(w/@marcus flint)

Les livres s’empilent face à lui, entourés de parchemins griffonnés de notes qui n’ont aucun sens. Il ne s’y retrouve plus, Miles, perdu entre de trop nombreuses hypothèses sans réussir à trouver celle qui l’aidera véritablement. Il soupire, s’affale contre sa chaise et avale de grosses gorgées de sa bière. Il avait l’impression qu’à chaque fois qu’il trouvait quelque chose de prometteur, tout tombait à l’eau, rien ne fonctionnant jusqu’à présent. Cela durait depuis quelques jours déjà, journées passées à éviter la Terre entière sauf quand il était obligé d’aller travailler – il en gardait un souvenir amer alors qu’il repense à Alicia hier, à son regard, impression qu’il venait de détruire tout ce qu’ils avaient réussi à construire lentement ces derniers mois en un claquement de doigts. Il n’y avait plus eu que de la déception dans son regard, confiance qu’elle lui avait accordé qui s’était volatilisée rapidement par sa seule faute, parce qu’il s’acharne à vouloir tout régler seul alors même que de l’aide lui permettrait d’être plus rapide, sûrement. Il s’obstine pourtant, agacé d’être toujours celui qui foire, celui qui se plante sans jamais réussir à s’en sortir seul, celui qui n’apporte que mauvaises nouvelles et conflits. Et ça le fatigue, Miles, plus qu’il ne l’admettra jamais alors que son regard se pose sur les autres livres qu’il devrait consulter sans en avoir l’énergie ce soir. Délivrance apportée sous la forme de ces quelques coups à la porte de son appartement, il se fige quelques secondes car il n’attendait personne, car une part de lui souhaiterait que ce soit Alicia tout en sachant que ça ne sera pas le cas, pas après la façon dont ils s’étaient quittés la veille. Pas vraiment d’humeur à voir qui que ce soit, il comptait prétendre ne pas être là sauf que les coups à la porte se font plus insistants alors il se lève, décidé à se débarrasser de l’intrus. Sauf qu’il ouvre la porte et tombe nez à nez avec Marcus, fronçant les sourcils. « Marcus ? T’étais pas supposé sortir ? » En tout cas c’était ce qu’il lui avait proposé avant qu’il ne refuse, tout comme il avait refusé la veille et la journée d’avant. « Si t’es là pour me convaincre c’est pas la peine, je peux vraiment pas là. » Il est tenté, Milo, de sortir, de se changer les idées en buvant plus que de raison mais il sait que c’est une mauvaise idée, qu’il pourrait faire mal à quelqu’un par inadvertance. Puis, il y a cette envie brûlante, celle de tout lui dire, d’enfin se confier à quelqu’un sans être convaincu que ce soit la meilleure des idées. Face au regard de son meilleur ami, il comprend qu’il n’a pas vraiment le choix, qu’il ne bougera pas. Alors le futur auror s’écarte et le laisse entrer, prenant soin de refermer la porte derrière lui. Naturellement, il s’empare d’une bière qu’il lui tend avant de s’installer dans le canapé en face de lui, pieds tapotant nerveusement contre le sol. « Alors, t’as passé une bonne nuit pour la nouvelle année ? » demande-t-il soudainement en haussant les sourcils – espoir peut-être futile de changer le sujet alors même que c’était peine perdue. Parce que même s’ils faisaient les cons la plupart du temps, même si leur amitié était basée sur leurs conneries et autres futilités, Marcus restait probablement la personne qui le connaissait le plus, sorcier capable de le comprendre quand bien même il ne disait rien.

(w/@miles bletchey)

Il soupire pour la troisième fois en regardant dans le vide. Il s’emmerde, Marcus, et il n’a personne à qui parler ou avec qui sortir. Il n’assume pas d’appeler Vesper, Aenas est parti crécher sur le canapé d’un autre, Darcy est occupée avec ses trucs de filles et Milo… Milo l’évite depuis déjà des jours ce qui a le don de frustrer le sorcier en plus d’accroître son ennui. En l’absence de son meilleur ami et partner in crime, il n’a personne d’autre à emmerder, lui qui a si peu d’amis qui arrivent à le supporter. Et en son for intérieur, il a du mal à comprendre pourquoi l’auror l’évite, persistant à refuser ses invitations alors qu’il ne l’a jamais fait avant aujourd’hui. Alors il se demande s’il lui a fait quelque chose de mal qui l’aurait vexé, ou si c’est à cause du nouvel an qu’il l’évite comme ça. S’il a été bien occupé aux douze coups de minuit avec Vesper et que celle-ci a réussi à détourner son attention, Marcus n’a pourtant pas oublié ce qu’il a vu : Milo et Spinnet dans une position assez similaire à la leur. Il a encore du mal à comprendre ce qui lie les deux aurors, s’ils sont ensemble ou si ce n’était qu’une passade, mais les questions sont là et à la façon qu’à son meilleur ami de l’éviter, l’ancien serpent n’est pas près d’avoir de réponses. Nouveau soupir, Marcus attrape sa bière, vide, et tire la langue pour récupérer les dernières gouttes de celle-ci avant de se relever et de tourner en rond dans son appartement à la recherche d’une occupation. Il est supposé sortir au bar, a même invité Milo qui a une fois de plus décliné son invitation mais seul, le Flint a perdu l’envie d’y aller. Nouveau soupir, et Marcus attrape sa veste, son paquet de cigarettes, sa baguette magique et quitte son appartement, transplanant vers Londres. Quand il arrive devant la porte de son meilleur ami, il ne réfléchit pas et frappe quelques coups contre celle-ci, mais le silence lui répond. Si pendant un instant il pense que Milo est au travail ou avec Spinnet, son intuition lui souffle qu’il est à l’intérieur et alors, il accentue ses coups jusqu’à entendre du mouvement à l’intérieur et voir le visage de son meilleur ami dans l’encadrement de la porte. « Si, mais j’suis pas là pour te convaincre. Comme tu m’as lâchement abandonné j’ai décidé que la fête viendrait à toi » il baisse les yeux vers ses mains vides et hausse les épaules. « Oui bon j’ai rien amené mais ma présence suffit » il reste sur le pas de la porte, attendant que Milo se décide à le laisser entrer et déterminé à ne pas bouger de là avant de savoir ce qu’il se passe. « Come on Bletchey, you’re so weird » il lui jette un regard sévère et finalement, il entre dans l’appartement. Regard attiré par le bazar évident – des livres, des parchemins noircis éparpillés partout, Marcus jette un regard interrogateur à son meilleur ami en fronçant les sourcils tandis qu’un début d’inquiétude se fraye un chemin jusqu’à lui. Son attention détournée par la bière apportée par Milo, il la réceptionne et en boit une gorgée avant d’allumer une cigarette et de lui en tendre une, tirant quelques bouffées à celle-ci. Il manque de s’étouffer à la question de l’auror alors que dans sa poitrine, son cœur s’affole et malgré lui ses lèvres s’étirent en un demi-sourire. « Je vois pas de quoi tu parles » il s’enfonce dans le canapé, clope ramenée à ses lèvres pour dissimuler ses réactions avant qu’il ne détourne le sujet. « Puis j’pourrais te retourner la question. T’avais l’air proche de Spinnet » regard suggestif pour lui faire comprendre qu’il sait et qu’il a vu, son regard se retourne vers les livres et papiers entassés de l’autre côté de la pièce. Ses sourcils se froncent et il tourne son regard vers Milo. « Non mais sérieusement, il t’arrive quoi ? T’es trop bizarre en ce moment, tu m’évites. » il fait la grimace en cherchant une réponse ou une trace de mensonge sur son visage. Si Marcus n’est pas doué pour les relations et qu’ils sont habitué à déconner et faire la fête ensemble, Miles reste son meilleur ami et il sent que quelque chose cloche. Alors même s’il n’est pas doué pour résoudre les problèmes ou pour être une épaule attentive, il veut essayer.

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Sourcil arqué, le regard de Milo qui se pose sur les mains vides de Marcus et malgré lui, il rit face à la bêtise de son meilleur ami. « Ouais donc t’as décidé que tu viendrais pour voler mes bières en fait. » résume-t-il, plus amusé qu’il ne voulait bien l’admettre. C’était toujours comme ça avec le joueur de quidditch, facilité déconcertante qu’il avait à le faire rire, à le distraire quand il avait envie  de tout envoyer valser. Ce serait plus facile après tout s’il renonçait, s’il allait tout raconter à ses supérieurs. Il se ferait sans douter virer et alors ? Il pourrait très bien trouver autre chose. Pourtant, à peine l’idée l’effleure-t-il qu’il comprend que ce n’est pas ce qu’il veut, que ce métier est sans doute le seul qui l’intéresse véritablement. Alors il s’accroche, lutte encore en employant toute l’énergie qu’il possède pour résoudre ses problèmes sans avoir à se tourner vers sa hiérarchie. Il soupire quand il laisse Marcus passer, conscient qu’à tout moment il céderait. Et ça lui ferait du bien à Miles, de s’ouvrir à quelqu’un, d’admettre que quelque chose n’allait pas, d’admettre qu’il avait besoin d’aide. Cigarette récupérée auprès du brun, le futur auror s’affale dans le fauteuil face à lui, sa bière en main. Malgré tout, il essaye de dévier le sujet de la conversation vers ce qu’il avait vu à nouvel an, vers la proximité plus qu’évidente aperçue entre Vesper et Marcus. Un sourire amusé étire ses lippes alors que Marcus tente de s’en sortir en feignant l’ignorance, ce qui ne fonctionne évidemment pas. « Tu mens vraiment mal. » dit-il en allumant la cigarette confiée plus tôt. Fumée expiée, son sourire s’efface quand il mentionne Alicia. Ses pensées vont forcément vers cette soirée, vers ces baisers partagés à la vue de tous sous l’impulsion de la lionne. Tout était alors parfait ou du moins il en avait eu l’impression, persuadé qu’il n’aurait pas pu commencer la nouvelle année d’une meilleure façon. Ironie du sort quand finalement il n’aura fallu que quelques jours avant que tout ne se dégrade finalement. « On avait trop bu, ça s’arrête là. Tu sais bien qu’on peut pas se supporter. » Du moins c’était le cas avant et peut-être que ça arriverai à nouveau, maintenant qu’il avait tout foiré. Son cœur se serre en pensant à cette éventualité, aux efforts fournis qui finalement se retrouvaient tout bonnement effacés à cause de lui. Un soupire le quitte alors qu’il baisse les yeux et hésite, Miles. Il pourrait mentir, s’obstiner, dépenser son énergie en prétendant que tout allait pour le mieux mais il n’en avait ni l’envie ni la force. Alors il relève les yeux vers Marcus, soupire une nouvelle fois avant de tirer sur sa cigarette. « Faut que tu me promettes que tu le diras à personne. » commence-t-il. Il refuse que quiconque ne sache ce qu’il traverse, encore persuadé qu’il pourra tout gérer sans l’aide de qui que ce soit. « Je suis sérieux Marcus. Si tu le dis à quelqu’un je te jure que je te dirais jamais plus rien de toute ma vie et qu’en plus de ça je te promets de te botter le cul si fort que tu pourras plus monter sur un balai avant un moment. » dit-il le plus sérieusement possible. Il craignait surtout qu’il n’en parle à Vesper qui, il en était persuadé finirait par aller le dire à Alicia. Il ne sait pas comment sa partenaire réagirait en découvrant ce qu’il lui avait dissimulé et surtout, en l’apprenant par quelqu’un d’autre que lui. Le sorcier se redresse, regard qui s’accroche à son meilleur ami pour qu’il voit à quel point il était sérieux. « Il y a eu un problème lors d’une mission, il y a quelques jours. » Il n’entrera pas dans les détails, comme toujours ou presque lorsque son travail était concerné. Il prenait celui-ci très au sérieux et savait pertinemment que chaque mission devait rester confidentielle. « J’ai touché un artefact et après ça.. Je sais pas trop ce qui est arrivé mais depuis dès que je touche quelqu’un, cette personne a mal. Vraiment mal. » Insiste-t-il, peu convaincu que Marcus puisse saisir la gravité de la situation. A vrai dire, à sa place, il ne l’aurait probablement même pas cru.

(w/@miles bletchey)

« C’est à ça que servent les potes non ? » à se voler des bières, à s'amuser et faire la fête et surtout à ne pas s’abandonner sans donner de nouvelles. Marcus, dont son cercle proche d’amis se résume principalement à Milo, ne peut pas s’empêcher d’en vouloir un peu à son meilleur ami de l’avoir abandonné comme ça et de l’éviter depuis des jours. C’est pas un truc qu’il avouerait à voix haute, mais avoir l’auror dans son quotidien est important pour lui, meilleur ami devenu second frère au fil des années si bien qu’il n’imagine plus sa vie sans lui et c’est pour ça qu’il vit si mal le fait d’avoir été ignoré depuis des jours. Maintenant qu’il est là, le Bletchey ne peut plus reculer ni le repousser – Marcus ne bougerait pas de toute façon et tandis qu’il le fait entrer et que le Flint s’installe comme s’il était chez lui, une pointe d’inquiétude et d’incompréhension naît en lui en voyant le bazar régnant dans l’appartement de son meilleur ami. S’il n’a pas hérité d’une intelligence suprême à la naissance, il n’est pas idiot au point de ne pas voir que l’ancien serpent tente de détourner son attention en évoquant Vesper. Visage de la blonde qui s’impose à lui, il peut pas s’empêcher de repenser à leur baiser, à son envie de recommencer et de la revoir, mais à son incapacité à faire le tri dans ses émotions et dans ce qu’il veut ou non. Sourire dissimulé derrière sa clope et sa bière pour oublier les battements plus forts de son cœur dans sa poitrine, Marcus enlève ses chaussures tant bien que mal sans user de ses mains et pose ses pieds sur la table avant de détourner lui aussi le sujet de la même traitre façon que Milo a essayé de le faire avec lui. « Yeah, sure. If you say so. » il lâche, sans vraiment le croire. Il est le premier à se voiler la face et à se chercher des excuses, mais il sait aussi que si les rôles avaient été inversés et qu’il avait sorti cette excuse pourrie à Milo, il l’aurait charrié pendant des heures. Il ne cherche étonnamment pas à le faire – du moins pas pour l’instant, gardant tout ça dans un coin de sa tête pour plus tard – et préfère interroger son meilleur ami sur les raisons de toutes ses bizarreries. Y’a quelque chose qui va pas chez Milo, plus que d’habitude en tout cas, et Marcus comprend pas de quoi il s’agit. Il commence à rire quand il lui demande de promettre, mais s’interrompt vite et fronce les sourcils quand l’auror exprime un sérieux que le Flint lui a rarement vu. En se redressant sur son siège, il dévisage son meilleur ami, sourcils froncés, pour tenter de comprendre ce qui pouvait être sérieux au point de lui faire une telle promesse. « Wow dude t’es tellement sérieux, j’ai l’impression que tu vas m’annoncer que tu prépares une rébellion ou que tu vas devenir le prochain mage noir. » il tente de plaisanter, mais devant l’air de Milo, il rend les armes et prend un air plus sérieux. « C’est bon, j’dirais rien t’inquiètes. » il est de toute façon son seul ami, à qui est-ce qu’il pourrait confier ses secrets ? Il écrase le mégot de sa cigarette dans le cendrier et porte son entière attention sur Milo et son air sérieux – qu’est ce qui pouvait être important au point que son meilleur ami ait perdu son sens de l’humour ? A l’évocation de son travail, Marcus se redresse et se fige à moitié. Il ne parle jamais de ses missions, des responsabilités qui pèsent sur lui en tant que futur auror. La dernière fois qu’ils en ont vraiment parlé, c’était à l’époque d’atticus, quand Marcus a manqué de le faire virer malgré lui à cause de sa bêtise. Il reste silencieux, toisant l’auror en attendant la suite avec appréhension. Il cesse même de respirer pendant les secondes qui suivent l’annonce de Milo, jusqu’à ce qu’il se détende et éclate soudainement de rire. « Putain mec tu m’as fait peur, t’as failli m’avoir. » bien sûr qu’il croit à une blague, Marcus, peu conscient des dangers que représentent le métier d’auror, croyant à une nouvelle blague de son meilleur ami pour le faire chier, mais quand il s’avance pour lui taper l’épaule et que celui-ci se recule brutalement, le Flint fronce les sourcils. « Quoi ? » il le regarde, et se met soudain à douter. Et si ce n’était pas une blague, mais bien la réalité ? Il tend l’index vers Milo et l’avance pour toucher son front, et recommence à plusieurs reprises, mais quand celui-ci persiste à éviter de le toucher, le joueur de Quidditch commence enfin à le croire. « Wouah. Donc, c’est pour de vrai ? Tu peux vraiment toucher personne ? » il tourne autour de lui et le dévisage, cherchant à comprendre tout ça. « C’est chaud mec. » il ne trouve rien de mieux à dire alors qu’il s’arrête et se plante devant lui, attrape sa bière pour la finir d’une traite. « Et euh… ça concerne que les autres ou ça te concerne toi quand tu... » il baisse les yeux vers son pantalon d’un air suggestif avant d’afficher une mine dégoûtée et de secouer la tête. « T’sais quoi oublie, je veux pas savoir en fait. » il a un frisson d'horreur qui le parcourt à cette idée et se laisse tomber dans son fauteuil en se massant les tempes. « Donc personne est au courant à part moi ? Mais ça doit arriver souvent les accidents dans ton travail non ? Tu penses que tes boss allaient te virer ? » il a du mal à saisir pourquoi son meilleur ami n’en a parlé à personne et n’a pas cherché de l’aide auprès de ses pairs et puis il se fait la réflexion que si quelque chose lui arrivait et que ça mettait en péril son avenir en tant que joueur professionnel, il garderait sûrement ses problèmes pour lui, aussi. « Bon vas-y, dis moi c’que j’fais, t’as besoin que j’fasse genre que je suis malade et que j’aille voir un médicomage pour avoir des infos ? J’peux hein » bon il est pas très bon acteur, mais pour son meilleur ami, il est prêt à faire les efforts nécessaires pour l’aider, comme lui l’aurait fait si les rôles avaient été inversés.

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Les conversations sérieuses n’étaient pas courantes avec Marcus, duo qui passait la plupart du temps à rire et à débiter le plus de sottises possible. Pourtant ils savaient être là l’un pour l’autre, ça avait été le cas ces derniers temps alors qu’ils traversaient chacun des épreuves qui pouvaient les pousser à se demander si Merlin ne cherchait pas à les tester. Il n’est pas surpris quand son meilleur ami plaisante même si le futur auror ne relève pas et préfère patienter, attendre qu’il réalise qu’il était sérieux cette fois. Quand c’est le cas, alors Miles lui révèle tout, du moins en partie car il n’apporte aucun détail réel. Il reste flou mais l’essentiel est là. Il n’est pas étonné de voir Marcus éclater de rire mais ça l’agace quand même, le futur auror qui lève les yeux au ciel en même temps qu’il n’écrase sa cigarette dans le cendrier. « J’ai l’air de rigoler ? » Il est bien plus sur les nerfs qu’habituellement, lui qui n’a jamais été véritablement patient peinait à comprendre l’hilarité de son meilleur ami. Au fond, ça n’était pas bien étonnant vu qu’il passait une grande partie de son temps à lui faire croire tout et n’importe quoi. Heureusement, il se calme rapidement et tente même de le toucher d’un index guidé vers son front, réflexes qui lui permettent de se reculer à temps à plusieurs reprises. « Putain mais arrête ! » Et ça ne le faisait pas rire, vraiment pas, parce que Marcus faisait partie de ceux qu’il ne voulait pas blesser. Même s’ils faisaient souvent les imbéciles, il le considérait comme un frère et jamais il ne voudrait être la cause de sa douleur. Quand il arrête pour lui poser une question qui ne l’étonne pas, Milo ne peut retenir le sourire surpris qui étire ses lèvres malgré tout. « Évidemment que tu penses à ça direct, t’es vraiment dégueu. » Il n’était pas mieux car il savait que si les situations étaient inversées, alors il aurait sans doute demandé la même chose mais ça le Flint n’avait pas besoin de le savoir. Miles qui étire un bras le long du dossier du canapé, affalé, tandis que Marcus s’installe de la même façon en face. « Mon instructeur peut pas me voir et je suis quasiment sûr qu’il cherche la moindre connerie pour m’éjecter de la formation. » Il ne s’agissait plus d’avoir des doutes, désormais. Il s’agissait de certitudes qui s’étaient construites peu à peu et si le sorcier se moquait bien de plaire ou d’insupporter, c’était différent car sa carrière était en jeu et qu’il n’était pas sûr de pouvoir faire quoi que ce soit d’autre. C’était ce métier qu’il voulait et pas un autre, véritable vocation confirmée par la formation suivie. Il ne restait que quelques mois à supporter avec ce supérieur-ci et tout sera plus facile ensuite mais en attendant, il était hors de question de risquer de tout perdre. Il y a une vague de reconnaissance qui l’envahit et qui étreint son cœur en constatant qu’à peine était-il au courant que le joueur de Quidditch se proposait déjà pour l’aider. Quelque part ça le soulageait maintenant de ne plus être le seul à savoir, conscient qu’il pourrait lui en parler désormais quand il en éprouvera le besoin. « Ouais mais il se passera quoi si tu dis que c’est toi, qu’ils veulent voir ce que ça fait et qu’il se passera rien ? » Il soupire avant de se redresser un peu. « Enfin tu peux essayer. » Après tout, ça ne coûtait rien. De toute façon, Milo avait l’impression d’être dans une véritable impasse. « J’ai regardé dans tous ces livres, j’ai essayé des tas de trucs y compris des potions vraiment dégueu à boire… Mais je sais plus quoi faire Marcus. » Son manque de succès couplé à sa solitude avaient pesé sur lui, avaient joué sur ses nerfs et rendaient la situation pénible. « Je suis en train de me dire que j’ai pas le choix et que je vais devoir aller en parler au boulot quand même. » Il ne pouvait pas rester ainsi indéfiniment et même si l’idée le rebutait en même temps qu’elle créait une certaine appréhension chez lui, elle commençait à faire son chemin chez lui. « Tu ferais quoi à ma place ? » Son regard qui se relève sur son meilleur ami, espérant soudainement qu’il ait une illumination, qu’il sache exactement quoi faire et qu’enfin, tout rentre dans l’ordre.

(w/@miles bletchey)

Si Marcus n'est pas habitué aux conversations sérieuses avec son meilleur ami, anciens serpents surtout habitués à la fête, aux conneries et aux blagues foireuses, il finit pourtant par comprendre que la situation est plutôt sérieuse pour une fois. Avec un Milo sur les nerfs, agacé et moins réceptif aux blagues, Marcus ne peut plus faire semble de croire à une blague et est obligé de commencer à y croire et à voir le problème dans son ensemble. Fidèle à lui-même, et même s'il est déterminé à aider son frère, il ne peut s'empêcher une remarque graveleuse, haussant les épaules à la réflexion de son meilleur ami sans pour autant retenir un rire devant la situation. Parenthèse refermée au profit d'une situation plus sérieuse, Marcus se rallume une cigarette et en tire une longue taffe sur celle-ci pour éclairer ses idées. « C'est qu'un connard. » rétorque aussitôt le joueur de quidditch en mentionnant l'instructeur de son meilleur ami. Il ne l'avait pas encore croisé, mais pour avoir entendu une ou deux histoires sur celui-ci, il sait d'ores et déjà qu'il le déteste et que c'est bel et bien un vrai connard. Il soupire pourtant, conscient que si le propre instructeur de Milo est contre lui, la partie commence mal, parce qu'il n'a alors aucune figure compétente envers qui se référer. Soupir aux lèvres alors qu'il prend une gorgée de sa bière, il ne voit d'autre option que proposer son aide à sa petite échelle, même si ça veut dire jouer à l'acteur et prétendre être celui touché par la malédiction. Seulement Milo est plus intelligent que lui, et Marcus n'ayant pas assez réfléchi, il ne voit que trop tard les failles de son plan. « Ouais c'est vrai ça craint, je pourrais rien montrer. Après je peux l'évoquer et voir s'ils ont des pistes.. » il suggère avec une moue déçue, dégoûté de pas pouvoir en faire plus pour son meilleur ami mais déterminé à mener sa petite enquête quand même – il a d'ailleurs bientôt un rendez-vous à l'hôpital, c'est l'occasion idéale qui se présente. Galvanisé par cette idée, il tire à nouveau sur sa cigarette tout en observant le chaos laissé par les livres de Milo. « T'as regardé dans des livres de magie noire ? Je peux peut-être t'en trouver quelques uns si tu veux faire des recherches. » il songe à la bibliothèque immense du manoir Flint et sait qu'il ne serait pas aisé d'y entrer sans que ça n'échappe à ses parents, mais pour Milo, le banni était prêt à prendre ce risque si ça pouvait l'aider, solidarité indéfectible envers son frère de cœur en dépit de sa façon de rire de tout et de ne jamais rien prendre au sérieux. « Penses-y pas maintenant, t'en parleras à tes supérieurs que si vraiment on trouve rien, j'suis sûr qu'on a pas encore tout essayé. » il se redresse pour donner une tape sur l'épaule de son meilleur ami en guise d'encouragement et de réconfort avant de laisser retomber dans son fauteuil, réfléchissant à la question de son meilleur ami. A vrai dire, il ne sait pas ce qu'il ferait si les rôles étaient inversés. Son premier réflexe serait sans doute de se confier à lui, confiance entière qu'il placerait entre les mains de son meilleur ami pour le guérir et plus encore même. Mais en se sachant démuni et incompétent dans ce domaine, une seule idée lui vient, et elle ne lui plaît pas énormément. Il pousse un soupir, et tire une bouffée sur sa cigarette avant de l'écraser dans le cendrier, gardant les yeux rivés sur celui-ci. « Bon ok tu peux pas en parler à ton instructeur, mais est-ce que t'as essayé d'en parler a... enfin peut-être que tes collègues pourraient t'aider. » il pense à Vesper, a Spinnet aussi, et tous les autres apprentis aurors qui pourraient lui apporter un soutien que le brun n'est pas capable de lui donner, constat qui lui laisse un goût amer dans la bouche à l'idée d'être aussi inutile. « Fin j'veux dire ils connaissent le métier, ils pourraient p't'être avoir des idées que t'as pas encore exploré tu vois. » il réfléchit encore quelques instants, et sans conviction, il enchaîne sur une autre idée : « Est-ce que t'as tenté l'allée des embrumes ? » connue pour être mal famée, il pourrait peut-être trouver des idées là-bas. « Si c'est un artefact qui t'as fais ça, on peut aller chez Barjow et Burke. Prétendre que c'est pour une enquête ou une connerie du genre. » qui mieux qu'un marchant d'objets de magie noir pourrait leur fournir des informations sur ce mal ? Marcus porte sa bière à ses lèvres et se lève pour observer tous les livres déjà feuilletés par l'auror, sourcils froncés en réalisant combien ça n'a pas dû être facile de garder ce secret ces derniers jours. « J'vais quand même faire des recherches de mon côté, mais on doit se tenir au courant de toutes les avancées ok ? » pas question que Milo recommence avec ses secrets, maintenant que Marcus est dans le coup, il veut l'être jusqu'au bout.

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« Dans quelques uns ouais.. Mais si tu peux m’en avoir certains je dis pas non. » Miles avait eu accès à certains ouvrages de magie noire dans lesquels il n’avait rien appris de réellement utile. S’il était tombé sur quelques pages concernant des malédictions causées par un artefact, il n’avait rien trouvé causant des symptômes comme les siens, le poussant à se retrouver dans une impasse une nouvelle fois. Hochant la tête d’un air distrait, il ne peut que penser à toutes les éventualités qui s’offraient à lui, notamment à celle de parler à son instructeur de ce qu’il vivait. C’était sans doute l’idée qui l’attirait le moins parce qu’il n’avait aucun confiance en son supérieur, qu’il aurait préféré tout régler seul qu’avoir à se reposer sur lui pour obtenir de l’aide. « Non j’ai pas vraiment envie de les embarquer là dedans. » Il reste évasif, sans doute pour ne pas avouer qu’Alicia était celle qu’il ne voulait pas impliquer dans cet énième désastre. C’était pourtant à elle qu’il avait spontanément pensé pour l’aider, elle qui lui était venu et vers qui il avait eu envie de se tourner. Toutefois, elle avait déjà beaucoup à gérer de son côté et s’il n’avait pas tous les détails, il commençait à la connaître, assez en tout cas pour savoir qu’elle aurait été prête à supporter une charge de plus. Hors de question de lui imposer ça – et hors de question de demander à Vesper aussi, qui irait sans doute le répéter à la brune. Si Miles appréciait ses autres collègues, il n’était pas sûr de leur faire assez confiance pour ne rien dire à Alicia et, surtout, il ne voulait pas qu’on l’interroge sur les raisons le poussant à ne pas vouloir voir son problème raconté à sa partenaire. Hors de question d’avouer à qui que ce soit – pas même à lui-même – qu’il cherchait à préserver à sa façon celle qu’il aimait alors qu’il était supposé la détester. Terminant sa bière d’une traite, le sorcier la pose sur la table basse et se redresse un peu. « On pourrait tenter, ça coûte rien. » concède-t-il. Finalement, ça lui faisait du bien d’en parler avec quelqu’un d’autre, surtout avec Marcus, en qui il avait une confiance absolue. Ce n’était pas réglé, loin de là, mais il pouvait au moins en discuter avec son meilleur ami, ce qui n’était pas rien aux yeux de l’auror. « Ouais t’inquiètes je te raconterai TOUT. » dit-il en haussant les sourcils avant de rire dans une volonté d’apaiser un peu l’ambiance, de changer de sujet pour éviter d’y penser constamment alors que c’est déjà ce qu’il fait depuis des jours maintenant. « Allez, c’est l’heure d’une autre bière ! » Qu’ils puissent enfin se détendre et oublier un peu ce sujet lourd qui pesait déjà trop à Miles ces derniers temps.

Plusieurs jours plus tard.
« Marcus dépêche toi d’ouvrir espèce de vieux troll ! » Il cogne contre la porte plusieurs fois avant de croiser les bras sur son torse en patientant. Il n’est pas vraiment énervé, Miles, du moins pas autant qu’il aurait dû l’être, mais il y avait cet agacement qui persistait malgré tout. Marcus n’avait pas tenu sa langue et avait tout raconté à Alicia et même si l’issue en était positif – il n’avait rêvé que de la retrouver depuis qu’il leur avait imposé cette séparation brutale -, il n’avait pas tenu sa promesse. Forcément il a envie de le lui faire payer, de prétendre lui en vouloir véritablement parce que toute occasion était bonne pour se moquer de lui et lui faire croire tout et n’importe quoi. Quand le joueur de quidditch ouvre enfin la porte, Milo se redresse et fronce les sourcils, l’air agacé. « Enfin ! » Il entre sans demander son reste en poussant son meilleur ami au passage, va jusqu’au salon et se retourne vers lui. « T’es sérieux à avoir tout raconté à Alicia ? » Si une part de lui meurt d’envie de rire en voyant l’air sur le visage de son meilleur ami, il n’en fait rien, se contente plutôt de garder cet air agacé au visage en espérant qu’il ne réalise pas qu’il ne lui en voulait pas vraiment, même s’il n’avait pas respecté ce qu’il lui avait dit.

(w/@miles bletchey)

Quelques jours se sont écoulés depuis que Marcus a appris pour Milo. Il a passé un certain temps à faire des recherches, à se renseigner, à chercher des solutions, sans jamais rien trouver. Même les manuels de magie noire qu’il a consultés n’ont rien donné, faisant naître une certaine frustration à l’idée de ne pas pouvoir être en mesure d’aider son meilleur ami. Sa frustration s’était sensiblement accrue quand il avait rencontré Spinnet à l’hôpital quelques jours plus tôt et qu’elle l’avait mise au défi de trouver la solution avant elle. L’auror a le don de l’énerver, et depuis, Marcus s’emploie à chercher des solutions mais rien n’y fait, chacune de ses recherches résulte en un échec. Sans mentir, le joueur de Quidditch était quand même soulagé de savoir que son meilleur ami avait cédé et avait raconté la vérité à ses collègues, même si cela implique qu’Alicia soit elle aussi au courant, une pensée qui pousse Marcus à lever les yeux au ciel en y repensant. Des coups se font entendre à la porte, mais l’ex sang-pur ne répond pas, plongé dans un paragraphe de magie noire particulièrement compliqué qu’il peine à déchiffrer. Il soupire d’agacement quand de nouveaux coups se font entendre, et ouvre de grands yeux surpris quand il reconnaît la voix de son meilleur ami à travers la porte. Il fronce les sourcils devant le surnom employé, et après une courte hésitation, il se lève et passe en revue mentalement la liste des choses qu’il aurait pu faire pour énerver son meilleur ami - le ton qu’il emprunte derrière la porte l’effraie un peu - mais il ne pense à rien de particulier, et en vient à la conclusion que ce n’est qu’une énième farce de son meilleur ami. Il est plus apaisé, et ouvre la porte à Milo avec un grand sourire aux lèvres, sourire qui s’affaisse dès qu’il voit l’expression agacée du sorcier qui le pousse à froncer les sourcils. Il n’a pas le temps de lui ouvrir la porte que l’auror s’invite en le poussant un peu. Marcus est interdit, il a du mal à comprendre et il referme la porte d’un froncement de sourcils en retournant dans le salon où Milo. là, il se racle la gorge. « Tu… veux une bière ? » le remède à tous les maux selon Marcus, même ceux qu’il ne comprend pas. Le flint n’a pas le temps de faire quoi que ce soit que son meilleur ami l’accuse, sous l’air d’un Marcus qui comprend de moins en moins ce qu’il se passe et qui arrive même à rire de la situation. « C’est elle qui t’as demandé de faire genre ? Trop drôle mec » seulement Milo ne se défait pas de son air agacé et bientôt, Marcus perd son sourire et ne fait plus le malin du tout. Au contraire, il sent son ventre se tordre un peu, et il passe une main gênée dans sa nuque. « Je comprends pas, je lui ai rien raconté, elle.. » il ouvre de grands yeux en comprenant seulement qu’il a été berné. Il se remémore leur conversation dans la salle d’attente à l’hôpital et il comprend, le Flint, que la Spinnet s’est jouée de lui pour lui faire cracher le morceau. « Non mais quelle espèce de… vieille goule » c’est la seule insulte qui lui vient en tête pour éviter d’avoir des mots plus grands, et il rit nerveusement en se retournant vers Milo. « J’te jure c’est pas ce que tu crois » il panique un peu quand même en réalisant qu’il a trahi son meilleur ami alors même qu’il a promis le contraire. « On s’est croisés à l’hôpital, elle m’a fait croire qu’elle savait ce que t’avais et du coup on en a parlé, j’suis sûr qu’elle a deviné toute seule en plus » il fait la moue, maudit clairement la Spinnet dans sa tête et cherche toujours à se défendre envers Milo. « Dude on parle de Spinnet là, tu crois vraiment que j’irais lui balancer tes secrets volontairement ? ew. » il réprime un frisson pour lui faire comprendre à quel point c’est pas volontaire, et attire une bière pour la lui tendre en guise de drapeau blanc, il peut pas lui en vouloir tant que ça, si ?

(w/@marcus flint)

« Mais non je veux pas de bière ! » râle-t-il, ne comprenant pas comment Marcus pouvait agir ainsi. Se moquait-il d’avoir rompu la promesse faite il n’y a pas si longtemps ? Il sait, Miles, qu’ils ont tendance à tout prendre à la légère, que bien souvent, ils préfèrent rire de ce qui peut leur arriver que de prendre véritablement les choses au sérieux. Seulement cette fois c’était différent, ça comptait réellement et même si quelque part, il était soulagé de retrouver la brune, il ne pouvait qu’être agacé aussi de voir à quel point son meilleur ami avait rapidement craché le morceau. Milo fronce les sourcils et secoue la tête, énervé qu’il joue aux imbéciles avec lui. « Qu’est-ce que tu veux qu’elle me demande au juste ? Sérieux arrête de faire comme si tu comprenais pas. » Peut-être qu’il espérait qu’il ne lui en voudrait pas mais ce serait idiot, pas vrai ? Marcus était le seul a avoir eu cette information alors il ne pouvait décemment pas accuser qui que ce soit d’avoir tout raconté à sa partenaire. Quand il insulte Alicia, le futur auror est davantage perplexe encore. Il a l’impression que quelque chose lui échappe et ça n’aide pas à le calmer, ça attise plutôt ses nerfs déjà mis à rude épreuve ces derniers temps. « C’est quoi alors si c’est pas ce que je crois ? » Il continue à faire les cent pas, à tenter de calmer son énervement mais c’est compliqué, ça l’est plus que d’habitude encore à cause de tout ça justement, à cause de tout ce qu’il doit encaisser ces derniers temps avec l’impression de ne pas voir le bout du tunnel. Quand il se met à lui expliquer, Milo se fige et se tourne vers Marcus. Alors Alicia avait deviné toute seule ? Quelque part, il ne devrait pas être surpris, intelligence qu’elle avait démontré à de nombreuses reprises lors de leurs missions et en dehors. Elle le connaissait, ou du moins, commençait à le connaître suffisamment pour savoir quand il mentait, ce qu’il avait pourtant tenté de faire. L’éviter quand il passait tout son temps libre à chercher le moindre contact lui avait également probablement mis la puce à l’oreille, et son meilleur ami n’avait fait que confirmer qu’il n’agissait pas ainsi parce qu’il le voulait, mais plutôt parce qu’il estimait le devoir. Il récupère la bière tendue alors qu’il réfléchit à ce qu’il venait d’apprendre, non pas parce qu’il ne lui en voulait plus mais plutôt parce qu’il serait idiot de passer à côté d’alcool gratuit. « Tu me gaves quand même. » précise-t-il, histoire qu’il ne s’imagine pas tirer d’affaire. Soupirant, il s’affale dans un des canapés, reporte son attention sur Marcus. « Pourquoi je t’aurais fait promettre de rien dire à personne pour ensuite tout raconter à Alicia ? C’est pas logique. » explique-t-il en levant les yeux au ciel. Du moins, il estimait que ça ne faisait pas sens. Il ouvre sa bière et en boit de grosses gorgées, son pied tapotant sur le sol. « Je m’en fous si elle a décidé de te mentir. » Sans doute qu’il s’imaginait que ça réglait tout mais ce n’était pas vraiment le cas. Peut-être qu’une partie de lui était moins agacée mais étant donné son état actuel, ce n’était pas suffisant pour tout effacer. « Ça change rien au fait que t’avais promis de rien dire et que t’as pas respecté ça. » Miles se redresse un peu, pose enfin à nouveau son regard sur Marcus. « La prochaine fois que je te raconte quelque chose et que tu le répètes, je te jure que je t’envoie un sort si vite que t’auras pas le temps de comprendre ce qu’il se passe. » promet-il, son regard accroché au sien. Qu’importe que Marcus trouve ça exagéré – Miles ne plaçait sa confiance qu’en une poignée d’individus, Marcus en tête de ce classement et il ne supporterait pas qu’il ne brise une énième promesse à nouveau.

(w/@miles bletchey)

Il est décontenancé, Marcus, n’arrive pas trop à comprendre ce qu’il se passe et pourquoi son meilleur ami semble si remonté contre lui. Ils s’engueulent jamais, c’est pas comme ça que ça marche entre eux, idiots qui ont tendance à tout prendre à la légère tout le temps et il comprend pas pourquoi soudain Milo semble lui en vouloir. Il comprend finalement que tout est lié à sa malédiction et à sa conversation avec Alicia à l’hôpital et bientôt, Marcus se retrouve à insulter mentalement la brune et à la maudire de l’avoir manipulé et il tente maladroitement de s’expliquer à son meilleur ami, de lui faire comprendre qu’il n’a jamais eu l’intention de le trahir en révélant ses secrets, une certaine panique s’insinuant doucement en lui à mesure qu’il voit l’agacement de l’auror. Il est son meilleur ami, le seul, et si Marcus a bien des défauts et qu’il est sûrement un traître, un égoïste et une mauvaise personne la plupart du temps, il n’en reste pas moins qu’il n’a jamais eu l’intention de briser le secret de Milo et tout n’est qu’un terrible malentendu causé par l’horrible goule Spinnet. « J’sais pas moi, j’me suis dis que… que t’avais décidé d’en parler à tes collègues comme je t’avais dis de le faire. Et que t’avais oublié de me prévenir » il se renfrogne, conscient qu’il a vraiment merdé sur ce coup-là et soupire en passant une main sur son visage et en essayant encore de se justifier. « J’pensais vraiment qu’elle savait vu comme elle m’en parlait. » il grimace, conscient que ça l’excuse pas et se fait la promesse silencieuse de plus jamais avoir confiance en la sorcière. Il s’enfonce dans le canapé en espérant échapper à cette dispute, gamin qui a toujours détesté les confrontations et disputes sérieuses, parce que ça implique toujours de parler de toutes ces conneries de sentiments, mais quand Milo se redresse et accroche son regard au sien, il n’a d’autre choix que l’écouter et assumer sa connerie. Il grimace en entendant ses menaces, déglutissant difficilement à cette idée, et il hoche la tête. « Fair enough. » il soupire, se frotte l’arrière du crâne cette fois pour dissimuler son malaise et il sent ses oreilles bourdonner. « Écoute mec, je suis désolé. » il aime pas s’excuser, il le fait jamais, sauf dans les cas les plus extrêmes, comme maintenant. « Excuse moi, c’était naze, j’aurais rien dû dire du tout. » il se retient d’ajouter une réflexion pour se défendre à nouveau et accuser Alicia mais s’abstient, conscient que ça n’aidera pas à améliorer la situation. « Ca arrivera plus jamais tu peux m’croire. Pas besoin de sort ou quoi » il grimace, et apporte sa bière jusqu’à ses lèvres pour la finir d’une traite avant de s’allumer une cigarette et la glisser entre ses lèvres. « Tu veux bien me pardonner et qu’on passe à autre chose s’t’plaît ? » il tend son poing devant lui, pour que Milo frappe dedans en guise de réconciliation, mais avant même que celui-ci n’accepte ou refuse, il écarquille les yeux en se rappelant l’entrée de Miles dans l’appart. « Eh mais… » il se lève et tend un doigt vers Milo pour toucher son front, puis son épaule, et encore son front. « Mais je sens rien, j'peux te toucher ! » il s’était amusé à toucher Milo pour connaître le degré de douleur infligé par sa malédiction mais aujourd’hui, plus rien. « Dude t’es plus infecté ?! » il saute presque de joie, dispute déjà oubliée de son côté – et il espère que ça fasse une diversion suffisante pour que Milo oublie sa propre colère, lui qui déteste tant voir son meilleur ami être en colère contre lui, frère de coeur et famille choisie qu’il détesterait ne plus avoir dans son quotidien.

(w/@marcus flint)

Il est à peine étonné d’apprendre que c’est Alicia qui a réussi à tromper Marcus, que c’était elle qui avait deviné en lui mentant et en discutant avec lui. Elle était intelligente, ce qui n’était plus à prouver évidemment, et Marcus était un peu trop naïf. Si habituellement, cette caractéristique l’amusait car elle lui permettait de lui faire croire n’importe quoi, elle se révélait être particulièrement agaçante cette fois-ci. « Sauf que je t’avais dit que je voulais en parler à personne. » Au fond, ça avait pourtant été une bonne chose que son meilleur ami finisse par en parler car c’était grâce à ça que la solution avait été trouvée, qu’Alicia et lui avaient passé tout ce temps à travailler ensemble jusqu’à enfin dénicher la solution à ce problème qui avait duré bien trop longtemps à son goût. Pourtant il ne peut s’empêcher de blâmer Marcus, parce qu’il avait trahi ce qu’il avait pourtant promis. L’agacement qui s’efface peu à peu car il était rare qu’il lui en veuille bien longtemps, il était le seul sur qui il comptait réellement, le seul qu’il considérait comme un frère depuis de nombreuses années. S’il avait d’autres amis, il n’avait cette relation avec aucun autre, amitié qui remonte à Poudlard et qui perdurait sans rencontrer le moindre obstacle. Bière récupérée, il en boit quelques gorgées, alcool qui a le don de l’apaiser presque autant que les excuses que réitèrent le joueur de Quidditch. Il voit bien qu’il est sincère, qu’il s’en veut vraiment et a conscience qu’il a foiré sur ce coup. Le regard de l’anglais qui se relève vers lui au même moment où Marcus cogne son poing contre le sien et il n’a même pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà le brun s’emballe, qu’il se met à se redresser pour toucher son front, son épaule et encore son front avant qu’il ne chasse sa main de la sienne en râlant d’un « mais t’arrêtes ouais ! » pendant qu’il continuait à s’extasier. Il avait compris qu’il était guéri, qu’il était de nouveau lui même et malgré lui, Milo est bien incapable de retenir le sourire qui étire finalement ses lèvres face à l’enthousiasme communicatif de celui qu’il considérait comme un frère. « Ouais j’ai plus rien. » avoue-t-il finalement. Il était inutile de nier, de prétendre pour le faire culpabiliser alors que c’était en partie grâce à lui s’il était guéri. « On a fait pas mal de recherches avec Alicia et on a réussi à trouver un remède hier. » Les recherches avaient été longues et fatigantes, moralement surtout. Il avait été frustrant d’être à ses côtés tout le long en devant être plus que vigilants pour ne pas avoir à lui faire mal, d’être à ses côtés sans pouvoir la prendre dans ses bras quand il en avait envie. Il ne se passe que quelques secondes de silence avant qu’il ne finisse par abdiquer. « Je te pardonne c’est bon. » dit-il dans un soupir. Il n’avait pas envie d’obscurcir ses journées par une dispute qui n’avait plus lieu d’être. Marcus ne recommencera plus, pas vrai ? Alors autant passer à autre chose, surtout qu’il ne voulait rien de plus que fêter la nouvelle avec son meilleur ami. « Allez viens faut qu’on trinque à tout ça ! » Il cogne sa bière contre la sienne, ne pouvant s’empêcher de sourire. Tout rentrait enfin dans l’ordre, il pouvait être lui pleinement sans avoir à craindre de blesser ceux qu’il aimait et c’était tout ce qu’il voulait.