Un mug de chocolat chaud dans sa main droite, Ethel sort de la petite confiserie Islandaises avec la main gauche accaparée par un sac dans lequel se trouvent ses achats de la matinée et une quantité beaucoup trop impressionnante pour elle seule de confiseries en tout genre. Chocolats, sucettes, bonbons et spécialités islandaises sont soigneusement rangés dans un petit sac magique qui l’empêche de sentir le poids de ses nombreux achats. Alors qu’elle glisse entre ses lèvres un chocolat surprise en forme de renne, elle retrouve avec plaisir le goût frais de la menthe qu’elle aime tant. Elle pousse un soupir d’aise, se promet de venir en racheter et continue son chemin entre les diverses boutiques toutes plus intéressantes les unes que les autres. Si elle s’écoutait, l’aiglonne achèterait tout tant elle apprécie les beautés que propose le village de Skogar et à dire vrai, elle ne s’est pas beaucoup restreinte jusqu’à présent. Dans son sac se trouvent des cadeaux pour son frère et sa sœur, un autre pour Warren, trouvé quelques minutes auparavant et qu’elle appréciait particulièrement – tout en espérant que son petit-ami l’aimerait également – mais aussi d’autres présents divers pour ses amis ; Caleb, Mia, mais aussi Bea, Willow et Jax entre-autre. Si elle avait craqué pour des achats pour elle-même – notamment un superbe carnet à dessin et un nouveau set de crayons de couleurs – elle avait aussi acheté quelques petites babioles coup de cœur sans trop savoir encore ce qu’elle en ferait ou à qui elle les offrirait. Loin d’être chargée grâce à la magie de son sac, c’est le cœur léger, un sourire flottant sur les lèvres et le nez rougit qu’Ethel s’arrête devant le petit bar pour faire remplir son mug d’une nouvelle tournée de chocolat chaud, le meilleur des remèdes pour braver le froid de décembre et lui donner du courage après tous ces achats. Maintenant qu’elle n’a plus aucun objectif particulier, l’aiglonne se contente de flâner au bord du village, à rêver du reste de son voyage et de l’après, songe à sa hâte de gâter ses proches de tous les présents qu’elle a pensé pour eux et à son désir de découvrir encore plus des secrets de l’Islande avant de devoir repartir. Un soupir de bien-être au bord des lèvres, Ethel se décide à rentrer au manoir pour déposer ses affaires et partir en quête de ses amis quand elle voit une silhouette pressée passer près à quelques mètres d’elle. Si celle-ci attire son attention, c’est parce que la jeune artiste croit reconnaître la jeune fille et malgré la distance entre elles deux qui l’empêchent de pouvoir affirmer avec certitude sa position, elle pense apercevoir une mine perturbée sur le visage de sa camarade. Ni une ni deux, l’aiglonne ne réfléchit pas et part à la poursuite de la jeune fille qu’elle retrouve, essoufflée, à l’entrée du village. « Alex – » sa voix n’est qu’un murmure et elle doit prendre le temps de prendre une grande bouffée d’air frais avant de réitérer son appel : « Alexandra ! » la concernée s’arrête et c’est une Ethel aux joues rougies et aux doigts glacés qui rejoint la quatrième année. « Pardon, je ne voulais pas te déranger » elle replace son bonnet en place, resserrer son écharpe autour de son et adresse un faible sourire à sa camarade. « Tu avais l’air contrariée de loin, je voulais juste m’assurer que ça allait » son regard océan scrute le visage de la plus jeune à la recherche d’un indice sur son état et pour connaître un peu Alexandra, elle croit deviner qu’elle n’est pas au mieux de sa forme. « Tu vas bien ? » demande-t-elle doucement, avant de regarder le chemin autour d’elle, et les paysages à perte de vue. « Est-ce que tu rejoignais quelqu’un ou je peux me joindre à toi ? » elle marque une courte pause pour caresser le visage de la jeune fille d’un nouveau regard, cette fois plus inquiet. « A moins que tu veuilles être seule » si elle ne pose pas vraiment la question, celle-ci est implicite mais Ethel espère qu’elle ne choisira pas cette option, l’étrange impression naissante qu’Alexandra a besoin de quelque chose, ou peut-être de quelqu’un.

Sans trop savoir comment ou quand c’est arrivé, Ethel s’est liée à alexandra et a appris à l’apprécier, à voir en elle une camarade, une petite sœur de cœur qu’elle ne peut pas s’empêcher de veiller de loin. Peut-être que c’est parce qu’elle se reconnaît en elle, peut-être aussi qu’elle est simplement portée vers les autres, mais toujours est-il qu’elle s’est toujours montrée présente sans rien attendre en retour. Alors quand elle la reconnaît au loin, bien sûr, elle ne peut que lui courir après et la héler pour s’assurer qu’elle va bien. Elle le regrette mais elle n’a pas eu le temps de trop s’intéresser à sa cadette depuis la rentrée, délaissant malgré elle quelques amis ou connaissance et c’est aussi pour cette raison qu’elle la rejoint avec cette idée de prendre des nouvelles qui se renforce quand elle voit le pli soucieux formé entre ses sourcils. Si elle lui assure que tout va bien, Ethel n’est pas dupe et certainement pas convaincue par la jeune fille et ne tarde pas à enchaîner en lui proposant de se joindre à elle. Si la quatrième n’avait aucun objectif particulier, Ethel efface ses doutes d’un geste de la main, l’air de dire que ce n’est pas grave. « Les meilleurs promenades sont celles non planifiées » confie-t-elle à la jeune aiglonne d’un ton complice en esquissant un léger sourire devant l’accord de celle-ci à la rejoindre.

« Ça me ferait plaisir, à condition que je ne dérange pas tes envies. » Ethel sait combien le besoin de solitude peut parfois peser sur le cœur et elle ne voudrait pas enlever ça à sa cadette et l’empêcher de souffler hors du manoir et de la pression de ses camarades « Tu sais, je comprendrais que tu aies besoin de solitude. Je ne le prendrais pas mal que tu me dises de m’en aller » tient-elle à préciser afin de s’assurer que sa présence était bien désirée et acceptée et qu’alexandra ne forçait pas les choses pour lui faire plaisir ou par peur de la vexer alors qu’elle voudrait profiter d’un moment avec elle-même. A la réflexion de la plus jeune, cependant, Ethel lève sa main devant elles comme pour dire “stop” et éteindre ses angoisses. « Ça tombe bien je n’avais rien de prévu cette après-midi. J’ai fait un peu de shopping tout à l’heure et si tu veux tout savoir, je comptais passer le reste de ma journée à lire au coin du feu. Je préfère me promener avec toi. » Elle lui offre un clin d’œil et un sourire avant de prendre la marche, droit devant elle vers l’inconnu, sans objectif précis. « Je peux te poser une question ? » Elle se tourne à demi vers elle pour attendre une approbation et celle-ci reçue, elle enchaîne « Pourquoi est-ce que tu tenais tant à te balader aussi loin du manoir ? » C’est une porte ouverte à des confessions, comme ça a toujours été le cas entre elles. Si Ethel peut alléger un peu ses angoisses et ses contrariétés, alors elle le fait volontiers, sans rien attendre en retour. Si elles se retrouvent le plus souvent pour parler d’Alexandra et de ses soucis, ça ne dérange pas l’écossaise qui se fait un plaisir de lui apporter douceur et apaisement dans le chaos. Parce qu’elle l’a connu, parce qu’elle sait ce que ça fait que d’avoir un poids sur le cœur, et parce qu’elle veut à tout prix l’éviter à alexandra. « Est-ce que tu veux faire quelque chose en particulier ? Je crois qu’ils proposent des balades en chien de traîneaux pas loin ou qu’on peut marcher les plages de sable noir… » elle pense à voix haute, cherchant de quoi distraire la plus jeune avant de secouer la tête et de poursuivre : « Enfin, on peut juste aussi se balader sans but, ça me va totalement » et à son tour, elle lui offre un regard empreint de sincérité, l’air de dire que quoi qu’il arrive, elle est contente d’être là avec elle.

Si Alexandra ignore sa première question, Ethel ne s’en formalise pas plus que ça, habituée à l’attitude réservée de la jeune fille et à son manque de confiance en elle. Elle sait qu’inévitablement, elle finira par s’ouvrir un peu à elle et qu’elle n’a besoin qu’un peu de temps pour être suffisamment en confiance pour se livrer. Alors, l’aiglonne n’insiste pas et continue d’alimenter la discussion à coup de propositions et de mots réconfortants pour la rassurer quant à sa présence à ses côtés. Son initiative semble déjà apaiser sa cadette puisqu’elle affirme vouloir essayer une balade en chien de traîneaux, ce à quoi Ethel répond par un large sourire « Va pour une balade en chiens de traîneaux ! Je crois qu’il y a un stand pour ça là-bas » lâche-t-elle en pointant du doigt un homme au loin. « On a qu’à dire que je t’invite, ce sera mon cadeau de noël ? » Elle ne lui laisse pas le temps de protester qu’elle poursuit sa marche jusqu’à l’homme et ses chiens, déterminée à offrir ce moment à Alexandra qui - elle l’espérait - pourrait lui apporter la douceur et le réconfort nécessaire. Cette idée ancrée dans son esprit, elle manque de rater l’aveu d’Alexandra, prononcé d’une voix si basse qu’elle crut pendant un instant l’avoir imaginé avant qu’elle ne rajoute quelques mots supplémentaires. Là, Ethel soupire et ralentit le pas pour adopter une allure plus lente, plus propice à leur échange. « Je vois » souffle-t-elle en réfléchissant pour trouver les mots justes pour ne pas brusquer la petite aiglonne ni la faire culpabiliser. Finalement, elle opte pour une première question : « Pourquoi est-ce que tu t’es disputée avec eux ? » Véritablement curieuse et concernée par le sujet et par l’idée de pouvoir apporter son aide à Alexandra, elle fronce les sourcils et continue de chercher les mots justes. « Je sais que parfois tu ne te sens pas à ta place avec eux, mais ça ne durera pas éternellement, ça ira mieux. » Aussi similaires que différentes, Ethel comprend, quelque part, ce que ressent sa jeune protégée. « Peut-être pas à Poudlard, admet-elle pourtant en tournant son regard océan vers alexandra, mais un jour, tu finiras par ne plus te sentir de trop ou dévorée par l’anxiété en compagnie des autres » assure-t-elle d’une voix plus douce en s’arrêtant soudainement. « Je ne suis pas dans ta tête Alex, mais je te promets que tout ça est éphémère. » Pour l’aider davantage et viser les mots justes, il faudrait que l’écossaise en sache plus sur la situation, mais elle ne veut pas non plus forcer Alexandra à parler et c’est pourquoi elle reprend sa marche vers le stand qui les intéresses. Arrivée à hauteur du propriétaire des chiens, Ethel paye leur course et avant de monter dans le traîneau, demande l’autorisation de s’approcher des chiens. « Viens, approche » lâche-t-elle en se tournant vers sa jeune protégée pour lui faire un petit signe de la main pour l’inciter à la rejoindre. L’artiste, elle, ne perd pas de temps pour glisser sa main dans la fourrure du premier husky à sa droite « Rien de mieux que caresser un chien pour retrouver le sourire si tu veux mon avis » ajoute-t-elle dans un sourire pour appuyer sa réflexion alors qu’elle vient s’accroupir pour enfouir son nez dans le cou de l’animal alors qu’un deuxième vient lui lécher la joue, la poussant à éclater de rire sous la spontanéité du geste. Quelques instants s’écoulent encore avant qu’Ethel ne se relève et se place dans le traîneau, un plaid chauffant posé sur ses genoux pour la protéger de la morsure du froid. « Prête ? » Elle tend sa main à une Alexandra encore dans la neige, une façon implicite de lui demander de lui faire confiance et de croire en elle, de se relâcher et de profiter de l’instant présent.

Les mains enfoncées dans le pelage des husky, Ethel doit admettre qu’il est particulièrement agréable et réconfortant d’être là. Au fond, elle l’a toujours su, que les animaux ont le don d’apaiser toutes les blessures. Elle le vit au quotidien avec Snow, chaton errant d’un an trouvé l’année dernière et qui ne la quitte plus, l’accompagne chaque fois qu’elle en a besoin et sans qui elle ne se verrait plus vivre. Elle ne pourrait pas vivre dans un monde sans animaux, Ethel, elle serait bien trop malheureuse et il lui arrive encore d’être surprise de voir que tout le monde n’est pas aussi passionné par eux qu’elle l’est. Plongée dans ses réflexions et son amour pour les bêtes, elle manque de rater les aveux d’Alexandra sur lesquels elle se concentre, sourcils froncés, sans toutefois répondre quoi que ce soit d’autre pour l’instant qu’un simple hochement de tête pour lui faire comprendre qu’elle avait bien entendu ses aveux. Le fait est qu’Ethel ne sait pas vraiment quoi répondre à tout ça. Si elle est dotée de magie, elle n’est pas en mesure de régler ça d’un coup de baguette, quand bien même le souhaite-t-elle de tout son cœur. Si elle ne peut pas prétendre comprendre complètement Alexandra, elle sait pourtant ce que ça fait de se sentir à part, de vouloir à la fois être proche et loin des autres élèves tout en ne se sentant à l’aise ni avec l’un, ni avec l’autre. Elle comprend sa détresse et aimerait l’en débarrasser pour être à la hauteur de ses espérances et du modèle qu’elle est censée représenter pour elle, mais Ethel n’a aucune autre réponse que laisser faire le temps, et elle le regrette amèrement. Le temps de trouver les mots justes, elle invite sa cadette à la rejoindre sur le traîneau. Emmitouflée sous un plaid magiquement chauffé, une flamme contenue dans un bocal posée à leurs pieds pour les garder au chaud, Ethel rajuste son bonnet pour être sûre qu’il couvre ses oreilles, resserre son écharpe autour de son cou et enfile ses gants alors que les chiens prennent en vitesse et que les paysages commencent à défiler. Un bref instant, Ethel ferme les yeux pour profiter de cette sensation de liberté et de l’impression que rien ni personne ne peut l’atteindre ici. Elle se sent bien, légère, loin de toute contrariété. Lorsqu’elle finit par rouvrir les yeux, le vent vient lui fouetter le visage et lui arracher une larme, et elle y voit l’occasion de se tourner vers Alexandra pour ne plus avoir à l’affronter. Après une courte hésitation, elle tend la main vers elle pour l’inviter à la prendre et la serrer puis pose sa tête contre la sienne en regardant les paysages défiler. Les montagnes enneigées, les glaciers haut de plusieurs mètres, les plages de sables noirs, elle apprécie chaque détail qui défile, s’imprègne de chaque senteur, mémorise chaque couleur et chaque détail pour pouvoir les coucher sur ses toiles plus tard. Elle profite de tout ça dans un silence apaisant, le temps pour elles deux de mettre de l’ordre dans leurs pensées. « Ça fait du bien non ? » lâche-t-elle finalement pour briser le silence en élevant un peu la voix pour se faire entendre en dépit du vent et des bruits sauvages. « Il faut que tu sois indulgente avec toi-même » elle lui offre un léger sourire réconfortant avant d’ajouter : « Les disputes, tout ça, ce n’est pas le plus important. » elle fait un geste de la main comme pour balayer ses propos. « Ça ne durera pas tout ça » elle prend un ton confiant et offre une petite pression à sa main. « Il faut juste tenir encore un peu, t’accrocher aux gens et aux choses que tu apprécies. » elle sait combien il est plus facile à dire qu’à faire, mais c’est la dure réalité. « Regarde autour de toi. » elle l’encourage d’un signe de la tête à le faire, et poursuit : « Tu as vu comme le monde est incroyable et grand ? Tu peux en faire ce que tu veux, ta place est là quelque part, et même si tu as l’impression qu’elle n’est pas à Poudlard, ça ne veut pas dire que tu ne la trouveras pas. » elle hausse les épaules et porte à son tour son regard sur les chaînes de montagnes enneigées qu’elle rêve soudainement de gravir, et pense ensuite à toutes les autres choses qu’elle rêve d’accomplir. « Peut-être qu’on a un peu plus qu’une seule place dans le monde, après tout. » lâche-t-elle d’une voix plus posée avant de reprendre et d’achever son discours. « Laisse-toi juste du temps d’accord ? Ça ira. Puis… tu n’es pas seule. » un petit coup d’épaule l’air de dire qu’elle est là, elle, et pour encore une longue année. Et qui sait ce qu’il peut se passer en un an ?