Un grognement quitte les lèvres de l’apprenti-auror alors que ses mains agrippent fermement les rails en acier du balcon. Ses pieds s’appuient sur le rebord de la fenêtre du rez-de-chaussée, lui offrant un appui supplémentaire. Il ne sait pas vraiment ce qu’il fait là, Milo. Du moins, si, il le sait, mais il n’est plus tout à fait sûr qu’il s’agit de la meilleure des idées. Il aurait pu transplaner, bien sûr, mais le balcon était trop petit et il avait trop bu pour faire preuve d’une telle précision. Surtout, il ne voulait pas prendre le risque de se retrouver par accident dans la chambre de Katie ou d’Angelina, ce qui serait assurément très compliqué à expliquer et justifier. Alors après avoir transplané dans l’arrière-cour de l’appartement de la lionne, l’anglais n’avait rien trouvé de mieux à faire que d’escalader, avec plus ou moins de difficultés au vu de la complexité de la tâche et de son état d’ébriété, la façade du bâtiment. A aucun moment, pourtant, le sorcier ne songe à faire demi-tour. Il ignore même comment réagira la brune face à cette visite qui n’a rien de prévu mais il est prêt à prendre tous les risques pour quelques instants supplémentaires avec elle. Forçant sur ses bras une nouvelle fois en même temps qu’il s’appuie sur ses pieds pour prendre de l’élan, il parvient à hisser le haut de son corps jusqu’aux rails qu’il enjambe enfin. Quand ses pieds touchent enfin le sol, Miles manque de trébucher et rattrape de justesse une plante qui faillit s’écraser, ce qui aurait clairement gâché le reste de cette soirée. Sans perdre davantage de temps, l’anglais frappe à la porte-fenêtre le séparant d’Alicia. « C’est moi, tu sais, le mec le plus canon sur Terre. » dit-il à voix basse pour ne pas réveiller ses colocataires. A peine quelques secondes plus tard, la porte s’ouvre pour révéler une Alicia visiblement confuse face à sa présence. Ce n’est pourtant pas ça que Milo remarque, trop concentré sur cette redécouverte de ses traits, comme s’il ne venait pas de passer la soirée et de la quitter moins de 30 minutes plus tôt. Il n’avait fait que constater à quel point elle était belle toute la soirée et là encore, il a le souffle coupé par l’harmonie de ses traits, par la chaleur de son regard et sa perfection toute entière alors qu’il était bien incapable de lui trouver le moindre défaut. « Je voulais pas transplaner dans une des autres chambres. » justifie-t-il tout de même, comme si c’était suffisant pour justifier sa présence sur son balcon au beau milieu de la nuit. Et parce qu’il est incapable de se retenir plus longtemps après avoir passé des heures à s’abstenir, il franchit l’espace les séparant. Une fois dans la chambre d’Alicia, il l’attire à lui en l’attrapant par la taille tandis qu’il glisse une main sur sa nuque et l’embrasse de cette passion qui l’a consumé toute la soirée – et plus encore, alors que ce même désir l’habite depuis qu’il l’a embrassé pour la première fois, depuis que ses lèvres ont affirmé leur emprise sur son être tout entier. Son souffle se confond avec le sien quand leurs langues se rencontrent et que ses doigts s’agrippent au tissu de cette robe qu’il avait rêvé de lui arraché dès lors que son regard s’était posé sur sa silhouette. C’était tout ce dont il avait besoin, Milo, pour se sentir revivre après ces semaines compliquées, sans que ce soit réellement suffisant. Il voulait plus, plus d’elle et de cette sensation d’ivresse qu’elle lui procurait. Pourtant, il finit par quitter ses lèvres, visage à quelques centimètres du sien tandis que leurs regards se croisent. « I wanted to do this all night long. » Murmure qui lui échappe tandis qu’il vient frôler ses lèvres à nouveau, avant de dévier contre sa mâchoire sur laquelle il dépose ses lèvres à plusieurs reprises. Il ne lui laisse pas le choix, Milo, et la fait reculer encore jusqu’à ce que son dos ne heurte le mur. « This and so much more.. » Paroles délivrées contre son oreille alors qu’il prend sur lui pour ne pas céder entièrement, lui laissant l’occasion par le répit offert de le repousser si elle ne partageait pas ses envies. Mais ça ne pouvait pas être le cas, pas vrai ? Il ne pouvait pas s’être trompé à ce point sur les regards qu’ils avaient échangé, sur l’électricité palpable entre eux et sur ce lien si particulier qui semblait s’approfondir un peu plus à chaque moment volé. Il ne pouvait pas être le seul à s’enliser un peu plus dans ces sentiments si particuliers qu’elle réveillait chez lui, le seul prêt à se laisser dévorer entièrement par ces flammes dont elle était l’unique maîtresse.

Elle s'asseoit sur son lit et ses mains se relèvent pour passer sur son visage avant de plonger dans sa longue crinière brune et il y a un léger sourire qui hante ses lèvres depuis de longues minutes maintenant. Parce que ce qu'elle avait prévu comme soirée agréable aux côtés de Vesper pour leur sortie s'était révélé plus encore enivrant qu'espéré, principalement dès lors qu'elles avaient toutes les deux été rejoint par un duo avec qui jamais elle n'aurait cru un jour -et finalement- aussi bien s'entendre. De danse, d'alcool et de jeux, les quatre jeunes adultes s'étaient laissés emporter dans un esprit festif de longues heures alors, échangeant rires et s'oubliant sous les baffles sonores du club dans lequel ils avaient passé la majeure partie du temps. Si évidemment certains moment imprévus s'étaient révélés – uniquement parce que les deux garçons étaient ingérables – d'autres plus subtiles avaient contribué à ce que ce sourire qui dessinait les lèvres d'Alicia depuis son retour chez elle au beau milieu de la nuit persiste, encore et encore. Par ces longs regards et la façon dont elle s'était sentie revivre, en pleine possession de mille ressentis subis à chaque fois qu'ils s'étaient tenus bien trop proches, Milo et elle. Mais ne devrait-elle pas secouer la tête et chasser le souvenir de ce qu'ils ont pu être, chasser de son cœur ces influences qu'elle n'avait jamais accepté et qu'en temps normal elle continuait de refuser ? Seulement Alicia continue de sourire et son sang allègrement teinté d'alcool lui permet de se situer dans cette zone floue de désinhibition qui lui convient parfaitement ce soir, car elle peut encore un peu continuer à profiter du souvenir de cette soirée et la façon dont ça l'a impacté, là, désormais allongée sur son lit. Elle ne bouge d'ailleurs plus alors qu'il est tard et que ses envies l'emportent dans ses pensées et jusqu'au bout des doigts jusqu'à l'instant où un bruit l'extirpe du calme relatif de sa chambre encore plongée dans le noir.

Seulement éclairée par les rayons des astres, elle remarque aussitôt une silhouette à la fenêtre de son balcon et ses yeux s'écarquillent légèrement tandis qu'elle saute de son lit pour ouvrir à l'intru pourtant si familier. Et c'était comme si elle l'avait invoqué, d'une certaine façon, tandis que son sourire continuait de décorer ses lèvres. Alicia ne tentait plus de l'effacer en sa présence, pas après cette soirée et toujours quelque part enivrée. La lionne ignora le titre qu'il s'offrit et ne réagit que d'un « Mais tu es FOU » peut-être un peu trop fort mais tellement amusé tandis que sa main vint s'agripper à sa veste en cuir qu'elle n'avait eu que l'envie de lui voler toute la soirée. Alicia espérait qu'il ne bascule pas, du haut de son sourire à lui, elle remarquait aisément qu'il semblait aussi léger qu'elle et son sourire s'agrandit, si faible et charmée sans réussir à s'en cacher. Et elle n'ose imaginer la réaction des filles si il avait transplanné dans leur chambres et d'ailleurs.. « par merlin, les filles ne doivent pas savoir que tu es là ! » s'exclama t'elle d'un rire malgré l'air voulu sérieux qui hanta son regard au moment de poser temporairement son doigt sur ses lèvres. Et parce qu'elle n'avait attendu que cela toute la soirée et qu'en ce temps précis c'était tout ce qu'elle désirait, Alicia se laissa si facilement emporter quelques pas en arrière dans sa chambre et d'un long baiser avec l'anglais, sourire contre ses lèvres et le cœur sur le point d'exploser sans qu'évidemment ça ne veuille dire quoique ce soit. Elle était satisfaite de partager à nouveau la douceur de ses lèvres et la passion qui s'élevait dès qu'ils se touchaient, car si cela faisait des semaines que la sorcière s'efforçait à oublier ce qu'ils avaient été, jamais elle n'en avait été capable. Imprimées éternellement toutes ces sensations laissées sur son épiderme au passage des doigts, des mains, des lèvres de celui qui aujourd'hui une nouvelle fois, enfin, réitérait l'expérience. Celle qu'elle aurait pu refuser mille fois et pourtant restait l'un de ses plus secrets désirs de ces dernières semaines. Elle l'embrasse Alicia, serrant ses phalanges au pull sous ses doigts qu'il revêtait, amplifiant le baiser sans objecter, incapable de le faire, déjà perdue et peinant à réaliser ce qui était en train de se passer. La lionne tente de reprendre pied pourtant lorsque leurs regards se croisent et que leurs souffles se mélangent, particulièrement attisée par l'intensité dont il fait preuve en la regardant de la sorte, un sourire en coin étira ses lèvres à son murmure. Seulement les lèvres de Milo vinrent frôler ses lèvres une nouvelle fois avant de s'imprimer sur sa mâchoire, lui provoquant des frissons. « et tu aurais dû le faire plus tôt. » expire Alicia qui se voit bloquée contre son propre mur, ses doigts s'accrochant avec plus d'intensité à ses vêtements avant que l'une de ses mains ne passe derrière sa nuque pour plonger ses doigts à l'orée de sa chevelure. Et son corps s'embrase de nouvelles flammes déjà crépitantes à ses dernières paroles tandis que son corps se tend d'un mouvement équivoque au moment de réprimer une vague de désir la traversant. Ils étaient en train de vriller, de s'oublier, eux et les mots trop hauts qu'ils ont pu avoir pour l'autre, eux et cette haine qui les avait tenu des années durant, la moindre rancœur qui a pu exister entre eux, le moindre regret, plus rien de tout cela n'existait. Et si une part d'elle rugissait toujours contre ce Bletchey de malheur, l'autre ne désirait plus que lui.

C'est un claquement de la porte-fenêtre laissée ouverte derrière son passage qui ramène Alicia à la réalité et son cœur rate un battement par la peur que ce soit l'une des filles qui les ait surpris. Sursautant tout contre lui, son regard s'attache à la fenêtre puis à nouveau à lui avant qu'un sourire taquin ne glisse sur ses lèvres. La lionne s'extirpa de son emprise sans la moindre difficulté et partit refermer sa fenêtre. « je te rappelle qu'on se déteste, Bletchey. » alors pourquoi scellait-elle le verrou en l'enfermant avec elle dans sa chambre ? Traversant la pièce pour venir récupérer sa baguette posée sur son bureau, Alicia entreprit de lancer un sort informulé afin de calfeutrer le moindre bruit pouvant réveiller ses colocataires. « t'es pas censé me dire tout ça, tu sais ? » à moitié assise sur son bureau désormais, elle avait pointé du doigt sa silhouette d'un air toujours amusé, presque moqueur. Ses longues jambes nues se croisèrent devant elle pendant qu'elle le laissait venir à elle. Milo était beau même dans cette pénombre, ombres et lumières valsant sur ces traits tant aimés dont le bout de son index vint caresser d'un geste rempli d'envie le contour saillant de sa mâchoire. ses lèvres brûlaient toujours par le passage des siennes, son corps lui, se réchauffait au moindre de ses regards. « on n'était déjà pas censés craquer la première fois.. » souffle t'elle cette fois-ci dans un ton plus bas mais emprunt d'un désir évident et dont elle ne réussissait plus à dissimuler tandis que son regard tomba à nouveau sur les lèvres de l'auror. Lèvres mordillées et son attention relevée pour s'ancrer dans son regard avec intensité, elle n'est pas tout à fait elle-même Alicia après cette soirée et pourtant, se sait parfaitement maîtresse de ses envies enfin assumées. « je suis supposée te détester, pas de vouloir t'embrasser avec ton foutu sourire arrogant. » c'est pourtant sa vérité tandis que son corps s'approche à nouveau de sien parce qu'elle ne sait plus se le refuser. « Kiss me again. » le défie la lionne d'une envie certaine enfin assumée. Ses mains s'emparent de son visage et laissent glisser ses doigts jusque dans ses cheveux au moment du nouvel impact de ses lèvres contre les siennes, de son corps et son cœur rejoignant le sien. « Ça ne veut rien – dire du tout. » qu'elle insiste entre deux baisers alors que son sourire égaie encore son visage au moment d'embrasser celui que son corps – et peut-être finalement plus encore son cœur – désirait.

Il savait bien qu’à tout moment, Alicia pouvait le renvoyer chez lui. Elle ne l’avait jamais invité à le rejoindre et, surtout, Miles était encore ivre, conséquence de cette soirée partagée avec Vesper et Marcus. Toutefois, il préfère prendre le risque de se faire rejeter plutôt que de rentrer chez lui avec des interrogations trop nombreuses en tête, après ces heures passées à échanger des regards et des gestes subtiles qui n’avaient fait que réveiller chez lui des désirs qui n’avaient jamais été véritablement éteints. C’est pourtant tout son être qui s’embrase quand elle ne le repousse pas mais l’attire plutôt contre elle, quand elle s’agrippe à lui en un geste qui manifeste à quel point ce qu’il éprouvait était réciproque. Il sourit contre ses lèvres, Milo, toujours un peu trop ravi dès lors qu’il réalise qu’il n’est plus le seul à être torturé par des envies qu’il avait si longtemps essayé d’étouffer sans jamais y parvenir. Le sort semble pourtant rompu quand la porte-fenêtre par laquelle il était passé claque, les ramenant tout deux vers une réalité qui était pourtant la leur même s’il la refusait. Parce qu’ils ne sont pas seuls dans cet appartement, qu’à chaque instant, Angelina ou Katerina pouvait débarquer dans sa chambre pour une raison quelconque. Et si l’anglais était doué pour se sortir des situations délicates, il peinait à trouver une excuse valable pour expliquer ce qu’il pouvait bien faire dans la chambre de sa partenaire au milieu de la nuit, visiblement éméché et donc, loin d’être en état de travailler un dossier avec elle – ce qui était la justification toute naturelle qu’il aurait pu trouver. Un grognement frustré lui échappe dès lors que la lionne se défait de son emprise et s’éloigne. Pendant quelques instants, il s’imagine que c’est tout ce qu’il aura, ce baiser qui n’avait fait qu’attirer son appétit – et c’était toujours mieux que rien, pas vrai ? Il pourrait sans contenter, sans doute, mais il n’en avait pas la moindre envie. Il se tourne vers elle en l’entendant, levant les yeux au ciel. « Et ? On peut se détester et coucher ensemble quand même. Je te montre, si tu veux. » Sourire arrogant aux lèvres qui s’étire dès lors qu’il réalise qu’Alicia ne comptait pas le chasser mais bien le garder avec elle, preuve en est de cette porte qu’elle verrouille et du sort qu’elle lance pour s’assurer qu’ils ne seront pas dérangés. « Hm ? » Il n’écoute qu’à moitié alors que son regard se pose sur ses jambes nues, détaillant chaque centimètre de peau offerte alors qu’il s’approche vers elle, attiré comme un aimant. Son regard se pose sur les traits de son visage, tellement harmonieux qu’il n’est pas étonné d’en rêver, Miles. Une fois à son niveau, ses mains se posent de chaque côté de ses jambes, sur le bureau, frôlant la peau sans jamais la toucher. Un frisson lui échappe en sentant son index venir caresser sa mâchoire doucement tandis que son regard accroche le sien. Il ne voit qu’elle, Milo. Il ne voit qu’elle et ça commence à poser problème quand les autres lui semblent ternes à côté d’elle, quand il est incapable de s’intéresser à la moindre sorcière qu’il peut croiser parce que c’est elle, encore et toujours elle, qui est dans un coin de sa tête. Elle et ses jambes à se damner, elle et ce sourire pour lequel il ferait la pire des idioties pourvu qu’il viendrait orner ses lippes, elle et la sensation de son corps contre le sien, plus délicieuse que tout. « Justement. On l’a déjà fait une fois, pourquoi on recommencerait pas ? » Un murmure, rien de plus. L’envie de l’embrasser est là, plus forte que jamais mais il s’abstient parce qu’il veut voir où tout ira, il veut voir si elle craquera pour une fois. Les mots qui suivent viennent affoler son palpitant plus que de raison alors qu’il l’a, la preuve qu’elle ne le déteste pas totalement, alors qu’elle avoue à sa façon les envies terribles dont elle souffre elle aussi.

Et il n’est plus question d’attendre quand elle réclame, Alicia. Milo n’est que trop ravi de lui offrir ce qu’elle désire, se ruant sur ses lèvres comme s’ils étaient la première source d’eau qu’il croisait après des semaines passées dans le désert. Une main s’agrippe à sa taille tandis que l’autre se pose sur sa joue et qu’à nouveau, leurs lèvres s’affrontent dans le combat le plus agréable qui soit. Il sourit contre ses lèvres aux mots de la brune, prêt à accepter tout et n’importe quoi pourvu qu’elle ne s’éloigne pas. « Oui, rien du tout, c’est rien que pour ce soir. » Mots lancés entre plusieurs baisers et il ne sait pas s’il y croit vraiment, Miles. Il ne veut pas que ce soit la dernière fois et pourtant, il est prêt à s’en contenter, déjà déterminé à profiter de chaque seconde comme si c’était la dernière. L’apprenti-auror a l’impression que son corps semble prêt à prendre feu alors il se défait avec hâte de sa veste en cuir qui tombe au sol, avant de reporter son attention complète sur la sorcière. L’embrassant avec envie à nouveau, ses mains viennent agripper ses cuisses pour la soulever et faire en sorte qu’elle vienne entourer ses jambes autour de son corps tandis qu’il avance jusqu’au bureau où il la laisse s’asseoir, prenant soin de rester contre elle. Ses lèvres quittent celle de la sorcière alors que son torse se soulève avec force sous l’effet de ce souffle qui lui manque à force de s’être laissé allé contre elle. Un sourire amusé quitte ses lèvres tandis qu’il se redresse légèrement, Milo, venant à nouveau capter son regard. « Qu’est-ce que je suis pas censé te dire, déjà ? » Il feint de réfléchir alors que ses mains retrouvent ses cuisses, relevant légèrement sa robe pour révéler un peu plus de sa peau. « Hm, je sais… Je suis pas censé te dire que je suis incapable de me concentrer quand on s'entraîne à cause de toi ? » Et comment pourrait-il s’intéresser à quoi que ce soit d’autre quand elle était là ? Une de ses mains remonte jusque son épaule, faisant glisser une bretelle de sa robe pour dévoiler son épaule nue. « Je suis pas censé te dire que je te trouve jolie, peu importe ce que tu fais ? » Miles baisse la tête pour déposer quelques baisers sur l’épaule dévoilée, remontant le long de son cou sur lequel il s’attarder quelques instants. Quand le futur auror se redresse et que son regard se plonge dans celui de la brune, son sourire arrogant disparaît, laissant place à une sincérité qu’elle a déjà aperçu. « Je sais que je suis pas censé te dire que j’ai eu envie de recommencer dès que t’es partie. » Ses mots ne sont qu’un souffle destiné à elle seule, encouragé par cet alcool qui le poussait à faire preuve d’encore plus de sincérité dans ses propos quand bien même il risquait de regretter de s’être dévoilé autant. A nouveau, ses mains viennent agripper les cuisses de la brune, les écartant alors qu’il s’agenouille face à elle. Le sorcier dépose un baiser à l’intérieur de sa cuisse avant de relever la tête vers Alicia – et par Salazar, il aurait juré qu’à chaque instant, elle devenait plus belle encore. « Dis-moi ce que tu veux. » Qu’elle avoue, qu’elle lui offre ces mots qui revêtaient une importance particulière pour Miles qui ne voulait que ça – qu’elle le veuille lui, lui en dépit de ses défauts et de ses erreurs, lui en dépit de tout ce qu’elle avait enduré par sa faute, qu’elle le veuille, lui et uniquement lui, pour quelques heures au moins.

Il y a la valse engagée par leurs corps mais aussi leurs cœurs et c'est sans doute cela qui influe autant importance à chaque geste, chaque regard et chaque sourire échangé. Sans même le comprendre réellement, ils entament ensemble une page supplémentaire à ce chapitre débuté il y a quelques mois déjà dont la suite de l'histoire avait mis du temps - celui qu'il leur fallait afin de doucement assumer ces envies inévitables depuis que les écluses de la reconnaissance de l'autre s'étaient ouvertes – à s'écrire et à s'acter, tout prenait place et faisait sens au moment où leurs lèvres se rejoignaient enfin et que leurs corps se liaient en s'enlaçant. Et ils auraient pu rester figés ainsi et prétendre au plus beau tableau traitant du romantisme et de la passion, de la colère oubliée pour laisser place à ce plus qui désormais les liait sans qu'ils n'osent vraiment le nommer. Elle devra pourtant un jour se faire à l'évidence Alicia, elle avait Miles dans la peau. Au point qu'il ne suffisait que de l'excuse de l'alcool pour enfin se laisser aller à ce qui la tiraillait à chaque rencontre – elle s'en était rendue compte quand la simple observation de l'auror mâchouillant son crayon en salle d'étude avait réussi à la faire totalement oublier ce qu'elle était en train de faire – à enfin assumer ces envies qui couraient le long de ses membres car fourmillaient sur sa peau en demande de nouveaux touchers qu'il lui offrirait. Et elle se sentait belle sous son regard Alicia, belle, importante et désirée, plus que quiconque n'ait pu la regarder un jour, il y avait quelque chose de différent lorsque leurs regards se rencontraient et ce, même lorsqu'ils se disputaient. Elle-même le décelait par sa propre façon de l'appréhender, car chaque jour au centre de formation lui permettait de l'observer sous un nouvel angle, d'approfondir sa connaissance de celui qu'elle avait détesté durant des années, par curiosité, besoin aussi de savoir pourquoi. Pourquoi lui, pourquoi eux, pourquoi ses fichus yeux bruns, pourquoi son cœur bat aussi fort quelques fois, pourquoi là ce soir elle craque à nouveau malgré ses multiples promesses faites à elle-même. « You wish.. » tente la brune même si son sourire arrogant réussit à faire relever une arabesque amusée sur ses lèvres, même si ses mains sont incapables de se poser ailleurs que sur lui à cet instant. Aimantée par lui tout entier et dont aucune force physique ne l'amenait à faire opposition grâce aux effets judicieux d'une soirée alcoolisée et remplie de tentations, elle l'attend bientôt près de son bureau et après avoir tenté de s'éloigner un minimum – en vain. Ses caramels balayant son visage fixé à ses jambes nues, elle se sent désirée et désirable, elle se sent forte, elle se sent femme et maîtresse d'une situation qui pourtant l'asservie tout autant tandis qu'elle meurt d'envie quand ses doigts la frôlent inlassablement sans la toucher. Seulement elle ne veut pas craquer la première Alicia, il faut que ce soit lui, à tout prix, comment aurait-elle la moindre excuse au lendemain sinon ? « Parce que la première fois était déjà une.. erreur, évidemment. » elle a du mal à retenir ses frissons à son murmure et au regard qu'il lui lance ne faisant qu'éveiller ses flammes et bientôt, au delà de ses lèvres s’énoncent son véritable désir sans qu'elle ne puisse le taire plus longtemps. Quand Miles fond sur ses lèvres, ses mains s'emparent enfin de ses bras musclés auxquels elle se raccroche, le combat se fait tout autre alors, plus fort dans sa cage thoracique et plus suave à ses lèvres. Alicia recherche l'essence de ce qu'ils ont déjà partagé et plus encore, le trouve dès les premiers instants tandis qu'un soupir commente sa promesse qui pourtant la chamboule car en vérité, ce n'est pas ce qu'elle désire. Juste une soirée, une nuit de plus à consommer puis à s'efforcer d'oublier. C'est ce dont elle devrait se contenter et vouloir plus que tout Alicia, déjà consciente que ces dérapages ne pouvaient pas entièrement lui apporter que du bon et pourtant, elle déteste l'idée que cela puisse être la dernière fois. Alors l'intensité qu'elle emploie à partir de cet instant se fait un peu plus forte, comme dans l'envie de l’enivrer lui d'elle, au point où comme elle, il soit incapable de l'oublier. Parce que c'était cela qui était en jeu, cette incapacité à se passer de lui désormais et la vérité établie sans se l'avouer que cela durerait et durerait encore, peut-être toute une vie. Il n'avait pas le droit de l'oublier et de passer à autre chose, pas tant qu'elle ne serait pas entièrement rassasiée et comblée. D'un égoïsme particulier, Alicia se découvrait des pensées possessives à son égard qu'elle n'avait qu'effleuré ces derniers temps, plus précises, incisives pour celle qui tentait de se persuader d'un manque de sens à ce qu'ils étaient qui n'était pourtant que mensonger. Ses jambes entourant ses hanches, Alicia glisse ses mains jusque dans ses cheveux et à son épaule, profitant de sa carrure musclée et sécurisante pour s'oublier contre ses lèvres qu'elle faisait siennes sans s'en empêcher. Désormais assise contre son bureau, une inspiration plus appuyée lui soulève la poitrine au moment où son regard la sonde et que ses mots s'envolent en même temps que son cœur. (suite en hide)

Une erreur. Cette première nuit était une erreur, de celle qu’on doit regretter dès le lendemain. Parce qu’ils n’auraient jamais du céder, eux qui étaient ennemis depuis des années désormais. Ils n’auraient jamais du se laisser aller comme ça avait été le cas ce soir-là. Mais les excuses à utiliser étaient nombreuses – Alicia venait de passer une soirée compliquée et s’évader quelques heures avaient été nécessaires pour elle, pour lui. Pourtant, il n’arrive pas à qualifier d’erreur les baisers échangés qui étaient si naturels qu’on aurait pu penser que leurs lèvres étaient faites pour se rencontrer. Il n’arrive pas à qualifier d’erreur ces moments qui avaient étreint son cœur d’une tendresse toute particulière en même temps que celui-ci s’était retrouvé victime d’une passion dévastatrice. Non, rien de cette nuit ne pouvait être qualifié d’erreur, l’anglais en était convaincu. Comment pouvait-il croire en une telle hérésie alors même qu’il ne l’avait jamais véritablement haï ? Comment pouvait-il prétendre que tout n’était qu’un accident quand elle fut la première pour qui son cœur s’emballa, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent ? Alicia qui représentait alors à ses yeux cette sorcière inaccessible – parce qu’elle était tout quand il n’était rien, parce qu’il ne pouvait pas être assez bien pour quelqu’un comme elle. Au fond, c’était cette seule et unique pensée qui l’avait poussé à mal agir avec elle, à la provoquer encore et encore, à s’acharner pour obtenir des bribes de haine quand il aurait préféré des miettes de son affection.  Alors si Alicia préfère qualifier cette nuit d’erreur, qu’importe. Pour lui, cette nuit avait été tout ce qu’il avait toujours désiré sans l’admettre pleinement, et retrouver à nouveau ses lèvres était une chance qu’il ne pensait pas avoir. Il y a pourtant quelque chose dans les regards qu’ils échangent, une intensité telle qu’il n’en a jamais connu et qui le transporte dans un monde où tout serait possible, dans un monde où Alicia Spinnet pouvait le vouloir pour plus que quelques heures. Il s’y accroche, à cet échange, à ces regards, à ces lèvres qui épousent si facilement les siennes et à ces mains qui s’agrippent avec force à ses bras. Non, rien de tout cela ne pouvait être une erreur quand il aurait pu jurer sur Merlin que jamais il n’avait éprouvé pareille passion, pareille affection. Il n’est pas le seul en proie à toutes ces émotions, la brune était autant tiraillée que lui, il n’en doutait plus.

Il fait un pas en arrière et Alicia le rejoint, le repoussant jusqu’à ce que ses jambes ne heurtent le lit et qu’il ne s’allonge sous l’impulsion de la brune. Le sorcier ne résiste pas un instant, bien trop heureux de continuer à profiter de sa compagnie. Il laisse la lionne s’installer contre lui, glissant automatiquement ses bras autour d’elle pour la serrer contre lui. Il réalise à quel point il aime ça, Milo, sentir sa peau contre la sienne, lui offrant des sensations divines qui ne l’aident pas à redescendre du nuage sur lequel il se trouve. Leurs lèvres se retrouvent dans d’énièmes baisers dont il se régale, main se glissant dans ses mèches pour les caresser tendrement. Chaque parcelle de son corps semble se faire au sien avec une aisance déconcertante, réclamant même sa proximité avec force. Sa main descend finalement sur son dos tandis que l’autre remonte jusque sa joue, pouce la caressant doucement. Il ne sait pas combien de temps il reste ainsi, Milo, à profiter de ses lèvres mais il sait que ce n’est pas assez, que ça ne le sera jamais car il ne pourra pas s’en rassasier totalement. Il ne veut que prendre, prendre, prendre pour nourrir cet amour passionné qu’elle avait réveillé chez lui. Il finit toutefois par la faire basculer sur le côté jusqu’à ce qu’Alicia ne soit allongée sur le dos et que lui ne se redresse un peu à l’aide de son coude. Ses cheveux étalés autour de son visage tel un halo lui donne un côté angélique et lui ne peut que l’admirer alors qu’une main vient dégager les mèches de son visage. Ses doigts viennent explorer son visage tendrement, caressant sa joue et descendant le long de son cou. « T’es magnifique. » Il ne prête pas véritablement attention aux mots qui le quittent, baignant encore dans cet aura d’amour qu’il éprouve et qui ne fait que s’accroître quand il la regarde ainsi. Sa main descend sur sa clavicule, doigts se faisant explorateurs de sa peau et descendant encore et encore, dessinant des sillages imaginaires sur sa poitrine, ses côtes puis son ventre. Son regard se pose sur la marque violacée qui orne sa clavicule et Miles se penche, yeux capturant ceux de la brune tandis qu’il dépose un tendre baiser sur la trace laissée, comme pour s’excuser – alors qu’il n’est en rien désolé. « Je compte pas attendre aussi longtemps pour recommencer, tu sais. » avertissement lancé avec un sourire alors qu’il se redresse tandis que leurs jambes s’emmêlent, besoin presque viscéral de sentir sa peau contre la sienne encore et encore. Il ne pouvait plus attendre si longtemps loin d’elle, Milo. Comment aurait-il pu alors que c’est son âme qui crie après la sienne, que c’est son corps qui le réclame et son palpitant qui s’affole à l’idée de la retrouver ? A nouveau, il retrouve ses lèvres pour un nouveau baiser, incapable de s’en séparer bien longtemps. Ses doigts viennent s’emmêler à ceux de la lionne alors qu’il porte sa main à ses lèvres pour déposer un baiser sur le dos de celle-ci. Un soupir d’aise lui échappe alors qu’il se sent bien, Milo, mieux que jamais même. « Je me sens vraiment bien, là. » Franchise encouragée par l’alcool consommé toute la soirée durant, il sait pourtant que le liquide n’avait rien avoir avec ce qu’il éprouvait. Cet amour était bien là – et sans doute qu’il l’était depuis des années déjà. L’alcool, toutefois, lui offre l’opportunité de se libérer, de délivrer les pensées qui le hantaient. Et soudain, un soupçon de doute, la crainte que cette intimité dans laquelle ils avaient plongé tous les deux ne s’estompent et s’effacent totalement quand l’alcool et l’euphorie post-coït ne disparaissent. « Can I stay tonight ? » Demande murmurée du bout des lèvres alors que ses yeux s’ancrent aux siens, que ses doigts caressent ses joues. Can I stay forever ?

Elle s'oublie tout contre ses lèvres, elle et ses exigences quotidiennes à s'éloigner de la tempête Bletchey, elle s'oublie dans ce qui lui semble être l’œil de l'ouragan dans lequel elle avait volontairement avancé afin de le rejoindre. Se trouvant à mi-chemin l'un de l'autre, son corps entier restait transcendé par ce qu'ils venaient de vivre, ce qu'ils vivaient toujours. Et les deux mains entourant son visage avant que l'une ne glisse jusqu'à son cœur, à nouveau, Alicia l'embrasse à n'en plus finir. Parce qu'elle ne veut pas mettre de terme à ce qu'ils vivaient en cet instant de peur que ce soit à nouveau, la dernière fois. Elle aimait être dans ses bras, elle aimait pouvoir l'aimer librement sans que son esprit ne la rappelle à l'ordre. Désinhibé pour la bonne cause, c'était ce pourquoi elle profitait encore de la chaleur de sa peau contre la sienne, de son attention unique qui la faisait se ressentir toute autre. Elle réalisait Alicia que Bletchey n'était plus, ou du moins, cette image qu'elle avait de lui depuis des années n'était plus la même en elle. Erronée, rectifiée, elle découvrait un autre homme, sûrement sa plus réelle version et donc, la meilleure. Appréhensions et idées ancrées à son sujet toutes progressivement effacées au nom d'une passion qui allait au delà de l'éphémère. Elle n'avait pas réussi à l'oublier au fil des mois la lionne, quand bien même avait-elle essayé de le faire en s'occupant l'esprit par diverses activités et son travail acharné, il y avait cet appel toujours aussi fort pour son regard, son toucher, juste quelques mots parfois. Et si cela lui faisait peur le jour, cette nuit tout était libre de s'accomplir. De cet épanouissement d'un cœur en fleur dont les pétales font révérence à une affection particulière, amour naissant, jusqu'à ce sourire sincère qui imprimait ses lèvres en l'embrassant. Sans la passion qui courait encore le long de leurs corps dont chaque sensation la rendait vulnérable par ce qui l'avait agité précédemment, Alicia aurait pu en rire, non pas par moquerie envers elle-même mais bien d'allégresse, de ce bien être qu'il lui offrait. Et qui aurait cru qu'un jour cela soit le cas, entre ceux qui avaient vécu bon nombre de temps dans le registre d'une relation ennemie la majorité des années qu'ils s'étaient connus. Renversée, intérieurement et par son cœur, mais aussi lorsqu'il la bascule sur le côté afin de l'allonger sur le dos et déjà, elle a froid Alicia sans le contact de sa peau contre la sienne. Son regard ne se détache pas un instant de lui, pour ne pas risquer que tout se coupe à tout instant, elle s'autorise tout Alicia, plus qu'elle ne se le permettait de jour. Et il y a ses doigts qui caressent sa joue d'une tendresse qui lui était toujours aussi nouvelle et surprenante à chaque fois qu'il réitérait ce geste, elle se rendait compte Alicia qu'elle n'avait jamais été touchée comme cela jusqu'à lui et que plus il le ferait, plus elle en ressentirait le besoin à nouveau. Et il y a la diffusion d'une chaleur particulière en elle aux mots de l'auror, qui vient saupoudrer le haut de ses joues d'une teinte pêche dont elle ne se soucie pas vraiment de la découverte, fébrile mais sous le joug de ce qui s'opérait entre eux. Elle ne réalise pas l'intensité de leurs échanges, ou du moins combien cela la frappera en plein cœur au lendemain. Alicia frissonne, par ce compliment qu'elle accepte sans compromis ou tentative de dissuasion, il la trouvait belle et quelque chose en elle se déclenchait à cette simple idée, à cet aveu sincère depuis les lèvres de celui qu'elle était censée détester. Elle aussi, a envie de dire quelque chose, d'exprimer combien et comment, pourquoi son cœur bat aussi vite quand il la regarde comme il le fait, quand ses doigts dansant sur son épiderme éveillaient les plus intimes et chaudes sensations. Incapable de dire quoi que ce soit pourtant, Alicia l'observe lui, le contemple comme dans un songe qui pourrait se terminer d'un instant à l'autre mais dont l'éternité serait acceptée. Encore et toujours, eux deux ainsi. Un baiser sur sa clavicule et elle se souvient alors la lionne, de la marque laissée par l'auror qui l'avait fait d'autant plus sienne. Ses doigts remontent au niveau de la chaleur laissée par son baiser, la caresse avant d'en faire de même avec celle qu'elle lui avait laissé elle tandis que ses yeux rencontrent les siens. Et si une part d'elle s'éveille en lui commandant de répondre avec sagesse à l'avertissement du serpent, Alicia n'a plus les mêmes retenues que durant le jour et dans un souffle, lui atteste « j'ai déjà hâte de savoir qui craquera en premier. » d'un sourire un brin fier et taquin, elle n'était pas prête à imaginer que ce soit la dernière fois que sa main pourrait glisser le long de sa peau, ressentir son cœur sous ses doigts. C'était l'une de ses sensations préférées, fermer les yeux et se concentrer sur le battement du palpitant pour lequel le sien battait de plus en plus fort et sincèrement, s'assurer une vérité dans le monde du réel, que tout cela n'était pas qu'un songe de plus. Emportée dans un nouveau baiser et sa poitrine se soulève d'une inspiration apaisée en ressentant ses lèvres se presser contre sa main. Elle acquiesce, parce qu'elle aussi se sentait incroyablement à sa place. « J'ai envie que ça ne s'arrête jamais. » souffle t'elle avant de rougir violemment, son regard fuyant jusqu'à ses mains car même sous l'effet de l'alcool et des endorphines, elle reconnaissait qu'elle dépassait ses propres barrières Alicia. Mais ne le faisaient-ils pas tous les eux ? Ses doigts se serrant aux siens, son corps se rapproche pour plus de proximité, ses lèvres s'imprimant contre son épaule musclée face à elle tandis qu'un soupir d'aise s'exprimait. A sa demande tout près de ses lèvres alors, un sourire qui étire les siennes. « Of course. » car il n'y avait aucune autre solution possible après tout. Même en se redressant afin de glisser sous ses draps, elle ne quitte pas un instant le contact physique entre eux en lui tenant sa main. Profitant de la chaleur des couvertures passées au dessus de leurs corps et de sa peau tout contre la sienne, la lionne découvre combien elle aime cette intimité nouvelle. « I don't hate you, you know.. not anymore. » s'élève de ses lippes tel un secret enfin avoué tandis qu'elle est lovée contre lui, sa joue contre son torse à profiter du confort de ses bras et sa sérénité à écouter son cœur battre. « you're still a pain in the ass tho.. but, you're my pain in the ass. » et peut-être que le ton plus léger et ce sourire taquin qu'elle lui offrait en relevant son regard à son adresse pour observer sa réaction dissimulerait ce qui s'établissait comme plus clair encore dans son cœur, ce qui lui ferait peur au lendemain, ce qui ce soir l'apaisait plus que tout. Elle ne le détestait plus, de ce sentiment destructeur était né un autre bien plus puissant encore prenant de plus en plus d'ampleur, de place dans son cœur. Car c'était lui qu'il avait choisi, lui et pas un autre.

Ces instants avaient le goût du bonheur, celui qu’il ne s’autorisait pourtant pas habituellement mais qu’il éprouvait bel et bien en compagnie d’Alicia. Il se découvre apaisé en sa compagnie, heureux et un peu trop amoureux, plus qu’il ne peut véritablement l’admettre en tout cas. Pourtant, à cet instant là, rien ne lui fait peur. Il n’est pas effrayé par l’ampleur de ses sentiments ou par cette affection qui lui est entièrement dévouée. Rien ne compte si ce n’est cet instant volé au temps, loin de leurs traces quotidiens et du tumulte que prend souvent leur relation. Les mots violents parfois échangés n’étaient plus, leur rivalité non plus. Ils n’étaient plus que Miles et Alicia, unis dans une intimité si particulière que le serpent était convaincu que jamais il ne pourrait s’en remettre totalement et l’oublier si elle venait à ne plus vouloir de lui. Il n’est pourtant pas question d’un tel rejet alors même que sa partenaire ne fait que confirmer ce qu’il venait d’affirmer. Et si une part de lui reste surprise, il a conscience qu’ils vont plus loin, ce soir, que l’alcool les pousse à une honnêteté déconcertante pour les deux ennemis habitués à une certaine forme de réserver l’un envers l’autre. « Peut-être que ça arrivera plus tôt que ce que tu penses. Peut-être que je ne suis pas encore tout à fait rassasié de toi, ce soir. » Sourire taquin aux lèvres, il énumère pourtant une vérité qui se veut simple et immuable – il ne pourra jamais avoir assez d’elle, peu importe le temps qu’il passait à l’aimer quand leurs corps s’unissaient. Lèvres retrouvées et confessions murmurées contre celles-ci, il ne peut que sourire aux mots de la lionne, ceux qu’il n’aurait jamais cru entendre venant d’elle. Pourtant, c’était bien le chemin que prenait leur relation, évolution fluctuante dans leurs rapports quotidiens mais qui se voulait linéaire dès lors qu’ils abaissaient leurs barrières et se perdaient l’un contre l’autre. Pouce caressant le dos de sa main, il se perd dans des rêveries impossibles mais qui font chavirer un peu plus. « Hm, ça peut se faire tu sais. On peut partir sur une île déserte, loin des responsabilités et autres trucs chiants… On pourra vivre d’alcool et de bonbons à la cerise, et on pourra passer nos journées à coucher ensemble jusqu’à l’épuisement. » Programme idyllique qui, il le savait, ne leur conviendrait pas réellement. Ils avaient besoin de bouger, d’occuper leurs journées mais sur le moment, cette idylle loin de tout était bien trop tentante pour le serpent. Doute qui vient s’installer en lui quelques instants, assez longtemps pour qu’il en vienne à demander à Alicia s’il pouvait rester et il ne peut qu’être soulagé, Milo, quand elle accepte sans hésiter une seconde. Blotti contre elle, sous les draps, il a l’impression que son cœur est en proie à un doux paradoxe, apaisé alors même qu’il continuait une course infernale sous l’effet de cet amour qui le faisait vibrer un peu plus. Et là, à l’abri dans cette bulle dans laquelle plus rien ne comptait si ce n’est eux, l’aveu d’une haine dissipée coulant des lèvres de la lionne et venant étreindre son cœur d’une douce chaleur. Bras entourés autour de la brune, ses doigts auparavant lancés dans une tendre danse sur sa peau se figent sous la surprise. Elle vient chasser les doutes qu’il pouvait encore avoir, alors convaincu qu’elle le détestait encore en dépit de ces quelques pauses qui régnaient au sein de cette discorde éternelle entre eux. Alicia relève la tête vers lui, dernière remarque qui arrache un sourire sincère au serpent et il ne tient plus, encore une fois. Sa main glisse sur sa nuque avant de l’attirer à lui pour l’embrasser à nouveau, volonté de partager cette passion qui le tourmente et cet élan d’amour qui l’envahit à cette confession lâchée. Ses doigts se perdent dans ses mèches brunes alors qu’il ne quitte plus les lèvres de sa lionne et que son autre main, elle, l’enlace contre lui. « I do have a gorgeous ass. » sourire contre ses lèvres alors qu’il lui vole un nouveau baiser, avant de s’allonger correctement à nouveau. Regard rivé sur le plafond alors que ses doigts caressent toujours son épiderme, son sourire refuse de s’estomper et pour une fois, il s’autorise à baisser la garde véritablement et à s’autoriser ce bonheur pour quelques instants encore. « I do owe you an apology though. » S’ils devaient être sincères ce soir là, autant l’être réellement. « I’m sorry for being an ass sometimes. Well.. most of the times, really. » Milo avait au moins la décence de le reconnaître. Au fond, il savait bien qu’il avait tendance à la chercher plus que de raison, parce qu’il aimait quand son attention lui était toute dévouée même si c’était pour les mauvaises raisons – et par Merlin, ce qu’elle était belle quand elle s’énervait. « But I do like being your pain in the ass. » Et ça faisait là toute la différence. Les autres ne comptaient pas, mais elle, oui, et savoir qu’il tenait une place particulière dans sa vie lui importait. « Tu t’imaginais, toi, qu’on finirait comme ça ? J’avoue que je pourrais payer cher pour avoir un retourneur de temps et annoncer ça à là Alicia de l’époque, juste pour voir sa tête. » Léger sourire en coin des lèvres, il ne parle pas de lui, Miles. C’était inutile, alors qu’il avait toujours rêvé d’un moment comme celui-ci – parce qu’Alicia Spinnet était la femme de ses rêves depuis des années déjà, sans même le savoir.

Plus encore que tous les rires qui ont pu ravir son cœur ce soir, ce sont bien les mots que Miles lui adresse en ce moment précis qui réussissent à remplir Alicia d'un profond sentiment agréable. Par cette promesse tacite de se retrouver plus tôt qu'imaginé, cette aveu au bord des lèvres encore brûlantes de leur désir commun qui établit qu'il n'était pas encore rassasié d'elle et elle ne peut s'empêcher de sourire à son tour Alicia, emportée par ces élans d'affection qui lui font tant bien. Non pas seulement parce que cela faisait longtemps qu'elle n'en avait pas ressenti, mais aussi parce qu'il s'agissait bien de la première fois que cela semblait l'être aussi fort. D'une réalité qui lui échappe par son sang encore teinté d'alcool et son esprit désinhibé, elle se trouve sans doute des excuses pour toutes ces vérités avouées et il s'agit de la meilleure parade possible à son cœur qui s'exprime, en même temps que celui de Milo. La vérité était qu'Alicia se sentait aussi bien, libre, belle, aimée, parce qu'elle était dans ses bras à lui et pas un autre. Parce que c'était auprès de lui qu'elle désirait être et qu'en cet instant, elle se sentait plus que comblée la lionne. Le cœur débordant d'une affection plutôt assumée pour celui que de jour, elle s'évertuait à maintenir à distance sans jamais réussir à le faire réellement, elle détestait d'avance le moment où ils auront à se séparer et chérissait alors chaque instant. L'observant sous un nouveau jour ou du moins sans les œillères que sa raison tente de lui imposer le jour, leurs lèvres se rejoignent sans qu'elle ne s'en lasse et elle sait à cet instant qu'il s'agirait sans doute d'un besoin qu'elle posséderait toute une vie entière désormais. Mystère incroyable qu'était la façon dont le Bletchey avait réussi à devenir aussi important pour elle, non pas seulement physiquement mais aussi mentalement et par l'intime, elle a besoin qu'il la touche, besoin de le sentir tout contre elle à cet instant, d'avoir la liberté de l'embrasser, de tout simplement fermer les yeux et ressentir par la panoplie de ses sens, son parfum, sa peau chaude, son cœur qui bat, sa voix qui l'emporte. Et pour ce cocon si précieux, la Alicia de ce temps présent ferait tout. « Ca ne paraît étonnement pas une si mauvaise idée que ça.. » le ton est plutôt léger, il faut dire qu'elle s'imagine si facilement sur cette île déserte avec lui à cet instant. Encore quelque chose qui lui serait sans doute impossible ou incroyablement refoulé en temps normal mais qui en cet instant prenait amplement sens. Comme le fait qu'il reste auprès d'elle cette nuit, son corps se raffermissant tout contre le sien afin d'attester son avis. Poussée par la douceur et légèreté débordant pourtant d'émotions du moment, Alicia s'épanche alors en révélation et elle ressent que l'auror l'écoute attentivement. Ses doigts s'immobilisent en même temps que son souffle à elle ne se coupe, venait-elle de dépasser les limites de ce moment ? Avait-elle fauté ? Seulement la lionne décide d'aller jusqu'au bout et se voit récompensée par le plus passionné des baisers lorsque la main de l'auror glisse derrière sa nuque afin de l'embrasser. Une vague de chaleur commençant à devenir reconnaissable dans sa nature l'emplit au même moment, il n'y avait que lui qui était capable de cela. Enlacée tout contre lui, son sourire se transforme en expression ravie par le plaisir qu'elle obtient de se sentir aussi bien contenue. Peut-être devrait-elle réitérer ce genre de propos plus souvent, c'était sa façon à elle de jouir de nouvelles endorphines. Plus encore, Alicia ne s'était absolument pas attendue au cadeau que son collègue et plus vieux – et sexy – nemesis lui offrirait à ce moment précis. Des excuses, c'était ce qui dépassait ces lèvres sur lesquelles Alicia cilla d'un air mi-choqué mi-amusé jusqu'à la fin de sa révélation. Ses doigts glissèrent jusqu'à son menton afin d'attirer son visage jusqu'au sien et elle pressa ses lèvres tout contre les siennes en guise de réponse, par son sourire qui ne lui quittait plus les joues jusqu'à les éprouver, son regard pétillant. Elle n'en revenait pas qu'il assume à ce point mais également d'être tout aussi d'accord avec lui. Par ce pronom si bien choisi et qui les reliait un peu plus encore, cette drôle de sensation dans le ventre qui lui rappelait combien elle adorait cette sensation d'appartenance partagée. « My pain in the ass.. » qu'elle répéta une dernière fois tout en se séparant de ses lèvres, le sourire toujours tissé tout en l'écoutant poursuivre. « Mh elle aurait sans doute hurlé.. » à cette idée, un léger rire s'entend avant qu'elle ne demande en toute innocence. « Et le Miles plus jeune, il en aurait dit quoi ? » cette fois, un air malicieux habitait son regard tandis qu'un soupir dévalait ses lèvres en reposant sa joue contre son torse. Alicia sentait d'avance que cette nuit serait des plus agréables, tiraillée entre l'envie de céder à son sommeil mais également de rester éveillée avec lui, elle voulait que le temps s'étire à tout jamais pour ne jamais faire face au lendemain.

Lorsque les premiers rayons du soleil caressent son visage, Alicia ne réalise pas tout immédiatement. Il y a un corps chaud tout contre le sien et cela n'est pas arrivé depuis longtemps. Un bras entourant le corps de la personne à ses côtés, ses sourcils se froncent tandis que peu à peu, ses sens lui permettent de mesurer sa réalité. Alors elle se souvient, par des impressions principalement et non pas l’entièreté de tout ce qu'ils ont pu se dire, mais elle se souvient de son sourire, de son parfum, du miroir, de certaines phrases. Et son cœur s'emballe tandis qu'elle n'ose pas encore ouvrir les yeux. Parce qu'une part d'elle se sent incroyablement apaisée tout contre Miles à cet instant et qu'elle n'a pas envie de tout couper, Alicia craint également qu'en se réveillant entièrement la magie ne se rompt. Que ce soit par sa faute à lui ou la sienne, elle les savait entièrement capables d'y mettre un terme à tout moment.. seulement elle n'était pas encore certaine de le vouloir. Dans le salon alors, des bruits s'entendent par la préparation d'un petit-déjeuner par une Angelina chantant à tue-tête et cela suffit à Alicia pour finalement ouvrir les yeux. Elle a l'impression que son cœur au même titre que sa tête sont entremêlés dans des milliers de fils ne faisant pas le moindre sens, sans réussir à se souvenir de la totalité de la soirée. C'est en ressentant son corps automatiquement se réchauffer à la réalisation multiple du sien tout contre et entièrement nu qu'elle se dit qu'ils sont allés trop loin, encore une fois, la nuit dernière.

« Il serait horrifié, évidemment. Fraterniser avec une lionne… Quelle horreur. » Le sourire qui étire ses lèvres révèle tout de ce mensonge peu crédible – le Miles plus jeune n’aurait pas cru un instant qu’il était possible qu’il se perde dans les draps d’Alicia alors même qu’à l’époque, il n’existait entre eux qu’une haine qu’il s’amusait à attiser. Probablement même qu’il n’en aurait pas mené large, alors qu’il avait à l’époque très peu d’expérience avec les sorcières. Il ne s’attarde toutefois pas sur le passé, bien trop heureux de profiter de cet instant unique qu’il partageait avec la lionne. Rien d’autre ne comptait, pas même ce lendemain particulier qui se profilait alors que le serpent ignorait tout de la conduite qu’il devrait adopter quand le soleil fera à nouveau son apparition, quand l’alcool ne sera plus là pour excuser ses élans d’affection et les aveux qui avaient osé franchir ses lèvres de temps à autre. Soupirant d’aise, le sorcier ne met pas longtemps avant de s’endormir avec Alicia contre lui. Et le sommeil qui s’empare de lui n’a rien d’agité ou de troublé, comme ça avait parfois pu être le cas depuis cette mission les ayant tous les deux un peu trop secoué. Il est comme apaisé par cette soirée qui eut une fin à laquelle il ne s’était pas attendu. Pourtant, tout se termine forcément et le serpent finit par ouvrir doucement les yeux, grognant un peu face au soleil qui l’agressait un peu trop fort à son goût. Son agacement s’efface bien vite quand il pose les yeux sur la silhouette d’Alicia, encore blottie contre lui. Et même si Miles ne se souvient pas de chaque détail de cette soirée, les quelques bribes qui lui viennent alors suffisent à lui arracher un sourire sincère. L’esprit encore trop embrumé pour vraiment réaliser les conséquences des mots qu’il avait pu murmurer contre son oreille, il se contente d’apprécier cette vision qu’il n’aurait pas cru pouvoir découvrir au réveil un jour et qui, pourtant, est plus que réelle. Sa tête s’abat à nouveau sur l’oreiller alors qu’il ne lâche pas le corps de la brune, regard rivé sur le plafond tandis qu’il réalise un peu trop facilement à quel point ce serait aisé que de s’habituer à de tels moments. La sensation de son corps chaud contre le sien, ce cœur comblé par les étreintes les ayant lié et par les aveux de sa partenaire, la sensation de se sentir véritablement apprécié par elle et l’impression d’être tellement plus important – ce qu’il n’avait jamais éprouvé avec qui que ce soit d’autre. On était loin des sensations éphémères apportées par les aventures qu’il avait habituellement, loin des brèves impressions de se sentir bien – c’était bien plus puissant, émotions qui l’envahissaient totalement en emportant le reste sur son passage, ne lui laissant que le besoin d’elle, de plus, encore et encore. Quand Alicia s’agite et qu’une remarque franchit ses lèvres, il ne peut que rire et la faire basculer en prenant place au-dessus d’elle, sourire amusé répondant à ce rire qui est la mélodie la plus agréable qu’il ait pu entendre au réveil. « Bien sûr, qu’on est réveillé. » Comment pouvait-il en être autrement alors qu’elle était là, contre lui, totalement nue ? Il sait qu’il devrait partir, ne pas faire durer le moment, mais une part de lui souhaite profiter des dernières minutes dont ils disposaient avant de retrouver leur quotidien, avant de devoir affronter réellement les limites qu’ils avaient dépassé cette nuit. Et comme si la réalité cherchait à les rappeler à elle, on frappe à la porte en même temps qu’un « Ali, t’es réveillée ? » leur parvient. Cette fois, son corps se fige et c’est comme s’il était enfin pleinement réveillé. Il prend conscience de tout ce qu’il avait choisi d’ignorer jusqu’à présent, des risques que représentaient sa présence dans la chambre d’Alicia, de cette proximité qu’il ne pouvait plus excuser par l’alcool, des aveux faits la veille et qu’il fallait prétendre avoir oublié pour éviter de devoir les assumer réellement. « Il faut que j’y aille. » lance-t-il en quittant son corps un peu plus rapidement que ce qu’il aurait désiré. Il aurait aimé, au fond, pouvoir profiter un peu plus d’elle mais il ne le pouvait pas car ce n’était pas ainsi que leur relation devait être, pas vrai ? S’extirpant des draps et du lit, le sorcier récupère ses affaires et se rhabille en tentant de faire le moins de bruit possible afin d’éviter toute suspicion de la part des colocataires d’Alicia. Quand il pense avoir tout récupéré, son regard se pose une dernière fois sur la brune, cœur tambourinant à cause des souvenirs qui reviennent peu à peu le frapper, plus déstabilisé que ce qu’il s’était imaginé. « On se voit lundi..» Léger sourire lancé malgré tout, parce qu’il ne tient pas à ce qu’elle s’imagine qu’il fuyait – ce qui était pourtant un peu le cas -. Ce n’était pas à cause d’elle qui partait mais à cause de lui, à cause de ce qu’il n’assumait plus réellement et conséquences que ni elle, ni lui, n’étaient prêts à véritablement affronter. Alors Miles transplane et retrouve son appartement, qui lui semble bien vide et froid sans la proximité d’Alicia pour réchauffer son être. Pensées qui se tournent vers elle et qui le poussent à se réfugier sous sa douche, comme si cela suffirait à effacer les souvenirs de sa peau contre la sienne, et de son cœur répondant au sien.

C'est son rire qui amène le sien à naître spontanément sur ses lèvres, mais son sourire et ses yeux rieurs qui éveillent son âme en ce matin de lendemain de soirée où tout n'est en rien comme à l'habitude. Il fallait dire qu'Alicia n'avait pas prévu de passer autant de temps – sympathique – avec son collègue et son meilleur ami, parties pour vivre une soirée de détente et hors du temps avec Vesper, l'invitation de Miles dans sa chambre un peu plus tard dans la nuit s'était faite presque trop naturellement aux yeux de celle qui en ces instants naviguait entre l'envie de s'éveiller avec les mêmes sensations de la veille mais également d'analyser les souvenirs qu'elle en possédait. Ses mains s'attachent alors à ses biceps au moment où Miles vient se positionner au dessus d'elle, par jeu et pure spontanéité du moment, quelques bribes encore rien qu'à eux qui les emmenaient dans ce cocon qu'elle avait tant apprécié la veille. Et son corps réchauffe le sien, sans en avoir besoin après cette nuit passée sous les draps qui les recouvraient encore, mais de sentiments éprouvés et d'un contact humain, avec lui, qui lui plaisait peut-être un peu trop. Ses doigts alors se promènent sur sa peau sans même qu'elle y songe, Alicia appréciait pouvoir l'observer au petit matin, ses yeux fatigués et ses cheveux légèrement ébouriffés, instants nouveaux et qui sortaient entièrement de leur quotidien. Elle n'était pas censée aimer autant tout cela pourtant, alors pourquoi n'arrivait-elle juste pas à se décaler, rompre ce moment, passer à autre chose ? Fin sourire sur les lèvres, Alicia réprime soudainement un souffle relâché et équivoque par une inspiration bloquée, le corps tendu mais réagissant au mouvement audacieux que Milo ose effectuer tout contre elle tandis que ses hanches épousent les siennes. Ses doigts s'enfoncent légèrement dans sa chair, elle se retient à lui tout comme elle le retient contre elle et Alicia se pince les lèvres pour tenter de dissimuler son contentement. « i bet you can't.. » elle était là, la suite de leur moment, l'espérée toute une nuit alors qu'ils quittaient leur cocon alcoolisé mais tendre pour l'imprévisible matinée. Cet instant qu'elle avait espéré voir perdurer pour avoir plus d'eux, de lui, malgré cette part en elle bien plus rugissante que la veille qui lui priait de se retenir. Mais elle ne le pouvait pas Alicia, elle ne le pouvait plus, damnée par ses mots et sous ses baisers, accrochant son regard au sien avec quelque chose de bien plus que ce que le rapport charnel qu'ils partageaient ne le supposaient. Ils appréciaient tous les deux ce qui se tramait actuellement et c'était criant rien que par la façon dont ils se regardaient à cet instant. Quelques secondes de plus, pour eux, alors que ses hanches se mouvent plus franchement contre les siennes jusqu'à que tout ne se rompt aux premiers coups à sa porte qui la fit sursauter.
Un regard fuyant jusqu'au bruit et le corps se fige, les sens en alerte. Elle redevient aussitôt elle, la Ali absolument plus influencée par l'envoûtement de Bletchey, celle qui brûle par son toucher, sa présence bien trop près d'elle. Les yeux caramels qui s'attachent une dernière fois à son regard avant que d'un même mouvement tous les deux ne se séparent. Lui qui quitte son corps pour se rhabiller et elle qui s'enroule dans ses draps, la chaleur corporelle de son collègue manquant déjà et si cruellement vite à la sienne mais elle s'efforce de taire ces sensations qui meurent pour laisser place à la logique, seulement la logique et la raison, elle le devait. Debout, son drap blanc fait le tour de sa silhouette et s'échoue au sol d'une traîne s'imageant en une robe, mariée à la tentation embrassée qui était la sienne, sa main tente d'arranger au mieux ses cheveux et son regard s'attache au corps du Bletchey en essayant de ne pas trop s'y attarder de façon évidente. Un sourire chez lui qui réapparaît avec un poil de retard sur ses lèvres à elle, quand elle réalise petit à petit qu'elle en est le fruit et elle espère alors qu'il ne se fasse pas d'idées, que lundi rien n'aura changé. « Mh mh.. » ne fera t'elle que lui répondre, la lionne encore déboussolée par ce qu'il venait de se passer et la morsure de ses souvenirs courant toujours le long de son corps. Tout ce qui n'allait pas lui revenait à cet instant, des mots échangés à l'évidente situation dans laquelle ils s'étaient mis, à nouveau. Elle ferme les yeux lorsqu'il transplanne et laisse tomber son drap. « Fuck. » Alicia ne répondra qu'à moitié aux questions que ses meilleures amies lui poseront au petit-déjeuner à propos de sa soirée, elle s'étouffera également légèrement avec sa tartine au moment où Angelina lui fera la remarque qu'Alicia avait l'air d'avoir bien dormi. De son œil expert à son adresse et la sondant, Angie la regardera d'un drôle d'air quand Alicia tentera de se convaincre qu'il n'y a qu'elle qui ressent encore le parfum masculin de Miles sur son corps. Et quelle drôle de sensation d'être à la fois tiraillée et heureuse d'un seul événement qu'elle s'était interdit depuis si longtemps, angoissée que cela ne recommence parce qu'elle savait qu'elle se condamnait un peu plus à ce besoin de lui à chaque rencontre, dans la hâte de le revoir mais également celle de le fuir. C'était à en perdre pied, un défi comme jamais elle n'en avait eu jusqu'à ce jour, elle qui s'efforçait de refuser d'admettre que son cœur enfin semblait avoir trouvé sa paire, sa raison de battre un peu plus fort, vite, intensément, d'une réalité remplie d'une affection progressive réussissant à lui donner le tournis.