« oublie pas, demain dernier délai. » l'étudiant acquiesce face à la dernière faveur que lui faisait le poufsouffle étonnement plus laxiste lorsqu'il s'agissait d'un membre de sa propre maison lors de ses transactions. Déguerpissant de sa vue d'un pas pressé, il partait sans doute en quête de quelques mornilles afin de le rembourser après l'énorme bourse de friandises que Connor lui avait dégoté à sa demande. Un marchandage plutôt simple et typiquement poufsouffle lorsqu'il y réfléchissait, dent sucrée très répandue parmi sa maison. Alors Connor referme le sac en cuir de dragon qui lui sert de réceptacle à monnaie d'échange mais aussi à garder les derniers objets qu'il est censé refiler à certains élèves aujourd'hui. Il l'avait eu contre un bon plan sur le chemin de traverse il y a maintenant deux ans et était essentiel à ses activités illégales car les sortilèges assez développés apposés à l'objet le rendait presque unique mais surtout quasi impénétrable pour une main non désirée par le propriétaire. De quoi s'assurer de ne pouvoir jamais se faire voler. En relevant le regard, Connor sent aussitôt qu'une attention est posée sur lui et vigilant comme à son habitude, sa main décale son bien sur le côté pour le dissimuler avant de sentir ses épaules se détendre en croisant le regard familier de Rachael. C'était différent entre eux ces derniers temps, plus apaisé et Connor ne savait pas très bien à partir de quand ça l'avait été alors qu'il y a encore deux mois, il éprouvait pour elle une rancœur mêlée d'amertume qui l'empêchait d'esquisser le moindre sourire en sa direction. Si le garçon en lui était encore peiné à propos de ces dernières années, il y avait de l'amélioration, le genre d'avancée qui lui donnait tout juste la dose d'espoir qu'il lui fallait pour avancer et se dire que peut-être, maintenant, ça irait. Lorsqu'elle s'avance vers lui, le poufsouffle décide de paraître le plus détendu possible car il sait très bien qu'elle pourrait être trop curieuse et découvrir ses activités s'il ne faisait pas attention, il fallait à tout prix que sa métamorphomagie ne le trahisse pas. Alors il pense à autre chose, à Noah et ses soucoupes volantes, à Maisie et son hélicoptère, à Levi et la chaleur de ses doigts.. non, non il fallait qu'il pense à autre chose, tiens, il pensait à Jax et ses pâtisseries vraiment trop bonnes. « hey. » lâche t'il simplement alors que Rachael est maintenant à portée de voix. Début d'une conversation assez simple qui n'aurait jamais pu exister aussi tranquillement fut une époque plutôt proche. Il avait le souvenir de ses sourires et de son attention au repas de noël qui lui restait pourtant, qui lui permettait d'être détendu. « t'es là pour coincer les gamins qui sèchent tes cours ? » et il avait fait partie de ce cas au semestre dernier, pour cela aussi qu'il la provoquait avec un amusement à peine dissimulé avant de relever les mains en l'air d'un air innocent. « hey j'suis réglo moi. » sa bourse en cuir de dragon se rapetissât sous leurs yeux, il agissait comme si il n'avait rien à cacher pour feinter au maximum avant de la glisser dans son sac à dos qu'il ne quittait que rarement. « j'arrête pas de perdre mes affaires en ce moment, le gosse me l'a ramené.. c'est ça la vieillesse ? T'as besoin d'un rappeltout pour ton anniversaire ? » il ment Connor et le fait avec brio, plus que ça encore, il la cherche et la taquine comme si de rien était et au fond, il prie Merlin pour que ça passe parfaitement. Il ne voulait vraiment pas que les choses se compliquent à nouveau entre eux si elle apprenait ses agissements dans le dos du staff de poudlard.

« Envoyez-moi une chouette si vous avez besoin de quoi que ce soit et n’oubliez pas le devoir que je vous ai donné. On se voit en classe Miss. » sourire bienveillant adressé à son élève, Rachael la regarde s’éloigner et s’apprête à rejoindre ses appartements quand son regard est attiré par une silhouette familière. Sourire naissant sur les lèvres, elle observe Connor en pleine conversation avec un autre élève, discussion qui semble sérieuse tandis que le plus jeune déguerpis sans un regard en arrière. Le sourire de la métamorphomage s’affaisse légèrement et ses sourcils se froncent alors qu’elle entreprend de briser la distance entre elle et son cousin en le rejoignant. Un « Connor » glissé dans un sourire et accompagné d’un signe de la tête en guise de bonjour, elle penche la tête vers lui dans l’espoir d’arriver à le sonder et creuser au-delà de sa carapace. Il y a cette curieuse impression qui la perturbe, un je-ne-sais-quoi qui lui échappe et sur lequel elle n’arrive pas à mettre le doigt dessus. « Ça dépend, est-ce que tu devrais être en cours ? » répond-elle du tac-au-tac en levant un sourcil en sa direction et de plisser les yeux quand il déclare être innocent. « Mmmhm » pour seule réponse, elle observe sa bourse, le regarde ranger ses affaires dans son sac alors que son intuition d’ex-brigadière lui souffle quelque chose qu’elle n’arrive pas à entendre. En le voyant ainsi, si détaché, Rachael ne peut que se détendre à son tour et ordonner à son esprit d’arrêter d’être autant sur la défensive quand il n’y a aucune raison de se montrer méfiant. « Tu perds tes affaires mais je suis celle qui a besoin d’un rapeltout ? Quelle douce ironie. » elle croise ses bras sur sa poitrine et esquisse un sourire. « Ce n’est pas une question de vieillesse mais plutôt d’intelligence et de savoir-faire, tu manques peut-être un peu de l’un ou de l’autre » elle le cherche aussi, taquine sans retenue comme ils auraient toujours dû le faire et quelque part, Rachael a l’impression de rattraper le temps perdu. Et c’est avec cette pensée au coin de l’esprit qu’elle se redresse, se rappelant soudain qu’elle voulait le voir. « Est-ce que tu es occupé ? J’aurais aimé te parler de quelque chose, mais je ne voudrais pas t’accaparer si tu as quelqu’un à retrouver. » le doute revient quand elle se rappelle son interaction avec l’autre étudiant quelques minutes plus tôt, doute qu’elle efface en secouant la tête et en laissant des mèches blondes apparaître dans son roux. Elle ne sait pas vraiment comment entamer la conversation, non pas par peur ou appréhension mais plutôt pour ne pas heurter ou braquer Connor quand elle est connue pour son franc-parler et sa tendance à dire les choses sans prendre de pincette. Mais pour une fois, elle prend le temps d’inspirer, puis d’expirer, avant de parler. « J’étais sur le chemin de traverse il y a quelques jours » commence-t-elle prudemment, une grimace naissante sur son visage en se rappelant le désastre avec l’homme à la marque des ténèbres. « Je suis passée chez Gringotts, ces affr... ces gobelins m’ont demandé des nouvelles de toi. Je ne sais pas comment, mais ils savent que je suis la seule famille qu’il te reste. » elle marque une pause, le cœur serré par l’appréhension et la perte, le deuil jamais vraiment fait après toutes ces années. « Bien sûr, ce vieux grincheux a refusé de m’en dire plus quand j’ai demandé plus d’informations. » raille-t-elle d’un ton légèrement moqueur, agacée de voir ces affreuses créatures se servir d’elle pour obtenir des informations puis la repousser comme si elle n’était rien. Ses cheveux virent vers un gris agacé, parce qu’elle ne retient plus vraiment sa métamorphomagie en présence de Connor, ou alors à moindre mesure, mais sitôt qu’elle repose les yeux sur lui, ils retrouvent leur couleur originelle. « Est-ce que tu sais quelque chose à propos de tout ça ? » et elle lui jette un regard perçant, essayant de lire en lui pour trouver les réponses, comprendre ses émotions et peut-être, tenter d’être la figure familiale qu’elle aurait dû être tout ce temps, aussi difficile cela soit-il pour elle.

Il le voit bien le regard qui suit sa bourse dans son sac et se rassure en refermant la fermeture en se disant qu'ainsi, il n'y avait plus de chance qu'elle ne la lui attrape afin d'en vérifier le contenu. Et il tente de rester détendu et discret pour ne pas alerter plus les radars internes de sa cousine, quand ça semble fonctionner d'ailleurs, Connor doit se retenir d'expirer un soupir de soulagement. Les bras croisés devant elle, Rachael ne se garde pas de lui répliquer à la hauteur de sa propre taquinerie et il a l’œil qui pétille sous l'échange intéressant qu'ils possèdent. « t'es en train de me dire que je suis con et incapable ? » il lâche un rire Connor, pas le moins du monde vexé mais bien amusé de voir où les choses les menaient et comment ça pouvait vite escalader entre eux par leur répartie, la sienne qu'il tait en la laissant gagner ce tour là, honneur aux plus vieux. « j'ai cours dans quinze minutes, donc j'ai tout mon temps. » conclut-il en soulevant un sourcil amusé, le regard qui s'ancre à la fois au sien mais aussi à l'observation des couleurs pouvant onduler dans la chevelure de sa cousine. Il savait Connor, que ses couleurs ne voulaient pas toutes dire la même chose que les siennes et il s'amusait aussi curieusement que discrètement à tenter de les déchiffrer depuis que Rachael était à Poudlard. Les mèches blondes, c'était une première, il ne sut pas tout de suite comment l'interprêter. D'ailleurs, il ne savait même pas de quoi elle voulait lui parler, se listant mentalement tous les sujets sensibles ou les fois où il a pu être fauteur de trouble, son histoire chez Gringotts est loin d'être ce à quoi il s'attendait. Et à vrai dire, il ne voit pas tout de suite de quoi elle veut parler. Le poufsouffle n'y avait pas mis les pieds depuis longtemps, c'était d'ailleurs ça le problème, il le réalisa en se souvenant d'une lettre reçue il y a quelques mois, pour son anniversaire, que le sorcier avait complètement délaissée. Il fait alors moins le fier Connor, il a même une main qui glisse et frotte l'arrière de son crâne avant de jouer avec la lanière de son sac à dos tout en lui répondant. « euh ouais je crois voir ce que c'est. » ses sourcils se froncent à mesure qu'il tente de se souvenir de ce que la missive comprenait. « j'crois qu'ils veulent que j'passe au coffre vu que légalement maintenant j'en suis possesseur mais j'sais pas, j'ai la flemme. » excuse toute trouvée, assez bancale tandis qu'il butte contre un caillou par terre tout en tentant de prendre l'air le plus détaché possible. Seulement la couleur de ses yeux ne ment pas. Il fallait dire que tout ce qui le liait à ses parents restait un sujet sensible et que Connor ne se voyait pas vraiment y faire face, pas avant, pas maintenant, peut-être même pas dans le futur. « tu peux pas y aller pour moi ? Tu dis que j'suis encore en vie et que c'est bon, tout peut rester là-bas, j'm'en fiche. » il était loin de s'en moquer en réalité, mais l'orphelin ne savait juste pas si il était digne de toucher ne serait-ce qu'un peu de ce que ses parents lui avaient laissé. Son héritage était particulier, aussi bien émotionnel, magiquement que financièrement, est-ce qu'il était au moins digne d'être le fils de ses parents héros de guerre ? C'est la fâcheuse question qu'il se posait souvent avant de dormir.

« C’est toi qui le dis, pas moi.. » le rire de la métamorphomage se joint à celui de son cousin dans ce bref moment de complicité comme ils en ont si peu connu. Soupçons à son encontre effacés au profit d’une affaire qui la perturbe depuis quelques jours, elle profite de savoir que le sorcier n’a pas cours dans l’immédiat pour l’entraîner à quelques mètres de là, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Alors qu’elle expose le problème à son cousin, elle cherche sur son visage, dans ses yeux et dans les ondulations de couleurs de ses cheveux des indices, de quoi lui permettre d’agir en conséquence avec lui sans le braquer. Rachael n’a jamais été vraiment à l’aise pour ce genre de choses et si les relations avec Connor sont compliquées depuis sa brusque apparition dans sa vie, elle sait qu’il n’est pas dans son intérêt de le braquer ou de creuser le fossé entre eux. Elle croise ses bras sur sa poitrine et observe ses réactions, écoute ses explications sans trop y croire, confirmation reçue par l’éclat changeant dans ses yeux. Si elle sait que leurs couleurs ne veulent pas dire la même chose et qu’elles sont sensibles à chaque sorcier, elle comprend tout de même qu’il ne dit pas toute la vérité et cherche tant bien que mal la vérité dans ses yeux. Elle a toujours été plutôt doué pour lire chez les autres, talent combiné grâce à sa formation de brigadière et, elle suppose, sa métamorphomagie qu’elle a dû apprendre à décrypter et à apprivoiser. « La flemme ? » répète-t-elle d’un air dubitatif en arquant un sourcil en direction de son cousin pour lui faire comprendre qu’elle n’y croyait pas une seconde. « Ça ne marche pas comme ça Connor, je ne peux pas y aller à ta place. » un soupir au bord des lèvres, Rachael s’assoit dans une alcôve et invite Connor à la rejoindre. « Même si je le voulais, je ne pourrais pas changer les règles, tu sais combien les gobelins sont intraitables. » et même si elle le pouvait, Rachael ne le ferait pas, ça ne serait pas lui rendre service. Une seconde de silence passe durant laquelle la métamophomage hésite avant de finalement poser sa main sur le bras de son cousin, geste qui pourrait ressembler à une forme de soutien et de douceur. « Qu’est-ce qui te fait si peur pour que tu ne veuilles pas y aller ? » elle n’a jamais mâché ses mots et ne le fait pas non plus là en mettant les pieds dans le plat. Une part d’elle sait qu’il est question de ses parents et de leur ombre qui pèse au-dessus du jeune Poufsouffle, mais Rachael veut l’entendre l’admettre. « Gringotts ne te lâchera pas, ils finiront par t’envoyer des représentants sorciers jusqu’à ce que tu cèdes et que tu y ailles.. » elle soupire – elle sait qu’elle ne peut pas le forcer, mais elle peut essayer de le convaincre. « Ecoute, je sais que ça n’est pas facile pour toi, mais tu n'as pas besoin d’y rester. Tu peux y aller, ouvrir le coffre et repartir aussitôt. » une idée germe en elle et après une nouvelle seconde de battement, elle ajoute : « Tu peux me rejoindre à la fin de ton cours, et je t’y emmène. Je peux être avec toi quand tu l’ouvriras, mais tu dois y aller toi-même. » pour la première fois de sa vie – du moins en ce qui concerne Connor – Rachael prend ses responsabilités et accepte ce lien de famille qui les unis. « Tu n’as pas besoin de faire ça seul ou de jouer aux durs en prétendant que ça ne t’atteint pas. » un éclair bleuté traverse ses yeux alors qu’elle baisse sa main toujours posée sur le bras de l’étudiant. Elle n’a jamais été digne de lui, a enchaîné les erreurs et a elle-même provoqué les complications de leur relation aujourd’hui, mais elle est prête à être celle dont il a besoin s’il le demande.

Il était convaincu que ça aurait été bien plus facile d'éviter ses responsabilités à vie Connor, prêt à le faire si on le lui permettait et qu'on ne l'emmerdait pas avec, mais il avait fallu qu'elle soit là et se soucie assez pour lui ramener les pieds sur terre. Et d'une certaine façon il détestait ça, car il se demandait de quel droit Rachael était soudain inquiète et attentive à son sujet, d'un autre côté, il aimait bien trop cela, en dépendait presque. Figure importante pour lui depuis toujours et ce malgré toutes ces années de silence, il y a quelque chose de plus depuis le bal qui le pousse à mettre du jus de citrouille dans son hydromel et c'est sans le moindre doute pour cela qu'aujourd'hui il ne se brusque pas face à ce qu'elle lui avance. « Mh. » son pied chute dans un caillou au sol pendant qu'il espère voir la conversation tourner court grâce à n'importe quel miracle, il aurait tout accepté Connor, un farfadet s'élançant dans une danse à leurs côtés, Maisie venant lui porter secours en prétendant être sur le point d'accoucher d'un ballon, Noah dansant la macaréna à côté d'eux. Tout plutôt que d'affronter ses responsabilités. « Bah rien. » Rachael le prenait de front et il n'en était pas assez habitué, même peu vraiment à l'aise avec le fait d'assumer avoir peur d'aller à Gringotts, c'était pourtant le cas, non ? Peur de venir sur les traces de ses parents et de leur volonté et réaliser qu'il ne les suit pas, qu'il n'est pas le fils qu'ils auraient voulu qu'il devienne. Et il roule les yeux au ciel avant de regarder ailleurs en l’écoutant lui dire que des représentants seraient réquisitionnés, il avait déjà fui des familles et foyers avec moins d'efforts que ça. Seulement le métamorphomage ne dit rien, l'écoute patiemment – même si tout son corps atteste de combien il désire changer de sujet – la proposition de sa cousine est ce qui permet de l'immobiliser un temps, surprit par ce qu'elle avançait. L'idée qu'elle l'accompagne lui paraissait soudainement un peu plus plaisante, comme une alternative rendant l'expérience un chouilla moins chiant mais ses sourcils se froncent dans un bref mouvement en réfléchissant à tout cela. Connor n'était plus habitué à ce qu'on le chaperonne, surtout plus elle depuis longtemps. « déjà de nous deux, je pense que celui qui joue le plus aux durs c'est clairement celle qui show off à chaque cours de combien elle est devenue ninja. » répond t'il du tac au tac dans un bref sourire amusé avant de continuer. « non mais j'ai pas peur, je joue pas aux durs et ça m'atteint pas autant que tu l'penses. » et toute sa phrase était fausse. « c'est juste que ça m'soule. » et bien plus encore, ça se voyait à l'ondulation grise de certaines de ses mèches et il le savait très bien car son crâne lui picotait. « mais bon, si tu dis qu'ils ne vont pas me lâcher, autant y aller tout à l'heure. » Connor ne savait pas vraiment si c'était une bonne idée, une part de lui espérait qu'elle fasse toute la conversation et lui permette de mettre un pied dedans puis aussitôt un pied dehors, une autre savait très bien que ça ne se passerait pas comme ça. Raffermissant ses doigts sur la anse de son sac, il relève son regard au sien et finit par lui dire « 16h ? » et ce n'est qu'après son accord qu'il tourne les talons pour rejoindre sa classe, sans oublier de lui lancer en partant « et traîne pas, y en a qui ont des emplois du temps de ministre ici, j'me tourne pas les pouces moi. » dans une énième taquinerie idiote mais complice avec celle qui aujourd'hui le sauvait bien plus qu'il ne voulait l'admettre.

Une part de Rachael comprend les raisons qui poussent Connor à éviter ces responsabilités parce qu’elle-même n’a jamais vraiment fait le deuil des êtres chers perdus durant la première guerre, ses parents morts pour protéger leur unique enfant et ceux de son cousin qu’elle chérissait et dont elle garde un souvenir assez précis. Elle n’en a jamais parlé avec lui – n’en a jamais eu l’occasion à vrai dire, déjà parce qu’elle a brillé par son absence, mais aussi parce qu’elle n’a jamais été une grande sentimentale collectionneuse de souvenirs, préférant vivre dans l’instant présent plutôt que s’accrocher à des choses éphémères. Pourtant, Ash sait que tout le monde ne pense ni ne réagit de la même manière qu’elle, même si, par sa propre faute, elle ne sait pas vraiment comment fonctionne Connor. S’il reste sa dernière famille, elle ne le connaît pourtant pas assez pour savoir s’il a envie qu’elle partage avec lui des souvenirs de ses parents même si l’expérience du bal lui a montré qu’il pouvait être touché à la mention de ceux-ci qu’il n’a finalement jamais connu, trop jeune au moment de leur disparition pour se rappeler quoi que ce soit d’eux si bien qu’il ne les connaît qu’au travers de récits et de photos, une idée qui attriste Rachael qui est pourtant loin de s’arrêter sur ce genre de détails en général. Il fuit ses responsabilités, et finalement, c’est un indice – en plus de la couleur changeante de ses cheveux – pour l’ex-brigadière qui devine que le sujet de ses parents est bien plus délicat qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle retient un soupir en prenant conscience que la situation ne serait sans doute pas facile et qu’il lui faudrait, pour une fois, faire preuve de patience avec Connor, chose à laquelle elle n’est pas habituée, d’ordinaire plus apte à foncer dans le tas et à dire les choses comme elles viennent sans retenue et sans filtre. Si l’entreprise risque de ne pas être facile, elle sait d’ores et déjà qu’elle devra faire preuve de tempérance avec son cousin, relation encore bien trop fragile pour qu’elle ne gâche tous leurs efforts des dernières semaines en un claquement de doigts. Perdue dans ses pensées, ses cheveux ondulants de plusieurs couleurs, elle esquisse un sourire en coin mi-amusé mi-arrogant à la réflexion de son cousin en croisant les bras sur sa poitrine pour rester dans son rôle de ninja qui joue aux gros durs sans rien dire de plus pour conserver sa réputation. « Mmmh, si tu le dis. » mais l’ondulation grise de ses cheveux ne ment pas, elle, et si Rachael ne relève pas, elle accroche pourtant son regard au sien et le lève vers ses cheveux pour lui faire comprendre sans utiliser la parole qu’elle voit bien que la vérité n’est pas là où il prétend qu’elle est. « Si ça ne t’atteint pas autant que ça, tu ne verras donc aucun inconvénient à ce qu’on y aille ensemble cet après-midi dans ce cas. » elle retourne la situation et en tire profit et elle lève un sourcil en sa direction en attendant de voir s’il allait riposter mais il finit par capituler et accepter, faisant naître un sentiment de soulagement en Rachael qui décroise les bras et se détend enfin un peu. « 16h, retrouve-moi devant la grille du château. » confirme-t-elle dans un hochement de tête sobre. « Excusez-moi votre Altesse, je ne savais pas que vous étais si demandé. » ajoute-t-elle d’un ton sarcastique en roulant des yeux avant de faire demi-tour, un demi-sourire en teinte sur les lèvres. A l’heure où règne l’incertitude et où les fantômes du passé refont surface, ils ont heureusement réussi à trouver un terrain d’entente et à renouer un peu, créant une complicité oubliée depuis bien trop d’années.


« Qu’est-ce que tu disais plus tôt ? Que je ne devais pas traîner ? Ironique de la part de celui qui est justement en retard. » son cousin dans son champ de vision, Rachael lui offre une expression au bord de l’arrogance. Elle le taquine, il n’est pas vraiment en retard mais en étant arrivée avant lui parce qu’elle ne donnait pas cours aujourd’hui, elle n’avait pas pu s’empêcher de lancer cette pique destinée à l’embêter. « Bien, tu es prêt ? » elle tend sa main pour qu’il la prenne et une fois son accord donné, elle les fait tous deux transplaner jusqu’au chemin de traverse, toujours aussi bondé de monde. « Allons-y. » elle ne perd pas de temps et ne ralentit pas direction Gringotts. Il n’y a pas d’hésitation dans ses pas, seulement de l’assurance alors qu’elle pousse les lourdes portes de la banque, Connor toujours derrière elle. Habituée à prendre les devants, cette fois n’échappe pas à la règle tandis que Rachael se dirige vers le guichet d’un gobelin, retenant tant bien que mal une grimace. Elle se racle la gorge à deux reprises et quand la créature daigne enfin lui accorder un regard, la métamorphomage ne perd pas de temps et se lance après avoir jeté un regard en coin à son cousin – elle décide de prendre les devants pour l’instant, mais elle s’effacera s’il souhaite prendre le relais. « Je suis accompagnée de Monsieur Grimshaw. Plusieurs lettres lui ont été envoyées au sujet du coffre que ses parents avaient ici avant leur décès. Monsieur Grimshaw est majeur et il souhaiterait récupérer ses droits sur son coffre et son héritage. » elle prononce ces mots d’un ton monocorde, comme un discours préparé alors qu’elle porte une carapace pour se protéger mais que ses yeux – et les pointes de ses cheveux – montrent des teintes grisâtres le temps de quelques secondes. « Clé, s’il vous plaît ? » Rachael hoche la tête et sort une clé de sa poche, qu’elle tend au gobelin après l’avoir montré à Connor. Le gobelin s’absente quelques instants, et la professeur en profite pour se tourner vers son cousin. « J’ai gardé la clé toutes ces années, tes parents l’avaient laissé dans leurs affaires et je l’ai récupérée en attendant que tu sois assez grand pour accepter ton héritage. »  elle croise les bras sur sa poitrine et se tait, lui laisse le temps d’encaisser et de se préparer au retour du gobelin qui les emmènera inévitablement jusqu’au coffre abandonné depuis plus de dix-sept ans et qui s’apprête à être rouvert en même temps que le seront inévitablement les plaies. Elle pourrait lui demander comment il va, le prendre dans ses bras ou faire n'importe quoi pour le réconforter, mais Rachael n’est pas vraiment de ces gens-là et se contente simplement d’être là près de lui, déterminée pour la première fois de sa vie à ne pas partir et à bien rester là où elle est et là où elle aurait toujours dû être : avec sa famille.

Il avait pensé à son rendez-vous de l'après-midi durant tout son cours et n'avait pas vraiment réussi à se concentrer, la jambe sursautant sur place sous le bois de sa table, le menton flanqué dans la paume de la main tandis qu'il observait le vide. Connor s'était fait plusieurs scénarios et imaginé rien et tout à la fois, la tête ailleurs et surtout en avance dans le temps, ce qu'il résultait le plus de son entrevue avec Rachael était le sentiment agréable qui lui restait. Aucune rancune ni animosité, ça changeait et par Merlin, que ça faisait du bien, surtout avec elle. La dynamique était différente et si une part de lui toujours blessée lui en veut encore, elle est semblable à celle qu'il possède envers ses parents. Il leur en veut de ne pas avoir été là, mais il ne peut pas s'empêcher de les aimer. « j'suis clairement pas en retard, déconne pas. » a t'il lâché dès sa première pique remplie d'une arrogance amusée et amusante, l'étudiant qui s'avance vers elle avec tout de même une certaine appréhension. Faire confiance à autrui – qui plus est un adulte – c'était que peu souvent dans ses cordes et là, ils allaient dans la vraie vie ensemble, en dehors du château à faire des choses sérieuses, alors forcément qu'il était un peu anxieux. Toutefois la présence de sa cousine aide et il le ressent dès lorsqu'il attrape sa main et lui serre avant qu'ils ne s'éclipsent pour Londres. Le voyage est assez long, il réprime une nausée en arrivant en inspirant à plein poumons l'air de la grande ville. Ca lui manquait de parcourir ses rues pavées et s'il n'avait pas tant que cela hâte de quitter le château, celle de s'y promener en roi l'attendait. Devant les gobelins, Connor ne fait pas le fier mais ne semble pas aussi repoussé à l'idée de s'adresser à eux que Rachael qui reçoit une œillade amusée de sa part sans, sans doute, comprendre pourquoi. Lui, il observe les alentours, du sol en marbre aux reliures dorées, le plafond de verre l'impressionne, l'autorité des créatures tenant le lieu bien moins. Peut-être n'était-il juste pas assez au courant de ce qu'ils pouvaient faire ou être, toujours est-il qu'il loupe une partie de la conversation entre Rachael et celui à qui elle faisait face. C'est au moment où elle tend une clé qu'il se ressaisit, levant un sourcil intrigué à l'échange en réalisant alors que depuis tout ce temps l'auror la possédait. Nul temps de poser la moindre question que Rachael le renseigne et c'est au bout de quelques secondes à encaisser l'information et l'analyser qu'il acquiesce en silence. Ses pensées tournent dans tous les sens par contre, il se demande ce qu'elle a pu garder d'autre et comment il aurait fait sans son retour dans son quotidien. Les bras croisés contre lui tout comme elle, il se ressemblent à cet instant plus qu'ils ne le pensent d'un point de vue extérieur et suivent alors le gobelin jusqu'au coffre, en silence, jusqu'à ce qu'il ne le brise. « j'ai.. j'ai juste à regarder la porte s'ouvrir et on peut partir non ? » il s'adressait à l'être pas plus haut qu'un mètre vingt avançant devant eux dans un balancement plutôt marrant. « il vous faut entrer dans le coffre et  faire état de fait de vos nouvelles possessions puis ressortir quand vous le désirez. » Connor a envie de bougonner mais se tait car ils arrivent devant la fameuse porte et il sent l'appréhension lui tirailler l'estomac, son regard s'attardant au mécanisme de fermeture se décrochetant après que la clé ait été tournée. Ses yeux bruns ondulant désormais d'un gris pale se relèvent vers Rachael comme dans l'espoir que le sien lui donnerait le caractère rassurant dont il avait besoin et il se rend compte alors retenir sa respiration et la relâche dans un soupir. Connor avance finalement, seul, en direction de la porte et baisse la tête pour y entrer avec un dernier regard arrière sur l'image du gobelin aux côtés de Rachael le regardant. Lorsqu'il se trouve dans le coffre laissé par ses parents, l'orphelin ressent l'accélération de son pouls et l'appréhension courir sous sa peau au point de lui en donner quelques sensations de crépitement au bout des doigts. Il n'osait pas tout à fait tout observer, il le faisait même avec prudence, comme quelqu'un qui était invité à découvrir quelque chose de bien trop précieux pour lui, d'important et de secret. Il y a alors le fond de la salle remplie de pièces d'or s'accumulant et dans son dos, il entend la voix du gobelin raisonner « par reconnaissance de leurs bons et loyaux services pour la communauté durant la guerre ainsi que leur sacrifice, vos parents furent graciés par le Ministère. » autrement dit, remerciés, pour leur mort en une compensation qui ne servirait à nulle autre qu'à leur héritage vivant qui en ce temps précis se voyait submergé d'une vague de peine et de colère à la fois. Double sentiment qu'il n'avait pas senti depuis longtemps, il sent son souffle s'accélérer et s'arrache à la vision des gallions pour réaliser la présence d'autres objets. Meubles et coffres s'entassaient dans un autre coin de la pièce, comme le résultat de tout ce qui avait pu être récupéré chez eux et stocké quelque part. Et il reste droit comme un piquet Connor, n'osant pas même faire glisser le bout de son index sur le rebord d'un bureau d'où la poussière ne s'accumulait même pas après tant d'années. Il ne se sent pas bien, c'est beaucoup pour lui tout cela, bien trop. Parce qu'il pense à eux et à combien la vie les avait quitté si brutalement, à tout ce qu'ils auraient pu faire et être sans l'événement tragique de leur mort. Il pense aux souvenirs qu'il n'aura jamais avec eux, à leur absence qui restera à jamais son fardeau, sa peine la plus intense. Et ses cheveux virent au gris pâle instantanément, peau qui se ternit sans le réaliser, qui en perd ses couleurs à mesure que le désespoir s'immisçait en lui. C'était trop pour lui, bien trop, surtout en voyant la reliure d'un cadre dont le sujet était dissimulé par un meuble, il ne voit que des cheveux blonds qu'il suppose appartenaient à sa tendre mère et se détourne aussitôt, fermant les yeux. Sa tête bascule en arrière et il regarde le plafond pour réprimer ses émotions tandis que ses poings se resserrent dans le secret de ses poches de blouson. Ses paupières se ferment à nouveau, une boule se loge dans sa gorge puis il s'efforce d'effectuer la technique qu'il s'était inventé pour ces moments là et dans son esprit alors s'illustrent les visages heureux de Maisie et Noah lui souriant, moments doux passés ensemble, tout son amour pour eux, le soutien qui résultait de leur amitié. Il y a aussi celui de Levi qui apparaît, son sourire en coin et le pétillant de son regard à son adresse et le mélange des trois parvient à calmer son palpitant, à lui faire regagner une couleur plus vivante et naturelle, à revenir à lui d'une certaine façon. Le cœur toujours en berne, l'impression qu'on lui rouvrait une plaie jamais vraiment refermée à propos de son deuil, Connor ressort du coffre avec un regard sombre. Il savait qu'il n'aurait pas dû venir, que c'était une mauvaise idée et sa voix se fait un peu plus rauque mais au moins, pas brisée, lorsqu'il s'adresse à nouveau au gobelin. « On peut partir maintenant ? » sa mâchoire se resserre, il n'ose pas même relever son regard vers Rachael, il se sent mal Connor, il se sent maudit, il se sent seul.

mentions de @maisie fortescue, @noah anderson et @levi kowalski

Tête haute, dos droit et menton levé avec fierté, Rachael ne laisse rien transparaître de ses émotions et bride tant bien que mal sa métamorphomagie pour ne pas se laisser trahir par celle-ci tandis qu'elle s'adresse au gobelin. La vision de celui-ci lui arrache une grimace mais elle reste toutefois polie, presque professionnelle en lui signalant les raisons de leur présence à elle et Connor, après quoi il s'absente le temps de régler quelques détails. Le regard tourné vers son cousin, Rachael le dévisage un long moment, cherchant à percer sa carapace à la seule force de son regard mais force est de reconnaître qu'elle ne le connaît pas assez, qu'ils ont trop longtemps été séparé pour qu'elle puisse deviner ce qu'il pense de tout ça, un constat qui la pousse à détourner le regard après lui avoir offert des explications sur la clé en sa possession permettant d'ouvrir le coffre. Déstabilisée par Connor et son comportement étrangement silencieux, l'ex-brigadière alterne son regard entre celui-ci et la porte sans toutefois dire mot. Elle pourrait s'inquiéter de son état, amorcer un contact physique ou même combler le silence, mais elle respecte son besoin de paix – elle le comprend même puisqu'elle le ressent aussi en ce moment troublé. Solitude brisée par le gobelin les menant au coffre, Rachael reste légèrement en retrait, présente sans être envahissante et c'est dur pour elle de ralentir, de ne rien dire ou faire, trop habituée à foncer dans le tas, à agir, à ne pas hésiter même quand ça fait mal. Si elle ne connaît pas beaucoup Connor, elle sait toutefois que le brusquer serait inutile et qu'il ne ferait que se braquer, alors elle garde le silence, se montre discrète alors qu'ils arrivent devant la grande porte dont le mécanisme s'active dès que le gobelin entreprend de l'ouvrir. Rachael, habituée à refouler ses émotions, n'en mène pas large non plus, aussi difficile cela soit-il à admettre. Une vague de souvenir et de tristesse la submerge quand la porte s'ouvre, et son regard est attiré par Connor cherchant le sien. En voyant les ondulations de gris dans ses yeux et refléter toute sa peine, elle décide cette fois de poser sa main sur son épaule, et de la serrer, tout en lui laissant entrevoir les ondulations ternes dans ses propres cheveux, une manière silencieuse de lui montrer qu'il n'est pas seul dans cette épreuve. « Je t'attends là, appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit. » elle sait qu'il vaut mieux le laisser y aller seul, qu'il a besoin de renouer avec le passé et d'accepter ce qu'il va trouver à l'intérieur et si une part d'elle n'est pas rassurée par cette idée et aimerait le suivre, elle reste prostrée devant la porte à l'attendre, le regard rivé sur sa silhouette avançant prudemment dans le coffre. Elle n'ose imaginer ce qu'il ressent, là-dedans, combien il doit être submergé par l'émotion en découvrant son héritage et si les mots du gobelin lui arrachent une pique de douleur, elle n'ose pas non plus imaginer ce que les mots peuvent lui faire à lui. Bras croisés sur sa poitrine et sourcils froncés par l'inquiétude, Rachael se tient droite, tendue, et sent une vive tension dans ses épaules à mesure que les secondes et les minutes s’égrènent. Un silence pesant règne, seulement brisé par le bruit lointain d'une cascade, sa lourde respiration, et quelques bruits de pas venant du coffre. Elle n'entend pas le bruit des gallions qui s'entrechoquent, ni celui d'objets déplacés et alors qu'une pointe d'inquiétude grandit en elle et qu'elle s'apprête à le rejoindre dans le coffre, elle le voit en sortir avec un regard sombre qu'elle ne lui a jamais connu. Il est pâle, blême, le teint gris, les cheveux ternis par la tristesse mais surtout, il revient les mains vides. Sourcils froncés, Rachael s'approche de lui, et pose à nouveau sa main sur son épaule. « Prends ton temps, tu peux y retourner, emporter quelque chose peut-être ? » mais il ne semble pas de cet avis à en croire sa mâchoire serrée, sa voix rauque et sa tête baissée. Consciente qu'elle ne pourra sûrement rien faire de plus avec lui aujourd'hui et qu'elle risque au contraire de le braquer et de s'attirer ses foudres, elle relâche son épaule, et soupire. « Tu n'es pas obligé. » elle prend une pause, jette un regard au coffre encore ouvert et enchaîne presque aussitôt. « Est-ce que tu me permets d'entrer ? On s'en va après ça, c'est promis. » elle attend sa réponse, libère à nouveau sa métamorphomagie pour lui laisser entendre qu'une part d'elle comprend ce qu'il ressent parce qu'ils sont de la même famille et une fois son accord obtenu, elle s'avance dans le coffre. Une vague d'émotion la traverse devant la vision des meubles entassés, des souvenirs accumulés et elle ne peut que se souvenir du coffre laissé par ses propres parents, si similaire et à la fois si différent de celui-ci. Ses cheveux virent au gris pâle quand elle aperçoit le cadre d'une photo, sans se douter que Connor l'a croisé sans la prendre, et elle n'a pas cette retenue, elle tend la main pour récupérer le cliché, et observe les parents de son cousin tenant leur bébé dans leurs bras, riant aux éclats sur cette photo animée. Cette vision lui arrache un pincement au cœur qu'elle refoule tant bien que mal en reposant la photo, sans la cacher, avant d'ouvrir un tiroir au hasard du bureau et de tomber une montre à gousset qui a sûrement dû appartenir au père de Connor, bien que la sorcière ne s'en souvienne pas. Elle n'hésite pas longtemps avant de fourrer la montre dans sa poche, cachée de façon à ce que Connor ne puisse pas la voir tout de suite et après un dernier regard au coffre, elle ressort de celui-ci pour retrouver son cousin. Regard entendu au gobelin pour qu'il referme le coffre, elle se retourne vers l'adolescent, sûrement encore bouleversé par les événements. « Allons-nous-en. » ils prennent le chemin inverse, règlent les dernière formalités puis sortent de Gringotts, retrouvant la luminosité et l'air frais du Chemin de Traverse. Ils s'engagent côte à côte dans l'allée, sourds aux conversations autour d'eux, et Rachael brise le silence. « J'imagine que tu souhaites te retrouver seul, ou avec tes amis, je te ramène à l'école ? » elle lui laisse ce choix, incapable pour l'instant de lancer la conversation sur ce qu'il vient de se passer à la banque, sans oublier que la montre pèse encore dans sa poche et qu'elle compte bien lui donner avant qu'ils ne se séparent. Après quelques instants, elle prend sa main, se concentre pour visualiser pré-au-lard et les fait tout deux transplaner direction le village sorcier. Le trajet jusqu'aux portes de l'écoles se fait dans un quasi silence, Rachael incapable de dire quoi que ce soit, de trouver les mots, et Connor enfermé dans ses ressentiments. Avant de se séparer, elle glisse une main réconfortante sur son épaule, laisse transparaître quelques une de ses mèches grises, puis avant qu'il s'en aille, c'est avec plus ou moins de discrétion qu'elle glisse la montre dans son sac, persuadée qu'une fois remis de ses émotions, il voudra et devra se concentrer sur celle-ci, renouer avec son passé et retrouver ses parents, ou ce qu'il reste d'eux.