high hopes (marcus)

end of may 1997, first meet ((ft. @Marcus Flint))

Le mot mariage prononcé au détour d’une conversation, puis deux, et l’annonce de ses parents lui avait fait l’effet d’une douche froide. Elle aurait pourtant dû s’en douter, Vesper, que son tour arriverait mais naïvement, elle avait cru que ses origines américaines la sauveraient. C’était la première chose qui l’avait frappé en côtoyant les sorciers anglais et plus tard, Poudlard, où se mélangeaient les petits sorciers anglais en herbe dont parmi eux, évidemment, les enfants des familles de sang-pur du pays. Et elle avait étonnée par leur nature très conventionnelle et les traditions qui se transmettaient de génération en génération. Etonnée parce que si les Millers appartenaient à ce que les britanniques appelleraient l’élite américaine, il était évident que son éducation avait été différente. Population des Etats-Unis variée, les conflits ne manquaient pas à l’appel – la preuve se trouvait dans les livres d’histoire – elle avait pourtant l’impression que les siens faisaient beaucoup moins de manières. Jusqu’à ce jour où V avait dû accepter la nouvelle, non sans protester leur décision de la marier à un autre sang-pur. Elle n’avait pas compris pourquoi, elle qui avait toujours été épargné par l’apprentissage pur et dur réservé aux membres de l’aristocratie anglaise sorcière, mais une dispute – habituelle – avec sa mère l’avait mené à dévoiler l’un de ses plus gros secrets et la blonde n’avait pas eu d’autre choix que de se taire. Cet arrangement était essentiel pour continuer à garder le mystère autour de sa propre naissance et si depuis, les questions l’envahissaient par centaines, elle n’avait pas pu se résoudre à faire autrement que consentir à ce mariage. L’identité de l’heureux élu lui avait été confiée mais Marcus Flint ne faisait pas partie des élèves qu’elle avait pu fréquenter à l’époque de Poudlard et tout ce dont elle se rappelait de lui, c’était qu’il jouait relativement bien au Quidditch et que, comme de nombreux sang-pur avant lui, il avait porté les couleurs des Serpentards. Une information qui ne la rassurait pas vraiment et lui rappelait sa mésaventure avec l’un d’eux, en septième année, quand l’un de ses garçons l’avait humiliée de la pire des façons. Dire qu’elle était stressée par la rencontre à venir était un euphémisme. Elle ne doutait pas seulement d’elle, comme souvent, elle doutait aussi de ce sorcier et de la manière dont il se comporterait avec elle une fois les yeux posés ailleurs que sur eux deux. Future auror – en tout cas, elle l’espérait, la formation à peine commencée – elle avait fait ses recherches sur le Flint mais hormis le fait qu’il jouait pour une équipe professionnelle, les informations avaient été moindres sur lui. C’était tant mieux dans un sens puisqu’ainsi, Vesper pourrait se faire son propre avis. Elle appréhendait le rendez-vous et ce, même si elle avait eu le temps de digérer la nouvelle de leurs fiançailles prochaines. Pour le bien de sa famille, son bien à elle, elle ne pouvait pas se rater. Son apparence soignée au mieux, elle avait opté pour une robe grise mi-longue recouverte par une cape de sorcière plus soft – pour impressionner les parents Flint, lui avait glissé son père avec un sourire pour la rassurer. Parents qui n’avaient pas cherché à voir Vesper avant de signer un contrat de mariage d’ailleurs ; ce qui en disait certainement long sur leur personnalité. Soupir pour faire disparaître ses aprioris, la poudre de cheminette avait été utilisé pour rejoindre le manoir de la famille du côté de Leicester. Et pour celle qui avait vécu dans une maison qu’elle trouvait déjà bien trop grande pour trois – le château des Flint lui paraissait hallucinant. Les quatre parents dans l’immense salon, Marcus était arrivé quelques minutes plus tard et lui avait été présentée en bonne et due forme, la blonde se voyant attraper son bras pour sortir de la pièce et de l’œil inquisiteur des Flint mais aussi des Millers. « J’avais oublié toutes ces drôles de convenances » lui confia t’elle avec un sourire qu’elle ne voulait pas trop crisper. Et au manque de réaction du sorcier, elle sentit presque ses joues s’empourprer avant d’ajouter « Je ne dis pas que c’est mal » Lui avait été élevé pour être le parfait gentleman, il devait donc s’attendre à ce qu’il en soit de même pour elle, pas vrai ? « Je ne suis juste pas habituée » Ils étaient là pour apprendre à se connaître et se découvrir après tout et elle ne pourrait pas éternellement lui cacher que les protocoles habituels utilisés dans ce genre de situation lui étaient étrangers. « Et je suppose que je ne devrais pas dire ça, cela pourrait donner une première mauvaise impression de moi » dit-elle en grimaçant légèrement. Si elle n’était pas pour le principe de mariage arrangé, de tout planifier à l’avance pour elle et son avenir, passer pour une sorcière indigne de son rang – et celui du Flint – était bien la dernière chose qu’elle désirait. Mais elle était honnête, V, parfois trop spontanée pour laisser ressortir ses traits d’ancienne aiglonne réfléchie et peut-être, seulement peut-être, cette rencontre et plus précisément la présence du brun à ses côtés la rendait nerveuse. Si elle ne le connaissait pas encore, elle ne pouvait pas empêcher une petite voix dans sa tête lui faire remarquer que physiquement, Marcus n’était pas désagréable à regarder, loin de là. Elle était une sorcière de bonne famille oui, mais elle était aussi une jeune femme facilement charmée.

(c) mars.

high hopes

end of may 1997, first meet ((ft. @Vesper Millers))

« Je suis vraiment obligé de la rencontrer ? » Le regard désapprobateur qu’échangent Helena et Augustin laisse à Marcus une sensation de froideur sur l’échine. « Ne dis pas de bêtises Marcus, tu veux nous rendre fier, n’est-ce pas ? » Helena touche la corde sensible, comme d’habitude en se rapprochant de lui pour arranger son col comme le ferait n’importe quelle mère attentionnée. « Ne nous déçoit pas. » Exige-t-elle plus qu’elle ne le demande d’un ton qui se veut doucement sévère, digne d’elle. Marcus hoche imperceptiblement la tête en relevant le menton pour se redresser et adopter une posture digne de son rang et de sa famille. Face à son reflet dans le miroir, il fronce les sourcils en cherchant à corriger chaque erreur, chaque détail qui ne convient pas chez lui. Après avoir déçu ses parents en embrassant une carrière sportive contrairement à leur désir de le voir entrer au ministère de la magie, ils cherchent à le rattraper dans leur filet quand Marcus oscille entre désir de liberté et lire sur leur visage une fierté qui lui serait pour une fois destinée. Détournant son regard de son reflet, il cherche à travers le miroir celui de son frère avant de se rappeler que l’année scolaire se poursuit à Poudlard et que les aspics auront bientôt lieu. Une boule d’amertume se forme dans sa gorge en prenant conscience que son frère ne lui serait de toute façon d’aucune aide dans cette nouvelle étape de sa vie - ne sont-ils pas censés se réjouir de pouvoir sortir de leur misère et de cette chance de redorer leur blason après tout ? La mâchoire serrée, l’héritier flint se détourne enfin du miroir pour affronter sa mère dans les yeux, sans aucun artifice entre eux. « Tout ira bien mère, je ferais honneur aux Flint devant les Millers » lui dit-il en retenant une grimace. S’il croît apercevoir une brève lueur de doute dans les yeux de sa mère, il semble paraître suffisamment sûr de lui pour qu’elle lui adresse un sourire maternel, de ceux qui lui donnent envie de se battre pour sa famille. « Je sais que tu feras ce qui est juste » achève Helena en levant sa main vers son visage pour caresser sa joue du bout des doigts, geste que Marcus interprète comme une rare marque d’affection de la part de cette femme d’ordinaire si froid et qu’il accepte dans un sourire, déterminé à lui donner ce qu’elle désire et plus encore.

Habillé de son plus beau costume commandé quelques jours plus tôt chez une couturière célèbre dans le milieu de la haute société, Marcus s’y sent pourtant à l’étroit et doit faire un effort considérable pour ne pas remuer dans tous les sens et desserrer sa cravate pour la brûler. Comme figé, incapable de penser correctement, il attend quelques minutes que les parents Millers présentent officiellement leur fille aux Flint et une fois son prénom lancé - début de conversation qui le sort de sa torpeur et le ramène à la réalité, il fait son entrée dans le monde prochain de ses fiançailles pour rencontrer officiellement sa future fiancée. Par pudeur, respect, et peut-être un peu par peur, il ne s’attarde pas sur la blonde, bien qu’il n’ait qu’envie de la dévisager. Il respecte les convenances et participe aux présentations officielles dans le rôle du parfait petit sang-pur qu’il essaie d’être. Le regard vide, presque froid, il se retient de soupirer de soulagement lorsque les deux couples d’adultes les congédient, encouragement silencieux à se retrouver ensemble pour mieux apprendre à se connaître afin qu’eux même parlent de leur accord, celui-là même qui lierait leurs enfants pour l’éternité, sans même s’être assurés de leur accord avant. Enfin, ils s’échappent dans le parc du grand manoir et aussitôt, l’ancien serpent cherche à mettre le plus de distance possible entre lui et ses parents. Il ne s’attendait pas à devoir tenir une conversation, il ne s’y est pas préparé et pourtant c’est elle qui l’ouvre la première, entraînant un regard perçant chez Marcus qui cherche pendant quelques instants à déterminer son sérieux et son avis face à toute cette situation. Il ne réagit pas, trop occupé à déterminer comment il est tombé sur une fille qui ne semble pas connaître leurs convenances - non pas que ça lui déplaise, l’idée de se lier à une fille comme les autres et qui se serait contentée d'acquiescer à tout ne lui aurait pas plu. Il esquisse son premier sourire quand elle évoque la mauvaise impression qu’il pourrait se faire d’elle et alors, il ralentit un peu le pas. « Mes parents savent-ils que tu n’es pas habituée à toutes ces "drôles" de convenances ? » Demande-t-il en reprenant ses mots. Helena et augustin se seraient-ils abaissés à choisir pour lui une fille pas entièrement puriste, seulement dans le but de redorer leur blason et brider leur fils ? La réflexion flotte longuement dans son esprit avant qu’il ne l’éloigne pour ne se concentrer que sur sa présence et la curiosité qu’il sent naître en lui. Serait-elle différente ? « Viens » dit-il en la guidant vers un coin plus reculé du gigantesque parc du grand domaine flint, à l’abri total des regards. Près d’une fontaine se trouve un banc vers lequel Marcus la guide. Cachés par un deux pommiers et un saule pleureur, ils se croiraient presque ailleurs. C’est là que viens le garçon quand le manoir l’étouffe, là où il a l’impression de ne plus y être, presque comme s’il entrait dans une autre dimension. Un peu plus loin, une vieille balançoire usée par le temps et abandonnée bouge légèrement au gré du vent et taquine Marcus de souvenirs. S’arrachant à cette vision, l’héritier invite sa future fiancée à s’asseoir en bon gentleman avant de faire de même, non sans avoir tiré un paquet de cigarettes de sa poche. « Je dis rien si tu dis rien » dit-il dans un demi-sourire en offrant le paquet à la blonde pour lui laisser le choix. Puis le silence règne à nouveau sans que Marcus ne sache comment le briser. Il n’a jamais été à l’aise avec ce genre d’interactions - avec les interactions tout court et avoir une jolie fille à ses côtés le handicape plus qu’il ne l’aurait cru. Il songe à sa mère et à la déception qu’il lui causerait en le voyant aussi peu habile alors qu’il est censé apprendre à la connaître et pousse un soupir amer. « Moi non plus j’suis pas habitué à toutes ces convenances. » C’est une demi-vérité. Il y a été habitué et il devrait les appliquer, il a été élevé de la façon la plus puriste qui soit et pourtant, d’abord dans un désir de faire chier ses parents, il s’est rebellé, détaché de ces idéaux et forgé ses propres opinions. Les habitudes ont la vie dure pourtant et il tique toujours quand il doit côtoyer des nés-moldus et méprise les moldus la plupart du temps mais outre ça, il se forge lui-même au-delà de l’opinion de ses parents. « J’sais pas trop ce qu’on est censés faire » avoue-t-il en venant glisser une main dans ses cheveux, gêné. « Et j’suis pas sûr que je devrais te dire ça non plus, ça pourrait donner une mauvaise impression de moi. » Pour la seconde fois, il joue sur les mots de l’héritière Millers pour coller à sa propre situation. Il n’y a même plus cet effort de parler convenablement avec de belles phrases construites, il retrouve doucement son attitude habituelle avec hésitation, s’arrachant à tous ces artifices portés pour plaire à ses parents. Il se racle la gorge, cherchant un sujet de conversation quelconque quand il finit par lâcher de façon presque désespéré une question ridicule ; « T’étais à Serdaigle à Poudlard c’est ça ? C’est cool. » Marcus ne saurait sûrement pas faire plus ridicule comme première interaction avec sa future fiancée. Pour apprendre à la connaître, c’est une première tentative ratée.

(c) mars.

end of may 1997, first meet ((ft. @Marcus Flint))

Elle était mal à l’aise, Vesper, mais étonnement pas à cause de Marcus qu’elle rencontrait pourtant pour la première fois. Elle était mal à l’aise à cause de cette situation entière qu’elle ne contrôlait pas et qu’en plus, elle n’avait pas vu venir. N’était-il pas normal d’être embarrassée par ce rendez-vous organisé par deux paires de parents qui guettaient désormais le moindre mouvement de leurs progénitures et surtout, le moindre faux pas ? L’ancienne aiglonne voulait se persuader que seule sa mère était derrière toute cette histoire ; que son père avait seulement suivi aveuglément sa femme ou pire, qu’elle l’avait bernée comme tous les deux l’avaient fait avec elle jusque maintenant cependant, un énième coup d’œil suppliant en direction de ce parent tant aimé et la blonde réalisa que peut-être, il était l’investigateur principal de ce plan. Ils avaient été élevés comme des sang-pur après tout et si elle avait échappé à une éducation aussi stricte qu’eux – et aussi stricte que Marcus, ça, elle le devinait par sa simple posture – ils n’en restaient pas moins attachés à leurs traditions familiales. Elle aurait dû le comprendre, V, plutôt que de mettre les deux Millers, formidables aurors, sur un piédestal depuis toujours. Un regard noir pour sa mère, de ceux qu’elles échangeaient plus souvent que des mots d’amour, et elle remercia intérieurement son futur fiancé de les faire sortir de cette immense pièce non sans adresser un sourire poli aux Flint en réalisant que les pupilles de la matriarche la toisaient de haut en bas sans sourciller. Elle fut parcourue d’un frisson à cette analyse détaillée et totalement rustre. Elle lui aurait presque fait peur et sans doute s’agissait-il pleinement de son intention mais Vesper ne la connaissait pas et elle ne souhaitait pas la juger sur une seule rencontre même si c’était certainement ce qu’ils étaient tous en train de faire à l’heure actuelle. Ce monde de faux-semblant n’était pas pour elle, bien trop éloignée de l’image de parfaite sang-pur qu’on lui collait aujourd’hui dans l’unique but de faire d’elle un bon parti mais elle avait compris le caractère essentiel de cette union et d’une certaine façon, V était trop lâche pour voir son univers éclaté en mille morceaux à cause d’un secret vieux de vingt ans. C’était ce choix qu’elle avait fait en acceptant de voir le Flint et elle espérait ne pas se tromper. « Je ne crois pas. Et je ne la connais pas mais je pense que si à l’avenir, elle a un problème avec mes manières, elle fera tout pour y remédier » Et cette réflexion lui fit froncer les sourcils, d’abord parce que sa remarque était incongrue et ensuite parce qu’elle ne voulait pas imaginer une vie dans laquelle sa belle-mère lui dirait quoi faire. « Excuse-moi, il faut vraiment que j’apprenne à me taire » ajouta t’elle en sentant le rouge lui monter aux joues. Elle disait souvent les choses comme elle les pensait la Millers, honnêteté pas toujours très bien reçue et peut-être, dans le cas présent, le résultat d’un stress finalement légitime. Entraînée par le brun dans le parc du manoir des Flint, elle laissa ses iris parcourir cet environnement inconnu mais agréable. La température presque estivale aidait à rendre le domaine plaisant au regard tandis que parfois, à la dérobée, elle posait les yeux sur Marcus lui-même pour tenter de décrypter son ressenti. Appréhendait-il autant qu’elle cette rencontre ? Elle fut surprise de le voir sortir un paquet de cigarettes mais refusa son offre d’un signe de tête en s’installant à ses côtés sur le banc. « Promis » lui assura t’elle avec un sourire, pas embêté de le voir fumer et comprenant que ce n’était pas quelque chose que ses parents devaient accepter. Et ce, même s’il était majeur depuis un moment. « Vraiment ? Je ne dirais pas que tu sembles totalement à l’aise ou dans ton élément mais tes parents eux, ont l’air exigeants » Encore une fois, elle n’était pas sûre que ce soit ce qu’elle était censée dire ou ce que Marcus rêvait d’entendre mais Vesper n’avait jamais fait ça avant. Ce n’était pas une critique et elle espérait qu’il ne la prenne pas pour telle. « Moi non plus » répondit-elle au tac au tac à la remarque du sang-pur, incapable de tenir plus longtemps un rôle qui n’était pas le sien. Elle avait eu tellement de mal à personnellement se trouver, lui demander d’être quelqu’un d’autre revenait à la faire retourner en arrière et elle détestait ça. Mais il le fallait, pour sa famille. Il le fallait mais elle avait l’impression que peut-être, Marcus était différent. Que peut-être, il la laisserait être celle qu’elle voulait. Parce qu’elle n’était pas bête, V, et elle avait conscience que sa future carrière – par exemple – pourrait ne pas plaire à cette famille si conservatrice dont la vision des femmes était différente de la sienne. Et si elle était prête à sacrifier son avenir romantique pour le bien des Millers, pour son propre bien, elle ne croyait pas être capable de le faire pour tous les aspects de sa vie. C’était l’une des raisons qui l’avait mise hors d’elle lorsque sa mère lui avait lâché la bombe et l’une des raisons pour lesquelles elle était si angoissée. Un sourire quand il reprit ses propres mots contre elle semblable à un début de complicité entre le jeune couple – qui ne l’était pas vraiment – elle secoua la tête, légèrement amusée. « En réalité, c’est presque rassurant » Ne pas être seule dans cette galère était réconfortant. « Et tu étais à Serpentard » répondit-elle sur le même ton, son passif avec les membres de cette maison pas très glorieux. « Je me souviens de toi. Enfin, un peu » Ils ne se fréquentaient pas à l’époque. « Tu étais capitaine de ton équipe de Quidditch. J’ai joué pendant une année mais vraisemblablement, je n’étais pas aussi douée que toi » Parce qu’elle savait, bien sûr, qu’il jouait à un niveau professionnel maintenant tandis qu’elle avait arrêté, sa dernière année mouvementée par le tournoi des trois sorciers et les Aspics à passer à la fin. « C’est comment de jouer pour les frelons ? » osa t’elle demander pour faire la conversation déjà et parce que ça l’intéressait. « J’ai peut-être fait quelques recherches avant de venir… mais cette information n’était pas vraiment secrète de toute façon » lâcha t’elle en baissant les yeux vers ses mains entremêlées, posées sur ses genoux. Ou comment se justifier de cette déformation professionnelle que de trouver des renseignements sur celui qu’elle devrait épouser. « Et mon meilleur ami est fan de Quidditch, il ne rate pas une journée » Pauvre Roger qui n’était même pas là pour se défendre – sauf que ce n’était pas un mensonge, il avait toujours adoré ce sport et lui avait transmis sa passion même si elle n’était pas aussi assidue que lui, loin de là. Mais évoquer ce sujet avait au moins le don d’apaiser son palpitant avec la douce sensation que ce rendez-vous ne serait peut-être pas si mal.

(c) mars.

high hopes

end of may 1997, first meet ((ft. @Vesper Millers))

On pourrait croire que Marcus Flint serait à l’aise dans cette situation et pourtant, il n’en est rien. Toute sa vie – et particulièrement ces dernières semaines – on l’a préparé à ce moment. Elevé dans la manière la plus puriste qui soit, il a toujours senti la menace de ses fiançailles planer au-dessus de sa tête mais contrairement à d’autres, il a eu de la chance que ses parents attendent la fin de sa scolarité pour enfin offrir sa main à une bonne famille – non pas que quiconque aurait voulu de lui à l’époque de Poudlard de toute façon. Non, Marcus Flint, le parfait petit héritier en qui ses parents plaçaient tant d’espoirs n’est pas à l’aise dans cette situation et ne désire que s’enfuir. Mais par respect pour sa famille et pour l’état de leurs finances, il ne peut pas fuir et s’oblige à garder le dos droit et le menton haut, tout pour avoir l’air du parfait petit héritier qu’il n’est pas au fond. Eternellement partagé entre le désir de faire chier ses parents et celui de les rendre fier, Marcus, aujourd’hui, opte pour la fierté. Sans doute aussi entraîné par la peur de s’attirer les foudres de ses géniteurs, l’ancien serpent pousse un profond soupir de soulagement quand enfin ils sont encouragés à apprendre à se connaître et se soustraient à leurs regards inquisiteurs. Il n’est pourtant pas plus à l’aise ainsi, avec cette femme accrochée à son bras et dans toute leur maladresse respective, amorcent un début de conversation pour le moins bancal et sans doute peu convenable au regard de la couleur de leur sang. Il fronce les sourcils à la remarque de la blonde, inquiet qu’elle subisse les foudres de leur mère en n’étant pas assez parfaite, puis sourit à la seconde. « Ne t’excuse pas » dit-il en levant sa main pour la faire taire avant d’enchaîner sans avoir le temps de réfléchir « Puis faut bien quelqu’un pour lui tenir tête » il y a un regard suggestif, l’impression qu’elle n’est pas de ceux qui se laisse faire – peut-être à tort tandis qu’il l’entraîne dans le parc « Je sais qu’on ne se connaît pas, et ce n’est sûrement pas approprié de ma part de te dire ça… Mais ne laisse pas ma mère t’emmerder avec ses remarques. On s’en fout de tes manières, t’as pas à changer pour elle » il hausse les épaules, l’air nonchalant, remarque lancée plus dans l’objectif de mettre les nerfs de sa mère à rude épreuve plutôt que protéger une fille dont il ne sait encore rien pour l’instant – la voilà, cette étincelle de défi envers ses parents, jamais loin. Il redécouvre le parc en même temps que l’héritière Millers et ne peut pas s’empêcher de la dévisager quand elle-même découvre le décor, heureusement entretenu par un personnel qualifié. Il y a un soupir amer au souvenir de ses jeux avec Caïn dans ce même parc, et pour éviter de trop penser à lui, Marcus allume cette clope, puis hausse à nouveau les épaules quand elle refuse d’en fumer une, ce qu’il comprend – lui n’avait commencé que pour emmerder ses parents qui le verraient mal avant de tomber accro à cette chose destructrice. « Ça se voit tant que ça ? » il ricane amèrement et avale une grande bouffée de nicotine, sourcils froncés, en se demandant si elle est particulièrement observatrice ou s’il n’était vraiment qu’un livre ouvert – est-ce si évident qu’il n’est pas à sa place et que ses parents ne sont que deux monstrueux hypocrites ? Il lâche un nouveau soupir avant de sourire à nouveau à la réponse immédiate de l’enfant Millers, pas plus à l’aise que lui dans cet échange. « Ça nous fait déjà un point commun alors » essaie-t-il maladroitement de plaisanter avant d’écraser le mégot de sa cigarette sous son pied pour dissimuler sa gêne. C’est peine perdue, puisqu’il peine à trouver un sujet de conversation durable mais par chance, Vesper vient à sa rescousse – plus ou moins disons, puisqu’il grimace quand elle déclare se souvenir de lui. S’il y a bien une chose que Marcus est prêt à admettre, c’est bien que sa réputation à Poudlard n’était pas très glorieuse. Il choisit pourtant de ne pas relever et préfère surenchérir, avec une pointe de taquinerie dans les mots : « Oui c’est vrai, je me souviens qu’on vous a battu à plate couture pendant un match. » son souvenir de Vesper est vague pour ne pas dire quasi-inexistant et pourtant, en fouillant sa mémoire, il se rappelle une chevelure blonde pendant un match l’opposant à Serdaigle – à moins que son imagination ne lui joue des tours ? Son sourire s’élargit à sa remarque suivante, l’aveu de ses recherches et si la part de lui joueuse se surprend à vouloir la taquiner sur ce point, il ne la connaît pas encore assez pour ça et ne s’y risque finalement pas. « Et qu’est-ce que t’as trouvé d’autre au cours de tes recherches ? » il lève un sourcil curieux et sur ses traits se dessine une expression indéchiffrable – l’idée que peut-être, cette union ne sera pas aussi désastreuse qu’il le prédisait. « Sinon… C’est génial de bosser avec les Frelons. » il pose les mains derrière lui sur le banc et allonge ses jambes devant lui. « C’est un rêve de gosse qui devient réalité en fait, j’pensais pas que j’aurais cette chance un jour. » avec ses résultats désastreux et son parcours scolaire chaotique, sans compter son manque cruel de confiance en lui, jamais il n’aurait cru pouvoir un jour avoir la chance de jouer avec une équipe telle que les frelons. « C’est une vraie famille, chacun à sa place. » quand il se rend compte qu’il commence à s’épancher, il s’empresse de surenchérir « Puis voler avec eux, c’est dingue. C’est tellement différent du Quidditch qu’on joue à Poudlard, les techniques de jeux sont plus poussées, puis les matchs face aux grandes équipes c’est… » il mime une explosion avec ses deux mains et un bruit de bouche avant de lâcher un rire. Chez les Frelons, il avait trouvé ce qu’il peinait tant à trouver chez lui : une famille. « J’peux p’t’être vous obtenir des places pour un match si une équipe que vous aimez bien joue. » il marque une pause et avant même qu’elle ait pu répondre, enchaîne « Enfin sauf si c’est pour aller voir Flaquemare, là compte pas sur moi » il blague à moitié quand il dit ça, parce qu’il est hors de question qu’il s’associe de quelque manière que ce soit avec cet abruti de Wood. « Et toi, c’est comment au ministère de la magie ? » le ton innocent qu’il emploie ne suffit pas à cacher la vérité : lui aussi connaît des choses sur elle, quand bien même a-t-il obtenu ces informations par le biais de sa mère. A la mention intérieure de sa matriarche, son sourire se fane un peu et il fronce les sourcils. « C’est ce qu’ils attendent de nous, n’est-ce pas ? Qu’on fasse connaissance, qu’on en apprenne plus l’un sur l’autre pour vois si on est dignes l’un de l’autre ? Et après quoi ? » quand est-ce que les fiançailles seront officialisées ? Ce soir ? Demain ? Dans une semaine, deux mois ? « Tu veux pas qu’on marche ? Le parc est super grand. » parce que le stress revient l’enchaîner de plus belle et que Marcus, il a du mal à tenir en place, ne sait pas quoi dire ou faire et ne peut que compter sur l’esprit de Serdaigle de Vesper et sur leur complicité naissante pour arriver à accepter cette union à venir.

(c) mars.

end of may 1997, first meet ((ft. @Marcus Flint))

Elle était surprise de l’entendre parler de façon aussi familière de sa mère quand mrs Flint ne lui inspirait que crainte et autorité depuis leur rencontre il y a seulement quelques minutes. Vesper ne voulait pas se fier à sa première impression, ni aux apparences qu’elle savait souvent fausses, mais avec les mots de Marcus, il y avait fort à parier que ses pensées étaient justes malgré le manque d’information à son égard. A leur égard à tous. Elle avait appris l’existence de ce contrat de mariage il y a trop peu de temps pour être totalement détendue et le choc de l’annonce l’avait empêché de se renseigner en détail sur les personnes qui, apparemment, deviendraient sa belle-famille. La blonde tenta de se retenir de sourire, un peu en vain, pour cacher son amusement. « De ce que je comprends, toi, tu pourrais lui tenir tête. Est-ce que j’ai face à moi un enfant rebelle ?! » demanda en prenant un air presque sidéré qui ne lui allait pas du tout. « On se ressemble peut-être déjà plus que je ne le pensais » ajouta t’elle plus doucement, réalisant ses propres mots et ce qu’il pourrait bien en conclure. Mais elle n’était pas une jeune fille rebelle, elle avait même été longtemps la princesse du faux royaume érigé par son père dans le simple but de la faire rire ; et ce qu’elle entendait par là relevait de sa relation si conflictuelle avec Mandy. « Avec ma mère, on ne s’entend pas très bien » C’était un euphémisme pour décrire le lien qui l’unissait avec celle qui, finalement, ne l’avait pas mise au monde. Seulement elle n’avait jamais su pourquoi elles n'avaient jamais réussi à communiquer même si, avec les dernières révélations, le puzzle commençait à se former dans son esprit et il lui était impossible de l’expliquer à Marcus sans avouer le secret derrière ces fiançailles. « Ils n’étaient pas très présents lorsque j’étais petite. Et même encore aujourd’hui » était la seule chose que Vesper pouvait lui confier et elle était ravie parce que ce n’était pas un mensonge. Mentir ne faisait définitivement pas partie de ses qualités et il le remarquerait sans doute très vite si tous les deux commençaient à passer du temps ensemble. Pas qu’elle en ressentait l’envie ou le besoin bien que, pour être honnête, l’apprentie-auror se sentait déjà un peu plus confortable que quand ils étaient encore dans le manoir, entourés de tous ces visages attendant quelque chose d’eux. Pas assez pour accepter une cigarette que de toute façon, elle ne fumerait pas, mais suffisamment pour garder le secret du Flint si tel était son vœu. S’il ne l’empêchait pas de vivre sa vie comme elle l’entendait à l’avenir alors elle n’allait pas l’interdire de fumer, quand bien même elle ne pensait qu’aux problèmes de santé liés à une telle activité. Une Serdaigle renseignée comme on en voyait un peu partout à Poudlard et en dehors, cette maison qui d’ailleurs lui manquait depuis son départ de l’école. Il avait mentionné cette information sur elle qui n’était pas classé défense mais se demanda - après avoir admis que leur mal-être face à la situation ajoutait un point commun à leur liste imaginaire - s’il se souvenait l’avoir vu au château quand ils étaient encore tous les deux scolarisés. Il était difficile de ne pas se rappeler du Flint au contraire, capitaine de son équipe de Quidditch et joueur de talent rivalisant avec Wood et le reste des Gryffondors. La lutte semblait moins acharnée avec les autres maisons, raison pour laquelle sa réflexion sur les aiglons la fit sourire – et lever les yeux au ciel. « Evidemment. Parce que vous étiez les meilleurs, c’est ça ? » s’amusa t’elle de son propre gré, se rendant compte à quel point il était agréable de ne pas faire semblant. « Rien qui ne puisse m’indiquer réellement à qui j’ai affaire » avoua t’elle en haussant les épaules. « Juste ton nom, ceux de ta famille, tes résultats à Poudlard et quelques facts sur ta carrière de joueur professionnel » Et… peut-être aurait-elle du se taire plutôt que de dire aussi franchement ce qui figurait dans les dossiers du ministère. Elle baissa la tête à cette réalisation avant de l’écouter parler de son équipe et relever rapidement les yeux sur lui tandis qu’il ne la regardait pas. L’entendre évoquer les Frelons semblait lui faire plaisir, en tout cas ce qu’il racontait la touchait beaucoup. Il avait l’air passionné et c’était intéressant d’avoir son point de vue interne sur tout ce qu’elle ne pouvait qu’imaginer à sa place. « Ça a l’air génial de la façon dont tu le présentes. J’ai presque du mal à croire que je suis en train de discuter avec une vraie star du Quidditch » Et pourtant, certains de ses amis exerçaient la même profession, comme Angelina qu’elle n’avait pas vu depuis un bail. « Il adorerait surement » affirma t’elle d’un hochement de tête avant de rire à ce qu’il ajouta au sujet des Flaquemares. « Certaines choses ne changeront jamais on dirait. Toujours en compétition avec Wood ? » Question qui n’en était pas une puisqu’il lui avait donné la réponse juste avant. « Mais juré, je ne te ferais pas cet affront » Et si elle devait aller voir jouer cette équipe, elle ne lui dirait pas – ou seulement pour l’embêter un peu. A croire qu’elle n’était pas si innocente que ça dans son genre et surtout qu’elle s’autorisait à l’apprécier un minimum, elle qui pensait ne pas pouvoir supporter l’un de ses sang-pur arrogants et bourrés de préjugés remplissant les rangs des Serpentards années après années. Il n’était pas de ceux qui l’avaient parfois mal traitée parce qu’elle n’avait rien d’une héritière malgré son statut de sang, cela en disait un peu sur son caractère, n’est-ce pas ? Elle voulait le croire, Vesper, parce que c’était plus simple de s’imaginer un avenir avec un garçon comme ça qu’un sorcier qui l’aurait méprisé dès les premières minutes. Un sorcier qui ne se serait pas intéressée à elle comme Marcus l’avait fait avec cette question sur le ministère. « Il y a des semaines plus intenses et intéressantes que d’autres mais dans l’ensemble, la formation se passe bien » Du plus loin qu’elle se souvienne, la blonde n’avait jamais rien voulu d’autre que devenir auror, choix de carrière qu’elle devait à ses parents puisque malgré leurs absences fréquentes auprès d’elle, elle ne rêvait que de suivre leurs pas. « Je n’en suis qu’au début mais j’aime beaucoup » Une façon, peut-être, de lui faire passer un message en lui maintenant l’idée qu’elle travaillerait encore après le mariage. Et si ça semblait presque idyllique, l’espace d’un instant, dans son esprit, la Millers fut rapidement ramenée à la raison par le bouclé et sa vision des choses. « Je crois qu’ils se moquent de savoir si l’on s’entend ou non. Tout ce qui les intéresse, c’est de sceller cette union » rétorqua t’elle sur le même ton, consciente à nouveau de ce qu’on les obligeait à faire – parce qu’il n’y avait pas d’autre mot à employer ici. Elle resta plusieurs secondes perdues dans ses pensées, sans esquisser un seul mouvement jusqu’à ce que Marcus lui propose de marcher et qu’elle accepte d’un signe de tête en se levant. Il avait raison après tout, ils étaient là pour apprendre à se connaître et en voyant le domaine du manoir Flint, elle lui confia : « J’ai grandi dans une maison dix fois plus petite que ce château, dans la banlieue de Londres… » Une différence de taille, littéralement, qu’elle se sentit presque obligée de préciser. Penserait il moins bien d’elle s’il savait que leurs vies étaient à l’opposé ? Peut-être croirait-il même qu’elle n’était pas aussi riche que le prétendait les Millers mais elle n’ajouta rien sur le sujet, une autre question lui traversant la tête et à laquelle elle n’avait pas réfléchi jusqu’à aujourd’hui. « Est-ce que tu as quelqu’un ? » C’était personnel et sans doute inappropriée dans sa bouche seulement, personne n’avait du prendre la peine de s’y intéresser – parce que sans doute, aux yeux de leurs parents, ça ne comptait pas – mais elle n'aspirait pas non plus à devenir la maitresse, comme c’était bien trop souvent le cas dans ce genre de mariage arrangé.

(c) mars.

high hopes

end of may 1997, first meet ((ft. @Vesper Millers))

Si Helena est mentionnée, critiquée et jugée par de nombreux sous-entendus qui s’enchaînent, Marcus n’a pourtant pas envie de s’attarder sur sa génitrice – ce n’est pas ce qu’on attend de lui. « Enfant rebelle, déception, j'peux être plein de choses à la fois ! » il est peut-être un peu trop honnête au vu des circonstances qui les réunissent, mais il n’est plus à ça prêt, d’autant plus qu’il ne dit rien de plus que la stricte vérité. Il en rigole, ignore le petit pincement au cœur qui lui procure cette pensée et se force à rire pour poursuivre la blague et entraîner Vesper dedans, tout ça avant de mettre de côté le sujet « Helena » pour de bon et se concentrer sur la blonde et ses histoires de famille visiblement tout aussi compliquées. « Des relations catastrophiques avec nos mères, c’est un premier point commun de folie si tu veux mon avis. » il tente tant bien que mal d’alléger l’atmosphère et rendre le sujet moins grave. « J’suis désolé, j’suis bien placé pour savoir que c’est compliqué » il est surpris que ce soit si facile entre eux, elle qui se confie sur ses relations avec ses parents, lui qui pratique l’autodérision, c’est un combo étrange qu’il n’aurait pas imaginé avec sa potentielle fiancée. Reste encore le problème de l’autorité et le malin plaisir que prend Marcus à défier sa mère et son père depuis qu’il a compris qu’il ne pourra jamais être assez bien pour eux. Parfois, il revient à la raison et essaie à nouveau d’être le fils parfait mais finalement, il est constamment coincé dans un entre deux dont il n’arrive à se défaire et qui ne s’arrange pas avec ces fiançailles imposées dont il ne sait que faire. Aujourd’hui, c’est le jour où il ne sait pas où se placer. Perdu entre son envie de défier et son désir de rendre fier, il marche en équilibre sur un fil au-dessus du vide sans trop savoir comment agir ou parler avec Vesper. Dégoûter celle qui pourrait bien devenir une amie au point qu’elle parte ou apprendre à connaître sa future femme ? Coincé dans cet entre-deux, il tire encore et encore sur sa cigarette et en aspire les bouffées pour ne se concentrer sur rien d’autre que ça et oublier le reste, à quel point tout est compliqué et à quel point il étouffe dans ce manoir. Comme si elle lisait dans ses pensées, Vesper intervient et le ramène à la réalité par ces taquineries au sujet du Quidditch et quelque part, il lui est silencieusement reconnaissant de le sortir de ses pensées. Il plaisante et hoche vigoureusement la tête pour confirmer qu’ils étaient les meilleurs alors que Vesper admet avoir fait des recherches sur lui, quoi qu’elle n’ait rien apprit de concluant. Il sourit, puis se rembrunit à la mention de ses résultats scolaires, conscient qu’elle a sans doute dû apprendre pour son redoublement et ses notes désastreuses. « Juste » il taquine en appuyant la réflexion alors qu’elle semble avoir bon nombre d’informations sur lui malgré tout, ce qui le désavantageait totalement. « Tu sais... Poudlard c’était une autre époque, j’suis plus celui que j’étais avant » tente-t-il de se justifier alors qu’il espère qu’elle n’est pas le genre de fille à se faire une idée préconçue de quelqu’un en fonction de ce qu’elle lit ou entend sur les autres. Il décide de mettre ça de côté et commence à évoquer sa carrière, la seule chose qui le rende véritablement heureux à l’heure actuelle. Si ça ne plaît pas à ses parents, Marcus a trouvé sa vocation et pour rien au monde il ne changerait de travail. Le Quidditch professionnel, c’est devenu une grosse part de sa vie, un univers à part entière dans lequel il se sent vraiment important et où il a l’impression d’exister non pas pour les autres, mais uniquement pour lui. « Quoi, tu veux un autographe ? T’as pas besoin d’avoir honte tu sais, tu peux demander » il en rigole, il s’amuse et taquine, il est bien avec elle alors qu’il vient a peine de la rencontrer. Mais c’est facile, il n’a pas besoin de faire semblant – aussi étonnant cela puisse-t-il paraître. « On est pas en compétition, il veut juste pas admettre que j’suis meilleur que lui » il hausse les épaules d’un air qu’il veut nonchalant alors que tout dans sa voix laisse entendre qu’ils sont bel et bien en compétition et qu’ils le resteront sûrement pour un paquet d’années. A force de parler de lui, de ses passions et de son travail, Marcus réalise qu’il est bien trop question de lui et pas assez d’elle et il renverse la balance en lui retournant la question, ayant seulement connaissance de son poste au ministère au département de sécurité magique, sans toutefois trop en savoir plus. « Mon meilleur ami est en formation aussi, il adore. Ça a l’air sympa comme t’en parles. » il n’y connaît pas grand-chose à vrai dire, mais il s’intéresse pour de vrai à elle. « P’t’être qu’un jour tu devras me protéger qui sait » il rigole sans trop savoir d’où lui vient cette légèreté et cette facilité de contact avec elle mais bientôt, il se rembrunit en pensant qu’ils sont en train de faire tout ce que les adultes espèrent d’eux : apprendre à se connaître, sympathiser, devenir les parfaits petits époux aux yeux d’une société corrompue et dont Marcus n’est pas sûr de vouloir encore faire partie. « Ça devrait pas se passer comme ça. Si ? » il n’a jamais parlé de ses doutes sur le mariage à personne, pas même Milo ou Caïn. Il n’a toujours eu que ça comme modèle mais quelque chose lui souffle que ce n’est pas comme ça que ça devrait se passer. Il ne devrait pas être question de se moquer de savoir s’ils s’entendent ou non, il devrait être question de plus que ça, même si Marcus n’est pas sûr de pouvoir mettre de mots sur ce dont il devrait être question. Il fronce les sourcils, perdu dans ses pensées et dans tout cette conspiration qui va les mener à se marier d’ici la fin de l’été et c’est Vesper, la première, qui brise à nouveau le silence, comme si elle savait toujours quand parler pour le ramener à la réalité. « Ce n’est pas si génial que ça la vie dans un château. Les couloirs sont trop grands et trop vides. Ils n’étaient vivants que lorsqu’on jouait dedans quand on était gosses avec mon frère. » le manoir flint a toujours été un peu lugubre et triste, silencieux, sauf quand les deux frères riaient aux éclats dans les couloirs avant de se faire réprimander par leurs parents. Dans ces moments-là, le château vivait vraiment, mais il y a bien longtemps qu’il est redevenu silencieux. A nouveau perdu dans ses pensées – ce qui semble devenir une désagréable habitude, Vesper le ramène sur terre par cette question soudaine et à laquelle il ne s’attendait pas du tout. « Oh euh… » est tout ce qu’il trouve à dire alors qu’il sent son cœur accélérer dans sa poitrine. S’il était du genre à rougir, il serait sans doute cramoisi mais il a la chance de ne pas souffrir de ce mal et ne montre sa gêne qu’à travers son regard fuyant. « Non, j’ai personne » grommelle-t-il dans sa barbe inexistante. « C’est pas trop… J’suis pas le genre à avoir une copine » sa renommée et son physique lui ont bien sûr permis d’attirer quelques filles dans son lit, mais Marcus n’est pas du genre à savoir garder une fille – ni même à savoir en draguer une et il n’a d’ailleurs jamais été véritablement en couple mais il se garde bien de le lui dire, aspect de sa vie encore bien trop personnel pour qu’il lui en parle. Il se racle la gorge et ose enfin croiser son regard « Et toi, t’as quelqu’un ? » ils s’enfoncent dans le parc du manoir jusqu’à ce que celui-ci ne devienne plus qu’un bâtiment insignifiant au loin et ce n’est que là que Marcus prend une grande bouffée d’air frais, comme s’il se retenait de respirer jusque-là. Pris d’une impulsion, il prend une cigarette qu’il allume et il se tourne vers Vesper alors qu’ils arrivent près d’un champ de fleurs. « Tout a l’heure t’as dit que les informations que t’as eues sur moi t’ont pas aidé à savoir qui je suis… J’ai un frère, Caïn. Il est à Poudlard en c’moment. On se parle plus trop, on s’est pas mal éloignés. Le truc c’est que je sais pas trop comment lui parler ni renouer même si j’aimerais bien qu’il soit là. Comme aujourd’hui par exemple. » c’est un secret qu’il garde pour lui, mais dans l’épreuve de ses fiançailles, il aurait aimé pouvoir se tenir fier aux côtés de son frère, même s’il sait que ce n’est pas impossible. « J’t’ai avoué un truc, à ton tour maintenant. La vérité belle ou pas belle, mais un petit bout de vérité quand même. » il sait pas trop à quoi il joue, ce qu’il fait ni ce qui ressortira de tout ça. il sait juste qu’il a pas envie de retourner au manoir, pas maintenant. Parce qu’il est là, qu’il n’y a pas de faux semblants et que, même s’il ne la connaît pas encore très bien, il aime déjà sa compagnie.

(c) mars.

end of may 1997, first meet ((ft. @Marcus Flint))

Elle n’avait aucune idée de l’enfance qu’avait eu Marcus, aucune idée de ce qu’il vivait au quotidien pourtant, il y avait bel et bien l’impression que leurs familles étaient différentes. De nature pures, certes, pour les deux, cependant la Millers avait eu la chance de grandir dans un vrai foyer où l’affection régnait bien qu’encore une fois, elle avait dû supporter l’absence des deux aurors chaque jour quand ils n’étaient pas en mission pour plus longtemps encore. Mais elle avait leur soutien, du moins celui de son père, et elle n’était pas malheureuse avec sa tutrice, gouvernante ou qu’importe la fonction occupée par Claudia, celle-ci répondait à tous les rôles. Elle eut un regard désolé à sa confession, comprenant que par son humour, il cachait un réel mal-être. Il n’y avait pas besoin d’être legilimens pour le deviner. « Ce n’est rien. J’ai fini par me faire à l’idée qu’on ne serait jamais les meilleures amies du monde, tout va bien » le rassura t’elle d’un sourire, chose qu’elle avait mis du temps à admettre alors qu’encore aujourd’hui Vesper était persuadée que c’était de sa faute. Elle n’était pas assez égoïste pour souhaiter le même genre de relation maternelle à tout le monde, ni à Marcus, mais peut-être que de savoir que tout n’était pas non plus tout rose pour lui la réconfortait, en quelque sorte. De cette manière, elle n’était pas seule. Mais tous ces détails n’étaient pas écrits dans un dossier bien rangé au ministère, là où elle avait fouiné sans demander l’accord de ses supérieurs mais qui lui en voudrait d’avoir éplucher quelques pages à la recherche d’informations sur le Flint ? Il allait devenir son fiancé et elle ne connaissait rien de lui… alors l’apprentie-auror estimait avoir le droit de se renseigner même si la méthode n’était pas tout à fait recommandée. « Ce n’est pas grand-chose ! » se défendit-elle en se détachant de son regard, certaine d’avoir rougie à cette remarque qui n’avait pourtant rien d’une accusation. « Je voulais… m’assurer que tu n’étais pas recherché pour enlèvement ou séquestration, c’est tout… » ajouta t’elle en haussant les épaules comme si c’était évident et comme si, surtout, c’était normal dans ce genre de situation. « Je sais, enfin j’imagine » lâcha t’elle finalement en hochant la tête, souvenirs de Poudlard lui revenant aussi en mémoire à cette mention. La blonde aussi avait changé depuis sa sortie et ce, même si ce laps de temps se comptait seulement en mois. Il y avait eu à gérer la sortie du château, le déménagement dans son appartement – même si les Millers avaient été contre cette tentative d’indépendance mais ne l’était-elle pas depuis toute petite, grâce ou à cause d’eux ? – l’entrée en formation et le rythme soutenu qui n’avait absolument rien à voir avec les cours de sortilèges ou métamorphoses à neuf heures du matin. « Pour être honnête, je suis juste soulagée qu’il n’y ait aucun passif entre nous datant de Poudlard. Hormis les quelques buts que tu as dû me mettre à l’époque mais ça, c’est pardonné » avoua t’elle avec un léger sourire. Pas qu’elle puisse le blâmer d’avoir été moins bonne que lui sur le terrain. Mais elle se rappelait très bien les quelques serpentards moqueurs lorsque, malheureusement, elle s’était éprise de l’un des leurs et qu’en retour, celui-ci s’était joué d’elle avant de l’humilier. Sauf qu’ils n’étaient plus là-bas, que Marcus n’était plus étudiant mais bien joueur professionnel de Quidditch, statut sur lequel elle s’amusa quelques secondes. « Tu rêves si tu crois que je vais jouer les parfaites petites groupies… je supporte les Harpies de toute façon » plaisanta t’elle un peu plus – ou peut-être qu’elle ne plaisantait pas vraiment, qui sait – mais cette discussion légère avait au moins le mérite de lui permettre d’être moins angoissée à l’idée que ce rendez-vous était le premier avec son futur mari. Le mot résonnait encore inconnu à son oreille et elle ne savait pas combien de temps elle aurait besoin pour s’y faire mais il le faudrait, dans tous les cas. « Bien sûr ! » ironisa t’elle à sa façon de se dire meilleur que Wood, chose qu’elle ne contesterait pas. Pas aujourd’hui. Peut-être une autre fois dans le seul but de l’embêter parce que les filles, les petites-amies, les fiancées, ça servait aussi à ça, n’est-ce pas ? Son propre job mis à l’honneur, elle en dévoila juste un peu, suffisamment pour qu’il comprenne qu’elle aimait ça et, elle l’espérait, qu’il la laisserait continuer par la suite. « Je serais peut-être amenée à travaille avec lui alors » Et elle ne savait pas encore à quel point cette supposition s’avérerait réelle. « J’espère que non » Qu’elle n’aurait pas à le protéger de quelque danger que ce soit et qu’en plus, elle ne doutait pas de ses capacités à se défendre lui-même. Et son regard se perdit à l’horizon durant de longues secondes, silence qui n’était pas désagréable tandis que les deux sorciers faisaient connaissance comme on leur avait conseillé de le faire. Et ce n’était pas normal, pensée que Marcus partageait apparemment. « Non » répondit-elle en soupirant, avouant à demi-mots « Je pensais même y échapper… le mariage n’a jamais été évoqué avec mes parents avant. Ils ne sont pas aussi conservateurs que les tiens ou les autres familles de sang-pur britanniques et avec la majorité atteinte, je croyais naïvement que ça n’arriverait plus » Elle se taisait sur les raisons de ce revirement soudain de situation pour les Millers parce qu’elle ne voulait pas qu’il connaisse les dessous de son histoire, ceux-là même qui finalement lui étaient aussi inconnus. Et elle n’en avait pas non plus le droit. « J’imagine qu’on ne se dérobe jamais vraiment de l’autorité parentale » Et des principes commandés par celle-ci mais il comprendrait le message ; lui-même prisonnier, en quelque sorte, des Flint. Prisonnier dans un grand château comme dans les contes pour enfants, pouvait-on rajouter alors qu’il la reprit sur ce point. Elle remarqua son air nostalgique et n’ajouta rien, du moins, jusqu’à lui poser une question à laquelle elle pensait depuis quelques temps. Si le mariage était arrangé, la décision avait été rapidement prise et elle s’était plus d’une fois demandée si son futur fiancé n’était pas déjà engagé dans une relation. Et bien sûr qu’elle était gênée par cette interrogation mais elle avait eu besoin de le savoir. « Désolée, c’était… déplacé » « Je voulais juste… enfin, je voulais savoir parce que ça aurait pu être le cas et dans ce cas-là, ça aurait été encore plus compliqué et… » Et elle pouvait se taire maintenant, V, alors elle le remercia presque de lui renvoyer la question sans faire attention à son charabia. « Non plus » répondit-elle en secouant la tête, consciente que peut-être, sa vie sentimentale laissait un peu à désirer. « Je n’ai pas trop le temps de sortir » Une justification dont il n’avait pas besoin mais c’était la vérité. Sa formation lui puisait toute son énergie, il fallait absolument qu’elle réussisse les tests d’entrée. Intéressée à ses prochains mots, elle se montra attentive en l’entendant évoquer son frère. « Il est comment ? Il est comme toi ? » Pas qu’elle voulait tout savoir sur ce Caïn surtout à la vue de la relation qu’il lui décrivait qui ne devait pas être facile. « J’aurais adoré avoir un frère. Ou une sœur, qu’importe. Le temps m’aurait paru moins long parfois, quand j’étais petite » Une confession qu’elle n’avait pas de mal à donner parce que ses proches le savaient. « Tu peux toujours lui écrire » proposa t’elle à Marcus comme solution. Elle n’avait aucune idée de ce qu’ils partageaient vraiment ou non, Vesper, alors elle suggérait simplement. Par contre elle ne savait pas quoi lui révéler en retour et prit quelques secondes pour réfléchir avant de se rappeler leur précédente conversation. « Même si on se connaissait à Poudlard, tu ne m’aurais sans doute pas reconnu. J’étais brune, les cheveux toujours attachés et des vêtements deux fois trop larges pour moi. Un vrai garçon manqué » Ce n’était pas aussi profond que ce qu’il lui avait dit mais c’était pour l’instant tout ce qu’elle pouvait lui donner. Elle ajouta tout de même : « Puis le grand classique, un beau garçon de mon année m’a invité à sortir avant de se moquer de moi avec ses amis et j’ai décidé de tout changer, ou presque » Sa couleur de cheveux, sa façon de s’habiller, de se maquiller. Elle avait aussi appris à s’aimer alors tout n’était pas mauvais dans le fond. « C’est beaucoup de confessions pour une première rencontre » ajouta t’elle en riant légèrement pour détendre l’atmosphère bien que ses mots étaient tout de même véridiques. Elle entendait par là qu’elle n’était pas si bavarde d’habitude, mais que malgré tout, malgré le mariage planant au-dessus de leurs têtes, elle se sentait bien avec lui. « Merci de ne pas rendre ce rendez-vous trop… awkward » ça aurait pu et avec n’importe qui d’autre, peut-être, elle aurait eu cette impression. « Je ne savais pas à quoi m’attendre et en fait, c’est plutôt sympa » Honnête, toujours, elle lui offrit un sourire, un vrai, parce qu’elle en avait envie et non pas parce qu’elle y était forcée. Autant dire que dans ce contexte, ça voulait dire beaucoup.

(c) mars.

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end of may 1997, first meet ((ft. @Vesper Millers))

C’est étrange de parler de sa mère, de son enfance et de tous ces trucs personnels avec une inconnue mais avec l’héritière Millers, ça a quelque chose de naturel et de facile. Il tente de se convaincre que c’est parce qui l’a décidé, et non pas parce que c’est ce que lui imposent ses parents mais au fond il en sait rien, il sait juste qu’il aime bien lui parler et qu’il a pas l’impression de l’avoir rencontrée il y a à peine quelques heures. Il se surprend à apprécier leurs points communs, même si cela implique une vie de famille foireuse et un background familial général ayant laissé ses marques. Il se surprend aussi à avoir envie d’en apprendre plus sur elle alors qu’une autre partie de lui hurle à la rébellion. Il a le cul entre deux chaises, Marcus, partagé entre des envies et des besoins qui ne lui appartiennent même plus mais qui sont dictés par ses parents à tel point qu’il en vient à se dire que peut-être, finalement, le mariage n’est pas une si mauvaise idée, lui qui a pourtant toujours refusé de se plier à ces règles idiotes. Alors qu’il se bat silencieusement contre ses démons, son envie de fuir d’un côté, celle de rendre fier de l’autre, force est d’admettre qu’il aime bien ce petit brin de fougue qu’elle cache, sa franchise et la flamme qui anime ses yeux. Il n’a jamais été un bon parti, Marcus et pourtant il en a croisé des filles lors des réceptions et galas donnés par les sang-purs, mais aucune d’elles n’avait l’étincelle de Vesper ni n’était aussi intéressante. ça pourrait être pire, se dit-il alors finalement en l’écoutant parler de Poudlard, réflexion qui lui tire un sourire alors qu’il allume une nouvelle cigarette au bord de ses lèvres. « Les harpies ? Elles nous arrivent même pas à la cheville. » il bombe le torse et suinte l’arrogance alors qu’il se rappelle avec fierté avoir battu ces horribles harpies lors du dernier match les opposant, quelques semaines plus tôt. Il ne ventait pas souvent ses mérites au manoir, sa famille étant peu disposée à l’écouter leur rappeler combien il n’était qu’un échec à leurs yeux en faisant un métier qu’il aimait mais avec Vesper au moins, il pouvait se permettre de plaisanter dessus et d’être lui-même – si tant est qu’il sache ce que ça veut dire – le temps d’un bref instant. Il comprend, par son expression et les mots employés, qu’elle aime sûrement autant son métier que lui aime le sien, et il apprécie ça aussi chez elle, alors qu’il n’aurait jamais imaginé épouser quelqu’un qui passerait son temps dans leur manoir. Si Marcus n’avait jamais vraiment réfléchi à sa conception d’amour ou à ses attentes, n’osant jamais trop y réfléchir, il savait pourtant qu’il ne supporterait pas que quelqu’un dépende de lui comme les femmes étaient censées dépendre de leurs maris – très peu pour lui, il n’arrive déjà pas à se gérer lui-même, alors une femme en plus ? Il ne sait même pas ce que ça veut dire, être le mari de quelqu’un, aimer quelqu’un. Il sait pas ce qu’il est censé faire de tout ça et alors que cette pensée traverse son esprit, il constate que Vesper se pose plus ou moins les mêmes questions que lui et quelque part, ça le soulage un peu de ne pas être le seul à être perdu au milieu de toutes ces fiançailles. « On croit qu’on y arrive en tout cas. » surenchérit-il à la réflexion de Vesper. Combien de fois avait-il cru échapper à l’autorité de ses parents et avoir obtenu sa liberté ? Combien de fois avait-il cru qu’il échapperait à toute cette mascarade ? « Mais ils sont toujours là pour nous rappeler à l’ordre » finit-il dans un soupir en se retenant d’ajouter surtout quand on les déçoit. Déjà des années que Marcus est le prisonnier de sa mère et qu'il cherche la clé pour échapper à tout ça, sans succès et s’il n’espère pas grand-chose de cette union, peut-être qu’elle est là finalement, la solution. Il est interrompu dans ses pensées par une Millers curieuse qui l’interroge sur ses relations amoureuses, faisant naître un malaise en Marcus qui le dissimule et l’enfoui en tirant plusieurs fois sur sa cigarette. Il n’a jamais connu de vraie relation et depuis la fin de sa scolarité, s’est toujours contenté de relations éphémères – pas plus d’une ou deux nuits à chaque fois. Il porte encore les stigmates d’une adolescence passée à ne pas avoir confiance en lui, à ressembler à un troll et si c’est parfois encore difficile de croire en son charme – qui n’est plus à nier étant donné le nombre indécent de femmes qui supportent son équipe – il n’a encore jamais donné son cœur à qui que ce soit et ne saurait de toute façon pas s’y prendre si quelqu’un lui plaisait. « Tant mieux » lâche-t-il dans un hochement de tête quand elle affirme à son tour n’avoir personne dans sa vie. « Enfin pas tant mieux parce que ça m’intéresse pas… enfin si ça m’intéresse mais c’est quand même une bonne nouvelle. Enfin pas vraiment mais.. » il prend une profonde inspiration, finit sa clope et soupire. « C’que je voulais dire c’est que ça aurait été compliqué comme tu le disais. » il frotte ses mains sur ses genoux d’un air gêné et remercie silencieusement merlin pour le changement de sujet, quand bien même celui-ci ne le mette pas en joie non plus. « Il est mieux que moi. » lâche-t-il sans réfléchir à ses mots avant de se figer et de reprendre. « Tu sais ça a pas que des avantages, ça apporte pas mal d’emmerdes » et pourtant il était quelque part soulagé d’avoir eu Caïn et de ne pas avoir grandit seul, son existence aurait sans doute été bien plus morne sans lui et le manoir n’aurait pas été habité par leurs rires quand ils étaient gosses. Il secoue la tête quand elle suggère qu’il lui écrive sans pourtant se justifier – elle ne connaît pas toute l’histoire après tout, et il se concentre alors sur son secret, son bout de vérité à elle. « J’ai du mal à t’imaginer. » avoue-t-il en la dévisageant pour essayer de se faire une image d’elle à l’époque. « C’est moche » est tout ce qu’il trouve à dire à sa confession, jamais trop à l’aise quand il s’agit de compatir et c’est pourquoi il choisit les blagues, la légèreté. « J’suis sûr qu’une Auror comme toi a trouvé un moyen cool de te venger de ce type. » il lui sourit doucement avant de rallumer une cigarette en même temps que la réflexion de Vesper le pousse à froncer les sourcils et à prendre conscience de la situation, plutôt sympa. « C’est vrai, peut-être trop même ? » il en sait rien en vrai, il sait pas comment c’est censé se dérouler tout ça mais il sait qu’il n’a pas l’habitude de se dévoiler, qu’il est surtout branché conneries et qu’il sait pas vraiment ce qu’il lui a prit d’en dire autant à Vesper. En proie aux doutes, Marcus se tourne vers elle et tombe sur son sourire, un de ceux qui lui semble sincère et choisi, et non imposé. « C’est vrai, ça aurait pu être pire. » et il se permet de pousser doucement son épaule contre la sienne sans trop réfléchir à son geste, comme un gage d’un je-ne-sais-quoi qu’il aime plutôt bien sans trop l’assumer non plus puisqu’un instant plus tard, il se retrouve debout sur ses deux jambes à faire quelque pas autour du banc sur lequel ils sont installés. Au loin, le manoir se dresse derrière eux, et Marcus fronce les sourcils. « Qu’est-ce qu’il va se passer quand on rentrera ? » il se demande de quoi ils peuvent bien parler là-bas, s’ils sont en train de planifier la fête de fiançailles, ou même les détails du mariage, de la couleur des coussins en passant par les parfums des gâteaux sans oublier les tenues. Cette réflexion lui arrache un frisson alors qu’il repose son regard sur la blonde en essayant de les imaginer ensemble, mariés. La tâche est plus difficile que prévue et il doit se forcer à se détourner pour chasser ses pensées. Mains enfoncées dans les poches, il frappe dans un caillou solitaire qui s’en va quelques mètres plus loin. « J’ai pas vraiment envie de rentrer en tout cas, pas maintenant. » il n’est pas prêt à accuser le regard lourd de sens de sa mère, pas prêt à se retrouver en tête à tête avec elle et Augustin, pas prêt à prendre conscience de la réalité de tout ça, pas prêt à découvrir la date du mariage ou à s’entendre dire à quel point il n’a pas intérêt de tout faire foirer. « Et toi ? » lâche-t-il finalement en se retournant vers sa future femme, en se disant que finalement, c’est quand même mieux d’être ici avec elle plutôt que d’étouffer au manoir et ce, même s’il ne sait pas sur quel pied danser avec elle ni comment relancer la conversation pour ne pas que ça devienne awkward en gâchant tout à nouveau.

(c) mars.

end of may 1997, first meet ((ft. @Marcus Flint))

Amusée par la réaction du sorcier qu'elle n'imaginait pas autrement - les garçons et le sport, c'était déjà quelque chose mais Marcus était lui-même un joueur professionnel alors c'était pire, Vesper secoua la tête, retenant quand même que ce sujet serait surement évoqué à l'avenir. Après tout, c'était une grande partie de la vie du Flint tout comme son propre job le serait, si toutefois elle parvenait à survivre aux trois années de formation. Ravie, déjà, de constater qu'il ne compterait pas l'empêcher d'avoir une carrière en parallèle : elle connaissait la mentalité de la plupart des sang-pur, les mêmes que leurs pères et grands-pères avant eux, et Marcus lui semblait différent. Une bonne chose à première vue tout comme elle avait l'impression que tous les deux s'entendraient bien. Peut-être ne seraient-ils pas fous amoureux l'un de l'autre mais combien de mariages arrangés en arrivaient à cette chance de toute façon ? Elle était rêveuse, V, elle avait toujours imaginé vivre une belle histoire, mais ce n'était que ça, un rêve qui n'avait que très peu de chances de se réaliser. Cette union n'était pas là pour ça, elle était là pour couvrir un mensonge, celui d'une adoption clandestine ou en tout cas, c'était là sa propre conclusion sinon à quoi bon tous les secrets ? Et pourquoi s'efforçait-elle à les protéger eux et leur nom et réputation quand ils lui avaient menti toute sa vie ? Elle aurait pu les envoyer balader tout simplement seulement ils avaient de l'emprise sur elle, cette même autorité que Marcus évoquait et qui la fit hocher la tête à sa réflexion. Ils étaient à leur merci en quelque sorte et plus encore en acceptant cet arrangement abusé. Elle se sentit légèrement rassurée en l'entendant affirmer qu'il n'avait personne dans sa vie parce qu'elle aurait détesté avoir cette place, celle de quelqu'un d'autre. Elle-même n'avait heureusement personne, garçons passés en coup de vent dans sa vie pour ne laisser qu'elle, désormais dédiée au bouclé et cette pensée qui l'encouragea à le détailler du regard puisqu'il serait le seul à présent. « Compliqué oui » répéta t'elle en détournant les yeux, rougissant certainement de s'être faite surprendre en pleine observation. Elle se racla la gorge, se forçant à rebondir sur autre chose, n'importe quoi, tant que ça ne concernait pas la mâchoire du brun qui l'attirait inexplicablement ou sa carrure sur laquelle elle s'était trop longuement arrêtée. Fronçant les sourcils à sa réponse rapide et cette façon de se dévaloriser face à son frère, elle marmonna un « Je suis sûre que c'est faux » avant de lâcher un petit rire à ce qu'elle croyait être une plaisanterie. Son ton n'annonçait pourtant rien de drôle et en réalisant que le sujet était sensible, elle lui raconta un bout de son histoire à elle, qui n'avait pourtant rien de palpitant. Elle n'avait jamais eu l'impression de sortir du lot, V, d'être autre chose qu'ordinaire. « Pas encore auror » rectifia t'elle avec un sourire. « C'est en projet cela dit » Elle ne précisa pas s'il s'agissait seulement de son futur métier ou de ce sorcier qui lui avait brisé le coeur en septième année. Le mystère, c'était bien aussi. Incertaine quant à sa remarque - voulait-il que ça se passe mal entre eux finalement ? - elle baissa seulement la tête vers ses mains, ses doigts qui s'attardèrent sur son bras dans ce geste de stress qui la suivait depuis toujours, elle arrêta de se pincer lorsqu'il reprit la parole, haussant les épaules. « Ils nous demanderont sans doute comment ça s'est passé sans se soucier de la réponse et ils planifieront nos prochains rendez-vous. Si on a de la chance, ils pourraient même nous en permettre un ou deux avant le jour-j » C'était en tout cas les règles et autres principes liés à leur éducation, à cette haute société qui ne voudrait pourtant plus d'elle s'ils apprenaient les doutes sur ses origines. « Mais ça ne veut pas dire qu'on ne pourra pas se revoir avant. J'veux dire, sans leur permission » Une chose était sûre, elle ne voulait pas se marier avec un inconnu, l'ancienne aiglonne, elle ne le pourrait pas. « Enfin si tu veux » Des pensées qui devaient se refléter dans l'esprit du Flint en train de faire les cent pas devant le banc où ils étaient installés avant qu'il affirme ne pas vouloir rentrer tout de suite, lui retournant la question. Le voulait-elle ? Ils étaient bien ici, même au beau milieu du parc d'un manoir qu'elle n'avait jamais vu, avec un garçon qu'elle n'avait jamais vu. « Non... non, j'ai pas envie de rentrer » Ce serait réel sinon et de ça, elle n'était toujours pas sûre de le vouloir. « Mais il le faut » Si elle devait être la voix de la raison alors elle le serait parce qu'il en fallait bien un, pas vrai ? Se relevant après quelques secondes, elle inspira et hocha la tête en direction de Marcus, prête à faire le chemin inverse jusque chez lui. Chez elle ? Chez eux, sans doute, un jour.

début août 97, quelques jours avant le mariage.

Et ça l'était, réel, tout comme ses préparatifs qui n'en finissaient plus mais dans lesquels ni Vesper, ni Marcus n'avaient eu leur mot à dire. En vérité, la blonde était sûre que les Millers n'avaient pas non plus eu trop le choix parce qu'Helena Flint faisait partie de ses personnes qui aimait un peu trop gérer les choses. Excessive dans absolument tout, elle n'avait pas lésé sur les moyens - n'étaient-ils pourtant pas dans une situation délicate comme lui avait confié son fiancé ; l'appellation toujours étrange à son oreille ; un soir d'été alors qu'ils avaient transplanés au bord de la mer juste tous les deux pour échapper à leur quotidien ? Un moment parmi tant d'autres et des airs de date qu'elle avait apprécié plus que de raison mais qui l'avait rassuré aussi, sur le futur, leur futur à tous les deux. Elle ne savait pas trop ce qu'ils étaient, l'auror, n'avait pas besoin de le savoir pour l'instant. Ils s'entendaient bien, capable de parler ensemble, de rigoler aussi, et elle avait l'impression que chaque sortie les rapprochait un peu plus, tout comme la date du mariage approchait à grands pas. Trop grands, peut-être, tandis qu'ils étaient là dans la salle de bal du manoir des Flint à s'exercer pour ce qui serait leur réception et leur première danse en tant que couple marié. Et si elle était douée pour pas mal de choses, si sa nourrice et tutrice lui avait appris les pas les plus traditionnels de la valse et autres danses de salon, Vesper n'était pas une experte. Ses seuls cours lui avaient donc été donné par Claudia et ses lacunes ne passaient franchement pas inaperçues. Sa longue robe n'arrangeait rien - mais si elle n'était pas blanche, ni celle qu'elle porterait dans quelques jours à peine, Helena avait insisté pour qu'elle en porte une et s'y habitue - et elle remerciait sa propre mère (pour une fois) d'avoir entraîné la mère du bouclé à l'extérieur pour les laisser tranquilles. Une énième fois, elle lui marcha sur les pieds et elle claqua la langue d'énervement, un « Pardon » lui échappant à nouveau avant qu'elle ne soupire et se détache légèrement du sang-pur, en sueur après cette heure à répéter. « Je suis désolée, vraiment, j'aurais du te dire que j'avais deux pieds gauches avant... tout ça » De cette façon il aurait pu trouver mieux qu'elle mais cette remarque, elle la garda pour elle. « Ta mère va finir par me tuer si je ne fais pas mieux » lâcha t'elle dans un petit rire, alors que la pensée que ce serait totalement possible lui traverse l'esprit. Sa future belle-mère n'était pas des plus compréhensives, elle l'avait bien compris. Un regard vers leurs pieds pendant qu'elle reprenait sa respiration, elle replaça correctement les pans de sa robe et releva les yeux sur le visage de Marcus, à quelques centimètres du sien. Il était beau, le brun, et elle ne le réalisait pas que maintenant - elle avait toujours eu une bonne vue après tout. Mais plus que ça, il s'était créée un lien entre eux ces dernières semaines, un lien qui lui plaisait et lui donnait confiance. Ses iris ancrées aux siennes, dans ce moment d'égarement qui n'appartenait qu'à eux, elle reprit après plusieurs secondes à l'instant même où un sourire naquit sur ses lèvres. « On reprend ? Je vais faire attention cette fois » Une promesse qu'il avait déjà pu entendre à maintes reprises mais qu'elle lui refaisait chaque fois parce qu'elle avait à coeur de faire des efforts, Vesper, pour leur mariage.

(c) mars.

high hopes

end of may 1997, first meet ((ft. @Vesper Millers))

De découverte en découverte, la discussion oscille entre moments sérieux et moins sérieux, de leurs métiers et aspirations en passant par leurs relations passées et ces relations compliquées avec leurs familles respectives. Si Marcus tait le fait qu'il se sent prisonnier et pris au piège au sein de sa famille, il sait que c'est un aveu qu'il pourrait aisément faire à la blonde, conversation fluide et facile avec elle à mesure qu'ils échangent et apprennent à se connaître. Il n'a jamais été de ceux qui savent parler aux filles, Marcus, et malgré tous les efforts et les conseils de Milo qu'il tente au mieux de suivre, il n'est pas le plus à l'aise quand il s'agit d’accoster une fille. Il sait draguer, quand ça ne compte pas. Mais quand ça commence à compter, quand il trouve quelqu'un qui lui plaît réellement, c'est là que les choses se corsent et qu'il a cette fâcheuse tendance à fuir. Seulement, face à l'héritière Millers, il n'a pas envie de fuir, parce que c'est facile de lui parler, et parce qu'une part de lui aime ça et souhaite continuer quand l'autre ne veut pas donner cette satisfaction à sa mère. Ça se mélange en lui, au point que ça le perturbe et l'empêche de réfléchir correctement tandis qu'il détaille le visage de la blonde en essayant d'imaginer à quoi pourrait ressembler une vie à ses côtés. Il se demande s'ils seraient heureux, s'ils auraient appris à être amis entre temps ; lui le joueur professionnel célèbre, elle la brillante auror. Ils auraient des enfants sans doute, habiteraient un grand manoir et leurs parents seraient fiers de leurs choix. L'image mentale d'enfants jouant sur la balançoire que Marcus et Caïn utilisaient enfants s'arrache à son esprit quand la voix de Vesper lui parvient, et le sang-pur secoue la tête pour lui accorder toute son attention et lui offrir un faible sourire. « Tu y arriveras. » il ne sait pas d'où lui vient cette certitude mais il sait qu'elle arrivera à atteindre ses rêves et qu'elle finira par porter fièrement l'insigne d'auror, tout comme son meilleur ami le ferait bientôt aussi. Le soleil décline à l'horizon, et Marcus songe à leurs parents assis dans le grand salon, attendant sans doute qu'ils rentrent pour écouter le récit de leur rencontre et tandis que Vesper énonce à voix haute ce qu'il pense tout bas, un poids tombe dans son estomac à cette idée. Il n'a pas envie de rentrer et n'aspire qu'à rester avec elle et prolonger cet instant, mais elle lui rappelle les règles, et il soupire en se relevant et bloque soudain sur la proposition de la Millers. « Tu veux dire, boire un verre, sans leur dire ? » ses lèvres se retroussent en un sourire en coin, et alors qu'il fourre ses mains dans ses poches, il hausse les épaules. « Pourquoi pas oui. » c'est dans un quasi silence qu'ils regagnent le manoir, leur future maison dans un avenir pas si lointain mais une fois devant la porte, Marcus ne rentre pas immédiatement et pose sa main sur le bras de la blonde pour l'arrêter. « Tu peux m'envoyer un hibou si tu veux, ou l'envoyer chez les frelons si tu veux éviter qu'ils lisent des choses en particulier. » mention faite à ses parents et leur fâcheuse tendance à interférer dans sa vie, il se passe une main dans les cheveux et pose sa main sur la poignée, prêt à l'enclencher. « Prête à entrer dans la fosse aux lions ? » et dans son sourire alors qu'ils entrent, il trouve l'étrange conviction qu'il n'est pas seul et qu'ensemble, ils peuvent peut-être aller au bout de cette étrange aventure.

(c) mars.

high hopes

début août 1997, quelques jours avant le mariage ((ft. @Vesper Millers))

Une aventure qui poursuit son chemin à mesure que les semaines passent, et qui les mènent tout droit jusqu'au mariage. Les préparatifs sont intenses, et en dépit du peu de voix qu'Helena leur laisse à tous, elle ne leur laisse pas non plus une minute de répit. Le grand jour approche à grand pas, et la matriarche Flint cherche à rendre le moment parfait, parce qu'il est hors de question que les Flint se portent en ridicule en n'offrant pas un grand mariage à l'élite du monde sorcier. Au milieu de tout ça, Marcus ne sait plus où donner de la tête. Il oscille entre angoisse, peur, excitation, appréhension et une certaine forme de joie, quoique plus discrète, et uniquement quand sa fiancée se trouve dans la même pièce que lui. Le temps écoulé depuis la nouvelle de leurs fiançailles les a poussés à se rapprocher, et si Marcus ne sait pas vraiment ce qu'ils sont aujourd'hui, il sait qu'il est attaché à elle, et que l'idée de se marier n'est finalement plus aussi terrible qu'au premier jour. Il a appris à la découvrir, à apprécier son rire, sa façon de parler, et de lui sourire, leurs conversations sans queue ni tête jonglant entre sérieux et moins sérieux. Il a fini par apprécié tout ça, Marcus, et a voir le bon côté des choses à cette union mais malgré lui, cette peur subsiste et ne le quitte pas, cette pointe d'angoisse constamment présente dans son ventre pour lui rappeler dans quoi il est sur le point de s'engager et ça l'effraie de ressentir ça, ça l'effraie encore plus de savoir que tant de monde compte sur lui, que Vesper compte sur lui, parce qu'elle est la dernière personne qu'il ait envie de faire souffrir et malgré ça, il ne peut pas s'empêcher d'avoir peur et d'être guidé par cette émotion le poussant parfois à la maladresse et la distance. Pas question d'être distant aujourd'hui toutefois, c'est même tout le contraire qui lui est demandé tandis qu'ils s'entraînent pour leur première danse en tant que futurs mariés, un concept qui a le don d'accroître l'anxiété de Marcus, qui n'a en plus jamais été très doué en danse, ce qui semble être également le cas de sa partenaire qui n'a de cesse de lui marcher sur les pieds. Il ferme les yeux et retient un soupir après une énième erreur, et quand elle se détache de lui, il n'essaie pas de la retenir mais profite de l'instant pour se détendre les muscles et prendre du recul sur la situation. « C'est pas grave, on peut pas dire que je t'aide beaucoup. » éducation oblige, il avait reçu des cours de danse toute son enfance et sa coordination dans le Quidditch l'aidait sûrement à ne pas être trop mauvais, mais il était loin d'être le cavalier parfait pour autant. Il ne cache pas son rire à la réflexion sur sa mère et grimace, conscient qu'Helena pourrait réellement sortir de ses gonds si tout n'était pas absolument parfait le jour j. « Elle serait vraiment capable de faire disparaître ton corps et te remplacer par une copie conforme de toi. » lâche-t-il sur le ton de la plaisanterie pour tenter de la détendre. « Mais elle n'est pas là, on est que tous les deux alors respire Millers, t'as le droit à l'erreur. » il remerciait secrètement Merlin pour ce moment de tranquillité loin de leurs familles, juste eux, comme lorsqu'ils ont appris à se connaître. Il plante son regard dans le sien, et un sourire vient éclairer son visage en voyant qu'elle le regarde déjà, moment de complicité qui se prolonge à travers les yeux jusqu'à ce qu'elle rompt le contact et suggère qu'ils reprennent. « Attends, pas maintenant. » il s'interrompt et réfléchit une seconde quand une idée lui vient en tête. « Ferme les yeux. » voyant son regard, il l'encourage d'un signe de la tête. « Aller, fais moi confiance. » et quand enfin elle accède à sa requête, il commence à tourner autour d'elle. « Tu connais les pas, j'en suis sûr, tu réfléchis trop. » remarque étonnante venant de lui, mais il voulait vraiment l'aider, raison pour laquelle il poursuit : « Détends toi Millers, on est que tous les deux. » il répète d'une voix plus posée, d'un ton plus doux alors qu'il pose ses mains sur ses épaules et les fait glisser le long de ses bras, jusqu'à attraper ses mains dans les siennes pour venir les placer correctement pour la danse. « Garde les yeux fermés hein. » il pointe sa baguette vers le tourne disque magique et l'actionne, la musique s'élevant doucement entre eux et c'est au son des premières notes que Marcus vient poser ses mains sur elle pour reprendre leur danse du début. « Respire, et ne réfléchis pas. » lâche-t-il dans un souffle près de son oreille. Et d'un commun accord silencieux, c'est ensemble qu'ils entament les premiers mouvements de leur danse, d'une fluidité qu'ils n'ont jusque là pas connue. Marcus, fidèle à lui-même, a pourtant d'autres idées en tête et ne suit finalement pas la chorégraphie de leur danse mais fait tournoyer Vesper dans ses bras avant de l'entraîner dans une danse plus rythmée et fun, destinée à la détendre et lui faire penser à autre chose. Il danse comme un idiot, n'importe comment, sans se calquer sur aucun style ni se soucier de la musique bien trop douce pour ses mouvements si rapides et désordonnés, mais juste comme ça lui vient, parce que ça l'amuse de faire l'idiot pour la faire rire et la détendre, parce que malgré le mariage qui approche, ils restent deux gosses qui ne sont pas que des instruments, mais bien des personnes avec des sentiments.

(c) mars.

début août 97, quelques jours avant le mariage.

Si elle avait formulé cette demande de voir Marcus en dehors des rendez-vous organisés et autorisés par leurs parents, c'était le désir de ne pas avoir l'impression d'être réellement enfermée dans un mariage arrangé qui l'y avait poussée. Elle savait à quoi ressembler ces unions dont personne ne voulait, elle en voyait souvent lors des soirées réservées à l'élite et ce qui l'avait toujours marqué était le manque cruel d'affection dans le regard de chaque couple facilement dissimulés par de fausses attentions en public ; et si la Millers était attentive aux détails depuis toujours, elle était tout de même consciente de ne pas être la seule à le remarquer. Ils en étaient tous témoins, complices et même les principaux acteurs de ce grand spectacle qu'ils offraient au monde, sans que personne ne fasse rien pour changer la donne. Il s'agissait donc de son droit de désirer plus que ça et les jours passant, les semaines et rencontres avec le Flint la réconfortaient chaque fois un peu plus dans l'idée que peut-être, ce serait différent pour eux. Mieux. C'était à ça qu'elle pensait alors que les préparatifs de leur grand jour avançaient à une allure folle bien qu'elle n'en voyait pas la couleur. Tout semblait entre les mains de la matriarche Flint et peut-être qu'on aurait pu croire que ça l'arrangeait, V, au moins pour lui laisser l'occasion de souffler et gérer son stress - entre ce mariage et la formation d'aurors exigeante, il y avait de quoi faire - mais la blonde avait la sensation de ne rien maitriser et c'était déconcertant. Elle n'avait jamais rêvé de longue robe blanche et d'église jusqu'à aujourd'hui seulement c'était quand même supposé être leur journée et elle ne savait même pas quelles fleurs décoreraient la pièce. Et c'était stupide de s'en faire la réflexion maintenant, stupide de penser à ça plutôt qu'à aligner correctement ses deux pieds pour ne pas marcher sur ceux de Marcus. Alors elle se reprit, s'excusant encore pour ses lacunes en danse qui devaient être épuisantes à force, cela faisait presque une heure qu'ils s'entrainaient après tout. « Pourtant tu te débrouilles bien » lui assura t'elle avec un léger sourire avant de froncer les sourcils à sa tentative de réconfort qui ne fonctionnait absolument pas. « Si tu essaies de me rassurer, je dois te dire que ce n'est pas gagné » Helena lui faisait suffisamment peur pour qu'il n'en rajoute. Cependant il avait raison sur un point : ils n'étaient que tous les deux, lui et elle, et de ça elle commençait à en prendre l'habitude - et à aimer cette présence. Elle hocha la tête et souffla longuement pour se donner du courage, de la force, priant que pour Merlin l'entende là-haut et lui envoie tout ce qu'il pouvait pour l'aider dans sa tâche. Son regard dans celui de son partenaire, de son fiancé, elle s'accrocha à son sourire qu'elle trouvait vraiment ensorceleur puis ils s'apprêtaient à reprendre quand il les interrompit. « Quoi, pourquoi ? » Elle sentait déjà son coeur battre plus fort dans sa poitrine à l'idée de fermer les yeux, de totalement lâcher prise. « Evidemment que je réfléchis trop, je ne veux pas me ridiculiser devant tout le monde » Devant lui, rétorqua t'elle rapidement même s'il n'attendait sans doute pas de réponse à cette remarque. C'était la panique qui parlait plus que le reste et alors qu'elle avait rouvert les yeux pour le regarder en parlant, Vesper prit une inspiration avant de les clore une nouvelle fois. Elle lui faisait confiance, aussi étonnant cela pouvait paraître après seulement quelques semaines à se connaitre, se découvrir, s'apprécier. Elle frissonna au contact de ses mains sur ses bras nus, luttant pour répondre à sa demande mais obéissant, jusqu'à ce qu'il n'attrape ses doigts et que Vesper ne les resserre dans le seul but de le sentir plus proche d'elle. Elle ne savait pas vraiment à quoi il jouait, Marcus, mais ça lui plaisait et à cet instant, elle ne pensait à plus rien d'autre que lui, qu'eux. Ce fut ce qui lui permis de se détendre complètement et enchaîner les divers pas sans le toucher plus que nécessaire mais un nouveau pas dans la chorégraphie la força à reconnecter ses iris au monde et elle fut plus surprise encore lorsqu'il l'attrapa dans ses bras pour faire tournoyer. Cela n'avait rien de conventionnel, c'était même loin de ce qu'ils devaient réaliser et pourtant, ils se trouvèrent facilement cette fois. Leurs corps ne faisaient pas qu'un, certes, mais ils savaient quand s'assembler et quand se séparer pour la musique. Vesper éclata même de rire plusieurs fois, incapable de s'en empêcher, parce que Marcus et elle avaient l'air de deux idiots mais qu'elle s'en fichait parce qu'ils souriaient, riaient et qu'il n'y avait rien de plus important à ce moment là. Et elle en avait oublié son angoisse, V, tandis que son palpitant s'emportait dans sa cage thoracique, tellement qu'il aurait pu en sortir elle en était persuadée. La musique ralentit avant de s'arrêter et leurs mouvements se stoppèrent également, les bras de la blonde désormais autour du cou de Marcus, leurs visages à quelques centimètres. Corps logiquement fatigués par leurs derniers efforts, leurs souffles se mélangeaient presque maintenant et si elle ancra son regard au sien durant plusieurs secondes, celui-ci descendit vers les lèvres du sorcier - son envie de les capturer perceptible - avant de remonter à ses yeux. « On devrait peut-être s'entraîner à un autre exercice aussi » Une proposition qu'elle ne pensait pas avoir le cran de lui sortir, et comme pour lui faire comprendre encore plus ce qu'elle signifiait, l'auror se mordit légèrement la lèvre inférieure. Elle ne savait pas d'où lui venait cette franchise, peut-être laissait-elle seulement ses désirs et sentiments parler... Une sorte de bourrasque à l'extérieur - malgré la saison estivale qui n'aurait pas du s'y prêter - se fit entendre contre les vitraux et V se détacha finalement et à regrets du brun, reprenant ses esprits et balbutiant, gênée, dans un rire embarrassé. « Laisse tomber, je veux dire, oublie ça » Elle se dégonflait, clairement, mais ils étaient censés danser et n'importe qui pouvait entrer dans la salle de bal pour les surprendre, n'est-ce pas ?

(c) mars.

high hopes

début août 1997, quelques jours avant le mariage ((ft. @Vesper Millers))

L'aventure continue, et Marcus se surprend à aimer passer du temps avec Vesper. Au-delà d'être fiancés l'un à l'autre, promis à un mariage grandiose préparé par Helena à son image à elle plutôt qu'à la leur – ce qui a le don de l'agacer – ils apprennent à se connaître, et il découvre une fille à laquelle il s'attache progressivement. Il n'est pas toujours le plus à l'aise, notamment quand il est question des préparatifs, des entraînements, des répétitions, mais quand ils se retrouvent seuls tous les deux, comme maintenant, il a l'impression de pouvoir souffler et d'être un peu plus lui-même. Il n'a aucune idée de ce qu'ils sont vraiment, ni de ce qu'ils seront une fois mariés, ni même de ce que lui-même attend de cette union, mais il se refuse à y penser pour l'instant, anxiété qui le gagne chaque fois qu'il se pose trop de questions sur sa relation avec la blonde ou chaque fois qu'il pense à combien tout le monde compte sur lui. Il aime bien ce qu'ils ont, et pour l'instant ça lui suffit comme ça et il se fait la réflexion qu'il n'a besoin de rien de plus. Même s'ils s'entraînent à répéter leur danse de jeunes mariés, il ne prend pas l'exercice complètement au sérieux, il n'en est pas capable et se contente de l'imaginer comme une simple danse entre amis dont il savoure chaque instant. Malgré les pas ratés, les erreurs de parcours et les gestes parfois empotés, Marcus trouve un certain amusement dans cette après-midi dansante, mais il sent que Vesper n'est pas complètement détendue et s'il passe un long moment sans rien dire – au moins le temps de garder un peu de sérieux et de véritablement s'entraîner, vient un moment où, à force de réflexion, il décide d'intervenir pour l'aider à se détendre. « Et toi aussi tu débrouilles bien, tu es juste trop... crispée. » et en un sens, il le comprend. La situation est inédite, et sa famille n'est pas des plus acceuillante, comme le suggère leurs réflexions à propos de l'intransigeante matriarche Flint qui a décidé de prendre les choses en main et préparer le mariage de A à Z. Marcus n'est pas dupe, il sait qu'elle a prit cette initiative pour garder le contrôle sur la situation et pour pouvoir donner l'illusion de grandeur et de richesse quand les Flint se retrouvent presque ruinés. Elle ne veut pas que ça se sache, et préfère tout contrôler plutôt que risquer d'être humiliée, ce que l'héritier n'oserait jamais faire de peur des représailles. « Désolé, on a qu'à dire qu'on pense plus à ma mère pour le reste de la journée. » et cela implique aussi de ne plus parler d'elle, ce qui est loin de déranger Marcus pour être honnête. À la place, autant pour lui changer les idées que la détendre, il entreprend de la faire danser à nouveau. Il cherche sa confiance, l'encourage à fermer les yeux et à se reposer sur lui et une nouvelle osmose se créée entre eux quand elle décide de s'abandonner à lui, même brièvement, pour le laisser guider la danse. « Tu te ridiculiseras pas. Fais moi confiance. » Ils ne sont pas les meilleurs danseurs, ils ne forment pas qu'une seule entité, mais ils sont suffisamment bons pour ne pas se marcher dessus et pour se laisser entraîner dans cette danse bientôt personnalisée par Marcus qui met de côté les pas prédéfinis de leur danse pour se lâcher, danser n'importe quoi, faire tournoyer Vesper, sauter, bouger, se tortiller dans tous les sens. Le rire de la blonde résonne à ses oreilles plusieurs fois au cours de leurs danses et un sentiment de fierté grandit en Marcus qui se félicite de la voir enfin se détendre complètement et s'abandonner totalement à lui sans se soucier des apparences ou de quoi que ce soit d'autres. « It feels good, uh ? » il lâche quand ils ralentissent enfin sans s'empêcher de sourire. Il a le souffle court d'avoir tant bougé, et il se balance plus doucement, ses bras naturellement refermés autour de la taille de Vesper quand celle-ci entoure son cou des siens. Il est bien là, Marcus, il en oublie presque le mariage, la pression qui est sienne, ses parents et tous les soucis familiaux. Il n'y a que sa fiancée sur qui il se concentre, dénomination de la blonde qui lui paraît toujours bizarre, même après plusieurs mois de fiançailles. Le silence s'installe entre eux, mais il n'est étrangement pas gênant. Il a quelque chose de doux et de confortable, mais l'atmosphère se charge d'une électricité nouvelle quand il sent son regard glisser sur ses lèvres. Il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas déjà pensé à l'embrasser, Marcus. À force de traîner ensemble, d'apprendre à se connaître, de rire et de se découvrir, il a déjà pensé à l'embrasser, juste pour essayer, juste pour voir si l'étincelle était là, juste pour voir si l'alchimie avec sa fiancée et futur femme était présente. Mais tel le lâche qu'il est, il n'a jamais osé, alors quand elle lui fait cette proposition, son corps se tend un peu, parce qu'il comprend qu'elle en a envie aussi, parce que ça lui fait bizarre de les imaginer avoir cette nouvelle proximité. Son cœur cogne contre sa poitrine, trop fort, et il se demande si elle peut l'entendre pendant un instant. Elle a ce mouvement adorable de se mordre la lèvre qui fait craquer l'ancien serpent, et Marcus rapproche légèrement son visage, son nez frôlant presque le sien, mais un violent coup de vent a l'extérieur le fait sursauter et réaliser leur proximité. En écho à Vesper, il se détache et s'éloigne un peu après s'être raclé la gorge, mais l'envie ne disparaît pas, elle, il ne peut pas s'empêcher de retourner son regard sur elle et sur ses lèvres, regrettant déjà leur éloignement soudain. Il a son cœur qui cogne encore trop fort à l'intérieur, ses oreilles qui bourdonnent un peu et sans même vraiment le réaliser ou s'entendre, il intervient. « Attends » il attrape sa main pour éviter qu'elle ne s'éloigne davantage, et inspire profondément. « Je.. peut-être que t'as raison. Peut-être qu'on devrait s'entraîner. Juste pour essayer tu vois, juste au cas où » il humidifie ses lèvres et se rapproche un peu d'elle, sa voix baissant d'un ton pour n'être plus qu'un murmure. « Tu sais, juste pour être prêts pour le jour j. » il sait pas trop d'où lui vient cet excès de courage, mais toujours est-il qu'il se place face à elle, et accroche son regard au sien. « Alors, je met ma main là ? » près de sa hanche, à la naissance de ses reins. « Et là ? » derrière ses cheveux, tout près de son cou et à la naissance de sa joue. « Et maintenant je crois que je suis censé... » son cœur bat à tout rompre dans sa poitrine, le reste du monde devient flou quand il approche son visage du sien, et pose ses lèvres sur les siennes avec une infinie douceur. Des montagnes russes s'activent en lui et viennent lui couper la respiration lorsque leurs lèvres se scellent, et il réaffirme sa prise sur sa hanche pour la tenir contre lui. C'était qu'une foutue excuse tout ça, c'était juste pour pouvoir l'embrasser et s'il n'a aucune idée de comment ils en sont arrivés là, il trouve que c'est la meilleure idée du monde. Quand ils se séparent, à peine quelques secondes plus tard, Marcus garde ses mains en position, et n'a pas le réflexe de s'éloigner. Il ne pense même plus à l'éventualité qu'on les surprenne et s'en fout complètement, il n'y a qu'elle et lui, perdus dans ce moment hors du temps. « J'pense qu'on gère l'entraînement » il lâche dans un sourire, non sans descendre son regard sur ses lèvres à nouveau, déchiré par l'envie de s'entraîner encore, mais sans accéder à son envie, alors même que la raison le pousse à continuer de danser pour ne pas risquer de se perdre dans ce début de relation inexplicable qui l'effraie autant qu'il l'attire.

(c) mars.

début août 97, quelques jours avant le mariage.

Elle n'était pas la meilleure danseuse du monde, Vesper, mais elle avait appris les bases comme la majorité des sang-pur parce que cela faisait partie de leur éducation et que si les Millers ne répondaient pas à toutes les obligeances de l'élite et son cercle restreint, elle avait aussi eu droit à une tutrice - qu'elle appelait alors nourrice, cela lui semblait moins formel. Puis elle avait tissé un réel lien avec Claudia, à qui elle écrivait encore aujourd'hui et qui sans doute, ne serait pas ravie d'apprendre que la sorcière oubliait les pas juste parce qu'un garçon la troublait. Pas n'importe quel garçon lui souffla son esprit qui ne lui laissait jamais l'occasion de se reposer, de ne pas penser aux jours prochains, au mariage et tout ce que cela englobait. C'était trop important pour que V n'y songe pas, il s'agissait de sa vie après tout, de sa vie toute entière et pas uniquement d'un moment. Elle essaya pourtant de se concentrer sur Marcus et surtout sur leurs pieds pour être coordonnée et ne pas les écraser, non sans difficultés. Il lui était difficile de faire abstraction de tout y compris de son regard posé sur elle ou de ses mains sur ses hanches où elles trouvaient leur place de manière assez naturelle. Elle soupira à sa remarque, qui n'était pas fausse certes, mais qui n'avait rien d'encourageant non plus pour la suite. Si le jour du mariage, elle reproduisait les mêmes erreurs alors elle imaginait facilement la réaction d'Helena Flint. Et son fils n'arrangea rien en confirmant les propos de l'ancienne serdaigle pourtant, un rire se faufila entre ses lèvres et Vesper qualifia celui-ci de nerveux. Elle inspira une nouvelle fois pour l'éloigner, lui et les pensées parasites, confirmant d'un « On oublie ta mère et on oublie tout le reste aussi » vocal qu'elle espérait suffisant pour se donner le courage et la motivation nécessaire de faire juste ça. Ce n'était pas facile bien sur mais il le fallait, au moins pour quelques minutes. D'ailleurs quand il lui intima de lui faire confiance, elle releva les iris aux siennes, V, et pendant un instant elle se sentit rassurée, assez pour se laisser entraînée dans de nouveaux pas et un nouveau rythme, à l'opposé de tout ce qu'ils connaissaient et de tout ce qu'ils devaient faire. Mais ça faisait un bien fou de se décontracter totalement et, la respiration saccadée par l'effort ainsi que les joues certainement rougies, elle approuva d'un signe de tête, sourire ne la quittant pas. « Thank you » Parce qu'il avait réussi à faire en sorte qu'elle se détende, à la déstresser quand tout son corps angoissé de ne pas être à la hauteur. Elle avait eu besoin de ça et Marcus l'avait compris sans même qu'elle le lui demande. Il avait fait ça pour elle, rien que pour elle, et la pensée de cette attention particulière la poussa à se rapprocher de lui, ses mains autour de son cou et leurs corps rapprochés. Bien trop rapprochés même parce que maintenant, c'était l'envie de l'embrasser qui la frappa avec force, ses yeux bifurquant logiquement vers ses lèvres. C'était normal après tout, n'est-ce pas ? Cela faisait des semaines qu'ils se voyaient, se découvraient, apprenaient à s'apprécier et évidemment, fidèle à elle-même, V s'était laissée charmer par le beau brun. Son promis jusqu'à la fin de sa vie. Il n'y avait donc pas de mal à doucement craquer pour lui, à vouloir plus de moments avec lui, à vouloir plus de lui tout court. Et elle crut qu'il allait le faire, que Marcus allait réduire la distance entre leurs lèvres, elle réalisant qu'elle en mourrait d'envie à cet instant, mais le vent les ramena à la réalité et elle s'éloigna, comme incapable d'assumer les palpitations au creux de son ventre. Tout gâcher maintenant entre eux n'était pas une possibilité, pas si près du jour-j. Il l'étonna pourtant, l'ancien serpent, en la retenant par la main et en la rapprochant à nouveau, son coeur battant plus que d'ordinaire à cette proximité qui lui plaisait, une proximité qui n'avait rien à voir avec la danse. « Juste pour être prêts » répéta t'elle sur le même ton, sa voix plus douce, peut-être même un peu hésitante sur les bords. Elle sentait les battements s'intensifier dans sa poitrine à mesure qu'il avançait dans ses gestes, une main sur hanche puis l'autre dans son cou la faisant frissonner et elle n'osa plus bouger, Vesper, de peur que tout éclate, qu'il décide au dernier moment de ne plus le faire. Elle n'osa plus parler non plus, de toute façon, elle n'était pas certaine d'en avoir encore la capacité tant elle était hypnotisée par les gestes de Marcus, par ses mots, puis enfin par son baiser. Ses lèvres qu'il posa sur les siennes avec une douceur qu'on ne lui accordait surement pas normalement et elle crut que ses jambes allaient se dérober sous elle à cet instant mais il raffermit sa prise sur sa hanche et elle s'accrocha en retour à sa taille. Le contact était tendre mais dans son corps, c'était une toute autre sensation qui se dégageait. Elle avait attendu ce rapprochement, V, même si elle n'en avait alors pas conscience jusque là. Et c'était effrayant de ne pas avoir connaissance de ses propres envies, mais elle essaya de balayer cette dernière pensée pour se concentrer à nouveau sur lui, sur eux, sur la danse qu'ils devaient perfectionner. Un sourire écarta ses lèvres dans un sourire et un petit rire même s'y faufila à la réflexion du sang-pur. « Je pense aussi que ce n'était pas si mal » s'amusa t'elle en relevant ses iris aux siennes, perdant de ce sourire par l'intensité qu'elle y lisait, sa respiration coupée l'espace d'une seconde, peut-être deux. La vérité étant que c'était beaucoup plus que pas si mal et il dut le comprendre à la façon dont elle le regardait. « Il faut... il faut reprendre » Elle n'en avait pas forcément envie, certes, mais c'était la chose la plus sérieuse à faire. « Pour la danse, on est pas prêts » Et peut-être pas prêts non plus pour le reste à vrai dire, pour tout ce qui les attendait ou pour ce baiser et ce que ça pouvait signifier. La musique s'était arrêtée pendant ces dernières minutes et elle se détacha, à regrets, du garçon pour attraper sa baguette magique et remettre le son, l'instrumental retentissant à nouveau dans toute la pièce. Retrouvant sa place dans ses bras, là où étrangement elle se sentait déjà si bien, Vesper s'autorisa à dire « C'était plus que pas mal » avant qu'ils ne soient interrompus par un elfe de maison souhaitant leur rapporter du thé s'ils le désiraient. Leurs parents ne tarderaient plus à revenir maintenant, elle le savait, il le savait aussi, raison pour laquelle elle se racla la gorge comme pour reprendre contenance et ne pas laisser l'occasion à la matriarche Flint ou la sienne de deviner ce qu'il s'était passé durant leur absence. Qu'ils s'entendent ou ne s'entendent pas, qu'ils s'apprécient ou ne s'apprécient pas, rien de tout ça n'avait sa place ici, pour cette future union arrangée. Plus que ça, ça ne regardait que Marcus et Vesper. Et c'était triste mais après aujourd'hui, V avait espoir que ce soit différent pour eux, que peut-être tous les deux trouveraient autre chose dans cet accord entre les deux familles.

(c) mars.

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