Accompagner Thomas Rowle sur le chemin de traverse n'avait jamais fait partie de ses plans en ce jour de repos et pourtant, ils prirent le chemin de Pré-au-lard relativement tôt ensemble. Trouvant une cheminée reliée au réseau de cheminette du pays, il se demandait encore en chemin ce qu'il faisait là lorsque la raison le rattrapa évidemment en sachant très bien qu'il n'y allait pas que pour faire des emplettes. Lui aussi devait récupérer quelque chose à Londres, même si ce n'était pas un costume pour son futur mariage – que Merlin l'en garde. Il avait encore du mal à croire à l'annonce que Thomas lui avait fait afin de justifier son départ du château et ce fut un haussement de sourcil qui avait accueilli l'aveu du serpent, n'y ayant d'abord pas cru avant d'en être convaincu par l'air très sérieux du sang-pur face à lui, il hésita un moment. Thomas n'était pas de ces élèves à trouver de fausses excuses pour n'importe quoi, plus encore, Theo ne l'avait que rarement vu rire. Alors il y crut, ne comprenant pas vraiment comment il arrivait à se projeter pour acheter le trois pièces au tailleur peu talentueux de Pré-au-lard, il avait regretté sa proposition suivante dès l'instant où il l'avait formulée. Parce que Theodore n'était pas du genre à développer de quelconque amitiés supplémentaires à celles rares mais précieuses qu'il avait, il ne faisait pas dans la charité non plus, mais quelque chose l'avait poussé à aider Thomas. Il n'avait jamais été de ceux dont il se méfiait, ce fut sans doute pour son amitié avec Archie que Theo dérogea à ses règles en lui proposant de l'accompagner. Peut-être serait-il surpris de s'offrir un peu plus d'ouverture, Thomas ne paraissait après tout pas quelqu'un d'ignoble. Et puis ça aurait pu être pire, comme Crabbe ou Goyle. « Tu n'auras qu'à dire que c'est pour le mien de mariage. » ce qui était absolument faux évidemment mais l'idée d'avoir un scoop parmi l'élite plairait sans doute à la mère Rowle oubliant un instant la possibilité que son fils lui cache un mariage dans son dos. De plus, cela lui rappelait la proposition de Daphne quelques jours plus tôt et c'est en attendant dans le fauteuil d'un salon à l'arrière boutique beaucoup plus luxueuse que celle de Pré-au-lard que Theodore se voit à nouveau submergé de doutes et questions à ce sujet. Comment donc Thomas et Hestia avaient-ils réussi à se mettre aussi bien et vite d'accord sur cette union imposée ? Lorsque le blond sort de sa cabine habillé d'un costume à froufrous, une grimace de malaise s'affiche sur son visage et Theodore secoue la tête. Il ne s'y connaissait pas beaucoup en mode, c'était généralement Ophelia qui l'aidait à choisir ce qui lui allait ou non, mais toujours était-il qu'il n'était pas aveugle. Quand Thomas lui confie de ne pas être très sûr, Theo formule un rire bref. « Garde cette impression et multiplie-la par quinze. » au minimum et ce n'était même pas tant que cela exagérer. Il se releva et s'approcha de lui comme pour lui confier un murmure. « Ne te fie pas à ce vendeur là, écoute plutôt celle qui l'accompagne, il ne choisit jamais ce qu'il faut mais elle, oui. » faire confiance à une femme et non pas un homme, conseil offert parmi deux rejetons de l'élite et pourtant des plus adéquats, que Thomas ouvre les yeux, les hommes ne pouvaient pas être bons dans tous les domaines. « et surtout évite.. ça. » il laissa son regard glisser jusqu'aux manches et le motif du tissu de sa veste. « on dirait que tu es sur le point d'étouffer avec. » dernier commentaire avant de revenir s'asseoir tandis que le Rowle partait à nouveau en boutique pour trouver le costume qu'il lui fallait, Theodore laissa un elfe de boutique lui servir un verre d'alcool en haussant une épaule, ça ne pourra pas lui faire de mal.

Le regard rivé sur ce costume qui ne devrait même pas exister, Theodore laisse le futur marié se laisser guider par la seule personne en ce lieu capable de lui trouver le trois pièces qu'il lui faudrait. Plus confortablement installé dans le fauteuil qu'il avait désigné sien, la question entendue de l'autre côté du rideau le séparant de Thomas le fait hausser un sourcil. C'était une question qu'il avait repoussé un bon moment et qu'il continuait à ignorer grâce à son nouveau privilège acquis, évidemment pas exempt des traditions mais capable de choisir quand et qui, Theodore se marierait et c'était une chose certaine. Les pères se succédaient à ses côtés lors de galas, les invitations privées s'accumulaient par lettres apportées par différents grands Ducs, la pression restait la même, seulement il lui en convenait de réfléchir personnellement à quelle stratégie se soumettre pour le futur de l'héritage Nott. « Evidemment, je n'en suis pas exempté. » de là à savoir ou dire quand, le serpent en était incapable et cela lui convenait très bien. Un jour viendrait où il n'aurait plus vraiment le choix toutefois, et il doutait d'avoir la chance ni même au final la capacité émotionnelle de se lier dans un mariage d'amour avec quiconque lui étant proposé. Contrairement à ce qui semblait l'être pour Hestia et Thomas et quelque part, il s'agissait peut-être là d'un soulagement probable pour cette nouvelle génération sacrifiée. « Je trouve que c'est une bonne idée, votre décision. » commente t'il alors sans même tout à fait l'avoir prévu, c'était pourtant honnête. Ils feraient face à la critique et le scandale de parents outrés, mais ils décidaient des tenants et aboutissants et pour cela, ils avaient le respect de Theodore. Il releva la tête en le voyant sortir habillé d'un nouveau costume et après un rapide regard sur l'ensemble, acquiesca simplement en se levant. « La vendeuse a vu juste. » confirma Theodore en lui tendant le verre avec seul un fond de whisky l'accompagnant pour trinquer avec lui. « Hestia sera sans le moindre doute ravie. » confirme t'il non sans qu'un sourire amusé ne commente le détail apporté par le vocabulaire du serpent face à lui. La fin du verre avalée rapidement, il prend congé de Thomas en le laissant aux mains du tailleur afin de saisir les mesures du futur marié et sortit dans la rue. Il y avait un objet qu'il avait repéré parmi les affaires de son père lorsqu'il avait fouillé son bureau qui l'intriguait et l'inquiétait alors Theodore voulait profiter de ne pas être loin de l'allée des embrûmes afin de faire un tour à la boutique de Barjow & Beurk.
Un marchand bloquant la rue avec le transport d'un étalage le force à prendre un détour qui ne lui plaît pas, s'engouffrant dans sur un chemin parrallèle un peu plus sombre et mal fréquenté, il ne croise qu'une sorcière très peu vêtûe, un bossu au chapeau miteux chassant un rongeur. Rien ne lui plaît, ni la crasse collant aux pavés gris du sol, ni les devantures et volets étrangement fermés pour l'heure et le jour qu'il était. Comme si la lumière n'était pas la même en ce lieu, il se serait habitué à la brume étrange planant sur l'allée qu'il avait voulu emprunter, mais cette rue-là ne lui offrait qu'un mauvais pressentiment lui courant le long de l'échine. « Nott. » devant lui se dresse une silhouette à la carrure imposante mais encapuchonnée, de façon à ce qu'il lui est impossible de voir qui lui fait face. Il s'arrête, parce qu'il sent bien que cette personne ne lui veut pas nécessairement du bien. « Vous êtes ? » le ton est froid, prudent tandis que son bras se presse discrètement contre son flanc afin de vérifier que sa baguette se trouvait bien dans son porte-baguette entourant son avant-bras. Il tente d'analyser la situation, de deviner de ce qu'il s'agit, si il y avait méprise ou non, si son père était impliqué. Ses pensées s'enchevêtrent, il ne recule pas, n'en a même pas le temps. « là pour te régler tes comptes. » cette fois la voix était apparue dans son dos et un regard lancé derrière son épaule lui confirme la présence d'un autre. « Qui vous envoie ? » - « Ce n'est pas important. » la peur noue ses entrailles comme cela n'avait pas été le cas depuis longtemps. S'attaquer à un sorcier n'était pas honorable mais s'en prendre à un sang-pur relevait de la provocation. Et Theodore n'eut guère le temps de transplaner qu'on l'attrapa par le col et le plaqua contre le mur. Un violent coup lancé dans l'estomac et le souffle lui est coupé. Dans un geste de panique tentant d'être maîtrisé, Theo attrape sa baguette et envoie un « Depulso ! » à l'un des deux partant rencontrer le mur derrière eux. Seulement le plus fort le tien toujours en joue et son poing s'abat sur son crâne bien trop vite, bien trop fort pour que Theodore ne puisse faire quoique ce soit. Il passera les dix prochaines minutes à se faire ruer de coups par cet homme qu'il ne connaissait pas, trop sonné pour se défendre. Coup après coup à revivre la violence physique que son père lui infligeait, dans sa mésaventure Theo n'a réussi qu'à se débarrasser de l'un des deux avant de se faire passer à tabac. La main de l'inconnu et du destin le frappant, un goût de rouille caresse sa langue quand son sang coule, brûle ses yeux lorsque le carmin s'échappe de l'arcade. Et il en perd le souffle, toute cohérence tant la violence s'abat sur lui sans jamais utiliser la moindre magie. Ses bras repoussant l'assaillant tandis qu'il tente de reprendre ses esprits après le coup brutal ayant frappé son crâne, Theodore réussit à l'envoyer valser d'un nouveau sortilège ce qui semble laisser dire à son assaillant énervé d'avoir à faire le sale boulot tout seul, que Theodore en a surement eut pour son compte. Il le remarque alors, ce détail qui change tout, cette chevalière qui orne l'un des doigts de cet homme dont la capuche refuse encore de dévoiler son visage, armoiries reconnaissables entre mille, celles des Yaxley. Et ainsi tout prend sens et une part de lui se soulage à l'idée qu'il ne s'agit pas d'émissaires venant de son père, quand l'autre se révolte face à l'affront d'une maison contre une autre. « Il ne s'en tirera pas comme ça, dites lui bien. » il lui est difficile de parler, une main plaquée sur ses côtés, du sang glissant de ses lèvres, il n'entend que le ricanement de celui qui se relève devant lui. « On verra ça oui. » avant que le son reconnaissable d'un transplanage ne s'entende. Il ne sait pas combien de temps il reste échoué contre le mur de cette ruelle Theodore, il vacille entre la réalité et l'inconscience pendant ce qui semble être une éternité et à la fois seulement quelques secondes mais il perd tout repère de l'espace temps, consumé par la douleur qui lancine dans tout son corps, la brutalité se répercutant encore en écho dans ses souvenirs et la mémoire de l'épiderme. Il ne perçoit que la chevelure blonde de Thomas au moment où il pense sombrer pour de bon et au bout de ses lèvres se murmure alors seulement et en boucle « Amène moi à Poudlard, Poudlard, que Poudlard. »

Il y avait de ces journées qui sont belles sans aucunes raisons précises. Un certain bonheur flottant dans l'air, chaque pas plus léger que ceux de la veille, quelques éclaircis ravivant l'espoir, un léger vent rafraîchissant les idées, une mélodie tournant en boucle qui ravive ces souvenirs qui plaquent un sourire sur les lèvres. Malgré ses courses effrénées, c'était une belle journée, Atlas en avait décidé ainsi. Sautillant presque les bras chargés des pousses que Chourave lui avait remit pour Pomfresh, quelques fausses notes faisant vibrer ses cordes vocales, un goût de framboise qui ne quittait pas sa bouche dû aux beignets fourrés qu'elle avait avalé quelques minutes plus tôt, la voilà sortant des serres. Et y a de ces journées qui prennent soudainement une toute autre tournure sans qu'on ne s'y attende. Comme un coup de tonnerre dans un ciel parfaitement limpide. La première chose qui lui saute aux yeux c'est la quantité de sang, des blessures qui semblent recouvrir entièrement le corps. Puis l'ouïe surpasse la surprise et elle enregistre enfin la supplication de l'accompagnant qui semble aller bien, ce qui est un soulagement. Les bras chargés, elle ne peut vraisemblablement pas l'aider à supporter le blessé qui semble murmurer des mots qu'elle n'arrive pas à entendre. Alors elle dépose les pousses sur le sol et se place du côté libre du pauvre garçon afin de lui offrir du soutien. C'est enfin l'odorat qui se réveille et l'odeur métallique lui pique les yeux. Assez proche, les murmures semblent répéter le même mot: Poudlard. Si elle n'en comprend pas le sens, elle sait aussi que ce n'est pas le moment de poser trop de questions. Elle sait aussi qu'étant interdit pour une maudite raison, elle ne pourra pas transplaner les deux garçons et ne peut définitivement pas s'en occuper ici en pleine vue et à l'air libre. " Veuillez ramener ses pousses à Madame Chourave et lui expliquer que je viendrais les rechercher plus tard, je m'occupe de lui. Tout ira bien vous pouvez le lâcher. " Sa voix se fait douce tandis qu'elle tente de rassurer l'accompagnant pour qu'il suive ses ordres. Et lorsqu'enfin il lâche son camarade, pas une seconde n'est perdue, et elle se met en route. Autant dire que le trajet n'est pas aisé, non seulement le garçon pèse son poids mais en plus il est plus grand qu'elle, ce qui rend l'équilibre précaire et chaque pas bien compliqué. Et certainement aurait elle dû demander à l'accompagnant de l'aider à l'amener jusqu'à l'infirmerie mais elle ne voulait pas l'inquiéter plus que cela pour ensuite le congédier des lieux et le regrette maintenant amèrement, surtout lorsqu'elle croise un groupe d'élèves qui s'agglutinent d'abord autour d'elle comme des abeilles autour d'une ruche avant qu'elle ne les fasse fuir d'un ton cinglant et une menace de retenue qui les oblige à fuir la scène au pas de course. Finalement, après de longues minutes de torture, elle atteint enfin l'endroit convoité où en premier lieu elle allonge, non sans mal avec sa force de moule congestionnée, ses muscles criant à l'agonie, le blessé sur un lit pour ensuite balayer du regard le lieux sans trouver Poppy qui devrait normalement virevoltait dans l'allée. Soufflant comme un bœuf et la nausée toquant au coin de ses lèvres dû à l'effort surhumain dépensé, elle tente de calmer sa respiration, retenir son déjeuner dans son estomac tout en sortant sa baguette de sa bottine droite pour la positionner devant la plus importante des plaies sur l'arrête de son nez et murmure: " Vulnera sanentur. " avant de passer à la suivante et ainsi de suite jusqu'à ce que les saignements s'arrêtent et qu'il ne reste plus que les hématomes. C'est à ce moment que revient enfin Poppy et dans une exclamation dépose les potions qu'elle avait en main afin de se positionner de l'autre côté du lit et tout en examinant ses côtes grommelle au garçon qu'il est bien à Poudlard avant d'aboyer sur Atlas, lui demandant pourquoi il n'est pas à sainte mangouste. " Il était avec un camarade, devant les serres, qui disait ne pas savoir ce qu'il s'est passé. Et il ne cesse de répéter Poudlard en boucle, je ne pense pas qu'il soit parfaitement conscient. " Poppy peste un peu plus suite à sa réponse mais ne semble pas focaliser sur le transfert du blessé. C'est après s'être occupées de chaque blessures qu'elles pouvaient trouver qu'elles le firent rouler doucement sur le côté afin de vérifier l'état du dos et Atlas fût la première à avoir cette vision cauchemardesque d'un champs de bataille s'étendant sur une peau bien trop jeune pour être marqué par autant de douleur. En voyant les traits de son assistante se tirer sous l'horreur, Pomfresh fera le tour et dans un silence qui ne lui ressemble pas s'occupera simplement de chercher une quelconque blessure plus récente. Quand finalement il fût entièrement bandé et surtout endormis, ayant finalement succombé, c'est le cœur lourd que Atlas prit place sur une chaise réservée aux visiteurs. " C'est bien... " Mais Poppy la coupera d'un mouvement brusque de la main. Ce n'était ni l'endroit ni le moment d'en parler, et peut-être était-ce aussi un moyen de se préserver, de tenter de continuer la journée sans être sujet à cette abominable idée. Devait-elle en demander plus à ce camarade? Faudrait-il prévenir la victime à son réveil? En était-il même seulement au courant? Les questions se bousculaient mais Pomfresh ne la laissa pas s'y attarder plus longtemps, la secouant en lui demandant où étaient les pousses. Toujours chez Chourave. Ainsi Atlas du reprendre sa journée et ses courses folles, un arrière goût amère en bouche et une nouvelle nausée plus du tout lié au moyen de transport de la victime. Et c'est à cet instant qu'elle réalise qu'il y avait une multitude de sort qui l'aurait aidé dans son ascension plutôt que subir les courbatures de demain et la sueur d'aujourd'hui faisant coller sa robe à sa peau. Superbe. Et dire que c'était une si belle journée.