« J'suis sûr que vous avez triché, c'est pas possible d'être aussi chanceux » lâcha t'il avec une mauvaise foi en pointant du doigt Connor et Maisie avec qui il venait de terminer une partie de bavboules façon bouchon baveux. Et bien sur il avait été question de gages à chaque tour pour celui qui était le plus loin et c'était plus souvent Noah que les autres qui en avait écopé. Etrange quand on savait qu'il avait normalement un bon lancer mais peut-être s'agissait-il simplement et logiquement du résultat de son état d'esprit du moment. Il était perturbé et ce n'était pas habituel pour celui qui respirait la joie et la bonne humeur à tous les étages. Il faisait rarement la tronche, Noah, toujours le premier à sourire et à déconner, bout-en-train depuis son plus jeune âge ou plutôt, du plus loin qu'il pouvait s'en souvenir. Et ceux-ci, ses souvenirs il l'avait remarqué, se trouvaient bloquer quelque part dans sa tête, cerveau qui ne coopérait plus dès lors qu'il se décidait à faire le vide pour s'y concentrer. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi ni comment c'était possible, se persuadant qu'il était tout simplement trop bête pour y parvenir. Après tout ce n'était pas la première fois et son trouble avec les nombres en était la preuve parfaite. Le blaireau avait hésité à en parler à ses meilleurs amis, ces mêmes personnes qu'il regarda au moment où cette pensée lui traversa l'esprit, les mots sur le bout de la langue parce que peut-être que c'était le moment, peut-être même que Maisie pourrait l'aider si en cherchant des informations sur son hypermnésie elle avait lu des choses sur au contraire des possibles amnésies. Mais le sourire de Connor l'en empêcha, autant que Maisie qui tirait la langue à ce dernier après une énième victoire de sa part. Il ne voulait pas casser le mood, le poufsouffle, alors qu'il savait pourtant très bien qu'ils l'auraient écouté. Une autre fois, ce n'était pas urgent de toute façon. « Je bouge, je dois retrouver Andrea » dit-il en se relevant, regard de son meilleur ami sur lui qui le fit lever les yeux au ciel. « Non, rien à voir avec ce que tu penses » Si sa réputation le précédait, la lionne faisait partie des rares filles avec qui il s'entendait bien et surtout avec qui il ne s'était jamais rien passé - ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant. « Ne vous amusez pas trop sans moi » ajouta t'il avec un clin d'oeil, ébouriffant les cheveux de la seule fille du trio et quittant la salle commune en donnant des faux coups de batterie devant lui, les accompagnant d'onomatopées en tout genre ; la discrétion, ce n'était pas son fort.

Et la ponctualité non plus puisqu'en entendant le dong de l'horloge, il grimaça au fait qu'il était déjà en retard. Mais la lionne le connaissait et elle ne s'en formaliserait surement pas. Dans le pire des cas elle ne l'attendrait même pas pour boucler ce devoir de commerce surtout qu'elle ne serait pas seule ; c'était un travail de groupe. Premiers escaliers montés, il fallait en plus qu'il mette les pieds à la bibliothèque, là où madame Pince lui avait refusé l'accès pendant des mois sous prétexte d'être trop 'perturbateur' pour les autres, ceux qui souhaitaient réellement travaillés. Ce qui n'était pas une surprise bien que maintenant, il ne doutait pas avoir la bibliothécaire sur le dos dès qu'elle le verrait entrer... Soupirant à cette idée, il atteignit le deuxième puis le troisième étage et s'y arrêta en pensant avoir entendu du bruit dans le couloir. Des élèves, sans doute, qui attendaient patiemment l'heure de midi pour assister au prochain repas. Un coup d'oeil vers l'extérieur et il regretta de ne pas avoir le temps de sortir pour voler un peu, saison printaniale conciliante en cette fin de matinée et soleil prépondérant malgré les températures encore fraiches. Tout était bon pour le dévier du droit chemin et cet exposé qu'il n'avait nullement envie de faire. D'autres éclats de voix lui parvinrent et il avança dans leur direction, Noah, pour tomber nez à nez avec celle qu'il s'efforçait d'éviter depuis des jours - mais que son esprit refusait d'oublier. Elle se disputait avec une sorcière seulement elle l'avait vu, évidemment, et il se trouva tout à fait idiot. « J'crois qu'il vaut mieux que j'y aille, on - » Avant qu'il ne puisse terminer, l'étudiante qu'il ne connaissait pas lança un « Non, c'est moi qui pars » Et elle quitta la salle qui en réalité était celle si connue des trophées de Poudlard. Il s'apprêtait clairement à en faire de même - il était trop jeune pour mourir et vu le regard noir qu'elle lui offrait, c'était ce qui allait arriver - et tourna les talons cependant la porte se referma en un lourd claquement et des lianes de plantes se trouvant là commencèrent à entourer celle-ci sous ses yeux surpris. D'abord certain qu'il s'agissait d'un coup de la vipère, il s'accrocha à son regard, laissant un « Qu'est-ce que tu fais ? » franchir la barrière de ses lèvres. Mais elle n'avait pas sa baguette en vue et compris, partiellement, ce qui se passait. « Fuck it » lâcha t'il dans un soupir parce que si des jours en arrière, il aurait remercié le destin pour une telle opportunité de se retrouver seul avec elle, aujourd'hui il trouvait le karma peu sympathique avec lui. Malgré tout il tenta un « Tu sais que c'est interdit de séquestrer les gens, Burgess ? Même si c'est pour les embrasser »  qui n'avait rien de confiant pour une fois. Son humour ne le sauverait pas, au contraire, il en était persuadé.

« Je ne dis pas que nous ne devrions plus être amies… » « Non, c’est vrai, tu insinues simplement sans l’assumer que nous ne devrions plus être vues ensemble. » Sa voix s’élève et raisonne dans la pièce tandis qu’elle sent une boule se former dans sa gorge. Tout lui échappe ces temps-ci et Ophelia ne sait plus comment faire pour ramasser les morceaux éparpillés de sa vie. Elle ne sait plus comment faire non plus pour être forte alors que chaque jour amenait son nouveau lot d’épreuves, comme si on s’amusait à tester ce qu’elle pouvait supporter avant de rompre sous le poids des responsabilités. Elle n’avait plus envie d’encaisser, n’avait plus envie d’accuser le coup en gardant la tête haute et en souriant. Elle aurait voulu crier, sangloter jusqu’à s’endormir d’épuisement, hurler jusqu’à sentir ses poumons lui brûler, faire tout brûler jusqu’à ce qu’il ne reste que des cendres qu’elle chasserait en un souffle. Elle aurait voulu abandonner, partir loin sans se retourner, là où on ne la connaissait pas, là où le nom qu’elle portait n’était pas sali par les actes de son père. « Ce n’est pas simple pour moi non plus et.. » Ophelia éclate de rire alors que la colère vient l’emporter sur la tristesse qui menaçait pourtant de l’envahir à chaque instant. C’était cette rage qui la poussait à ne pas s’effondrer, à garder la tête haute en dépit de tout ce qui s’accumulait ces temps-ci. « Wow vraiment, je suis désolée si l’article relatant le scandale de mon père te rend la vie particulièrement difficile Natalia. » Car c’était de ça qu’il était question, ça qui était la cause de tout ce qui n’allait pas, ce géniteur qui n’avait jamais rien apporté de bon à sa vie. Elle n’avait encore jamais haï quelqu’un comme elle haïssait son père, convaincu qu’elle se porterait bien mieux sans lui. Elle en rêve, l’américaine, de le croiser, d’enfin lui dire ce qu’elle pensait de lui, sans faire preuve de la moindre délicatesse. Non pas qu’il s’en soucierait, de toute façon. Elle n’était que les restes, après tout, cette partie de lui qu’il n’avait jamais voulu et qu’il avait abandonné sans un regard. Un bruit attire l’attention d’Ophelia tandis qu’elle se tourne vers la porte d’entrée, regard qui se pose alors sur Noah. Son coeur loupe un battement en même temps que son sang ne fait qu’un tour – sa colère flamboie d’autant plus en le voyant là, face à elle. Et comme à chaque fois qu’ils se sont croisés ces deux dernières semaines, il s’apprête à fuir, à faire demi-tour pour l’éviter sans lui accorder le moindre mot. Elle ignorait pourquoi il agissait ainsi – il lui semblait que tout se passait bien entre eux lorsqu’ils s’étaient vus dans la grande salle, quand, pour une fois, elle avait fait l’effort d’aller vers lui. La vipère avait fini par se dire que sans doute, c’était ce scandale qui le poussait à prendre ses distances, elle qui s’était pourtant dit qu’il n’était pas du genre à se soucier de ça – à croire qu’elle s’était trompée sur son compte, finalement. Pire encore, elle se disait qu’il en avait eu assez de jouer, qu’il avait eu ce qu’il voulait en l’embrassant et que maintenant, il n’avait plus besoin de lui prêter attention, idée qui ne fait qu’accroître son agacement à son égard. Natalia prend congé sous le regard noir d’Ophelia, regard adressé autant à l’un qu’à l’autre.

Évidemment, Noah veut la suivre, partir loin d’elle sauf que la porte se ferme brusquement. Elle fronce les sourcils quand il l’interroge, se contente de croiser les bras sur sa poitrine sans dire un mot. Pourquoi se déciderait-elle à lui parler maintenant alors qu’il avait décidé de ne pas lui adresser un mot depuis trop longtemps à son goût ? Elle est pourtant bien incapable de tenir cette résolution car il ose faire allusion à leurs baisers ce qui est assez pour faire exploser cette colère qui était à peine maîtrisée. Ses bras qui se détachent pour retomber le long de son corps, la sorcière le fusille du regard. De quel droit évoquait-il cette proximité qu’ils avaient eu ensemble quand, de toute évidence, il n’avait fait que s’amuser avec elle? Elle aurait du le savoir, de toute façon. Il n’était qu’un homme, après tout, alors elle aurait du se méfier au lieu de lui accorder un certain degré de confiance. Car en dépit de ce jeu qu’elle avait voulu instaurer, elle n’embrassait pas n’importe qui Ophelia, du moins pas comme elle l’avait fait avec lui. « Si c’est pour dire des idioties pareilles, je préférais encore quand tu ne me parlais pas. » dit-elle sèchement. Son cœur bat furieusement contre sa cage thoracique, doigts qui viennent attraper les pans de sa jupe dans un geste qui trahissait sa nervosité, ce contrôle qui pouvait lui échapper. « J’ignorais que tu avais retrouvé l’usage de la parole, d’ailleurs, même si visiblement, celui-ci semblait n’avoir disparu qu’en ma présence. » Elle l’avait vu, quand elle le croisait parfois, discutant avec d’autres sorciers sans le moindre problème jusqu’à ce qu’elle ne s’approche et qu’il ne s’éclipse soudainement. « Maintenant que tu l’as enfin retrouvé, j’ose espérer que tu as également retrouvé le peu de courage dont tu disposais pour assumer la raison pour laquelle tu ne daignes plus me parler. » Son regard qui s’accroche au sien quelques secondes avant de le détourner – elle n’a plus envie de rester en sa compagnie, finalement, ne voudrait plus que s’éloigner de son regard bleuté et des souvenirs qu’elle y associait. Serrant les poings, elle se dirige vers la porte recouverte de lianes en tout genre, sort sa baguette pour tenter quelques sorts sans aucun résultat. Mâchoire serrée, elle tente le tout pour le tout en attrapant la poignée pour tenter de la tirer, n’avait pas vu la grosse épine qui en dépassait, un « shit » qui glisse d’entre ses lèvres sans le contrôler tandis que celle-ci perce la peau pour la faire saigner un peu. Pourtant, elle garde le dos tourné à Noah tandis qu’elle observe le carmin sur sa peau, pestant intérieurement contre elle-même de se laisser si facilement influencer par sa présence.

Il n'avait pas prévu de se retrouver seul avec Ophelia, Noah, et ce même s'il en crevait d'envie chaque fois qu'il la voyait. Parce qu'il était peut-être idiot les trois quart du temps mais qu'il avait remarqué qu'elle n'allait pas très bien ces derniers jours. Il n'en était pas à se vanter de la connaître par coeur - ce n'était pas le cas - mais il voulait croire que le moment passé ensemble pendant les vacances l'avait aidé à la cerner un peu plus, la vipère, à voir plus loin que l'image de princesse sang-pur au caractère bien trempé qu'elle renvoyait à tous, ce surnom qu'il prenait toujours plaisir à lui donner malgré ces réactions. Il lui avait quand même fallut que Connor lui mette un journal sous le nez où un article sur les Burgess était écrit en pensant que ça l'intéresserait - et il avait tenté de jouer le garçon indifférent cinq secondes mais pouvait-il réellement cacher quoique ce soit à ses meilleurs amis ? absolument pas - pour que le brun réalise ce qu'il se passait, son moral qui devait en pâtir ou encore et c'était sans doute ce qui l'énervait le plus, les chuchotements sur le passage de la sorcière dès que les élèves la reconnaissaient. Il avait eu plus d'une fois envie de les bousculer et l'avait même bien souvent fait ; jetant en prime des sortilèges certes inoffensifs mais suffisamment ennuyants pour les mettre mal à l'aise et leur faire changer de sujet, le tout en justifiant ce besoin de s'amuser et de faire le clown puisque c'était plus facile d'admettre ça qu'une quelconque affection pour Ophelia. Elle était tout ce qu'il ne pourrait jamais avoir - et pas que cela signifiait qu'il la voulait bien sûr - ce qu'Arya s'était donné à coeur joie de lui rappeler il y a encore quelques heures avec un regard appuyé lorsqu'il avait laissé traîné ses iris un peu trop longtemps sur la silhouette de la belle. Sa soeur adoptive avait été plutôt claire avec lui après le nouvel an, précise et même tranchante dans ses mots et instructions et si ce ton avait normalement le don de le faire rire et l'amener à la défier encore plus, elle avait su taper là où ça faisait mal, Arya, et cette peste le savait très bien. Cette affaire avec la famille Burgess n'avait que fortifier certaines de ses pensées, à savoir que surement, elle irait mieux sans l'avoir constamment dans ses pattes. Sa réputation n'en avait pas déjà pris un sacré coup avec cette histoire pour ajouter le fait d'être vu en sa compagnie ? Plus que ça, Arya avait joué sur sa loyauté à lui pour expliquer la sienne, joué sur ses issues et autres chantages pour parvenir à ses fins et pour la première fois de sa vie, Noah avait flanché. Et il savait qu'Ophelia lui ferait payer son comportement - dans le fond elle en avait tout à fait le droit. Pourtant ses premiers mots le piquèrent beaucoup plus que ce à quoi il s'attendait, peut-être parce que d'habitude elle n'y mettait pas autant de vraie colère. Deserved pensa t'il en retenant une grimace et en essayant de garder la face comme il le faisait souvent. « Ce n'est pas ce que tu crois » fut sa principale défense et ce, même s'il n'avait aucune idée de ce à quoi elle pensait réellement. « J'suis un abruti, ça ne devrait pas t'étonner, tu le disais toi-même avant » Mais avant quoi, Noah ? retentit dans sa tête puisqu'en assumant qu'il y avait un avant et un après, le poufsouffle lui donnait raison. « J'devrais pas être là » ajouta t'il à haute voix sans se rendre compte qu'il ne faisait que confirmer les dires de la brune alors qu'il avait prétendu le contraire il y a plusieurs secondes. Et il sentit son coeur se serrer malgré lui quand elle lia leurs regards un instant, tempête dans ses iris colorées qu'il aurait voulu calmer plutôt qu'alimenter de la sorte. Il s'en détacha autant que possible en feintant un intéressement pour le tableau sur le mur, portrait qui ne tarderait pas à rire de son infortune - ou sa connerie. Ce fut le moment choisi par Ophelia pour inspecter la porte coincée d'où les lianes et apparemment se faire mal. En deux foulées, il se retrouva près d'elle - trop près diraient certains - lui attrapant le bras pour qu'elle se retourne. « Hey, est-ce que ça va ? » Mais ce n'était pas une question qu'elle voulait entendre, il en était persuadé, seulement il s'inquiétait. « Vraiment, je veux dire. Je sais que ce n'est pas une petite écorchure comme ça qui va t'abattre... » Mais avait-il toujours le droit de la questionner comme ça ou de prétendre la connaitre même un peu ? Avait-il le droit d'essayer de la faire sourire, celui-ci qu'il adorait d'ailleurs ? Noah se perdit dans les yeux de la sorcière pendant un petit laps de temps, réalisant seulement après être revenu à lui qu'il avait sa main dans la sienne et que ce contact révélait beaucoup plus qu'il ne pouvait dire. Il soupira en la relâchant, le coeur lourd. « On ne peut pas rester là, il faut qu'on sorte » Ou bien il était sûr de ne pas tenir sa promesse de rester éloigné. C'était déjà bien trop difficile. Et c'est certainement pour ça que sa bouche bougea ensuite, presque sans son accord, pour revenir sur les propos précédents de la vipère. « Ca n'a rien à voir avec toi, je te jure » De quoi lui donner une nouvelle munition pour se faire assassiner, clairement.

Elle sait que ça ne devrait pas compter autant, de voir que Noah avait décidé de l’ignorer, car depuis le début Ophelia se dit qu’il ne s’agit que d’un jeu, que d’une distraction qu’elle avait fini par apprécier. Pourtant, ça l’avait touché, peut-être plus qu’elle ne daignait l’admettre, elle qui se retrouvait à devoir trop gérer en même temps au point de ne plus savoir où donner de la tête. Si elle devait être honnête, ces moments plus légers passés avec lui auraient été les bienvenus ces temps-ci, lui aurait peut-être permis de souffler au moins un peu. Peut-être que ça l’aurait aidé, peut-être que ça n’aurait rien changé, elle l’ignorait et ne le saura visiblement pas puisqu’à en juger par sa réaction en la voyant ici, il ne voulait que la fuir encore et encore. « Et qu’est-ce que je devrais croire ? » Qu’il l’éclaire enfin, qu’il s’explique sur ce revirement de situations qui lui avait semblé brutal. L’américaine fronce les sourcils – que voulait-il dire par là ? Qu’elle ne devrait pas être étonnée qu’il ait décidé de ne plus lui parler après l’avoir embrassé ? Qu’elle le savait, après tout ? Et n’était-ce pas le cas, d’une façon ? Elle avait toujours critiqué Noah et sa manie d’enchaîner les conquêtes, s’en était même amusée, dans ce bar qui les avait lié. Finalement, n’était-elle pas qu’un numéro de plus, qu’une proie rejoignant son tableau de chasse maintenant qu’elle avait cédé ? Elle avait été idiote, Ophelia, parce qu’il avait raison finalement. Elle savait comment il était alors elle ne devrait pas être étonnée, devrait encore moins attendre quoi que ce soit. Ce n’était pas comme si elle s’était attendue à ce que quoi que ce soit ne ressorte réellement de leurs baisers mais elle n’avait pas imaginé qu’il irait jusqu’à l’ignorer. Elle ne dit rien, lèvres pincées entre elles alors que sa colère ne fait que croître. Colère qui l’aveugle suffisamment pour que la vipère ne tente d’ouvrir la porte de la plus idiote des manières, résultant en une petite coupure ridicule. Quand elle se retourne, Noah est près d’elle, bien trop près et elle ne comprend pas pourquoi il attrape sa main ni pourquoi il prétend se soucier de ce qui pouvait bien lui arriver. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? » Chaque mot est tranchant alors que leurs échanges n’ont plus rien des paroles amusées échangées, des flirts et des piques envoyées parfois avec légèreté. Leurs regards se croisent et la sorcière ne comprend pas l’inquiétude qu’elle semble y lire et qui n’y a pourtant pas sa place – elle se convainc alors qu’il s’agit peut-être de ce qu’elle aimerait voir mais que ça n’était définitivement pas ça. Noah qui retire sa main de la sienne, Ophelia qui la laisse retomber le long de son corps alors qu’elle reste encore silencieuse. Elle a l’impression que si elle parle trop, elle finira par tout laisser échapper, qu’elle ne contrôlera plus rien alors que tout est déjà rongé par la colère depuis des jours déjà. Seulement, il y a cette phrase de trop, celle qui fait qu’elle éclate d’un rire qui sonne faux tant elle trouve les mots utilisés ridicules. « Mais tais-toi Noah, tais-toi. » mains portées à ses tempes, son crâne tambourine presque autant que ce cœur aux battements furieux qui menacent de lui échapper. « J’ai compris, d’accord ? » Il avait été assez clair pour que ce soit le cas, bras qui retombent le long de son corps alors qu’elle relève les yeux vers lui. « Ce n’est pas la peine de me sortir tes excuses habituelles, tes ‘c’est pas toi c’est moi’ ou je ne sais quelle autre absurdité que tu pourrais inventer. » Car c’était ainsi qu’elle avait interprété ses mots, Ophelia qui n’avait trouvé aucune autre explication à ce silence qu’il lui avait imposé. « T’as eu ce que tu voulais alors t’as plus besoin de passer de temps avec moi et vraiment, c’est pas un souci Noah, parce que tu peux rêver si tu t’imagines que j’attendais quoi que ce soit venant de toi. » Dernier mot lâché avec mépris car elle a besoin de ça, la sang-pur, de prétendre qu’elle se moquait de lui, de ce qu’il pouvait bien penser à son sujet. Elle croise les bras sur sa poitrine, soutient son regard. « C’était une erreur de toute façon. » Qu’importe ce qu’elle avait ressenti lorsqu’ils se sont embrassés, qu’importe ce qu’elle avait éprouvé quand il l’avait fait rire, tout devait être écarté, réduit à l’état de chimères qui n’avaient pas leur place. Elle fait quelques pas pour s’éloigner de lui car elle a besoin de respirer, Ophelia, d’avoir les idées claires, et elle n’y arrive pas vraiment quand il est si près d’elle. « Trouve la solution pour sortir d’ici seul. Je vois pas pourquoi je voudrais retourner là-bas de toute façon. » Parce qu’ici, il n’y avait que lui, qu’importe à quel point son comportement l’avait blessé, elle pouvait l’encaisser, se fustiger mentalement d’avoir été une véritable idiote. En dehors de cette pièce, il y aurait les regards, encore, ceux qu’elle peinait à supporter, ceux qui lui donnaient envie d’exploser de plus en plus régulièrement. Son regard se pose sur des trophées exposés, feignant de s’y intéresser alors même que ses pensées étaient encore tournées vers le blaireau, vers ces moments qui lui avaient pourtant semblé si vrais mais pour lesquels elle s’était visiblement trompée.

Il avait tout faux, Noah, et il aurait voulu tout envoyer balader pour être présent auprès d'Ophelia, autrement qu'en l'énervant comme il le faisait pourtant si bien depuis le début. Sauf que cette fois il ne souriait pas, cette fois il ne trouvait pas ça drôle. Il ne savait pas d'où lui venait cette envie de la soutenir finalement, d'être un ami - ou plus lui murmura une voix pas très objective depuis leurs derniers rapprochements - alors qu'il avait surtout commencer à l'approcher par défi, un jeu dans lequel il se perdait chaque jour un peu plus. Il n'avait jamais caché son attirance pour les jolies sorcières et embêter Ophelia avait été le meilleur moyen, des mois auparavant, de faire naître la colère dans les yeux d'Arya qu'il adorait détester autant qu'elle le faisait en retour mais il ne pouvait pas nier qu'il s'était fait avoir dans l'histoire et ce, comme un débutant. La sang-pur s'était révélée beaucoup plus intéressante qu'il ne le croyait et s'il appréciait évidemment toujours outragement flirter avec elle, Noah en avait découvert un peu plus sur elle après cette soirée à Londres. Certes ils n'avaient pas parlés pendant des heures mais sa présence dans ce bar en disait déjà long sur elle et l'avait forcé à revoir ses idées reçues sur elle, sur le monde dans lequel elle vivait, image de perfection renvoyée par la plupart des membres de sa maison et de l'élite en général. Ceux-là même que Connor détestait, à juste titre. Parfois il avait cette même pensée que de se demander si peut-être, les familles de certains étaient impliquées dans la disparition de la sienne mais il les repoussait, égoïstement pour ne pas se laisser envahir par une part d'ombre qu'il ne saurait sans doute pas gérer. Et la question de la brune renvoyait à son visage lui incita un soupir ainsi qu'à mettre une main dans ses cheveux et attraper une poigne, incapable de réellement répondre. Evidemment qu'elle demanderait plus que de simples phrases banales et elle le méritait. « C'est... » commença t'il inutilement, ne sachant pas lui-même quelle connerie il allait pouvoir lui sortir sur un plateau. Et pourtant habituellement, le brun avait clairement plus de ressources que ça. Il ne faisait que confirmer ce qu'elle savait déjà cependant, se servant de cette excuse pour échapper à la conversation, échapper à sa colère pourtant légitime. Mais elle se blessa, légèrement certes, et ce fut assez pour qu'il accourt à ses côtés, indifférence qu'il ne parvenait pas à garder quand elle était si près, quand ils étaient à deux dans cette pièce sans personne, sans Arya, pour noter chacun de ses gestes. « Oh j'en sais rien, peut-être parce que je ne suis pas insensible ? » Et il ne disait pas ça pour elle même si elle était décidée à prendre tout ce qu'il disait de travers - mais ce n'était pas étonnant, il était bien trop maladroit pour s'en sortir. A vrai dire il pouvait être insensible sur de nombreux sujets, elle n'était juste pas obligée de le savoir. Et ça faisait beaucoup de choses qu'il cachait, Noah, peu certain qu'il puisse garder pour lui toutes ces raisons bien longtemps. Il s'enfonça un peu plus avec une nouvelle réflexion clichée - mais vraie - et son rire faux lui fit grincer des dents. Il était mal, bien plus que ça, il était foutu parce qu'elle allait le manger tout cru. Alors elle l'enchaîna, Ophelia, et il ne put placer un seul mot, seulement recevoir les siens comme des coups, capable de rien de plus que de secouer la tête pour réfuter tout ce qu'elle disait. Il se sentait con, plus con que jamais, de la blesser de la sorte, d'être blessé en retour pour finalement, un amas de conneries et futilités. Ces dernières paroles le touchèrent plus que de raison et il sentit son palpitant se soulever jusqu'à ce qu'il retrouve la parole. « Non. Non, t'as rien compris Ophelia ! » lâcha t'il pour reprendre ce qu'elle avait dit au début de sa tirade. « Le probème, ce n'est pas ce que je veux ou je ne veux pas, c'est ce que je peux faire, mais tu n'entends que ce que tu veux entendre, pas vrai ? Parce que c'est plus facile comme ça » laissa t'il échapper un peu trop vite. « Ne crois pas que ça n'a pas compté ou que je n'ai pas envie de recommencer parce que... fuck » Il ne pouvait pas vraiment craquer maintenant, si ? Pas après les efforts des dernières semaines pour l'esquiver. « T'es dingue si tu penses que c'est pas difficile de rester loin de toi, surtout avec tout ce qui se passe en ce moment » Et il évoquait le scandale autour de son nom, de sa famille, ce qu'il aurait préféré qu'elle n'ait jamais à vivre. « Mais je n'ai pas eu le choix et puis... et puis peut-être que c'est mieux pour toi aussi » Noah réfléchissait, parfois, et il en était venu à la conclusion que la Burgess avait assez à gérer pour y ajouter une association avec lui. Il ne voulut ajouter rien d'autre sur cette attaque pourtant personnelle à son égard parce qu'il méritait cette remarque, il méritait son mépris et sa colère pour son comportement idiot même s'il n'était pas sûr de savoir si elle parlait de son attitude ou, plus généralement, de la personne qu'il était. Ce qui ne faisait que confirmer ces pensées précédentes seulement là, l'idée d'erreur venait d'elle et il tiqua un peu plus cette fois. C'était ridicule, il en avait conscience. « Pourquoi ? Parce qu'on est trop différents ? T'inquiètes pas, je le sais déjà depuis le début » Le regard un peu plus dur, il s'empressa de dire « Heureusement qu'on a pas été plus loin, hein ? » Et ce n'était pas le désir qui avait manqué, ni l'envie, mais peut-être qu'avoir été interrompus - dans quoi exactement, il ne saurait l'expliquer - avait été la meilleure chose à faire. Pour elle et sa réputation, pour lui et certaines émotions inavouables. Pour tour ça. Soutenant ses iris de la même façon qu'elle depuis plusieurs secondes, il relâcha le contact le premier et elle s'éloigna, le laissant seul - en quelque sorte - avec ses pensées.

Et il garda les yeux au sol un moment le brun, pour cacher sa peine ou sa honte il ne savait pas très bien, jusqu'à ce qu'elle reprenne en lui parlant de solution pour sortir. Il aurait ri, Noah, à cette demande si une nouvelle fois il ne fut pas touché par ses paroles. Il comprenait pourquoi elle hésitait à ressortir et se retrouver sous les feux des projecteurs et ce, même s'il n'avait pas tous les éléments en sa possession. Seulement l'article de journal, les rumeurs et bruits de couloir auquel il n'avait fait attention que pour obtenir des informations sur elle. « Ca leur passera. Tu sais comment ils sont, il suffit qu'un nouvel élève pète de travers et on n'en entendra plus parler » Il minimalisait sans doute ce qu'elle traversait, le blaireau, parce qu'il n'était pas doué pour grand chose que faire des bêtises. « Je pourrais peut-être - » « Laisse tomber » Ophelia ne souhaiterait surement pas de son aide de toute façon, pas après ce qu'elle avait dit, pas après ce qu'il avait fait - ou pas fait d'ailleurs. Dans un soupir frustré, il osa un « J'suis désolé » à plusieurs significations - il lui laissait choisir laquelle - qu'il pensait réellement. « Tu mérites mieux » Et là encore il évoquait cette histoire autour de sa famille, ce père qu'il avait compris problématique en de nombreux points, mais aussi lui-même.

Elle ne dit rien Ophelia, serre les dents à cette remarque en laquelle elle ne croit pas. Que Noah dise ce qu’il voulait, elle refusait d’y croire, refusait de penser qu’il pourrait se soucier de quoi que ce soit la concernant. Si c’était le cas, il n’aurait pas passé ces dernières journées à l’éviter, surtout pas alors qu’elle se retrouvait plongée dans des affaires dont elle n’arrivait pas à se dépêtrer malgré tous  les efforts qu’elle pouvait faire. Elle met de la distance entre eux car c’est ce qu’il y a de mieux à faire, sorcière qui cherche avant toute chose à se protéger car elle n’est pas sûre de pouvoir encaisser plus que ce qu’elle doit déjà gérer. Pourtant la réaction du blaireau la rend plus confuse encore, ces allusions qu’elle ne saisit pas et ça ne fait que l’agacer plus encore. Rien n’est clair et elle a l’impression qu’il lui manque quelque chose, un élément qui, sans doute, l’aiderait à comprendre pourquoi il agissait comme il le faisait. Elle fronce les sourcils en l’écoutant, son regard rivé vers lui à la recherche du moindre indice, de la moindre réaction pouvant l’aider à mieux comprendre. « Facile ? Tu penses que quoi que ce soit est facile dans tout ça ? » Elle n’aime pas l’accusation qui lui tombe dessus, comme si elle était responsable, comme si c’était sa faute si elle devait faire avec ce qu’il lui disait. Peut-être que la vipère interprétait mal les choses mais comment pouvait-il en être autrement, quand il s’efforçait de s’éloigner d’elle au moment où elle avait le plus besoin de sa compagnie ? Et évidemment, elle se remet à douter parce que la réaction de Noah ne colle pas avec ce qu’elle s’était imaginée, sous-entendus qui la laissent entendre que les moments qu’ils avaient partagé comptait pour lui malgré la distance instaurée entre eux. Elle sent son cœur faiblir malgré elle parce qu’il a l’air agité, comme si on lui avait imposé d’agir comme il le faisait mais ça ne pouvait pas être le cas, pas vrai ? « Mais qu’est-ce que tu veux dire ? » Ophelia qui a envie de savoir, forcément, car alors ça changerait tout. Noah qui l’interroge et elle qui ne dit rien car les réponses sont nombreuses et surtout, que certaines d’entre elles ne sont pas avouables à ses yeux. Elle n’a pas envie d’avouer qu’elle aurait voulu recommencer, n’a pas envie de dire à voix haute qu’elle s’était sentie vivre à travers ses baisers. Elle n’a pas envie qu’il sache à quel point ses lèvres avaient brûlé ce soir-là, des heures encore après l’avoir quitté, n’a pas envie non plus qu’il comprenne qu’elle avait plus souvent cherché sa silhouette dans les couloirs qu’avant. Il ne peut pas savoir tout ça, Noah, car alors il pourrait se jouer plus encore d’elle, car alors il pourrait avoir de l’emprise sur elle – et c’était ce que tous les hommes voulaient, pas vrai ? Pouvoir utiliser la moindre faiblesse pour asservir les femmes, pour pouvoir prendre le dessus. La confiance qu’elle avait pu avoir en lui s’était retrouvée toute chamboulée quand il avait commencé à s’éloigner et il était alors hors de question de lui avouer quoi que ce soit. Son regard croise pourtant le sien, dureté qu’il y lie et auquel elle n’est pas habituée car il ne l’a jamais regardé ainsi, Noah. Pourtant, elle soutient son regard et affirme un « Heureusement, oui. » qu’elle n’est pas vraiment sûre de croire.

Trophées qu’elle observe sans vraiment leur accorder de l’attention mais il valait mieux ça plutôt que de continuer à regarder Noah, Ophelia qui préfère s’attarder dans cette salle que retrouver le reste du château. « Non, ça ne leur passera pas. » se contente-t-elle de dire. Il ne pouvait pas vraiment comprendre le sang-mêlé car ils évoluaient dans des mondes différents, alors comment pouvait-il savoir que cette tâche restera sur son nom des années durant ? Comment pouvait-il savoir que dorénavant, elle ne faisait plus partie des familles respectables mais plutôt de celles qu’il fallait éviter ? Et encore une fois, il commence une phrase qu’il ne finit pas et ça l’agace, l’américaine, poings qui se serrent tandis qu’elle se retient encore et encore sans savoir combien de temps elle pourrait se retenir. Quand il s’excuse, elle se retourne brusquement vers lui. « Tu as raison, je mérite mieux. » Elle fait un pas vers lui. « Je mérite mieux qu’un sorcier qui ne daigne même pas me dire clairement pourquoi il agit comme il le fait. » Elle ignore le reste, Ophelia. Elle ignore sa situation, ignore Natalia qui s’éloigne. Elle ne se concentre sur lui, que sur ce qu’elle avait cru qu’ils avaient eu ensemble. « Tu ne fais que me parler en énigmes et ça m’agace. J’estime que je mérite que tu me dises clairement pourquoi tu as décidé de m’éviter alors que... » Alors qu’elle avait besoin qu’il soit là plus que jamais. Elle déglutit, franchit l’espace les séparant. Elle ignore les souvenirs réveillés par son parfum qui l’entoure, ignore cette envie soudaine de s’emparer de sa main. « J’ai vu comment tu me regardais, ce soir-là. » Et c’est risqué ce qu’elle fait, elle le sait, mais elle n’a pas l’énergie de jouer plus longtemps, de se contenter de réponses qu’il ne veut pas lui donner. « Tu peux bien dire ce que tu veux, je ne suis pas qu’une de tes vulgaires conquêtes. » Elle ne détourne pas le regard en dépit de ce qu’elle avance alors même que son cœur semble lui hurler d’arrêter, risques trop grands qu’elle prenait en faisant preuve d’autant d’assurance. « Alors dis moi. Dis moi pourquoi tu ne peux pas faire ce que tu veux, alors que c’est bien ce que tu fais depuis le début. » Elle ignore comment elle réagirait s’il venait à réfuter ce qu’elle disait, s’il venait à lui dire qu’elle avait tout faux. Il fallait qu’elle essaye, ne serait-ce que pour avoir un début de réponse, ce dont elle avait plus que besoin alors.

Les mots étaient sortis un peu trop rapidement de sa bouche et comme souvent quand ça arrivait, Noah le regretta aussitôt. Il était stupide de dire que sa vie était facile quand il savait, au même titre que tous les élèves de cette école, les derniers méfaits du père de la Burgess. Ce n'était pourtant pas comme ça qu'il avait imaginé le quotidien d'Ophelia quand il ne la connaissait pas encore très bien - était-ai ce vraiment le cas maintenant ? - parce qu'elle donnait aisément l'illusion que tout était parfait dans le meilleur des mondes et il se doutait que l'étiquette de sang-pur collée dans son dos en était la principale cause. Son côté inaccessible était ce qui l'avait d'abord attiré chez elle parce qu'elle représentait ce défi dont il avait besoin pour alimenter son propre quotidien là où il n'avait qu'à sourire et faire un clin d'oeil à d'autres pour les voir à ses pieds - et ce, sans aucune prétention. Mais elle était plus que ça, Ophelia, plus qu'une jolie sorcière avec un fort caractère et bien sur que, naïvement peut-être, il était tombé sous son charme. Il n'avait aucun doute sur le fait qu'il ne devait pas être le premier ou le seul dans ce cas et pourtant il ne pouvait pas dire qu'il l'avait souvent vu au bras de garçons - bien que jusque-là, le poufsouffle n'avait pas non plus surveiller ses fréquentations et cette affection nouvelle pour elle n'y changeait rien. Il avait compris qu'elle faisait presque tout ce qu'elle voulait, la Burgess, et c'était aussi pour ça qu'elle lui plaisait tant. Il n'avait pas eu de mal à se rendre compte qu'elle n'était pas la fille à papa - ou maman - obéissante à laquelle il aurait pu s'attendre en venant d'une famille de sang-pur comme la sienne. Il suffisait de voir les Greengrass, Parkinson et même les garçons comme Malfoy pour croire que tous n'étaient que des copies parfaites de leurs parents, à suivre les règles et les traditions à la lettre. Il se fiait souvent à l'avis général - ou à celui de ses meilleurs amis - avant de se faire sa propre opinion et c'était sûrement une erreur mais il n'avait jamais prétendu être le plus intelligent de la Terre, loin de là. Ophelia était une surprise, la plus belle de ces derniers mois et il n'avait pas eu envie de tout gâcher avec elle seulement c'était ce qu'il parvenait à faire avec presque tout le monde : décevoir. Il avait déçu son père adoptif à maintes reprises, Joey, et même plus récemment sa mère adoptive qui, sans doute plus inquiète que réellement en colère - ce que Noah ne réalisait pas - lui avait reproché de ne pas avoir pris soin de son petit frère malade. Et désormais il décevait Ophelia en étant tout sauf lui-même. Parce qu'il ne l'aurait pas évité une grande partie du mois si Joey ne le surveillait pas mais il aurait plutôt tenté de la faire sourire avec des blagues pas drôles, de la faire rire comme elle avait ri ce jour là dans la grande salle, il aurait attrapé sa main après les cours pour l'emmener loin de tous ces vautours à la critique facile et l'enlacer si elle en éprouvait le besoin. Et surtout si elle le lui permettait. Noah était loin des standards attendus pour une sorcière comme elle et c'était ce qui lui faisait peur parfois, ce qui l'empêchait de se perdre totalement. Chose qu'elle confirma après les quelques dures paroles qu'il avait eu alors il se renfrogna mais ça ne dura pas longtemps. Rancune qu'il ne savait tenir quand elle le regardait de cette manière. Elle semblait triste, la Burgess, abattue et de savoir que peut-être, il avait contribué à ça le peinait autant. « Alors on les fera taire, un à un, jusqu'au dernier s'il le faut » Il était prêt à le faire, à attaquer chaque étudiant qui croyait bon de se moquer d'elle et il était sûr que Connor et Maisie l'aideraient. Il lui suffisait de leur demander après tout parce que l'amitié était le plus précieux des sentiments à ses yeux et qu'une certaine façon, c'était ce qui l'avait mis dans cette situation. Il y a ses excuses qui franchissent finalement ses lippes, celles en lesquelles il croyait sincèrement mais qui ne valaient sûrement rien après la manière dont il l'avait ignorée. « Tu mérites mieux » répéta t'il à sa suite en hochant la tête pour la convaincre elle, se convaincre lui-même. Au moins sur ça, ils étaient d'accord. Elle méritait mieux et il aurait du s'en tenir à ça, Noah, arrêter là, se taire, trouver un moyen de sortir. S'éloigner d'elle, encore, parce que c'était ce qu'il fallait mais tellement pas ce qu'il voulait. Elle amorça un pas dans sa direction et il sut, à cet instant, qu'il était fichu. Qu'il ne saurait plus jouer l'indifférent quand il mourrait d'envie de la sentir contre lui à nouveau. Elle avait raison, Ophelia, sur toute la ligne et lui avait été con. Juste con. Il secoua la tête à la mention de ses "nombreuses conquêtes" ; il aurait peut-être préféré, Noah, qu'elle ne soit que ça. Que cette soirée au bar suffise à ce qu'il lâche l'affaire. Que ça suffise à l'ajouter à cette liste - inexistante - totalement débile que tout le monde devait croire qu'il tenait (et d'accord, peut-être qu'il en avait déjà fait une) mais ce n'était pas le cas parce que rien n'aurait pu lui faire oublier le parfum d'Ophelia Burgess resté sur ses vêtements à lui après la soirée, ou la sensation de son corps contre le sien, de ses lèvres contre les siennes. Et elle le savait, bien sûr qu'elle le savait. Elle était intelligente, la sang-pur. Elle était confiante et il n'avait plus envie de faire semblant, Noah, beaucoup trop nul pour ça. Il n'était pas un menteur, ni un manipulateur, il était entier. Et sa main attrapa celle de la jeune femme dans un geste rapide, impulsif, pour l'attirer à lui et que leurs visages ne soient plus qu'à quelques centimètres. « Of course you are not » fut sa première réponse, sincérité lui embarquant le coeur dans une course olympique, battements plus intenses alors qu'un petit pas seulement le séparait encore d'elle. « You are... » commença t'il, secouant la tête pour ne pas en dévoiler plus. Il soupira au bout d'une seconde, peut-être deux, lâchant un « Shit » désespéré, regard de la brune qu'il captura avant de dire : « My sister can be a real bitch when she wants » « Sorry » ajouta t'il rapidement pour couvrir l'insulte, chose qu'il n'aurait fait avec personne d'autre. « Your friendship with her is more important than what you make me feel... » Et c'était le moment de lui dire, pas vrai ? De lui montrer. Alors il posa sa main libre sur sa joue et avant qu'il ne change d'avis, Noah réduisit la distance pour sceller leurs lèvres, baiser soudain mais impatient, désir pour elle réveillé certes mais la pointe d'affection, c'était ça qu'il voulait qu'elle sente, qu'elle comprenne. Il ne se sépara pas totalement d'elle, son front toujours collé au sien quand il dit : « And yet you make me feel... you make me feel so much I think I could go totally crazy for you » S'il ne l'était pas déjà un peu (beaucoup). Soupirant à nouveau, il recula d'un pas seulement pour mieux la voir. « She's a pain in the ass but she's loyal » Un de leur seul point commun avec Joey, sans aucun doute. « She's your friend and you need friends. Everyone does so if she doesn't want me to be near you because of some protective move, then I guess... » Il ne voulait pas le dire, dire que c'est ce qu'il faisait parce que maintenant qu'il le disait à voix haute, ça lui semblait idiot. « She won't be the only one to think we're nothing alike anyway. You said it yourself » Pas besoin d'aller plus loin qu'elle, ou même son frère par exemple et le regard dédaigneux qu'il lui avait lancé le soir du bal. Et il s'en moquait, Noah, de ce qu'on disait sur lui mais pas sur elle. « And you have enough to deal with right now, I don't want to make it more difficult for you » Ce dernier argument n'était qu'une excuse, il le savait, elle le saurait peut-être aussi - depuis quand n'aimait-il pas être un réel troublemaker - mais une part de lui tenait à être correct pour une fois. Une autre désirait savoir ce que Joey savait et lui cachait sur ses parents mais ça, il n'était pas prêt à l'avouer. Ni à elle, ni à personne. « We should find a way to go out... or I will definitely not keep my distance and won't give a damn about it » En d'autres termes, elle était encore la seule personne à pouvoir le tenir éloigné parce que Noah en était, finalement, pas capable. Ou en tout cas il ne l'était plus après ce long mois à éviter son regard et son sourire trop rare.

Elle ne comprend pas Ophelia, cette envie d’abattre quiconque oserait se moquer d’elle, cette force qu’il semble prêt à manifester pour elle alors même qu’il avait choisi de l’ignorer ces derniers temps. Ce n’était pas cohérent et ça ne fait que la troubler un peu plus alors qu’elle n’avait clairement pas besoin de ça. Trop d’éléments la font douter de lui, d’elle, de leur relation qui n’avait rien d’ordinaire finalement. Alors elle cède, abat ses dernières cartes avant de s’emporter réellement, réclamant des réponses, pas parce qu’elle le voulait mais parce qu’elle en avait besoin. Quand la main de Noah attrape la sienne, elle sent son cœur louper un battement, soulagement qu’elle éprouve car alors elle avait la preuve qu’il ne s’était pas désintéressé d’elle et elle déteste cette pensée qu’elle a alors, cette faiblesse manifeste qu’elle représentait à ses yeux. La vipère aurait du s’en moquer. Elle aurait du ne pas remarquer son absence à ses côtés, ne pas se soucier de ce qu’il pouvait penser d’elle. Elle n’y arrive pas vraiment pourtant, pas quand ils sont à nouveau si proches après des journées passées à s’ignorer. Alors elle attend, pendue à ses lèvres, après cette vérité qu’elle estimait mériter. Quand le blaireau évoque sa sœur, pourtant, Ophelia fronce les sourcils car elle ne saisit pas ce qu’elle vient faire dans l’équation. L’amitié évoquée ne l’éclaire pas car ce n’était pas comme si sa relation avec Noah entravait le lien qu’elle avait avec Joey, pas vrai ? Elle n’y pense déjà plus car il l’attire à elle et l’embrasse, et elle sait au fond qu’elle aurait du le repousser, exiger de véritables explications mais elle n’en a ni la force ni l’envie. Elle cède totalement, main qu’elle pose sur son torse alors qu’elle lui rend son baiser, sent tout son corps s’emballer pour lui, frissons la parcourant en même temps que les battements de son cœur redoublaient d’intensité. C’est différent pourtant, différent des baisers déjà échangés par cette tendresse supplémentaire qu’elle percevait. Un peu trop rapidement, le baiser cesse mais Noah reste le front collé à lui, Ophelia qui cède un peu plus à travers ses doigts qu’elle laisse parcourir sa mâchoire alors qu’elle soutient son regard. Son aveu qui le surprend et dont elle ne sait quoi faire, le « Noah.. » qu’elle murmure doucement, souffle qui s’échoue contre sa peau. Sa lèvre qu’elle mordille quand il se recule et réinstaure cette distance qu’elle n’aime pas avant de rajouter quelques éléments qui permettent à la sang-pur d’enfin comprendre. C’était Joey, qui lui avait demandé de ne plus l’approcher pour une raison qui lui échappe mais qui l’agace profondément. « Why would she ask that ? » Si elle sait désormais qui est responsable de la tournure de leur relation, elle ne voit toujours pas pourquoi son amie aurait imposé de telles limites à Noah. Ses propres mots utilisés contre elle et la poussant à rester silencieuse, cette fois. Elle n’aurait pas du tenir de tels propos mais c’était ce qu’elle faisait quand elle était énervée, vipère qui préférait mordre pour se protéger. Dernières paroles qui la poussent à froncer les sourcils à nouveau avant qu’elle ne s’agace un peu, Ophelia qui hésite et ne sait pas vraiment quoi faire. « Je ne sais pas pourquoi ta sœur a voulu que tu te tiennes à distance mais tu es aussi coupable qu’elle pour avoir accepter. » Reproche qu’elle ne voulait pas garder pour elle car une part d’elle continuait à lui en vouloir pour cela, pour la façon dont il avait si facilement accepter cette contrainte. « Je suis la seule a décider qui je veux fréquenter ou non. » Ce qui n’était pas tout à fait vrai – n’était-elle pas supposée se fiancer tôt ou tard, à quelqu’un qu’elle n’aimera probablement jamais ? Le fait qu’elle met de côté pour se concentrer sur l’instant présent, sur ce qu’ils avaient et qui comptait plus pour elle que ce qu’elle n’avouait vraiment. « You’re right, I have a lot to deal with right now but that’s exactly why I need people that I... » Elle ne termine pas sa phrase et détourne le regard quelques secondes. « You make me laugh. I like it. » C’était tout ce qu’elle était capable d’avouer, Ophelia, incapable de formuler un autre aveu que celui-ci. Elle avance d’un pas vers lui alors que ses doigts viennent jouer avec les boutons de sa chemise, regard qu’elle relève alors vers le sorcier. « I don’t care that we’re nothing alike. And if someone ever tries and talks to you about that.. Send them to me. I’ll deal with them. » Elle se contente de hausser les épaules sans préciser sa pensée. Ça ne regardait personne, finalement, qu’ils soient si différents, si ce n’est eux. La sang-pur approche son visage du sien et frôle ses lèvres, se faisant violence pour ne pas céder. « Mais Noah.. Si tu recommences à m’ignorer du jour au lendemain sans m’expliquer pourquoi, je jure sur Merlin de ne plus t’adresser la parole, et encore moins t’embrasser. » dit-elle quand leurs regards se croisent, volonté de se préserver, de s’assurer qu’il ne passera pas son temps à jouer avec elle, à l’ignorer au fil de ses humeurs. Elle méritait mieux que ça, Ophelia, et même s’il venait de lui expliquer pourquoi il avait agit comme il l’avait fait, une part d’elle restait sans cesse méfiante. Elle s’éloigne, se frustrant elle même au passage, pour aller vers la porte, réfléchissant à un sort qui pourrait les aider. « Incendio. » murmure-t-elle finalement. La plante est attaquée par des flammes contrôlées et, au bout de quelques instants, elle finit par noircir jusqu’à retomber contre le sol, libérant la porte. Un sourire satisfait aux lèvres, elle se tourne vers Noah. « C’est bon ! » énonce-t-elle fière d’elle. Le sort avait été simple, finalement. Et alors qu’elle pourrait ouvrir la porte pour sortir, elle hésite, décide finalement d’attirer le sorcier à elle, son dos plaqué contre la porte. Sa main se pose sur sa nuque alors qu’elle vient l’embrasser, cette fois, lèvres qui rencontrent les siennes dans un baiser tendre qui la transporte et fait battre son cœur plus fort. « Je voulais un peu de motivation avant de repartir là-bas. » le sourire véritable qu’elle lui offre, cette fois, car en dépit de tout ce qu’elle voulait retenir, elle ne pouvait nier le soulagement éprouvé de l’avoir retrouvé.

Il ne pouvait plus tenir sa langue Noah, pas quand coincé avec Ophelia, elle le regardait avec ses grands yeux confus, raison même pour laquelle il avait passé tant de jours à l'éviter. Parce qu'il avait su qu'il en serait incapable lorsque, au beau milieu de la grande salle alors que la magie des saisons s'était mêlée à leur quotidien, la brune l'avait laissé l'entrainer dans son jeu à première vue débile mais ô combien amusant. Ca leur avait fait du bien, à tous les deux, jusqu'à ce que la sorcière lui atteste de la présence de sa soeur ; soeur adoptive ou demi-soeur dans sa tête, comme une envie de bien distinguer ce que finalement, elle lui avait toujours fait comprendre. Il se sentait idiot d'être atteint par son chantage mais elle avait une information importante sur lui-même qu'il désirait - une qu'il ne pensait pas autant vouloir - et les mots de Joey avaient réussi à le remuer, lui qui se moquait généralement de tout. Il n'en était pas fier et ça lui paraissait encore moins légitime maintenant qu'il l'avouait à voix haute parce que c'était stupide. Manipulé par la serdaigle qui n'aurait du avoir aucune sorte d'emprise sur lui, chose que Noah s'évertuait à dire et répéter depuis des années alors que c'était faux. Elle en avait, de par cette manie de le vendre auprès de leur père à la moindre occasion, conneries du bouclé que personne n'ignorait à la maison à cause d'elle et les punitions qui étaient tombés plus d'une fois à chaque retour de mission. Et il pensait que ça lui était passé parce qu'ils avaient grandi mais ces deux là étaient toujours des gamins dans le fond bien que ses manières pour le rendre fou n'étaient plus les mêmes. Dans un tout autre registre, c'était Ophelia qui avait ce pouvoir sur lui, soirée au bar qu'il n'avait pas oublié puisque pour la première fois, la vipère l'avait embrassé. Pour la première fois il avait pu parcourir son corps de ses mains et s'en sentir fiévreux, complètement sous le charme de sa beauté naturelle, et quoiqu'il en dise ou en pense, le Anderson en voulait beaucoup plus. Plus d'elle, de ses baisers, de sa peau contre la sienne, plus de chaleur en lui au moindre contact, mais plus surprenant encore, il voulait plus de ses sourires, Noah, de ses regards, de ses remontrances quand il allait trop loin, plus de ses secrets comme elle lui en avait révélé certains pendant les vacances. Il n'était pas uniquement question de désir même si celui-ci était plus fort et intense que jamais, même s'il rêvait de poursuivre ce qu'ils avaient pu commencés, même s'il n'avait envie que de se fondre et se perdre en elle jusqu'à n'en plus pouvoir. Mais ce n'était pas le moment et en plus de ça, il n'était même pas sûr qu'elle en ait envie. Parce qu'il n'était pas pour elle, déjà, sorcière de qui on attendait certainement plus mais surtout parce qu'il s'était mal comporté avec elle en imposant une distance entre eux. Distance qu'il ne parvenait plus à respecter et la jeune femme qu'il attira contre lui avec une pointe d'hésitation. Elle avait tous les droits de le repousser et même de lui envoyer un maléfice qu'il était prêt à accepter son sort, penaud. Baiser qu'il initia et qu'elle approfondit - ou lui, il ne savait pas trop - ce fut son coeur qui s'emballa sans avertissement et sa langue qui, une fois libre, se délia pour tout lui dire. Ou essayer, avec ses propres mots, parfois en allant trop loin comme en exprimant tout ce que la belle lui faisait ressentir. Seulement il n'attendait rien, sinon peut-être son pardon, et secoua la tête en entendant son prénom dans sa bouche. Il n'avait pas vraiment besoin qu'elle lui dise que c'était une mauvaise idée, il le savait déjà. Le poufsouffle lâcha un soupir à son interrogation, visage de Joey qu'il aurait préféré oublier à cet instant. « Parce qu'elle est jalouse et possessive, qu'elle ne veut pas te partager ? » proposa t'il en haussant les épaules. Ca avait toujours été le cas avant. Avec ses affaires, son frère, sa maison, ses parents. Tout depuis qu'il était arrivé dans sa vie. « Parce que me gâcher l'existence est ce qu'elle sait faire de mieux lorsque ça me concerne » Et il n'avait jamais avoué que ça le dérangeait, pas même à ses meilleurs amis, encore moins à Connor qui n'avait sans doute rêvé que ça, un toit et un foyer stable pour l'accueillir. Il passa une main dans ses cheveux, grimaçant aux prochaines paroles d'Ophelia qui n'eurent que pour effet de lui faire échapper un « Je sais ». Il n'avait pas assuré, loin de là, et il se blâmait déjà suffisamment tout seul. Mais il n'était pas fou au point de l'empêcher de déverser toute sa colère sur lui si elle le voulait. Se retenant d'en rajouter une louche sur ses fréquentations - les sorcières de son rang n'étaient-elles pas supposées ne s'entourer que de gens recommandables, des gens de leur propre milieu ? - Noah préféra se concentrer sur ce qu'elle venait de dire ensuite, incapable de ne pas afficher un large sourire. Il la faisait rire et c'était déjà bien assez à ses yeux ; une victoire en quelque sorte, elle qui n'avait fait que prétendre qu'il l'ennuyait jusque là. « Yeah, I'm pretty good at it » se vanta t'il en réponse, sans prétention aucune (ou presque). Sa respiration se coupa à nouveau quand elle se rapprocha, jouant avec les boutons de sa chemise et le regard du brun se perdit dans le sien, réalisant encore à quel point elle était belle, Ophelia, qu'importe l'endroit dans lequel elle se trouvait. « I knew I should be more terrified by what you could do to me than her » osa t'il en la voyant si détendu, menace pour ceux qui auraient quelque chose à redire de leur relation beaucoup plus attrayante que prévu. Leur visages à quelques centimètres, ses lèvres qu'il attendait de goûter et se délecter de nouveau, Noah ne s'attendait pas à ce qu'elle se joue de lui comme ça - il aurait du s'en douter pourtant - et un sourire hanta ses lippes, impossibilité de rester sérieux trop longtemps alors qu'elle le prévenait clairement de ne pas recommencer. « Parce que tu pourrais réellement t'en passer ? » dit-il en se pointant lui-même du doigt, arrogance qui ne lui allait pas au teint, sa confiance relevant plus souvent de l'audace qu'autre chose. Il se racla la gorge après une seconde et à ce regard perçant qu'elle avait toujours lui - terrifiante lui répéta une voix dans sa tête - et reprit doucement : « Je ne le ferais plus » Et il n'en faisait pas la promesse, Noah, non pas parce qu'il ne se pensait pas capable de la tenir, mais parce que de manière générale, il avait appris à ne pas s'y engager. Perdu dans ses pensées un instant, il ne remarqua qu'à peine Ophelia s'occuper de la porte en y mettant le feu, tout comme il fut surpris de la voir revenir vers lui et l'embrasser, d'elle-même cette fois. Mais il ne se fit pas prier et lui rendit son étreinte, tendresse au coeur de celle-ci qui affola le sien et sa main qui trouva sa joue en de douces caresses pendant que ses yeux se fermèrent pour profiter pleinement de ce petit moment hors du temps. Différent de l'urgence qui semblait avoir rythmé leurs premiers échanges, elle dut sentir le sourire sur ses lèvres et après avoir entendu ses quelques mots, le garçon entoura sa taille de son bras libre pour la rapprocher encore. « Tu n'es pas obligée d'y retourner maintenant » Le timbre de sa voix plus calme, inspiration retenue de sentir leurs deux corps se toucher, ses doigts précédemment sur sa joue descendirent jusqu'à son cou dans un geste plus sensuel. « On pourrait rester ici, encore un peu... » proposa t'il en haussant un sourcil joueur, sachant qu'il ne méritait pourtant pas qu'elle s'éternise avec lui, pas après avoir eu cette attitude si lâche avec elle. Cependant c'était plus fort que lui et sa main l'entourant remonta dans son dos avant qu'il n'approche sa bouche de son oreille pour lui confier : « Et je te donnerais encore plus de motivation » Et ses yeux parlaient pour lui ainsi que son sourire charmeur, loin d'être angélique. Il posa ses lèvres sur sa joue avant de se reculer et la regarder, l'air interrogatif et curieux. 

Elle n’est pas sûre d’être convaincue par l’explication de Noah, Ophelia, et déjà, elle se jure de discuter avec Joey. Si elle adorait son amie, il était hors de question qu’elle ne laisse qui que ce soit tenter d’influer sur qui elle pouvait ou non fréquenter, d’autant plus dans sa situation. On tentait déjà bien trop souvent de contrôler sa vie, elle refusait qu’on la prive également de moments qu’elle affectionnait de plus en plus avec Noah et qui lui paraissaient être une véritable bouffée d’air frais dans son quotidien. Ce n’était pas comme si elle délaissait Joey pour lui, en plus, alors la brune n’avait aucune raison de tenter de s’immiscer ainsi dans leur relation, qu’importe qu’elle soit incapable de vraiment définir ce qu’ils avaient. « Comme si j’étais un jouet qu’on pouvait se partager. » dit-elle en levant les yeux au ciel. Pourtant, quelque part, elle pouvait comprendre. N’avait-elle pas un comportement similaire avec Leo et Andrea ? La sorcière qui refuse même de rester dans la même pièce quand son jumeau et la lionne passaient un moment ensemble, pourtant, elle réussit à se convaincre que pour eux, c’était différent. « J’irais lui parler. » se contente-t-elle de dire, comme pour s’assurer que Joey ne chercherait plus à manipuler Noah pour l’éloigner d’elle. Non pas que ça ait une quelconque importance, au fond. Il n’y avait rien de véritablement sérieux entre eux, pas vrai ? C’était ce qu’elle répétait, tentant de prendre ce qu’ils avaient comme les choses allaient, sans jamais s’interroger sur l’attachement qu’elle commençait peu à peu à développer pour le sorcier. Elle ne peut retenir pourtant cet aveu qui la quitte et qui n’est rien, au fond. Cela ne voulait rien dire, qu’il la fasse rire et qu’elle aime ça. Un léger sourire étire tout de même ses lèvres parce qu’elle aimait retrouver ce qu’ils avaient et qui avaient été suspendu à cause de ces histoires ridicules, ce jeu du chat et de la souris qui savait la tenir en haleine. Un sourire fier aux lèvres de voir qu’il ne la prenait pas à la légère, Ophelia trop habituée à ce que ce soit le cas, surtout au sein de l’élite. « Yes you should. » se contente-t-elle de confirmer. Ils sont proches, tellement proches qu’elle est plus perturbée que ce qu’elle veut bien admettre. Elle en joue même si elle n’en mène pas large contrairement à ce qu’elle veut faire croire au blaireau. « Je pourrais.. Toi, je ne suis pas sûre que tu puisses t’en passer. » La tête haute, le sourire amusée qu’elle offre trahit à quel point elle aime leurs échanges. A vrai dire, elle n’était pas sûre, la vipère, de pouvoir ni de vouloir se passer de ce qu’ils avaient. Elle se contente de ces quelques mots, n’ayant pas besoin d’une promesse. Porte ouverte, c’est pourtant elle qui craque et qui revient l’embrasser alors qu’elle sait qu’elle ne devrait pas, pas après les deux semaines qu’elle venait de passer à s’interroger sur lui et les raisons le poussant à l’éviter. Le bras qui entoure sa taille lui arrache un sourire alors que leur proximité n’en est que renforcée. Sa proposition est tentante, bien trop pour Ophelia qui réalise qu’elle considère l’idée pendant quelques instants. Ses doigts glissent dans son cou et lui arrachent des frissons et elle réalise alors qu’elle n’est pas la seule à savoir ce qu’elle faisait, à savoir se jouer de l’autre. C’est sans doute pour ça qu’elle aime ce qu’ils ont, parce qu’il parvenait à la perturber, à lui donner envie de retourner vers lui à la moindre occasion. Proposition qui la pousse à esquisser un sourire alors que son regard croise le sien, qu’elle y lit des promesses plus que tentantes. « C’est vrai qu’on pourrait rester ici. » admet-elle alors qu’elle prend une de ses mains dans la sienne. « Après tout, on a du temps et je ne t’ai toujours pas montré où était mon tatouage... » Un sourire au coin des lèvres, elle vient frôler les siennes alors qu’elle guide ses doigts jusque ses côtes. « Il est là, d’ailleurs. » L’aveu qu’elle ponctue en revenant l’embrasser, ses lèvres qui s’empressent de quérir ses lèvres pour exprimer un désir non dissimulé. Sa langue vient chercher la sienne alors qu’elle se perd contre lui quelques instants, laisse sa main se poser sur son torse et descendre jusqu’à s’arrêter à son bas-ventre. Elle la sent, cette passion qui menace de l’emporter et de la faire céder, qui pousse son cœur à s’emballer dans une course à folle tandis qu’elle voudrait plus, bien plus. Le baiser qu’elle termine en venant mordiller sa lèvre inférieure avant qu’un soupir d’aise ne la quitte. « Dommage, je viens de me souvenir que j’avais quelque chose à faire. » Elle hausse les épaules, se défait de son étreinte en faisant quelques pas en arrière sans jamais le lâcher du regard. « Tu y penseras, la prochaine fois que tu as envie de m’ignorer pendant deux semaines. » Sourire en coin qu’elle lui offre avant de se retourner et de quitter la pièce, le cœur battant mais l’esprit plus léger de réaliser que tout n’était pas terminé entre eux, peu importe ce qu’ils avaient.

Il n'avait pas eu la meilleure attitude du monde envers Ophelia et il le regrettait amèrement, Noah, peu certain que la vipère lui pardonne son faux pas aujourd'hui ou un autre jour. Parce qu'elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, par personne, et qu'il ne devait pas compter plus qu'un autre à ses yeux - même si cette pensée lui coûtait beaucoup. Et pourtant elle était là, le rejetant forcément un peu mais finalement conciliante, ouverte à écouter ses excuses et explications. Celles-ci qui ne valaient rien et la mention de Joey qu'il aurait voulu éviter pour ne pas envenimer la situation. Alors il écarquilla les yeux et secoua la tête, idée que la Burgess le balance auprès de sa soeur inconcevable. « Non, tu n'as pas besoin de lui parler. Je le ferais » Il fallait que Noah prenne ses propres responsabilités après tout et la Brooks ne lui faisait pas vraiment peur ; il préférait juste éviter tout contact. Et elle avait le pouvoir sur lui, d'une certaine façon, autant avec sa proximité avec leur père que les informations cruciales sur son passé qu'elle gardait secrètes. « Et bien sur que non tu n'es pas un jouet. J'suis désolé... si c'est l'impression que je t'ai donné » Il ne le souhaitait pas et ce, même s'il doutait que sa réputation avec les filles l'aide de ce côté là. Elle était différente, Ophelia, de celles qu'il avait pu fréquenter avant et s'il avait d'abord cru que leurs différences l'avaient attiré à elle comme un aimant, il se posait d'autres interrogations désormais - ou du moins il les repoussait en attendant d'être assez mature pour y répondre. En attendant il se contentait de ce qu'ils avaient et peut-être ne s'agissait-il que d'un jeu au départ mais aucun des deux ne pouvait nier l'attirance réelle entre eux, cette envie de plus chaque fois que leurs corps se rapprochaient, chaque fois que leurs lèvres se touchaient. Lui était un véritable volcan prêt à s'enflammer et elle l'avait compris, la vipère, qu'il était presque à sa merci. En avait-il honte cependant ? Absolument pas et tant pis si ses amis le charriaient à toutes les heures de la journée pour ça. Il lui suffisait de penser à elle, à son regard perçant, à sa vision toute entière qui le hantait et surtout à toutes les sensations qu'elle lui faisait ressentir pour savoir que ça en valait la peine. Il voulait croire que ce n'était qu'un flirt sans conséquence - parce qu'il y en aurait de grandes, peut-être graves si c'était l'inverse - mais peut-être se voilait-il un peu trop la face. Noah inspira profondément quand elle lui répondit à sa provocation parce qu'elle avait raison même s'il ne l'admettait pas et il pensa qu'elle choisirait ce moment pour s'éclipser maintenant que la porte était déverrouillée seulement elle revint vers lui, plus belle et attirante que jamais et il dut se faire violence pour ne pas défaillir ; et même pour prendre le contrôle en la ramenant à lui dans cette proposition de rester enfermée avec lui encore un peu. Juste un peu parce qu'elle lui avait manqué et c'était entièrement sa faute, juste un peu parce qu'il avait envie de la tenir quelques secondes et se perdre dans ses yeux, dans son parfum qui ne faisait qu'attiser tous ses sens. Et il crut qu'elle allait céder, Ophelia, quand elle s'approcha de lui pour le teaser, il le crut plus encore quand elle attrapa sa main pour la guider jusqu'à ses côtes, tellement qu'elle réveilla tout en lui y compris la preuve la plus flagrante de son désir. « Il est... là » répéta t'il difficilement, la respiration saccadée alors que son regard ne suivit pourtant pas ses mots, caressant seulement sa peau de ses doigts, le soupir d'aise le quittant au moment de sentir la propre main d'Ophelia sur son torse puis plus bas pendant que leurs bouches se trouvaient encore, s'appréciaient, se découvraient à nouveau, s'aguichaient, se complétaient aussi parfaitement. Elle les sépara pourtant, autant leurs lèvres que leurs corps et il ressentit un vide immédiat, Noah, des frissons même alors qu'à contrario, il bouillonnait de l'intérieur. Il bouillonnait et elle le savait parce qu'il n'aurait jamais du douter de son pouvoir de séduction. Le Anderson aurait pu se sentir offensé s'il n'y avait pas cette même étincelle dans le regard de la sang-pur, cette excitation qu'il retrouvait sans mal mais dont elle les privait tous les deux. « Qu - Quoi ? » lâcha t'il, complètement bredouille, incapable de ne pas laisser échapper un rire de frustration. « Tu déconnes » ajouta t'il, presque sûr qu'elle lui faisait une blague là tout de suite et qu'enfin, enfin, elle allait faire taire tous ses désirs. « Shit » Il tenta de ne pas baisser le regard sur lui et cette position très inconfortable dans laquelle il était. Dans laquelle elle l'avait mis, consciemment ou non - même s'il misait sur la première option. « Oph - » A quelques pas et plus proche de la porte que de lui, elle reprit avec ce reproche tout a fait mérité et il lâcha un petit rire d'accord. « Fair point » Un soupir le rattrapa et il passa une main dans ses cheveux comme une habitude avant d'ajouter « You're the worst and this time, I don't know if I like it » Parce qu'il lui avait dit plusieurs fois qu'elle était la pire tel un vrai compliment - et s'en était un - mais que là il était celui qui devrait se dépêcher d'aller prendre une douche bien froide. Quoique peut-être n'était-elle pas dans un meilleur état. Quand elle quitta la pièce, Noah répéta un « SHIT » plus prononcé cette fois tout en penchant la tête en arrière sur le mur, pensant au fait qu'Ophelia Burgess allait certainement le tuer un jour et qu'en plus, ça ne le dérangerait même pas.