(mi-janvier)

Ses lèvres s’étirent dans un sourire apaisé alors que ses yeux papillonnent et qu’elle grommelle quelques mots incompréhensibles, même pour elle-même. Elle se sent bien, Willow, avec cette impression que tous ses problèmes avaient disparu, que plus rien ne comptait véritablement. Quand elle ouvre les yeux, elle comprend alors que cette sensation n’est due qu’à la présence du corps blotti contre le sien, chevelure brune qu’elle reconnaît immédiatement et la fait sourire un peu plus. Le cœur s’emballant quelque peu, elle met un peu de temps à se souvenir de ce qui l’avait conduit ici, regard qui se pose sur la salle de repos des huitièmes années. Peu à peu, elle se souvient, images d’eux se baladant main dans la main avant de se lancer dans un pique nique improvisé près du lac en profitant de la météo capricieuse du château leur offrant de beaux rayons de soleil malgré la période de l’année, sorcière qui se souvient avoir rigolé aux éclats aux blagues de son ami. Ils étaient restés longtemps ainsi, profitant de ce dimanche après-midi pour rester à deux. Ils avaient discuté encore et encore, profitant de la moindre occasion pour initier ces contacts qu’elle aimait tant, leurs doigts qui s’enlaçaient, ses lèvres posées au coin des siennes, sa tête se posant contre son épaule naturellement quand l’envie lui prenait. Puis, il y avait eu la pluie les prenant par surprise et les poussant à tout ranger avant de revenir au château en courant, trempés. Leur salle commune avait été leur premier réflexe mais en voyant les trop nombreux lions entassés alors, il avait fallu un regard entre eux pour comprendre que ça ne leur convenait pas, Willow qui avait alors attiré Seamus par la main jusque cette salle de repos déserte où ils étaient libres d’agir comme ils le voulaient sans avoir à se justifier, sans avoir non plus à être interrompus par leurs camarades. Livre qu’elle avait pris et abandonné sur la table basse dès qu’ils ont commencé à s’embrasser, née-moldue qui avait tout oublié de ce qu’elle voulait faire pour contenter ce cœur qui réclamait l’autre, les soupirs qu’elle avait réussir à taire contre ses lèvres, mains se perdant dans les cheveux de l’irlandais alors même que ses jambes s’enroulaient entre les siennes. Ils avaient du s’endormir à un moment, Seamus installé entre ses jambes et sa tête posée contre sa poitrine. Seamus qui dort encore et elle n’a pas envie de le réveiller, sourire qui étire ses lèvres en le voyant si apaisé alors elle se contente de faire glisser ses doigts dans ses mèches de cheveux, les caressant tendrement. Elle pourrait facilement rester ainsi des heures sans se lasser, à sentir le corps du sorcier contre le sien, à ressentir cet apaisement qu’il était le seul à lui apporter. Au bout de quelques minutes, elle sent l’irlandais bouger, s’éveiller peu à peu jusqu’à relever sa tête encore à moitié endormie vers elle. « Hey. » murmure quittant ses lèvres alors que la main présente dans ses cheveux glisse doucement vers sa joue pour la caresser tendrement, incapable de se défaire de ce sourire qu’elle arborait constamment quand il était dans les parages. C’était plus fort qu’elle, Willow, influencée par des sentiments qu’elle ne nommait pas dans une volonté de ne pas briser ce qu’ils avaient et qui lui semblaient plus précieux que tout ce qui avait pu la lier avec un autre sorcier jusqu’à présent. « Je crois qu’on craqué pour une sieste… encore. » Léger rire qui la quitte car ce n’était pas la première fois que ça arrivait, qu’en dehors de l’Irlande, ça s’était produit à plusieurs reprises, accidents qui n’en étaient pas toujours un et qui trahissaient une volonté de prolonger les moments ensemble, de donner à son cœur ce qu’il désirait tant sans oser l’assumer tout à fait.

(mi-janvier)

Il fait le meilleur rêve possible Seamus et a l'impression de flotter dans un nuage de coton, sourire aux lèvres qui s'exprime même dans le réel, elle est là Willow et sa main enlace la sienne. Il a le cœur qui bat à tout rompre, parce qu'ils s'aiment et que c'est vrai, sans détours ou faux semblants, c'est réciproque et si beau. Il l'encercle alors entre ses bras et l'embrasse avec la passion du cœur et son dévouement tandis que la sorcière en fait de même. Ils sont beaux ensemble, ils sont beaux, si beaux qu'il ne veut pas quitter ce songe pour rejoindre la réalité mais il y a une sensation douce qui caresse le haut de son crâne, mouvements tendres glissant entre les mèches de ses cheveux châtains. Et puis sous sa joue, une impression douce et confortable, contre son corps un autre aussi chaud et agréable alors il se reconnecte au réel Seamus, parce que le parfum qu'il sent est celui de Willow et qu'alors dans cet autre monde, le vrai, tout ce qu'il imaginait n'était pas loin d'exister. Il était sûr Seamus que c'était ce qui les attendait, c'était même certain avec tout ce qu'ils partageaient, le lion avait cette impression qu'elle était même un peu déjà sa petite-amie et qu'il était le sien finalement. Mais quelque chose l'avait retenu jusqu'ici de vraiment l'énoncer, peut-être cette peur de tout gâcher, de réaliser que rien de tout cela n'était vrai. « hey. » un sourire fend ses lèvres quand sa tête se relève en croisant son regard, il a bien conscience d'être endormi sur sa poitrine et ne se décale pas pour autant, repose même sa joue sur l'endroit chaud qu'il occupait juste avant. « t'es confortable. » lui avoue t'il tandis que sur sa joue se lisait des marques de sommeil répondant parfaitement à sa remarque et le léger rire de la sorcière qui souleva sa poitrine en rythme le força à pour de bon se redresser dans un sourire. A la force de ses mains, Seamus met son corps en parallèle au sien et vient lui voler un baiser long et puis un bref. « il m'en manquait un. » murmure sur ses lèvres en capturant son regard du sien, il finit par se rasseoir à sa place en réalisant qu'ils étaient toujours aussi seuls. « ça m'étonne que personne ne nous ait réveillé. » ses jambes s'étendent devant lui pour poser ses pieds sur la table basse, il continue de fermer encore un peu les yeux. « j'ai rêvé de nous. » aussi franc que toujours, il n'a pas idée qu'il s'avance vers un chemin risqué Seamus. « j'finissais un match et on fêtait la victoire sur le terrain. » doux sourire sur les lèvres, le quidditch lui manquait tant. « puis j'te portais sur mes épaules. » oserait-il lui raconter la suite ? Ses yeux s'ouvrent à nouveau tandis qu'il recherche son regard, un peu hésitant soudainement. « puis j't'embrassais devant tout l'monde. » cette fois, ses hazels se posaient sur l'âtre aux braises fumantes un peu plus loin. « car t'étais ma petite-amie. » il ne savait pas ce qu'elle en penserait, c'était sa façon à lui de tester un peu le sujet, de peut-être aussi lui faire part de son envie, celle de la porter en reine dans sa vie plus qu'elle ne l'était déjà. Car Willow était l'évidence qu'il ne savait pas attendre avant qu'elle ne débarque pour de bon dans sa vie, elle était celle que son cœur avait choisi et choisirai quoi qu'il se passe et c'était là une vérité que rien ne saurait contrer.

(mi-janvier)

Elle aimait ces moments Willow, ceux qui faisaient désormais partie de son quotidien tant ils s’étaient rapprochés ces derniers mois. Les questions qu’elles se posaient ne sont plus car elle est à l’aise avec Seamus et qu’il a su la détendre suffisamment pour qu’elle se contente de profiter de ce qu’ils avaient. Alors quand ils viennent encore de dormir ensemble, blottis l’un contre l’autre, elle ne s’interroge pas sur eux, sur ce qui était adéquat ou pas de faire quand on est pas véritablement ensemble. Elle se contente de rire, de profiter, alors que ses doigts passent doucement sur les traces rouges du sommeil qu’elle voit sur sa joue. Seamus qui la surprend par ce nouveau baiser long dont elle profite en laissant sa main se perdre dans ses cheveux, prolongeant l’instant au maximum tandis que son cœur recommençait à s’emballer, l’organe toujours pas habitué aux émotions si forte qu’elle éprouvait quand ils s’embrassaient. « Juste un ? » Baiser qu’elle lui vole pour appuyer ses propos avant de se redresser un peu quand il en fait de même, ses jambes qu’elle replie sous elle-même alors qu’elle s’appuie avec son coude contre le fauteuil. « En fait il y a une foule de sorciers qui ont essayé mais j’ai réussi à tous les effrayer loin de toi. » dit-elle en riant, l’éclat taquin qui brille dans ses iris – presque aussi fort que celui de son affection pour lui. Son regard se relève au sien quand il évoque un rêve où ils étaient tous les deux, Willow prête à l’écouter attentivement car il a éveillé sa curiosité. Elle se demandait sur quoi portait ce rêve, s’il ressemblait à celui qu’elle faisait si souvent sur lui, sur eux, sans jamais oser les formuler à voix haute. « Évidemment, tu passes ton temps à me porter juste parce que tu veux montrer à tout le monde à quel point t’as des gros muscles. » Et ça pour l’être, ils l’étaient, son regard qui traînait un peu trop sur ceux-ci, surtout quand elle était près du terrain et qu’il s’entraînait pour son cours de sport. Son regard se détourne d’elle et ça la pousse à s’interroger sur la suite du rêve pour qu’il paraisse un peu plus hésitant jusqu’à ce que le mot ne quitte ses lippes – petite-amie. Au début, il y a un véritable sourire qui illumine son visage car ça lui plaît, cette idée, celle de Seamus qui l’embrasserait devant tout le monde, qui la ferait sienne véritablement. Mais ça ne dure pas car tout le négatif revient trop rapidement la heurter – elle pense à ce qu’il se passera quand il en aura marre d’elle, quand il ne la supportera plus et qu’il l’abandonnera comme tout le monde l’avait toujours fait. Elle pense à la peine qu’elle ressentira forcément, sorcière déjà trop attachée à l’irlandais et qui, si elle lui confiait pleinement son cœur, lui permettrait de briser ce qu’il en reste. J’ai même plus envie que tu fasses partie de ma vie. Les mots de son frère qui reviennent brutalement, comme un chuchotement qui se répète sans cesse, qui viennent appuyer ses craintes. Son jumeau était parti alors tout le monde le fera, tout le monde finira par l’abandonner et ça ne serait qu’une question de temps avant que Seamus ne se lasse, qu’il rejoigne la liste de ceux qui lui ont brisé le cœur un jour. You’re broken, le murmure qui s’adresse à elle-même car elle sait, Willow, qu’elle est brisée, que son cœur a été piétiné trop souvent pour supporter que ça n’arrive encore une fois. Tu nous as gâché la vie et peut-être que finalement, ce ne sont pas les autres le problème mais bien elle, elle qui était un poison qui ternit quiconque l’approchant, elle qui empêche son entourage d’être heureux. C’était elle la seule fautive, son frère le lui avait dit, et il avait forcément raison, pas vrai ? Elle était celle qui gâchait tout. You’ll break him, le murmure plus vicieux qui devient de plus en plus fort jusqu’à devenir pensée obsédante. Et si ça arrivait avec Seamus aussi ? Et si c’était lui qu’elle brisait, cette fois, lui dont elle ternissait le quotidien comme elle l’avait fait avec tant de personnes auparavant ? Son cœur se serre à l’idée de lui faire du mal parce qu’elle ne le supporterait pas, pas à lui – Seamus était probablement la meilleure personne qu’elle connaissait. Il était solaire, l’irlandais, était tout ce qui faisait qu’elle avait réussi à sourire et rire ces dernières semaines, il était la raison de son cœur plus léger et des battements plus intenses de l’organe quand ils étaient ensemble. Il était tout ce qu’il y avait de bon sur Terre et elle ne pouvait pas risquer de briser ce qu’il était. Alors son sourire s’estompe, elle vient jouer nerveusement avec ses doigts tandis qu’elle ravale la tristesse qui lui noue la gorge. « C’était.. C’était sympa comme rêve. » Elle hésite et ne sait pas comment faire pour contrer à tel point son propre cœur qui hurlait contre ce qu’elle s’apprêtait à faire. « Mais c’était qu’un rêve. » Willow qui détourne le regard pour le poser sur le feu brûlant à ce moment-là alors que son estomac se retourne, qu’elle se sent mal et qu’elle sait que ça n’ira pas en s’arrangeant. « Je veux dire que je suis pas ta petite amie. On est qu’amis, tous les deux. Rien d'autre. » Cette fois, son regard se baisse vers ses doigts jouant nerveusement les uns avec les autres, Seamus qu’elle ne supporterait pas de regarder alors même qu’elle lui mentait comme elle le faisait, qu’elle sous-entendait ainsi qu’il n’y avait rien entre eux quand il y avait tout.

(mi-janvier)

Il était facile de rire en sa compagnie, il était facile de profiter de temps doux comme amusants, facile d'apprécier tous les côtés que Willow lui laissait le droit de voir d'elle, il était surtout facile pour lui de l'aimer. De tomber amoureux – il ne voyait pas comment qualifier cela autrement alors qu'il n'avait jamais senti son cœur battre aussi fort pour quiconque, papillons dans le ventre pour les autres qui se révèlent être de vrais feux d'artifices pour lui, elle révolutionne sa vie, lui offre ses meilleurs sourires, des couleurs supplémentaires à ses journées et son quotidien au château. Pour la première fois, Seamus s'imagine même au long terme avec la jolie brune à ses côtés, dans l'envie de voyager avec elle une fois avoir quitté le château, son départ de l'école lui faisait bien moins peur dans l'idée qu'ils seraient ensemble. Il n'avait plus aucune crainte dès lors se trouvait-elle à ses côtés, plus confiant en cet avenir qui n'avait pourtant fait jusqu'ici que le faire douter, Willow lui apporte bien plus qu'elle ne doit sans doute l'imaginer. Plus encore, il n'avait que l'envie de passer du temps auprès d'elle, l'envie de la voir sourire encore et encore, de l'entendre rire, tout faire pour la voir heureuse et en paix. C'était déjà ce qui motivait ses ambitions à son sujet depuis ces dernières semaines, jolie lionne dont il s'était si fort entiché sans l'avoir vraiment prévu, sans non plus s'en être empêché. Parce que ce qu'ils partageaient avait des impressions d'une réalité vouée à exister, de quelque chose de si bon et si pur, qu'il était certain de ne pas se tromper Seamus. A dire vrai, Willow était sans doute l'une des rares choses dont il était certain dans sa vie. Son affection pour elle, sa dévotion, le fait d'être avec elle exprimant une vérité aux airs de destinées. Alors il a confiance lorsqu'il lui révèle les faits de son rêve, cette ambition qu'il possédait évidemment pour eux, comme une manière douce d'amener le sujet sur la table et de mettre un nom à ce qu'ils vivaient déjà. Mais le sourire de Willow s'estompe et il regrette aussitôt, parce qu'il ressent son hésitation, ce regard beaucoup moins assuré qui lui échappe. L'idée semblait la mettre mal à l'aise et ses sourcils se froncèrent légèrement lorsque la lionne appuya sur le fait que ce n'était qu'un rêve. Seamus inspira, mais ce fut un peu difficile, comme si un poids se logeait déjà au dessus de sa cage thoracique, celui de cette anxiété qui venait le hanter et lui souffler qu'il s'était fourvoyé depuis le début. Mais ça ne pouvait pas être possible, non ? Après tous ces baisers, ces moments passés ensemble, les rires et les rapprochements, ils ne pouvaient pas n'être qu'amis. Pourtant Willow détourne le regard et il sent son estomac se tordre. « On est pas qu'amis Willow. » il avait répondu sans réflechir, parce que c'était sa vérité et qu'il détestait qu'elle fuit son regard ainsi. En lui se réveillait une sorte de révolte interne face à ce qu'elle osait avancer alors qu'une autre part lui soufflait que peut-être il s'était fait balader tout le long. Mais il avait plus confiance en Willow que ses craintes, il désirait ne pas y croire, c'était.. c'était juste qu'elle avait peut-être peur, c'est tout. « Si, hm, si tu veux qu'on prenne notre temps, il n'y a aucun soucis tu le sais.. » il parlait sincèrement, détestant de plus en plus de voir ses iris brunes le fuir alors que Seamus ne voulait que de la sincérité entre eux. « Mais deux simples amis ne passent pas du temps comme nous on le fait. » insista t'il finalement en sentant une forme d'angoisse toujours le tenir, comme l'impression de savoir d'avance que Willow n'accepterait pas sa vision des choses, qu'elle lui filait entre les doigts alors que peut-être finalement, n'avaient-ils jamais été réellement proches. Il fronça les sourcils, envahi par les doutes. « Me dis pas que tout ça c'était faux.. » le ton est plus bas, murmuré alors qu'il avait à son tour détourné le regard, il comprenait alors pourquoi elle l'avait fait, Seamus n'avait pas envie de découvrir cette vérité non désirée dans son regard, il comprit alors aussitôt vers quoi ils allaient et combien rien n'était comme il l'avait imaginé. Combien il s'était fourvoyé. Willow ne l'aimait pas comme lui l'aimait.

(mi-janvier)

Elle aurait dû se douter que ça arriverait un jour ou l’autre, que cette relation particulière qu’ils avaient ne pourrait pas durer éternellement. Il fallait bien qu’à un moment, les choses changent dans un sens ou dans l’autre mais Willow avait naïvement cru que ça pourrait attendre, qu’elle pourrait encore profiter de ce qu’ils avaient. L’heure était pourtant venue, Seamus qui évoque ce rêve et qui sous-entend alors que c’était ce qu’il voulait quand elle s’acharne à le repousser. Tout se mélange au point qu’elle ne sait pas comment elle pourra quitter la salle de repos sans totalement s’effondrer. Son cœur s’emballe et menace de sortir de sa poitrine pour les pires raisons possibles, cette fois, peut-être parce qu’elle réalisait qu’elle faisait elle même ce qu’elle avait craint, qu’elle se brisait le cœur toute seule en même temps qu’elle ne blessait l’irlandais. Elle se mord l’intérieur de la joue alors que ses mots résonnent dans la pièce, l’affirmation qu’ils étaient plus que des amis contrairement à ce que la brune pouvait bien affirmer. C’était vrai et elle le savait, parce que Willow n’avait jamais éprouvé ce qu’elle ressentait pour lui pour ses amis, qu’elle n’avait jamais non plus passé son temps libre à flirter et embrasser le premier venu. Il n’y avait qu’avec lui qu’elle en avait envie, qu’avec le lion qu’elle désirait plus, tellement plus. Seulement elle n’y arrivait pas, ne parvenait pas à passer outre cette peur qui la paralysait  et la poussait à craindre le pire. Elle secoue la tête car attendre n’était plus la solution – il lui suffisait d’entendre le ton de sa voix pour savoir que rien ne pourrait être comme avant. Elle serait égoïste de lui demander d’attendre quand elle ignorait quand elle serait prête et surtout, elle restait persuadée qu’il méritait mieux, mieux qu’une sorcière incapable de se gérer véritablement, mieux qu’une sorcière qui ne ferait que l’abîmer et non par lui apporter ce qu’il méritait tant. Une boule se forme dans sa gorge pourtant quand elle réalise qu’il serait prêt à l’attendre, à se montrer patient alors qu’il l’avait déjà tant été. Elle reste silencieux alors que Seamus continue, née-moldue incapable de prendre la parole sans craquer, elle le savait. Le doute qu’elle entend dans sa voix lui tord le cœur alors qu’elle réalise qu’elle était en train de le blesser, qu’elle se comportait comme la pire personne possible avec lui – et ça ne faisait que confirmer ce qu’elle pensait, qu’elle serait mauvaise pour lui car elle l’était déjà. Il lui faut pourtant en finir, maintenant, qu’importe à quel point elle avait déjà envie de pleurer, qu’importe à quel point elle désirait se ruer dans ses bras, l’embrasser, lui dire de tout oublier et d’attendre un peu plus. Ses doigts jouent nerveusement avec son pull alors qu’elle tente un coup d’œil vers lui, vers son profil et la tristesse qui s’en dégageait et qui lui brisait le cœur. « C’était… c’était juste du bon temps entre amis. » Willow se déteste un peu plus d’oser dire cela. C’était plus que du bon temps – c’était ce qui lui avait permis de tenir bon ces derniers mois, c’était ce qui avait réveillé son cœur était parvenu à le conquérir un peu plus à chaque baiser, c’était son havre de paix, ses bras dans lesquels elle était en sécurité, c’était tout ce qu’elle avait toujours désiré. « Je suis désolée, je n’aurais pas du faire… faire tout ça et je ne l’aurais pas fait si j’avais su que c’était ce que tu ressentais. » Elle se redresse alors car elle ne sait pas combien de temps elle pourra tenir, récupère ses chaussures qu’elle enfile avant de s’emparer de son livre. Elle se relève, lui fait face pour la première fois véritablement depuis quelques minutes. « Je ne veux rien de plus Seamus. » Le mensonge qui glisse entre ses lèvres alors qu’elle cale son livre contre sa poitrine, le serrant de toutes ses forces pour se distraire de ce qu’elle éprouvait, pour s’ancrer à quelque chose de tangible alors qu’elle était à deux doigts de se laisser emporter par un raz-de-marée de tristesse qu’elle avait elle-même provoqué.

(mi-janvier)

Sa tête se secoue de gauche à droite en l'écoutant lui répondre parce qu'il ne parvient pas à accepter cette réalité là, transpirant de mensonge à ses yeux ou bien d'une vérité qu'il n'avait pas décelé. Seamus déteste douter de ce qu'ils ont pu vivre ensemble depuis plusieurs semaines maintenant, il déteste se dire s'être fait des idées et avoir trop pris à cœur une relation là où pourtant il y avait eu des signes, tous les signes à dire vrai. Des baisers aux long regards, des mains enlacées à tous ces moments intimes passés ensemble, c'était les conversations profondes et la façon qu'ils avaient eu à savoir s'échapper dans leur monde à part qui pour lui était encore plus équivoque que tout cela avait été vrai. Ca n'avait pas juste été physique, deux amis passant du bon temps ensemble – il frissonne d'ailleurs à cette mention, détestant même l'idée – ça avait été plus, bien plus. A ses yeux, c'était injuste que Willow dise le contraire. Il se sentait minable Seamus, minable de l'aimer, d'avoir cru que c'était réciproque, d'avoir aimé chaque instant et espéré les prochains, imaginer plus avec elle et de ne pas avoir saisi qu'elle se situait sur une ligne tout à fait parallèle à la sienne. « it's total bullshit and you know it. » lâche t'il dans un ton qui pourtant n'est pas en colère mais déçu, restant assis en la voyant se redresser après s'être excusée. Il n'en voulait pas de ses excuses. « on sait tous les deux que tu le ressens aussi. » était-il pathétique à parler de sentiments qui n'existaient peut-être pas ? Le lion refusait de croire l'inverse, même si sa raison commençait à se bercer de doutes. Parce que si Willow l'appréciait comme lui l'appréciait, alors elle ne fuirait pas, pas comme ça, pas après tout ça. Peut-être s'était-il vraiment fourvoyé. Il se lève pourtant quand elle est debout et chaussée, prête à partir, il réalise qu'elle lui échappe pour de bon. « Alors c'est terminé ? C'est tout ? On s'embrassait et on se comportait pratiquement comme un couple, on faisait des projets ensemble et on passait notre temps à rire et toi tu vas juste passer la porte et tout abandonner ? » l'abandonner lui. « C'est vraiment ce que tu veux Willow ? » le ton du reproche laissait place à celui de la demande, recherchant son regard avec peine alors que ses espoirs s'échappaient petit à petit de lui. Elle lui échappait et il se rendait compte qu'elle n'avait jamais été à lui tout comme il n'avait jamais été à elle, et un sentiment désagréable l'emplissait, lui faisait mal au thorax dans un coup long qui épuise, raréfie le souffle, lui provoque des bleus au cœur qui n'avait jusqu'ici que fait que gonfler d'affection et prendre toute sa place dans la moindre crainte. La déception était sienne tandis que la lionne partait en direction de la porte de sortie, loin de lui, de ce qu'ils avaient et n'auraient plus à présent. Coup de cœur qui lui laisse plus de marques que souhaité, qui en perd de sa beauté, lionne qu'il continue d'aimer malgré tout, Seamus reste en arrière et désemparé parce qu'elle ne lui laisse aucune issue pour sauver ce qu'ils avaient. Tout était terminé et plus jamais Seamus ne pourrait l'aimer.

(mi-janvier)

Évidemment qu’elle le savait parce qu’en dépit du déni dont elle avait fait preuve, elle savait Willow que leur relation n’était pas qu’amicale et qu’il y avait plus. Seulement elle ne pouvait pas se le permettre, la peur était bien trop présente en elle pour qu’elle puisse passer outre. Puis il y a cette impression que jamais elle ne pourrait être à la hauteur de Seamus, qu’elle ne lui apporterait que du négatif et c’était ce qu’elle refusait par dessus-tout. Alors elle reste silencieuse, ne dit rien en dépit des interrogations lancées par le lion et de ses affirmations, celles qu’il s’obstine à lancer malgré tout. Et forcément elle s’en veut, plus encore en réalisant à quel point il était prêt à s’accrocher à elle quand elle ne méritait clairement pas son attention ni son affection. La née-moldue se mord l’intérieur de la joue pour se retenir – de quoi, elle ne savait pas vraiment. De hurler ce qu’elle ressentait véritablement pour lui, de pleurer d’avoir ainsi tout gâché. Pourtant, elle continue à détourner le regard, à ne pas affronter ce qu’elle causait elle-même par ses mots et son attitude. L’évocation des moments passés ensemble ne l’aide pas à tenir bon mais il le faut, parce que c’était ce qu’il y avait de mieux pour son cœur mais surtout pour lui, qu’il mérite quelqu’un capable d’aimer sans avoir peur de ce qui pourrait arriver. Seamus qui s’impatiente et les reproches s’insinuent dans ses mots alors elle relève finalement la tête vers lui, croise son regard pour la première fois depuis de longues minutes. Elle n’aime pas la peine qu’elle y lit et qu’elle a causé, aime encore moins cette impression que sans doute il lui en voulait d’ainsi tout abandonner. « Oui c’est ce que je veux. » Elle empêche difficilement les tremblements dans sa voix, recule vers la porte et offre un « je suis désolée Seamus » qu’elle n’est même pas sûre qu’il entend avant de quitter la salle de repos. Son cœur tambourine furieusement contre sa poitrine, proteste, réclame déjà de retrouver le seul capable de l’apaiser mais elle l’ignore, Willow, presse le pas en baissant le regard car elle n’a envie de parler à personne, car elle veut juste s’isoler loin de tout et faire taire sa peine d’une façon ou d’une autre.

Deux jours plus tard.

Son livre est ouvert devant elle sans qu’elle n’en lise pas le moindre mot, sorcière incapable de se concentrer plus de quelques secondes sans que ses pensées ne dérivent forcément vers Seamus. Son quotidien lui paraissait sans saveur depuis qu’elle avait tout arrêté entre eux alors qu’elle se surprenait encore à le chercher du regard dès qu’elle sortait d’un cours, habituée à le retrouver à la moindre occasion. Ils ne s’étaient pas beaucoup croisés et c’était mieux ainsi – elle n’était pas sûre de le supporter véritablement s’ils devaient à nouveau être proches sans pouvoir agir comme ils le faisaient avant. A ses côtés il y a Jax, les deux ayant décidé de réviser ensemble mais elle sent son regard sur elle trop souvent, comprend déjà qu’il va lui poser encore une question. « Pourquoi tu parles plus à Seamus ? » « C’est compliqué. » Leurs voix ne sont que des murmures au sein de la bibliothèque, même si déjà, Willow voudrait qu’ils arrêtent de discuter, qu’ils se concentrent sur leur travail et non pas sur ce qu’elle avait elle-même saboté. « Pourquoi ? Tu ressens quelque chose pour lui, non ? » dit-il un peu plus fort. Et elle ne contrôle pas le regard noir qu’elle lui adresse, la brune qui s’agace car son meilleur ami ne comprend pas – peut-être aussi car elle n’arrive pas à expliquer et que la seule personne qui semblait capable de saisir un minimum pourquoi elle avait agi comme elle l’avait fait était Bea. Alors déjà elle réfléchit à ce qui serait le plus efficace pour qu’il cesse de l’interroger, pour qu’elle puisse tenter de penser à autre chose qu’à l’irlandais qui lui manquait déjà bien trop après ces deux premières journées passées sans sa présence à ses cotés. « Je voulais juste profiter. » Profiter de ce qu’ils avaient avant que ça ne s’évapore entre ses doigts, profiter de ces moments qui avaient compté pour elle plus qu’elle n’arrivait à l’admettre. Jax qui se tait car il comprend à travers le regard lancé par Willow qu’elle ne donnerait rien de plus, Willow qui n’a pas conscience que Seamus est derrière eux, qui réalise encore moins ce qu’il avait entendu et comment il pourrait l’interpréter. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle passera l’heure suivante à fixer son livre sans parvenir à quoi que ce soit car toutes ses pensées vont vers la seul et même personne, celle qu’elle voudrait retrouver sans même le pouvoir par sa faute.

RP terminé.