tw: dépression, usage de drogues, comportement autodestructeur

Everything the light touches is our kingdom

Il était né prince, roi, premier né d'une famille au sang-pur, immaculé, en belle promesse de lumière à venir, d'avenir à briller, et il était né garçon, pour ne rien gâcher. Le reste n'avait plus d'importance, ni la pression qui fut balancée sur ses jeunes épaules, pas plus que les deux filles qui vinrent après, accident de la vie inqualifiable, qu'il fallut bien amener au monde et se coltiner par la suite. Car rien n'avait vraiment plus d'importance; l'héritier était là, né, en bonne santé, et il règnerait, pour la famille, pour le nom, pour le sang, pour l'avenir.

But a king's time as ruler rises and falls like the sun.

Mais ils s'aperçurent rapidement que l'enfant n'était en rien comme il l'avait imaginé, aussi redoublèrent-ils d'efforts. Le former à leur image, le déformer à leur crasse et bientôt, ils n'entendirent plus parler que de sa grandeur, de ce nom qu'il portait, qu'il ne devrait pas salir, de ces choses à faire, de cet autre à devenir, et rapidement, il ne trouva plus de réconfort que dans la roseraie dans le jardin, ces fleurs qu'il avait aimé, qu'il avait choyé pour qu'elles grandisse et deviennent ce qu'il ne saurait jamais être; quelque chose sur lequel se blesser si l'on s'y frottait trop. Il se savait trop faible pour assumer ce qu'ils attendaient de lui, il n'y parviendrait pas, et déjà, il ne trouva plus grand réconfort chez lui, hormis la froideur de cette demeure sans amour, la fraîcheur de leur lien déjà détérioré avec ses sœurs, la peur d'un avenir glacé. L'enfant aux roses commençait déjà à déchanté, alors qu'il n'avait pas encore mis les deux pieds dans la vie.

One day, the sun will set on my time here...

Ils ne surent jamais bien l'origine de tous ces maux, aussi les attribuèrent-ils à la jeunesse, l'impétuosité, peut-être cet amour qu'ils durent avorter pour lui, durant ces années d'école mais qu'il n'aurait pas été judicieux qu'il continue, mais la distance leur fit manquer le début de la dégringolade. Car quand ses parents lui interdirent de La revoir, il plongea dans une amère dépression dont il ne fut extrait que grâce aux potions qui lui délivra Mme Pomfresh. Mais la vie ne serait-elle pas plus simple à supporter comme cela. Doucement, insidieusement, les substances s'enchaînèrent. Une potion pour la dépression hivernale, puis une autre, pour redescendre un peu de la manie provoquée par les effets indésirable de la première. Et puis, une pour se défaire de l'anxiété généralisée à l'approche des examens. Et une de plus, afin de parvenir à mieux se concentrer. Ce ne fut plus le parfum des roses qui égaya ses journées, mais plutôt celui des potions fermentant dans un coin de son dortoir ou la douceur des coups qu'il prenait dans la gueule lorsqu'on venait lui demander de régler des comptes impayés. Parce qu'il était influençable, Aenas et que tout ce qui pouvait l'extraire de sa torpeur devenait enviable. De toutes façons, de quoi aurait-il peur, il avait une dynastie à ses pieds, et tout l'argent qui allait avec. Parfois, au creux de la nuit, il contemplait ce qu'il restait de sa vie et ne savait plus très bien s'il désirait réellement continuer.

...and will rise with you as the new king

Les années d'école s'étaient terminées et avec elles, ses amitiés s'étaient enfuies, envolées, soufflées par le poids des addictions, par la fatigue de le voir s'infliger tant de mal, et l'impossibilité de l'en extraire. Il fumait la vie par les deux bouts et souvent, passa proche de la limite. Ses parents couvraient souvent, cachaient toujours, n'assumant jamais d'aller au bout de la démarche qui aurait pu l'aider à s'en sortir. Mais les années passèrent trop vite et avec elles, c'est la fortune de ses parents qu'il aida à dilapider en fêtes, voyages, drogues et excès. Son corps était décharné, fatigué et un jour, il fit la fête de trop. Déchu, déshérité, renié, tout s'écroula autour de lui si bien qu'il ne voyait plus une seule lueur devant.
personnage de type : durable ou éphémère