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Overcome ☾ Cicely
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Nicholas Burke
Nicholas Burke
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- Jeu 13 Avr - 21:02
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Fond sonore

Le 29 janvier 1999 - en fin de soirée

« Et si tu as besoin de moi, je suis là toute la nuit. » L'ange fila, vidant les lieux alors que les yeux de Nicholas se fermaient déjà, et qu'il oubliait même jusqu'à la phrase qu'elle venait de lui dire. « Merci, Sienna... » Sa voisine, médicomage aux cheveux couleur blé était coutumière de ses écarts de conduite, et ce n'était pas la première fois qu'elle le raccompagnait chez lui après l'avoir accueilli aux urgences de Ste Mangouste. Il était à noter que ces derniers temps, les visites de Nicholas à l'hôpital sorcier s'étaient accélérées mais ce soir, le visage encore marqué par les coups que lui avait assénés la vie - et Miles - il avait frôlé le coma éthylique et avait transplané directement dans la cage d'escalier de leur immeuble, s'effondrant sur les marches, flirtant avec l'inconscience jusqu'au moment où elle l'avait trouvé là. Soupirant et le morigénant avec douceur, elle l'avait raccompagné jusqu'à son appartement et l'avait aidé à se glisser dans le lit, sous le regard moralisateur d'Owen qui regrettait probablement de ne pas pouvoir sortir en balade, à nouveau. Il sommeilla un moment avant que ses rêves prennent la direction du début de sa soirée pour lui faire revivre ce qu'il s'était passé.

Plus tôt dans la soirée.

Une paire d'heures de sommeil était passée avant qu'il soit tiré de son sommeil par un patronus en forme de perroquet qui chanta longuement pour le réveiller, à grand renfort de battements d'ailes trop près de son visage. « Affaire classée. Je t'attends au bureau. » Grommelant, il se dirigea en baillant vers la salle de bain pour se passer un peu d'eau sur le visage. Il n'avait pas le discernement nécessaire pour comprendre de quoi le patronus lui parlait, mais il n'y avait qu'une personne dans son entourage possédant ce genre de compagnon argenté, et c'était le chef du bureau des aurors. Agrippant le harnais qu'il venait d'enfiler à un Owen parfaitement réveillé par la perspective d'une balade nocturne, il transplana à l'entrée du Ministère. Le hall était désert et seul un employé de la sécurité vint s'enquérir de la présence du directeur adjoint du ministère de la justice à une heure aussi avancée de la journée. Il n'était pas souvent venu avec son chien au travail, mais il savait que le faire monter dans un des ascenseurs magiques relevait du miracle, aussi il le porta dans ses bras durant toute la durée du voyage. Flattant Owen pendant qu'il parlait à Nicholas, le collègue de ce dernier lui remit un objet dans une petite boîte en bois en lui certifiant que l'affaire des cambriolages était terminée, que l'un des coupables s'était rendu avant de dénoncer l'autre. Le coeur battant contre ses côtes, il avait ramené Owen chez eux et était ressortit, prenant en silence la direction de l'appartement de Cicely. Il faisait un froid effarant et il savait que dans quelques heures, la pluie laisserait place à une brume épaisse et que c'est tout Londres qui se réveillerait alors, dans ce manteau de coton. L'immeuble ne payait pas de mine et était presque entièrement éteint, à l'exception d'une unique lumière, à l'étage le plus haut, et la lueur semblait bouger, vibrer, comme la flamme d'une bougie sur laquelle on souffle régulièrement et il l'imagina, endormie, un livre refermé dans sa main. Baissant la tête, il sentit le découragement le saisir. Il était onze heures et la vie enflait autour de lui, quand certains quittaient les bars pour rejoindre les boîtes de nuit huppées de la ville et, en écho à ses pensées, un groupe de jeunes femmes en robes de soirée le bousculèrent en riant à gorge déployée, sans se soucier des coups qu'elles avaient infligé à l'arrière de son crâne, sans le savoir. Il coupa le fil de ses pensées et s'engouffra dans le bar faisant l'angle, noyant ses incertitudes et le chaos qu'était devenue sa vie dans l'alcool.

En fin de soirée

L'ange était parti et s'il sombra dans l'inconscience, ses pensées le réveillèrent à plusieurs reprises, et il n'était pas seul depuis plus d'une heure lorsqu'il se releva. Il se rhabilla, peu conscient du fait qu'il devait empester l'alcool et, attrapant la boîte qu'on lui avait remis au ministère, transplana. Il ouvrit d'un coup de baguette la porte de l'immeuble et repéra le nom de Cicely sur une boîte aux lettres. Titubant, fort des dernières semaines de sa vie qui n'avaient été que chaos et violence, il grimpa les escaliers et tambourina au chambranle de la porte de la jeune femme. Il ne savait pas ce qu'il allait lui dire, il savait juste qu'il avait besoin - un besoin physique, impérieux, irrépressible - de la voir.

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- Sam 22 Avr - 18:39
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Des nuées de pluie diluvienne délavaient Londres et ses rues détrempées de froid, noyant si bas la capitale sous des bouffées d'averse que les toits s'y étaient évanouis, ne surnageant qu'en flou obscur de l'horizon nocturne. De l'impasse emmurée de discrétion où Cicely avait transplané jusqu'au seuil trempé de son appartement, les trottoirs miroitant de flaques et les éclaboussures de voitures indifférentes avaient achevé de la glacer toute entière. Sitôt la porte close et avant même que ne glisse sa cape, elle s'était attardée sur le manteau de sortilèges dont elle avait enveloppé son foyer - retissant leur toile de puissance en fils d'enchantements tressés dans le silence de ses sourcils froncés, éprouvant l'invisible trame de résistance dans l'un de ces élans d'insécurité maniaque que les voleurs lui avaient laissés, nargueurs, pour seul paiement moqueur à ce qu'ils avaient pris. Puis elle avait balayé le salon d'un regard guettant l'effraction, cherchant l'indice traître à ses yeux, l'ombre vacante d'une œuvre disparue, l'empreinte intruse estampillant de boue l'épais tapis.

Seulement après, seulement alors s'était-elle résignée à délacer ses bottines en un soupir de soulagement, secouant la tête d'un geste las tandis qu'elle morigénait à voix basse ces inquiétudes qui n'en finissaient plus de s'éterniser, refrain tout obsédant d'appréhension lui fredonnant obstinément le souvenir de son cocon souillé, fouillé par des mains étrangères. C'était absurde, pourtant. Pourquoi remettraient-ils jamais les pieds sur les lieux de leur crime ? Ce qu'elle y possédait de plus précieux, ils l'avaient déjà pris. Revendu, disséminé aux pavés illégaux des chemins d'oubli. Pour quelques monceaux luisants d'argent crasse, son pendentif s'était évanoui dans le recel en dédale de mains suspectes, troqué depuis des poches aux doublures trop secrètes jusqu'à orner un autre cou que le sien. Aux amères insomnies des plus petites heures de la nuit, elle se demandait parfois combien s'était revendu son dernier souvenir d'eux, quelle nuque indigne se raffinait de l'ultime cadeau de lui qu'elle ait jamais chéri.

Et rien n'avait su distraire ses pensées de leur peine et colère lancinantes ; ni le bouquet de fleurs parfumées où se perdit son nez pour en inspirer les fragrances, ni l'eau ruisselante d'une douche incandescente qui n'avait rien rincé de son chagrin, rien nettoyé de cette déchirure intangible blessant ses nerfs à fleur de peau. Les flots brûlants l'avaient au moins délassée tant soit peu des tensions que faisaient peser Bayliff à ses épaules, noyant sa brigadière sous une litanie de dossiers pénibles n'ayant  d'autre but que ce lui de l'accaparer pleinement, sans lui laisser la moindre bribe de temps pour lorgner sur l'affaire qui la touchait personnellement. Elle n'avait pas encore décidé si elle n'en éprouvait que plus d'exaspération ou s'il aurait fallu l'en remercier - à défaut de l'avoir laissée enquêter sur son propre cambriolage, du moins la charge de travail dont grinçait son bureau chaque jour l'empêchait de s'éparpiller durant une poignée d'heures, de penser à son collier, à lui, à la solitude de ses nuits, loin de lui.  

Plus encore qu'osciller entre rancœur et reconnaissance envers son supérieur, elle ignorait ce qui lui serait le plus salvateur, de s'étourdir à la célérité d'un vol fendant l'air pur et faire payer au Souaffle tout le carnage de ces dernières semaines, d'une bouteille de vin entre amies ou de quitter Londres à tout jamais. Faute de discerner un semblant de réponse aux lugubres ténèbres d'un morne hiver, l'anglaise avait embrasé l'âtre du salon d'une souple vrille de sa baguette et pioché l'un des Sherlock Holmes cousu de reliures dorées sur le manteau de la cheminée. Le livre fleurait bon l'exhalaison ancienne de pages délicatement mouchetées, compagnie familière d'histoires relues mille et une fois où tous les crimes s'élucidaient, où chaque infime détail et les mystères les plus absurdes faisaient finalement sens, où rien ne pouvait triompher que la raison. Pas les affres du cœur, ni de mortelles émotions. Pelotonnée sous une couverture au creux de son canapé, Cicely avait consciencieusement ignoré son lit comme elle n'avait cessé de le faire depuis le cambriolage, retardant à chaque triste nuit l'instant où il faudrait se résigner aux draps sans pouvoir ceindre son collier, ne refermer sa paume que sur du vide en attendant un sommeil qui n'arrivait pas.

Elle avait perdu le compte des aubes à s'éveiller endolorie, courbaturée par l'inconfort du canapé où l'épuisement avait fini par l'assoupir. Ce soir-là présageait de l'exacte même aurore. Fuyant obstinément l'antre redouté de sa chambre, elle s'était aventurée dans le sillage de Holmes jusqu'à ce que les lettres se brouillent d'une brume impénétrable de fatigue, insondable brouillard du Londres victorien où s'égara le détective tandis qu'elle n'y distinguait plus que la silhouette floue et s'éloignant toujours de Nicholas. Elle avait beau courir, elle ne le rattrapait pas. Des rives de la Tamise aux venelles oubliées, les limbes se refermaient sur lui sans qu'elle parvienne jamais à l'effleurer. Chaque virage le dérobait à la main qu'elle tendait vers lui, à son nom conjuré en vain que le brouillard absorbait, comme il gommait les lignes floues de son image. L'écho de ses pas finit par s'étouffer dans un monde où plus rien ne surnageait sinon une porte qu'elle reconnut aussitôt pour l'avoir trop de fois déjà croisée en rêve ; elle n'avait pourtant d'autre choix que celui d'en franchir le seuil, celui d'une vaste salle aux enchères où régnait en souverain le blason des Burke. Les traits du commissaire-priseur toisèrent les siens de mépris narquois lorsqu'elle comparut devant lui une énième fois, défiant le patriarche de sang pur en osant enchérir pour le collier qu'il retenait captif en son écrin - mais la sentence tombait, inexorable, du bout de ce maillet de justice lui assénant à chaque terrible coup des frissons nauséeux de défaite. Elle n'avait rien de suffisamment pur à enchérir, ni nom ni sang immaculé à leur offrir, et le maillet martelait son jugement cruel à coups sonores, l'assourdissant de plus en plus fort, si fort... 

Si fort qu'elle se réveilla en sursaut à leur cadence tambourinante frappée contre sa porte, peinant à démêler le rêve de la réalité tandis qu'elle scrutait son entrée d'iris encore ennuagés de désarroi, pupilles dilatées d'effarement perçant l'obscurité du soir. Le bouquin tombé de ses mains durant ses somnolences chut sourdement sur le parquet tandis qu'elle repoussait confusément les lunettes à son nez puis ses couvertures, glissant ses jambes hors du canapé tiède et attrapant à doigts fébriles la montre posée contre la table basse trahissant de toutes ses aiguilles une heure tardive. Si la Brigade avait essayé de la joindre, son badge y aurait réagi ou la nacre d'un Patronus argenterait son appartement - mais il n'en était rien. L'un de ses voisins venait-il aussi d'être cambriolé en pleine nuit ? Baguette en paume, Cicely s'approcha du bout de ses pieds nus et invisibilisa d'un sort informulé son côté de la porte à l'image d'un miroir sans tain, s'attendant presque absurdement, relent de mauvais songe, à voir le patriarche Burke venir remuer le couteau dans sa plaie jusqu'à Mayfair.

Mais l'enchantement lui dévoila un regard où chavirait toujours le sien, les lèvres où s'étaient soupirés tant de baisers, les bras dont elle s'était trop languie de l'étreinte pour jamais pouvoir l'oublier. Celui qu'elle venait de perdre en rêve aux méandres de brume, ses traits parfaits qu'elle n'avait jamais su cesser d'aimer. Et les coups impatients reprirent de plus belle, plus fort encore, mais ça n'était ni le maillet de justice rendant verdict ni le poing de Nicholas sur le chambranle ; c'était son coeur cette fois, palpitant une chamade foudroyante à le voir là dans la pénombre, sa seule présence à lisière de palier brisant toutes les distances et chaque résolution jamais promises. Déliant précipitamment les nœuds de sortilèges calfeutrant encore son appartement, la porte s'entrouvrit enfin sur la silhouette menue de la sorcière. Cicely lui apparut à la lueur tamisée du feu craquelant, paupières encore froissées de cauchemars et boucles brunes défaites dégringolant la courbe de son cou, resserrant maladroitement contre sa taille la ceinture de son kimono fleuri. Le froid du corridor glaça ses jambes nues de frissons. Mandorles azur s'arrimant à celles du sorcier pour unique point d'ancrage, cherchant un sens à sa venue d'une voix incertaine. "Qu'est-ce qui t'amène ici..? Je croyais que l'on ne devait plus..." L'intonation figée tandis que l'éclairage feutré du couloir accusait subitement les bleus tuméfiant son visage et que tout en elle s'en alarmait, blessures qu'elle n'avait pas même remarquées au Ministère tant elle s'était acharnée ces derniers temps à ne plus le croiser, à se protéger de l'amour douloureux qu'un seul aperçu de lui suffisait à embraser. L'inquiétude l'emporta sur la raison, poussant sa main à frôler brièvement le bras du sorcier avant même qu'elle ait pu s'en empêcher, tandis que se faufilaient jusqu'à son nez retroussé de liquoreux effluves d'alcool. "Et tu es blessé, Nicholas, dis-moi ce qui se passe..."


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- Mer 3 Mai - 0:21
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Fond sonore
Son cœur battait douloureusement en une chamade dont il ne parvenait plus à se détacher, trop saoul pour ne pas laisser son esprit se tendre vers cette musique interne; il en battait carrément du pied au sol, et ne s'arrêta que lorsqu'il entendit un froissement derrière la porte; comme une étoffe qu'on serait venu effleurer à la surface du bois froid et il sut qu'elle était là, qu'elle le voyait. Peut-être même hésitait-elle à ouvrir et il s'en fit la promesse : si elle n'ouvrait pas dans quelques secondes, il... La porte s'ouvrit. Et elle était belle, si belle, amante interdite, amour jeté aux orties, si belle qu'il eut envie de s'allonger là et d'y mourir, à ses pieds. De sa cheville déliée aux pieds nus à sa main serrée sur sa baguette ayant ouvert la porte; de ses mèches encore enchevêtrées au sommeil dont il l'avait arrachée jusqu'à la ceinture qu'elle serrait nerveusement à sa taille, réajustant le kimono lui ceignant la taille de la plus belle manière, tout lui avait manqué. Il respirait douloureusement, ne sachant quoi répondre à ses questions, tant il avait envie de la serrer contre lui, et de l'emporter loin de ce qui avait bouleversé leur relation, des siècles auparavant. Comment lui dire que des années après, elle était la seule dont il rêvait encore, la seule à qui il pensait lorsqu'on évoquait un quelconque mariage, une grossesse ou un avenir, simplement. Son père l'avait enseveli sous les vaines promesses, à l'époque; qu'elle n'était que passagère, une ligne dans son histoire et pas même un chapitre, qu'il oublierait jusqu'au son de sa voix et pourtant, les années lui avaient prouvé qu'il se trompait. Il n'avait rien oublié, et il n'en avait jamais ressenti l'envie. Pire, il n'avait rien oublié et il se torturait parfois à la revoir en pensine, déposant en filaments argentés les moments de leurs relations les plus simples, de ces baisers furtifs pour se dire bonjour, aux regards échangés d'une table à l'autre de la grande salle; il se faisait du mal à la revoir, à soutenir son regard quand il n'avait plus le droit que de faire cela, et il s'en voulait de n'être pas parvenu à la laisser partir. Des quelques femmes qui s'étaient aventurées jusqu'à lui, il n'en avait rien supporté, pas plus qu'il n'avait eu envie de les revoir. Cicely effleura son bras et, alcool aidant ou non, tout se mit en place. Il éclata d'un rire triste qui lui tira lui-même un frisson. « C'est rien ça, je me suis battu avec... » Il marqua une pause. Il entendait l'hésitation dans sa dysarthrie éthyliques, plus encore qu'auparavant et il s'en voulut. Il n'avait aucun droit de venir la voir, à cette heure-ci, il n'avait pas le droit et pourtant, il ne parvenait plus à partir. « J'ai appris des choses terribles, il y a quelques mois et.. » Miles. Miles et sa colère, Miles et son regard poison, Miles qui lui en avait voulu de ne pas lui avoir dit. Et lui qui avait tout gâché. « La vérité c'est que j'ai tellement de choses à partager avec toi, tout le temps, tous les jours, et t'es pas là. » Il rit à nouveau, de ce rire dément qui semblait l'envahir tout entier, avant de le jeter à nouveau aux larmes et il poursuivit « Et j'ai un frère. Parce que mes parents, c'est qu'un mensonge, depuis toujours, et j'ai un frère, et il est fantastique, j'aimerais tellement que tu le rencontres. » Il avait la nausée, une nausée tenace, qui le faisait vaciller, tant il avait trop bu ce soir, tant tout se mélangeait et qu'il n'avait plus envie que de s'effondrer. « Et j'ai un frère, Cicely, et t'es pas là. » Il déposa sa main sur sa joue, tentant de refouler les larmes qui menaçaient. Se rappelant soudainement la raison première à sa venue, il trifouilla maladroitement dans sa poche pour en retirer le pendentif qu'on lui avait dérobé chez elle et qui avait été retrouvé plus tôt dans la soirée. « Et j'avais pas envie que quelqu'un d'autre te le rende, parce que j'ai pas envie que quelqu'un d'autre te rende heureuse, et je suis vraiment stupide.. » Il la suppliait du regard de lui dire les mots qui parviendraient à tout raccommoder à l'intérieur, il l'implorait de lui dire que tout n'était pas terminé, qu'il n'y avait pas présentement quelqu'un dans son lit, qui attendait son retour, endormi, souriant à la nuit, plongé dans le bonheur qu'il avait toujours imaginé à ses côtés. Il avait été dupé par les siens, trompé depuis tant d'années qu'il était perdu dans l'immensité de tout ce qu'il ressentait, de tout ce qu'il devait faire. Il était perdu, infiniment triste et, toutes barrières tombées dans la désescalade de ses inhibitions, il s'en était rendu à elle, ce qui était tout ce qu'il espérait, depuis tant d'années sans jamais que le temps n'altère la force de ses sentiments. Il s'en était rendu à elle et, doucement, il se mit à pleurer.

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- Sam 30 Sep - 23:53
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Le compte lui échappait des soirs déçus où elle l'avait trop espéré, phalanges égrenant à sa porte le glas des nuits de solitude et comblant de sa seule présence l'inconsolable abîme de leurs regrets. Combien de fois déjà l'avait-elle attendu dans un élan de cœur meurtri, rivée à l'espérance absurde qu'il franchisse à nouveau le seuil de sa vie ? La toute première, elle n'avait rien que dix-sept ans. Des lionnes irisées papillonnaient de soie ici et là, glissant d'une main quelque ornement de bal dans leur cheveux et camouflant de l'autre, radieuses, les pépiements ravis qui leur grimpaient aux lèvres en évoquant leur cavalier. L'une après l'autre elles s'en étaient allées dans des froissements fleuris de rêves en bourgeons, rejoindre les bras impatients qui n'attendaient que de les cueillir pour s'étourdir à leur parfum, faire tournoyer les pétales de leurs robes. Mais elle, fanée dans la douleur de son histoire déracinée, s'était flétrie dans le silence désert de leur dortoir en se retenant de déchirer cette robe stupide qui la ceignait, qu'aucun mot doux ne complimenterait, qu'aucune caresse n'effleurerait, que Nicholas ne ferait pas tourner. Elle l'avait attendu en sachant qu'il ne viendrait pas, comme l'on s'abreuve à l'onde illusoire d'un mirage jusqu'à s'en noyer les cils de désillusion, larmes flouant l'horizon de ce dernier bal qu'on leur avait volé, où ils ne valseraient jamais. Elle l'avait attendu comme elle n'en finirait plus de l'imaginer bien des années plus tard, même au large de leurs amours et des pupitres estudiantins où s'effaçaient jusqu'au souvenir de leurs baisers volés ; poing toquant contre bois l'appel à lui revenir, l'élégance robuste de sa silhouette se dessinant dans l'encadrement de la porte qu'elle lui aurait ouverte, tout aussi grand qu'elle lui avait ouvert son cœur, presque aussi grand que ce manque de lui prégnant, béant. Puis elle avait cessé de croire en l'amertume de ces chimères, fui la berceuse des mensonges éphémères comme l'on s'éveille d'un songe, d'un rêve dont il avait été l'orée, l'apogée puis la fin-  s'astreignant à grandir plus forte que son cœur brisé, se voulant plus aveugle encore au sang qui en ruisselait que l'autel de marbre froid où d'infâmes traditions putrides l'avaient immolé. Ses rêveries d'amoureuse s'étaient éteintes, silenciées d'un bâillon de réalité où les espoirs de revoir Nicholas se réduisaient à peau de chagrin au fil du temps - sans plus attendre qu'il ne la fasse danser ou ne revienne à ses nuits, la sorcière avait abdiqué ses fantaisies en ne nourrissant plus d'autre espérance que celle de le croiser, par chance, au détour d'un couloir impersonnel du Ministère.

Jamais elle n'aurait cru que leurs vies s'entrelaceraient de nouveau, hors ces impitoyables sphères d'indifférence dont l'on avait su emmurer de force leur existence. Il était là, pourtant, naufragé à sa porte en cette nuit houleuse dont la tempête hantait jusqu'au profond de son regard, faisait tanguer jusqu'à ses jambes et arrachait à sa gorge étranglée un rire hagard. Et t'es pas là. Il lui revenait la peau contusionnée de bleus et la voix tuméfiée de souffrance, dévidant le fil décousu de ses confidences dans la pénombre d'une nuit d'encre que les mandorles azurées de Cicely perçaient à peine, tant l'éclairage feutré de son palier n'éclairait qu'avec peine les ténèbres expirées par le sorcier. Et t'es pas là. Sans moindre mot fuguant ses lèvres, l'anglaise laissa s'exorciser chacune des révélations disloquées dont il s'épanchait en désordre, poitrine palpitant de calvaire chaque fois qu'il lui rappelait combien elle avait tout manqué de leur vie gâchée, chaque fois qu'elle sentait poindre des sanglots dans sa voix titubante et qu'elle en voyait luire les larmes au creux de ses yeux. Le bleu de ses iris scintillait en miroir de peine et de chagrin, colère en reflet cristallin. Non. Non. Elle n'avait pas renoncé à lui sans se battre, abdiqué les merveilles de leur avenir, accepté que l'on assassine leur amour ni de mourir chaque jour pour qu'il lui revienne plus brisé encore qu'au soir de leur rupture. Elle ne l'avait laissé partir que contre la promesse tacite de son bonheur parmi ses proches - et ils l'avaient anéanti. Ils les avaient anéantis, tous les deux.

Suivant le geste tâtonnant qu'esquissa Nicholas jusqu'à sa poche, l'incrédulité déroba son souffle tandis qu'il en glissait en cliquetis délicat le tout précieux camée d'agate dont il avait serti son cou un jour d'été. Et ce collier dont elle avait pleuré la perte comme si on lui eût arraché la dernière once de lui, qu'elle avait craint perdu à tout jamais dans les chemins d'oubli, dont elle avait traduit le vol comme un signe cruel de ne plus s'accrocher aux vestiges de leurs souvenirs - ce collier étincelait entre eux à la lumière de tout ce qu'ils avaient perdu, et c'était Nicholas, entre tous, qui le lui ramenait. Son cœur chancelait au rythme des oscillations dorées dont chatoyait leur trésor égaré, battant une cadence inégale jusqu'à ce qu'il achève de vaciller pleinement. Le geste qui s'était esquissé pour saisir le bijou se suspendit. J'ai pas envie que quelqu'un d'autre te rende heureuse.En souffrait-il aussi, alors..? Cet égoïsme impossible dont elle se croyait seule à subir les assauts, ravalés en gorge cousue de silence où s'étranglaient les arrière-goûts d'une jalousie qu'elle n'avait aucun droit de ressentir. Un rire cassé lui échappa, dénué de joie.

"Parce que tu crois vraiment qu'un autre pourrait me rendre heureuse ? Que je l'ai été tout court, depuis toi ? Que je n'aurais pas donné tout ce que je possède, tout ce que je n'ai pas, juste pour avoir le droit d'être là ? D'être encore... " Dans tes bras. Amoureuse de toi. Tirade interrompue en une inspiration profonde pour bouclier, refusant d'épancher des sentiments qui n'avaient jamais rien su faire que les détruire - et qui fuguèrent pourtant sans qu'elle puisse les en empêcher, forçant l'ourlet frissonnant de ses lèvres pour y tracer un aveu déchirant, tu depuis trop d'années. "Comme si je voulais être heureuse si ce n'est pas avec toi." Comment pouvait-il en douter encore quand elle avait engouffré sa détresse en son bureau, mendiant son aide et promettant d'outrepasser jusqu'à sa hiérarchie si quiconque s'imposait entre elle et leur collier ? Un autre que lui, les autres... Quels autres ? Seul un dégoût tenace demeurait en sillage des hommes qui avaient partagé son lit, l'anglaise ignorait même si sa rancœur accablait plutôt ses amants ou le reflet blafard que lui renvoyait le miroir après qu'elle les aient chassé de son appartement - la chair trop estampillée d'eux, salie de l'impression qu'en se trompant elle-même, c'est Nicholas qu'elle trahissait en se perdant dans d'autres draps pour oublier les siens. Rien de ces hommes n'affleurait pourtant plus à sa mémoire dès lors qu'elle le croisait, et un seul des sourires qu'il lui dédiait aux méandres du Ministère surpassait en bonheur les attentions dont d'autres avaient vainement cherché à la combler. Jamais leurs bras ne lui avaient manqué au sortir d'un cauchemar, jamais elle ne s'était languie du goût de leur peau contre sa bouche. Jamais elle n'avait rêvé leur enfant blotti au creux de son ventre, leurs phalanges enlacées serties d'alliances. Depuis les premiers égarements de leurs doigts liés, elle n'avait toute entière été qu'à lui. Même lorsque sa famille les avait crucifiés, que sa caste empoisonnée les avait maudits. Elle était restée sienne, éternellement à lui.

Les larmes du sorcier et les sanglots secouant ses épaules lui furent aussitôt insoutenables, et Cicely l'enveloppa dans la tendresse infinie de ses bras à l'instant même où elle le crut prêt à s'effondrer. Son cœur palpitait en chamade contre le torse où s'étaient si souvent pelotonnés ses rires et les pommettes qu'il savait savamment rougir - et au mépris de cette distance qu'il avait déjà piétinée en la trouvant dans leur nuit noire, oubliant la retenue sensée régner au moindre leurs gestes, elle le garda dans sa chaleur réconfortante en priant chaque instant qu'il ne la sente pas trembloter contre lui. Ses doigts retrouvaient le chemin de sa nuque, frôlant la naissance de ses cheveux en geste lénifiant tandis qu'elle inspirait toute une vie de souvenirs en même temps que le parfum de sa peau. "Oh, Nicholas... Je suis là. Bien sûr que je suis là..." Huit ans s'étaient cruellement écoulés depuis l'ultime étreinte où s'étaient déchirées leur vie, et les mêmes larmes en constellaient les mêmes tourments. Prunelles embuées voilées de paupières closes, elle s'en mordait les lèvres de ne pas flancher face aux abysses du désarroi où il sombrait, et s'intimait en rugissements muets de courage d'être forte pour lui, forte pour deux. Cicely chassa tout reste de faiblesse d'un souffle profond et descella son étreinte consolante, brindille contre le sorcier vacillant tandis qu'elle s'éloignait sensiblement de lui, pour effacer d'une main plus sage les larmes constellant sa joue. "Mais tu tiens à peine sur tes jambes, tu es gelé et j'ai besoin que tu m'aides à comprendre ce qui m'échappe. Entre et raconte-moi ce qui s'est passé, ton frère, les mensonges de tes parents... donne-moi toutes les choses terribles et laisse-moi les porter un peu avec toi. D'accord..? Viens." La douceur résolue de sa voix n'autorisait aucune protestation, et la sorcière entrebâilla la porte de l'appartement cossu, plongé dans l'ambre obscur d'une pénombre feutrée où elle s'était assoupie, et dont ne surnageaient que quelques contours élégants de meubles engloutis par la nuit. Ses doigts frôlèrent ceux de Nicholas comme pour l'inviter à la suivre jusqu'en son monde, tout infusé des fleurs de sa fragrance et trahissant encore le sommeil saccadé qui l'échouait chaque nuit dans l'inconfort du canapé, toute incapable qu'elle était de s'endormir sans son collier. Les aventures de Sherlock Holmes qu'elle bouquinait gisaient au sol, pages empêtrées dans la couverture encore tiède dont l'arrivée soudaine de Nicholas l'avait arrachée, et ses lunettes ôtées hâtivement traînaient elles aussi sur la table basse, non loin d'un thé qu'elle n'avait jamais fini de boire. Du thé. Il fallait raviver les braises, encourager les flammes, attiser la lumière et préparer du thé. Peut-être même restait-il calfeutrée dans sa capeline de brigadière une petite fiole de potion de Dégrisement dont elle pourrait épicer l'infusion, songea-t-elle subitement en le reconnaissant ivre d'alcool - sans doute n'était-il d'ailleurs revenu vers elle, et n'avait-il déversé tous ses sentiments que dans un pur élan d'éthanol, de ces confessions délirantes que l'aube et la sobriété couronnent aussitôt de regrets. Chaque battement de son cœur l'incitait à ne pas croire aux mirages de la nuit, se barricadant déjà de prudence pour ne pas périr à l'aurore criblée de désillusions. Il était plus facile, et tellement plus lâche à la fois, de feindre un flegme terre-à-terre et prétendre savoir ce qu'elle faisait plutôt que céder à l'émotion dévastatrice de l'observer franchir le seuil de son cocon d'intimité, brisant d'un seul pas sans-retour l'ultime frontière scindant leurs univers.

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- Mer 1 Nov - 15:47
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Losing what you cannot be without I will keep running I try I’ll overcome Fading stars echo Reminding us they know We’ve come too far to let go Don’t let go Quiet shadows are dancing now Asking for my hand I’m hanging on fine
I’m trying to make sense of it all Trying to understand Do you ever wonder what it’s like



Fond sonore
Il tourbillonnait autour de lui un vent froid, celui de ces paysages recouverts de neige, dont la beauté n'a d'égale que la tranquillité et qui glacent, quand on les quitte. Il tourbillonnait autour de lui tant de ces hésitations qui l'avaient torturé, toutes ces années, toutes ces nuits passées à se demander ce qu'elle faisait, avec qui, comment, si elle était heureuse. Si elle pensait à lui, parfois. Lorsqu'ils étaient jeunes -des enfants, à dire vrai - il lui avait offert un bijou, ce camée qu'on lui avait dérobé quelques semaines auparavant et elle l'avait tant porté, et elle l'avait tant chéri, qu'il en avait oublié un instant qu'il ne lui appartenait pas déjà, pas au départ, et il s'était longtemps demandé pourquoi il l'avait fait. Parce qu'elle avait le don, l'art d'habiller toutes les choses, d'un bijou à une couleur, d'une saison à un chant, elle était celle qui rendait la vie plus brillante, plus belle, elle était flamme, lumière. Et aujourd'hui, elle lui manquait trop, et aujourd'hui, il en était beaucoup trop dépourvu, jamais il n'aurait cru que son avenir serait si sombre, il avait longtemps cru aux paroles de son père, à ce chapitre qu'elle avait écrit mais qui n'en était qu'un, de chapitre, et qu'il serait facile de le passer, d'en commencer un autre. A dire vrai, il était resté ainsi, la plume suspendu au dessus d'une page qui ne se tourna jamais, et il n'en pouvait plus d'en relire les derniers mots, en boucle, espérant que d'autres apparaîtraient comme par magie, alors que lui-même n'osait pas les coucher sur papier. Ce soir, à grand renforts d'alcool, il s'était décidé et avait arraché toutes les pages qui ne l'avaient jamais contenté. Il désirait que sa vie soit faite de soleils et plus de nuits obscures, de joie et plus de peines incommensurables; d'Elle et non plus du reste. Il voulait Cicely, il voulait Miles, il voulait son amitié avec Leanne et les dragons, il voulait Owen et il ne voulait plus rien d'autre, parce qu'au final, ils avaient été les seuls à le rendre heureux, à le faire se sentir vivant et il ne voulait plus rien d'autre. Même son métier au sein du ministère lui sembla soudainement dérisoire et il n'avait plus envie. Se forcer, jour après jour, être un mouton. C'était terminé. Les pensées virevoltant depuis qu'il s'était arrêté de parler, il les tut en un instant et contempla l'immensité du silence qui s'était étiré entre eux, l'immensité du vide les séparant encore, l'immensité du rien que ces années sans Elle avaient généré. Elle reprit la parole, doucement, comme une personne offrirait ses premiers mots, après un coma de plusieurs années, et chacun de ses mots fit battre son coeur un peu plus vite, et il les savoura tous, l'un après l'autre. Comme si je voulais être heureuse si ce n'est pas avec toi. Ainsi elle n'avait rien oublié, il pouvait le voir dans ce qui brillait, brûlait, dans ses yeux, il l'avait capté dans la faiblesse qu'avait eu sa fin de phrase, il le respirait aussi, et il voulait le goûtait à même ses lèvres, il voulait cueillir le plus délicatement possible tout cet amour qu'ils partageaient encore, des années après, sans avoir jamais osé le dire, sans jamais se l'être parfaitement avoué. Qu'avaient-ils fait de toutes ces années à tenter de croire ce que d'autres leur avaient imposé? Qu'avaient-ils fait ? Bouleversé par ce qu'elle lui offrit, l'espoir d'une vie plus douce et apaisée, ce qu'il avait toujours espéré, il s'aperçut que ses larmes ne s'arrêtaient plus de couler et Cicely fit les quelques pas les séparant pour le prendre dans ses bras. C'était comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, au final, tant sa vie avait été mise en pause en attendant qu'elle lui revienne. C'était la même étreinte qu'ils avaient mille fois connu et savouré, c'était sa même façon de venir enfouir son nez dans son cou, c'était toujours son souffle contre sa peau, qui le faisait frissonner, du haut de sa nuque jusqu'au milieu de son dos. C'était cette même main qu'il venait enfouir dans ses cheveux, en les caressant doucement, c'était le même parfum qu'elle portait, ce mélange de rose et d'odeur de pluie qui lui donnait envie de goûter à sa peau pour ne plus jamais laisser filer cette flagrance qui n'avait sa place que sur ses lèvres. C'était une appréhension nouvelle cependant, sentir qu'elle tremblait au creux de ses bras, et, en écho à son propre émoi, il vint plonger son visage dans ses cheveux et inspira le plaisir de l'avoir contre lui, même si c'était interdit, même s'il ne le pouvait pas, plus. « Tu me manques tellement.. » L'étreinte se brisa, cependant, et il retint à grand peine un maugréement que l'alcool tenta de laisser fuser avant de se reprendre. Elle le devança dans le couloir de son appartement qui sentait si fort le cocon de douceur dans lequel il aurait aimé passé des heures avec elle, à discuter, à redécouvrir celle qu'elle était devenue, loin de lui, elle le devança et lui, il ne put que la suivre, pauvre âme se traînant à la suite de sa lumière, cherchant une part de cette chaleur qui émanait d'elle. Mais il n'avait pas sa place là. Il n'avait pas sa place près du livre ouvert, de ces couvertures si chaudes et accueillantes, il n'y avait pas d'espace pour sa tristesse et son alcoolisme; il n'y avait pas de raison qu'elle accueille à bras ouverts ce qu'il était devenu. Il était si loin de celui qu'elle avait aimé qu'il s'arrêta d'avancer, encore à demi dissimulé dans les ténèbres de l'entrée de l'appartement. « Je ne peux pas... » Il n'avait pas sa place ici parce qu'il avait trop eu l'habitude de tout briser, de tout salir, il suffisait de voir sa famille, Miles qui lui en voulait, Sidney qui avait fuit leurs fiançailles arrangées. Il suffisait de voir son état quand il s'effondrait dans son lit, après avoir trop bu, trop souvent, presque tous les soirs.  « Je ne peux pas, et pourtant j'aimerais, tu sais ? » Ca n'avait pas de sens, ça n'en avait jamais eu et il reprit. « Tu ne mérites rien de tout ça, tu n'a jamais mérité que beaucoup mieux que tout ça. » Il baissa les yeux, luttant contre l'envie de la reprendre dans ses bras, et celle de s'enfuir en courant pour ne plus jamais revenir. Au fond de lui, une idée graine germa, pour éclore en un merveilleux arbre de lumière qui lui fit relever la tête, haut, fièrement.  « Je ne peux pas, mais... Je veux pouvoir. Laisse moi le temps de revenir correctement, Cicely, s'il te plaît, et je pourrais enfin te mériter... » Il tendit la main vers son visage qu'il effleura et finalement, fit demi-tour, s'éloignant dans le couloir. Le battant en bois derrière lequel il avait patienté lui fit face, soudain, plus tôt qu'il ne l'avait cru dans cet éthylisme qui faussait ses capacités et il se tourna vers elle, une dernière fois. « Je reviendrai te mériter. » Ouvrant la porte, il s'éloigna dans les escaliers et, la mort dans l'âme, transplana.


FIN.
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