Totalement prise par toutes ses occupations, Hannah a à peine vu l’été filer. Elle qui était pressée de voir arriver les beaux jours n’a finalement pas pu en profiter tant que ça, mais au moins elle retournera à Poudlard avec une bourse un peu plus rebondie. Et puis elle n’est pas à plaindre : Londonienne dans le coeur, la jeune Abbot trouve ça très intéressant de vivre sur le Chemin de Traverse. Non seulement on ne s’ennuie jamais (si c’était le cas, le Londres moldu ouvre ses bras tout grands), mais en plus il y a la possibilité de croiser régulièrement des têtes connues. Au fur et à mesure que le mois d’août touche à sa fin, Hannah voit de plus en plus de visages familiers, des camarades de classe, des amis, de simples connaissances. Et ça lui fait évidemment plaisir, même si en même temps que le rush de la fin de l’été il y a aussi plus de travail à la pâtisserie. Alors elle profite de ses moments de pause pour sortir s’aérer un peu. La plupart du temps, elle déjeune sur le pouce avec Arabella ou Ron, voire les deux en même temps. En-dehors de leurs déplacements, la Poufsouffle a vu ses amis d’enfance quasiment tous les jours cet été. Comme elle, ils ont travaillé dans la boutique familiale et, durant leurs pauses, ils ont profité d’être ensemble. Ce jour-là, c’est avec de gros sandwiches et des cookies aux pépites de chocolat qu’elle s’est pointée devant la boutique de la famille Haywood. Peu de temps après, Ron s’est aussi ramené, comme attiré par l’odeur. Ils ont mangé ensemble au soleil, épuisant presque les provisions apportées par Hannah. Tant mieux, elle a fait pour que ses amis en profitent aussi et pas pour en ramener chez elle ; le reste est donc donné à Ron qui repart très content. « Tu comptes le partager en bonne compagnie après la fermeture de la boutique ? » lui lance-t-elle avec malice tandis que le jeune homme s’éloigne. Ces derniers temps, elle a aperçu plusieurs fois le rouquin en compagnie d’une brune à la peau bronzée, une lionne un peu plus jeune qu’eux. Elle ne manque donc pas de le taquiner dès qu’elle en a l’occasion, tout comme elle fait avec Arabella. « Plus que deux jours avant que tu puisses retrouver ton prince charmant… Tu dois avoir trop hâte. » Ça lui procure beaucoup de plaisir de les embêter. Mais peu de temps après, elle finit par s’enfuir en riant pour éviter de s’en prendre une. Et à ce moment-là, l’adolescente a l’impression que malgré le temps qui s’écoule inexorablement, les choses n’ont pas changé tant que ça. Il y a plus de dix ans, les petites filles qu’elles étaient alors couraient déjà dans la ruelle pavée en faisant des bêtises. Concentrée sur le fait de s’éloigner de la boutique de sa famille de coeur, Hannah jette un coup d’oeil derrière elle. Et comme il fallait s’y attendre, elle heurte quelqu’un de plein fouet. « Oh non, pardon ! » Elle manque de se casser la figure, mais retrouve l’équilibre juste à temps. « Oh, salut Seamus… » C’est un de ses camarades, avec qui elle est à Poudlard depuis qu’ils ont onze ans. « Désolée, vraiment, je regardais pas devant moi… » Vérifiant qu’Arabella ne s’est pas lancée à sa poursuite, la blondinette est rassurée sur ce point-là, mais gênée par rapport à l’irlandais. « Je t’en aurais racheté, bien sûr. T’as rien ? » Mais en-dehors de sa glace, comme le lion est plus grand et plus costaud qu’elle, c’est plutôt elle qui est sonnée par le choc dont elle est responsable. « Ça va sinon, t’as passé un bel été ? Dean est dans les parages aussi ? » Ils ne se sont plus croisés depuis le Poudlard Express, alors elle prend un peu de ses nouvelles.

@Seamus Finnigan je m'incruste + Mention de @Arabella Haywood & @Ronald Weasley



Parmi toutes les personnes présentes sur le Chemin de Traverse en cette dernière semaine du mois d’août, c’est contre l’un de ses camarades de classe que la jeune Abbot se cogne. Et une fois qu’elle s’est excusée et qu’elle est certaine qu’il ne lui en veut pas le moins du monde, Hannah est contente d’être tombée - presque littéralement - sur Seamus. Ça lui fait toujours plaisir de croiser des têtes connues dans le coin, même si ça arrive régulièrement étant donné qu’il s’agit d’un lieu très fréquenté par la communauté magique. « Oui, ç’aurait été dommage que tu perdes tes boules à cause de moi. » Naïve sur les bords, l’adolescente ne réalise pas tout de suite que les mots qu’elle a employés pourraient en faire rire plus d’un. Rougissant quasiment comme une pivoine derrière ce teint qu’elle n’a pas vraiment eu le temps de bronzer, Hannah fait un geste de la main comme pour balayer ses paroles. « Enfin, tu m’as compris quoi. » Presque aussitôt, la blairelle demande si Dean Thomas est également dans les parages. Après tout, à l’école les deux rouges sont inséparables, alors ça n’étonnerait pas Hannah s’ils passaient une partie de leurs vacances ensemble. Mais visiblement, Seamus ne l’a pas encore vu et sa répartie fait rire la jeune femme. « Oh, Dean préfère les brunes ? Je suis déçue » plaisante-t-elle, à l’aise précisément parce qu’il n’y a jamais rien eu de tel entre eux. Et à l’instant même où elle prononce ces paroles, les pensées de la blonde l’emmènent vers un autre lion, celui qui revient un peu trop régulièrement dans son esprit. S’efforçant de revenir à la réalité pour ne pas se laisser entraîner dans les interrogations qui la rongent depuis quelques semaines, Hannah écoute Seamus lui parler un peu de ses vacances comme elle le lui a demandé. « C’est vrai que c’est passé à une vitesse folle. Dans quelques jours, rebelote déjà, j’ai du mal à y croire. » Quand l’irlandais lui dit qu’elle sent bon le cookie, un rire s’échappe des lèvres de la londonienne. « Euh, merci alors ? Oui, j’en ai fait ce matin. Je travaille dans la pâtisserie de mon papa… Je peux t’en offrir après, si tu veux. J’en ai donné pas mal à Weasley, mais il en reste. » La Poufsouffle baisse les yeux vers le cornet du Finnigan. « Oh, tu es bien un lion… Un aventurier » plaisante-t-elle. « J’ai déjà goûté, mais seulement parce que j’ai perdu un pari » avoue-t-elle, avant de reprendre. « C’est… Euh… Particulier… » Autrement dit, pas du tout du goût de la Poufsouffle. « T’as de la chance, je suis devenue une pro d’Aguamenti depuis une bataille d’eau avec Bea ! Je surveille tes arrières quand Dean n’est pas là » le taquine-t-elle, néanmoins pas convaincue que Seamus doive manger cette glace même s’il l’a payée. « Raison de plus pour que je t’offre des cookies, non ? » Hannah désigne de la tête le coin de la rue où la pâtisserie familiale se trouve. « J’habite juste là-bas, enfin c’est la boutique aussi, si jamais tu veux y faire un tour. » Tout en parlant, la blondinette parcourt les alentours du regard. La période des soldes, c’est toujours la folie. « Tu as fini tes courses ou pas encore ? »

La plaisanterie de Seamus fait oublier sa propre gêne à Hannah, laquelle éclate proprement de rire. Elle ne compte pas embrayer sur le sujet, mais elle apprécie la légèreté de la conversation et la facilité avec laquelle ils plaisantent ensemble. Même s’ils sont de la même promotion - et qu’elle le connaît donc au moins de vue depuis qu’elle a onze ans -, ils n’ont pas tant l’occasion que ça de se fréquenter à Poudlard, en-dehors de leurs cours communs. Et il y a toujours quelque chose d’un peu différent à croiser ses camarades de classe, ses amis, en-dehors du cadre scolaire. Le brun continue à faire de l’humour et la jeune Abbot s’amuse beaucoup de ce qu’il dit. « Je sais qu’on vend des perruques en tous genres, pas très loin d’ici. Mais pas sûre que t’aies envie d’y mettre les pieds, c’est dans l’Allée des Embrumes… » Il ne serait pas la premier adolescent n’ayant aucun intérêt pour la magie noire à y mettre les pieds - certains l’ont fait par défi, d’autres par goût du risque, d’autres encore par mégarde -, mais pour l’avoir elle-même fait, elle peut assurer que ce n’est pas vraiment une partie de plaisir. Évidemment, Hannah préfère de loin le Chemin de Traverse, ses ruelles plus illuminées et ses devantures colorées. En même temps, c’est un peu son jardin et sa cour de récréation depuis qu’elle est petite et c’est plus ou moins ce qu’elle explique à Seamus. Et toujours pas convaincue par le parfum de sa glace, elle lui propose des cookies tandis qu’ils continuent d’évoquer tout ça. « Ouais, désolée si je suis pas trop rassurante » laisse-t-elle échapper en riant, avant de lui adresser un clin d’oeil malicieux quand il affirme qu’elle est la meilleure. « Tu viens juste de le découvrir ? » plaisante-t-elle, tandis qu’il semble la prendre au pied de la lettre en ce qui concerne la glace. L’air de rien, il la refile à un enfant qui passe et qui faisait la moue jusque-là, sa bouille innocente s’éclairant soudain d’un sourire. Réprimant un rire, la londonienne se laisse attraper par l’irlandais et le suit volontiers plus loin, à l’abri des regards qui pourraient éventuellement les accuser. Elle se met finalement à rire et tape dans le poing de Seamus, avant d’adopter une expression censée être angélique - il paraît qu’avec ses cheveux de blés, ça passe crème. « De quoi tu parles ? Je vois absolument pas » affirme-t-elle, scellant ainsi leur accord. Pour tout dire, la légèreté des quelques instants passés auprès du sorcier lui font du bien, loin de ses préoccupations estivales d’adolescente consistant à être dans les temps pour les pâtisseries, à bien servir les clients et à tenir la caisse sans faire de gaffes. « C’est vrai que t’as encore pris quelques centimètres. Tu me donnes ton secret ? Ça fait bien deux  ou trois ans que j’ai la même taille » sourit-elle, avant de jeter un coup d’oeil du côté de la foule. « Oui, j’ai fait mes courses petit à petit depuis que la lettre est arrivée. Mon astuce principale en ce qui concerne le Chemin de Traverse, c’est de ne pas les faire la dernière semaine… » le taquine-t-elle un peu, tout en sachant très bien qu’on n’a pas toujours le choix quand est âgé de dix-huit ans - et que c’est aussi la période des soldes. « Mais je t’accompagnerai avec plaisir ! Madame Guipure me fait toujours des prix en plus, je suis une habituée. » Dès que la possibilité de faire du shopping est évoquée, les yeux de la Poufsouffle s’illuminent. Clairement, Seamus ne sait pas dans quoi il s’embarque. En-dehors des créatures magiques et de la cuisine, la mode est clairement sa passion. Elle ne s’amuse pas à donner des conseils vestimentaires aux autres s’ils ne le lui demandent pas, mais même quand elle veut rester simple elle est toujours relativement bien apprêtée. « Attends, quand Ron est revenu d’Italie avec ses coups de soleil y compris sur le visage, la première fois que je l’ai revu il portait son T-shirt des Canons de Chudley. Tellement de nuances orangées et rouges que j’ai bien ri » avoue-t-elle, avec une pensée affectueuse pour le Weasley qui l’a bien aidée cet été. « Bon, alors allons-y ! T’inquiète, je reprends pas encore. C’est ma belle-soeur qui est là-bas pendant ce temps. » Comme elle se lève tôt pour pâtisser et fait aussi la fermeture le soir, Hannah a une longue pause à midi, ce qui l’arrange pour vaquer à ses occupations. « Ce serait dommage qu’à cause de moi on te confonde avec un Serpentard à la rentrée. » Sans plus tarder, la jeune sorcière, tenant à son tour le bras du lion, l’entraîne dans la boutique de Madame Guipure. Elle salue poliment la propriétaire, avant de commencer à farfouiller pour Seamus - évidemment, il faut que ça corresponde à sa taille, mais aussi à sa carrure, à son teint, à la couleur de ses cheveux et à la couleur de ses yeux. Quelques instants plus tard, elle l’a plus ou moins poussé dans la cabine d’essayage avec une dizaine d’articles, lui expliquant qu’elle s’assoit à quelques mètres pour pouvoir donner son avis sur sa tenue. C’est un de ses rôles préférés au monde et le pauvre ne devait certainement pas s’en douter avant de lui demander son aide. « Alors, ça donne quoi ? » Pendant plusieurs minutes, la blondinette le regarde sortir de la cabine, une robe d’école ou un autre vêtement différent sur le dos, ponctuant le tout de commentaires pour dire oui ou non - alors qu’il n’en demandait certainement pas tant. « Ah, ça c’est parfait sur toi ! Non, laisse tomber ça, on va reposer. Tourne-toi un peu ? Nickel, j’approuve et je suis sûre que ta mère aussi. On oublie l’autre, mais celle-ci met ta carrure d’athlète en valeur et celle-là souligne la couleur de tes yeux. » La session shopping n’est pas si longue que ça en réalité, mais peut-être déjà bien plus que ce que le Finnigan s’était imaginé. « Tu as tout ce qu’il te faut ? Ou tu as besoin d’autre chose ? » demande-t-elle, tout en se disant que Seamus est peut-être traumatisé par tant d’enthousiasme condensé en une seule petite blairelle. Elle se dit qu'il a bien mérité ses cookies. C’est à ce moment-là, en songeant à un paquet qu’elle doit préparer, qu’elle pense à nouveau à un autre lion. « Dis, t’aurais pas vu Neville dans le coin, par hasard ? Je suis censée lui remettre quelque chose aussi, mais ça devra peut-être attendre la rentrée. » Quelque part, Hannah se sent presque obligée de se justifier et surtout, elle espère qu’elle ne rougit pas stupidement sous ses mèches blondes éparpillées.


Comme Seamus l’appelle milady, Hannah fait une courbette en avant tout en effectuant un large geste de la main. Puis elle se redresse en pouffant de rire car il évoque un cadeau pour le moins original à offrir à Ron, l’un de leurs amis communs. « Pour son anniversaire, tu as déjà une idée au moins » rit-elle, avant de l’entraîner chez Madame Guipure. Totalement prise dans cette session shopping improvisée, la londonienne donne des conseils, approuve ou non, choisissant carrément les vêtements à la place du jeune homme au final. Heureusement, ce dernier n’a pas l’air trop agacé par elle - pour l’instant du moins -, puisque il se prend au jeu en accédant à chacune de ses requêtes et même en y mettant du sien. Riant souvent, Hannah est heureuse de la légèreté du moment, de partager ces instants joyeux avec un camarade qu’elle ne connaît pas si bien que ça. « C’était tout aussi cool pour moi » assure-t-elle, et il ne se doute probablement pas à quel point. « J’adooore faire du shopping alors crois-moi, c’était un plaisir. J’espère que ta maman sera contente de ce que tu ramèneras. » Tout en le suivant à la caisse, la Poufsouffle ne peut s’empêcher de glisser des regards à droite et à gauche, comme à la recherche de nouveaux achats à faire pour elle-même. Il faut dire que c’est l’une de ses faiblesses, ses placards étant déjà pleins à craquer de toutes sortes de vêtements et sa valise toujours très difficile à préparer au moment de retourner à Poudlard. Heureusement, Seamus la détourne de ses pensées en lui tendant un chouchou doré et noir tout juste acheté, dont les couleurs lui rappellent un peu celles de sa maison. « Oh, merci beaucoup ! C’est adorable. » Elle est toujours reconnaissante quand on lui offre quelque chose, petit ou grand. Aussitôt, Hannah rassemble ses longs cheveux lâchés dans son dos pour les attacher en queue-de-cheval grâce au chouchou. Puis elle tourne la tête d’un côté et de l’autre pour lui montrer. « Alors ? Tu confirmes que tu as bon goût avec les couleurs ? » Sourire malicieux sur les lèvres, la pâtissière se faufile à l’extérieur de la boutique, tournant le visage vers le haut pour l’exposer brièvement à la caresse du soleil. Mais c’est difficile quand la rue grouille autant de monde et, dans cette foule, Hannah espère bien croiser un visage en particulier. « Euh… Oui. J’ai peur que ce soit un peu trop lourd pour les hiboux de la poste, mais bon ça peut bien attendre deux jours de plus. » Même si elle ne bafouille pas, la blonde évite de regarder le lion dans les yeux, comme si elle avait peur de devenir transparente parce qu’il pourrait lire quoi que ce soit dans ses prunelles claires. Elle juge donc plus prudent d’enchaîner sur autre chose. « Bon, tu viens ? Dernière chose avant que je te libère. » Sans attendre l’avis de l’irlandais, Hannah le prend à nouveau par le poignet pour l’entraîner quelques mètres plus loin. Elle le conduit tout droit dans la pâtisserie familiale, où elle salue joyeusement la jeune femme qui se tient derrière le comptoir. « Laya, ma belle-soeur… Seamus, un ami d’école. » Elle farfouille derrière les vitrines réfrigérées par la magie pour trouver le paquet qu’elle cherchait, avant de le tendre au brun. « Chose promise chose due… Les cookies. » En plus d’être contente d’avoir passé un moment en particulier avec lui, ça lui fait aussi toujours plaisir d’offrir quelque chose préparé de ses petites mains. « J’espère que tu aimeras, sinon tu peux les refiler à Ron dans le Poudlard Express, je t’apprends rien en disant qu’il refuse jamais un truc à manger celui-là » rit-elle, avant de jeter un oeil aux clients qui sont attablés. Forcément, quand il y a du monde dans la rue, il y a aussi plus de clients. « Je vais pas tarder à recommencer à travailler, mais ça m’a fait plaisir de passer un peu de temps avec toi. Et puis cette année, j’imagine que c’est un peu les dernières occasions qu’on a de profiter d’être tous ensemble. »