, pourtant aujourd'hui, deux éléments lui apportant cette paix se succédaient à ses côtés et dans son environnement, l'orage grondant et Caïn Flint. Sorcier qu'elle apprenait toujours à découvrir et qui avait pourtant déjà conquis tant de barrières généralement élevées entre elle et les autres. Il ne le savait sans doute pas et elle ne mesurait à priori pas entièrement non plus combien cela l'était, mais les faits étaient là. Alors qu'elle ouvre ses bras à l'univers, elle accepte de faire confiance Bea, dans le chaos de l'orage s'annonçant mais aussi auprès de Caïn avec qui pourtant rien n'est destiné. Un saut dans l'inconnu mais l'infini sécurité de ses bras et de son regard marron qu'elle rejoint si vite quand elle comprend qu'il ne se laisse pas aller. Alors elle l'emmène dans son monde Bea, ses mains rejoignant les siennes de doux gestes, phalanges emmêlées aux siennes et relevant alors ses bras comme elle avait pu le faire, sauf que tout son corps entièrement mouillé désormais se colle au sien et ce torse vibrant contre sa poitrine. Les bras écartés mais similaires l'un contre l'autre, un léger rire dépasse ses lèvres lorsqu'il la surprend soudainement en entourant son corps élancé de ses bras musclés afin de la faire tournoyer. Elle n'avait jamais vécu ça Bea, rien d'aussi fort ni d'aussi spontané, rien d'aussi vrai. Lorsqu'elle reprend pied et qu'elle ressent son souffle s'écraser sur ses joues, soulever son torse se compressant tout contre elle, il y a son compliment qui s'énonce et lui empourpre les joues légèrement, d'une rosée attestant de sa surprise qu'il puisse lui adresser ces mots aussi simplement mais aussi parce qu'elle juge ne pas devoir ressembler à grand chose avec ses cheveux humides à cet instant. Bea n'a pourtant pas le temps de penser à formuler la moindre phrase que ses lèvres se voient accaparées des siennes, souffle coupé et cœur emballé d'un nouveau rythme, un sourire fend ses lèvres à son explication et elle ose alors, dans un souffle « Et si on ne comptait plus aujourd'hui ? » ni demain, ou même à la rentrée, s'empêcha t'elle pourtant de lui proposer alors qu'elle se hissait à nouveau sur la pointe de ses pieds afin de l'embrasser avec engouement et délice. Un sourire plaqué sur les lèvres, elle finit par relever son regard aux cieux où la vue de centaines de gouttes d'eau en chute libre parsemait leur champ de vision. « C'est si beau. » elle l'incite à relever son regard à son tour, si heureuse, au fond, qu'il n'ait pas fuit la pluie, l'orage, ni elle au final. Bea lui attrape la main et l'entraîne jusqu'à chez elle où la porte du hall d'entrée se referme. Silence certain dans toute la maison pratiquement faite uniquement de bois, c'était la première fois qu'elle invitait Caïn chez elle, première fois aussi qu'elle débarquait avec lui en étant aussi trempés. « On sera seuls, mon oncle ne revient pas avant la semaine prochaine. » lui adresse t'elle alors qu'elle s'est déjà engagée dans le couloir afin de récupérer de grosses serviettes blanches dans la salle-de-bain. Ils pourraient se sécher à la façon sorcière que leurs vêtements finiraient à nouveau trempés par l'état de leurs corps moites et Bea allume les lumières douces du salon à cause de l'atmosphère bien plus tamisée depuis que l'orage convoitait les nuages. « fais comme chez toi en tout cas.. même si j'imagine que ce n'est pas tout à fait pareil. » elle eut un rire un peu plus nerveux cette fois, pas d'elfe de maison à l'horizon après tout, seulement elle et sa drôle d'énergie. « je vais dans ma chambre me changer, tu as la salle-de-bain si tu veux, le premier qui termine rejoint l'autre ? » c'était une forme de défi alors que son sourcil s'arquait en question et son sourire demeurait taquin, douce compétition qui n'avait eu de cesse d'exister entre eux deux depuis le début mais qui encore une fois aujourd'hui, était capable de revêtir une nouvelle façon de faire. Elle court alors dans ses escaliers en bois et aux marches suspendues Bea, prête à relever le défi et à le remporter même si il avait à priori toutes les chances de son côté.

La joie sur le visage de Bea lui ravivait ce cœur bien trop lourd depuis le début de l’été et ses vacances qu’il aurait préféré éviter. Plus que la saison estivale qui lui plaisait beaucoup moins que son opposée, Caïn gardait un goût amer de ce premier mois écoulé et de la coupe du monde de Quidditch qu’il avait esquivé, prétextant un désintéressement total quand en réalité, celui qui l’accompagnait à ces évènements depuis toujours ne faisait plus partie du tableau de la famille Flint. Moral miné par ce manque inassumé, seule la lettre déposée par hibou sur le rebord de sa fenêtre avait réussi à lui arracher un sourire avant de commencer cet échange épistolaire avec la rousse, rayon de soleil de sa journée, comptant les jours jusqu’au moment où il la rejoindrait. Et maintenant il était là, avec elle, sous une pluie torrentielle et rien ne pouvait le rendre plus heureux. Le poids sur ses épaules avait disparu, laissant place à la légèreté et c’était à elle qu’il le devait. Avec Bea, plus rien d’autre ne comptait. Avec Bea, il se sentait libre, heureux et surtout lui-même. Quand elle était là, il n’avait qu’une envie : la voir sourire, la faire rire et l’embrasser jusqu’à en perdre la tête. L’aimer sans contrainte et sans limite. Arrêter le temps. Et il n’en avait que faire de cet orage, de l’eau qui les recouvrait de haut en bas, les pieds noyés dans ses chaussures inappropriées parce qu’à cet instant, le bonheur accaparait chaque parcelle de son corps, son cœur et son esprit. Le désir aussi alors qu’il la regardait de ses yeux bruns, la trouvant plus belle que jamais sous toute cette pluie. Ce qu’il n’avait pas pu s’empêcher de dire, Caïn, après les avoir fait tournoyer comme deux gamins qui découvraient la vie. La vraie, la merveilleuse, la seule qui valait la peine d’être vécue. Un seul hochement de tête à sa proposition de ne plus compter les baisers que chacun se volait, il resserra son étreinte quand elle scella leurs lèvres à nouveau et prit sur lui pour ne pas totalement s’y perdre. Frappé par la pensée qu’elle lui avait tant manquée pendant ses dernières semaines, c’est difficilement qu’il leva les yeux au ciel pour y voir le gris de ce temps que beaucoup qualifieraient de maussade, le serpent acquiesça d’un sourire. « J’adore la pluie » Une confession minime parmi tant d’autres et pourtant, c’était ce genre de petit détail qu’il voulait également apprendre sur elle. Mais que pouvait-elle faire de plus que lui ouvrir sa maison, ici dans les Highlands où sans doute, peu y avaient déjà mis les pieds ? Une fierté sans nom l’envahit au moment où il passa la porte, restant immobile – quelque peu timide –  sur le pas de celle-ci pour ne pas mouiller le sol. Sa mère l’aurait tué de ne pas être un invité exemplaire si seulement elle savait… Déjà, Bea s’éloignait et lui en profita pour glisser un œil à la pièce devant lui. Le bois pour remplacer les pierres auquel il était habitué, il y avait cette sensation de chaleur ici qu’il ne retrouvait pas forcément chez lui. Et c’était agréable. Angoisse dissipée et soupir de soulagement lorsqu’elle lui assura qu’ils étaient seuls – il se doutait qu’elle n’avait pas grandi seule et elle avait déjà évoqué son oncle dans leurs lettres – il se promit de l’interroger plus tard sur le sujet, s’il en avait l’occasion. Serviette de bain dans les mains, il s’essuya d’abord le visage. « C’est différent oui mais… c’est beaucoup plus chaleureux. Tu détesterais le manoir » dit-il en riant légèrement, se grattant l’arrière de sa tête, signe de nervosité. Leurs lieux de vie étaient une nouvelle preuve de leurs différences, du fossé qui aurait dû les séparer et il avait presque peur qu’elle le réalise et arrête tout. Tout quoi ? lui souffla une voix dans sa tête qu’il ignora parfaitement. Une réflexion qui l’empêcha de comprendre immédiatement ce que Bea venait de lui proposer, défi qu’une nouvelle fois, il ne pouvait cependant pas refuser. Elle le savait, il adorait ça. « Hé ! Attends ! » lâcha t’il en la voyant courir vers les escaliers tandis qu’il ne perdit pas une seconde pour la suivre même si elle avait évidemment de l’avance. « Tu ne m’as pas dit où était la salle de bain ! » se plaignit-il comme un enfant alors que leurs deux rires se mêlaient désormais en une mélodie dont il ne se lasserait jamais. Il aurait dû deviner, en la voyant revenir avec des serviettes, qu’il y en avait une en bas mais trop absorbé par la découverte des lieux, Caïn n’avait pas fait attention. Sur la dernière marche, il réussit à lui attraper le bras mais plus adroite – ou simplement mieux placée – elle se détacha bien trop facilement mais c’était sans compter sur la détermination du serpent qui reprit sa course, rattrapant son retard une fois à l’étage et encerclant la lionne de ses bras musclés, de la même façon qu’il l’avait fait dans le parc la première fois et celles qui avaient suivies parce que ces deux là semblaient incapables de ne pas jouer ensemble. « A cause de toi, on a mis de l’eau partout… » dit-il en regardant le sol qui, en effet, était trempé. D’un geste tendre, il lui mit la serviette sur la tête, lui embrassa le front et fila comme prévu dans la salle de bain que la porte ouverte lui avait permis de voir depuis le haut de l’escalier. Une fois devant la pièce convoitée, il attendit que Bea le regarde pour dire « Tu devrais te dépêcher si tu ne veux pas que je voie ce que tu caches là-dessous » Clin d’œil suggestif et rire pour montrer qu’il n’était pas sérieux – le Flint était un gentleman, il ne se le permettrait pas… du moins pas sans sa permission – Caïn ne se gêna toutefois pas pour retirer son t-shirt devant elle, attentif à la moindre réaction de la part de la rousse. Le nigaud.

Elle ne sait pas pourquoi son cœur s'emballe lorsqu'il lui confie adorer la pluie, peut-être parce qu'il s'agit là de l'un de ses tableaux préférés, peut-être car une nouvelle fois, Bea se sent un peu plus liée au serpent qu'avant. Comme un besoin au fond, d'attester qu'ils ne sont pas si différents malgré les deux mondes auxquels ils appartenaient, un large sourire étire ses lippes. Elle qui voulait de mieux en mieux apprendre à le connaître se plaît à découvrir ce genre de détails mais surtout à les partager avec lui et alors qu'elle l'attire à sa suite jusqu'à chez elle, la lionne ne peut s'empêcher de l'observer à la dérobée rester dans l'entrée avec appréhension jusqu'à ce qu'elle ne lui assure qu'ils étaient seuls. Amusée mais ne commentant rien, il est vrai qu'elle met un peu d'eau partout mais n'étaient-ils pas majeurs et doués de magie ? Libre de faire ce qu'elle désirait comme elle l'entendait, cette même liberté lui manquait une fois à Poudlard, chacun de ses mondes avait ses atouts. Et lorsque Caïn pouvait être présent dans chacun deux, tout était d'autant mieux. De grosses serviettes entre les mains, une pour lui et une pour elle, Bea l'écoute commenter qu'elle détesterait le manoir. Elle ne sait que lui répondre si ce n'est un léger sourire entendu, se privant de lui confier que pour elle, tant qu'ils étaient ensemble elle l'aurait peut-être apprécié ce manoir. La rouquine sait pourtant qu'elle n'y mettra sans doute jamais les pieds et tente de chasser cette idée qu'elle ne serait jamais entièrement la bienvenue dans son monde à lui tout comme elle ne l'avait finalement pas été dans celui de ses parents, biologiques ou non. Crainte d'un nouvel abandon mais également d'espoirs nourris pour rien, elle fait diversion Bea, parce qu'elle a besoin de positif et rien de meilleur que le jeu qu'elle lui propose. Alors qu'elle part déjà en courant en grimpant ses escaliers, son rire égaie la pièce en l'écoutant objecter et se plaindre, son propre rire ne tardant pas à rejoindre le sien.

Caïn la suit à la trace et ce n'est pas bien difficile par cette eau se répandant un peu partout sur le bois environnant dont pourtant elle ne se soucie pas. Parce qu'il n'y a que lui qui compte à cet instant, lui et leur jeu les connectant encore un peu mieux l'un à l'autre, lorsqu'elle lui échappe mais qu'il la rattrape, la voici en creux de ses bras. Le cœur battant et le sourire aux lèvres, Bea relève ses yeux bleus en sa direction et ses mains s'accrochent à ses bras autour d'elle. « Je pourrais m'y habituer tu sais. » le ton est léger, amusé mais dissimule partiellement une sincère révélation et si son regard rejoint le sol trempé, ses épaules se hissent de façon brève. « C'est pas bien grave, je dirais que c'est de ta faute. » elle se joue de lui évidemment et vu l'expression du serpent, la lionne se sent obligée de préciser. « je rigole t'en fais pas, un sort et tout disparaît. » un baiser sur la joue de celui duquel elle a du mal à se détacher, la tendresse de ses gestes et de son baiser sur son front lui fait temporairement oublier le défi alors qu'elle reste plantée face à lui avec un sourire. Et évidemment qu'elle l'observe pénétrer dans la salle-de-bain, se mordant subtilement les lèvres en l'écoutant s'adresser à elle, Bea ne fait que lui répondre d'un « Mmh mh. » évasif, sans réellement lui faire part de la teneur de ses pensées à ce propos jusqu'à être totalement stoppée dans son départ lorsqu'il ne se gêna pas afin de retirer son t-shirt devant elle. Attentif à sa réaction, elle le sait et pourtant, ses joues s'empourprent malgré elle, abaissant son attention à ce torse qu'elle n'avait jamais vu aussi dévoilé mais seulement subtilement aperçu sous t-shirts ou chemises blanches, elle y perdrait bien ses doigts dans un ballet curieux mais se retient et relève son regard en sa direction. « C'est pas vraiment du jeu Monsieur Flint.. perturber son adversaire ainsi, ça ne fait que me prouver que tu sais que tu vas perdre et que tu tentes le tout pour le tout. » elle tente de ne pas se laisser faire Bea mais il est inévitable que son regard retombe sur la silhouette athlétique de Caïn face à elle jusqu'à ce qu'elle trouve la force de porter l'une de ses mains en visière devant ses yeux. « Vraiment indécent. » qu'elle fait mine de râler alors que son ton amusé la trahit, se détournant de lui avec une douce idée de vengeance en sachant très bien que son regard est pour elle. Ses mains glissent au bas de son t-shirt pour le relever au fil de sa marche jusqu'à sa chambre, jetant le vêtement dans un coin de sa pièce. Désormais en short et haut de maillot face à lui, Bea s'amuse à jouer avec la ficelle de ce dernier au moment de refermer la porte de sa chambre d'un regard taquin. Il voulait jouer ? Elle savait répondre de la même teneur et plus encore, son cœur s'emballe sous la passion du challenge. Il était temps pour elle de s'activer au mieux afin de trouver de nouveaux vêtements pour se mettre au sec. Faisant valser tout ce qu'elle avait sur elle dans un coin de sa chambre, Bea attrape la première robe d'été qui lui tombe sous la main avant d'enfiler de nouveaux sous-vêtements. Ses gestes sont imprécis et précipités mais elle a le temps de balayer sa longue chevelure encore un peu humide sur l'une de ses épaules, rouvrant la porte de sa chambre au moment-même où Caïn se tint devant. « Mh, je suppose qu'on est à égalité ? » et il faut dire qu'on ne sait pas vraiment si cette éventualité la dérange ou non, parce que suite à ses mots, Bea se hisse sur la pointe de ses pieds afin d'embrasser Caïn. L'une de ses mains glisse à son cou quand l'autre part se perdre dans ses boucles brunes et elle sourit tout contre ses lèvres, l'attirant à elle dans sa chambre afin de lui présenter un peu son antre. Ce qui a de plus beau est la vue qu'elle possède depuis son lit donnant sur la profondeur d'une forêt bordée d'un lac. Son lit fait de bois est proprement fait, bureau à la décoration minimaliste. Sur les murs de sa chambre s'affichent quelques posters de groupes moldus, au sol, un grand tapis aux couleurs orangées, roses et rouges. Sa chambre n'était pas totalement personnalisée parce qu'elle n'y passait finalement que si peu de temps chaque été, quelques photos de ses amis et elle étaient affichées au dessus de son bureau, l'une d'elles les imageant eux deux. Mis à part ses vêtements encore mouillés dans un coin de la pièce, celle-ci se révèle plutôt ordonnée et les mains de Bea attrapent celles de Caïn, relevant son regard au sien en l'observant regarder les détails de la pièce. « tu n'es pas trop fatigué par la randonnée ? » s'enquiert-elle après tous les kilomètres accomplis avant d'ajouter. « tu as faim peut-être ? ou soif. je peux nous préparer quelque chose si tu veux. » son expression prouvant son questionnement se change en un sourire au moment de réduire l'espace entre leurs corps quand ses bras remontèrent le long de son cou afin de se croiser à l'arrière de sa nuque. Ses doigts se perdent encore une fois dans ses cheveux et elle en profite, Bea, de cette sensation de bien être qu'elle possédait en étant si près de lui et dans ses bras. « je suis contente que tu sois venu, tu peux rester autant que tu veux d'ailleurs.. » proposition lancée avec une sensation d'appréhension dans le ventre, peut-être était-ce trop que d'assumer qu'il ne le veuille entièrement. Même si il avait semblé apprécier la chaleur du chalet, peut-être ne voulait ou ne pouvait-il simplement pas. Ses lèvres reviennent pourtant aux siennes avec appétit, d'un baiser tendre puis un peu plus appuyé, sans jamais se lasser. « qu'est-ce que tu veux faire ? » proposition lâchée entre deux baisers où le sourire persistait, ils avaient encore toute la fin de la journée à pouvoir profiter de l'autre et rien d'autre ne lui tardait plus alors que la pluie s'abattait au dehors et qu'ils étaient ensemble, dans ce cocon parfait.

Il y avait une certaine fierté à se retrouver en ses lieux, cette maison qui de l’extérieur et au loin, donnait l’image d’une cabane en bois et une matière qu’étonnamment, il se plaisait à apprécier tant l’endroit semblait cosy et à des années lumières de l’ambiance qui régnait au manoir des Flint. Il était fier, oui, de constater qu’elle avait suffisamment confiance en lui pour lui montrer son chez-elle et partager cette partie de sa vie que, il en avait l’impression, Bea n’offrait pas à n’importe qui. Caïn se sentait spécial et il aurait sans doute aimer lui rendre la pareille en l’emmenant dans la demeure familiale mais la présence de ses parents l’en empêchait clairement. Il n’était pas question de la présenter à son père qui n’aurait que des insultes à lui profaner – à leur profaner à tous les deux une fois qu’il saurait que son héritier avait enfreint toutes les règles strictes – et s’il ne doutait pas de la capacité de sa mère à se montrer polie et courtoise au moins pour faire bonne figure devant son fils, il n’avait aucune envie de faire subir à Bea ce genre de rencontre. Pas aussi tôt. Pas sans être préparé. Jamais même, si la décision lui revenait simplement. Il rêvait d’indépendance depuis peu, trouvant plus facilement le réconfort au château plutôt que chez lui, à Leicester. Certainement parce qu’il y avait ses meilleurs amis et plus récemment, la lionne à la chevelure flamboyante qui courait actuellement dans l’escalier en espérant lui échapper. Mais il était rapide, Caïn, et pour la énième fois depuis qu’ils avaient commencé ce jeu du chat et de la souris dans le parc de Poudlard, il l’avait rattrapé. Et comme chaque fois, il n’avait plus envie de la lâcher. « T’habituer à ce qu’on salisse toute la maison avec nos bêtises ou au fait que comme toujours, je suis le grand gagnant qui t’attrape ? » demanda t’il avec un sourire en coin, sachant très bien qu’elle ne parlait pas de ça mais de tout le reste. De lui. D’eux deux. Seuls et coupés du monde. Un souhait qu’il aurait très bien pu faire également tant la sensation de bien-être l’envahissait entièrement. « Utiliser la magie en dehors de l’école, vous êtes une vraie rebelle miss Hastings » Evidemment qu’il avait conscience qu’elle était majeure dans le monde sorcier et qu’elle ne risquait donc plus rien du côté du Ministère. Il était d’ailleurs curieux de savoir comment elle faisait sans sa baguette magique lorsqu’elle rentrait ici pendant les vacances – chose qui ne lui aurait jamais effleuré l’esprit avant tant la vie des né-moldus lui importait peu. Mais le serpent n’ajouta rien, plantant même plutôt un baiser sur son front avant de la provoquer un peu. Beaucoup. Son jeu préféré depuis qu’il la connaissait et que le temps ne semblait pas avoir calmé tandis qu’il se débarrassait de son t-shirt en la fixant, content de son petit effet et de susciter une telle réaction chez elle. Preuve en était qu’il n’était pas le seul à être totalement déstabilisé quand elle était tout près ou à moitié dénudé – comme au lac dans son bikini orange. « Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, je ne fais que ce que tu m’as demandé : me sécher rapidement avant de te retrouver » lâcha t’il de son ton le plus innocent. « Mais je suis ravi de constater que je te perturbe autant » Mot qu’elle avait elle-même prononcé et qu’il ne faisait que répéter dans le plus grand des calmes. Quel arrogant ! Un rire quitta ses lèvres au moment où Bea cacha ses yeux d’une main pour ne pas le regarder et ce fut assez pour qu’il en rajoute une couche : « Ne fais pas comme si ce que tu as vu ne te plaisait pas Bea… ton visage t’a déjà trahi » En référence au rougissement de ses joues précédemment et au sourire qu’elle avait tenté de – très mal – dissimuler. Et s’il s’était senti redoutable l’espace de quelques secondes face à la réaction de la rousse devant ses abdos en béton (mdr), le serpentard aurait dû se douter qu’elle n’en resterait pas là et qu’elle se montrerait aussi roublarde que lui à un moment donné. Elle lui répondait de la meilleure des façons en l’imitant alors que ses yeux passèrent de cette longue chevelure qu’il adorait au bas de son dos qu’elle lui présentait volontairement. Il dut prendre une grande inspiration pour se retenir de tout commentaire – ou de tout acte stupide comme la retrouver tout de suite et retirer lui-même le morceau de tissu restant – et ce, même s’il en mourait d’envie. Elle n’avait pas besoin de faire beaucoup d’effort pour réveiller tous ses sens, ceux-ci montant trop rapidement en ébullition à son simple contact. Caïn relâcha finalement l’air de ses poumons lorsqu’elle referma la porte derrière elle et resta planté un instant à regarder le bois comme s’il était capable de voir à travers avant de se précipiter dans la salle de bain pour se changer. Un accio lui permit de faire venir son sac à dos jusqu’à lui où il avait prévu un deuxième short et il sécha son t-shirt grâce à la magie et le réenfila. A peine trois minutes plus tard, il se matérialisa devant la porte de la chambre de Bea, prêt à toquer pour lui signaler sa présence mais elle ouvrit au même moment et ils se retrouvèrent l’un en face de l’autre, à peu près propres et secs. Pas le temps de répondre à sa question que déjà, il retrouvait le goût des lèvres de la lionne sur les siennes, l’entourant instinctivement de ses bras pour la coller contre lui, une main parcourant ce dos avec lequel elle l’avait aguiché un peu plus tôt. Et il prolongea cette étreinte même lorsqu’elle l’attira dans la pièce, dévorant son cou et remontant les baisers jusqu’à son oreille, chuchotant un « Très jolie robe » alors que jusqu’à présent, il n’avait pas pu vraiment l’observer. Se détachant légèrement pour la regarder elle – et réellement constater sa belle tenue – et le reste de la chambre, il y avait de la curiosité dans ses yeux bruns qui absorbaient tout ce qu’ils pouvaient. Il était dans sa chambre après tout, pas dans le parc de Poudlard, ni dans une salle de classe, ni dans les forêts des Highlands mais dans la pièce intime de la belle, son jardin secret. Et elle lui permettait d’être là. Les posters au mur le firent sourire, les photos de ses amis aussi et la leur, accroché au-dessus du bureau qui, évidemment, attira son attention et ce, même s’il la connaissait très bien pour avoir la même. « Ça manque un peu de vert » la taquina t’il en haussant un sourcil, mensonge qu’elle saurait parfaitement discerner. « La vue est sublime » osa t’il confier en regardant par la fenêtre, retrouvant les bois dans lesquels ils s’étaient perdus avant de rentrer. Secouant la tête à sa première question, il se retint une autre réponse que celle qu’elle devait attendre à la seconde mais lâcha un « Peut-être plus tard » quand elle se rapprocha et passa les mains autour de son cou. Son front qu’il posa contre le sien et ses bras pour l’encercler, il lui offrit un léger sourire à sa confession et murmura quelques mots en retour. « Et je suis heureux d’être là. Je resterai surtout autant que je le peux » Entendez par là que s’il était le seul à décider, il passerait certainement le reste de son été à ses côtés. Nouveau baiser accueilli avec joie, sensation dont il ne voulait jamais se passer, il réussit malgré tout à glisser une parole pour lui répondre – bien que tout son corps lui criait de ne pas arrêter. « Je ne sais pas mais je dirais que ce qu’on fait actuellement me plaît plutôt bien… » Il aurait été fou de dire ou penser le contraire alors qu’elle l’embrassait encore et qu’il faisait de son mieux pour ne pas succomber à toutes ses envies. Une main lui attrapant la hanche, l’autre toujours dans son dos, il la poussa délicatement jusqu’à son lit et l’allongea sans cesser ses baisers. De ses lèvres à son cou en passant par ses joues, il parsema chaque parcelle de son visage, ses doigts vinrent caresser l’une de ses pommettes tandis que son autre main le retenait de s’écraser totalement sur elle. Les pensées s’entrechoquaient en lui comme à quel point il était chanceux, à quel point elle était belle, là, son corps à quelques millimètres du sien, certainement brûlant, et aussi à quel point il la désirait. Mais… le pouvait-il ? A cette dernière réflexion, il déposa un autre baiser sur ses lèvres et se laissa tomber à ses côtés sur le matelas, quittant des yeux le plafond pour la jeune femme, plus magnifique encore que tout ce qu’il avait pourtant pu voir aujourd’hui. Sourire rassurant, il attrapa la main de Bea et joua avec leurs doigts. « Dis-moi quelque chose que tu n’as encore jamais dit à personne » La voix était rauque mais le ton doux, sincère alors qu’il profitait de cette occasion pour en savoir plus sur elle. De cette façon ludique et à la manière d’un challenge comme ils savaient si bien le faire tous les deux.

« En plus d'avoir un si bon palmarès de qualités importantes comme l'arrogance, je découvre donc aujourd'hui que je peux rajouter 'prétentieux' à la liste.. » elle a toujours sa main en visière au dessus de ses yeux, comme si cela allait l'empêcher d'apprécier le tableau ou de penser à sa présence plus dénudée à quelques centimètres d'elle. Evidement qu'il la perturbait, qui pouvait rester insensible à la vision de l'héritier Flint torse nu face à soi ? Certainement pas celle qui aimait tant cueillir ses baisers. « Et ne fais pas comme si ça ne te plaisait énormément que j'apprécie.. » trouve t'elle seulement à lui répondre d'un sourcil relevé avant de rouler doucement ses yeux jusqu'au plafond par un sourire en coin. Malgré la compétition et l'urgence de revêtir au plus vite une tenue décente, une arabesque joyeuse hante les lèvres la rouquine. Parce qu'au delà de l'arrogance tout en taquinerie entendue au détour des affirmations et questions, puis ce baiser sur le front toujours un peu plus audacieux en affection et malice, elle passait un bon moment. De ceux qui lui manquaient tant dès que les vacances d'été commençaient, parce qu'elle ne voyait plus ses amis, parce qu'il ne s'agissait plus des mercredi auxquels elle venait tout juste de s'habituer mais surtout parce que cette fois, c'était lui tout entier et elle. De la plus simple et naturelle des façons, sans tours de passe-passe afin de dissimuler cet éclat qui éveillait leurs regards lorsqu'ils se regardaient au sein d'un lieu public, c'était Caïn et Bea. Sans la moindre étiquette ou barrière faisant office de fossé à ce qu'ils construisaient sans savoir exactement quoi, elle avait le cœur qui sursautait lorsqu'il la prenait dans ses bras et une sensation de douce chaleur lorsqu'elle le retrouvait juste après pour un baiser qui n'était plus conditionné par le jeu mais bien par leur seule volonté, la plus spontanée. Et puis il y a son sourire auquel elle confronte le sien à nouveau lorsque derrière sa porte, Bea le retrouve si vite. Son cœur qui se gonfle en même temps qu'une inspiration lui soulève la poitrine alors qu'il capture non plus ses lèvres mais bien son cou en le parsemant de ses baisers jusqu'à son attention. Ses mains s'agrippent à ses bras, elle n'a finalement que si peu de temps pour observer sa nouvelle tenue que Caïn l'emporte dans ce monde dans lequel ils aimaient se réfugier maintenant qu'ils s'en réservaient le droit total. Un sourire, bien que troublé, habille ses lèvres au moment de reprendre son souffle et pied lorsque le serpent se détache d'elle afin de la complimenter, laissant sa main sur son biceps duquel elle finit par faire glisser ses doigts. Bea ne détache que si peu son attention de sa silhouette, il lui était étrange de le conceptualiser dans sa chambre et à la fois si plaisant. Comme la rencontre de deux de ses mondes, le sien puis lui, qui tout entier et à part, prenait petit à petit une place déterminante dans ses pensées et sa vie. Alors elle décrit le moindre de ses sourires par son regard observateur, attentive à la moindre de ses réactions, pleinement curieuse de ses pensées. L'une de ses mains recoiffe l'une de ses mèches derrière son oreille d'un geste nerveux et elle ne sait pas pourquoi elle est aussi anxieuse Bea. Elle espère seulement que ce monde-là plaise au garçon, c'était après tout l'une des pièces lui ressemblant le plus et la résumant d'une certaine façon. « A toi seul tu combles ce manque alors. » note t'elle à sa taquinerie, croisant ses bras contre sa poitrine pour s'empêcher de jouer nerveusement avec ses doigts. « Oui, vraiment. » ajouta t'elle par la suite à son commentaire, décrivant de son regard la beauté du paysage au delà de sa fenêtre, plutôt heureuse en ce jour de pouvoir partager cela avec lui, secret particulier que si peu connaissaient. A nouveau bientôt tout contre lui, Bea s'apaise un peu plus par cette impression si grande d'être à sa place lorsque ses bras l'entourent et que son front se colle au sien. C'est son sourire qui lui offre un nouveau sursaut au cœur, s'y fera t'elle un jour ? Comblée par ses réponses, un fin sourire étire ses lèvres alors qu'elle relève ses yeux bleus pour quérir son regard lui étant tout droit adressé. A ses confessions alors, ses pieds soulèvent son corps de ses pointes pour rechercher un nouveau baiser, un peu plus de lui. Jalouse du temps passé à ne pas avoir pu le faire et envieuse de ces temps futurs où elle devra s'en priver, la lionne succombe à son envie, succombe sous ses mains qui la maintiennent contre lui dans un puzzle parfait. Jusqu'à reculer et trouver le confort de son matelas paré de couvertures, jusqu'à perde le souffle sous l'intensité de ce nouveau type d'échange. Bea réalise sans le faire totalement le lieu où ils se trouvent et se découvrent par la douceur passion d'une multitude de baisers et ses joues s'empourprent à la simple idée de comprendre combien elle appréciait cela. Douceur irréelle partagée par le serpent caressant le haut de sa pommette, son regard bleu s'attache au sien avec une intensité certaine, sans ne plus sourire autant qu'avant mais vivant ce moment pleinement, justement. Bea se sent brûler sous le passage de ses lèvres et de ses doigts, par la simple connexion visuelle qu'ils s'échangent et pourrait jurer être sur le point de perdre pied à tout moment si cet instant s'éternisait. Habituée au feu dévastateur, il y a ces flammes d'un tout autre genre que Caïn lui inspire à cet instant et qui soudainement gémissent silencieusement et d'impuissance au moment où il décide de tomber à ses côtés en coupant ce contact si fort précédemment initié. La poitrine se soulevant avec rythme par de longues inspirations qu'elle tentait de faire discrètes, la jeune femme tente de garder son calme et son impulsivité attitrée assagie alors que le brun avait réussi à éveiller en elle toutes sortes d'émotions. Le désir, une envie particulière et plus poussée, le besoin d'intimité et enfin, la frustration. Lorsque Bea tourne son regard vers lui, elle croit à une blague un instant en le voyant sourire puis jouer avec sa main, reprendre le court normal de leurs échanges alors qu'elle ne faisait que ressentir un feu progressif prendre part de son corps. Seulement le sérieux de la question l'aida à reprendre pied à terre, la sincérité entendue également malgré le rauque de sa voix qui ne fit que provoquer une nouvelle sensation dans le bas de son ventre. Elle le désirait à présent, un peu plus précisément qu'avant et devait retenir tout commentaire, tout geste, mais en était-elle capable ? Ses doigts glissent et jouent avec les siens et son regard s'attache à leur union. Il lui fallait reprendre consistance mais elle se promettait la lionne, de le lui faire regretter à sa manière de jouer avec ses flammes. « On s'est trompé toute ma vie sur mes origines et j'ai toujours su que quelque chose clochait dans mon histoire sans savoir quoi. Maintenant que je sais la vérité, je sais que le plus important c'est d'être moi-même indépendamment de ça mais parfois, c'est difficile de vivre avec ça sur la conscience. » et par ça, aussi voulait-elle exprimer tout l'abandon qu'elle avait pu ressentir et subir au fil des années à plusieurs reprises, le poids d'être le secret et fardeau des Hemlock en plus de celui de sa mère et son beau-père, cette impression de toujours avoir été de trop.. ce qu'elle n'avait jamais ressenti aux côtés de Caïn. Bea n'en évoquera sans doute pas plus car la douleur s'éveille dans le fond de son regard et qu'elle la chasse aussitôt mais elle venait de réellement se livrer au garçon par ses premières réalisations de l'été sans même en avoir encore touché un mot à Willow. Et d'une certaine façon, elle savait pourquoi elle arrivait à lui confier cela à lui. « A toi. » lui demande la lionne en se tournant sur le côté pour mieux l'observer, glissant l'une de ses jambes par dessus l'une des siennes. Elle appréciait le contact nouveau, l'intimité qu'ils se créaient sans que rien ne soit forcé, baladant ses doigts joueurs au dessus du torse musclé du brun. « Un t-shirt blanc un jour de pluie, à croire que tu l'as fait exprès.. » commenta t'elle d'un ton évasif en échappant un instant à la conversation un peu plus sérieuse qui s'officiait entre eux, préparant même déjà sa future question pour qu'à son tour elle puisse rejoindre ce jeu intéressant dans lequel Caïn avait décidé de les faire entrer. « Trois changements à Poudlard que tu aimerais voir pour l'année prochaine. » le sourcil arqué, elle recherche son regard, continuant ses caresses avec une assiduité taquine et pourtant apaisée au dessus du tissu le revêtant avant de finalement glisser ses doigts à la lisière de son t-shirt, s'invitant curieusement sur cette peau tiède qu'elle ne faisait que découvrir subtilement pour le moment. Sa revanche était à portée de main.

Sourire en coin à la façon dont Bea couvrait ses yeux pour ne pas l’observer, lui, torse nu devant elle, il lâcha finalement un petit rire en secouant la tête, clairement amusé par la rousse. La légèreté de leurs échanges aurait été plus que surprenante à quiconque en train de les regarder, elle la née-moldue au beau milieu du couloir de sa maison chaude et accueillante et lui, le sang-pur qui ne connaissait plus que la froideur des murs du manoir depuis quelques années. A eux deux, ils formaient un véritable paradoxe aux yeux de tous et pourtant, Caïn ne s’était jamais senti aussi bien qu’en sa présence. Tout les opposait et leur interdisait une telle affection mais alors qu’il la regardait le taquiner, toupet dans sa manière de retirer son haut, il ne pouvait penser à rien d’autre que l’envie de poser ses mains sur sa peau et sentir la douceur de celle-ci sous ses doigts. L’envie de poser ses lèvres sur cette épaule dénudée et parcourir tous les endroits qu’elle lui permettrait de toucher – y compris ses nouveaux tatouages qui lui faisaient évidemment de l’œil – elle, sa jolie lionne. Parce qu’il lui était impossible d’imaginer d’autres regards aussi enflammés sur elle depuis qu’elle l’avait envoûtée de son charme naturel même si c’était complètement déroutant. Pourquoi elle, lui criait une voix intérieure ressemblant étrangement à celle de sa meilleure amie, quand sa seule réponse aurait été pourquoi une autre quand elle était là, avec ses sourires espiègles et cette personnalité incroyable de laquelle il tombait sous le charme chaque seconde un peu plus. Elle pour qui il semblait compter un peu, soit plus qu’il n’aurait jamais pu l’espérer. Des battements de cœur difficiles à maîtriser lorsque prêt, il la retrouva sur le pas de sa porte et qu’il s’accrocha à elle, à eux. Elle était tout ce qui lui importait à cet instant, tellement qu’il aurait voulu arrêter le temps pour profiter d’elle, de leurs retrouvailles et de ce cocon qui appartenait d’abord à Bea mais qu’elle partageait avec lui sans la moindre hésitation. Une vague de tendresse s’échappa de lui à cette pensée tandis qu’il laissait son regard se perdre dans chaque détail de cette chambre. A côté, la sienne paraissait terne. Remarque concernant le manque de couleur verte, celle avec laquelle on l’avait étouffé dès les premières minutes de sa vie, il se plaisait à aimer le rouge et les tons plus chauds. « J’aime beaucoup » confia t’il finalement avec plus de facilités qu’il ne le croyait, comme si elle réussissait à baisser le reste de ses barrières. Et c’était ce qu’elle faisait même si Caïn n’en avait pas conscience. La voyant torturer ses doigts d’un geste sans doute nerveux, il les attrapa dans la sienne pour la blottir contre lui, sans contrainte. Alors c’était ça, la liberté ? Et le bonheur, qu’il avait l’impression de connaître pour la première fois. C’était peut-être le cas. Les lippes qui se retrouvaient encore, attirées l’une par l’autre à l’image de leurs propriétaires qui ne pouvaient s’empêcher de nouveaux baisers. Des plus doux aux plus passionnés, il se perdit l’espace de longues minutes contre elle jusqu’à les mener droit dans le lit de la belle. Loin d’être timide mais respectueux, toujours, il se laissa aller à ses envies, désir qu’il tentait du mieux possible de ne montrer que par des respirations saccadées, retenant son traître de corps de réagir à cette proximité qu’il avait initié, afin de garder le contrôle. Tâche ardue quand Bea se trouvait là, sous lui, et qu’il y avait dans ses yeux une telle intensité. Il avait chaud et à en voir les joues rougies de la jeune sorcière, il ne doutait pas qu’elle aussi, ressentait les conséquences de cette attirance. Audacieux et de manière à vérifier ses quelques pensées, il osa l’exploration et la main précédemment sur sa hanche se déplaça légèrement sur sa cuisse avant de remonter vers son ventre couvert de sa robe estivale. Le tout sans la lâcher du regard, rejoignant finalement ses lèvres pour un dernier baiser avant que sa conscience ne le ramène à la réalité du moment et qu’il ne se sente pas légitime pour aller plus loin. Et il avait envie de se frapper, Caïn, de colère, de frustration, parce que l’envie de continuer jusqu’au point de non-retour était là mais qu’il ne voulait pas qu’elle croit qu’il n’attendait que ça. Soupir en retombant près d’elle, il ne lâcha néanmoins pas sa main, écoutant attentivement la réponse à sa question. Sourcils froncés à sa révélation, il ne put que chercher les iris océans de la belle comme pour s’assurer qu’elle allait bien. Mais ça ne pouvait pas être le cas, n’est-ce pas ? Pas après ce qu’elle venait de dire. Volontairement, il resserra ses doigts autour des siens, signe distinct de soutien, de reconnaissance par cette confiance qu’elle lui offrait. Silencieux comme pour lui laisser le temps d’assimiler cette confidence, il choisit de ne pas plaisanter cette fois, sujet abordé bien trop sérieux, mais de répondre quand même. « Alors ce n’est pas qu’une légende, ce courage gryffondorien » commença t’il avec un petit sourire. « Tu as choisi d’être celle que tu es et pas celle que ta naissance ou tes origines impliquent » Et il aurait aimé en dire autant mais il avait encore du chemin à faire pour ça. « Mais tu ne peux tromper personne avec cet accent, tu seras toujours une pure écossaise » And I like it réussit-il à ne pas prononcer à la suite. Ses yeux marrons s’attachèrent pourtant aux siens dans un regard compréhensif et profondément attendrissant, douceur qu’elle générait en lui depuis le début quand l’image qu’il renvoyait habituellement se rapprochait au plus de l’indifférence. Elle n’avait pas besoin de magie pour avoir du pouvoir sur lui ou alors simplement la magie du cœur. Interrogation rendue à l’expéditeur, le bouclé dut réfléchir un peu avant d’ouvrir la bouche, hésitation certaine quant à ce qu’il allait avouer. Il n’avait peut-être pas de secret aussi gros et important mais il aurait pu en dire des choses parce qu’il en gardait beaucoup pour lui. Mais ce qui lui chiffonnait l’esprit depuis le début de l’été – en plus de cette perspective de ne pas voir la Hastings durant des semaines – ne se résumait qu’à une seule personne. Prunelles en direction du plafond, il lâcha dans un soupir, tempête dans sa cage thoracique d’où les battements se faisaient d’un coup, plus forts. « Mon frère me manque » Et l’avouer n’était pas aisé. « Il a été renié, l’an dernier. Et pas seulement de la maison mais de la famille toute entière. Mon père ne cesse de dire qu’il ne devrait même plus porter notre nom » On ne riait pas avec le bannissement chez les sang-pur, c’était du sérieux. « Je pensais que ça ne m’atteindrait pas parce qu’on était beaucoup moins proches qu’avant » Mais il s’était définitivement fourvoyé et elle pourrait comprendre ses mots sans qu’il ne les dise. Revenant finalement à elle et son visage, le Flint lui offrit un sourire rassurant et sa prochaine remarque eut le don de lui faire hausser un sourcil. « Bien sur que je l’ai fait exprès. On est rusés, nous, les serpentards » dit-il en lui volant rapidement un baiser alors qu’elle énonçait déjà une nouvelle question. La main baladeuse de Bea le fit souffler, plus encore lorsque ses doigts entrèrent en contact direct avec la peau de son ventre. Et son regard ne laissait aucun doute au caractère volontaire de ce geste, malice au fond des yeux partagée par le brun qui essayait difficilement de se concentrer pour répondre. « Moins de premières années stupides, plus de chocolat au dessert… Et plus d’une soirée par semaine avec toi » Des futilités en soit hormis pour le dernier point. Les mercredis ne lui suffisaient plus et s’il savait que c’était compliqué de se voir sans attirer trop d’attention sur eux, il espérait que cette requête lui soit accordée. Il y avait aussi les sorties mais le règlement des huitièmes arrangerait ça. Sentant toujours la main de la lionne qui remontait doucement, il lui adressa avec un clin d’œil : « Si tu veux me l’enlever, il faudra le faire toi-même Hastings » en parlant bien sûr de son t-shirt. Un défi parce qu’ils adoraient ça tous les deux. Ses doigts à lui vinrent caresser le long de son bras, incapable de se passer de son contact. Incapable de se passer d’elle. Suivant le dessin du dragon qu'il avait remarqué plus tôt sans s'y attarder, il eut un sourire en disant : « Je vois parfaitement la ressemblance avec toi » Le feu était définitivement l'élément de la jeune femme. S'arrêtant ensuite à son poignet, le sorcier haussa un sourcil, mi-amusé, mi-(faussement)contrarié. « J'espère que c'est pas pour Weasley » Il était conscient que les Weasley n'étaient pas les détenteurs officiels de la lettre W mais les plus âgés en avaient quand même fait leur marque de fabrique pour leur boutique. Curieux de ces nouveautés tatouées sur l'épiderme de la lionne - mais pas intrusif - il reprit néanmoins le cours de leur jeu. « Trois choses que tu rêves de faire mais dont, pour une raison quelconque ou évidente, l’occasion ne s’est pas encore présentée » Plus précis et recherché que ses trois couleurs préférées ou parfums de glaces favoris même si ces détails là aussi, il voudrait les connaître à un moment donné. Aussi insignifiant cela pouvait-il paraître, il n’y avait rien de plus intéressant à ses yeux que de découvrir Bea Hastings dans ce petit coin de paradis.

(tw : rapprochements physiques.)

Il était si simple d'être en la présence de Caïn. Lui qu'elle avait pu observer au fil des années sans vraiment s'imaginer un jour en devenir si proche, l'étudiante avait connu le visage impassible et la distance presque naturelle que les personnes aux mêmes origines que lui imposaient aux autres, elle l'avait vu maintes et maintes fois entouré des mêmes ports altiers que le sien, amis à l'opposé des siens, intérêts semblant tant différents de ceux qu'elle possédait. Et pourtant la réalité était toute autre maintenant qu'ils avaient franchi cette si haute barrière avec finalement plus d'aisance qu'elle ne l'aurait cru. La lionne peina parfois à croire cet été qu'elle était vraiment en train de converser de manière épistolaire avec l'héritier Flint, avec l'un de ceux dont elle s'était habituée en sept ans à ignorer, à distancer. Seulement lorsqu'elle était avec lui, Bea avait tout simplement l'impression que tout ce qui était destiné à les séparer n'existait plus, qu'en face d'elle se révélait Caïn et seulement Caïn et qu'avec lui, elle était Bea et que c'était amplement suffisant. Parce que ça l'était, n'est-ce pas ? Par tous ces rires échangés, cette aisance si naturelle de s'amuser d'un rien ensemble puis d'un tout à tout moment, ce besoin découvert de rejoindre ses bras et qu'il l'entoure par jeu, puis possessivité. Tout était si simple et naturel que parfois, elle aurait pu en avoir la tête qui tourne. Seulement c'est des papillons dans le ventre qui se chargent de lui faire ressentir que quelque chose est sensiblement différent avec lui en comparaison des autres, envolées qui persistent à chaque sourire, chacun de ses gestes ou de ses regards. Et elle aimait ça, Bea, cette harmonie entre eux qui sortait de l'ordinaire par la façon dont elle s'était installée, par son arrivée alors qu'aucun ne l'attendait. Choix du hasard ou coup du destin, elle ne saurait vraiment le dire, elle qui ne réalise même pas entièrement toute l'importance de ces moments et ce que cela construit fidèlement. Il y a pourtant ses mots qui lui échappent avec tant de facilité que la lionne est forcée de le remarquer, elle, la silencieuse sur ce qui se tramait dans son cœur parfois même auprès de ses meilleurs amis. Et la jeune femme saisit combien cela lui fait du bien de l'exprimer, de le lui confier à lui, aussi, même si elle a conscience qu'ils ne faisaient qu'apprendre à se connaître encore en ce moment, une forme de confiance naturelle s'imposait à elle en ce qui concernait Caïn. Alors quand ses doigts se resserrent aux siens et que le serpent s'exprime en retour, un doux sourire dessine ses lippes dissimulant la tendresse et reconnaissance d'un cœur conquis. Le regard se relevant sur lui, elle espère qu'il sait que cette étincelle qui s'y lit le remercie profondément parce qu'elle ressent que ses mots lui font du bien et c'est naturellement que son corps se tourne vers lui afin de lui voler un baiser plus tendre. « Je savais que tu l'aimais bien. » assuma Bea en se séparant de lui, la complicité au regard et sa main jouant toujours avec ses doigts. C'est au tour de Caïn de s'exprimer et elle remarque qu'il fait lui-même l'effort de s'épancher sur ce qu'il peut le tracasser. Elle est terriblement fière et soulagée de remarquer la confiance qu'il lui accorde en retour et son écoute se fait la plus attentive possible, redécouvrant le fait qu'il possède un frère. Bea n'aurait jamais pensé que les choses s'étaient aussi mal passées dans sa famille si proche et en est aussitôt désolée. Elle peine à comprendre comment des parents peuvent aussi facilement renier l'un de leurs enfants puis réalise, finalement, qu'elle le peut pourtant. Ce n'était pas pour les mêmes raisons car son frère et Caïn avaient vécu eux une déchirure là où une famille s'était construite. N'était-ce donc pas finalement pire ? Elle semble un peu plus réaliser alors par le fil de ses réflexions combien Caïn doit être sous la pression de ses parents maintenant que son frère n'est plus avec eux, combien cette histoire d'héritage et de rang persistait si réel et important quand bien même faisaient-ils tous les deux cet effort de ne jamais y penser lorsqu'ils étaient ensemble. Seulement Caïn doit y faire face dès l'instant où il remet les pieds chez lui, dès que son quotidien reprend lorsqu'ils ne sont plus ensemble et c'est un poids que Bea commence à un peu mieux réaliser pour lui, alors son cœur s'emballe, de peine et d'inquiétude. Par ce manque qu'il lui exprimait à propos de ce frère ayant fait les frais de choix sans doute inspirés par les règles de ce monde auquel seul Caïn appartenait désormais, par tout ce poids et ce manque de liberté qu'il devait ressentir et qu'elle ne réalisait que finalement si peu jusqu'ici. Ses doigts se resserrent aux siens à l'image de ce qu'il avait pu lui-même lui offrir un peu plus tôt à ses aveux et son regard désormais plus sérieux est adoucit par le ton doux qui accompagne ses propos « Je suis sûre que tu lui manques aussi. » elle n'ose rien dire de plus à propos du choix de ses parents parce qu'elle sait que cela pourrait être déplacé et que le sujet sensiblement délicat n'était pas le sien, du moins pas encore. Seulement au bout de quelques instants, Bea se permet une affirmation en toute sincérité. « Et tu es le bienvenu ici n'importe quand si tu as besoin de quoi que ce soit. » de souffler, d'oublier, de crier, de pleurer, elle serait là et l'immensité de la forêt comme protection pour le sang-pur dont elle n'imaginait même pas la teneur du poids reposant sur ses épaules.

Baiser volé dans un sourire amusé, un simple « Mmh mmh » s'échappe de la lionne déjà occupée à s'amuser depuis le bout de ses doigts à la découverte curieuse de la peau chaude du brun, elle remarque que sa concentration devient plus difficile à partir de ce moment là et cela ne fait qu'amplifier son amusement. D'humeur taquine, toujours, Bea l'écoute lui répondre et note le goût de Caïn pour la douceur du chocolat avant de relever son regard vers lui à la fin de sa phrase. Elle hésite un instant, parce qu'elle comprend que ce qu'elle voudrait se composait d'un quotidien entier libre de se rejoindre mais comprend que ce ne sera pas possible. « Je pense que la question peut effectivement s'étudier. » souriante, elle ne dira rien la lionne, parce qu'elle sait que le sujet est délicat dans les faits et sait elle-même que plusieurs soirées au lieu d'une seule restait l'un de ses propres désirs. Comment revenir en arrière après tout ce qu'ils vivaient ? Ne se laissant pas envenimer les pensées par les conditions qui les entourait, Bea préfère persister dans ce cocon hors du temps dans lequel ils sont et la douceur du moment, ses doigts s'invitant à la lisière de son t-shirt et jusqu'à flirter avec le bas des abdominaux du serpent, ses joues chauffent forcément à sa remarque mais un sourire pond sur ses lèvres et commente le tout. « Ca n'a clairement pas l'air de te déranger en tout cas. » amusée mais aussi charmée par l'instant qu'ils partageaient, elle se sent bien à ses côtés, ressentant la chaleur de son corps tout près du sien, ses caresses le long de son bras qui consolident cette nouvelle façon de communiquer et d'apprendre à connaître l'autre toute en intimité. Le dragon reconnu, Bea se surprend à découvrir combien l'attention du brun sur ces nouveaux détails chez elle lui plaît et un sourire fend ses lèvres. « Tu ne savais pas que Ron et moi étions devenus meilleurs amis il y a quelques temps ? Il a d'ailleurs enfin arrêté de me confondre avec sa sœur. » cette dernière information n'était pas si fausse que cela mais l'amusement de ses traits mettant en valeur sa malice ne trompait personne. « J'en ai un troisième mais il est caché, ici. » du bout des doigts, Bea amène les siens se positionner juste au dessus des fleurs dissimulées sous le tissu de sa robe et surtout, juste à un endroit sensible de ses côtes tout près de sa poitrine. Relevant le regard sur son visage pour mieux pouvoir discerner sa réaction, une seule phrase, en écho à la sienne, lui brûle les lèvres sans qu'elle ne le lui dise mais lui fasse seulement comprendre par ses yeux bleus. Si tu veux le voir, il faudra l'enlever toi-même Flint. Sourire coin à la nouvelle curiosité exprimée par Caïn, elle prend un minimum le temps de réfléchir à la réponse de sa question avant de s'exprimer. Elle ne pouvait décidément pas exprimer la première chose qui lui était passée par l'esprit mais celle-ci avait suffi à lui colorer une nouvelle fois les joues d'une teinte pêche. « J'aimerais voyager, longtemps, un peu partout, quitte à faire un tour du monde. Je pense que.. oui, ça me plairait bien. » Son regard se perd sur le plafond mais son sourire hante toujours ses lèvres tandis qu'elle réfléchit à la suite de ses réponses. « Peut-être rencontrer une créature incroyable par le plus grand des hasards, ici, dans la forêt ou pas loin. » parce que si la rouquine n'avait jamais été très attirée par les cours d'Hagrid, l'envie de découvrir l'improbable et le mythe habitait en elle, elle rêvait d'aventures, de belles et grandes péripéties et surtout de nouveautés dans sa vie. « Pour le dernier c'est joker ! Je ne peux pas le dire à voix haute. Imagine si ça l'annulait ? » son rire est léger et son engouement se révèle en sa silhouette se mouvant un peu plus face à lui, une jambe passant au dessus de ses hanches avant de grimper à califourchon sur Caïn. « A toi ! » le défie t'elle alors que leurs mains se lient naturellement les une aux autres maintenant que Bea le surplombe et que face à elle, le sourire du serpent ne fait que pousser le sien à exister un peu plus haut. Les pans de sa robe se relèvent légèrement par la position dans laquelle elle est mais lorsqu'elle sépare ses doigts des siens, ce n'est que pour les balader de leur pointe sur ce torse face à elle, à la découverte subtile de ce corps qui n'avait jamais autant été jusqu'ici si proche du sien, recherchant des recoins plus sensibles du brun afin de le taquiner de ses caresses. Et elle a chaud, forcément, par la simple idée que cette position les rapproche un peu plus encore qu'ils ne l'ont été à ce jour, par ces timides flammes crépitantes déjà en elle depuis de longues minutes et le regard qu'il lui offrait. « Trois choses que tu as envie de faire, maintenant. » elle avait conscience de jouer avec le feu mais s'en réjouissait d'une certaine façon, passion et défi se mêlant l'un à l'autre tandis que ses doigts avaient reculé le bas du t-shirt de Caïn vers le haut et que désormais, elle se permettait une caresse plus subtile sur sa musculature évidente. Il n'y avait nulle part ailleurs où elle voulait être en ce temps précis Bea alors que sous le regard du serpent et de celui qui aurait du être son ennemi, elle n'avait jamais ressenti d'aussi agréables flammes nommées tentation et affection surnaturelle.

Il n’avait jamais été un grand bavard, Caïn, plus connu pour ses réponses sarcastiques plutôt que pour de longs discours sur sa vie pourtant, la facilité avec laquelle il venait de se confier sur les détails privés de sa relation avec son frère était réelle. Déconcertante même, à l’image de tout ce qu’il se passait entre Bea et lui depuis la fête costumée. Elle l’étonnait, bien sûr, mais le Flint était aussi surpris par son propre comportement avec elle. Il avait compris, au fil du temps et de chaque nouvelle rencontre, que la lionne n’était pas une sorcière comme les autres. Elle ne l’ennuyait pas. Il n’avait pas non plus envie de s’amuser avec elle – pas comme il avait pu le faire dans le passé avec certaines demoiselles – et pire encore, il ne voulait pas la blesser. Elle méritait plus que ça, plus que lui, mais s’il le savait, le serpent n’était pas tout à fait prêt à l’assimiler, effrayé par la réaction qu’il aurait possiblement si ça arrivait. C’était égoïste que de laisser tous les soucis et obligations derrière pour profiter uniquement de Bea, de cette maison au cœur de la forêt et de l’intimité qu’elle leur prodiguait seulement, il ne prétendait pas être autre chose qu’arrogant et prétentieux. Caïn enfreignait des dizaines de règles par sa simple présence ici en Ecosse et son père ne ferait pas que le déshériter s’il le savait si bien et heureux dans les bras de la rousse. Le garçon discipliné, étiquette du parfait petit sang-pur collé sur le front, avait laissé place à un adolescent en colère, incompris, et désormais se trouvait ce jeune homme rebelle, dépassé les événements et avec un secret pouvant tout compromettre. Il jouait avec le danger, ayant tant à perdre mais guidé par ses sentiments, convaincu que ça en valait la peine. Elle en valait la peine et chaque fois qu’elle le regardait, qu’elle lui souriait, il en était encore plus certain. Comment nier le bonheur qu’elle lui apportait, la joie qu’il avait l’impression de ne pas avoir ressenti depuis une éternité ? De la même façon, depuis combien de temps n’avait-il pas entendu et senti son cœur s’emballer pour autre chose que les cris et remontrances de son paternel après un faux pas ? Après un faux pas de ce frère regretté, celui dont il peinait à prononcer le prénom mais le manque qu’il avait quand même réussi à exprimer auprès de Bea, le fantôme d’un sourire se dessina sur son visage tandis qu’elle resserrait son étreinte sur ses doigts. « Ça m’étonnerait. Mais ce n’est pas grave » Un mensonge pour ne pas paraître plus vulnérable qu’il ne l’était déjà, il déposa un baiser sur le front de la belle, reconnaissant de son attention. « Merci, je n’oublierai pas » Et la vérité, c’était qu’avoir cet endroit où se réfugier avait quelque chose de magique et ça le touchait beaucoup. Bea était son sanctuaire, son havre de paix et tellement plus. Il le réalisait petit à petit et étonnamment, plus facilement que la jeune femme. Penser à Poudlard lui rappelait que là-bas, leurs contacts seraient restreints ou en tout cas à l’abri des regards, ce qui évidemment lui donnait l’occasion de demander à la Hastings plus d’un soir par semaine avec lui. Son but n’était pas de la monopoliser ou lui causer des soucis avec ses amis mais avoir la chance de passer plus de temps avec elle, quand elle le pouvait et le voulait, était une requête qu’il osait poser et la réponse ne le décevait pas. Il lui faudrait attendre quelques semaines pour vérifier qu’elle ne mentait pas mais en attendant… en attendant, Caïn avait mieux à faire. Comme tenter de garder ses pulsions pour lui tandis qu’elle se permettait des gestes plus intimes que ce qu’ils avaient faits jusque-là. Inspiration pour contrôler les parties de son corps pouvant le trahir, Caïn ne pouvait malgré tout pas s’empêcher de la taquiner, toujours. « Bien sur que non. J’adore me balader à moitié-nu quand il fait chaud » ajouta t’il en hochant la tête à cette plaisanterie. « Et il fait chaud là… » Pas sûr qu’il s’agisse uniquement de la température extérieure synonyme d’été d’ailleurs si on lui demandait son avis. Remarque qu’il ne réitéra pas, forçant son esprit à se concentrer sur autre chose que le fait que Bea était à ses côtés, sa main sous son t-shirt à découvrir une partie de son corps qu’elle n’avait pu observer qu’à travers ses t-shirt – chaque fois bien choisis pour l’occasion – alors que la sienne survolait les tatouages dessinés à l’encre sur sa peau. C’était récent et il se demandait pourquoi maintenant et surtout pourquoi ces formes en particulier mais au lieu de ça, il commenta d’abord le dragon puis le W en levant les yeux au ciel à la réponse de la lionne sur le Weasley. « Pourquoi ça ne m’étonne même pas venant de lui ? » Il allait ajouter un crétin bien placé mais trouva la force de se retenir, conscient qu’elle le côtoyait depuis de nombreuses années et que peut-être, il était son ami – à défaut d’être son meilleur ami comme elle disait. Et si ces deux premières découvertes lui plaisaient autant que de les caresser avec délicatesse, Bea piqua sa curiosité – volontairement, il en était sûr – en évoquant un troisième, dissimulé sous sa robe. Le regard qu’il lança à l’endroit montré confirma son intérêt et nul doute qu’à cet instant, il aurait aimé voir à travers les vêtements. Plus encore lorsqu’elle attrapa sa main pour la conduire sur ses côtes et que ses yeux accrochèrent les iris bleues de la belle, désir dans les pupilles non dissimulé. Et elle n’avait pas besoin de parler pour qu’il comprenne la phrase dans sa bouche, ravalant le petit rire qui menaçait de franchir ses lippes. La main ne quittant pas totalement le ventre de la jeune femme et les doigts qui se plaisaient à courir le long de ses hanches, autour de son nombril et s’aventurant même un peu plus haut sous sa poitrine, il essaya de rester appliqué et d’écouter les réponses à la question qu’il avait posé. Il n’était définitivement plus concentré et l’effort fut considérable mais Caïn hocha la tête, sourire tendre accompagnant ses prochaines paroles, conquis. « Si tu trouves un dragon dans le coin, je veux absolument le voir » dit-il en l’embrassant sur le nez, amusé mais aussi ravi et impressionné de constater qu’elle avait encore ce côté rêveur et innocent qu’il semblait avoir perdu il y a longtemps. Bea ne lui laissa cependant pas le temps de contester son joker puisqu’une seconde plus tard, elle était assise sur lui, donnant une autre dimension à cette conversation presque inoffensive jusque-là. Le jeu toujours présent mais oublié par le serpent incapable de penser convenablement quand elle se trouvait dans cette position, il inspirait profondément mais ça ne suffisait visiblement pas à ralentir son rythme cardiaque ainsi que la chaleur d’envahir chaque parcelle de son corps. Et son cerveau aussi. Il y avait les mains de la belle explorant son torse, qui se soulevait d’ailleurs un peu trop souvent sous ses caresses et instinctivement, les siennes se posèrent sur ses cuisses qui l’entouraient, passant sous le tissu de sa robe telle une expédition inconnue. Et ça l’était. L’interrogation de la lionne eut au moins le mérite de le faire taire pendant de longues secondes et ce, même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait de répondre au tac au tac et la déstabiliser de la même manière qu’elle le faisait en étant simplement… elle. Les yeux brûlant d’affection mais surtout de désir pour la rousse – avait-elle une idée de l’effet qu’elle lui faisait, là maintenant ? – il ne la lâcha pas du regard quand elle remonta son t-shirt pour glisser ses doigts et frissonna inconsciemment au contact direct contre sa chair. « J’imagine que le joker n’est plus utilisable ? » lâcha t’il finalement en se raclant la gorge. Elle avait été la seule à s’en servir et de toute façon, il était bien capable de répondre trois choses à cette question – et même bien plus. « Continuer à te regarder parce que tu es très belle » Surtout l’observer de cette position. Elle était magnifique et peut-être ne le réalisait-elle-même pas. « T’embrasser » ajouta t’il naturellement en venant poser une main délicate sur sa joue tout se redressant légèrement. Un baiser au coin des lèvres pour appuyer ses propos, il se redressa totalement cette fois et lui glissa à l’oreille dans un murmure : « J’ai aussi très très envie de voir ce tatouage, Bea » Et tout ce que cela impliquait évidemment. Les bras autour d’elle pour se maintenir – et aussi parce que c’était agréable – il se permit une autre réponse, d’une voix plus rauque témoignant son trouble « Il y a d’autres choses que j’ai envie de faire te concernant mais je ne crois pas que tu veuilles les entendre » Un sourire à cette confession, le Flint se détacha suffisamment – mais pas totalement – pour observer sa réaction, refusant tout mouvement en sentant le bas de son corps, une partie en particulier, se rebeller et exprimer physiquement son excitation. Et il se perdit à nouveau dans l’océan des iris de la jeune femme, concrétisant la seconde réponse qu’il lui avait donné en scellant leurs lèvres dans un baiser, loin de la douceur des précédents, plus passionné, enflammé, à l’image de l’ardeur qu’elle provoquait en lui depuis qu’elle lui avait ouvert la porte de sa chambre. Ses mains se baladant toujours sur les cuisses nues de Bea, puis son dos, il se rallongea sur le matelas en l’entraînant avec lui, sans cesser de l’embrasser. Les doigts trouvant finalement la fermeture de sa robe sous cette longue chevelure couleur feu qu’il adorait, Caïn se stoppa pourtant dans ses gestes, ne souhaitant dépasser aucune limite qu’elle se serait fixée et attendant patiemment son consentement – si elle le lui donnait et ainsi examiner son fameux tatouage, quoi d'autre ? (a)

(tw : rapprochements physiques.)

Elle aimait ces moments partagés avec Caïn, la vulnérabilité placée sous la bannière de la confiance, ces confidences échangées prouvant qu'il y avait bien plus entre eux deux que ces rires pourtant tant révélateurs de ce qui faisait leur lien. Bea n'avait pas beaucoup ri cette dernière année passée, supportant de nombreuses pressions et une crise identitaire des plus compliquées, ses plus beaux rires avaient été provoqués par ses meilleurs amis mais également par celui qui en ce temps présent la prenait dans ses bras et permettait à son palpitant une cavalcade des plus agréables. Elle en a des sensations particulières dans le ventre Bea, de réaliser que Caïn était la plus belle rencontre qui composait cette saison là de sa vie. Car il était devenu son été. Et elle pouvait jurer qu'elle n'aurait jamais voulu que ce titre soit déstiné à n'importe qui d'autre. Parce que dans ses bras, elle se sent bien, sous ses regards, elle est un peu plus complète. Lorsqu'il lui embrasse le nez, tout paraît si nouveau et à la fois si naturel, comme si tous ces gestes tendres qu'ils partageaient étaient là depuis si longtemps alors qu'ils ne faisaient encore qu'apprendre à se découvrir. Et elle est touchée Bea, qu'il s'intéresse à elle suffisamment pour lui poser les questions qu'il lui adresse, ravie de se rendre compte que l'intérêt est vraiment mutuel, parce qu'elle aussi avait besoin d'en savoir plus, de connaître le vrai Caïn. C'est ses yeux sombres qui la transportent quelques longs instants tandis qu'elle se fait la remarque qu'elle pourrait rester ainsi toute une vie sans en être dérangée. Moment hors du temps présent si précieux, si parfait. Désormais sur lui par simple jeu mais aussi l'envie de distribuer autrement les cartes, Bea remarque aussitôt l'effet que sa nouvelle position provoque chez lui et la simple façon dont son regard s'enflamme lui permet de se sentir toute autre, elle aussi. Ses mains explorent, à la mesure que son esprit avait ce besoin de le connaître, il y a sa peau qui se délecte de son toucher lorsqu'elle se permet la découverte du torse musclé face à elle. Et elle sait, la lionne, que les muscles qui définissent Caïn n'étaient pas ce qu'elle recherchait le plus ni ce qu'elle se plaisait à découvrir par dessus tout, comprenant que le besoin qui naissait en elle était plus profond que cela et relevait même de l'intimité. La plus pure et la plus sincère. Quand les mains chaudes du serpent reposent sur ses cuisses et remontent lentement, de multiples frissons parcourent ses membres de la même mesure qu'elle ressent combien sa respiration à lui aussi s'emballe. Elle jouait à un jeu dangereux et était prête à perdre à tout moment la lionne, tant qu'elle restait sous son attention et dans cette bulle intime qu'ils partageaient. Bea avait pourtant besoin de donner au change et sourit avec malice à sa question à propos de ce joker qui s'était fait obligatoire pour elle, relançant d'une question qui tissait ses lèvres d'un sourire en coin. Ses joues déjà chauffées d'une teinte pêche empêchent le brun de remarquer combien son premier aveu fait tout particulièrement plaisir à l'écossaise qui penche légèrement sa tête sans répondre, touchée par son compliment qu'elle n'acceptait pourtant pas aussi facilement d'habitude. Seulement il s'agissait de lui et son avis l'importait bien plus qu'un autre, n'est-ce pas ? Son sourire dessine à nouveau ses lèvres au moment où Caïn se redresse légèrement pour l'embrasser, arrêtant ses mouvements afin de superposer l'une de ses mains contre celle qu'il glisse sur sa joue, elle se rend compte que son simple baiser volé au coin des lèvres ne lui suffit pas et en redemande déjà. Pourtant, un nouveau murmure coupe court à tous ses gestes et même au fil de ses pensées tandis qu'un frisson remonte le long de son échine, faisant glisser son regard plus sérieux et trahissant les flammes s'emparant à ce moment précis de son corps, vers le sien.
(suite en hide)

En transplanant au beau milieu des Highlands, Caïn ne savait pas à quoi s’attendre. Il savait simplement qu’il reverrait enfin Bea et pour être honnête, c’était tout ce qu’il désirait. Il savait que sa présence suffirait à égayer son été si triste et terne alors que cette saison était normalement synonyme de soleil et de vacances. Il ignorait donc que cette journée à marcher dans la forêt se terminerait par une pluie torrentielle qui les mènerait directement dans l’antre de la lionne ; surpris de découvrir qu’elle vivait seule dans cette grande maison en bois et surtout, il n’aurait jamais pu imaginer se sentir si à l’aise dans un environnement inconnu, si différent de ses habitudes. Bea semblait aussi plus confortable avec lui et sans doute cela était-il du au fait qu’ici, ils n’étaient que deux, à l’abri des regards indiscrets, à l’abri des jugements extérieurs auxquels un jour ils n’échapperaient pas. Et lui aussi se sentait tout de suite plus rassuré à l’idée que personne ne puisse venir les déranger, pas même l’oncle de la rousse qui, s’il avait bien compris, demeurait sa seule figure paternelle. Il aurait été mentir de dire que c’était la raison qui le poussait à la serrer dans ses bras et contre lui, à la protéger comme la perle précieuse qu’elle était désormais à ses yeux mais il y avait quand même cette envie de lui donner tout et bien plus encore, soit le minimum de ce qu’elle méritait. Et l’affection dans son regard était réelle lorsqu’elle lui proposait de partager son refuge avec lui quand le poids de ses responsabilités – et de la vie – était trop lourd à porter pour lui, une reconnaissance qu’il n’était pas sûr de pouvoir lui communiquer tant l’offrande représentait pour le jeune Flint. Il n’y avait pas de mot assez fort pour la remercier mais peut-être que ses prochaines actions le pourraient. Jeu de questions qui continua jusqu’à ce que la dernière interrogation lui permette de se rapprocher physiquement de Bea, il se laissa entraîner par les défis mais surtout par son désir pour la belle qui ne faisait que s’accroître à chaque seconde. Réalisait-elle à quel point son corps réagissait au sien, à cette proximité nouvelle que sa position provoquait ? Il n’arrivait pas encore à déterminer si elle le faisait exprès, bien trop pris par ses propres pensées qu’il essayait de ne pas exposer de manière aussi aisée.

Elle a un peu du mal à croire que tout cela est réel, Bea, alors que le bras de Caïn l'entoure afin de la rapprocher de lui tandis qu'un sourire de contentement s'illustre sur ses lèvres. Le rythme cardiaque toujours un peu emballé, une satisfaction plus ou moins timide mais assumée hante ses traits tandis que ses yeux bleus s'ancrent à son regard brun dont l'apaisement et la joie similaire qu'elle ressentait s'y lisait. Il était beau Caïn, surtout à ce moment précis, tandis qu'un seul drap les recouvre et que les rayons du soleil en plein golden hour percutent sa peau pour lui donner un teint halée le faisant ressembler à un demi-dieu. Hypnotisée par son sourire et ce regard dont elle est totalement éprise, Bea se laisse envahir par les endorphines se répandant avec excellence en elle après ce moment des plus intimes et appréciés. Et elle n'imaginait pas comment cela aurait pu être différent ou mieux, tant elle avait apprécié ce qu'ils avaient partagé, ce qu'ils partageaient toujours d'ailleurs. Rien n'aurait pu mieux les représenter eux-deux, tels qu'ils étaient ensemble. Tandis que la main de Caïn se balade toujours du côté de son épaule et de ses cheveux, son corps s'électrise légèrement au souvenir du passage de ses doigts contre son épiderme. Elle avait déjà envie que cela recommence la lionne, degré d'intimité accueilli et tant apprécié parce que c'était avec lui, tout simplement. « toujours à te vanter toi.. » s'amusa Bea en retour à ce qu'il avança avant qu'elle ne lui vole un nouveau baiser. La lionne savait qu'il ne s'agissait que d'un jeu mais elle n'avait pas à cœur de le contrer en lui mentant, plus encore, le ton adouci qu'il employa ensuite afin de s'assurer qu'elle aille bien eut le don de la faire fondre intérieurement plus que mesure. « A ma place, dans tes bras. » lui souffla alors la rouquine qui nicha un instant son nez au creux de son cou, par la sincérité dont elle venait de faire preuve et ce besoin de ressentir encore un peu sa peau contre la sienne tandis que sa jambe chevauche l'une des siennes et que sa main glisse, sous le drap, afin d'entourer son torse. Plus que confortable, c'est un soupir d'aise qui dévale ses lèvres. « Et toi ? » osa t'elle, bien consciente qu'il ne serait pas aussi détendu près d'elle si il avait des sentiments plus négatifs. Embrassés par le soleil couchant venant illuminer sa chambre d'un doux halo doré, Bea ne voulait pas être ailleurs à ce moment précis. « Mh.. combien tu es confortable, principalement, tu ne t'en rends pas compte mais tu l'es vraiment, j'ai jamais mis ma tête sur quoi que ce soit d'aussi confortable. » elle s'en amuse évidemment, en rajoute un peu dans le simple but de le faire rire, de réfléchir aussi à la suite de ses réponses. « au fait que je ne pensais pas que.. c'était aussi bien. » là, ses joues prennent une teinte différente mais elle assume Bea, peut-être intimidée parce qu'il s'agissait de ses tous premiers contacts physiques aussi intimes, sa franchise prenait pourtant le pas. « et puis combien j'aime ce qu'on a. » cette fois, sa joue s'était posée contre le torse de Caïn dont les battements de cœur venaient la bercer et étirer son sourire. Quelques instants plus tard, Bea relevait la tête afin de l'embrasser, sa main caressant doucement sa peau encore chaude. « A toi. » l'éclat de son regard était toujours pétillant à ce moment là de leur soirée même si son rythme cardiaque était désormais apaisé. Comment cela pourrait en être l'inverse alors que sa journée avait été excellente du moment où Caïn était apparu dans son champs de vision ?

Il n’y avait pas d’autre endroit où il aurait préféré être à cet instant, Caïn, le regard traînant sur l’image de leurs deux corps entremêlés bien que dissimulés sous le tissu les recouvrant à moitié. Les yeux pétillants de ce bonheur qui était sien, qui était leur, il ne pouvait cacher son sourire d’avoir partagé ce moment si intime, leurs deux âmes plus que jamais liées par cette journée qui l’avait surpris à bien des égards. Il avait été ravi de découvrir cette partie de la vie de Bea, l’endroit où elle avait grandi, là où elle passait son temps lorsqu’elle n’était pas à Poudlard parce que de cette façon, il se sentait plus proche d’elle mais le Flint n’avait pas imaginé qu’ils franchiraient aujourd’hui ce nouveau pas dans leur relation. Certes il flirtait ouvertement et outragement avec la jolie lionne depuis son arrivée en Ecosse – et depuis leur rapprochement lors de la soirée – mais jusque-là, ils n’avaient pas été si loin. Et si le serpent n’était pas un novice en la matière, il n’y avait absolument rien de comparable avec ce qu’il avait connu avant Bea. Avant Bea, tout était fade. Avec Bea, il y avait eu le plaisir mais aussi la passion et un sentiment sur lequel il n’était pas encore prêt à mettre un mot précis. La connexion avait été parfaite, évidente, comme si elle était la seule à pouvoir totalement lui convenir. Elle avait bouleversé son monde de la plus belle des manières, la lionne, et il n’était pas sûr qu’elle en ait conscience. « Je ne serais pas vraiment moi si je ne le faisais pas » s’amusa t’il à sa remarque, clin d’œil à l’appui et un baiser qu’il déposa sur le haut de son crâne avec affection. Il était fier, arrogant, il ne manquait pas de compliment pour se décrire mais Caïn équilibrait cette facette de sa personnalité avec d’autres qualités et son humour et son sens du jeu en faisait partie. Pourtant, il ne plaisantait pas tout à fait avec sa prochaine question, désireux de savoir ce que la rousse ressentait vraiment après ce qu’ils avaient faits. Il avait compris que c’était une première pour elle, raison pour laquelle il s’était assuré de son bien-être tout au long de l’expérience mais maintenant qu’ils étaient passés à l’acte, il n’y avait plus de retour en arrière possible et il ne doutait pas qu’elle devait se sentir différente. Il espérait simplement que ce changement serait positif et que dans le cas contraire, elle ne lui en voudrait pas. Resserrant son étreinte autour d’elle lorsqu’elle se nicha dans son cou, son souffle chaud lui chatouillant légèrement la peau, il ne put empêcher un sourire de quitter ses lèvres. « This place was made for you » déclara t’il sans une once d’hésitation avant d’ajouter. « Je me sens bien. Mieux que jamais en réalité » Et ce n’était même pas un mensonge pour tenter de la charmer à nouveau ou pour la rassurer, c’était la sensation qu’il avait, celle de bonheur et de plénitude, celle d’avoir trouvé la seule chose qui lui avait manqué toutes ces années. Traçant d’un doigt des petits cercles sur le haut du bras nu de la belle, il s’attarda un peu plus avec une autre interrogation comme s’il avait envie de prolonger ce moment jusqu’à l’infini. « Oh vraiment ? Peut-être que je devrais proposer mes services à d’autres personnes alors, tu sais, pour en faire profiter tout le monde » dit-il en prenant un air sérieux avant de se mettre à rire, certain que cette idée ne plairait pas à la jeune femme. « I’m just kidding, don’t kill me love » Appellation sortie naturellement et qu’il ne releva même pas avant que Bea ne reprenne et qu’il pose une main sur sa joue rougie dans un geste tendre. Pour être honnête, lui non plus ne pensait pas que ça pouvait être aussi bien mais il ne lui coupa plus la parole et la laissa plutôt continuer tandis qu’elle semblait chercher ses mots. Lui se plaisait à simplement la regarder – elle était si belle, Bea – et à l’écouter, ses paroles agissant directement sur son cœur. Il aurait été fou de nier ses propos alors qu’il partageait son avis sur tous les points. Surpris par son baiser qu’il approfondit le mieux possible, ce qui était un peu compliqué dans sa position actuelle, elle lui renvoya logiquement sa question mais bien sûr, il n’y avait pas réfléchi. Néanmoins, après seulement quelques secondes, il se lança : « Je pense que tu es magnifique sous cette lumière dorée » Et même qu’elle l’était tout court mais là, les yeux posés sur elle, c’était la seule chose à laquelle il pouvait penser. Approchant sa bouche de son oreille, il murmura sa prochaine réflexion plus par pudeur pour elle que pour lui bien qu’il savait que personne ne pouvait les entendre. « Que je suis honoré d’avoir été ton premier… » Et peut-être espérait-il être son seul mais une confidence qu’il préféra garder pour lui, ne sachant pas lui-même d’où elle venait. Sans doute de ce palpitant dont les battements plus sereins se faisaient entendre depuis plusieurs minutes. Il n’en avait aucune idée… Dans un mouvement, Caïn se redressa et la belle glissa à ses côtés mais incapable de se passer d’elle, de son contact, il fit parcourir l’une de ses mains du ventre recouvert de la lionne au haut de sa poitrine qu’il caressa délicatement de ses doigts avant d’attraper son menton et se pencher sur elle pour l’embrasser. Ou plutôt la titiller un peu en l’effleurant de ses lèvres sans poser entièrement les siennes dessus. « Et que j’aime beaucoup – » commença t’il en touchant le coin droit de sa lippe. « Beaucoup » Cette fois le coin gauche. « Cette partie du pays » Confession terminée, il l’embrassa finalement, d’une douceur extrême avant de s’en séparer et de la couvrir d’adoration par son regard, haussant un sourcil en se remémorant quelque chose qu’elle lui avait dit un peu plus tôt dans la journée. « Quand as-tu dis que ton oncle devait rentrer ? » Sourire narquois pour accompagner ses pensées, il n’avait jamais été aussi reconnaissant de la négligence de ce parent qui la laissait pourtant seule bien trop longtemps à son avis.

Tout semblait si irréel, par l'atmosphère emplissant la pièce à l'heure où le soleil se couche, toutes ces sensations que la rouquine continuait de ressentir là, dans ses bras. Et c'est par sa peau chaude tout contre la sienne qu'elle réalise pourtant que tout l'est, réel. D'une vérité puissante et remplie d'affection, par leurs sourires se répondant avec sincérité. Elle se sentait la plus légère possible, la plus charmée aussi. Envoûtée par le parfum naturel de celui contre qui elle se lovait, par son regard et ses sourires, sa présence tout simplement et ce qu'ils partageaient. Caïn resserre son étreinte autour d'elle et sur ses lèvres fleurit son contentement qu'elle ne peut dissimuler. Ce que le brun lui délivre sait faire bondir son cœur d'une drôle de façon, comme il ne l'avait jamais fait jusqu'à ce jour tandis qu'au creux de son ventre fourmille la satisfaction ressentie. Et elle savait Bea, que le serpent était de nature charmeuse mais la vérité entendue par ses propos semblait bien trop pure pour que ce ne soit qu'invention. Alors elle y croyait, à cette place qui était la sienne, fermant les yeux quelques instants alors qu'enlacée contre lui, elle tente d'imprimer toutes les sensations possibles dans sa mémoire, cet instant hors du temps, ses mots, ce qu'elle ressent actuellement. Comme souvenir éternel et qui ravit le cœur et l'âme, qui la rassure, lui donne l'impression qu'elle est importante et que ce qu'elle ressent pour lui est partagé. Elle se sent chanceuse en cet instant, frissonnant au passage des doigts de Caïn contre son bras avant de se décaler légèrement à sa plaisanterie. Les sourcils froncés et une fausse mine contrariée, évidemment qu'il rectifie le tir juste après. Elle tique d'ailleurs à son surnom, c'est ce qui fait craquer son sourire en une arabesque plus tendre. « Alright.. » Les réponses à la question de Caïn ne tardent pas tandis qu'elle se livre entièrement et que si en temps normal cela lui ferait peur, il n'en est pas le cas aujourd'hui. En sécurité, c'est ainsi qu'elle se sent avec lui et ce depuis le début de leur relation et Bea en était incroyablement reconnaissante. Si peu de personnes savaient la faire se sentir ainsi, seul lui, de façon aussi intense. Lorsque son compliment se révèle, un fin sourire se tisse sur ses lèvres et pour peu aurait-elle pu en rougir si Caïn ne l'avait pas pris de court à venir déposer son murmure près de son oreille. Alors son cœur s'emballe de tendresse pour lui, palpitations pourtant si apaisantes et porteuses d'une affection qui déborde, ses joues prenant désormais une réelle teinte pêche. Elle glissa alors légèrement quand il se redressa mais resta à sa merci, le menton se relevant sous ses doigts tandis qu'un sourire tendre fleurissait. Il jouait avec elle, par ses mots et ses lèvres embrassant ici et là les siennes plus souriantes que jamais. Et Bea ne savait pas comment il réussissait à éveiller autant ses sens et son affection pour lui avec autant d'intensité à chacun de ses baisers, mais Caïn possédait cette magie dont elle ne voudrait jamais se passer. « Ah oui ? »  l'écossaise au cœur battant vint passer ses mains autour de sa nuque avec caresse afin de l'enlacer durant l'échange, appréciant tant cette douceur dont il était capable. A la question de son oncle, Bea reste pourtant surprise, délaçant légèrement ses bras de sa nuque tandis que son sourire persistait. « Pas avant la semaine prochaine. » plongeant son regard dans le sien, elle hésita un instant avant de lui poser sa future question. « et toi, tu restes jusqu'à quand ? » ici, cet été mais aussi dans sa vie ? C'était l'une des questions qui persistait quand les doutes liés à leurs différents mondes s'imposaient, mais ils n'étaient pourtant pas obligés d'y penser maintenant, pas vrai ? Ses doigts se baladaient sur les côtes de Caïn, découvrant sa peau douce et les reliefs offerts par son buste. Lorsqu'elle déposa sa tête contre son torse à nouveau, elle put entendre son cœur et fermer les yeux, savoir que le sien battait en écho. Ses doigts recherchèrent les siens et s'y mêlèrent dans une intimité tant aimée. Elle se sentait bien en cet instant et désirait que ce moment ne s'arrête jamais. Qu'ils puissent s'enfermer dans ce cocon hors du temps et oublier toutes les épreuves auxquelles ils vont forcément devoir faire face bientôt, n'être qu'ensemble, car déjà cela suffisait amplement.

La main apposée sur son gros coussin plaqué devant elle afin de dissimuler un tant soit peu son corps, Bea le fait léviter par un sort avant de chercher à s'habiller sans le regard curieux du brun qu'elle ne se privait pas d'observer pourtant, elle. Alors que son maillot était enfilé, le sort lâcha et elle en profita afin de balancer son coussin contre lui afin de s'amuser. Un léger rire dépassant ses lèvres au moment de voir sa réaction, elle quitte sa chambre et dévale ses escaliers par pur jeu avant de sauter à pieds joints sur son canapé en s'exclamant « the floor is lava ! » un jeu auquel elle jouait souvent quand elle était enfant ou même encore aujourd'hui avec ses amis lorsqu'ils venaient chez elle. Lui faisant signe par un regard insistant qu'il était en train de se brûler les pieds. « vite, vite grimpe sur quelque chose ! » d'un sort d'illusion, Bea agita sa baguette et produisit une légère fumée rouge et orangée baignant partout dans la pièce, dévalant les escaliers afin d’imiter la présence d'une lave dangereuse et elle se mit à nouveau à rire en voyant l'air nouveau affiché sur les traits de Caïn. « oh non, t'es vraiment trop loin pour m'attraper maintenant.. » une fausse mine à la fois boudeuse et moqueuse sur les traits, Bea se joue de lui avec affection tandis que plusieurs mètres les séparait. Elle savait pourtant que quoi qu'il arrive, Caïn la retrouverait toujours. Et elle avait hâte, d'être à nouveau dans ses bras.

Au même titre que ses bras qui entouraient et serraient la lionne tout contre lui, son regard ne pouvait quitter le visage de Bea, bien trop charmé par ce qu’il y voyait. Son sourire captivant et l’étincelle dans ses yeux, il avait le sentiment d’être entièrement comblé à cet instant, Caïn, et c’était la meilleure des sensations. Un été qui lui paraissait si long et pénible jusqu’à recevoir la première lettre de la rousse et devenir les vacances les plus intéressantes et inoubliables qui soient, il ne regrettait pas de ne pas avoir vu aboutir ce rêve de parcourir le monde parce que tout ce dont il avait besoin se trouvait ici en Ecosse, dans cette chambre, blottie contre son corps. Le serpent ne réalisait pas la teneur de ses propres pensées ni la force de ses sentiments pour Bea pourtant, il ne pouvait mentir à personne et encore moins à lui-même sur ce moment qu’ils avaient partagé tous les deux et la passion qui s’était mêlée à d’autres émotions encore plus intenses. Si le flirt et le jeu avaient été les premiers éléments fondateurs à leur relation, la dimension de celle-ci avait rapidement changé pour laisser place à des montants plus solides, un attachement profond et inhabituel du côté de Caïn qui n’avait jamais permis à son cœur de prendre un chemin différent et sinueux. Plutôt, il n’avait jamais ressenti l’envie d’aller plus loin émotionnellement et si c’était en quelque sorte effrayant parce que nouveau, il y avait déjà aussi l’appréhension de perdre ce qu’ils avaient. Ce qu’ils étaient. Compliment offert à la lionne à sa question, les réponses qu’il lui donna ensuite furent spontanées et sincères, cerveau qu’il tentait de ne pas mettre en marche dans le but unique de profiter d’elle sans se poser d’interrogations. Et peut-être aurait-il dû réfléchir à ce qu’ils faisaient tous les deux mais de toute façon, n’était-il pas déjà trop tard ? Jamais il ne s’était senti aussi bien auprès de quelqu’un, aussi détendu, jamais il n’avait eu l’impression d’être aussi proche d’une personne physiquement et émotionnellement. Bea était entrée dans sa vie sans avertissement et pour rien au monde il n’aurait voulu changer ça. Il était sacrément chanceux, Caïn, et il lui suffisait de poser les yeux sur la jeune femme pour s’en rendre compte. Cette nouvelle intimité entre eux n’était pas rien, ni seulement le résultat de son attirance pour elle. Ce moment avait été parfait et là qu’ils étaient allongés l’un contre l’autre, la tendresse dans chacun de leurs gestes, c’était l’évidence qui le frappa. Il n’avait pas envie de partir, le Flint, ni maintenant ni dans quelques heures pourtant il n’aurait pas le choix. « Je n’en sais rien » soupira t’il en détournant le regard, cette partie de sa vie compliquée qu’il avait oublié dès lors qu’il avait transplané pour les Highlands. « Mes parents… » commença t’il, gorge serrée de penser à eux, à ce qu’ils diraient, à ce qu’ils feraient s’ils le savaient avec elle. « Ils me croient chez des amis pendant plusieurs jours » Une excuse parmi tant d’autres qui lui semblait idéal puisque de toute façon, occupés de leur côté, ils n’avaient pas cherché à obtenir des détails. « N’y pensons pas maintenant » ajouta t’il avec un sourire plus léger, refusant de laisser la réalité les atteindre. « En attendant, je suis tout à toi » Et sur ces mots il déposa un baiser sur le haut de son crâne, ses doigts attrapés par la rousse qui les entremêla et un soupir de soulagement cette fois s’échappa de ses lèvres. Si le bonheur avait un prénom, il aurait certainement celui de Bea.

Bea qui se détacha finalement de lui pour se rhabiller et il haussa un sourcil interrogateur, l’envie de l’attraper et la garder contre lui plus forte que tout le reste mais tout de même curieux. Elle était chez elle après tout et Caïn était prêt à la suivre n’importe où s’il le fallait. Ses iris accrochées à son dos nu, il réfuta le désir d’y glisser sa main, sa silhouette qu’il avait du mal à quitter des yeux. Il le fit pourtant, interrompu par le coussin qui lui atterrit sur le visage sous la mélodie des rires de la lionne à laquelle il mêla le sien mais incapable de préméditer sa prochaine action, le sorcier la regarda passer la porte, lui toujours nu comme un ver et bredouille au milieu du lit. Il secoua la tête, amusé, et se releva en quatrième vitesse en enfilant son boxer, pressé de savoir où elle allait. Il la retrouva en bas de l’escalier et sa phrase le poussa à regarder le sol pour s’apercevoir que… non, le sol n’était pas recouvert de lave. Regard interrogateur, complètement perdu, il comprit ensuite qu’il s’agissait d’un jeu – un qu’il ne connaissait visiblement pas – et encore sonné, il imita la belle en grimpant sur le fauteuil face au sien. « Qu’est-ce que – » Question écourtée par le sortilège jeté au sol par Bea et cette sorte de fumée rouge dissimulant le sol, c’est un sourire qui orna le bord de ses lèvres, les règles du jeu devenant chaque seconde un peu plus claires. « Est-ce que tu fais ça souvent ? » Ça l’intéressait, bien sur que ça l’intéressait d’imaginer l’enfance que la née-moldue avait connu et ce que lui avait manqué en étant élevé au sein d’un foyer sorcier. « Je croyais que tu me connaissais suffisamment maintenant… » plaisanta t’il – à moitié – haussant un sourcil en sa direction lorsqu’elle reprit, apparemment divertie par cette entourloupe. « Pour savoir que je ne refuse jamais un défi » Et sur ces paroles, il analysa la pièce, les différents meubles toujours visibles par-dessus la fumée et dont il pourrait se servir pour la rejoindre. Il y avait un bon mètre pour atteindre la table basse et si Caïn ne faisait pas partie des garçons les plus grands de son âge, il était assez athlétique pour parvenir à sauter dessus, ce qu’il fit, en espérant ne pas la casser. Un nouveau pas de géant et il réussit à atterrir sur le canapé non sans légèrement trébucher et se rattraper à Bea elle-même que ses bras entourèrent naturellement. « I’ve got you » Et pas uniquement pour le jeu. Il se vantait, Caïn, bien trop souvent et arrogamment. « Tu ne peux pas t’échapper » Ni lui échapper, du moins, c’est ce que son cœur espérait parce qu’elle en occupait la majeure partie et qu’il savait d’ores et déjà qu’il souffrirait si elle venait à quitter celui-ci. Mais il n’était pas question de laisser ce genre de pensée le remuait pour l’instant, il aurait tout le temps de le faire plus tard – même s’il ne savait pas encore à quel point – et relâcha la belle pour ne garder que sa main dans la sienne. « Le premier à sortir est le roi – ou la reine – pour les deux prochaines heures. L’autre devra combler toutes ses demandes » Un clin d’œil pour accentuer le sens caché, pas si caché, il jeta un nouveau regard panoramique sur le salon, réalisant trop tard qu’elle avait l’avantage de connaître les lieux et que sans doute, elle partait avec une longueur d’avance. Cependant il s’en moquait, Caïn, parce qu’il était prêt à faire tout ce qu’elle désirait sans qu’elle ait besoin de gage pour ça. Il était prêt à lui dédier tout son temps et son attention tant qu’il serait là car c’était elle, tout simplement. Une course qui dura une dizaine de minutes, pendant lesquelles il usa de stratagème pour la déconcentrer et dont les efforts avaient fini par payer puisqu'il l'emporta de peu. Et même très peu bien qu'il s'évertuait à fêter sa victoire comme s'il venait de remporter la coupe du monde de Quidditch. « Tu sais quoi, je crois que j'ai faim maintenant » dit-il en repensant à sa proposition quand ils étaient entrés dans la maison mais que le couple avait trouvé une autre... occupation. Raison qui avait poussé la jeune femme à lui faire visiter la cuisine et à leur préparer des sandwich tandis que le fin observateur restait dans l'encadrement de la porte pour la regarder. Il ne lui fallut que quelques minutes pour la rejoindre et passer ses bras autour d'elle, comme incapable de se priver d'elle. Des mains qui trouvèrent le chemin de ses hanches alors que le séducteur déposa un baiser sur sa joue puis dans son cou. « Vraiment très faim » Et il y avait fort à parier qu'il ne parlait pas de nourriture même si ce qu'elle préparait avait l'air appétissant. Alors il se détacha d'elle, ressentant immédiatement le manque de contact mais joueur, sans doute au point de se brûler les ailes, il s'installa sur l'un des grands tabourets, attendant qu'elle le rejoigne avec leurs encas. Propre frustration dissimulée derrière une mine naturelle, il continuait de la dévorer des yeux, Caïn, dans cette tenue très légère avant qu'elle ne termine et pose l'assiette devant eux. Il ne savait pas comment il allait faire pour retenir ses envies mais surtout il ne savait pas comment il allait faire pour se passer d'elle une fois reparti. Il ne voulait rien ni personne d'autre qu'elle, le sorcier, et ne mesurait même pas encore la force de ses sentiments. Cet été en terres écossaises abriterait ses souvenirs les plus précieux, il en était persuadé.