Avec une écharpe soigneusement nouée autour de son cou, des mains gantées et un manteau épais, Caleb arpente le chemin descendant la petite colline en direction du village. Arrivé en Islande depuis quelques jours déjà, il ne se lasse pas de la vue sur Skógar en sortant du superbe manoir. C’est magnifique, avec les petits chalets de bois en cercles, recouverts d’une couche de neige. À cette heure-ci, le sentier comme le village sont animés, beaucoup de personnes en parcourant les dédales où se mêlent les conversations et les rires des élèves comme des habitants. En dépit du fait qu’il parcourt seul le chemin menant du manoir au village, le gallois aurait presque l’impression d’être accompagné. Mais de toute façon, il a prévu de retrouver son frère pour partager un moment privilégié en terre étrangère. Des petits commerces entourent la place principale et un petit ruisseau passe dans le village. Caleb traverse le petit pont qui l’enjambe, avant de se diriger vers le lieu où les deux Rowle se sont donné rendez-vous. Il s’agit d’un café ouvrant tôt le matin, mais modifiant sa carte à l’approche de la soirée pour devenir un bar. Recommandé par plusieurs autres étudiants, le sang-pur s’y est rendu pour boire un café, mais n’a pas encore découvert la carte du soir. Ce sera l’occasion et, en aussi bonne compagnie, Caleb sait déjà qu’il passera un moment agréable. Franchissant finalement la porte d’entrée, il pousse un soupir de soulagement car les températures se réchauffent nettement à l’intérieur. Parcourant les environs du regard, il repère presque immédiatement la tête de son aîné et s’approche avec un sourire. « Salut ! » Il s’assoit en face de lui. Durant ce voyage en Islande, c’est aussi l’occasion pour eux de passer un peu plus de temps ensemble. Le fait de partager un unique living-room aide dans ce sens, permettant d’échanger plus facilement. Et évidemment, la foule de possibilités offertes donne de multiples occasions, avec diverses activités pour convenir à tout le monde. Mais l’envie de tout explorer et d’en voir le plus possible semble générale, ce qui est tout à fait compréhensible. « Ta journée s’est bien passée ? » Comme souvent, ils ne l’ont pas passée ensemble. C’est entre autres pour cette raison que ce rendez-vous est une bonne idée. « Tu prends quoi ? » Le préfet-en-chef s’intéresse déjà aux boissons. Est-il courant de consommer de la bièraubeurre ici aussi ? Comme à chaque fois qu’il se déplace, Caleb s’intéresse aux différentes coutumes et habitudes qui ne peuvent qu’enrichir les visiteurs. Finalement, il décide de demander des recommandations à la serveuse, avant de faire son choix en fonction de ses propositions. Puis il se tourne à nouveau vers Thomas, le sourire aux lèvres. « Alors, qu’est-ce que tu me racontes de beau ? » Ils ont peut-être l’occasion de se voir tous les jours au moment des repas et le soir, mais l’aiglon est persuadé que le serpent a forcément beaucoup de choses à lui raconter. Au vu du lieu où ils se trouvent et du fait que leur existence soit loin d’être un long fleuve tranquille, ils ont presque toujours des nouvelles à s’échanger. « Hestia va bien ? » Évidemment, Caleb ne peut pas ne pas parler d’elle. En-dehors du fait qu’il l’apprécie depuis l’enfance, il s’intéresse forcément à l’évolution de leur relation. Mais d’un autre côté, il espère presque que Thomas ne lui posera pas de questions à lui, car c’est un peu délicat et il ne sait pas encore très bien comment se confier à ce sujet. N’est-ce pas censé rester un secret ? Pourtant, le brun sait que ça lui ferait du bien d’en parler, peut-être plus tard dans la conversation.
Thomas Rowle
veritaserum
parchemins : 223
sablier : 2
- convictions : Pure bloods are falling but I won't.
- clubs et assos : A.H.M.A, Lecture, Duel
- (options) ou (cursus) choisis : Magie du Monde, Recherches Magiques, Politique, Russe
Brothers Don't Let Each Other Wander In The Dark Alone
Thomas & Caleb
Un sourcil relevé, Thomas examinait le parchemin exposant la carte du restaurant, n'arrivant pas à se décider parmi les mets et breuvages locaux. Il aurait été dommage de se contenter d'une Bièraubeurre sans essayer quelque chose de nouveau, même s'il était loin d'être la personne la plus friande de changements en règle générale. Changements qui n'avaient de cesse de le tourmenter depuis l'été dernier et qui le poursuivaient jusqu'aux confins de la Terre, ici sous le ciel sombre et mystérieux de l'Islande ayant revêtu son manteau d'hiver. Lorsqu'il voyait la silhouette d'Hestia de loin et qu'il faisait mine de ne pas l'avoir remarquée, pour son bien, peu importe à quel point il en souffrait. Mais ce soir, dans la salle pittoresque à la lueur de dizaines de bougies où régnait un joyeux brouhaha, pas de jumelles Carrow à l'horizon et pour la énième fois, Thomas s'était concocté un programme pour ne pas penser à sa situation. Assis sur une banquette moelleuse à une table légèrement en retrait de la petite foule d'élèves agglutinés vers le comptoir, son manteau et ses gants de cuir noir soigneusement posés à côté de lui, voilà quelques instants que le vert et argent attendait son frère. L'aîné des Rowle ne voulait pas être un poids dans la vie de Caleb suite à leur fragile reconnexion, et plomber l'ambiance dans ses fréquentations qu'il jugeait parfois douteuses. Alors, se connaissant, il jugeait bon de le laisser tranquille. Non sans regretter de ne pas passer assez de temps avec, d'autant plus que l'aiglon était présentement la seule personne à qui Thomas faisait confiance et avait envie de parler, ce qui tombait bien, étant donné que ne se voyant pas souvent, ils avaient toujours des choses à se dire. Aussi le visage du vert et argent s'éclaira lorsqu'il vit son frère rentrer dans la salle et s'avancer directement vers lui ; l'espace d'un instant, il ne put s'empêcher de remarquer que Caleb avait grandi et qu'une certaine classe se dégageait de lui, tout solennel qu'il était avec son port altier et son apparence impeccable - presque légèrement guindée, ce qui était un compliment pour Thomas - dans son manteau sombre et ses gants. Il suffisait de les regarder pour se demander si ils étaient bien faits du même sang, Thomas avec son air grave et ses prunelles d'un bleu froid, Caleb avec son regard noisette et son visage chaleureux. Pourtant, le cœur du frère aîné se réchauffait lorsqu'il observait chez son benjamin des airs et mimiques similaires aux siens. "Salut!" répondit-il alors que ce dernier prenait place en face de lui. "C'est que tu es classe, avec ta panoplie hivernale ! Pas autant que moi bien sûr mais tu me dépasseras bientôt..." poursuivit-il d'un air taquin avant de répondre à la question de Caleb. "Oui, toutes les journées ici sont plutôt pas mal ! L'historien en moi est comblé, il y a toujours plus à apprendre et de quoi s'occuper l'esprit. Puis les paysages... Tu vois les mêmes que moi, inutile de te faire un dessin je pense.". Une fois son frère installé, Thomas reprit la carte devant ses yeux, faisant part de son dilemme : "Je pense qu'ils servent de la Bièraubeurre mais je me disais qu'on devrait profiter d'être en voyage pour changer un peu... Je pense que je vais opter pour le Jólabland, apparemment c'est une spécialité islandaise de Noël !" se décida t-il pendant que Caleb préférait suivre les recommandations de la serveuse. En attendant que celle-ci revienne avec leurs boissons, le vert et argent s'adossa à la banquette en croisant les bras, sous les interrogations de son frère. "Il n'y pas grand chose de nouveau tu sais, les cours se passent bien et tu connais le reste.". La serveuse revint avec leur commande et distribua leurs deux verres respectifs sous les remerciements maladroits de Thomas. "C'est comment déjà pour dire merci... Takk... ? Kærar þakkir ? ?" marmonna t-il approximativement en direction de la serveuse amusée, en s'emparant de son verre. "Voilà qui devrait nous ragaillardir... Ah, j'ai un peu discuté avec Keira avant le voyage, on s'est croisés sur le pont, c'était inattendu mais ça m'a fait du bien de parler à quelqu'un d'extérieur de tout ça. C'est bon de se rappeler qu'on a des amis, surtout pour une vieille âme comme moi qui a facilement tendance à la solitude..." dit-il sur le ton de la moquerie avant de baisser légèrement sa voix, sa mine qui redevint un peu plus austère et ses yeux qui se voilèrent lorsque Caleb mentionna Hestia. "Pour ce qui est d'Hestia, tout le monde est au courant maintenant de toute façon. Je pense qu'elle va plutôt mal, qui ne le serait pas ? Mais elle a l'air de donner le change aussi bien que moi. J'essaie de faire en sorte de la croiser le moins possible, je ne veux pas qu'elle se sente oppressée. Les gens qui se sentent piégés prennent rarement de bonnes décisions, tu le sais plus que n'importe qui." finit-il par dire en regardant le fond cuivré de sa pinte avant de la soulever pour en boire une gorgée. Comme anesthésié, il s'était habitué au doute et à la détresse qui venaient assombrir ses sentiments pour la douce Hestia. Ce n'était qu'une couche de plus sous le vernis d'assurance et de bienséance que Thomas se donnait. Il releva la tête vers Caleb et sourit malgré tout, refusant encore et toujours de passer pour une pauvre chose. "Et toi, alors tu as fais quoi de ces premiers jours à Skógar ? Et... Rien de neuf depuis Goldstein, toujours dans l'optique de rester un peu seul ?"
Comme pour répondre au compliment de Thomas, Caleb effectue une petite salutation guindée avant de s’asseoir. « Tu veux qu’on fasse un concours, c’est ça ? » Bien sûr, il plaisante. Les différends - et les différences - entre les frères Rowle ont toujours plus ou moins existé, mais ils ne se sont jamais comparés les uns aux autres à propos de domaines aussi futiles. Et il y a aussi beaucoup de sujets sur lesquels ils sont similaires, comme leur soif d’apprendre qui est évoquée ici. « Tu m’étonnes ! Les cours sont passionnants, sans compter les ateliers avec les locaux. Les sorciers islandais ont vraiment un tas de choses à nous enseigner. » Et Caleb ne s’en lasse jamais, digne représentant de la maison Serdaigle. « Quant aux paysages, il faut en profiter le plus possible. » C’est l’évidence même, de tirer parti de cette chance qui leur est offerte. Le Serpentard va dans ce sens en s’essayant à une spécialité islandaise, une boisson dont le benjamin ne tente même pas de prononcer le nom. Il émet même un rire léger, sous cape, au moment où son frère remercie la serveuse dans la langue locale. Mais il reconnaît son mérite. « C’est bien, au moins tu essayes ! » Et maintenant, c’est le moment de goûter à leurs verres, Caleb restant prudent au début. Mais il comprend pourquoi c’est la boisson qui lui a été recommandée, et espère que Thomas apprécie aussi la sienne. Ils n’en sont néanmoins pas à discuter de ça, échangeant plutôt des nouvelles. L’aîné raconte qu’il a eu avant le voyage une conversation des plus agréables avec Keira. Le visage du bleu et bronze s’orne aussitôt d’un sourire à l’évocation de la jeune femme. Il n’en est pas à rougir car le fait de rester impassible a été cultivé pendant trop d’années chez lui, mais c’est déjà quelque chose chez lui. « Je comprends ce que tu veux dire, elle est toujours de bonne compagnie. » Ses pensées menacent déjà de diverger, vers un souvenir récent, un échange dans les sources chaudes. Mais il se force à rester concentré sur la conversation, car il veut avoir des nouvelles d’Hestia. Elles ne sont pas très bonnes. « Comme tu dis, qui ne serait pas mal ? Je pense que tu as raison de lui laisser du temps et de l’espace. Elle a peut-être encore besoin de digérer tout ça, et elle saura très bien où te trouver au moment où elle sera prête. » La situation est compliquée à gérer, mais au fond Caleb a confiance en son frère. Il lui fait confiance en tous points, même si leurs parents les ont toujours trouvés fondamentalement différents. Il lui fait suffisamment confiance pour s’ouvrir à lui, alors même qu’il n’est pas encore certain de ce qui peut bien se passer, alors même que les élans de son coeur le déboussolent profondément, alors même qu’il a du mal à mettre des mots là-dessus. Mais égal à lui-même, Caleb ne se lance jamais directement. « Comme toi, je découvre un tas de choses tous les jours ! Je me suis fait toute une liste et j’en ai déjà coché une bonne partie. » Faisant tournoyer son verre entre ses mains, l’aiglon réfléchit dorénavant à ses prochaines paroles. Il a toujours été ainsi, posé, pesant généralement ses mots. « Ma rupture est encore récente. La solitude pendant six semaines, ce n’est pas très long. » Et pourtant, il en a traversé des moments difficiles, des moments de doutes, des moments de solitude, des moments de larmes… Caleb ne compte pas parler de ça, mais il ne sait pas non plus très bien comment dire qu’il y a désormais autre chose. C’est tôt, il s’en rend bien compte, alors il n’est pas totalement à l’aise. Et pourtant, il semble bien que ces choses-là ne se commandent pas… « Et si je te disais qu’il y avait bel et bien quelque chose de neuf, tu me répondrais quoi ? »
Thomas Rowle
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Thomas & Caleb
S'il avait bien conscience de la magnificence qui l'entourait au quotidien depuis le début du séjour, Thomas s'avouait avec honte qu'il n'avait pas pleinement profité de ce que l'Islande avait à offrir. Caleb menait sa vie et c'était très bien ainsi, et la seule autre personne avec qui il avait envie de partager la visite d'une source d'eau chaude ou la danse surréelle d'une aurore boréale n'avait probablement pas les mêmes envies à son égard. Il y avait bien eu une journée où il avait visité les alentours, en admiration devant la cascade de Skogar ou assis dans la petite église désertée par ses semblables. Il pouvait fermer les yeux à loisir, puiser dans la magie des lieux, lui qui avait comprit au fil des années que c'était la force et la beauté de l'univers qu'on appelait "Dieu" et qui trouvait la paix en Sa présence, fusse t-il incarné par une boule de lumière ou un vieil homme millénaire. Le vert et argent n'avait donc pas vraiment d'anecdotes à raconter sur ses sorties mis à part ses quelques explorations historiques qui vinrent faire suite aux commentaires de Caleb qui était plus Serdaigle que jamais. "Je n'ai jamais fais que survoler le sujet de la Scandinavie et des sorciers locaux, mais je pense que je continuerai d'en apprendre plus une fois rentré, surtout niveau histoire. D'ailleurs, tu as eu vent de cette affaire de trésor ?", interrogea-il sans attendre de réponse avant de continuer : "J'ai forcément été regarder la porte de l'église, et il est vrai qu'elle est ornée d'un gros anneau plutôt bizarre, qui pourrait provenir d'un vieux coffre... J'ai d'ailleurs eu une sensation étrange en le touchant. Je ne sais pas quel sorcier - car c'est évident que ça en est un - est à l'origine de cette histoire mais il a fait assez de bruit pour que même les moldus croient en toutes sortes d'anecdotes sur son trésor. Et je me demande bien si il y a seulement de l'argent à l'intérieur... Ça fait rêver tout ça non ?" affirma Thomas en s'appuyant sur la banquette. Les Rowle avaient leur part de mythes locaux et superstitions dans leur Pays de Galles natal, mais ici tout prenait une dimension plus mystérieuse, jusqu'à la langue qu'il avait tenté de prononcer sous le rire à moitié dissimulé de Caleb. "Moque toi !" s'écria t-il d'un air faussement indigné. "On m'a toujours dis qu'essayer de se fondre parmi les locaux était grandement apprécié, mais je ne suis pas sûr qu'il m'aiment bien si je fais saigner leurs oreilles... Au moins j'ai essayé oui !" continua l'aîné dans un léger rire en haussant les épaules. Puis il vit son frère lui sourire sincèrement lorsque sa discussion sous le pont avec Keira fut mentionnée ; Thomas savait que ces deux-là s'entendaient très bien depuis l'enfance, et Caleb devait être soulagé que son aîné puisse se confier à quelqu'un d'autre que lui. Pourquoi mère ne l'a pas fiancé à une sang pur qu'il aime bien au lieu de Millicent, se demanda Thomas, et encore que ça aurait probablement tout aussi mal tourné. "Oui c'est vrai, Keira a toujours été quelqu'un de bien et d'équilibré dans sa façon de penser et ses réactions, elle ne juge personne et c'est... Rafraîchissant dans notre milieu." reconnu t-il en continuant de siroter son verre. L'échange entre les frères suivait son cours et Thomas leva un oeil mi interrogateur mi désespéré vers Caleb en réponse à ses paroles qui se voulaient réconfortantes à propos d'Hestia. "Tu penses ? C'est justement ça qui me travaille, je ne sais pas si elle viendra ou si c'est moi qui devrait aller lui parler, je ne sais pas si elle vivrait mal le fait que je fasse un pas, et en même temps si je ne fais rien elle va finir par penser que tout ça m'indiffère tant que le mariage à lieu... Je suis un sorcier brillant mais un ignare en matière de femmes, encore plus lorsqu'il y a des... Sentiments..." répondit-il amèrement. L'aîné des Rowle releva la tête et parcouru la salle du regard, son estomac titillé par les fumets qui venaient soudainement de la cuisine. Il s'empara de la carte pour la relire en écoutant Caleb. Il leva les yeux du parchemin qu'il tenait en répondant : "Evidemment, six semaines c'est très court mais un flirt n'a jamais tué personne, tu en as le droit..." avant de ramener ses prunelles vers le menu, puis de les arrondir de surprise en posant cette fois la carte sur la table. Son frère venait-il de mentionner qu'il avait possiblement quelqu'un en vue ? Ça ne pouvait être que ça, sinon il n'aurait pas prononcé ces mots maintenant et de cette façon, il connaissait cette expression gênée presque imperceptible qui serait peut-être passée à la trappe pour les autres mais pas pour un Rowle. Réellement porté par le suspense et par son verre qui devait être plus fort que ce qu'il n'y paraissait, Thomas s'empressa de lui répondre : "Quelque chose de neuf ? Crache le morceau ! Quelle sang-me... Fille a retenu ton attention sans crier gare ?" s'empressa t-il d'interroger son frère en se retenant de pouffer suite à la remarque à l'ironie un peu trop sombre qui avait failli sortir de sa bouche. Il savait, il espérait que Caleb ne lui porterait pas préjudice pour ça même si il lèverait sûrement les yeux au ciel - les deux frères, avec leurs problèmes respectifs avaient passé le stade de se chamailler sur leurs convictions, et c'était plaisant en un sens. Thomas était trop heureux d'avoir retrouvé un lien avec lui pour juger, peu importe le nom que son frère allait choisir ou non de dévoiler ; qu'il lui plaise ou non, l'heure n'était plus à la dispute.
« Les légendes de trésor sont passionnantes ! » Et il semble que dans la région, il y en ait plusieurs. Pour Caleb qui a émis l’ambition de devenir briseur de maléfices il y a déjà de nombreuses années, c’est forcément intéressant. « J’ai bien essayé d’aller jeter un coup d’oeil derrière la cascade, probablement comme des milliers de personnes avant moi… Mais on dirait un vrai labyrinthe de grottes, même avec l’enchantement des quatre-points ça n’aurait rien de rassurant. » Soif d’aventure et d’ailleurs ou pas, le brun n’a jamais été quelqu’un d’imprudent. Thomas, lui, évoque l’église et des lieux plus couramment fréquentés par lui. « Elle est belle, l’église. Mais aux dernières nouvelles, tu peux toujours aller à Gringotts si tu veux voir des trésors » sourit-il. Car réputation meurtrie ou pas, paternel déchu ou non, les Rowle ont toujours beaucoup d’or et de biens d’une valeur inestimable dans leur coffre en banque. Mais ce n’est pas tout à fait la même chose et quand il s’agit de trésor, c’est la quête qui peut être aussi intéressante que la trouvaille en elle-même… Tout comme l’apprentissage, au final. « Je suis sûr que ça fait plaisir aux sorciers d’ici qu’on essaye de s’adapter et de prononcer quelques mots dans leur langue… Même si c’est vrai, ça doit faire un peu mal aux oreilles parfois. » Caleb continue de sourire, car les taquineries ont toujours fait partie de leurs relations fraternelles, même quand ça n’allait pas fort au manoir. Peut-être que justement, ça les aidait à se changer les idées, au même titre que les précieuses amitiés cultivées avec d’autres enfants issus du même milieu. « Oui, Keira est une jeune femme exceptionnelle. » C’est dit avec toute la sincérité du monde et, même à ce moment-là, le benjamin de la famille n’a pas encore l’impression de trop en dévoiler. Car c’est ce qu’il a toujours pensé de la brune, même s’il s’en rend assurément mieux compte désormais. Il y a toujours des choses qui changent, et l’histoire entre Thomas et Hestia - ou quel que soit le nom à donner à leur relation - en est la preuve même. « C’est pas toi… Comme tu dis, c’est toujours compliqué quand il y a des sentiments en jeu. » L’espace de deux ou trois secondes, Caleb observe son aîné avec une expression attendrie. Il y a un bon moment déjà qu’il a deviné que Thomas ressentait quelque chose de plus fort qu’une émotion simplement platonique, mais il a aussi l’impression que c’est la première fois qu’il le lui avoue à haute voix. « Je sais pas s’il y a une bonne chose à faire, honnêtement. Quoi que tu décides, elle pourrait mal le prendre, parce que c’est l’ensemble de la situation qui est compliquée. Mais c’est vrai que bientôt, elle rentrera chez elle et c’est à toi de voir si tu veux que vous ayez une discussion à coeur ouvert avant ça. » Toujours avec son verre à la main, l’aiglon devient de plus en plus pensif. Les élans du coeur ne sont jamais simples à expliquer et encore moins à gérer, et lui-même reste encore embarrassé même s’il n’a rien à se reprocher à proprement parler. « Je suis pas sûr que tout le monde soit entièrement d’accord avec toi, mais certes. En même temps, j’ai déjà eu mon petit lot d’histoires, alors… » Eris n’était pas la première fille qu’il a fréquentée, même s’il n’y en a pas non plus eu beaucoup. « Qui te dit que ce n’est pas une née-moldue, ou même une moldue ? » La réplique a été prononcée avec une telle rapidité qu’elle pourrait être convaincante. « Je plaisante, détends-toi. » En même temps, ils n’en sont sûrement plus à ça près. Et ça aurait pu être vrai, même si ce n’est pas le cas. « Il s’est passé quelque chose. Mais c’est censé être un secret… Et ne pas se reproduire. Mais tu me connais, je commence à me poser des questions sur ce que je veux. »
Thomas Rowle
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Thomas & Caleb
Thomas sourit suite à la remarque de son frère. Il le savait, Caleb voyait la fortune de la famille Rowle et sa provenance au fil des siècles d'un mauvais oeil, mais l'aîné de la fratrie n'entendait pas les choses de la même façon. Même s'il n'était pas aussi dur et puritain que ses ancêtres pour ce qui est des moldus - il avait toujours été plus adepte du "chacun chez soi" que du "éliminez-les tous" - Thomas ne se sentait pas coupable d'être né dans la famille qui était la sienne même lorsque les temps avaient été difficiles et que le père dont il n'avait jamais été proche avait été condamné. A vrai dire, même si ces évènements avaient été un choc qui les avait tous ébranlés, il s'en était très rapidement détaché, remerciant son esprit pragmatique et sa capacité à ne pas se laisser déborder par l'émotion. Condamnant les erreurs du paternel et se promettant de tout gérer mieux qu'il ne l'avait fait. "Certes, mais un aller-retour à Gringotts est moins palpitant qu'un trésor caché sous une montagne..." répondit le vert et argent à son frère en faisant machinalement tourner son verre sur la table. Thomas voudrait aborder le sujet familial, et peut-être que ce moment là était bien choisi. "Tout ça est aussi à toi, tu le sais. Mère m'en confiera la gestion l'année prochaine et jamais je ne t'empêcherai de... Te servir si tu as besoin." commença t-il, hésitant."Je me doute que tu ne viendras pas à Noël, mais je pense que tu devrais écrire au manoir. Peu importe comment elle le prendront, ça montre que tu ne coupes pas les ponts." continua le Rowle en regardant Caleb bien en face. Ce genre de sujet n'était jamais agréable à aborder pour quelqu'un d'aussi peu expansif que lui mais il tenait à ce que ce soit dit, lui qui ne voulait pas vivre dans une famille de sang pur disloquée comme tant d'autres. L'ambiance redevint plus chaleureuse lorsque le sujet dévia sur autre chose, et Thomas reprit volontiers quelques gorgées de ce genre de bière islandaise dont il avait du mal à définir tous les arômes mais qui était excellente. "Je suis sûr qu'il y a plein de jeunes femmes exceptionnelles, et maintenant que les attentes matrimoniales de notre milieu ne pèsent plus sur tes épaules, tu as tout le temps de la trouver." dit-il en faisant signe à la serveuse pour commander quelques mets à grignoter. "Parfois elle est même juste à côté de toi pendant des années... Je suis conscient de la chance que j'ai si les choses se terminent bien avec Hestia. Tu as raison, quoi que je fasse il y a un risque, donc autant faire le premier pas. Je la connait, elle pense sûrement que je n'en ai rien à faire d'elle et que je me suis rapproché uniquement par devoir...". La serveuse revint avec un petit plateau en bois rempli de divers petits beignets et tapas aux odeurs délicieuses et Thomas la remercia avant de continuer : "C'est ce qu'il y a de plus attirant chez elle, le fait qu'elle ne voit pas à quel point elle est merveilleuse ni pourquoi elle pourrait être aimée...". Il croqua dans un beignet puis soupira "Je vais m'arrêter là sur le sujet avant que tu penses que ton frère devient fleur-bleue." Piqué par la curiosité suite aux paroles énigmatiques de Caleb et attendant avec impatience qu'il en dise plus, Thomas failli s'étouffer avec sa bouchée de tapas à l'évocation d'une rencontre avec une née moldue ou pire, une moldue ! Puis le vert et argent se rappuya contre le dossier de la banquette lorsqu'il eut comprit la plaisanterie : "Tu m'as eu... Enfin je crois... J'espère ? Bon allez, crache le morceau. Quelque soit ton secret, tu sais qu'il est bien gardé avec moi, comme je t'ai fais confiance pour Hestia quand personne ne le savait.". Touché, Caleb ne pourrait pas résister à cet argument.
L’évocation de la chambre-forte des Rowle à Gringotts, l’une des plus anciennes et peut-être l’une des plus fournies, donne l’occasion à Thomas d’évoquer le sujet toujours délicat de la famille. Sans ciller, Caleb regarde son frère pendant que ce dernier parle à la fois d’argent et de leurs proches. Pendant quelques secondes, il reste silencieux, peut-être parce qu’il se sent toujours mitigé dès que les siens - les leurs - sont évoqués. « Merci » se contente-t-il d’abord de souffler, à voix basse. Il a toujours su, au fond de lui, que Thomas ne le laisserait jamais tomber. Peut-être même que c’est lui qui l’a laissé tomber, même involontairement, en prenant ses cliques et ses claques pour déménager du manoir familial. Ce n’est jamais facile à aborder, alors son ton est un peu hésitant. « J’ai écrit à Grand-Mère, le mois passé. Elle m’a renvoyé ma lettre. » Peut-être était-ce encore trop frais ? Ou peut-être était-ce tout simplement trop tard ? Le préfet-en-chef n’aurait pas su le dire. Et même s’il s’y attendait, même s’il n’y avait sans doute rien de plus normal dans cette situation, ça lui a quand même fait un choc. « Mais je te promets d’essayer d’écrire à Mère. » Ça, il peut le dire, parce qu’en vérité c’était déjà dans ses pensées. L’époque des fêtes n’est-elle pas précisément l’occasion idéale pour penser aux siens, pour se préoccuper de sa famille ? Caleb voit approcher ce moment si particulier de l’année avec une crainte certaine, mais il sait au moins qu’il fera une tentative pour renouer même de loin. Et s’il n’a aucune idée de ce que ça va donner, il sait au moins qu’il n’aura pas le regret de ne pas avoir essayé. Tellement de choses se sont passées pour venir bouleverser son univers que le bleu et bronze ne sait toujours pas très bien où il en est. « Tout le temps de la trouver. » Il répète et pourtant, il ne peut s’empêcher de se sentir un peu gêné. S’il ne pouvait pas prévoir les élans de son coeur, Caleb n’aurait pas pensé pouvoir s’éprendre de quelqu’un d’autre aussi tôt après sa rupture. Ça le met mal à l’aise et pourtant, il n’a pas réellement choisi. Les choses se sont passées simplement, naturellement, comme c’est souvent le cas en réalité. « Je pense déjà que tu es devenu fleur bleu » ne peut-il s’empêcher de préciser, sourire aux lèvres pour taquiner son grand frère. « Tu es trop mignon quand tu parles d’elle. » Le septième année a le réflexe de reculer son tabouret pour éviter de s’en prendre une, même si la légèreté momentanée de la discussion lui fait beaucoup de bien. « Mais tu as raison, Hestia a beaucoup de qualités et elle ne s’en rend pas forcément compte. » Il ne voit évidemment pas la jeune femme de la même manière que Thomas (sinon, ç’aurait été inquiétant). Mais il sait ce que ce dernier veut dire. « Autant faire le premier pas, comme tu dis. » Plus facile à dire qu’à faire ? Assurément ; pourtant, le brun reste persuadé que c’est encore le mieux dans cette situation. Car il est plus facile d’y voir plus clair dès lors qu’on n’est pas concerné, non ? Léger sourire aux lèvres, Caleb repose sa boisson qu’il vient de terminer. « Tu espères bien. » Trois mots simplement destinés à rassurer son aîné, qui se prépare peut-être déjà psychologiquement à un autre scandale. « J’ai entièrement confiance en toi. Mais… Je suis pas certain d’y voir très clair. Je me suis peut-être laissé emporter pour rien du tout. Laisse-moi le temps de mieux analyser les choses, tu veux bien ? Ensuite, je te promets de cracher le morceau. » L’aiglon est conscient d’avoir éveillé la curiosité du serpent alors que ce n’était pas forcément le but, mais il espère pouvoir lui donner des réponses bientôt.
Thomas Rowle
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Brothers Don't Let Each Other Wander In The Dark Alone
Thomas & Caleb
L'air guilleret, Thomas sourit à son frère qui le remerciait. Il passait une bonne soirée contre toute attente, parvenant à mettre ses problèmes de côté et persuadé que celui qui concernait Caleb était entrain d'être réglé. Il y arriverait, il saurait faire en sorte que sa famille reste unie malgré leur singularité, malgré la fugue du benjamin et ses conséquences. "Tu n'as pas à me remercier... C'est juste normal, je ne me verrais pas faire autrement" répondit-il. "Tu connais déjà mon point de vue, peu importe... Peu importe si je t'en ai voulu, je ne permettrai pas que notre famille éclate, même si on est un peu, eh bien... Nous !" acheva l'aîné des Rowle dans un léger rire. Mais son sourire disparu instantanément quand Caleb mentionna la lettre envoyée à leur grand-mère. Thomas était satisfait de savoir que son frère avait essayé avant même qu'il lui en parle, sans qu'il ait à le pousser ; il ne s'attendait cependant pas à la réaction de leur aïeule. Certes, c'était la vieille dame la plus dure et caractérielle qu'il connaissait, mais le vert et argent était parvenu à bien s'entendre avec elle malgré leur réserve naturelle grâce à son talent pour arrondir les angles lorsqu'il trouvait qu'elle allait trop loin. Elle avait l'air, à sa façon, de s'être prise d'affection pour l'aîné et de reconnaître qu'il était plus intelligent que le propre mangemort de fils qu'elle avait engendré ; au fil du temps, l'argument qui les mettait toujours d'accord était l'importance de la famille. Thomas était donc d'autant plus surprit qu'elle ai eut un geste pareil envers Caleb. Un sermon - voire une beuglante, aurait paru à peu près normal. Une réponse froide et passive-agressive aurait été un classique. Mais... Ré-expédier une lettre et garder le silence ? Le vert et argent sentit un frisson lui parcourir la nuque. Il avait eu tort de penser que ce serait plus ou moins facile. Dans un sens, ça l'était ; à partir du moment où il serait chef de famille, il ferait bien ce qu'il voudrait, et pardonner à Caleb était son droit tout comme c'était ce que Dieu et son cœur lui soufflaient de faire. Mais c'était tout de même mieux si leur mère et leur grand-mère partageaient son sentiment, et la confrontation avec cette dernière faisait partie des rares choses qui pouvaient habituellement effrayer Thomas comme s'il avait dix ans ; quand bien même elle l'affectionnait, elle pouvait tout de même lui lancer un regard à glacer le sang pour le remettre à sa place lors d'un désaccord. Sauf que maintenant, c'était un homme, et qu'il était las, las d'être le maillon qui essayait de maintenir la chaîne, las d'avoir gentiment du se débrouiller pour apprendre leurs fiançailles à Hestia. Le court séjour qu'il avait prévu au manoir familial après l'Islande promettait d'être agité. S'appuyant contre le dossier, l'air quelque peu abattu, il répondit à Caleb : "Je suis désolé. Je m'attendais à d'autres réactions négatives de sa part, mais pas celle là...". Thomas avala quelques gorgées, l'air songeur, avant de poursuivre : "Oui, tu as raison d'écrire à mère, à vrai dire tu aurais même du commencer par elle. Je comprends que ça t'effraie mais dans le fond, ce sera peut-être plus facile. Grand-mère est d'un autre temps, et même si mère sera probablement dure elle aussi, ce sera différent. Sans compter que j'irai là-bas entre temps et que je ne te laisserai pas tomber, je compte bien en parler avec elles.". La conversation continuait sur une note plus légère autour des turpitudes sentimentales des deux frères et Thomas s'empara du bouchon en liège que la serveuse avait ôté en lui servant sa boisson, visant la tête de Caleb avant de le lancer. "Comment oses-tu parler à ton aîné ! Je ne suis pas fleur bleue, c'est juste que..." commença t-il avant de déglutir, surmontant une fois de plus sa difficulté à se confier comme il le faisait de plus en plus facilement sans savoir si c'était une bonne chose ou non. "C'est la première fois que je ressens ça pour quelqu'un, et il se trouve qu'on a décidé de ne pas me simplifier la tâche. Je pense que tu as raison, je ferai le premier pas, j'espère juste qu'on pourra se comprendre elle et moi, et que ça ne va pas dégénérer d'une quelconque façon..." conclut le Rowle, pensif. Il sourit devant l'air et les paroles encourageantes de son frère, avant d'afficher une moue frustrée tandis que Caleb s'expliquait sur ses cachotteries. "Quoi, tu vas sérieusement me laisser dans le suspens... ?! Enfin... Je ne vais pas te blâmer pour prendre le temps de réfléchir même si je meurs encore plus d'envie de savoir, maintenant. J'espère qu'elle en vaut la peine !". Et surtout, j'espère que tu n'as pas peur de me le dire parce que son nom et son sang ne me plairont pas, ne put s'empêcher de penser Thomas. Mais, assez de tracas pour le moment ; on verra ça en temps voulu au moment où Caleb aura délié sa langue.
Thomas a l’air de bonne humeur, il paraît optimiste même et Caleb s’en veut un peu de faire involontairement disparaître son sourire. Il reste silencieux pendant quelques secondes ; il aurait été tenté de faire une plaisanterie pour détendre l’atmosphère mais c’était mal connaître l’importance du sujet dans le coeur de son aîné. « Tu n’y es pour rien » affirme-t-il au moment où Thomas souffle qu’il est désolé. C’est au benjamin d’assumer les conséquences de ses actes, il le sait depuis longtemps et estime toujours avoir le dos large même s’il se sent souvent déboussolé. En revanche, il ne sait pas s’il est d’accord avec le fait qu’il aurait dû écrire à leur mère en premier. Elle a toujours été plus dure avec lui, en dépit du fait qu’elle reste sa génitrice. Leur grand-mère, elle, a semblé éprouver des regrets au moment où son bien-aimé fils s’est retrouvé condamné à vie à Azkaban. Elle a semblé enfin se poser des questions, probablement préoccupée comme chacun d’entre eux par le sort quotidien de Thorfinn Rowle dans le lieu le plus horrible en ce bas monde. Mais Caleb ne dit rien. Il ne veut pas avoir l’air d’embêter le serpent, ni même de le contredire alors qu’il l’a déjà si souvent fait en dix-sept ans et demi d’existence. Oui, ça l’effraie d’écrire à leur mère. Mais il le fera malgré tout, même sans savoir à quoi s’attendre, même en ayant la quasi-certitude que si par miracle ça lui était proposé il ne voudrait pas revenir s’installer au manoir familial. Un semblant de dégel lui semblerait déjà être une bonne chose, à vrai dire, et Thomas paraît bien décidé à l’obtenir. « J’enverrai Pilot au moment des fêtes, et on verra bien ce que ça donne. » D’un sujet un peu délicat à l’autre, le préfet-en-chef préfère pourtant évoquer les élans du coeur de l’un comme de l’autre. Bouchon de liège jeté dans sa direction, Caleb l’écarte d’une main en laissant échapper un rire. « C’est un peu la définition de fleur bleue, non ? » Il ne prend pas les choses avec légèreté : il ne l’a que rarement fait, ce n’est pas dans son caractère. Mais il ne veut pas dramatiser non plus, car les choses semblent être suffisamment compliquées. « C’est vrai que rien n’est simple. Mais essaye de voir le bon côté des choses : au moins, tu ressens quelque chose pour ta fiancée. Au moins, tu n’es pas comme beaucoup d’entre nous à qui l’idée a semblé tout bonnement délirante. Franchement, rien que cette idée me donne beaucoup d’espoir pour votre avenir, parce que j’ai confiance dans le fait que tu sauras prendre les choses en main et te montrer meilleur à la tête d’une famille que beaucoup d’autres maris et pères. » Il a un peu de mal à voir son grand frère dans son rôle, mais rien à voir avec ses capacités ou quoi que ce soit dans le genre : c’est juste qu’ils sont tellement jeunes que les échéances auraient pu être repoussées. Mais Thomas accepte son destin et l’aiglon le respecte, même s’il a choisi de ne pas faire de même (peut-être même parce qu’il a choisi de ne pas faire de même justement). « Je suis sûr qu’elle en vaut la peine. » Voilà qui ne rassurera peut-être pas forcément le huitième année car ils n’ont jamais eu la même notion à ce niveau-là et à d’autres d’ailleurs. Mais Caleb est relativement serein, même s’il se pose beaucoup de questions comme à l’accoutumée. « Donc oui, je vais sérieusement te laisser dans le suspens, mais avec la promesse de m’ouvrir davantage à toi dès que ce sera… Euh… Envisageable. En attendant, essaye de ne pas trop t’inquiéter pour ça. » Verre désormais vide, il le repose. « On devrait peut-être commencer à rentrer ? Il va déjà bientôt faire nuit, mais on peut toujours prendre un chocolat chaud au manoir ou quelque chose dans le genre. »
Thomas Rowle
veritaserum
parchemins : 223
sablier : 2
- convictions : Pure bloods are falling but I won't.
- clubs et assos : A.H.M.A, Lecture, Duel
- (options) ou (cursus) choisis : Magie du Monde, Recherches Magiques, Politique, Russe
Brothers Don't Let Each Other Wander In The Dark Alone
Thomas & Caleb
Son frère était resté silencieux pendant que Thomas essayait de se montrer rassurant. Et cette expression perdue dans le vague qu'il avait saisit pendant quelques secondes sur le visage de Caleb, il ne la connaissait que trop bien ; le vert et argent ne savait cependant pas quoi dire de plus pour détendre l'atmosphère. Le silence de l'aiglon en disait beaucoup et il le savait ; si Thomas se montrait quelque peu désinvolte, c'est qu'ils n'avaient pas le même vécu, comme dans beaucoup de fratries. Pourquoi aurait-il peur de leur mère, lui qui avait toujours été le fils modèle qui portait le fardeau de l'héritage à la perfection, du moins, en apparence - et l'apparence comptait beaucoup pour Ceridwen Rowle ? Lui qui avait toujours plus ou moins obtenu ce qu'il voulait d'elle et n'avait jamais fait de vagues ? Les années passées à être distant avec Caleb, à laisser des kilomètres s'étendre entre eux avaient creusé un fossé entre leur perception des choses et des membres de leur propre famille. Et il était difficile pour Thomas d'admettre que sa vision à lui n'était peut-être pas la seule vérité, même si l'ombre dans le regard de son frère lui faisait prendre conscience de combien il semblait redouter leur matriarche et à quel point sa relation avec elle était différente. "Oui, bonne idée. Envois-le pendant que j'y serai, ou même après, peu importe. Je crois avoir un minimum d'influence sur mère, et même si tu penses que c'est perdu d'avance, j'ai un infime espoir d'arriver à quelque chose...". Il finit son verre d'un trait avant de le poser sur la table et d'attraper son manteau. "Quant à grand-mère..." poursuivit le Rowle en baissant la voix ; "Je comprends qu'elle t'ai paru plus accessible, mais ne soit pas naïf, notre... Ce qu'on a vécu, ça n'a pas adoucit ses convictions, je soupçonnerais plutôt le contraire mais après, c'est mon avis. Je reste quand-même surpris, elle met normalement la famille au premier rang de ses priorités.". Thomas enfila son manteau et ses gants, suivant Caleb dans son élan, avant de s'arrêter, un large sourire causé par les douces paroles de l'aiglon. Une famille, un mari, un père. Des mots et des voeux qui lui allaient droit au coeur, après la discussion qu'ils avaient eue. "Merci... J'essaierai de faire de mon mieux, du moins, si on m'autorise à le faire.". Une fois dehors sur le chemin du manoir, il posa une main sur son épaule ; il savait qu'il avait abordé un sujet sensible, il savait que son petit frère avait plus de mal que lui avec leurs histoires familiales depuis qu'ils avaient brisé la glace, à la rentrée. "Je te promets qu'on va régler tout ça. Et tu sais ce que valent les serments pour moi... Allons voir ce qu'il se passe au manoir, peut-être que tu pourras y rejoindre cette mystérieuse inconnue ?" lui dit-il avec une légère tape dans le dos, puis les deux frères accélérèrent le pas sous le ciel sombre.
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