« pourquoi tu rigoles ? Y a rien de drôle grimshaw. » le rire qui s'entendait au delà de ses lèvres pourtant désormais frémissantes de colère se tait et laisse place à un regard glacial envoyé depuis les iris les plus chocolatés qui soient. Marron d'un foncé approfondi très certainement par sa métamorphomagie dont il maîtrisait pourtant encore les nuances colorées les plus volontaires et trahissantes de vérité, une magie de l'émotion qu'il s'efforce de taire à cause de toutes ces fois où ses adversaires ont pu s'en servir fin de se moquer de lui à ce sujet. S'il était fier de son don aujourd'hui, Connor refusait de leur offrir ce moyen de distraction, il n'y avait qu'à l'aide de ses poings qu'il comptait faire la différence. « j'rigole car j'imagine d'avance ce que va rendre ta face de gnome pas frais avec un nez cassé. » et il n'attend pas Connor, profite de la surprise pour s'élancer sur le sang-pur face à lui avec lequel il tenait une conversation houleuse depuis cinq minutes déjà. Le sujet de leur dispute ? Une remarque mal passée et le sang-chaud du poufsouffle à l'égard du Burke, sachant pertinemment qu'il était l'un d'eux. Non pas seulement dans la liste des sang-purs consanguins agaçants mais bien fils de mangemorts présumés et jamais condamnés. C'était déjà trop pour lui, alors qu'il ouvre sa bouche aux dents de travers pour se permettre une remarque avait été la parfaite façon pour l'anglais de défouler ce qui crépitait au bout de ses doigts. Des années maintenant que sa colère s'exprimait de cette façon, tirée de l'injustice ressentie en sachant que Burke a pu grandir avec ses parents méprisables, tirée de sa frustration de ne jamais avoir pu avoir de famille, lui. Et il frappe, d'abord contre ce nez après avoir pris un certain élan dans le poing relevé puis aplati jusqu'à l'arrête qui cède, il le sent, l'entend et un sourire se tisse même sur ses lippes au doux son du craquement sous ses doigts qui s'irritent pourtant une nouvelle fois par la violence du coup. Mais il n'en a rien à faire d'avoir du sang sur sa main Connor, ni même sur son visage au moment où Barjow jamais très loin de son con de cousin consanguin s'amène vers lui en le séparant avec brutalité. L'arrière de la tête qui cogne contre le mur de pierres froides, l'habitude ressentie sans vraiment s'y faire ni même l'accepter et son poing qui frappe désormais sur l'épaule du second quand le premier le heurte au visage. Coup de genoux dans le ventre du Barjow, essoufflement ressenti alors que dans une impulsion Connor se tient au mur puis se jette à nouveau sur Burke pour s'assurer que son nez soit bien cassé. Il en rit alors que le carmin coule jusqu'à sa lèvre, se moque complètement de lui. Ils ne savent pas qu'ils ne font pas le poids car au fond de Connor il y a cette véritable colère et rage qui rugissent en lui, ils ne savent pas qu'il est prêt à se battre durant des heures jusqu'à les voir s'enfuir en couinant. Ils ne savent pas que même s'il finit vaincu, sa première volonté à son réveil sera de recommencer. Tout pour combler ce manque, ce putain de manque qui l'assassine chaque jours quand le reste du monde semble aller bien depuis toujours. « Bordel j'savais que ça serait complètement marrant à voir, mais qu'est-ce que t'es encore plus moche putain. » il en rit encore avant de voir son souffle coupé par un coup dans l'estomac de la part de Barjow et le poufsouffle grogne de douleur, sourcils froncés. Dans le mouvement alors, son regard repère la chevelure châtain dans laquelle ses doigts se sont perdus il y a quelques jours, sa carrure entraîner le second à son tour, lui venir en aide. « hey Kowalski, ça roule ? » lâche alors Connor le plus simplement du monde, sourire arrogant et presque carnassier en frappant à nouveau au visage de celui qui lui faisait face avant de croiser le regard de Levi, chaleur qui l'inonde forcément malgré les circonstances, adrénaline qui prend encore plus de place en lui.

C’était un de ces jours où il aurait voulu disparaître sous un rocher pour ne jamais réapparaître, un de ces jours qui lui donnait envie de s’isoler loin de tous. Levi s’était réveillé avec une migraine lancinante et il avait su, alors, que la journée serait compliquée. Son empathie se montrait capricieuse, et s’il savait relativement bien la gérer, il y avait des jours où il n’y parvenait pas et où son don prenait le dessus sur tout. S’il tentait alors de limiter les contacts avec les autres, il restait toutefois obligé de suivre les cours et donc de se mélanger un minimum, ce qui n’était pas pour l’enchanter. C’est cette volonté de s’isoler qui le pousse à envoyer paître une sorcière plus jeune qui avait décidé de lui adresser la parole pour une raison qu’il ne releva même pas, pour cette raison également qu’il avait décidé de fuir sa salle commune trop bruyante. Habillé d’un survêtement, il franchit les escaliers lui permettant de rejoindre le hall, bien décidé à sortir pour un jogging qui lui fera le plus grand bien. Il sait bien qu’au moins de décembre, il croisera peu de monde à l’extérieur et surtout, le blaireau a espoir que l’air frais lui permettra de calmer cette migraine plus qu’agaçante. Toutefois, son attention est vite attirée par des bruits provenant d’un couloir un peu au-dessus. Le hall est encore vide puisqu’il reste une petite heure avant le repas et que de nombreux sorciers en ont profité pour rester dans leur salle commune ou dans leurs dortoirs. Curieux, il décide d’aller voir de quoi il s’agissait – il n’avait pas forcément envie de se mêler de quoi que ce soit mais s’il s’agissait de quelqu’un qu’il appréciait et qui se retrouvait dans des ennuis, alors il s’en voudra de ne pas avoir au moins vérifié. Au fur et à mesure des pas qui l’approchent de la scène, il ressent un flux d’émotions qui l’envahit un peu trop brutalement alors que c’est la colère qui prime dans ce qu’il perçoit des élèves s’affrontant. Car il n’y a plus a douter de l’origine de la commotion, c’était forcément une bagarre. Quand il arrive au bout du couloir, Levi se fige à peine une fraction de secondes. C’est Connor qu’il voit alors, se battant avec deux abrutis qui auraient mieux fait de rester enfermés dans leur salle commune. Et s’il n’est pas du genre à se battre sans raison, voir Connor prendre des coups suffit à le pousser à s’y mêler. La colère qu’il éprouve à cause de son empathie n’aide pas à le calmer, loin de là. Alors le blond s’élance, attrape par le col Barjow qui, surpris, n’a pas le temps de réagir quand il l’envoie contre le mur. Son regard se pose alors sur Connor qui, forcément, lui parle comme si de rien n’était, comme s’il ne venait pas de le surprendre en pleine bagarre au beau milieu d’un couloir. « Mieux que toi, Grimshaw, vu ta tête. » Le sorcier n’aime pas voir le carmin teinter sa peau, signe qu’il avait du essuyer des coups violents et c’est assez pour alimenter sa colère. Phrase terminée au moment où Barjow récupère et fonce vers lui, le poussant et feintant un coup avant de lui en mettre un autre sur les côtes. Levi peste, douleur qui lui coupe le souffle mais il ne se laisse pas abattre, profitant finalement de l’occasion pour défouler les émotions négatives qu’il avait emmagasiné au fil de la journée. Un coup de coude lui permet de se défaire de l’emprise du sorcier alors qu’il en profite pour lui asséner un coup de genou dans l’estomac, avant de l’attraper par la nuque et profiter du fait qu’il soit sonné pour l’attirer vers son cousin. « Tu permets ? » demande-t-il à Connor avec un sourire qui n’avait pourtant pas sa place dans cette situation alors qu’il pointe le Burke du menton, sang-pur maintenu par son camarade. « Vous avez l’air de tellement vous kiffer alors... » Aussitôt, il passe son autre main sur la nuque de Burke et attire leur tête l’une contre l’autre jusqu’à ce que leur front ne se cogne, avant de les lâcher et de se tourner vers son ami. « C’est quand même dingue, ils sont supposés nous être supérieurs mais ils doivent être à deux pour avoir une chance de te battre, quelle bande d’abrutis c’est... » Il n’a pas le temps de finir qu’un coup de poing violent vient s’abattre sur son arcade avant qu’il ne soit projeté contre le mur en face d’eux par un Barjow visiblement plus qu’énervé. La douleur s’empare de lui alors qu’il sent le liquide chaud couler le long de son visage mais il se nourrit de cette colère qu’il éprouve d’autant plus fort à cause des sorciers qui l’entourent, se relevant en grognant pour venir saisir le sorcier par la taille et le repousser. L’échange de coups se fait plus virulent, l’un frappant l’autre avec acharnement jusqu’à ce qu’un bruit ne se fasse entendre au bout du couloir. Comme par magie, chacun se fige, conscient que Rusard pouvait débarquer à n’importe quel moment et quand bien même ils étaient en désaccord, aucun ne voulait se faire attraper par le vieux concierge. A ce moment-là, Levi échange un regard avec Connor ce qui suffit pour qu’ils se comprennent. Le brun se défait de l’emprise de Burke en même temps que d’un coup de pied, Levi repousse Barjow un peu plus loin en espérant qu’il se fera attraper et qu’il ralentira le concierge. Et sans plus attendre, Levi court dans la direction opposée avec le blaireau à ses côtés, éclatant de rire et oubliant tout du mal-être qui l’avait habité toute la journée, remplacée par une certaine forme d'apaisement couplé au feu qui brûlait ses joues depuis qu'il avait retrouvé Connor.

Il relève ses mains en l'air quand Levi s'invite près de lui afin de s'occuper de Burke à son tour, le souffle court et un mal aux côtes qu'il ignore royalement parce que l'adrénaline est là, permet au palpitant qui est pris dans une course folle d'oublier qu'il s'est quand même attaqué à deux serpents peut-être un peu trop baraqués pour lui seul. Mais il est là Levi, il rejoint son chaos alors qu'il n'en avait absolument pas l'obligation, emmenant les fronts des deux imbéciles se confronter dans un entrechoquement qui lui laisse un rire satisfait sur les lèvres. Loin de craindre la violence, il l'affronte, la dompte autant qu'il le peut, s'en fait arme mesurée et parfois moins mesurée comme lorsqu'il oublie la teneur de ses propres forces et qu'il fonce dans le tas. Le tas représenté par deux des pires connus jusqu'à ce jour au château, ceux qui réussissaient à chaque fois à ne faire faire qu'un tour à son sang dès qu'il entendait leurs propos ou sentait même parfois seulement leurs regards sur lui. Il sait bien que c'est trop facile de céder aux impulsions menées par ses poings Connor, on le lui avait dit maintes fois mais c'était plus fort de lui, parce qu'il y avait cette foutue colère en lui qui voulait pas partir, ce point d'interrogation en lui qu'il sentait pesant, bien trop pour celui à qui on avait donné que si peu de cadre et d'espoir. Pourtant son humeur devient plus apaisée, elle change de ton. La colère cesse de glisser sur les remparts de son palpitant pour y laisser sa morsure et il l'avait senti aussitôt que Levi était apparu dans son champs de vision. Il n'était pas le plus apaisé des étudiants, mais le poufsouffle avait un sacré pouvoir sur lui et ce, sans même qu'il ne le devine encore.

Place à l'amusement et l'arrogance d'un combat remporté d'avance selon ce qu'il pressentait, il en oublie de surveiller leurs arrières, Barjow qui reprend de la vigueur et fonce avec sa tête de cochon tout rouge en direction de Levi après lui avoir asséné un méchant coup de poing. Aussitôt Connor sursaute, ressent l'électricité glisser à nouveau jusqu'aux siens et se relance dans l'affrontement en tenant Burke à part pour ne pas que le duo d'enfer et débile ne se mette à nouveau à deux sur une personne. Il frappe, il frappe encore et encore et se fait frapper tout autant, peut-être plus fort à un moment parce que son regard ne cesse d'être inquiet au sujet de Levi. Il ne trouve ça plus vraiment drôle du moment qu'il a vu le sang sur le visage de son ancien binôme et l'arrivée d'un Rusard en rogne lui permet la diversion qu'il espérait. S'il a mal un peu partout et que son souffle est raccourcit, il n'en perd pas pour autant ses premiers instincts quand d'un regard entendu avec l'anglais, ces deux-là décident de détaler sans plus attendre. Les mouvements sont maladroits, il ne boite pas mais se tient l'une de ses côtes ce qui lui rappelle l'existence de sa baguette et c'est en s'enfuyant qu'il pense alors à envoyer un sort aux pieds des deux imbéciles au moins autant, si ce n'est plus, mal en point qu'eux. Avant de bifurquer dans un couloir, ils peuvent les voir glisser inlassablement sur le sortilège rendant les pierres dérapantes jusqu'à se retrouver le fessier violemment à terre ce qui offre de nouveaux rires à Connor. La prochaine fois, ils ne sous-estimeront pas le poufsouffle.

Assez éloignés et hors d'atteinte, il ralentit alors, essoufflé et toussant avant de s'arrêter, posant ses mains sur ses genoux pour reprendre sa respiration quelques longues secondes. Sa tête lui tourne très légèrement, il a mal au visage, au dessus de ses mains mais il se répète qu'il a déjà connu pire, persuadé que cela lui passerait d'ici peu. « Fuck.. » un nouveau rire s'entend entre deux souffles courts, l'inspiration qui peine à faire chemin. Sa main se pose à nouveau sur l'une de ses côtes, il secoue la tête et se redresse en avisant un regard à son partenaire. « t'as vu leurs tronches quand ils ont capté que c'était foutu pour eux ? » - « putain Levi t'es génial. » mais il saigne et ça, ça l'emmerde encore alors qu'il aurait préféré l'épargner. « il était pour moi c'lui-là, t'aurais pu me le laisser. » l'index pointe l'arcade saignante en fronçant les sourcils, usant de ce soi-disant droit parce qu'après tout, il était celui qui avait commencé les ennuis. Et il sent encore son sang battre à tout rompre dans ses veines, par l'écho qu'il ressent jusqu'à ses tempes, ce rythme cardiaque qui peine à redescendre, il avance vers Levi en posant son coude sur son épaule quand il reprenne leur marche tout en posant son autre main sur ses côtes. « ça va quand même ? » bref regard en direction de son profil, ses sourcils se froncent. « t'as b'soin d'aller à l'infirmerie ? » pas qu'il l'y rejoigne parce qu'il se ferait virer par Pomfresh ou pire, soigner et étouffer de remontrances, mais il était prêt à l'y amener au moins. « le dragon supporte plus d'me voir là-bas pour ces conneries mais j'suis prêt à l'affronter lui aussi si t'as besoin. » il était prêt à pas mal de choses pour son ancien coéquipier à dire vrai, le regard rempli de concerne ancré dans le sien alors qu'il enlève son coude et cette fausse attitude nonchalante pour s'arrêter à nouveau et l'aviser d'un air de lui dire qu'il valait mieux qu'il lui révèle le fond de sa pensée.

Il ne jouait pas souvent des poings, Levi, pourtant il y avait des circonstances telles qu’il était parfois incapable de se retenir. C’était le cas quand on s’en prenait aux membres de sa maison et c’était d’autant plus impossible pour lui de se contenir quand on s’en prenait à un sorcier qu’il appréciait. Savoir que ces deux idiots élitistes avaient jugé bon de s’en prendre à Connor à deux le mettait forcément hors de lui et réveillait chez lui des envies d’une violence pourtant habituellement contrôlée. Alors il frappe, encore et encore, encaisse les coups portés alors que son regard file souvent vers le brun pour s’assurer qu’il aille bien. Ce n’est que l’arrivée du concierge qui apaisera sa colère, plus par obligation que par envie réelle, alors qu’il se retrouve obligé de fuir aux côtés de Connor. Il ne se tourne que pour observer les effets du sort envoyé par son partenaire, éclatant de rire en voyant les deux imbéciles glissaient un petit moment, offrant la parfaite diversion alors que Rusard n’a d’autre choix que d’essayer de les attraper tandis qu’ils n’ont de cesse de chuter. Le souffle court, il ne s’arrête que quelques instants plus tard en voyant son ami faire, appuyant sa main contre le mur pour récupérer et calmer les rythmes affolés de son cœur, encore agité par l’adrénaline qui se répandait dans ses veines. Pourtant, il lui suffit de tourner la tête vers Connor et de croiser son regard pour que l’hilarité ne le reprenne. « Tu t’es vu ? Ils avaient aucune chance en fait, même sans moi ils auraient fini dans un coin à pleurer à cause de l’humiliation qu’ils auraient subi ! » Il n’avait pu que remarquer les flammes dans ses yeux en arrivant, Levi, celles qui lui faisaient comprendre que le blaireau ne se serait pas arrêté jusqu’à ce que ses adversaires ne se rendent d’eux-mêmes. Si le voir aussi téméraire pouvait l’inquiéter, il reconnaissait aussi aisément que son ami aurait pu s’en sortir sans lui, même s’il aurait sans doute du essuyer d’autres coups. « T’es vraiment trop égoïste, tu veux même pas m’en laisser un peu ? » Léger sourire offert alors qu’il détaille un peu plus Connor, cherchant à voir de quels soins il aurait besoin. Il se redresse alors que le brun le rejoint, coude posé sur son épaule tandis qu’ils reprennent leur chemin. Il valait mieux éviter de traîner dans les couloirs, même s’ils étaient bien loin du lieu de la bagarre. Rien ne garantissait que le concierge ne partirait pas à la recherche des deux blaireaux qui s’étaient enfuis sous son nez, après tout. « Ça va ouais, et toi ? » Parce qu’il n’avait pas été épargné non plus et qu’en tournant la tête, le regard de Levi tombe aussitôt sur cette main posée sur ses côtes. Forcément il s’inquiète, craint le pire pour son ami. Le blaireau secoue la tête, refusant ce passage par l’infirmerie surtout si Connor n’y était pas avec lui. Il voulait veiller sur lui à cet instant et il était hors de question qu’il ne le perde de vue, du moins pas jusqu’à ce qu’il ait vérifié que ses blessures n’étaient pas trop graves. Il s’arrête et affronte son regard, cherchant à lui faire comprendre qu’il n’avait pas besoin de s’inquiéter. « Nan c’est vraiment pas si grave que ça. Juré. » Un sourire étire ses lèvres, amusé d’avance, alors qu’il en profite aussi pour observer les différentes blessures dont il peut souffrir. « Puis tu t’es vu ? T’as clairement besoin de soin là et je te fais pas assez confiance pour te soigner toi-même. » Même s’il devait sûrement avoir du se soigner seul à de nombreuses reprises, connaissant le caractère impulsif et bagarreur du bouclé. Seulement il n’était pas seul et n’avait pas à l’être. « Faut que je regarde tes côtes déjà. Et nan, avant que tu te vantes, c’est pas une excuse pour te mater. » Se retournant, il fait quelques pas en arrière alors qu’il ne lâche pas son ami du regard, haussant les épaules avec nonchalance. « J’ai pas besoin d’excuse pour ça. » Clin d’oeil qu’il lui offre alors que Levi ne peut que rire à nouveau tandis qu’ils reprennent leur chemin, loin d’être gêné par cette allusion – il n’avait plus de quoi être embarrassé par quoi que ce soit après la nuit qu’ils avaient partagé avec Maisie, après tout. Les souvenirs de ces instants qu’il chasse alors pour se concentrer plutôt sur ce dont ils avaient besoin à cet instant, c’est-à-dire un endroit calme où ils pourront effacer les traces des affrontements qu’ils viennent d’essuyer. « Direction la salle de bains, faut vraiment qu’on nettoie ta tronche pour la rendre un peu plus potable que ça.. » Non pas qu’il soit mieux, à vrai dire. Son visage aussi devait être parsemé du carmin qui avait coulé de son arcade après le coup envoyé par l’autre sorcier. Il attire Connor jusqu’aux escaliers qu’ils empruntent alors, tentant un nouveau coup d’œil inquiet vers le blaireau. « Je suppose que tu vas me dire qu’ils t’ont cherché ? » Le sorcier ne cherchait pas à lui faire une quelconque leçon de moral, conscient qu’il serait bien mal placé pour cela. Il ne pouvait pourtant pas s’empêcher de s’inquiéter face à cette colère qui était si souvent celle de Connor et face aux risques que celle-ci pouvait la pousser à prendre.

Il a un sourire qui ne quitte pas ses lèvres alors que quelques minutes plus tôt, Connor se prenait de sacrés coups dans l'estomac. Mais il lui est impossible d'en tirer un quelconque bonus négatif alors que Levi est avec lui, à s'éloigner au plus vite de la scène des deux babouins pris sur le fait et que les rires sont pour eux et seulement pour eux. « allez.. j'te le laisse c'est d'accord. » lui concède le poufsouffle alors que tout est terminé, comme une façon de plaisanter tandis que l'adrénaline court encore dans leurs veines et les fait se sentir les plus vivants de tout le château. Une main posée sur ses côtes, c'est vers son acolyte que son attention est pourtant tournée, peut-être trop habitué aux coups ou à ne pas faire attention à lui, surtout conscient que Levi s'était mis en danger pour lui, s'était pris les coups qu'il aurait du se prendre lui. Les sourcils froncés, il croit en ses paroles mais se promet de continuer à veiller tandis qu'il hausse une épaule sans vraiment répondre car de toute façon, Levi était une sorte de Trelawney en mieux, non ? Capable de savoir ce qu'il ressentait – en l'occurrence cette douleur aigue au niveau de ses côtes l'empêchant de pouvoir respirer pleinement – il avait même peur parfois qu'il sache lire dans ses pensées, car quel foutoir alors y trouverait-il, peut-être même certaines lui étant dédiées.. c'était sûr même. « Meh, c'est rien ça. » il ne sait pas pourquoi il préfère répondre avec nonchalance sur ce qui le tiraille pourtant, peut-être car il n'est pas habitué à ce qu'on s'inquiète pour son état. Hormis ses meilleurs amis lui sautant dessus à la moindre égratignure, personne ne lui montrait qu'il comptait assez pour qu'on s'inquiète. Alors il avait fini par se dire qu'il y avait forcément une raison à cela et que la cause n'était rien d'autre que lui. Son sourire orne ses lèvres semi-ouvertes et prêtes à rétorquer sa meilleure répartie à son ami avant que ce dernier ne l'interrompt pour le devancer, alors il rit, d'un ricanement amusé. « Ouais ouais.. » et il se plaint intérieurement du peu de réponse qu'il trouve à lui offrir alors qu'il en avait généralement des bien précises, seulement son clin d'œil éclipse tout, par magie et dans un bref mouvement, comme parfois ça arrivait avec Levi sans même que Connor ne le réalise ou ne sache comment. Il avait un drôle de pouvoir sur lui, l'avait même peut-être de toujours eu. C'était ce qui avait fait leur force sur le terrain, ce qui les avait rapprochés il y a quelques temps de cela, ce qui faisait qu'aujourd'hui ce n'était pas bizarre entre eux, car justement c'était eux. Alors ses pas bifurquent en direction des cachots pour rejoindre la salle-de-bain de leur dortoir comme Levi l'incitait. « parfait, j'avais bien besoin d'une sieste t'façon. » - « et ma tronche est potable, t'as pas vu la tienne en comparaison.. » il ne s'offusquait pas pour autant, en profitait pour se moquer, comprenant alors que la conversation pouvait devenir plus sérieuse à la supposition qu'il lui offrait ensuite. Alors encore une fois, Connor hausse les épaules. Evidemment qu'ils l'avaient cherché, rien que par leur existence et le fait de respirer trop près de lui, ils le cherchaient. Et une boule anxieuse de colère se logeait encore dans le creux de son estomac, elle n'était pas très grande, tout juste assez pour lui rappeler sa rancœur toujours présente quoi qu'il fasse, peu importe combien il en tape. « Evidemment. » pour cette fois, c'était vrai. Même si au fond, Connor avait adoré les chercher et empirer la situation. « dans tous les cas ils l'auraient mérité. » amplement, dix fois, cent fois même, plus encore que toute la douleur qu'il ressent de ne pas avoir ses parents dans sa vie alors qu'eux avaient leur traitres et imbéciles de parents vendus. La poire se chatouille et bien vite, Connor entre dans le dortoir à l'aide de son épaule contre son bois, se déchaussant et balançant ses affaires sur son lit. Il n'y avait personne en cet après-midi, personne pour attester dans quel état les deux poufsouffles rentraient. Et en relevant son regard vers Levi, Connor insiste. « t'es pas obligé t'inquiète, repose toi, j'sais me débrouiller seul. » il l'avait toujours fait et son camarade avait sans doute d'autres choses à faire que s'occuper d'un cabossé comme lui. Connor lève alors les pans de son pull tout en esquissant une grimace qu'il tente de faire taire en se détournant de Levi dans ce qu'il espère, être un mouvement assez naturel pour ne pas qu'il le remarque. Il recherche dans sa malle un baume qu'il avait récupéré lors d'un échange, se déboutonne la chemise. « t'en as besoin toi ? » ses sourcils se froncèrent tout en sondant le châtain à ses côtés, une question curieuse alors lui passe par le fil de ses pensées tandis qu'il capture son regard du sien. « tu la ressens aussi ? La douleur j'veux dire. » parce qu'alors si c'était le cas, bon nombre de fois le poufsouffle a du lui faire du mal sans s'en rendre compte et à cette idée, une forme de crainte s'empara de lui.

Il ne peut que s’inquiéter pour Connor, Levi, car il le voyait si souvent rongé par la colère qu’il craignait qu’un jour elle ne la consume entièrement. Il était tellement plus que cette émotion dévastatrice pourtant, sorcier qu’il tenait en haute estime et qui méritait bien mieux que ce que la vie avait daigné lui offrir. « Hm. Dans ce cas, s’ils le méritent, tu peux compter sur moi pour recommencer. » Parce qu’il y aura forcément une prochaine fois, pas vrai ? Et s’il préférait éviter les bagarres, le blaireau était prêt à s’y jeter à corps perdu pour assurer les arrières de son ami. Qu’importe s’il finissait avec une arcade douloureuse, il était bien plus important de veiller sur Connor. C’est à ses côtés qu’il pénètre dans le dortoir, levant les yeux au ciel face à la remarque de son camarade. « Il y a environ…. Zéro chance pour que je parte en te laissant comme ça. Faut te faire une raison, t’es bloqué avec moi. » Hors de question qu’il ne prenne pas soin de lui alors qu’il avait été touché lors de cette bagarre, Levi ne partira que lorsqu’il sera suffisamment rassuré. Le brun pouvait bien avancer tous les arguments du monde, rien ne le fera partir. S’installant à côté de lui, il secoue la tête. « Toi d’abord. » Si certaines parties de son corps étaient douloureuses, ce n’était pas si terrible que ça et surtout, Connor semblait être bien plus atteint que lui – il faut dire que les côtes étaient un des pires endroits où on pouvait être blessé. Haussant un sourcil à sa question, il ne répond pas tout de suite, occupé à chercher la meilleure façon d’expliquer ce qu’il éprouve quand son don s’agite. Levi en profite pour prendre le baume des mains de son ami, laissant ce dernier se défaire de sa chemise. « Non, aujourd’hui ça va. » Commence-t-il alors. Il ouvre le pot du baume, pensif. « C’est pas toujours très flagrant tu sais. C’est un peu comme un bruit de fond ? Je capte des bribes d’émotions mais quand je contrôle, c’est pas assez pour que je ressente tout trop fort. » explique-t-il alors qu’enfin, Connor se tient prêt. Se tournant vers le sorcier, il vient appliquer le baume sur ses côtes doucement, laissant ses doigts parcourir sa peau avec délicatesse. « Dis-moi si je te fais mal... » murmure-t-il en relevant les yeux vers lui. Il croise son regard à peine une fraction de secondes avant de descendre celui-ci vers son torse. Forcément qu’il laisse ses yeux traîner un peu trop longtemps avant de se concentrer uniquement sur ses côtes – il n'allait quand même pas se priver d'une telle vue au passage. « Il y a des jours où c’est plus compliqué. C’est comme si chaque émotion me frappait avec force l’une après l’autre et que je pouvais rien faire pour les éviter. Dans ces cas-là je contrôle pas grand-chose. » admet-il alors que son regard reste rivé sur ses côtes et sur la crème qu’il y applique. Il n’a pas l’habitude de parler beaucoup de son empathie, justement parce qu’il avait du mal à formuler avec des mots les sentiments qu’il pouvait éprouver. « Mais ça va la plupart du temps, alors t’inquiètes pas pour ça. » Inutile qu’il s’inquiète inutilement pour quelque chose qu’il ne pouvait pas contrôler, alors même que Levi était parfois lui-même impuissant face à son don. « C’est un peu pareil pour toi ? Le contrôle que t’as doit être aléatoire, non ? » interroge-t-il. Il est curieux, Levi, et se demande si leurs dons sont similaires sur ce point-là où s’ils n’avaient rien à voir. « Ok alors j’ai fait de mon mieux mais il y a quelque chose que je peux pas réparer... » Le blaireau affiche une mine désolée en secouant la tête. Il referme le baume, le pose sur le lit et relève la tête vers Connor comme s’il s’apprêtait à poser son diagnostic. Il pose une main sur son épaule et souffle alors que son regard s’ancre au sien. « C’est ta sale tronche. » Puis, il éclate de rire bêtement, le lâchant alors que sa tête va en arrière et que son torse est secoué par les rires. Qu’importe qu’ils viennent de se battre et qu’ils souffriront sûrement un peu des répercussions – Levi était prêt à recommencer pour l’unique chance de rire ainsi avec son ami.

Il y avait quelque chose de foncièrement plaisant à sentir Levi tout autant loyal et déterminé que lui pour l'autre, dans l'attention d'un ami pour un autre à son bien être, d'un ancien coéquipier qui finalement le reste pour toujours d'une certaine façon. Et il relève son regard brun en sa direction en le voyant s'installer devant lui lorsqu'il abdique. Il sera le premier à se faire soigner et un instant, ses pupilles se colorent d'un pétillement mauve qu'il laisse crépiter quelques secondes sans s'en rendre compte avant de les atténuer drastiquement au moment où Levi tourne son regard vers lui. Ou plutôt vers son corps, attention que Connor remarque bien évidemment, lui laissant un bref sourire en coin. S'il ne fait pour le moment aucune remarque, ce n'est que parce que les propos du châtain sont plus importants que leur taquinerie habituelle. Il s'était toujours demandé comment fonctionnait son don à lui sans jamais vraiment oser ou penser le lui demander, ne sachant que trop bien ce que cela faisait de se sentir bête curieuse aux yeux des autres. Mais c'était pas le cas entre eux, ça ne pouvait pas l'être après tout ce qu'ils avaient partagé, ce qui les liait encore aujourd'hui. Et ce que lui dévoila Levi l'intéressa, s'il ne pouvait pas comprendre entièrement – et il le savait très bien – il hocha la tête en silence en tentant d'imaginer comment c'était. Un soulagement l'envahit au moment de comprendre qu'au moins, la douleur qu'il ressentait parfois, demeurait pour lui seul. « Un mal de chien mais t'inquiète je serre les dents. » et il y a son regard qui parcourt sa peau à l'en faire doucement sourire d'insolence, il aimait que son attention soit sur lui et voit sa remarque balayée par le complément d'information de son ami. Le sens est alors un peu plus lourd que l'information donnée précédemment et il réalise Connor que c'est parce qu'il était passé à un autre niveau de confiance chez Levi qui libérait plus sa parole en conséquence, et quelque part, il en fut heureux. Moins en comprenant le sens de ce qu'il lui disait, troublé de ne pas savoir comment faire afin de lui éviter de ressentir les coups des émotions, agacé même au bout du compte de ne pouvoir rien faire pour l'aider. Et si Levi finit par l'inciter à ne pas s'y attarder, les rouages de son esprit persistent sans son autorisation à continuer de chercher quoi que ce soit pouvant le soulager. Il n'arrivait pas à imaginer comment le sorcier réussissait à survivre à ces flots continus lorsqu'ils apparaissaient quand en comparaison, son seul sentiment de colère réussissait à le ronger avec violence. « qu'est-ce qu'on, qu'est-ce que je peux faire pour t'aider dans ce cas là ? Il doit bien y avoir quelque chose. » il accrochait son regard au sien pour l'empêcher d'éviter sa question et lorsque le sujet lui fut retourné, le passage des doigts de Levi sur ses côtes vint le faire sursauter par la chaleur du baume faisant preuve d'efficacité. « ça l'était avant ouais mais je suis constamment obligé de l'avoir car si je n'en avais aucun, je serais un total livre ouvert à tout c'que j'ressens ou pense. Ça me prend de l'énergie pour le contrôler et le stabiliser, apprendre à le stabiliser sans y penser constamment aussi.. mais ça me prend aussi de l'énergie si je le contrôle pas car au final ça fluctue sans que j'le décide. » et il retient un soupir mais non pas une longue inspiration. « pour ça qu'j'passe mon temps à dormir en fait. » et il le réalisait tout juste Connor qui dans un rire venait de comprendre l'un de ses côtés étranges selon certains, vital pour lui. Quand Levi referme le pot, il l'écoute et sa mine désolée ne prend pas, le brun comprend vite et attend la chute mais il semblerait bien qu'en face de lui se trouve un véritable theater kid. Alors il attend, un sourcil froncé et l'autre arqué, la main de son coéquipier venant s'appesantir sur son épaule avant que son regard ne s'ancre au sien. A sa révélation, Connor fait basculer sa tête en arrière en dégageant la main de Levi de son épaule dans un mouvement, pouffant d'un soupir mêlé d'un rire. « va te faire foutre Kowalski. » mais il sourit franchement et c'est sans doute car il adore l'entendre rire, partant dans la salle de bain pour récupérer un linge mouillé. Il revient s'asseoir face au poufsouffle dont il efface les traces de sang séché associé à son visage avant de s'approcher un peu plus pour observer la plaie. « Ca va c'est pas grand chose pour ta face de gnome. » conclut-il avant de pointer sa baguette en direction de la plaie, sa magie s'en libérant pour refermer petit à petit la plaie rougie. Dans l'application, Connor se retrouve bien proche de lui et finit par avoir un sourire en sentant son souffle glisser sur sa peau. Et il sent sa magie influencer son image tandis qu'à ses yeux se remettent à crépiter des étincelles colorées d'orange et de mauve, regard qu'il abaisse jusqu'au sien un instant tandis que sa magie continue de le soigner. Il lui montre cette partie là de lui qu'il s'oblige à camoufler la plupart du temps. Il était fait d'émotions diverses Connor, parfois trop fortes et parfois pas assez et chez lui, elles se manifestaient en couleurs. Arc en ciel vivant, métamorphe jamais tout à fait lui-même si ce n'est dans ces moments. Il y a son regard qu'il soutient et qui finit par le troubler et sans le savoir, les couleurs de ses pupilles qui ondulent, prennent entièrement place parmi le marron originel. Et c'est parce qu'il sent que c'est un peu trop vrai, un peu trop lui, vulnérabilité réveillée sans comprendre comment ni pourquoi, que sa main attrape le linge mouillé avant de reculer et de lui jeter au visage d'un geste leste. « allez, arrête d'me mater comme ça, j'suis pas l'une de tes groupies à te manger dans la main. » Sourire en coin habituel qui glisse sur ses lèvres, il se lève Connor pour ranger ses affaires mais surtout faire diversion à ses pensées, incapable à cet instant de maîtriser la couleur de ses pupilles à nouveau, un don de plus que possédait Levi sans le savoir d'affaiblir ses défenses habituelles.

Il n’a pas l’habitude d’ainsi se confier sur son don Levi, plutôt habitué à tout gérer seul depuis des années désormais. Il avait cette manie de se dire que les autres avaient leurs propres ennuis à porter et qu’il n’avait pas à y ajouter les siens. Puis, surtout, il était devenu un pro lorsqu’il s’agissait de s’occuper des autres, ses sœurs en étant l’exemple flagrant – mais tout était différent quand il s’agissait de lui. Seulement, il avait confiance en Connor, amitié qui s’est forgée lentement pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Un fin sourire étire ses lèvres, drôle de chaleur qui se répand en lui quand il réalise qu’il voulait véritablement l’aider et qu’il ne s’agissait pas de paroles lancées par pure convenance. « C’est sympa mais il y a rien à faire. Enfin… Quand c’est comme ça je m’isole loin des autres, c’est le plus facile. » Ça ne l’était pourtant pas au sein d’un château bondé d’étudiants mais il faisait de son mieux quand ça arrivait et jusqu’à présent, il avait toujours réussi à se débrouiller seul. Connor finira sûrement par faire le lien avec ces journées où il semblait bien plus ailleurs et peu enclin à rire et à discuter, ces journées où il finissait sous sa couette dès lors que les cours étaient terminées. Alors qu’il applique le baume délicatement sur les côtes du blaireau, Levi aussi ne peut que s’interroge sur le don de Connor, bien plus visible que le sien. Il l’écoute avec attention, chaque parole faisant sens et il ne peut qu’imaginer à quel point être constamment en contrôle devait être épuisant. « Tu sais que tu n’as pas besoin d’être en contrôle constant quand tu es avec nous, pas vrai ? » Avec lui, avec ses amis les plus proches. Il devait le savoir, du moins, le blond l’espérait. « Je suppose qu’il n’y a pas grand-chose que je puisse faire pour t’aider, moi aussi ? » Ce qui pouvait être terrible, de voir à quel point ils pouvaient vouloir être là pour aider l’autre sans pour autant pouvoir véritablement le faire. Baume enfin appliqué, Levi ne peut résister à l’envie de taquiner un peu son ancien partenaire de quidditch, riant de bon cœur face à la réaction de celui-ci. Le pot est rangé et bientôt, les rôles sont inversés alors que c’est à Connor de s’occuper de lui. Son regard s’élève vers lui alors qu’il le laisse frotter les traces de sang à l’aide du linge qu’il avait entre les mains. Léger rire le quittant alors suite à sa remarque, le batteur reste pourtant silencieux, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment. Seulement, il peine à se concentrer et à faire preuve de sa répartie habituelle alors que son ami se trouve si proche de lui, soignant sa plaie à l’aide de sa baguette. Quand son regard croise celui de Connor, il est fasciné par les couleurs qu’il découvre alors, par cette confiance qu’il lui accorde en le laissant le voir alors qu’il n’exerce pas ce contrôle dont il fait preuve habituellement. Il tend les doigts vers lui avant de les replier, s’abstenant de peur de briser ce moment qu’ils partageaient et qui lui semblait être d’une grande importance. Son souffle chaud s’abat sur sa peau et il doit se faire violence pour ne pas laisser les souvenirs de la nuit qu’ils avaient partagé le heurter, se concentrant sur le moment présent. C’est Connor qui le ramène à la réalité par cette serviette qu’il lui balance au visage avant de se détourner, sourire arraché sans qu’il ne parvienne totalement à tout oublier de cet instant. Alors Levi se relève et franchit l’espace les séparant, main qui vient attraper celle du brun afin de le pousser à se retourner vers lui. Il s’écoule quelques secondes à peine avant qu’il n’abdique et vienne écraser ses lèvres sur celle de son ami. Sa main glisse sur sa nuque et se perd contre ses mèches de cheveux en même temps que ses sens ne s’embrasent et qu’il ne reste que Connor, encore et encore. Il s’oblige toutefois à quitter ses lèvres, regard croisant celui du brun. « Ne te contrôle jamais avec moi. Tu n’as pas à cacher ton don ou à cacher qui tu es, Connor. » Et sans vraiment réfléchir, il s’empare de sa main et l’attire vers le lit. « Il faut…. Non, je veux te montrer quelque chose. » Levi s’assoit en tailleur et encourage le poufsouffle à en faire de même face à lui, venant alors s’emparer de ses deux mains. « Je… Ce don que j’ai, il a évolué ces derniers temps. Je sais pas si ça va marcher, je le contrôle pas vraiment et ça a tendance à me fatiguer puis… quasiment personne sait. » Sans rien dire de plus, le sorcier ferme les yeux et se concentre. Il pense alors à tous ces instants où il s’est senti paisible. Il pense à Rebecca et Ruth courant vers lui pour le serrer dans leurs bras à chaque retour au manoir, aux rires de Maisie, Noah et Connor et à combien il se sent apaisé à leurs côtés. Puis, il tente de pousser cette sensation de sérénité vers Connor, à influencer ses émotions comme il avait déjà réussi à le faire par le passé avec d’autres par accident. Il ne voulait rien de plus que lui transmettre cet apaisement qui lui faisait défaut si souvent, même s’il savait que cela ne durerait que quelques minutes à peine. Si rien ne l’obligeait à lui faire part de cette évolution de son empathie, le sorcier voulait pourtant lui montrer qu’il lui faisait assez confiance pour ainsi s’exposer à lui, dans l’espoir que cela incitera le brun à moins chercher à se contrôler en sa présence.

Partager à propos de son don n'était pas commun, peu le questionnaient, la plupart se contentaient d'admirer sans en saisir les conséquences quand d'autres détestaient ce qu'il était pour sa simple différence. Alors Connor n'exposait que rarement sa pensée à ce propos, peu habitué à le faire ni même à l'aise, il fut un temps où il l'avait presque détesté quand aujourd'hui il sait que c'est une partie importante de qui il était. Ce qu'il ne pouvait que retenir avec ce qu'ils évoquèrent, c'était que leurs dons les forçaient au contrôle ou à l'isolement, que finalement ils n'étaient que seuls face à eux quand tout dérapait, se demandant depuis toujours comment ils pouvaient être qualités de tels alors qu'ils s'approchaient parfois plus de la malédiction à ses yeux. Et ça l'agaçait de ne pas pouvoir aider Levi tout comme il savait, le ressentait, que c'était également le cas de son côté. Toutefois il y a ses mots qui saisissent son esprit embrumé par l'ennui, qui font état de fait, de confiance qu'il pouvait avoir avec eux, véritable soutiens inébranlables sans lesquels Connor ne sait pas ce qu'il serait aujourd'hui. Il acquiesce évidemment, c'est eux qui lui avaient permis de mieux accepter son don mais aussi qui il était, lui faisant découvrir tous ces sourires qu'il savait faire naître sur leurs visages en les surprenant de cette magie si rare. Par Merlin, il était si reconnaissant de les avoir dans sa vie. Levi qui en avait fait partie que plus tard mais qui ne restait pas moins précieux à ses yeux même si évidemment, il ne le formulait pas, pas même pour lui-même, c'était pas comme ça qu'il raisonnait. Il laissait les mots bien choisis à Maisie et même Noah, lui c'était dans les gestes qu'il exprimait son attachement, comme là alors qu'il s'applique à le soigner bien mieux qu'il ne l'aurait fait pour lui-même. Son attention est remplie de concentration car c'est important, il est important, Levi. Trouble qui parvient pourtant à le saisir sans qu'il ne comprenne comment, c'est les couleurs qui habillent son regard qui parlent alors pour lui là où il est incapable de le faire, dans une connexion visuelle plus intense qu'il ne se permet habituellement, Connor le laisse entrapercevoir ce qu'il est, il lui fait confiance. Plus vulnérable que jamais dans ces moments là, il en inspire profondément l'anglais avant de se détourner quand c'est trop, quand il se dit qu'il est trop. Seulement il ne faut que peu de temps avant que sa main se voit capturée par celle de Levi, le poussant à se retourner vers lui à nouveau, lui faire face avec son regard ondulant toujours de couleurs qu'il ne cherche plus à maîtriser. Ils se regardent encore quelques secondes et ses sourcils se froncent légèrement, envers lui-même de ne pas réussir à se contrôler à nouveau ni même à totalement lâcher prise. Finalement, Levi avance vers lui et si la chaleur de leurs doigts l'emportait déjà d'une confusion douce, ses lèvres se plaquent contre les siennes et ont le pouvoir de faire taire alors absolument tout. Ses pensées, ses craintes, le trouble qui l'habitait, confusion qui s'efface alors qu'il goûte à nouveau à la saveur de ses lèvres, Levi, dont le contact l'avait maintes fois hanté depuis quelques semaines sans qu'il ne l'assume. Il note chacun de ses gestes, la douceur de sa main glissant à sa nuque alors que la sienne s'attarde contre son bras comme pour le contenir, se contenir lui aussi. L'embrasser a un tout autre goût que lorsqu'ils avaient échangé des baisers après la soirée clandestine mais la sensation presque immédiate de manque qui chauffa ses lèvres quand ils se séparèrent était absolument la même. Connor relâcha un soupir, à mi-chemin entre le sentiment d'aise et celui de pas assez. Regard qui s'ancre au sien, mots qui le percutent sans qu'il n'acquiesce ou réfute. C'est sans doute ce qu'il lui dit qui laisse une empreinte en lui plus forte encore que son baiser, qui éteint en lui tous ces sentiments confus qui persistaient généralement. Mais le huitième n'a pas vraiment le temps de réfléchir ou de répliquer quoi que ce soit qu'il se voit attiré à sa suite jusqu'au lit. « already ? » s'amuse t'il à ajouter par réflexe, interaction taquine qui se tait au moment de voir combien Levi était sérieux. Il est alors assit en tailleur face à lui et la chaleur de ses mains entourent les siennes et éveille une vague chaleureuse en lui. Il aimait ces contacts bruts, sans justification, nouveaux aussi d'une certaine façon entre les deux anciens coéquipiers. Et ses sourcils se froncent de sérieux en l'écoutant, visage alors plus détendu et surprit en l'écoutant lui révéler l'étendue du don qui ne se faisait plus autant malédiction dans les faits. Levi avait trouvé une autre façon de l'entreprendre et éveillait la curiosité de Connor qui resta alors face à lui en l'observant sous tous les détails. Il s'attendait à voir une aura entourer son ami ou ses cheveux se teindre soudainement dans un doré étincelant, mais son don n'avait jamais été physique, bien plus psychique que Connor n'arrivait à le concevoir. Il a les yeux fermés et le poufsouffle est d'abord incapable d'en faire de même, préférant largement l'observer avec attention sans avoir à se justifier, un sourire craquant sur les lèvres au moment de voir une arabesque se former sur les siennes. Il avait conscience de la confiance que plaçait Levi en lui en lui démontrant sa découverte et sans même le réaliser, ressentit les premiers effets de son don. Comme la façon dont une personne enlacerait une autre avec une tendresse infinie, comme la joie qui remplit son cœur lorsqu'il voit ses meilleurs amis partager un moment heureux, comme la douceur d'une caresse sur le front puis dans les cheveux juste avant de dormir, Connor ressent alors ce que Levi lui offre. C'est une vague de tendresse et de sérénité qui l'emporte et lui fait fermer les yeux à son tour, soupirer de confiance, emporté par la paix qu'il gagnait grâce à lui. Au bout de quelques instants à profiter de l'influence qu'il lui offrait, c'est toujours les yeux fermés qu'il lui confie alors « je vais t'appeler Levi Weedaski maintenant. » Connor n'ouvrit qu'un œil pour voir sa réaction, un sourire sur les lèvres. « tu me fais mieux planer que la fumette. » et il en rit doucement, celui qui ne pense plus à la colère qu'il a ressenti il y a moins d'une heure, à celle qui lui rongeait habituellement le cœur mais qui semblait en ce temps présent anesthésiée, terrassée par le passage de son ami. Il se sent si bien, plus léger, ses mains serrent doucement les siennes dans un réflexe tendre. « c'est vraiment génial que tu saches faire ça je-.. ça marche du tonnerre. » il était époustouflé Connor, commençant à glisser ses doigts hors des siens en réalisant une chose. « mais ça ne fait pas que te fatiguer, ça t'épuise, non ? » surtout pour offrir à quelqu'un comme lui un peu de paix, il se dit qu'il doit forcément l'épuiser Connor et préfère le soulager à la place. Les effluves de paix lui entourent toujours le cœur, son sourire n'arrive pas à le quitter.  Peut-être l'observe t'il alors, mais les pupilles de Connor voient le retour de son marron habituel, seulement si Levi regardait avec attention, il pourrait y voir des éclats dorés crépiter. Preuve de la paix qui prenait part en lui, preuve de son affection pour le Kowalski et cette couleur qu'il lui avait toujours associé. Et l'une de ses mains retourne la sienne sans même tout à fait y réfléchir, de leurs paumes dominantes à égalité désormais, il y a son pouce qui caresse le dos de la main de Levi et son sourire qui persiste sur ses lèvres. « tu l'as déjà utilisé dans quelles autres situations ? » curieux d'en savoir plus, Connor rejoint ses mains entre elles et y appose les siennes pour les lui contenir, il se penche légèrement comme pour lui souffler quelque chose de secret, regard concerné et sérieux, il tenait vraiment à ce qu'il entende ce qu'il avait à lui dire. « Même si ton don est fantastique et que tu ne le possèdes sûrement pas pour rien.. ne t'épuise pas pour les autres Levi. » ni pour lui, ni pour ses amis, sa famille ou la terre entière, il n'avait pas à supporter les émotions du monde entier seulement car son don l'en rendait capable. Il tenait trop à lui pour ne pas le lui demander et seulement profiter de ce qu'il avait à lui offrir.

Évoquer son don n’était pas quelque chose qu’il aimait faire, en partie par volonté de garder privé une partie de sa vie qu’il ne contrôlait pas toujours et également par crainte qu’on n’en vienne à se rapprocher de lui pour l’utiliser, comme ce fut le cas pour sa grand-mère. Levi a souvent échangé avec elle à ce sujet, à propos de la difficulté éprouvée à l’idée d’être capable de ressentir les émotions des autres et le manque de barrière qui peut parfois s’avérer délicat. Alors s’il était ouvert sur bien d’autres sujets, cette partie-ci de sa vie restait bien souvent cachée. Seulement c’était Connor face à lui, et grâce aux années passées à le découvrir, il avait fini par réaliser qu’il pouvait lui confier ce qu’il voulait sans avoir la moindre crainte. Alors il y a cette nouvelle facette de son don, celle qui se manifestait depuis quelques mois à peine et qui l’effrayait parfois par ce qu’il pouvait en faire, nouvelle partie de lui qu’il lui présente. Sans doute qu’il ne s’attend pas à ça le brun, alors qu’il vient de l’embrasser par simple envie, impulsion suivie sans réfléchir et qui était bien trop agréable pour qu’il en vienne à regretter quoi que ce soit. Il se concentre, tente de transmettre à son ami l’apaisement qu’il aimerait le voir ressentir plus souvent – et c’est facile, finalement, car il lui suffit de piocher dans ses souvenirs. Il lui suffit de penser à ses sœurs blotties contre lui près de la cheminée, aux soirées passées à rire avec Noah, Maisie et Connor, au baiser qu’ils venaient d’échanger. Quand il entrouvre les yeux, l’air détendu arboré par le blaireau confirme qu’il a réussi alors qu’il rit à sa remarque. « Hey peut-être que je peux en faire un business sympa après Poudlard ! » plaisante-t-il à son tour. Et c’est plus facile de maintenir cette sensation maintenant que le lien était établi, même s’il s’agissait toujours d’un effort conséquent. Ça en vaut la peine, toutefois, ce qu’il réalise en voyant à quel point Connor pouvait être apaisé, volonté de reproduire cet effet encore et encore si, à chaque fois, il en ressortait aussi serein. Levi fronce les sourcils en sentant les doigts de son ami lui échapper, confusion évidente qu’il éprouve alors. « On peut dire que ça me prend pas mal d’énergie. » admet-il, comprenant alors que c’était sans doute pour cette raison qu’il s’était échappé à son influence. Il commence d’ailleurs à éprouver une certaine fatigue même si celle-ci reste légère – il n’avait pas utilisé son don suffisamment longtemps pour en être totalement épuisé. Son regard s’ancre à celui de Connor, éclats dorés brillant dans ses iris qui parviennent à le faire sourire tendrement tandis qu’il a l’impression d’avoir au moins fait ça de bien aujourd’hui, d’avoir apporté un peu de paix dans le cœur du blaireau. Il ne peut que se laisser faire en sentant Connor retourner une de ses mains, légers frissons éprouvés à la caresse de son pouce contre sa peau. Et quelque part, c’est lui qui l’apaise sans le réaliser, par ce geste si simple et qui suffisait pourtant à l’ancrer à ce moment. « Je l’utilise pas si souvent ‘fin.. La première fois c’était un accident, je me prenais la tête avec un Serpentard et j’avais juste envie qu’il pleure… Alors il s’est mis à sangloter en plein milieu du couloir. » L’image le fait encore rire même si Levi n’avait pas compris tout de suite ce qu’il s’était passé. Il avait fallu d’autres accidents similaires pour qu’il ne réalise qu’il était le coupable de ce revirement. « Mais j’évite de l'utiliser si je peux. Ca me donne l’impression de manipuler les autres et j’aime pas ça. » Car il a bien conscience de ce que son don pourrait faire – s’il a choisi d’apporter à Connor réconfort et apaisement, il aurait tout aussi bien pu choisir la douleur, crainte d’un jour s’emporter et d’en venir à une telle extrémité qui le pousse à utiliser son don le moins possible. Pourtant, il a déjà utilisé son empathie volontairement avec ses sœurs alors que les jumelles avaient été inconsolables tandis que leurs parents avaient encore une fois annulé leur venue. Ce jour-là avait été particulièrement délicat alors qu’il ne contrôlait rien, qu’il ressentait leur peine par vague et qu’il se sentait impuissant. Alors même s’il s’en était voulu d’agir sans leur en parler, il avait choisi de leur apporter le réconfort dont elles avaient besoin. Et ce n’était pas si grave, pas vrai ? Du moins c’était ce qu’il se disait pour ne pas trop s’en vouloir. Sourcil arqué quand il sent les mains de son ami entourer les siennes, il se concentre, conscient qu’il était soudainement étrangement sérieux. Une douce chaleur étreint son cœur quand il réalise que le sorcier s’inquiète véritablement pour lui, léger sourire étirant ses lèvres. « T’inquiètes pas pour moi, je gère. » C’était ce qu’il parvenait à se convaincre en tout cas et jusqu’à présent, il s’en sortait plutôt bien, pas vrai ? « Je te jure Connor. Je fais attention, c’est promis. » Autant qu’il le pouvait, en tout cas. « Faut que je t’avoue quelque chose... » Il ne se défait pas de son sourire Levi, conscient que ce qu’il allait lui dire risquait sans doute de l’amuser. « J’ai déjà utilisé cette facette de mon don sur toi… Et sur Maisie. » Il ne sait pas s’il comprendra tout de suite de quoi il voudrait parler – il n’était pas sûr non plus s’il l’avait alors éprouvé aussi fort qu’à l’instant, parce qu’ils étaient à trois, parce qu’ils étaient déjà perdus dans une tempête de passion si forte qu’il n’était pas sûr que grand-chose pouvait les atteindre alors. « Pas au début évidemment, c’était… C’était juste trop au bout d’un moment et je contrôlais plus rien. » Mains qu’il défait de son emprise et qu’il lève innocemment, volonté de lui faire comprendre qu’il ne les avait pas incité à éprouver le désir alors éprouvé – il n’avait fait que renforcer ce qu’ils ressentaient déjà. Posant ses mains sur le lit, il se penche légèrement en arrière. « Puisqu’on en est aux confessions… Il y a une autre partie de mon don que j’ai montré à personne. » La blaireau regarde autour d’eux pour s’assurer qu’il n’y a personne et, sans prévenir, il récupère l’oreiller qu’il sentait du bout des doigts et l’envoie sur le sorcier face à lui en éclatant de rire. « Le lancer d’oreiller, tu connaissais ? » demande-t-il, un air faussement innocent au visage alors que l’amusement pétille au fond de ses iris.

En découvrir plus sur son don était en découvrir plus sur Levi et Connor appréciait cela, plus même qu'il n'y songeait. Si les deux poufsouffles avaient été partenaires plusieurs années de suite, c'était un tout qui les avait rendus progressivement plus proches au fil du temps, par l'alchimie qu'ils se sont découverts en plein jeu mais aussi en dehors du terrain. Salle commune puis dortoirs ayant entendus bon nombre de fois leurs rires et blagues douteuses, acolytes un jour et soutien de l'autre un autre, c'était sain, c'était bon et ça faisait du bien. Preuve étant que même après l'écart de la salle-de-bain des préfets, rien n'avait changé entre eux et ça rassurait le brun d'une certaine façon. Ils étaient toujours Levi et Connor et les seules surprises et variables différentes résidaient en certains regards appuyés et ce baiser aussi naturel qu'offert dans l'impulsion du moment. Et ça ne voulait rien dire, ça ne changeait rien, pas vrai ? Connor ne préférait pas y penser, profitant seulement de ce moment qu'ils avaient ensemble car il sentait qu'il était important, qu'il comptait, que ce soit pour l'un ou pour l'autre. Alors il s'inquiète et Levi le rassure à sa manière, lui raconte son incident avec un serpent ce qui a le don de lui faire hisser un sourire sur ses lèvres avant de redevenir un peu plus sérieux quand il lui parle du fait d'avoir l'impression de manipuler les autres. Il peut comprendre, tente de se mettre à sa place et réalise combien il peut en avoir le pouvoir et acquiesce avec une moue embêtée. Alors Connor tente à sa façon de lui confier ce à quoi il pense, au fait que Levi n'a pas besoin de s'épuiser pour les autres juste car il possède ce don, et il le pense vraiment. C'est aussi une façon de lui dire qu'il tient à lui, même si il ne le réalise pas vraiment lui-même qu'il le fait, le bien être de son ami avant tout, même les effets positifs et surnaturels de ce don extraordinaire. Levi comptait plus que son don, quoi qu'il en fasse. Et peut-être est-il trop sérieux, mais ça lui tient à cœur car il s'agit de lui, mais aussi car ça fait écho avec sa propre crainte de se laisser dominer par son don un jour, de ne plus savoir quel est son véritable visage. Les émotions, les siennes comme celles des autres étaient un domaine tellement vaste et important, compliqué aussi, que Connor éprouvait un véritable respect pour lui et Eris d'avoir à faire affaire avec.

Il y a pourtant la chaleur de son sourire qui lui prouve que ça va et petit à petit, des indices sur une anecdote qui ne sera pas sans lui plaire. Alors que Levi lui dévoile la vérité, ses yeux s'agrandissent légèrement de surprise, une moue à la fois amusée et intriguée sur le visage. « tu te fous de moi ? » commence t'il entre deux phrases du blond face à lui alors qu'il s'accroche à son sourire et réalise en même temps les propos de son ami. Les souvenirs qu'il lui restait de cette soirée lui revenaient progressivement et un sourire en coin creusa sa joue d'une fossette amusée, il était rempli de la même malice qu'en ce jour, ils avaient été beaux tous les trois. Guidés par leur plaisir et sans prévoir quoi que ce soit, il comprend ce qu'il veut dire lorsqu'il lui confie qu'à un moment il ne contrôlait plus rien. Et peut-être alors, voit-il de quel moment il parle et ça le réchauffe forcément Connor. Il réaffirme son assise car il en a des engourdissement dans les jambes et qu'il préfère ça plutôt que l'éveil d'une partie censée rester sage malgré les images peuplant son esprit. « Ouais j'vois, j'vois carrément même. » il en rit un peu, car il n'y a pas mort d'homme, au contraire même, il trouvait ça extra. Car en rien il ne se sentait manipulé pour cela, Connor voyait même l'incident comme une juste chose qui faisait sens vu l'intensité de ce qu'ils avaient vécu tous les trois. « On était tellement bien tous les trois t'façon, j'pense que c'est normal. » ajouta t'il en le voyant se pencher en arrière, sans anticiper ce qui s'amenait, arquant seulement un sourcil à la fin de sa phrase car elle pouvait en dire long, surtout après le sujet évoqué. Seulement Levi le prit par surprise par un lancer d'oreiller en plein son visage, objet qu'il récupère entre ses mains avant de le lui renvoyer dans un rire. « ahhh fuck you kowalski. » il rit à son tour et attrape un autre oreiller avant de le lui lancer encore une fois et c'est une bataille de coussins qui démarre entre eux deux, entre deux rires et souffles épuisés, sons victorieux lorsque l'un se le prend de plein fouet et le bois du meuble qui grince, Connor le pousse par une épaule de la sienne lorsqu'il s'en rapproche pour le déstabiliser et le faire basculer avant de le frapper une nouvelle fois en hauteur. « tu l'as senti venir, celui-là alors ? » blague t'il même si ça n'a aucun rapport en réalité, rires qui égaient la pièce avant qu'il ne chute mystérieusement, maladresse légendaire, pieds qui se prennent dans la couverture et le voici au sol dans un bruit sourd. Le temps de quelques courtes secondes, le silence, puis enfin, ses éclats de rire sous la surprise du moment tandis qu'il est dos contre le parquet du dortoir à regarder le plafond puis Levi toujours perché dans le lit. « fuck, j'me relève plus c'est bon. » lui l'aîné, le senior, le plus vieux des deux en faisait des tonnes exprès auprès de tout ses amis car il était étonnement le plus âgé de tous, préférant rester au sol retrouver son souffle, observer cette main qui pend dans le vide appartenant à Levi qu'il frappe de la sienne pour jouer dans un rebond.

Il secoue la tête Levi, appréhendant tout de même la réaction de Connor face à ce qu’il venait d’avouer. Il n’avait pas eu l’intention d’utiliser son don dans un tel moment mais il avait été frappé par une passion si forte par leur faute qu’il avait été incapable de se retenir véritablement. S’abstenir d’utiliser son don était un véritable effort par moment, lui demandant une certaine concentration s’il désirait ne pas se laisser envahir pleinement. C’est toutefois l’amusement qu’il remarque avant toute chose dans le regard de son ami, ce qui le soulage et l’aide à se débarrasser de la culpabilité qu’il éprouvait en invoquant l’accident. « Ouais ça doit être ça. C’est de votre faute de toute façon, fallait pas être si beaux. » dit-il en haussant les épaules et en riant, volonté de ne pas trop penser à cet instant si particulier qui avait lié le blaireau à Maisie et Connor afin d’éviter de réveiller certaines envies qu’il préférait réprimer. Ce coussin balancé au visage du brun était l’occasion idéale pour se divertir alors qu’évidemment, il ne tarde pas à répliquer. « You wish. » dit-il en haussant les sourcils tout en riant, alors qu’une bataille d’oreillers n’éclate entre eux. Le sorcier se laisse emporter aisément dans ce jeu, répliquant au moindre coup et tentant d’esquiver ceux de son ami – du moins jusqu’à ce qu’il ne parvienne à le prendre par surprise et qu’il ne se retrouve au-dessus de lui. La remarque lâchée qui le pousse à éclater de rire une nouvelle fois alors qu’il essaye de le repousser avec un coup d’oreiller sur le torse. « Wow il t’a fallu longtemps avant de la trouver celle-là ? » C’était bête mais ça suffisait à l’amuser, comme c’était bien souvent le cas. Sans qu’il n’anticipe la suite des évènements, Connor tombe du lit sur lequel ils se trouvaient, poussant Levi à se redresser pour s’assurer qu’il ne s’était pas fait mal. « Tu vas bien ? » Les éclats de rire du blaireau lui répondent, poussant le Kowalski à le rejoindre alors qu’il retombe paresseusement contre le matelas, un peu essoufflé. Ses bras tendus, il s’amuse de cette main jouant avec la sienne alors que son regard reste rivé sur le plafond. « Tu vois, c’est de la faute de ton grand âge ça... » Le sourire qui était sien se fane pourtant au bout de quelques instants alors que ses pensées s’emmêlent. Il pense aux vacances qui arriveront, au temps qu’il passera avec sa famille. Levi était déjà prêt à parier que ses parents annuleront à la dernière minute et qu’il devra alors réconforter ses sœurs mais ce n’était pas ça qui le perturbait, du moins pas entièrement. « Tu vas vraiment rester toutes les vacances ici ? » Sa main qui bouge pour tenter de taper contre celle de Connor alors qu’il reste allongé, tracassé. « C’est pas terrible comme façon de passer les vacances de Noël, surtout que je vais plus être là pour pas que tu t’ennuies en fait... » Plaisanterie ajoutée pour tenter de ne pas apaiser l’atmosphère de par ses inquiétudes éprouvées envers Connor. Il se doutait que ça ne serait pas la première fois pour lui mais quand bien même il en avait l’habitude, l’idée ne lui plaisait pas. Son ventre gronde alors comme pour le rappeler à l’ordre, incitant Levi à rouler pour se mettre sur le ventre et tirer sur le tiroir de sa table de chevet. Il en sort deux barres chocolatées dont une qu’il lance sur son ami. « C’est ma réserve personnelle. » dit-il avec un air guindé comme s’il lui présentait une bouteille d’une valeur inestimable sortie de sa cave. Déballant la friandise, il croque dans un bout de celle-ci tout en se redressant un peu, regard tourné vers Connor. « Si tu changes d’avis et que t’es dans le coin, tu peux toujours passer chez moi pour quelques jours. Mes parents seront sans doute pas rentrés. » dit-il en haussant les épaules pour tenter d’avoir l’air désinvolte et pour masquer la gêne qu’il éprouvait alors. Non seulement il n’avait pas envie de savoir son ami seul pendant les vacances mais, en plus de cela, il n’avait pas envie d’avoir à passer deux semaines sans avoir l’occasion de le voir.

Il y a leurs rires qui raisonnent dans la pièce où ils se trouvent et cette impression de sérennité qui l'entoure, le convainc qu'il est à la meilleure place à ce moment précis. Même si son dos a heurté le sol, ou plutôt le tapis moelleux que sa maison aimait mettre de partout pour l'effet chaleureux que ça apportait, son sourire persiste sur ses lèvres quand le rire se meurt progressivement et il expire d'aise Connor. Le regard rivé au plafond, sa main joue avec celle de Levi, en un poing contre poing dans un balancement agréable, contact physique qu'ils ne rompent pas vraiment même avec Levi sur le lit et Connor au sol. Et c'est un peu à l'image de ce qu'ils vivent en réalité, jamais très loin de l'autre et toujours à disposition, dans ce tableau où Connor l'accueillait avec plaisir et sans le moindre soucis – ce qui n'était vraiment guère le cas avec les autres. Levi avait une place spéciale dans sa vie, force était de l'admettre. « Ouais, parle mieux à tes aînés.. » entonne le poufsouffle qui pour la blague aurait pu se faire pousser une barbe de vieillard mais en a finalement franchement la flemme, l'écho d'un rire toujours au coin des lèvres. Le silence qui s'en suit ne le perturbe pas mais sa question lui fait esquisser une moue embêtée, les yeux marrons s'attachant au peu du corps de son ami qu'il pouvait apercevoir de là où il se tenait. Les vacances de noël avaient toujours été à double tranchant pour lui qui était heureux des festivités mais à qui il manquait une vraie famille. Il finissait souvent isolé à attendre le retour de ses meilleurs amis, lui l'orphelin habitué à se réjouir pour eux des anecdotes qui peuplaient leurs paroles à leur retour sans dévoiler l'état de son cœur bleu. Et la remarque de Levi lui fait hausser un sourcil avant de sourire un peu. Il n'avait pas tout à fait tord, sans lui Connor allait forcément plus encore s'ennuyer. « J'suis habitué t'inquiète. » alors il se redresse lui aussi, il ne sait pas très bien que rajouter de plus sans mentir, à quoi bon après tout, Levi était son ami. Une barre chocolatée pour lui et attrapée, il en défait le papier dans un sourire en coin. « j'devrais peut-être fouiller dedans quand il m'en manque pour les morveux. » plaisante t'il sans vraiment être sérieux, clients qui avaient une véritable dent sucrée pour la plupart mais jamais il ne lui volerait quoique ce soit. Pas à lui. Il se frotte alors sa tignasse brune, le dos collé contre une commode avant d'arrêter son geste, main qui retombe sur son genou. Son regard s'accroche au visage de Levi tandis qu'il cherche à deviner s'il est sérieux ou pas. Mais pourquoi le serait-il pas ? Proposition normale entre amis qui pourtant réussit à être vraiment importante aux yeux de Connor qui esquisse un simple sourire en coin avant de croquer dans un bout de sa barre chocolatée. « j'sais pas, c'est loin ? Faut que je vienne avec ma meilleure cape pour pas passer pour un croûton non ? » il plaisante même si une part de vérité réside dans la réalité des différents mondes dont ils sont issus. Et il n'a aucun soucis avec ça Connor, se relève même pour revenir sur le lit dans un saut contre Levi qu'il bouscule avec son épaule pour le forcer à lui faire de la place. Jambes qu'il allonge et dos qu'il appuie contre le mur lui aussi maintenant. « or.. is it a date ? » léger rire sur les lèvres alors qu'il relève son regard vers son ancien accolyte. « va falloir que j'prévienne Maisie, qu'elle soit pas jalouse t'vois. » évidemment qu'il plaisantait mais ça ne l'empêchait pas d'en rajouter dans un mouvement d'épaule. « just kidding. » pour le au cas où, pour la justesse des choses, de cette zone dans laquelle ils se trouvaient depuis des longs jours sans vraiment que ça les ennuie. Il finit sa barre chocolatée en balançant le papier vers le sol. Traîner comme ça sur les couvertures lui était pas nouveau, il le faisait souvent avec ses meilleurs amis et c'était les meilleurs moments de sa journée, celui-ci ne dérogeait pas à la règle. « j'ai déjà hâte le nouvel an en tout cas. » Il n'avait pas vraiment répondu à Levi s'il viendrait car il savait d'avance qu'il ne le ferait pas, que le jour où il en ressentirait le besoin, le simple fait de se dire que Levi devait profiter de ses sœurs passerait avant tout. Et c'était véritablement ce qu'il lui souhaitait, être heureux, tout simplement, même si ça voulait dire passer deux semaines complètes à Poudlard à les attendre, attendre son retour à lui aussi.

« Wow ce serait littéralement la pire trahison que tu puisses me faire.. » dit-il en portant une main sur son cœur, feignant d’être blessé avant de rigoler bêtement et de se concentrer plutôt sur sa barre au chocolat. Et même s’il tente d’avoir l’air léger, même s’il prétend que tout n’est qu’une blague, il est pourtant véritablement sérieux quand il propose à Connor de passer du temps chez lui. Levi n’aimait pas le savoir seul, loin de ses proches, et peut-être qu’il avait envie de le voir lors de ces vacances, qu’il était plus aisé de passer par cette invitation que d’avouer qu’il lui manquerait. Croquant dans sa barre, il finit par esquisser un sourire amusé face à ce qu’il avance, bien conscient de ce à quoi son monde pouvait ressembler. Il sait, le blaireau, qu’il se complaît dans les apparences à travers ce luxe qui transpire de ses vêtements, à travers l’argent qu’il n’a jamais caché mais il était ainsi, Levi, il ne mentait pas et se montrait tel qu’il était. « Évidemment, mais t’inquiètes, je vais te prêter mon plus beau costume avec cravate et souliers assortis. » Il ne peut que rire en imaginant Connor, coincé dans un accoutrement qui ne lui correspondait pas – mais dans lequel il serait assurément un peu trop séduisant pour ce self-control qui s’effilochait un peu plus à chaque instant passé en sa compagnie. Il s’écarte quand le brun décide de le rejoindre, expire un souffle discrètement en sentant son corps se presser contre le sien. Il y a son cœur qui s’emballe brutalement à l’interrogation posée, celle qui pourrait être sienne tant leur relation était particulière ces derniers temps. Il était plus aisé de prétendre que tout était normal, que le moment partagé quelques temps plus tôt n’avait rien changé entre eux, mais le blaireau devait admettre que même s’il n’y avait pas de gêne entre eux, il se laissait plus souvent aller à poser son regard sur lui avec des envies plus difficiles à réprimer. Il devait se faire violence, Levi, pour ne pas s’emparer de ses lèvres à la moindre occasion, pour ne pas laisser ses doigts glisser vers les siens par pure impulsion. « C’est ce que tu veux pour noël ? » demande-t-il avec une désinvolture qu’il ne lui semble pas convaincante, même si la plaisanterie offerte par Connor lui permet de ne pas prendre les choses trop au sérieux. Il ne peut qu’acquiescer alors qu’il imagine déjà la fête immense que ce sera, les rires qu’il partagera avec ses amis et qui seront la coupure dont il aura besoin pendant ces vacances.    Il n’a pas vraiment besoin de réponse concernant son invitation, de toute façon – la porte lui sera ouverte dans tous les cas. « Moi aussi. A ton avis, qui sera ivre le premier ? » demande-t-il en haussant les sourcils avant de terminer sa barre chocolatée et de poser le papier sur la table basse. A vrai dire, il y avait de fortes chances pour qu’ils finissent tous ivres en même temps ou presque. « J’allais demander qui allait partir avec une fille en premier mais bon… On sait que Noah est hors compétition. » Même si Levi n’était pas en reste, Noah semblait avoir un véritable radar à ce sujet. Alors qu’il laisse tomber sa tête contre l’épaule de Connor sans en être dérangé un instant, le sorcier laisse échapper un soupir de soulagement alors qu’il se sentait bien, à ce moment-là, drôlement apaisé même. « Tu sais ce qu’on devrait tous faire aux prochaines vacances ? » La tête qu’il tourne vers Connor avec un sourire amusé, nouvelle idée qui germe en pensant à d’autres instants qu’ils voudraient partager avec eux. « Il y a un restaurant hyper guindé où mes parents aiment bien nous amener quand… quand ils rentrent. Vraiment, c’est le restau le plus chiant au monde. On devrait y aller, prétendre être de la haute… Et animer un peu tout ça. » dit-il en riant tandis qu’il imaginait facilement les regards scandalisés de ceux qui les entoureraient et, surtout, les rires qui viendront le secouer. « On pourrait même faire le concours de celui qui se fait virer le plus rapidement possible ! » Chacun d’entre eux rivalisera d’imagination, il n’en doutait pas un instant. Détournant le regard pour regarder droit devant lui, il ne dit rien alors qu’en tendant son bras, ses doigts effleurent ceux de Connor. « Ça et évidemment qu’en rentrant des vacances, on passera dire bonjour à Burke et Barjow pour s’assurer qu’ils se souviennent de nous.. » Air taquin qu’il arbore alors que même s’il n’était pas supposé chercher les serpents, il était pourtant prêt à se lancer dans toutes les aventures possibles auprès du brun.

« je rêve ou tu viens vraiment de dire souliers ? » il se moque Connor, ouvertement même mais l'amusement pur et sans jugement réellement négatif habille son visage dans une expression presque hilare alors qu'il s'était redressé pour taquiner son ami. C'était qu'ils étaient pas totalement du même monde et par moment, le poufsouffle l'oubliait, lorsqu'il le réalisait à nouveau il se disait que c'était pas vraiment important mais une part de lui insistait quand même sur le fait que ça l'était. Levi vivait dans l’opulence quand lui avait connu la rue à de multiples reprises en fuguant, finissant toujours par crécher chez le boulanger du coin qui l'appréciait suffisamment pour avoir compassion – ou pitié – ou l'épicière qui lui réservait toujours ses meilleures parts de carrot cake. C'était le monde sa maison, son foyer puis c'était devenu Poudlard et enfin, ses plus proches amis. Levi en faisait partie, plus qu'il ne le réalisait encore. Pour ça qu'il se sent aussi à l'aise en sa compagnie, assez pour le taquiner, évoquer ce date qui lui brûle les lèvres de convoitise secrète, haussant les sourcils pour toute réponse à la sienne dans un faux air aguicheur. Ils plaisantaient ensemble sur une réalité qui ne semblait pourtant pas si loin de la leur et si ça troublait Connor, il tentait de ne pas vraiment y penser, car le faire réveillerait des couleurs en lui qui le trahiraient forcément aussitôt. « Clairement Maisie. » elle tenait moins l'alcool qu'eux trois, quoi qu'elle tente de clamer à chaque fois et il la connaissait trop bien maintenant, la jolie brune ne saurait pas s'arrêter à temps, elle ne le voudra pas. Et il lâche un rire à sa remarque sur Noah tout en acquiesçant face à l'évidence, rire qui s'éteint doucement quand la tête de Levi retombe sur son épaule et qu'alors il ne bouge plus Connor, lui lance qu'un regard qu'il ne peut voir. Il glisse de sa tignasse puis au profil de ce visage en contrebas dont il ne se retient pas d'en regarder les détails, déconcentré par sa proximité, le métamorphomage qui ne se rendait pas compte de la nouvelle couleur violette de certaines de ses mèches secoue soudain la tête et s'efforce de regarder ailleurs. Mais il y a sa tête qu'il tourne vers lui, ses iris qu'il capte aussitôt et qui le font sourire par réflexe. Un sourcil se hausse, il attend la suite et n'est pas en reste tandis que son imagination est suffisante pour se projeter dans le plan foireux que le blond lui propose. A nouveau, il lâche un rire Connor, « c'est sûr que j'te bas à ça, t'es encore trop coincé parfois, avec tes souliers, tu vas pas bien loin. » le taquine t'il en le pinçant sans lui faire mal, doigts glissant sur son pull au niveau de son bras avant de regarder lui aussi ces doigts qui s'effleurent, qui ne sont qu'à quelques millimètres, si bien qu'il pourrait presque en ressentir la chaleur et, et, pourquoi Levi parle t'il de Burke et Barjow déjà ? Ses sourcils se froncent, il esquisse un demi-sourire en acquiesçant mais la vérité est qu'il n'a rien entendu cette fois, alors il lâche juste un « Carrément. » de convenance avant de se racler la gorge. Et Connor tente de penser à autre chose mais il y a sa foutue main qui se trouve si près de la sienne et cette envie qui lui remue l'estomac mais pas comme quand il voit serpentard gagner au quidditch, c'est différent et suffisamment rare comme sensation pour qu'il comprenne la nuance, c'est presque agréable comme une sorte de vague qui ne part pas vers le bas comme il a pu la ressentir dans une autre situation mais qui remonte, qui atteint même le cœur et le voici attrapant ses doigts Connor, car il n'a pas pu s'en empêcher. Il le réalise quand le contact chaud se fait et que le palpitant s'emballe, synapses en alerte pour le geste non réfléchi qu'il vient d'initier mais il se dit que maintenant qu'il y est, autant continuer. Et le silence devient plus intense, ou peut-être n'est-ce que lui qui a l'impression d'entendre leur respiration un peu plus fortes alors qu'elles ne sont que les seules perturbations sonores aux alentours, tout s'amplifie, sa chaleur, son envie de plus, la façon dont il glisse ses doigts sur les siens après les lui avoir délicatement repoussés pour qu'il ouvre sa main à plat. Les siens remontent lentement jusqu'à superposer la pulpe de chacun de ses doigts sur les siennes et un sourire en coin trahit ses lèvres et la douce anxiété qui l'agitait intérieurement jusqu'ici lorsqu'il réalise que leurs mains font la même taille mais paraissent tout de même différentes. Celles de Levi étaient un peu plus robustes et il s'étonnait de penser au fait qu'il appréciait cela. Et le silence ne fait que commenter à lui seul la scène qui s'image devant eux, spectateur et acteur à la fois d'une complicité qui l'emporte, visage qu'il retient de se retourner vers celui de Levi qui restait aussi immobile que lui si ce n'est cette main qui s'obtempère à la moindre envie de la sienne. Phalanges qui se décalent alors et s'insèrent au milieu des siennes, qui s'y enlacent de la plus simple des façons et amènent leurs paumes à s'épouser un peu plus alors qu'il la lui serre. Il a le cœur qui n'a jamais battu aussi vite dans un contexte comme celui-ci et pour une fois, ça lui fait pas autant peur, ça lui donne même envie de plus peut-être, si il se le permettait. Seulement un bruit s'entend à la porte près d'eux mais il ne retire pas sa main Connor, la garde enlacée à celle de Levi, juste derrière son genou relevé cachant ce qu'ils avaient de la vue du nouveau venu dans le dortoir qui leur jette un regard. « j'ai b'soin d'une bombabouse. » - « t'as de quoi payer ? » et pour sûr, il allait sans doute lui faire payer plus pour les avoir interrompu mais peu importait. Il soupirait pourtant Connor en se relevant et en déliant ses doigts de ceux de Levi, partant en direction de sa malle pour y lancer les sortilèges de déverrouillage avant de sortir le bien désiré. La transaction se fait, avant de partir l'élève s'adresse au blond. « Y a X* qui te cherche au fait. » et Connor glisse un regard derrière son épaule vers Levi, il savait que c'était la fin de leur moment tranquille, tous les signes étaient là, même lorsqu'ils furent à nouveau qu'à deux. Connor n'avait pas vraiment envie de parler de ce qu'il s'était passé juste avant, il traînait un peu le pied jusqu'à sa malle pour la refermer après y avoir rangé son argent.

*X aka le bff de Levi en pré-lien ici.

« Excuse moi si j’ai du vocabulaire ! » dit-il en riant et levant les yeux au ciel, loin d’être véritablement agacé par cette répétition du mot souliers. C’est dans ces moments-là que la différence de leurs origines est plus frappante mais il ne s’en soucie pas et ne peut pas s’en soucier quand les doigts de Connor frôlent les siens de sa propre initiative. Une part de lui voudrait plus, désir d’une proximité qui parvenait parfois à s’immiscer dans ses pensées alors que Levi faisait tout à fait autre chose et qu’il réussissait à taire comme il le pouvait. Il en avait envie sans oser s’imposer parce qu’il venait déjà de l’embrasser sous le coup d’une énième impulsion, parce qu’il savait qu’ils flirtaient dangereusement avec une limite périlleuse pour eux, pour leur amitié. Le moment qu’il avait partagé avec Connor et Maisie pouvait être mis sur un trop plein d’hormones et sur l’alcool sans grand soucis – vouloir embrasser et tenir la main du brun dès que l’occasion se présentait était plus compliqué à justifier. C’était plus facile de taire ses désirs, plus facile de tenter d’atténuer cette tendresse qu’il éprouvait quand il effleurait ses pensées. Ses efforts sont pourtant réduits à néant quand Connor attrape ses doigts et il n’en faut pas plus pour qu’il n’abdique tout à fait, incapable d’imposer la moindre distance entre eux. Le cœur qui subit des envolées incontrôlables – par Merlin, comment un contact si minime pouvait-il avoir une telle emprise sur lui ? Réflexion qu’il se fait alors qu’un frisson le parcoure au moment de sentir ses doigts remonter jusqu’à l’inciter à poser sa main à plat. Les sens en alerte, ce qu’il n’avait pas anticipé au moment où son regard se pose sur leurs mains posées l’une contre l’autre quand il réalise à quel point cette image fait sens, à quel point il se sentait bien à ses côtés. Son regard se relève quelques secondes sur son visage et il ne peut que sourire, Levi, parce qu’il aime voir à quel point son attention est dévouée à ce simple geste, qu’il aime l’air qu’il voit- peut-être fait-il écho au sien alors qu’il se sent étrangement apaisé. Enfin, semblent crier son cœur et son corps alors que leurs doigts s’enlacent. Enfin, cette tendresse comblée par ce geste d’une simplicité criante, enfin, le cœur rythmé par l’étreinte tant désiré. Ce n’est pas assez et pourtant ça devra suffire – comment pourrait-il réclamer plus alors même qu’il peine à tout fait supporter les conséquences, alors même qu’il ne sait que faire de cette tendresse qui l’étreint et menace d’exploser jusqu’à les englober ? Ce n’est pas assez et c’est pourtant tout ce qu’ils auront car il doit se préserver, Levi, préserver l’organe qui s’emballe un peu trop vite, un peu trop fort, pour celui supposé n’être qu’un ami. Sa main qu’il serre dans la sienne, il pourrait sans doute s’en contenter, mettre de côté ce cœur réclamant plus, faire preuve d’un minimum de contrôle car ce qu’ils avaient lui semblait assez important pour ne pas vouloir le mettre en danger. Sa tête se relève vers l’intrus, soupire quittant les lèvres du blaireau même s’il ne dit rien, se contente de profiter de ces quelques secondes de répit avant de devoir briser ce contact qui devait n’être rien et qui était pourtant tout. Le palpitant proteste quand le contact est rompu et il regrette déjà, regrette cette tendresse, cet apaisement, celui qu’il ne ressentait qu’à ses côtés. Il aurait aimé récupérer sa main une fois l’intrus parti mais c’était trop tard, moment gâché par le sorcier. Quand son meilleur ami est évoqué, Levi acquiesce et quitte le lit à contre-coeur, l’esprit déjà ailleurs, déjà tourné vers l’espoir qu’un tel moment se reproduira rapidement. « J’arrive. » Pourtant il n’en a nullement envie, ne voudrait que rester là des heures durant, ne voudrait que tenir la main de Connor tout en se perdant dans ses iris, l’étreindre jusqu’à ce que leurs odeurs ne se confondent. « Je ferais mieux d’y aller. » Il ne sait pas trop comment agir, finalement, préfère choisir la solution de facilité et ne pas évoquer ce qui venait d’arriver. « On se voit tout à l’heure de toute façon. » Il s’arrête à côté de Connor, fronce alors les sourcils tout en regardant la joue du brun. « T’as un truc là... » Et sans tarder, il dépose un baiser sur sa joue, ignorant l’affolement du corps et du cœur généré par ce mouvement plus qu’anodin. Il finit par rire et ébouriffer les cheveux du blaireau,  s’écartant et mettant de la distance entre eux pour ne pas être tenté de recommencer encore et encore. « Et essaye de pas te battre avec le premier troll venu tant que je suis pas là ! » Tant qu’il ne pouvait pas veiller sur lui et s’assurer qu’il allait pour le mieux, tant qu’il ne pouvait pas assurer ses arrières. Tournant les talons, il quitte le dortoir pour partir à la recherche de son meilleur ami – ignorant volontiers ses interrogations sur le sourire idiot qui ne le quittait pas et sur le nom du sorcier qui en était le seul responsable.