Ses bottes s'enfoncent dans la fine couche de neige recouvrant les trottoirs de Londres tandis qu'Alicia resserre son caban contre elle, plus adéquat qu'une cape lorsqu'elle devait traverser le quartier moldu et que le sol pouvait la salir, un bonnet oublié au bureau mais son écharpe rouge lui réchauffant le bas des joues. La lionne profitait de quelques heures de pause dans sa journée pour faire quelques achats de Noël en avance, s'occuper l'esprit par autre chose que son travail ou ce qui la tourmentait ces derniers jours. Même si ces temps étaient plus paisibles que l'épuisant mois de novembre qu'ils avaient tous passé au bureau, la vie suivant son cours se faisait de rencontres et de moments qu'elle commençait doucement à tenter de décrypter à sa façon, notamment en la compagnie d'un ancien serpent en particulier. Remplie de déni et du refus que leur dernière soirée passée ensemble n'ait des conséquences aussi inédites qu'impossibles à accepter, elle n'oubliait pas le test emballé et rangé dans son sac, ni même l'urgence de découvrir son résultat. Seulement Alicia avait des objectifs, au delà de s'efforcer à se changer les idées, des festivités qui s'annonçaient et un retour dans sa famille nombreuse qu'elle désirait gâter. Comme pour compenser d'une certaine façon son absence amplement reprochée par son père, voir également leurs yeux briller en recevant les attentions que leur grande sœur leur avait prévues. Une petite heure de shopping plus tard, Alicia est désormais au Chemin de Traverse avec une plante d'hiver coincée sous l'un de ses bras et un sac rempli de ses premiers achats. Elle fréquente une boutique lorsqu'elle se bouscule à quelqu'un au moment d'en sortir, faisant tomber son sac pour attraper avec plus de précaution sa plante afin de lui éviter la chute. Son souffle se relâche avec agacement tandis qu'un « be careful ! » s'échappe de ses lèvres avant de relever son regard en direction de celui qui l'avait bousculé – car évidemment elle n'était pas en tord – replaçant une longue mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille, un air ennuyé sur les traits. Seulement son visage se détend d'un coup sous la surprise de voir que face à elle se tient Miles Bletchey, quelques secondes de surprise avant de reprendre un air agacé qui n'était pourtant pas autant prononcé que précédemment. « évidemment que c'est toi, qui me bouscule. » ils gênent le passage tandis qu'elle n'hésite pas à l'accuser, sortant pour de bon de la boutique en récupérant son sac d'achats tombé au sol. Alicia regarde alors derrière lui et remarque qu'il n'est pas accompagné de Marcus ou d'une autre personne et son regard le sonde un instant. « son état est super fragile et innocent pour le moment, tu aurais pu faire attention. » iris s'accrochant aux siennes, Alicia parle de sa plante sous son bras mais ne la désigne pas pour autant, laissant un silence s'installer derrière ses mots qui est preuve de réflexion et non pas de gêne malgré tout. Chargée par ses achats et embêtée de courir après le temps, Alicia finit par faire tomber son attention sur la rue marchande bien peuplée avant de revenir à lui. « tu avais prévu quelque chose ? il faut que je trouve un cadeau. » comme une invitation à la suivre et venir l'aider mais une certaine hésitation qui hantait son regard attaché au sien, peu certaine de bien faire comme à chaque fois qu'ils s'invitaient un peu plus dans le quotidien de l'autre alors qu'ils n'étaient que des collègues censés ne pas se supporter.

Un soupire quitte ses lèvres alors que Miles observe les différentes vitrines avec peu d’envie. Il n’était pas particulièrement fan de Noël – pour ne pas dire qu’il détestait cela. Pour lui, elles étaient synonymes de faux semblants, de moments passés avec une mère qui ne manquerait pas la moindre occasion pour critiquer ses choix et un frère qui ne sera que trop ravi d’approuver ce qu’elle pouvait bien dire. Il n’en avait pas besoin ni envie, surtout qu’il était seulement en train de récupérer après un mois de novembre plus qu’éprouvant. Pourtant, comme bien souvent, il allait encore prendre sur lui jusqu’à l’explosion, ce qui le poussait donc à commencer cette recherche idiote de cadeaux alors même qu’il n’en avait nullement envie. Mains enfoncées dans ses poches, il ne prête pas vraiment attention aux passants qui s’agglutinent devant les vitrines ou qui discutent sur le trottoir, trop occupé à pester. Il ne fait pas attention non plus quand il bouscule quelqu’un à l’entrée d’une boutique, s’apprêtant à passer son chemin en se moquant bien de qui il venait de pousser sauf qu’une voix familière lui parvient et le pousse à tourner le regard vers sa malheureuse victime. C’était bien Alicia qui était là et soudainement, sa journée n’est plus si terrible que ça, nuages noirs qui semblent s’éloigner pour laisser apercevoir un ciel plus clément. Sourire amusé qui étire ses lèvres face à l’accusation, il hausse pourtant les épaules. « Je pense plutôt que t’as tout fait tomber car t’étais obnubilée par mon charme légendaire... » Son regard se pose alors sur le sac qu’elle ramasse et il y a ses yeux qui s’accrochent directement au test de grossesse qu’elle possédait avant de se poser sur un jouet à côté de celui-ci. Il se fige alors et se rappelle alors de la dernière fois qu’ils se sont vus, de son départ précipité quand elle avait réalisé qu’ils avaient oublié d’utiliser un préservatif cette fois. Le myocarde s’affole sous le poids des éventualités, parce que s’il y avait pensé jusque là, il s’était dit qu’Alicia l’aurait prévenu si c’était le cas… Pas vrai ? Pourtant, il y a cette phrase qui achève de le perturber et il se retrouve sans voix, Miles, incapable de réfléchir correctement. Et si… Et si c’était véritablement le cas ? Et si elle était véritablement enceinte ? « Oui enfin… C’est pas comme si je pouvais le savoir. Ou le voir. » parvient-il à répondre alors qu’il encaisse encore la nouvelle. Il ne comprend pas comment Alicia peut être si calme et désinvolte à ce sujet alors même qu’il sentait la panique s’immiscer en lui. Miles ne pouvait décemment pas s’occuper d’un enfant, il n’était pas prêt et ne savait même pas définir la relation qui le liait à la lionne. Le sorcier déglutit, abasourdi par cette façon peu orthodoxe d’apprendre une nouvelle qui allait littéralement lui changer la vie. Son invitation le surprend mais il tente de garder la face. Après tout, si elle réussissait à gérer si bien la nouvelle, lui aussi devrait y parvenir, non ? Et s’il n’a que l’envie de laisser libre court à sa panique, il ne le fait pas car il tient à garder la face devant elle – il donne rendez-vous à sa crise de panique dans une heure environ, quand il sera seul devant Marcus à faire les cents pas en cherchant comment faire. « J’avais rien de prévu alors on peut y aller. » Il allait donc véritablement acheter un cadeau avec Alicia pour leur bébé ? Il en avait presque le tournis alors qu’il marche à ses côtés vers un grand magasin de jouets situés un peu plus loin. Jetant un coup d’œil vers sa partenaire, il détourne le regard quand elle croise ses iris. « Mais ça va, je l’ai pas… abîmé au moins ? » Après tout, il venait de la percuter alors peut-être que cela avait des conséquences directes – il ne connaissait vraiment rien sur le sujet. Il écarquille les yeux quand il voit le grand sac qu’elle porte déjà et s’empresse de s’en emparer. « Lâche ça, tu devrais pas le porter ! » Il accroche les poignets du sac – peut-être un peu trop fort à en juger par les jointures blanches de sa main. Quand ils pénètrent enfin dans le magasin, Milo ne sait pas où donner de la tête. Depuis quelques minutes déjà, il est comme assommé alors que les pensées fusent dans tous les sens sans qu’il ne puisse contrôler quoi que ce soit, corps qui semble agir par automatisme. « Nan mais tu vas où là ? C’est par ici ! » lance-t-il à Alicia qui se dirigeait vers la section des enfants un peu plus âgés. Il l’attire vers la section des nourrissons, regard qui se perd sur les objets proposés – il n’était même pas certain de l’utilité de la plupart d’entre eux. Finalement, il s’arrête sur un hochet qu’il saisit et tend vers Alicia. « Ça c’est bien, non ? Enfin ça dépend peut-être si c’est une fille ou un garçon... » Mais ça, elle ne pouvait pas déjà le savoir, pas vrai ?

« c'est ta phrase préférée non ? tu sais respirer sans la sortir toutes les dix minutes ? » elle soupire tout en ramassant ses affaires même si cette façon qu'il avait de toujours se présenter de la sorte devait sans doute faire partie de son numéro de charme qui ne fonctionnait évidemment jamais sur elle. Et Alicia raffermit sa plante et son pot tout contre elle tout en se redressant, haussant un sourcil à sa remarque tandis qu'elle lançait un regard en direction du sujet discuté, elle ne relève pas, trop concentrée sur ses objectifs du jour. Etonnée de tomber sur Miles en plein jour de repos, que ce soit lui, qui la bouscule car même si elle l'accusait, l'anglaise savait au fond que ce n'était pas de sa faute. Comme un coup du hasard ou du destin de les mettre à nouveau sur le même chemin alors que quelques jours plus tôt ils s'étaient quittés sur un moment tout en précipitation après une nuit agréable. Elle tentait de ne pas trop y réfléchir, ne pas se remémorer les aveux et la complicité qui s'était précisée cette soirée là, ne pas penser aux conséquences que leur oubli avait pu provoquer. Et elle l'emmène à sa suite jusque dans une boutique de jouets, l'idéal pour sa recherche avec les festivités imminentes. Avant d'entrer dans le magasin, la question qu'il lui pose la rend confuse quelques instants tandis que son regard revient une nouvelle fois vers le pot qu'elle place devant son ventre. « Non, non je crois que ça va. » ajoute la lionne alors hésitante, étonnée de la considération de l'auror à son sujet alors que pour lui, il ne devait s'agir que d'une plante comme une autre. Était-elle en train de lui partager son amour pour ces dernières ? Un fin sourire étire ses lèvres à cette idée là, par l'influence qu'elle croit avoir sur le Bletchey avant que ce dernier ne lui attrape soudain le sac rempli d'achats qu'elle tenait en lui lâchant une raison tout à fait surprenante. Un peu interloquée, ses sourcils se froncent et son regard se fait incertain. « Mais il n'y a pas de soucis à ce que je le porte.. » ajoute t'elle, terriblement confuse face à son comportement. « c'est pas si lourd.. » que lui arrivait-il ? Qui donc avait pris la place du serpent pour qu'il ait ce besoin de porter son sac afin de l'en délester comme si.. comme si ils étaient ensemble. Elle a alors besoin de le distancer un peu le temps de quelques secondes, pour inspirer profondément, zapper ces pensées qui l'assaillent face au comportement de Miles. Ses pas la menant vers un rayon adéquat pour l'âge de sa sœur, soudain interpellée, encore une fois, par des propos incohérents. Alors elle rebrousse chemin jusqu'à lui, voit un hochet dans ses mains et penche légèrement la tête tout en regardant à la suite lui et l'objet, l'objet et lui. « Mais c'est une fille Miles. Et je pense que c'est bien mieux d'aller dans ce rayon là-bas. » Sa main se pose sur le hochet qu'elle range dans son rayon avant de passer son bras sous le sien pour l'amener avec elle, lui lançant quelques regards discrets avec l'envie de lui demander de façon frontale ce qu'il avait. Elle ne l'avait jamais vu aussi bizarre après tout. Face à des balais pour enfant aux caractéristiques diverses, Alicia en observe quelques uns. « Ca coûte un peu cher mais je pense qu'elle adorera. C'est obligé, non ? » un sourire se tourne vers lui en s'assurant qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Miles savait combien elle adorait elle-même le quidditch et elle connaissait suffisamment sa sœur pour savoir qu'elle possédait la même énergie et les mêmes aspirations qu'elle quand elle était enfant. « Puis c'est pas que pour les garçons. Elle est un peu jeune encore mais elle aimera, j'en suis sûre. On fera attention de toute façon. » le ton de sa voix s'était attendrie à l'idée de voir sa sœur s'émerveiller face à son premier balai, un luxe qu'ils ne pouvaient pas s'offrir quand elle était jeune. Elle avait hâte de les voir tous ensemble déballer les cadeaux et les essayer. Et elle était persuadée que Miles serait d'accord avec elle. « Tu penses quoi de celui-ci ? » sa main se relève en direction du balai qui crachait des flammes inoffensives à chaque accélération, trouvant l'idée plutôt marrante au fond.

Avoir un enfant était une idée à laquelle il n’avait jamais véritablement songé, se trouvant bien trop jeune pour avoir de telles réflexions et pourtant, il s’y retrouvait brusquement confronté alors même qu’il ne faisait que se promener pour faire quelques emplettes de Noël. Si la légèreté d’Alicia l’étonne il ne la souligne pas, trop occupé à encaisser cette nouvelle renversante. Miles fait au mieux pour ne pas céder totalement à la panique, se retrouvant même dans ce magasin de jouet à chercher ce qu’il pourrait offrir à leur …. enfant, visiblement. Par Merlin, comment s’était-il retrouvé dans une telle situation ? Bon, techniquement, il savait comment. Cela impliquait une absence totale de vêtements et une passion consommée avec hâte, au point d’en oublier le plus important. Le choix ne semble pas convenir et Alicia lui apprend alors que visiblement, ils auront une fille – et vraiment, elle était la pire annonciatrice de nouvelles au monde. Elle agissait comme si tout était logique et qu’il aurait du tout savoir alors que c’était loin d’être le cas. « C’est une fille ? » Il ne sait pas véritablement ce qu’il éprouve à cette idée, sait seulement que vraiment, la médicomagie devait avoir fait bien des progrès pour savoir le sexe de l’enfant à peine quelques jours après sa conception. Le serpent est plus perdu encore quand ils se retrouvent tous les deux face à des balais pour enfant. Mais quand même.. Il savait très bien à quoi ressemblait à bébé et, clairement, il leur était impossible de tenir sur un balai. Peut-être avec beaucoup de scotch à la limite, mais était-ce bien sûr pour le nourrisson ? Non, vraiment, les choix d’Alicia le rendaient perplexe alors qu’elle semblait avoir perdu tout bon sens. Malgré lui, un sourire vient étirer ses lèvres en voyant celui de la brune et face à ce qu’elle sous-entendait, quidditch qu’ils adoraient tous les deux alors forcément que leur fille sera une prodige qui fera trembler tous ses adversaires. « Évidemment qu’elle va adorer. C’est de famille. » Et Alicia continue, ce on qui l’incluait forcément et qui le perturbait. Depuis quand était-elle assez à l’aise pour les qualifier de ‘on’ alors même qu’ils s’efforçaient de ne mettre aucun mot sur ce qu’ils étaient, situation trop compliquée pour chercher à l’expliquer. « Oui mais quand même... » Quand elle lui montre un balai qui crachait des flammes lors des accélérations, il écarquille les yeux, peinant à croire qu’elle puisse envisager d’acheter un tel engin. « J’en pense que t’es tombée sur la tête ou quoi ? »  Son regard va du jouet jusqu’à Alicia, repart sur le jouet avant de revenir vers elle. « Jamais de la vie elle ne montera sur quelque chose d’aussi dangereux ! » Parce que si cela était supposé être sûr, Milo n’en croyait pas un mot et se méfiait, cherchant à déjà lui éviter tout les dangers qu’elle rencontrera. « Sérieux, elle doit faire… cette taille là ! » Il écarte ses doigts d’à peine quelques centimètres en étant conscient qu’il devait probablement se planter et qu’à tous les coups, elle devait être encore plus petite que cela. « Je crois qu’elle a même pas de jambes là ! Et toi, tu veux déjà la mettre sur ce balai de la mort ? Hors de question! » Dans quel monde se trouvait-il pour qu’il ne doive faire la leçon à Alicia Spinnet sur la sécurité de leur enfant ? Les informations s’accumulent et il en a presque le tournis, Milo, se sent prêt à craquer au moindre instant même s’il parvient à tenir bon encore. « Non, vraiment, on va prendre le hochet et autre chose genre, je sais pas moi…. Une peluche ? »

Une drôle d'énergie se libérait de Miles Bletchey en ces instants, par ses propos, ses réactions, ses regards également. Il était à la fois le plus différent qui soit mais aussi incroyablement lui, et elle ne savait pas très bien que comprendre des signes qu'elle notait chez lui depuis l'instant où ils s'étaient rencontrés. Pour peu, Alicia en venait même à conclure qu'après sa toute première phrase tirée de ses plus célèbres de son répertoire de dragueur de seconde zone, Miles n'avait plus été lui même. Et elle ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était elle, le soucis. Peut-être alors avait-elle fait quelque chose, ou prononcé des mots qui ne lui avaient pas plu. Peut-être aussi repensait-il à leur dernière rencontre – elle le faisait, elle, même un peu trop souvent à vrai dire. Les choses avaient pris une tournure un peu plus intime cette fois-ci, elle s'était même pour la toute première fois faite à l'idée qu'ils étaient définitivement plus que des collègues – quand bien même continuait-elle de s'efforcer à s'imposer cette étiquette. L'évidence était telle que ces deux là avaient dépassé une certaine limite et elle ne pouvait s'empêcher de se demander Alicia s'il ne s'agissait pas de ça. Si aujourd'hui il la rendait autant confuse par ses réactions car Miles se dégonflait d'une certaine façon.. ou s'investissait trop, au choix. Parce qu'à ses côtés, l'anglais semble assez pris d'émotion en imaginant qu'il s'agissait d'un trait de famille d'apprécier le quidditch, plus encore lorsqu'il la reprend soudain à propos du jouet. Elle en sursaute légèrement Alicia, écarquillant quelques instants les yeux, si peu habituée à l'entendre lui parler ainsi alors qu'il agissait comme si il était le plus prudent et sage des deux, pour une fois. Sourcils qui se froncent tandis que son regard observe le même objet que Miles regarde aussi, elle se demande si elle n'a pas raté quelque chose, une information importante qui rendrait le jouet encore plus dangereux qu'elle ne le pensait pour une enfant de huit ans. « Mais je- » sauf qu'elle n'a pas le temps d'en placer une, prise de court par sa réaction et surtout l'autorité qui émanait de lui lorsqu'il refusait en bloc que sa sœur monte sur ce mini-balai. Elle en oublie le reste Alicia, totalement confuse par sa réaction jusqu'à regarder l'écart entre ses doigts et réfléchir profondément afin de trouver un sens, presque à s'en donner mal à la tête. « Mais.. » son attention repose sur ses doigts puis son visage en l'écoutant évoquer les jambes de sa sœur. Que racontait-il enfin ? Elle commençait à réellement s'inquiéter pour lui tandis que la brune remarquait enfin avec plus de précision qu'il semblait dans un autre état, presque comme angoissé. Sa main se pose alors sur son bras quand il parle de peluche et qu'elle balaie l'idée d'un secouement de tête. Elle passait au second plan les cadeaux Alicia, recherchant son regard pour observer la façon dont ses pupilles s'exprimaient. Légèrement dilatées par la panique, ses sourcils se froncent et son autre main s'approche de son front sans même le prévenir afin de tester sa température. « Ca va ? Je vérifie si tu n'as pas de fièvre. » peut-être que suite à ses blessures quelque chose s'était mal soigné ou infecté. « tu ressens des étourdissements ou des bouffées de chaleur ? » elle s'approche un peu plus, lui maintenant désormais son menton par deux de ses doigts pour mieux observer ses pupilles. « S'il faut t'amener à Ste Mangouste de force, je le ferais tu sais. » et elle était sérieuse, même si il ne s'agissait que de lui refiler un ibuprofène en réalité, Alicia continue tout en remettant sa main sur son front quoi qu'il en dise, ses instincts protecteurs et maternels revenant au galop. « t'as des propos incohérents, les pupilles légèrement dilatées comme si tu paniquais et tu sembles sur le point de me faire une crise d'angoisse. Tu veux prendre l'air un peu ? » Que lui arrivait-il pour être ainsi ? Était-il suivi par quelqu'un de dangereux actuellement ? «tu te sens en danger ? quelqu'un te suit ? » le ton de sa voix s'était fait plus faible tandis que son regard fuyait ailleurs afin de repérer la moindre personne suspecte.

Il remarque à peine l’inquiétude dans le regard d’Alicia, trop occupé à canaliser ses propres émotions. Ses protestations restent sans réponse alors qu’il enchaîne ce qui lui semble être des remarques pleines de bon sens. Miles ne se calme qu’en sentant la main d’Alicia se poser sur son bras, effet apaisant qu’elle parvenait constamment à avoir sur lui sans même en avoir conscience. Il fronce pourtant les sourcils en sentant sa main se poser sur son front. « Ben oui ça va, j’ai pas mal au crâne. » Peut-être qu’il finira bien par avoir une migraine à force de se demander comment ils feront pour élever un enfant mais ce n’était pas encore le cas pour l’instant. Il secoue la tête avec cette impression que sa partenaire devait forcément lui faire une farce même si l’inquiétude réelle qu’il remarque alors dans ses pupilles lui permet de comprendre qu’elle était sérieuse. Par Merlin, pourquoi donc s’imaginait-elle qu’il était malade ? En temps normal, il aurait sans doute été touché de voir qu’elle s’inquiétait autant pour lui mais il n’y parvient pas à ce moment-là car il ne fait que penser encore et encore au fruit de leurs ébats qui semblait grandir en elle. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? T’as pas besoin de m’amener de force je vais venir avec toi. » Parce qu’elle voulait probablement l’y amener pour assister à des examens obscurs aux yeux de l’auror qui étaient en lien avec sa grossesse, il n’y avait aucune raison autre que celle-ci. Mais Alicia continue et il se sent totalement perdu face à ce qu’elle sous-entendait. Est-ce que les hormones s’affolaient déjà au point de lui faire perdre la tête et avoir des propos étranges ? Cela expliquerait aussi pourquoi elle proposait des choix de jouets bien trop dangereux pour leur fille alors même qu’elle était supposée être la plus raisonnable des deux. « Mais non enfin ! C’est juste que.. » Un soupir quitte ses lèvres alors qu’il réalise qu’il ne parvient plus à garder la face. Il s’empare de sa main et l’attire vers l’extérieur, accueillant avec soulagement l’air frais qui vient fouetter son visage. Son regard se pose sur un banc un peu à l’écart des différentes boutiques présentes et c’est seulement face à celui-ci qu’il s’arrête pour s’asseoir,  soupir qui le quitte alors. « Ok alors tu sais t’as l’air de vraiment bien gérer tout ça, vraiment, t’es hyper calme et j’ai essayé d’être comme toi mais je crois que j’y arrive pas. » Il en était sûr, même. Autrement, le sorcier ne serait pas aussi pâle et ses pensées ne s’agiteraient pas comme elles le faisaient depuis qu’il avait compris. « Je te promets que je suis pas en train de trouver des excuses pour me barrer parce que je compte assumer tu sais, je vais pas te laisser et elle non plus. » Il pose le sac d’Alicia à côté de lui et aussitôt ses mains viennent frotter sur ses cuisses dans un geste nerveux. « Merde, tu le sais depuis quand ? T’es tellement calme ! » Il n’en revient pas, de voir qu’elle accepte tout ça avec autant de sérénité. « J’ai juste…. J’ai besoin d’un peu de temps. Je viens seulement d’apprendre qu’on allait avoir un bébé et toi tu m’amènes lui acheter des jouets et c’est cool tu vois parce qu’évidemment qu’elle mérite tous les jouets du monde mais c’est si récent Alicia j’arrive pas à tout assimiler là.. » Il n’a pas l’habitude, Miles, d’enchaîner les mots avec autant de fébrilité mais les circonstances le poussaient à perdre pied un peu plus à chaque instant. Il n’a pas l’habitude non plus de se dévoiler autant face à elle, d’avouer ce qui le troublait même s’il l’avait déjà plus ou moins fait la dernière fois qu’ils se sont vus, quand tout semblait alors bien plus intime et précieux entre eux. Mais c’était différent car leur vie allait se retrouver totalement bousculé par cette nouvelle et, comme souvent, il n’était pas sûr de ce qu’il devait faire en de telles circonstances.

Sa main se superposait à son front à la recherche de la moindre chaleur suspecte pouvant lui prouver que son collègue avait de la fièvre, peu rassurée par son comportement alors que la sorcière l'avait laissé quelques jours plus tôt en mauvais état suite à une altercation subie en plein exercice de ses fonctions. Car peut-être alors une blessure non repérée avait pu s'infecter et la fièvre en résultant justifier les propos et le comportement incohérents de Miles, seulement il n'y avait rien d'autre qu'un front parfaitement tiède et de nouveaux ajouts qui ne lui firent que froncer les sourcils. Depuis quand Bletchey était aussi enclin à aller à Ste Mangouste ? N'avait-il pas refusé de le faire la dernière fois alors qu'il était mal en point ? Alicia ne comprend décidément plus rien, continuant  de s'inquiéter jusqu'à ce que quelque chose semble céder chez lui. Et son soupir lui fait quelque part un peu peur, elle craint ce qu'il est sur le point de lui dire quand sa main s'empare de la sienne et que désormais, ils s'engouffrent dans l'air froid de la ruelle marchande. Avançant tous les deux à part pour trouver un banc, Alicia refuse d'abord de s'asseoir, par le stress qui l'envahit avant de finalement s'installer à ses côtés. « On dirait que tu vas imploser d'un moment à l'autre.. » lui glisse t'elle, réellement inquiète. Toute sorte de scénarios s'imposaient à elle tandis qu'elle tentait de prévenir ce qu'il allait bien pouvoir lui dire et son regard analyse son visage au moment où enfin ses mots se déballent. Sourcils qui se froncent et les yeux qui se plissent, Alicia ne trouve pas encore le véritable sujet qui semble l'atteindre, ne comprenant pas comment le noël de sa famille pouvait autant le tourmenter. Son visage pâle l'inquiétait, elle penchait sa tête sur le côté et notait tout ce qu'il lui disait. Sa façon de lui annoncer qu'il ne cherchait pas d'excuses pour s'enfuir, le fait qu'il ne comptait la laisser, sa sœur non plus. « mais de quoi tu parles bon sang ?! » elle a envie de poser sa main sur son épaule pour le calmer, puis de lui attraper les deux afin de le secouer et faire lâcher le morceau pour de bon, pourquoi pas même lui claquer la joue pour le réveiller de sa transe d'angoissé. Mais le véritable sujet apparaît soudain au détour d'une phrase tant attendue, sueur froide qui l'envahit et le cœur qui rate un battement à la simple phrase on allait avoir un bébé, alors elle sent son rythme cardiaque s'emballer et sa main se pose sur son ventre. Alicia a pour premier réflexe envie de lui demander comment il sait avant de réaliser qu'il a juste mal compris ses propos, alors un soupir de soulagement dévale ses lèvres et diverses réactions s'offrent à elle. Ses pensées se font chaos, entre l'envie de rire en éclats ou de le traiter d'imbécile, il y a cette troisième option qui se souffle à elle et qu'Alicia décide d'embrasser. Son regard se fait alors volontairement troublé quand elle regarde soudain ailleurs, puis à leurs mains qu'elle finit par attraper des siennes pour les lui tenir. « Je.. » le ton est hésitant et elle sait qu'elle va trop loin la lionne, mais elle ne peut pas s'empêcher de le faire. « Il faut que je te dise aussi.. » ses caramels remontent jusqu'à son regard, l'espace d'un instant elle s'en veut d'avance. Elle réalise aussi qu'il est resté avec elle depuis le début en croyant qu'elle était enceinte et ça la touche d'une certaine manière mais ce serait quelque chose à quoi elle penserait plus tard. « C'est des jumeaux Miles.. » ses lèvres se pincent alors, d'apparence par appréhension mais surtout pour dissimuler son sourire tandis qu'elle guette à tout moment sa réaction afin de s'en faire un puissant et marrant souvenir. Seulement elle n'avait pas prévu que l'annonce soit trop forte pour lui et le voici qui panique, plus que précédemment et elle sent ses mains s'échapper des siennes, alors elle perd son engouement mais gagne un sourire tentant de le réconforter. Mais Miles est déjà ailleurs, elle le sent valser sous le poids de l'annonce. Si elle s'en voulait ? Peut-être un peu, mais vraiment pas beaucoup. « Hey, hey, Bletchey. Miles. MILO. » Alicia claque ses doigts devant son regard pour le retenir au monde conscient, posant une main sur son épaule et recherchant son regard tandis que le souffle de l'auror lui échappe. Son autre main se plaque contre ses lèvres. « concentre toi sur moi, reprend ta respiration calmement. » il s'agissait de l'empêcher de faire s'emballer sa respiration tandis qu'enfin, elle lui révélait la vérité. « je suis pas enceinte Miles, enfin je crois pas ? Je parlais de faire un cadeau à ma petite-sœur de huit ans, pas à notre bébé qui n'existe même pas ! » il n'existait pas ? Pas vrai ? Elle tenta d'oublier ce doute qui persistait en elle, ne lui parlait donc pas du test de grossesse au sein de son sac. Ca lui avait fait bizarre de dire notre bébé, comme si cette possibilité pouvait être réalisable dans leur monde. Seulement sa main plaquée sur sa bouche ne suffit pas, c'est du moins ce dont elle se convainc quand dans un élan, Alicia libère ses lèvres de ses doigts pour venir y plaquer les siennes dans un baiser appuyé. Elle voulait lui dire par là de se calmer, qu'elle s'excusait aussi, l'inciter à revenir pleinement dans leur réalité. « c'était pour couper l'angoisse. » justifie t'elle en se reculant légèrement de lui à seulement quelques millimètres de lui encore, son souffle se mélangeant au sien quand son regard se relevait jusqu'à ses iris brunes dans un sentiment particulier. Alicia finit par se reculer plus brusquement de lui, reprendre sa vraie place. « t'es incroyable vraiment. » ajoute t'elle tout en attrapant son sac des mains, comprenant désormais bien mieux toutes les réactions de l'anglais. Pour une fois, Alicia en oubliait même de surveiller les alentours afin de vérifier si on les apercevait ensemble – surtout avec ce baiser. Car il lui avait fait une sacrée peur quand même, Miles. Mais au moins était-il resté malgré tout et ça n'avait pas de prix à cet instant alors qu'elle le réalisait de plein fouet.

Il sent bien Miles que tout lui échappe peu à peu alors qu’il n’a plus l’impression de contrôler quoi que ce soit, alors que sa vie même prenait un tout nouveau tournant qu’il n’avait même jamais envisagé. Il n’était même pas sûr de vouloir des enfants un jour – ou plutôt, il se savait incapable d’être un père correct mais il n’avait plus vraiment le choix, pas vrai ? Parce qu’elle était là, leur fille visiblement, et qu’il se devait d’être à la hauteur. Alicia le sera, elle le sait déjà, à la fois par ce calme qui est le sien mais également parce qu’il avait déjà si souvent vu son côté maternel ressortir quand elle prenait soin de ses proches, que ce soit en étant à pour Vesper ou en réconfortant Astrid, mais aussi à l’époque de Poudlard quand elle se faisait lionne rugissant pour les siens. « Parce qu’il y a encore autre chose à annoncer ? » lance le sorcier en tournant la tête brusquement vers elle, interloqué. Ce que la brune lui annonce finit de lui faire perdre pied alors qu’elle lui expose la vérité dans son intégralité. « Des jumeaux ?! » Parce qu’évidemment, il fallait que tout soit plus compliqué encore, à croire qu’avoir un seul bébé n’était pas suffisant dans leur situation. Il sent sa respiration se faire plus difficile alors que l’angoisse lui étreint le cœur avec force et que tout s’agite en lui. S’il était parvenu à exercer un semblant de contrôle sur ses émotions lorsqu’il avait compris qu’Alicia était enceinte, cette fois, Miles en était tout bonnement incapable. « Mais comment on va faire avec DEUX bébés ? Je sais même pas comment je peux être le père d’un bébé correctement et maintenant ils sont deux c’est DEUX fois plus dur au moins ! » Il n’écoute même plus Alicia, ne remarque même pas le claquement de ses doigts face à son regard. « Ma mère nous aidera pas tu sais alors ce sera juste nous, on pourra pas continuer à travailler tous les deux alors faudra que l’un de nous arrête et je dis pas que ça doit être toi car je sais que t’adores ce travail et peut-être que moi je peux arrêter pour m’en occuper mais bon j’aime vraiment aussi être auror et... » Enfin il se tait en sentant la main de sa partenaire sur ses lèvres, ce qui le pousse à poser son regard sur elle. Même s’il semble se raccrocher un peu à la réalité dont il s’était évadé quelques instants à cause de cette tornade qui régnait en lui, il peine à donner du sens aux mots offerts par Alicia. Ses doigts s’agrippent avec force au banc alors que sans prévenir, les lèvres de sa partenaire se pressent sur les siennes. C’est tout ce dont il a besoin finalement pour revenir à lui, pour sentir les battements de son cœur s’apaiser peu à peu par ce simple contact qu’Alicia justifie alors en s’écartant et s’installant à côté de lui. Milo devait avouer que le baiser avait été le plus efficace des remèdes à cette angoisse qui l’avait envahi, lui permettant de retrouver ses esprits et d’assimiler ce qu’elle lui avait dit peu à peu. « Je suis incroyable ? » Sourcil arqué alors qu’il sait désormais qu’elle s’était jouée de lui – pas au début, probablement, mais il était persuadé que l’annonce des jumeaux avait été un tour qu’il aurait probablement pu trouver drôle, s’il n’avait pas été celui à qui on a fait une telle annonce. « T’es la pire en fait, là j’ai plus aucun doute là-dessus. » Peu à peu, heureusement, Milo retrouve son souffle et un semblant de cohérence, même s’il restait sans doute encore un peu pâle suite aux frayeurs qu’il venait d’avoir. « Heureusement que je me suis pas barré en transplanant ça aurait été hyper gênant. » Haussement d’épaules qui accompagne ses mots alors même que l’idée ne lui avait même pas traversé l’esprit. Si Milo était loin d’être parfait, il assumait ses actes, même quand les conséquences pourraient chambouler toute sa vie. Et puis… C’était Alicia, alors c’était différent, même s’il ne comptait pas le lui dire. « Mais je pensais que… Enfin j’ai vu le test et les jouets et après la dernière fois, je me disais que ça pouvait être que ça, tu vois ? » se justifie-t-il alors. Toutefois, un détail lui revient en mémoire, quelque chose qu’elle lui a dit sans qu’il ne le relève sur le moment. Aussitôt, sa main se pose sur le bras de la lionne en tentant de capter son regard. « Attends, j’ai pas rêvé t’as bien dit que tu croyais ne pas être enceinte ? » Au stade où il en était, et après l’angoisse qu’il venait de traverser, le serpent avait plus que jamais besoin de certitude. « Ok alors là on va trouver un bar et tu vas courir aux toilettes faire ce test, hors de question d’attendre plus longtemps après… Après tout ça. » Même si un bar n’était probablement pas le lieu le plus romantique qui soit pour réaliser un test de grossesse mais Milo était incapable d’attendre ne serait-ce que quelques heures de plus. Il se relève d’un bond et attend qu’Alicia ne se glisse à ses côtés avant de marcher près d’elle, retrouvant un peu de son attitude habituelle. Il y a cet autre détail qui vient cette fois faire éclore un sourire sur ses lèvres en même temps que son palpitant ne s’emballe un peu. « Tu m’as embrassé. En public. » Et ce n’était pas là une question mais bien une affirmation, celle qu’il retiendra un peu trop facilement de tout ce qui était arrivé cet après-midi là.

Elle comprend enfin ce qui malmène l'esprit de son coéquipier et ne sait pas totalement si elle doit en rire ou trouver ça.. mignon. Parce qu'il avait été assez naïf d'interpréter des signes de telle sorte à croire qu'elle attendait un enfant qui serait leur fruit, parce qu'aussi, il se révélait plus présent et digne de confiance qu'il n'aurait logiquement dû l'être. Non pas qu'elle l'imaginait comme un fuyard face aux difficultés ou du moins, aux nouvelles de ce genre, Alicia ne savait pas à quoi s'attendre en réalité, parce qu'elle n'y avait tout simplement jamais songé. Ce qu'ils partageaient était une relation de collègues suite à une animosité très forte lorsqu'ils étaient adolescents. Depuis, d'autres moments avaient fait d'eux des partenaires qui savaient tout autant se tourmenter que se retrouver de façon plus intime et elle n'arrivait plus à vraiment le nier Alicia, elle aimait se retrouver entre ses bras par moments, certains plus longs que d'autres, avant ou après la tempête, peu importait parce qu'il s'agissait de lui. Quoi qu'elle en dise ou qu'elle n'assume, son ennemi avait pris une place considérable dans sa vie et le champ de ses affections, il ne l'était plus, d'ailleurs, ils partageaient alors un tout autre lien indéfinissable. A marcher sur un fil d'équilibriste, penchant sans cesse d'un côté comme de l'autre, l'équilibre est précaire, mais ces deux là restaient les plus stables et apaisés lorsque leurs mains se rejoignaient en confortant l'assurance de l'autre. Et c'était ainsi qu'ils avançaient, sans vraiment savoir si un jour tout cela évoluerait ou régresserait, si c'était réel, si finalement la dernière fois qu'ils s'étaient enlacés était la dernière. Alicia elle, préférait ne pas trop y songer, juste au cas où cela prenne bien trop d'importance dans sa tête et dans son cœur, juste au cas où elle ait beaucoup trop mal le jour où ils décideraient de ne plus céder à l'autre. Rien de tout cela n'avait de sens après tout. Miles Bletchey restait le même de jour comme de nuit, mais ne découvrait-elle pas des nouvelles facettes de lui depuis ces derniers mois ? Celles qu'elle s'autorise enfin à voir après tant de temps à préférer ses œillères. Dernière en date à cet instant où elle le voit paniquer mais être également incroyablement prévoyant, lui parler de ses doutes, de sa mère qui ne les aiderait pas - ce qui n'est pas sans la faire tiquer, de leurs carrières respectives et il finit par lui transmettre son angoisse, cette urgence qui s'éveille en elle afin de le faire taire. Parce qu'elle ne voulait pas en savoir plus Alicia, elle ne voulait pas se projeter comme lui dans cette éventualité qui n'était pas réelle et n'arriverait jamais. Ils n'étaient même pas en couple – loin de là d'ailleurs, ce qu'ils avaient n'était en rien le début de quoi que ce soit, n'est-ce pas ? Alors son cœur bat plus fort, par l'urgence qu'elle possède à le calmer et surtout à le faire taire car plus il parle et plus elle se rend compte qu'il agit de la façon qui aurait pu la faire craquer, si elle était amoureuse. Une main sur ses lèvres puis les siennes qui s'y apposent, comme meilleure façon de le faire taire et de couper le flot de ses pensées, Alicia ne se rappelle qu'à la fin du long baiser appuyé qu'elle lui offre qu'ils sont en public et s'efforce à rouvrir les yeux. Elle n'était surtout pas en train d'en profiter, elle ne faisait ça que pour l'aider à revenir à lui. Et de le voir ne plus prononcer la moindre parole avec autant d'angoisse qu'avant la rassure alors qu'elle s'est écartée pour mieux l'observer. Un sourire qui fend ses lèvres au moment de l'entendre la qualifier de la pire qui puisse être, elle le retrouvait enfin. Ses bras se croisent devant elle et la lionne hausse une épaule. « C'est toi qui a sauté aux conclusions. M'enfin Bletchey, je t'aurais prévenu autrement si ça avait été le cas. » avec plus de cris sans doute, beaucoup d'énervement, de fatalisme, d'émotion mais absolument pas en l'emmenant acheter un cadeau. « Super gênant ouais. » ajoute t'elle tout en souriant à nouveau, amusée même si elle ne l'aurait pas été dans ce cas. « Mais t'es resté. » et elle en était encore surprise, agréablement évidemment, notant malgré elle et ses efforts de ne pas le faire combien il gagnait de sacrés points, lui qu'elle aimait tant faire la collection mentale de ses fautes. Seulement le test est évoqué et son sourire s'efface, jetant un coup d'œil en direction de son sac sans rien ne dire. Il n'avait pas tout à fait tord, Alicia avait bel et bien un test à passer mais cela ne voulait rien dire, elle ne devait avoir qu'un simple retard de règles. Mais la main de l'auror se pose sur son bras et c'est ce qu'elle observe avant de se voir capturer le regard en l'écoutant angoisser à nouveau. Doucement, Alicia retire son bras tout en lâchant un « Mais.. » plaintif, peu friande de passer ce genre de test dans un bar et encore moins avec Miles derrière la porte. « C'est vraiment rien Miles, je le sais quand je vais passer un test positif et avec succès – vu tous ceux où je t'ai dépassé.. – et je te dis que vraiment, c'est pas la peine.. » mais il est déjà debout dans un bond et l'attend de pied ferme, faisant rouler les yeux jusqu'au ciel à celle qui perdait son courage tout d'un coup à cause de la possibilité que le karma ne vienne la frapper après s'être moqué de lui quelques minutes avant. Elle soupire en se levant mais elle le fait quand même, marchant à ses côtés tandis que Miles regagnait en attitude plus détendue quand elle, ses épaules se crispaient. « Et je le referais. » ajoute alors Alicia en faisant semblant en tout premier lieu, comme si cela lui avait plu, comme si elle y serait bien restée un peu plus, perchée à ses lèvres. « Uniquement si j'étais en danger de mort et qu'on menaçait la ville entière de Londres si je ne le faisais pas. » petit sourire fier et le menton légèrement relevé, elle lui adresse pourtant une œillade qui ne fait que trahir sa malice avant de s'efforcer à bien lui rappeler « Ca voulait rien dire, t'allais me faire un infarctus en pleine rue j'te rappelle. » Et le bar arrive bien plus vite que prévu et elle ronchonne en rentrant dedans, fourrant ses mains dans les poches de son manteau quand une moue boudeuse tisse ses lèvres. « J'ai pas envieee.. » mais il s'installe déjà à l'une des tables Miles et elle soupire à nouveau, y posant ses affaires, retirant son manteau et récupérant le test. Avant de partir, elle lui frappe le haut de sa tête avec tout en précisant « Si je ne suis pas revenue d'ici dix minutes, c'est que j'ai transplanné à l'autre bout du monde. » et elle ne plaisantait qu'à moitié.

Quand Alicia revient vers Miles exactement huit minutes et quarante-cinq secondes plus tard, ce n'est pas sans avoir paniqué en faisant tomber la boite à son arrivée, ni même avoir cru voir une seconde barre plus foncée teinter le résultat. Et elle s'assoit en face de lui, l'air aussi grave qu'elle sait mimer, joignant ses mains entre elles sans croiser son regard une seule fois. « Miles.. » c'était rare qu'elle l'appelle par son prénom et avec un ton aussi sérieux et enfin, Alicia relevait ses prunelles marrons à son adresse. Elle le regarde un instant – peut-être trop long d'ailleurs – lui et sa mâchoire si bien définie, ses yeux d'un brun clair qu'elle appréciait beaucoup. Il avait une légère ride soucieuse qui se dessinait sur son visage et ne souriait pas, mais il restait beau. Et l'espace d'une seule milliseconde, elle s'imagina ce que ce serait, une vie en l'ayant comme le père de ses enfants. « Tu me dois le meilleur cocktail alcoolisé du bar. » enfin son sourire creuse sa joue et le sourcil se relève, taquin. Quand sa main se détache de l'autre pour se poser sur l'une des siennes, elle le rassure pour de bon. « C'est bon, on va pas être parents. » elle mesure son sourire, parce qu'elle se rappelle encore de sa concerne et bon sang, elle ne pensait pas qu'il puisse la toucher ainsi un jour et de cette façon.

Avec le recul, Milo se dit qu’il aurait pu remarquer que c’était lui qui avait tout mal interprété, seulement tout avait été si soudain qu’il n’avait pu que s’inquiéter. Surtout, il se souvient encore de son regard quelque peu affolé en réalisant qu’ils avaient oublié de se protéger. Il y avait pensé, évidemment, alors qu’il avait attendu qu’elle lui donne des nouvelles à ce sujet tout en se convaincant que tant qu’elle ne lui dirait rien, alors c’était qu’il n’y avait rien à dire. L’inquiétude avait pourtant toujours été là, enterrée sous une épaisse couche de déni, avant qu’elle ne lui éclate au visage au moment où il a croisé Alicia. « Je sais pas moi, je suis pas un expert des annonces de grossesse ok ? Je sais pas comment ça marche ! » Il aurait pourtant du se douter que la brune n’aurait pas choisi une telle façon de lui annoncer qu’ils allaient être parents, mais la panique avait fini par prendre la place de toutes les pensées rationnelles qu’il aurait pu avoir – tout en sachant qu’elles étaient déjà rares. Il ne peut que hausser les épaules alors qu’elle semble un peu surprise de voir qu’il était resté finalement et sans doute pouvait-il la comprendre, puisqu’il n’a pas véritablement cherché à se montrer sous son meilleur jour auprès d’elle, surtout quand ils étaient plus jeunes. « Évidemment. Je suis souvent un con mais je suis pas si con que ça. » Et ce n’était pas uniquement parce qu’il s’agissait d’Alicia, même si le fait que ce soit elle rendait les choses un peu moins difficiles à accepter. Il ne savait que trop bien à quel point grandir sans père pouvait être compliqué et il s’était fait la promesse de ne jamais agir comme son géniteur avait pu le faire. Ce n’était pas pour autant qu’il voulait être père maintenant et après la frayeur qu’il venait de subir, il était hors de question qu’il reste dans cette zone encore un peu trop floue à son goût. L’auror a besoin d’être pleinement rassuré et ce ne serait pas le cas avant qu’elle ne passe véritablement ce test, même si sa partenaire ne semblait pas en avoir envie. « Et moi je te dis que c’est la peine, j’ai pas envie d’attendre et que toi t’en profites pour faire une nouvelle blague vraiment pas drôle. » Heureusement pour lui, Alicia n’insiste pas et accepte de le suivre. Ils se remettent en route et forcément, maintenant qu’il parvenait à retrouver un semblant de calme, il y a ce détail qu’il ne peut s’empêcher de relever, celui de ce baiser qu’elle lui avait offert alors qu’ils étaient en public et que jusqu’à présent, ceux-ci avaient été privé et jamais totalement assumés. Miles ne croit pas un instant en ce qu’Alicia suggère alors, plissant les yeux d’un air méfiant… Avant de lever les yeux au ciel parce qu’évidemment, elle avait voulu plaisanter. Pourtant il ne s’en formalise pas à cause de cet éclat malicieux qui brillait au fond de son regard et qui lui donnait l’impression qu’ils partageaient un moment complice, ce qui n’était pas souvent le cas. « Evidemment c’est bien connu que pour sauver quelqu’un d’un infarctus faut l’embrasser.. » Léger sourire en coin alors que si elle n’est pas prête à l’admettre, lui est conscient qu’elle l’avait fait parce qu’elle en avait envie. Enfin les voilà au bar, sorcier qui s’empresse de s’installer à une table en refusant d’écouter les plaintes d’Alicia. Sa dernière remarque lui arrache un rire alors qu’il file vers le comptoir. « Deux bières. » commande-t-il avant de se figer, réalisant que si Alicia était enceinte, l’alcool était à proscrire. « Et un jus d’orange. » ajoute-t-il avant de régler ses boissons et d’aller vers la table où leurs affaires étaient posées.

L’attente est incroyablement longue. Si longue qu’il a le temps de se calmer et, surtout, d’envisager toutes les possibilités. Il n’est pas prêt à être père Milo et la simple idée lui donne envie de paniquer de fuir à jamais.. Sauf qu’en dépit de ce que la brune pouvait avancer, rien ne garantissait que le test soit négatif. Et si elle revenait avec un résultat positif, alors il n’aura d’autre choix que de faire face et d’assumer ses responsabilités. L’idée lui donne des sueurs froides et le pousse surtout à vider la moitié de sa pinte de bière avant qu’il ne s’oblige à la reposer – il se dit alors que si elle venait à être véritablement enceinte, il avait l’avantage de pouvoir boire sa bière pour digérer la nouvelle puisqu’elle n’en aurait plus besoin. Soufflant, il s’efforce comme il peut d’écarter cette hypothèse et de se convaincre que tout ira bien. Il le fallait, de toute façon. Quels genre de parents pouvaient-ils faire alors qu’ils s’entendaient à peine un jour sur deux ? Enfin, la lionne revient et s’installe face à lui. Il retient son souffle alors qu’elle affiche un air sérieux et surtout qu’elle l’appelle par son prénom. Il fronce les sourcils parce qu’il se dit que ça doit être grave, forcément, pour qu’elle s’adresse à lui de la sorte et que sans doute, elle devait être enceinte, et voilà qu’à nouveau il enchaîne les scénarios catastrophes dans lesquels il est l’acteur principal qui ne fait que foirer encore et encore avec cet enfant à venir. Seulement la vérité éclot enfin et un soupir de soulagement quitte les lèvres du sorcier alors qu’il secoue la tête. « T’es vraiment la pire. » Pourtant il sourit, soulagé, et pousse la bière vers elle tout en laissant le jus d’orange au milieu de la table. « Tant mieux.. » Conscient que son aveu pouvait sembler maladroit, Miles s’empresse de reprendre la parole. « Enfin ça aurait pas été la catastrophe et on aurait été des parents géniaux mais... » Il s’arrête, croise le regard d’Alicia avant d’éclater de rire. « Bon, d’accord, on aurait vraiment été des parents pas terribles du tout et ça aurait sûrement viré très vite à la catastrophe parce qu’on aurait oublié notre bébé dans un rayon d’un supermarché alors qu’on se disputait pour savoir si on allait acheter des carottes ou des tomates... » S’il semblait exagérer un peu, le sorcier restait convaincu qu’un part de ce qu’il avançait était réel. Saisissant son verre, il le tend vers Alicia, prêt à trinquer. « Trinquons à ton ventre vide. Enfin… Je sais pas trop où est supposé être situé le bébé honnêtement. » Il cogne quand même son verre contre celle de la brune en souriant, avant de porter le verre à ses lèvres, bien plus à l’aise qu’il y a quelques instants à peine. « Par contre, ça aurait été clairement le bébé le plus beau au monde. Tu nous as vu ? » Il plaisante, ce qu’il aurait été incapable de faire à peine quelques minutes plus tôt – ce qui était bel et bien le signe qu’il allait mieux.

Elle ne peut pas s'empêcher de lui faire croire à l'impossible Alicia, lorsqu'elle revient auprès de lui après que pourtant son propre cœur ait pu s'emballer à la même idée qui teintait d'inquiétudes le regard de l'auror désormais assit en face d'elle. Et la brune note tout, ces détails qui importaient, aussi subtiles que ceux qui l'étaient beaucoup moins. La façon dont ses épaules semblaient tendues et ce regard qu'il plantait un peu trop sérieusement dans le sien pour qu'elle n'ignore ce qu'il faisait naître en elle, il y a ce jus d'orange innocent en apparence mais en disant bien long qui accompagnait les deux boissons entre eux sur le bois usé de la table où ils étaient assis. Alicia remarque son soupir de soulagement et un sourire tisse ses lèvres en le voyant aussi soulagé qu'elle, en l'entendant l'accuser du pire alors qu'elle adorait cela. Si elle ne répond pas à ce propos, sa fierté se lit pourtant dans l'arabesque soulignant ses lèvres et le léger penchement de sa tête en direction de son épaule, le rire prêt à s'éveiller à tout moment. Sa main glisse alors en direction de sa choppe au moment où Miles commence à déblatérer un long discours qui semble sans fin. Elle y apprend qu'il est soulagé mais que ça n'aurait pas été une si grande catastrophe car ils auraient été des parents géniaux – à cette mention, ses sourcils se froncent d'un mouvement bref pour commenter son sourire aussi amusé que dans l'incompréhension – et il éclate de rire, continuant dans la foulée de plus belle. De terribles parents, c'est ce qu'il lui annonce qu'ils auraient été désormais en lui offrant un scénario frôlant la catastrophe qui réussit encore à l'amuser même si.. même si elle n'était pas d'accord. Et peut-être qu'en ne l'étant pas cela confirmait entièrement le fait qu'il évoquait à propos de leurs disputes incessantes, mais Alicia ne voulait pas croire que leur association aurait mené au danger de leur éventuel enfant, surtout pas à cause d'une dispute. Elle se connaissait, pensait le connaître aussi d'une certaine façon.. du moins ses qualités d'Auror avant tout et c'était ce par quoi elle en tirait une certaine confiance dans ce dont elle était persuadée. Ils n'auraient jamais pu être des parents catastrophiques, ils auraient été mieux que ça, pas vrai ? Elle se perd dans ses pensées la lionne, finalement plus embêtée dans les méandres de son esprit en décrochant légèrement des propos de Miles avant de finalement se reprendre dans un sourire peut-être un peu trop simple. Elle trinque avec lui en secouant la tête et soupirant. « je ne sais pas si parfois tu m'exaspères ou si tu m'épates Bletchey.. » le verre porté à ses lèvres, Alicia engloutit ses premières gorgées avant de réaliser pleinement qu'elle était en train de boire un verre avec Miles Bletchey en plein milieu de l'après-midi, un jour de repos, après avoir fait un test de grossesse. Mais dans quel monde était-elle ? « tu parles toujours autant quand t'es stressé ? » elle le cherche, parce qu'elle ne peut pas faire autrement et qu'elle a besoin de retrouver un peu de normalité. Celle que l'anglais apporte également avec sa propre plaisanterie et le temps de quelques secondes, elle se laisse le luxe coupable d'imaginer cette association dont il parle. « j'suis sûre qu'à cause de tes gênes et d'un arrière-grand parent à toi on aurait eu un bébé roux.. » elle connaissait son animosité envers ses amis proches arborant cette même couleur et en jouait entièrement. « j'espère pour lui qu'il n'aurait pas hérité de tes énormes chevilles aussi.. » son sourire se dissimule derrière une nouvelle gorgée de sa bière qu'elle ramène contre la table tout en observant l'auror, notant une nouvelle fois la façon dont son visage se structurait, de ses fossettes creusées lorsqu'il souriait à sa mâchoire saillante, ses épaules musclées et son grain de beauté au milieu du cou. C'est à ses yeux bruns que les siens remontent, ils sont d'une couleur plus clair que la plupart qu'elle croise si bien que parfois, on pourrait croire qu'ils sont d'une autre couleur. Et elle aime ce qu'elle y voit, la façon dont il la regarde, lorsque tout simplement il le fait. Alicia ressentait une certaine chaleur en le détaillant de cette façon, celle qu'elle apprivoisait encore même si pour dire la vérité, la lionne ne savait absolument pas comment faire pour en ralentir les effets. Des semaines maintenant qu'elle la ressentait grandir en elle, rester plus longtemps qu'il ne lui était permis. Et c'est sans le moindre doute grâce à elle que cet après-midi elle a envie de rester dans ce bar avec celui qu'elle a pourtant détesté des années. « Je pense pas que ça aurait été catastrophique ou qu'on aurait été terribles en tout cas. Je pense que t'aimes bien jouer avec cette image du gars impossible à vivre parce que ça t'amuse mais aussi parce que ça évite qu'on te connaisse pour de vrai. » parce qu'elle y avait réfléchi Alicia, peut-être un peu trop pour que ce soit considéré comme normal. Son regard s'accrochait au sien non pas avec provocation mais bien en jugeant sa réaction, un simple sourire en coin. Elle était persuadée toucher un peu la vérité en évoquant ce fait et si ses prédictions étaient vraies, alors l'exposer n'était pas ce que l'auror apprécierait le plus. « Alors évidemment que t'es agaçant et que l'idée que tout ça soit vrai est juste impossible.. mais le vrai Miles Bletchey à l'intérieur là.. il aurait réussi. Puis il est aussi terriblement amoureux de moi car il est tombé sous mon charme inégal et.. » Alicia s'était progressivement levée avant de finir sa choppe et de la reposer sur la table entre eux. Attrapant sa longue écharpe pour en faire à nouveau le tour de son cou puis son manteau tout en finissant ses propos, l'anglaise sait très bien qu'il réagit au quart de tour et tout en continuant de sourire car bien amusée, elle empire les choses « t'aurais été un énorme CANARD. » cette fois elle se met à rire tout en rabattant les pans de son manteau sur elle avant de venir se placer devant celui qui s'était relevé, si près qu'elle devait un peu plus relever son visage vers le sien pour le toiser maintenant qu'il la surplombait. Elle se surprend quelques instants à réaliser s'être rapprochée un peu trop vite de lui, un peu trop bien aussi et son sourire persiste pourtant sur son visage, sans même le toucher et juste en plantant son regard dans le sien, elle avait l'impression d'être déjà bien trop proche de lui et pourtant, ô combien aimait-elle cela. Sa mine se fait presque plus sérieuse malgré son sourire, elle ne s'est pas rendue compte s'être tue et avoir oublié ce qu'elle voulait lui dire, alors au dernier moment et pour se rattraper, Alicia ajoute simplement un « coin-coin » idiot et moqueur pour celui qui jamais n'aurait été son canard, car en premier lieu il aurait fallu qu'ils soient en couple et l'idée était totalement inimaginable, non ?

« Je peux très bien faire les deux et tu le sais.. » Miles avait passé tellement de temps à l’exaspérer depuis Poudlard qu’il ne pouvait pas s’en empêcher, comme un vieux réflexe dont on ne parvient pas à se débarrasser. Au fond, il était convaincu qu’elle avait fini par s’y habituer au point d’aimer ça, plus qu’elle ne l’admettait en tout cas. Plus qu’il y a quelques mois plus tôt, quand jamais elle n’aurait passé volontairement du temps avec lui, en tout cas. Il lève les yeux au ciel face aux mots de la lionne même si son manque de sérieux est trahi par le rictus qui étire le coin de ses lèvres. « Moi stressé ? Mais il y a absolument aucune raison voyons, c’est pas comme si quelqu’un s’était amusé à me faire croire que j’allais devenir subitement père après tout ! » ironise-t-il même si le stress était heureusement resdescendu un minimum, maintenant qu’il était certain qu’il n’allait pas se retrouver responsable d’un petit être dans les mois à venir. Il ne peut réprimer une grimace de dégoût déformant ses traits quand la couleur de cheveux de cet hypothétique enfant était évoqué, offusqué par cette simple idée alors qu’il en oublie la critique lancée à son égo. « Alors là jamais de la vie j’ai un enfant roux, tu m’entends ? Mes gênes sont résistants à ça, c’est littéralement impossible que ça arrive. » Forcément, tout est faux, mais il ne pouvait décemment pas laisser un tel sous-entendu passer sans rien dire. Milo secoue la tête alors porte à nouveau sa pinte vers ses lèvres – avec de la chance, l’alcool effacerait les horreurs que venaient de prononcer la brune. Son regard est inexorablement attiré par les traits de la sorcière alors même que le regard qu’elle lui portait parvenait à le troubler. On était loin de l’agacement qu’il y lisait habituellement ou de la colère qu’il provoquait si aisément. Ses lèvres s’étirent malgré lui en un sourire qu’il ne contrôle pas mais qui s’estompe peu à peu face à l’analyse qu’elle lui présente et qui la surprend alors. Il n’aimait pas ce qu’il entendait, Miles, n’aimait pas être ainsi confronté à ce qui était devenu un réflexe naturel chez lui. Il ne dit rien, pourtant, prenant sur lui pour ne pas montrer à quel point il était peu à l’aise. A la place, il termine sa bière d’une traite sauf qu’Alicia ne s’arrête pas et persiste même. Une part de lui ne peut qu’être ravi à l’idée qu’elle ait si longuement réfléchi à lui alors qu’une autre, plus grande, déteste être si aisément percé à jour. « Désolé de te décevoir mais je cache rien.. J’ai plutôt l’impression que t’as passé trop de temps à penser à moi et que t’as commencé à imaginer une version de moi qui pourrait combler l’obsession que t’as pour moi. » dit-il pour tenter vainement de la pousser à douter de ce qu’elle avait trouvé. Bière terminée, l’anglais se relève après avoir enfilé à nouveau son manteau, agacé par les remarques d’Alicia quand bien même elle semblait plutôt vouloir le taquiner qu’autre chose. Seulement il n’était pas habitué à ce qu’on lui parle de la sorte, aussi franchement, et il ignorait ce qu’il devait en faire. C’est ce qu’il qualifie d’insulte qui quitte ses lippes cette fois, à croire qu’elle s’était donnée pour mission de l’agacer ce jour-ci. S’il devait être honnête, il ne savait pas vraiment comment il se comporterait en couple, Milo, car il n’avait jamais eu l’envie de l’être et qu’il n’avait donc jamais tenté l’expérience. Sa proximité nouvelle ne fait rien pour calmer ses nerfs et son envie de la chercher à son tour. Il fronce les sourcils finalement face au faux caquatage quittant ses lèvres, décidé à ne pas la laisser être le seul à être ainsi perturbé par ce qu’elle pouvait dire. « Tu sais quoi Ali ? » Le surnom qui revenait si aisément sur ses lippes depuis quelques semaines, comme s’ils entamaient une dynamique différente dans leur relation. C’était le cas au fond, sans qu’aucun d’eux ne mette de véritable nom sur ce qu’ils vivaient. Miles se penche un peu vers Alicia de sorte qu’à peine quelques millimètres ne séparent leurs lèvres, souffles qui se mêlent déjà et évidemment, il doit se faire violence pour ne pas céder. « Je crois que t’aimes tellement passer du temps avec moi, que t’aimes tellement m’embrasser.. » La tête qu’il penche pour, cette fois, venir effleurer son oreille afin d’ajouter un « et j’ai clairement pas besoin de préciser que t’aimes plus que tout les nuits qu’on passe ensemble, t’as assez gémi mon nom pour que je le comprenne sans que tu le dises. » Il sait bien qu’il provoque mais n’était-ce pas là ce qu’il était si habitué à faire ? Chercher l’autre quand il s’approche d’un peu trop près de ses défenses, même si quelque chose l’empêchait d’aller trop loin avec Alicia – sans doute ce cœur qui tambourinait et trahissait ce qu’il éprouvait. Se redressant un peu, un sourire léger étire ses lèvres alors qu’il peine à lutter face aux effluves de la lionne venant l’attiser, alors que sa main droite vient se poser sur sa joue, laissant son pouce effleurer ses lèvres. « T’aimes tellement tout ça que tu te mets à nous imaginer en couple et à m’imaginer comme tous ces imbéciles sans intérêt que t’as un jour qualifié de petit-ami. » Non pas qu’elle ait eu de nombreux petits-amis mais il avait été plus que jaloux dès que quiconque avait manifesté de l’intérêt envers la sorcière. Il l’avait été davantage encore face au Weasley qui avait eu la chance de partager sa vie pendant de longs mois quand lui, à l’époque, n’avait le droit qu’à cette haine qu’il s’amusait à attiser. Se sentant sur le point de craquer, Miles finit par reculer de quelques pas vers la sortie, toujours tourné vers Alicia. « Puis moi, un canard ? Je dois peut-être te rappeler qu’entre nous, t’es la seule qui est sortie avec quelqu’un un bon moment… Un Weasley en plus, ewww ! » dit-il en grimaçant alors, jalousie qu’il avait encore et qui ne parvenait pas à s’éteindre, pas quand il ne pouvait pas encore tout à fait la faire sienne.

Elle se tient fièrement face à lui Alicia et se délecte entièrement de sa réaction, parce que la donne a changée, elle a véritablement l'impression d'avoir pris le dessus dans le jeu de celui qui agacerait le plus l'autre. Non pas qu'elle le fasse exprès pour se venger de toutes ces fois où c'est lui qui l'exaspère – bien que quand même un peu, Alicia avait laissé échappé une part de ses pensées à son propos, elle n'avait pas prévu, en premier lieu, de piquer là où le point sensible résidait. A dire vrai, elle ne pensait même pas qu'il le prendrait comme ça, elle n'avait pas pensé du tout. Seulement elle le reconnaît dans la façon dont il réagit qu'elle a surement touché une corde sensible à l'auror qui restait encore un mystère à découvrir et même la diversion des cheveux roux d'une potentielle progéniture ne serait pas à la hauteur pour lui faire oublier ses propos. « Mh.. you wish. » elle n'est pas prête à assumer qu'elle y a songé longuement, qu'il a hanté ses pensées à ce point là. Tout plutôt que d'admettre l'impossible, ce qu'il lui rétorquait dans une façon de se sauver la face, elle en était persuadée. Il était celui en mauvaise posture et elle s'en délectait peut-être un peu trop, bien ravie d'avoir l'ascendant total pour une fois. C'est peut-être pour cela qu'elle continue encore un peu, que malgré qu'elle n'ait pas non plus l'envie entière de l'emmener dans ses retranchements, elle finit par imiter le canard d'un ton amusé. Il y a ses sourcils froncés qui lui font face et ses lèvres à elle qu'elle pince aussitôt pour tenter d'empêcher son sourire, en vain, lorsqu'il prononce son surnom. Elle s'était rendue compte qu'elle appréciait qu'il le fasse ces derniers temps, quand ça lui échappait, généralement lorsqu'il craquait d'ailleurs et c'est ce qui lui inspira cet air provoquant à travers son regard tandis qu'ils étaient désormais tous les deux très proches, bien trop proches. Au point d'en avoir le souffle coupé de peur de céder lorsque ses lèvres s'approchent bien trop près des siennes, ça lui rend ses pensées interdites, en pause le temps d'un long instant sans même réfléchir au fait qu'on pourrait les voir. Il lui décrit alors des paroles et une situation qui parvient à la ramener aussitôt à elle, ses sourcils se fronçant légèrement à son murmure tout près de son oreille qui réussit à lui offrir un profond roulement des yeux exaspéré. Il serait mentir d'ignorer cette sensation qui vint lui attiser le bas du ventre au souvenir de ces nuits qu'ils avaient pu passer ensemble et à ce prénom nombre de fois gémi, seulement Alicia refusait d'accepter qu'il détenait une part de vérité. Elle n'entend que son arrogance et croise les bras contre elle en le toisant avec scepticisme et un sentiment de désapprobation alors qu'elle sent qu'il met tous ses efforts à faire tomber ses défenses, par ses mots, sa proximité, cette main qu'il glisse sur sa joue et son pouce venant caresser ses lèvres. Elle inspire profondément, à la fois pour ne pas céder mais aussi pour ne pas le frapper. Qui pensait-il être ? Jamais elle n'en était venue à autant apprécier ces moments, à autant l'apprécier lui pour être menée en bateau de la sorte. Et ce qui papillonnait dans sa poitrine au même moment ne voulait absolument pas dire le contraire. Ce qu'il ajoute ne réussit qu'à l'énerver alors que d'un geste, Alicia décale son visage pour couper cette proximité bien trop présente, cet ascendant qu'il pensait prendre sur elle en lui disant ces idioties. « yeah, bullshit. » Miles Bletchey restait qu'un arrogant et imbécile infini et elle avait été sans le moindre doute un peu trop naïve de se dire qu'ils pourraient passer un après-midi sans qu'il ne l'énerve. Si son agacement s'éveille et prend de l'ampleur, Alicia notait quand même qu'il s'agissait de son moyen de défense après ce qu'elle venait de lui dire, sa façon de changer de sujet et elle détestait qu'il y arrive aussi bien. Miles se reculant vers la sortie, Alicia à suite, un sourire s'esquisse étonnement sur ses lèvres à sa dernière phrase. « Oui Miles, on sait combien tu les as tant tous appréciés, particulièrement George. T'es tellement obsédé par lui que je me demande si je n'devrais pas vous organiser un date tous les deux.. » Elle fourre les mains dans ses poches, à son bras pendent ses sacs et la porte du bar s'ouvre, laissant s'engouffrer le froid d'un décembre londonien ne lui changeant absolument pas les idées sur ce qu'elle s'apprêtait à lui rétorquer. « j'aimerais savoir au juste, si c'est le fait que j'ai évoqué un enfant roux ou plutôt avoir découvert la supercherie à ton sujet qui a provoqué tout le numéro que tu viens de me faire.. parce que typiquement tu confirmes juste ce que je viens de dire, au cas où ce n'était pas clair.. repousser les autres en utilisant ton arrogance et ton comportement chiant là, c'est juste un moyen pour ne pas qu'on perce ta petite et adorable carapace.. t'es peut-être une tortue finalement.. » elle en rit légèrement, sans n'avoir cessé d'ancrer son regard au sien tout le long, quelque chose en elle bouillonnant encore pourtant de ce qu'il lui avait dit. Contre toutes attentes, Alicia glisse son bras sous le sien pour marcher les prochains mètres au sein de la rue marchande et pavée de neige, à la fois pour s'assurer qu'elle ne glisserait pas, entièrement pour lui montrer implicitement qu'elle reprenait l'ascendant. Contact plutôt rare et même inédit pour eux deux, elle l'oubliait presque, celle qui pourtant préférerait qu'on ne les croise pas ainsi. « je me rappelle pas avoir été la seule à avoir gémi le nom de l'autre, tu m'as réclamé et tu me veux encore Bletchey.. » elle aussi s'était penchée près de son oreille pour lui souffler cela, elle aussi aimait jouer avec les cartes communes qu'ils possédaient. « seulement tes fantasmes vont tellement loin que t'as sauté sur la première occasion pour imaginer que tu m'avais mis enceinte.. ce n'est pas moi qui me suis projetée aujourd'hui, ni même qui a été et est toujours tant agacé par ces imbéciles sans intérêt d'ex petit-amis.. » elle se hisse alors sur la pointe de ses pieds pour lui plaquer un baiser sur la joue, il est un peu sonore, amusé et amusant, trahit un peu cette jouxte verbale qui à tout moment était capable d'encore plus vriller et Alicia délaisse le bras de l'auror pour le distancer de quelques pas en avant, attrapant sa baguette pour former une boule de neige en la lui envoyant contre son torse. « allez, arrête de faire la tête.. on peut dire et imaginer tout et rien à la fois sur la base de n'importe quoi, on le sait tous les deux. » une façon de dédramatiser la situation qu'elle aurait bien laissé s'envenimer il y a encore quelques semaines, seulement Alicia savait qu'elle s'y brûlait les ailes tout autant que lui et malgré l'énergie qu'elle avait employé à lui rabattre le caquet, elle ne désirait pas terminer sur cette note négative. Une autre boule de neige s'envoie au moment où elle ajoute « on sait très bien tous les deux qu'il n'y a rien, que c'est qu'un jeu tout ça.. t'es pas amoureux de moi, je ne suis pas amoureuse de toi.. personne n'est enceinte, n'est roux ou n'est obsédé par l'autre.. » un sourire creuse sa joue, elle a l'impression de mentir, pourquoi donc avait-elle cette impression qui lui tiraillait les entrailles ? « on est juste des collègues aujourd'hui.. qui aiment bien s'amuser ensemble parfois. » elle marche à reculons désormais, à nouveau vers ce banc qu'ils avaient occupé tout à l'heure, éloignés du reste. « après, on devrait peut-être arrêter de.. tout ça.. » Alicia esquisse une fausse moue embêtée, hausse les épaules en frappant la neige de son pied. « en plus t'embrasse même pas si bien que ça.. » cette fois, son regard s'était relevé vers lui afin de croiser le sien, sans réussir à dissimuler son amusement amplement teinté de provocation, ses mains rejointes dans son dos et basculant d'un pied à l'autre pour s'empêcher de l'assaillir de boules de neiges. « si je devais faire un classement entre toi et mon ex d'ailleurs.. » elle a envie de rire et a les joues rougies par le froid, par la chaleur indécente qu'elle ressentait en le regardant et voyant que toutes ses petites piques fonctionnaient et réussissaient à lui arracher des sourires malgré les propos, tiraillée entre l'envie de transplanner loin, l'assaillir de neige ou de l'embrasser pour oublier tout ça. Evidemment, jamais elle ne ferait d'elle-même la troisième option, aujourd'hui, c'était Miles qui cédait sur tous les sujets évoqués. Et elle aimait un peu trop ça.

Elle va partir, Alicia, s’agacer et l’insulter d’idiot avant de partir, parce que c’était comme ça que les choses étaient supposées se passer. Au fond il s’en veut quelque peu Milo de réagir comme il le fait mais il doit avouer au fond qu’il ne sait pas quoi faire d’autre, qu’il ignore ce qu’on est supposé faire quand ses défenses sont percées. C’est Alicia, pourtant, et c’est finalement ce qui rend tout ça un peu plus effrayant. C’est elle, celle qu’il veut depuis sa quatrième année à Poudlard, celle qu’il a admiré de loin, celle qu’il a désiré pendant des années sans espérer qu’elle ne lui accorde la moindre attention. Pourtant, même s’ils n’en parlaient pas, il y avait bel et bien quelque chose entre eux, quelque chose de particulier et de précieux qu’il avait peur de briser à force d’être lui. Il y a cette crainte que celui qu’il était ne lui plaise pas, cette pensée incessante qui lui rappelait, dès lors qu’il baissait sa garde, que si sa propre mère l’avait jugé indigne de tendresse, ce n’était pas sans raison et qu’alors, personne ne saurait l’aimer véritablement. Comment pouvait-elle l’aimer, lui si bourré de défauts qu’il ne saurait lequel choisir, elle si superbe et faite pour lui qu’il aimait jusqu’au moindre de ses défauts. Seulement Miles reste incapable de lui faire part de ce qu’il veut vraiment, de ses pensées véritables et préfère choisir la facilité en la provoquant – c’était ainsi qu’il se sortait de toutes les situations ou presque alors cela devrait marcher, pas vrai ? Pourtant quand il quitte le bar, Alicia n’esquisse pas le moindre mouvement pour le quitter et il ne détecte pas de colère véritable. Une grimace déforme ses traits à l’idée d’un rendez-vous avec George mais il ne relève pas, préférant taire ce qu’il pense de l’ex petit-ami de la lionne. Contre toute attente, elle ne lâche pas l’affaire et revient à la charge, la sorcière alors que Milo fronce les sourcils et s’agace une fois de plus, perturbé en voyant que finalement, son stratagème habituel n’avait pas fonctionné. « Tu rêves, vraiment, et en plus de ça… Mais qu’est-ce que tu fais ? » Sa phrase coupée par sa propre réflexion en voyant Alicia glisser son bras sous le sien et c’est comme si tout restait en suspens pendant quelques instants, comme s’il oubliait ce qui l’avait tant ennuyé. Il se calme trop rapidement parce que c’est Alicia et qu’elle s’attache à lui de la sorte en pleine rue, là où n’importe qui pouvait la voir et ce simple fait lui plaisait sans doute un peu trop. Sa partenaire ne semble pas décidé à en rester là alors que ses lèvres effleurent son oreille pour glisser quelques mots qui ravivent les trop nombreuses flammes qu’elle savait tant attisé chez lui, celles de sa passion, celles qui le poussaient si souvent à s’emporter hâtivement. « Forcément, je n’ai pas d’ex petite amie alors tu ne peux pas.. » Sa phrase est coupée une nouvelle fois cette fois par le baiser déposé sur sa joue et il déteste ça, Milo, autant qu’il l’aime finalement, cette capacité qu’elle a de le déstabiliser et de le faire taire si facilement alors qu’il avait l’habitude d’avoir réponse à tout.

Alicia qui le quitte pour venir cette fois lui balancer une boule de neige à l’aide de la magie, sourcil qu’il arque alors qu’il réalise déjà qu’il n’arrive plus à lui en vouloir quand elle agit comme elle le fait avec lui, quand elle fait manifestement des efforts pour que la conversation ne vrille pas totalement. N’avait-elle pas raison, finalement ? Il n’était pas amoureux d’elle, il ne pouvait pas l’être car l’amour était un sentiment qui n’était pas pour lui alors il n’avait aucune raison de mal prendre ses mots, pas vrai ? Ses propres pensées lui paraissent peu convaincantes mais il ne dit rien, se contente de faire quelques pas vers la brune alors qu’ils retrouvent ce banc qu’ils avaient quitté à peine quelques minutes plus tôt. « Arrêter ? Vraiment ? » C’était tout sauf ce qu’il voulait car elle avait changé sa perception des choses, Alicia, en réveillant chez lui des sensations inédites, des émotions qu’il n’avait encore jamais éprouvé et qu’il ne ressentait qu’avec elle. Comment pourrait-il accepter d’arrêter quand il savait que jamais, il ne serait aussi comblé qu’avec elle ? Elle est soudainement bien trop près de lui et bien trop jolie, aussi, alors que le froid offrait à ses joues une teinte rosée qui lui allait à ravir. Et si ses mots ravivent son agacement, l’envie de l’embrasser est plus fort que le reste alors même qu’il a conscience au fond Milo qu’elle ne cherche qu’à le provoquer et qu’il ne devrait pas se laisser avoir si aisément. Pourtant… Pourtant il plonge la tête la première, secouant la tête en soupirant face à ses mots. Il ne perd pas de temps et franchit l’espace les séparant d’un pas, l’attirant à lui. « You’re so annoying. » Il retrouve ses lèvres, Miles, l’embrasse avec cette envie de lui prouver qu’elle ne connaître jamais rien de mieux que lui, que ces baisers qu’il était prêt à lui offrir jusqu’à se damner. Sa main glisse sur sa nuque pour la garder contre lui alors qu’il effleure sa langue de la sienne. « So fucking annoying. » répète-t-il contre ses lèves alors que son sourire trahit pourtant ce qu’il pensait réellement, avant de venir l’embrasser à nouveau. Il n’a pas envie d’en rester là, Milo, parce que ce serait bien trop facile. Alors sans quitter ses lèvres, il récupère discrètement sa baguette pour former une boule qui vient alors s’abattre dans son dos. Il éclate finalement de rire et s’écarte de quelques pas, un air fier scotché au visage. « Tu croyais quand même pas que j’allais me laisser faire si facilement ? » S’il avait perdu la bataille et avait cédé en l’embrassant et en oubliant tout de l’agacement qu’il éprouvait, faible qu’il était pour elle, il n’allait tout de même pas rester sans rien faire alors qu’elle prenait trop facilement l’ascendant sur lui. Une idée lui vient alors qu’il se recule d’un pas, croisant les bras sur son torse. « Le premier qui parvient à toucher l’autre cinq fois a gagné.. Et le perdant devra admettre qu’il adore embrasser l’autre et qu’il n’a jamais connu meilleur baiser. » Rien de tel qu’une bataille de neige pour extirper des aveux, pas vrai ? « Sauf si t’es une grosse trouillarde qui a trop peur de jouer.. » dit-il en haussant les épaules, conscient qu’en digne lionne qu’elle était, Alicia ne reculerait pas devant un tel défi. « Si t’es prête alors c’est parti… J’ai oublié de préciser qu’il n’y avait absolument aucune règle. » ajoute-t-il avec un léger sourire alors qu’il envoie une boule qu’il avait préparé alors, celle-ci atterrissant sur son épaule. Il ne perd pas de temps et se met à couvert derrière un arbre, prêt à se lancer un un combat acharné pour obtenir l’aveu tant désiré.

Elle tique, Alicia, lorsqu'il lui révèle qu'il n'a pas de petite-amie, parce qu'elle croit d'abord à une blague et ses yeux se plissent légèrement afin de le sonder lui et son visage honteusement si bien taillé dans le marbre. Seulement pas de sentiment d'avoir été menti à l'horizon, Miles ne semble pas lui avoir dit cela sous l'effet d'une blague, se pourrait-il donc véritablement qu'il n'ait jamais été en couple ? D'aussi loin qu'elle se souvenait, il était vrai qu'elle ne l'avait jamais vu dans une relation avec qui que ce soit, seules quelques idiotes accrochées à son bras lors de certaines soirées partagées entre aurors l'an passé, rien de plus. Et la lionne ne sait pas très bien si ce fait se révèle simplement intéressant à son avis ou presque soulageant, réalisant qu'il n'y avait personne pour concurrencer ces moments qu'ils passaient ensemble ou lui en vouloir. Rien de ce qu'ils ne faisaient n'était sérieux et d'un point de vue extérieur, on pourrait même leur souffler qu'ils perdaient entièrement leur temps. A ne pas vraiment regarder ailleurs le temps de cette saison de jeu, n'étaient-ils pas tous les deux en train de rater d'autres opportunités ? Alicia ne savait pas très bien si le sujet se devait d'être pris dans ce sens là, elle qui ne voulait pas même y penser, le qualifier mais seulement le vivre le temps qu'il existe, ce lien unique, différent de tous les autres. Celui qui l'amenait aujourd'hui à en oublier les passants et ses propres règles : ne pas afficher en public ce nouveau cran d'intimité qu'ils peuvent partager de façon épisodique, ne surtout pas montrer qu'il la fait rire plus qu'elle ne le devrait, rester distante et professionnelle autant que la lionne agacée par sa personne depuis des années est censée l'être. Tout cela n'existait plus du moment qu'il l'avait attiré à lui parce qu'elle l'agaçait, le cherchait dans de douces provocations, cédant alors de la façon dont elle le désirait. Tous deux l'un si près de l'autre à nouveau et dans un environnement bien plus public que d'habitude, Alicia en frissonne quelque peu mais soutient son regard sans vouloir défaillir. L'insolence lue sur ses lèvres souriantes et ses mains s'attachant à ses bras, il l'embrasse Milo et elle en a le cœur qui en fait un beau salto alors que l'idée qu'il le fasse non plus dans le secret de leurs rencontres mais bien dans un lieu comme celui-ci éveille en elle des nuances agréables d'interdit consommé outrageusement. Et elle pourrait se décaler et refuser mais Alicia en est incapable, souriante tout contre ses lèvres qui viennent capturer les siennes, bien trop conquise à l'idée de l'agacer autant mais de le voir céder sans même réaliser qu'elle ne devrait pas être aussi ravie de le voir faire alors que leur relation n'était pas censée être de ce type, elle l'écoute appuyer sur cet aspect agaçant qu'elle lui inspire et se met à rire contre ses lèvres. « c'est peut-être mon deuxième prénom.. » glisse la lionne avant qu'il ne vienne l'embrasser à nouveau et elle le sent alors, son sourire et quelque part, ça finit de la faire fondre.

Seulement un léger impact vient frapper son dos soudainement et l'auror se décale immédiatement d'elle, Alicia comprend aussitôt et pince ses lèvres, haussant les sourcils et croisant les bras contre elle d'un air mécontent. « you're such a traitor. » mais un sourire orne quand même ses lèvres. Evidemment qu'il allait répliquer au bout d'un moment, ce ne serait pas lui, sinon.  « jamais de la vie.. » glisse Alicia à son gage et l'idée d'admettre une telle chose, se décalant pourtant déjà en regardant autour d'elle afin de repérer le meilleur endroit qu'elle pourrait exploiter. «ne crois pas que je ne sais pas ce que tu fais là.. » l'interpelle t'elle ensuite en l'écoutant la provoquer, il savait très bien que la lionne en elle rugirait d'outrage à cette phrase pour céder, seulement là il n'avait pas besoin de le faire car elle était déterminée à lui faire mordre la poussière.. ou à lui faire avaler de la neige au moins. Une boule de neige éclate déjà sur son épaule et elle grommelle l'auror qui plisse les yeux et l'avise d'un regard qui n'avait rien de menace mais tout de défi et d'amusement. La bataille commence et elle s'en prend une autre, puis une troisième et elle grogne alors la lionne agacée qui refuse de perdre. Finissant par ranger sa baguette pour son prochain lancer, Alicia décide de faire sa propre boule de neige à l'aide de ses mains et de se servir de son lancer hors pair de poursuiveuse afin de le lancer. Avec chance – et talent selon son avis – celle-ci tombe parfaitement en plein milieu du visage du Bletchey et elle se met aussitôt à rire, effectuant une petite danse de la joie de quelques secondes à peine en le voyant se débarbouiller. Elle le pointe du doigt, oubliant un peu le jeu un instant pour en profiter pour glisser « hey, ça vaut au moins trois points ça. » ne le méritait-elle pas ? Seulement elle sait que le serpent ne va pas tarder à répliquer et c'est derrière un arbre qu'elle décide de se protéger de ses prochains tirs. « t'façon t'es rien sans ta baguette, même pas capable de me toucher sans elle. » simple provocation le temps de gagner du temps, de ramasser à nouveau de la neige qu'elle remplit dans ses deux mains, prête à en découdre pour bien définitivement gagner à tous les sujets aujourd'hui.

Nombre aléatoire (1,5) :

1

Cette journée était définitivement bien particulière et avait fait voyager Miles au gré des émotions si étranges qu’il avait éprouvé. De cette panique ressentie à l’idée d’être père, à cet agacement d’être ainsi démasqué par Alicia, pour en arriver à cet apaisement de se livrer à une bataille de neige avec sa collègue, jamais il n’aurait cru en se levant que sa journée prendrait un tel tournant. Il ne s’en plaint pas pourtant, parce quelques mois plutôt de tels instants passés avec la brune n’auraient pas été possibles, il en était certain. Leur relation était différente désormais et s’il ne mettait aucun mot sur ce qu’ils avaient, il en était satisfait et ne désirait pas perturber leur dynamique avec des questionnements qui ne lui apporteraient probablement rien d’autre que des ennuis. Milo profite quand même de la situation pour tenter d’extirper un aveu à celle qui se complaisait à prétendre qu’elle n’aimait pas tant que ça leurs baisers – parce que même s’il n’avait pas besoin qu’elle le dise pour savoir qu’elle adorait ça autant que lui, c’était une perspective tout de même réjouissante que de la voir forcée à avouer ce qu’elle s’évertuait à nier. Le sorcier ne perd pas de temps et attaque très vite, satisfait de réussir à toucher la lionne trois fois alors même qu’il savait à quel point elle était une adversaire redoutable. Préparant une autre boule avec sa baguette, il se penche, haut du corps à découvert pour voir où elle se trouve sauf qu’Alicia est plus rapide et qu’une boule lui atterrit en plein visage. Forcément, il en perd sa concentration et la boule qu’il avait préparé tombe alors qu’il secoue la tête et tente d’enlever le plus gros de la neige avec ses mains. Un rire le quitte quand il entend sa partenaire réclamer plus de points, hors de question de céder alors qu’il avait la chance de posséder une certaine avance. « Tu rêves telleeeement ! » Cette fois c’est Alicia qui provoque et elle sait bien qu’il ne refusera pas, lui qui avait parfois des réactions qu’on pouvait facilement assimiler à la maison des lions. « C’est ce qu’on verra, j’espère que tu vas pas trop pleurer quand je t’aurai montré que je peux te battre même sans baguette ! » Il n’avait plus qu’à gagner, maintenant qu’il s’était autant vanté, il en allait de son honneur même. Récupérant de la neige à mains nues, le serpent la tasse au mieux pour former une boule digne de ce nom. Il tente de viser au mieux et envoie la boule vers Alicia qui le reçoit sur la poitrine, ce qui fait forcément éclater de rire le sorcier. « J’y peux rien si les boules sont forcément attirées par ce merveilleux endroit... » lance-t-il en tirant la langue à la brune, riant encore un peu bêtement. Conscient qu’il ne lui restait plus qu’à la toucher une fois pour gagner, le sorcier essaye de la distraire en envoyant une boule qu’elle se doit d’esquiver en se cachant, avant de faire une roulade qui ne sert à rien si ce n’est à se la jouer, afin de se cacher derrière un banc un peu plus vers la gauche. Il espérait ainsi la surprendre même si sa cachette n’en était pas réellement une. Se concentrant, il prépare une autre boule, vise et tire… Touchant cette fois l’épaule d’Alicia et le déclarant grand vainqueur de cette compétition. Aussitôt, il se lève en sautant, euphorique. « YES ! » crie-t-il sans aucune discrétion. Aussitôt, il se met à danser sur place, joie qu’il ne peut contenir. « Alors, qui va devoir tout avouer maintenant ? » lance-t-il tout en continuant sa petite danse, impatient d’entendre les mots tant désirés franchir les lippes de la brune.

Elle n'est vraiment pas en bonne position dans ce jeu dans lequel ils venaient tous les deux de se lancer et le reconnaît amplement, balançant des boules de neige qui refusent de gracier de leur froid l'arrogant sourire de son collègue. Si elle tente de garder la face en évitant le plus possible les attaques de Miles en réussissant à lui en balancer quelques unes malgré tout, elle regrette que sa technique de le provoquer afin qu'il n'utilise plus sa baguette ne le déstabilise pas assez. Compétitive dans l'âme, Alicia donne tout afin de sauver son honneur mais tout de même pas assez pour gagner tandis qu'elle se reçoit une énième boule éclatant en plein dans sa poitrine. Le choc et ses éclats de neige l'immobilise un instant, relevant une fausse moue choquée en direction de son partenaire avant de malgré elle rire un peu à sa blague là où il y a quelques mois cela aurait suffit pour qu'il l'exaspère un peu plus. Ils reprennent la partie et elle se laisse aller dans les bons sentiments joueurs qui les unissent malgré sa volonté d'en découdre, le rire de Miles lui permettant de prendre sa défaite bien moins personnellement qu'elle ne l'aurait fait autrement, le recherchant du regard tandis qu'il semble soudainement avoir disparu avant de se faire avoir par une énième boule sur son épaule. Celles qui étaient dans ses mains tombent alors au sol dans un mouvement impuissant et de défaite et elle bougonne la lionne. « Non pas yes, t'es un tricheur. » et c'était faux mais de toute façon il ne devait sans doute même pas l'entendre dans sa victoire exubérante qui la fit soupirer et rouler les yeux vers le ciel blanc, son regard ensuite attiré à cette petite danse qu'il commence à entamer par la joie qui est sienne. Et c'est qu'il est sacrément adorable lorsqu'il fait ça. Alicia secoue la tête, autant par mécontentement que pour chasser sa pensée tandis que sa main se pose sur le tronc de l'arbre à ses côtés afin de faire une halte. « Pas quest-.. » Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que toute la neige reposant sur les branches de ce dernier se secourait à son mouvement et tomberait en chute et d'un seul mouvement sur elle. Alicia a l'impression de recevoir soudain le ciel sur sa tête, froid et dur, imposant et à la fois recouvrant en superficialité une fois qu'elle fut au sol. Elle était soudain ensevelie sous une épaisse couche de neige, forcément un peu étourdie par l'assaut et surtout, creusant un appel d'air afin de ne pas en manquer. Son indignation s'entend sous la poudreuse avant qu'elle ne réussisse à voir à nouveau la lumière du jour, la neige est lourde sur ses membres maintenant ankylosés et son nez se fronce au moment d'apercevoir le visage de Miles. « hey c'est pas marrant ! » le rouspète t'elle plus par instinct que par vraie preuve qu'il ne le fasse, finissant tout de même par sourire en étant rassurée qu'il soit là. Et ça aussi, il y a quelques semaines à peine ça n'aurait pas été possible. Alicia ne comprenait pas vraiment sa malchance à voir fini sous cette neige – même si éviter d'avoir à assumer la fin du challenge était une vraie aubaine – elle comprend au moment où elle est libérée de la neige et s'aide de la main de l'auror pour se lever que quelque chose ne va pas. Une grimace de douleur peint ses traits, son poignet en a largement pâti. Elle en relâche sa main de surprise et atterrit à nouveau au sol sur la poudreuse bien trop dure pour ne pas lui faire mal aux fesses, décidant de rester par terre en croisant les jambes avec une moue boudeuse, les cheveux toujours remplis de neige. « Ugh. J'suis sûre que t'as fait exprès. » de quoi au juste ? L'arbre rempli de neige tombant sur elle, lui attraper la mauvaise main et qu'elle retombe au sol ou tout simplement de la faire rire jusqu'à lui faire oublier le reste de sa journée et de ses soucis ? Alicia lui tend alors l'autre main et attend qu'il la lui attrape avant de faire semblant de se lever pour finalement tirer de toute ses forces afin de le faire basculer à son tour. Sa main de libre au poignet douloureux vient aussitôt lui aplatir un peu de neige sur le visage mais Alicia n'a pas prévu qu'il bascule autant sur elle et se retrouve désormais le souffle coupé. « tu m'écraaases. » ose t'elle alors se plaindre alors que sa main étale encore de la neige sur son visage tout en riant malgré elle.

Il ne pensait pas passer un aussi bon moment et pourtant le voilà lancé dans une bataille de boules de neige l’opposant à Alicia, lui donnant de retrouver cette enfance qu’il n’avait pas véritablement eu de la meilleure des manières. Même perdre n’aurait pas été si terrible que ça quand bien même c’est le contraire qui arrive et que Milo en est plus que ravi. Fierté éprouvée à l’idée de l’entendre prononcer ce qu’elle n’assumait pas, il fait quelques pas alors qu’au même moment, une épaisse couche de neige ne chute des arbres pour atterrir sur elle et la faire tomber. Même s’il sait que rien de grave ne peut lui arriver à cause de ce léger accident, il y a une pointe d’inquiétude qui le surprend et le pousse à courir vers elle. L’inquiétude est remplacée par l’hilarité quand il arrive à sa hauteur et qu’Alicia parvient à se dégager suffisamment pour qu’il puisse la voir. Il claque une main sur ses cuisses, éclatant d’un rire peu discret maintenant qu’il était rassuré sur son état. « Tu veux rire ? C’est hilarant ! » insiste-t-il entre deux rires, scène qui se rejoue dans sa scène et qui ne fait que le pousser à éclater de rire à nouveau alors que tout semblait se calmer. Quelques instants de plus lui permettent de retrouver un peu son calme, aidant la brune à se défaire de l’emprise de la neige et tendant la main vers elle pour l’aider à se relever. Tirant un peu pour lui donner l’élan nécessaire, il est surpris quand Alicia retombe en arrière, atterrissant sur ses fesses. Miles fronce légèrement les sourcils alors qu’il craint qu’elle ne se soit véritablement blessée au poignet. « Oui, évidemment, c’était mon plan depuis le début ! » Bien malgré lui, un sourire étire ses lèvres face à la moue boudeuse offerte par la lionne alors qu’il ne peut que la trouver un peu trop adorable, elle qui parvient si aisément à charmer son palpitant par ce simple instant. « C’est dingue comme t’es a-do-ra-ble là... » Forcément ça ne lui plaira pas, mais depuis quand Milo ne faisait que ce qui plaisait aux autres ? « On vérifiera ton poignet par contre, je pense que tu t’es fait mal en tombant. » Regard plus sérieux qu’il lui offre, l’ancien gardien lui tend sa main à nouveau sauf que cette fois, c’est lui qui se fait avoir et chute contre elle, attirée par la force dont elle fait alors preuve. Il n’a pas le temps de protester que de la neige se retrouve écrasé contre son visage, sorcier qui souffle plus fort pour repousser la poudre. « Wow mais quelle tricheuse ! C'est digne d'un serpentard ça.. » Accusation qui tombe alors qu’il tente de pousser sa tête en arrière pour éviter cette neige qu’elle continue à vouloir étaler sur son visage. « Tant mieux en fait, ça t’apprendra ! » Toute trace d’agacement s’échappe alors que le sorcier se sent un peu plus ensorcelé par les éclats de rire de la brune venant terrasser toute résistance qu’il pouvait encore avoir à son sujet. Son rire se joint au sien alors qu’il attrape de la neige pour venir tenter de l’étaler sur elle à son tour, s’appuyant sur son autre main pour se redresser un peu et ne pas trop l’écraser par le poids de ses muscles sur elle. « Stoooop, on fait une trêve ok ? » propose-t-il alors que son rire se meurt quand Miles croise le regard d’Alicia, tous les deux essoufflés après la bataille qu’ils venaient de mener mais le sourire toujours aux lèvres. Tout devient soudainement calme et Milo redresse sa main vers la joue de la sorcière, venant récupérer une mèche qu’il fait glisser derrière son oreille avant de laisser ses doigts s’attarder sur sa peau. « J’ai pas oublié ce que t’es supposée avouer, tu sais. » Ses mots se font murmure alors que la tendresse qui étreint son cœur le prend par surprise. Ils ne font rien de particulier, pourtant, ne font que rire et se regarder et pourtant, ce moment d’une incroyable simplicité parvient à le combler d’une façon qu’il ne comprend pas. Doucement, il penche la tête vers Alicia, frôlant ses lèvres quelques instants avant d’enfin venir l’embrasser en faisant preuve de cette même tendresse qu’il éprouve alors et qui n’est qu’exacerbée par le baiser qu’ils partagent. Son pouce glisse le long de sa mâchoire tandis que le futur auror fait durer l’instant quelques secondes avant de quitter les lèvres de sa partenaire. « Allez... Je peux attendre longtemps comme ça, tu sais. » Miles relève le regard vers elle, croisant alors le sien sans pour autant enlever cette main posée sur sa joue. « Moi j’ai pas besoin d’un jeu idiot pour avouer que j’adore t’embrasser. » Aveu qu’il n’était pas obligé de faire mais pourquoi s’abstiendrait-il alors ? S’il n’était pas tout à fait certain de ce qu’il éprouvait quand leurs lèvres se rencontraient, il sait au moins qu’il n’a jamais autant aimé embrassé quelqu’un qu’elle.

« tu vas voir combien je serais adorable quand j'aurais mes couteaux. » elle grommelle la lionne aux fesses mouillées et au poignet douloureux, l'honneur un peu touché d'avoir perdu le jeu, puis son équilibre et d'être désormais obligée de dire l'impensable. Et si Alicia note l'attention de son collègue à propos de sa possible blessure, une part d'elle se convainc que ce n'est qu'apparences, que le soucis d'un partenaire pour l'autre et que cette sensation lui réchauffant le ventre n'avait absolument rien à voir avec cela.. peut-être avait-elle après tout juste faim. Alors elle le fait tomber parce que c'est l'une des meilleures diversions – et douce vengeance – qui lui vient aussitôt en tête mais elle n'avait pas prévu les conséquences de son impulsivité et bientôt, un serpent pesant trois tonnes repose sur elle. L'auror accuse le poids de Miles sur elle en soufflant et l'attaque aussitôt de neige en plein visage, éclats de rires innocents au moment de l'entendre s'indigner. « c'est uniquement par ta faute si je commence à faire ce genre de choses, tu me pervertis Miles. » ajoute t'elle d'un ton rempli d'assurance et de douce provocation, étalant la poudreuse sur le visage de ce serpent dont elle ne pensait pas un jour tant aimer le rire. Et si il l'écrase et qu'elle s'en plaint, il y a aussi son souffle chaud qui vient s'écraser dans son cou, son regard à l'étincelle amusée et bienveillante qui avait dernièrement le don de la faire fondre sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit. Trêve bien voulue mais qui se révèle finalement piège pour la sorcière qui voit soudainement son regard capturé par le sien, les doigts de son collègue venant faire glisser une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Et quelques instants, elle s'immobilise Alicia, son pouls bat plus vite, elle oublie la neige qui refroidit ses vêtements, elle oublie l'endroit public où ils se trouvent, les convenances, la raison. Elle ne pense qu'à lui et à tout ce qu'il réussissait avec insolence à faire éveiller en elle malgré tous ses efforts, à combien à cet instant, le tableau de Miles Bletchey la surplombant alors que le soleil déclinait et offrait au ciel ses plus belles couleurs, était une vision plus idyllique et passionnante que ça n'aurait dû l'être. Elle ne sourit pas mais une forme d'intensité se lit à son regard caramel, son cœur s'emballe et semble ne trouver de paix qu'à l'instant où ses lèvres frôlent doucement les siennes avant de se voir capturées, oubliant les mots sur lesquels elle était censée s'offusquer, glissant ses mains sur les bras musclés de Milo l'entourant, l'une d'elles glissant sous sa veste pour s'appuyer sur ses côtes et se raccrocher à son pull. Elle se laisse embrasser et l'embrasse en retour Alicia, affaiblie par la tendresse dont il faisait preuve, ce pouce qui glisse sur sa mâchoire. Lionne qui se perdait à nouveau aux lèvres de celui qui s'était fait ennemi, au serpent et son charme qui ne savait que trop bien l'utiliser sur elle. Elle en perd le souffle et sa vigilance Alicia, regard qui croise le sien quand ils se séparent. Fuck. Elle avait encore craqué. Et son aveu est sans doute ce qui la fait revenir pour de bon sur terre alors que ses yeux s'écarquillent un très bref instant en réalisant ce qu'ils sont en train de faire, dans ce lieu public vraiment non loin de l'endroit où pourraient passer des personnes qu'ils connaissaient. « Fuck. You did it again. » l'accusa t'elle soudainement en le repoussant de ses deux mains afin de se rasseoir et de s'en libérer. « You kissed me again ! » et elle ne devrait pas autant s'en offusquer alors qu'ils avaient fait bien plus il y a si peu de temps, mais la raison l'emportait grâce à la crainte d'aimer véritablement un peu trop cela, d'en vouloir plus, toujours. Un regard pour lui désormais à ses côtés et elle attrapa un peu de neige pour lui en balancer sur le torse. « You need to stop doing that. » si la sorcière tentait d'être convaincante, elle savait que rien n'était de son côté et qu'elle avait elle-même craqué, argument entièrement contre elle pour le coup. Mais il avait fait pire, non ? En avouant qu'il adorait l'embrasser, en initiant le baiser avec cette tendresse que jamais Alicia n'avait connu ailleurs. C'est pourquoi elle hésite un peu avant de se relever mais le fait tout de même, époussetant ses habits au passage. « C'était quoi ta phrase déjà ? » si elle tentait de prendre du recul et de feindre le mensonge, Alicia savait très bien que ses propos étaient sincères malgré tout. « je n'ai jamais connu meilleur baiser. » elle avait dit ça d'un ton distant, un peu robotique et entièrement neutre afin d'appuyer sur le fait qu'elle n'avait fait que perdre un gage, qu'elle ne disait surtout pas la vérité. « t'auras rien d'autre. » ses bras se croisent devant elle, il fallait qu'elle tienne pour eux deux, qu'elle ralentisse tout cela sinon bientôt, plus rien n'aurait de sens.

« Je ne fais que révéler ta vraie nature, tu devrais l’assumer maintenant.. » Sourire narquois aux lèvres, il aimait la voir se révéler à lui d’une certaine façon Milo, de voir qu’elle parvenait à abaisser ses barrières. Cela ne faisait que lui donner l’envie d’en apprendre plus, toujours plus, et découvrir ces facettes si différentes d’elle qu’il appréciait tout autant. Presque autant que l’embrasser, ce qu’il ne manque pas de faire d’ailleurs, lèvres contre lesquelles il se perd volontiers, plus encore quand il sent les mains de la lionne s’agripper à son pull. S’il la confession qui quitte ses lippes n’avait rien de programmée, il ne parvient pas à la regretter car c’était bel et bien ce qu’il ressentait, et de toute façon, n’était-ce pas là évident ? S’il n’aimait pas l’embrasser, pour quelle étrange raison reviendrait-il la chercher encore et encore ? Seulement les aveux n’avaient jamais eu de place dans leur relation, pas véritablement, alors que tous les deux s’efforçaient de ne pas mettre de nom sur ce qu’ils avaient et, surtout, qu’ils n’en parlaient pas. Il voit bien à la réaction d’Alicia qu’elle aurait sans doute préféré qu’il s’abstienne de cette remarque mais il était ainsi, Milo, souvent enclin à faiblir et à dévoiler ce qu’il pensait, même quand les circonstances imposaient une certaine retenue. Il rit pourtant quand elle le repousse, s’asseyant à quelques centimètres d’elle et souriant, satisfait, en voyant la brune s’offusquer. « You kissed me first. » rappelle-t-il sans hésiter alors que c’était elle qui avait posé ses lèvres sur les siennes en premier, elle qui avait utilisé le prétexte de la crise d’angoisse qu’il frôlait pour le distraire d’un baiser. Par Salazar, comment pouvait-elle prétendre qu’il n’y avait rien de particulier entre eux quand c’était cette idée qui l’avait heurtée pour tenter de le ramener près d’elle, quand un simple baiser de sa part suffisait à apaiser bien des tourments ? Il lui balance un peu de neige en réponse à son attaque, s’appuyant ensuite sur ses mains. « To stop doing what ? Being an awesome kisser ? Sorry I can’t. » Sourire en coin aux lèvres, il la cherche Miles, comme il sait si bien le faire, en usant de cette arrogance à laquelle elle était sans doute habituée. Il ne dit rien, regard suivant le corps de la lionne quand celle-ci se relève, finissant par en faire de même – même si, vraiment, il aurait préféré rester dans la neige à l’embrasser, qu’importe le froid, qu’importe les sorciers pouvant passer pour les apercevoir. Finalement, qu’importe le monde entier pourvu qu’elle était là, que ses lèvres échauffaient son âme de la plus tendre des façons. Arquant un sourcil face à son aveu au ton robotique, le serpent hausse les épaules. « Je suppose que ça ira… Pour l’instant. » Sous-entendu qu’elle ne manquera pas, celui d’obtenir un jour plus que cet aveu détourné. Il voit bien qu’elle tente de remettre des barrières entre eux à sa façon de se tenir face à lui, à son regard aussi et il sait, Milo, qu’il n’obtiendra plus rien alors. Si une part de lui estimait que c’était sans doute la meilleure chose à faire, une autre, plus petite, celle qui le poussait à renoncer à toute raison, voudrait plus encore, voudrait obtenir des instant supplémentaires à ses côtés. Soupir quittant ses lippes, il se débarrasse de la neige restée sur son manteau. « On ferait mieux de rentrer Spinnet, tu vas finir par tomber malade à force de manger de la neige comme ça... » Clin d’œil lancé alors qu’il se penche un peu vers elle. « Je voudrais pas que tu utilises cette excuse pour te justifier quand je t’aurai battu à l’entraînement, encore une fois.. » Il rit Milo avant de s’écarter, peut-être dans une volonté de lui faire oublier cet aveu qui l’avait incité à se refermer comme elle l’avait fait. Il fait quelques pas en arrière, récupère son écharpe tombée lors de leurs affrontements et la sèche grâce à sa baguette. Quand il se tourne à nouveau vers Alicia, il fronce les sourcils. « Hm, je voudrais pas t’inquiéter mais t’as quelque chose juste là... » Il avance vers elle à nouveau et, sans lui laisser le temps de réagir, il vient étaler le peu de neige qu’il avait caché au creux de sa main sur sa joue avant d’éclater de rire, amusé par sa réaction. « On est à combien là ? Au moins 2-0 je crois ? Tu te laisses aller Spinnet, j’espère que tu te ressaisiras lors de notre entraînement demain. » Taquineries lancées alors qu’il s’éloigne, sourire aux lèvres malgré lui – car comment pouvait-il en être autrement, quand il venait de passer d’énièmes moments auprès de celle qui parvenait si aisément à apaiser tous ses maux par ses sourires et ses baisers ?  

Elle ne comptait plus vraiment le nombre de fois où elle avait pu lever les yeux au ciel au cours de toute sa vie par la faute de Miles Bletchey. Aujourd'hui ne faisait pas exception, il l'agaçait au plus haut point - entre deux baisers. Lorsque Alicia réalise alors qu'ils vont trop loin, elle met tout en œuvre pour s'en séparer quitte à lui faire manger de la neige – comme il le mérite après tout. Et un soupir dépasse ses lèvres, car elle sait au fond qu'elle ne peut nier qu'il était a good kisser, de là à lui avouer, elle n'était pas idiote. Elle savait la lionne que si elle laissait tout juste un peu de sa faveur au sorcier que ce dernier en profiterait, pour continuer ses bêtises – c'est à dire l'embrasser comme jamais personne ne l'a fait – ou juste se vanter de son attention envers lui, se vanter d'être le meilleur baiser qu'elle n'ait jamais reçu et plus encore. Convaincue qu'il possédait des possibilités infinies dans sa créativité et sa volonté de l'ennuyer, elle se devait de veiller à ne pas lui donner de quoi pouvoir l'être. Pourtant là dans la neige, à apprécier ses baisers et la chaleur de son corps contre le sien, ses rires et les siens mélangés d'un sentiment si naturel et plaisant, n'avait-elle pas un peu trop vite oublié la réalité ? Le charme du serpent était sans conteste et elle se devait d'y faire attention pour ne pas craquer plus ou à nouveau, récitant sa phrase d'un air détaché et le plus robotique qui soit. « évidemment que ça suffira. » répète alors Alicia pour appuyer sur la réalité des choses et contrer ce qu'il semble vouloir à l'avenir. Jamais elle n'irait avouer ça de nouveau et surtout pas en pleine conscience de sa phrase. Alors qu'il se débarrasse de la neige sur son manteau, Alicia masse son poignet toujours douloureux tout en l'écoutant et cette fois, elle soupire bruyamment d'un « pfff » agacé mais aussi un peu moqueur. « t'es toujours celui qui a besoin d'une excuse, d'un coup c'est à cause de ma tenue, une autre fois c'est parce que t'as été déconcentré.. » elle lui rappelle délibérément cet aveu qu'il lui avait confié il y a quelques jours et ce, sans la moindre honte, un sourire sur les lèvres commentant sa malice et fierté de pouvoir le faire. Seulement il la prend par surprise en lui étalant de la neige sur le visage, souffle qui rejette la poudreuse étalée sur ses lèvres tandis qu'elle se penche déjà pour en attraper elle aussi dans ses mains avant de sauter sur son dos alors qu'il partait en direction de la sortie. Sa main appliquant de la neige pour la dernière fois sur le visage de l'auror, un rire lui échappe et. « je crois bien qu'on est à égalité car tu viens carrément d'en avaler Bletchey. » lui glisse t'elle à son oreille avant de descendre de son corps. Elle lui sourit d'un air de défi, comme si la partie n'était pas tout à fait terminée et le laisse avancer vers elle alors que de la neige est en boule entre ses mains. A un mètre seulement de lui, Alicia lui offre un clin d’œil avant de transplanner. « Bye mister snowman. » les joues rougies par le froid, le sourire plaqué à ses lèvres, Alicia rentre chez elle en se remémorant des meilleurs moments de son après-midi. Malgré elle, c'est le sourire de Bletchey qui remporte la palme de tous. Et elle s'efforce d'ignorer les questions et regards appuyés de ses meilleures amies à cause de la bonne humeur appuyée qu'elle garde pour elle pour le reste de la journée, convaincue qu'elles ne pourraient pas comprendre ce qu'elle-même n'arrivait pas à expliquer.