Le parchemin est plié et confié au hibou avec un léger pincement au cœur alors que Terry quitte la volière. Il venait d’envoyer une lettre à Michael en réponse à celle reçue quelques jours plus tôt, celle dans laquelle son frère l’avait rassuré sur le fait que partir avait été la meilleure des options pour lui. Il était plus épanoui, plus heureux, et si le bouclé était soulagé de le savoir plus apaisé, il ne pouvait s’empêcher de ressentir le manque de son meilleur ami quotidiennement. C’était compliqué, de passer d’eux trois à lui seul et même s’il tâchait de faire bonne figure, ça le rattrapait parfois, comme c’était le cas à ces derniers jours. Il faisait au mieux mais se surprenait, parfois, alors qu’il était en plein milieu d’une tâche, à s’arrêter, pensif, tout en se demandant ce que Michael et Anthony pouvaient être en train de faire, si eux aussi pensaient à lui ou s’ils étaient trop occupés pour perdre leur temps avec lui. La lettre de son meilleur ami lui avait apporté du baume au cœur mais il peinait encore à se défaire de cette tristesse qui lui collait à la peau ces derniers temps et qui empoisonnait son quotidien pour de multiples raisons, la principale étant la distance qu’il s’était imposé avec Eris de lui même. Il savait qu’elle ressentirait à quel point il pouvait être triste et il refusait de lui imposer ce poids alors même qu’elle devait elle-même gérer le départ de son grand frère. Il s’en veut quelque part, car le huitième année lui avait assurer qu’il ne chercherait pas à la préserver en s’éloignant et pourtant, c’était ce qu’il faisait alors même que c’était tout sauf ce qu’il voulait. Seulement, il ignorait comment réagir, ignorait ce qu’il pouvait faire pour tout gérer sans avoir à lui imposer quoi que ce soit. Il ne voulait que protéger sa petite amie du pire et lui apporter le bonheur et l’amour qu’elle méritait. Faire partie de ce qui pouvait la peiner n’avait jamais été ce dans ses plans mais il craignait que ce soit le cas, alors chaque excuse était bonne à prendre pour ne pas trop s’attarder auprès d’elle même si elle finissait forcément par lui manquer, à force de passer si peu de temps avec elle. Les mains dans les poches, Terry traîne les pieds alors qu’il remonte jusqu’au château, loin d’être aussi enthousiaste qu’habituellement. Le soleil frappe pourtant sa peau grâce à cette magie capricieuse qui permettait à l’ensemble des élèves de profiter de journées d’été quand bien même ils n’étaient qu’au début du mois de février, ce qui était l’un des éléments positifs qu’il retenait de ces dernières semaines. Il décide de s’arrêter dans la cour de métamorphose, plutôt calme, pour profiter du temps et du silence offert par l’endroit. C’est sur un banc qu’il s’installe, observant quelques oiseaux gazouiller tandis que son esprit s’évade. Perdu dans ses pensées, le sorcier n’a pas remarqué les pas arrivant jusque lui et ce n’est que lorsqu’il aperçoit le visage de sa petite-amie face à lui qu’il sursaute et revient à ce qui l’entourait. « Eris ! J’t’ai pas entendu arriver ! » Un sourire naît spontanément sur ses lèvres avant qu’il ne dépose un baiser sur le coin de ses lèvres une fois qu’il s’est relevé. Malgré tout ce qu’il éprouvait de négatif, voir Eris lui apportait toujours une véritable bouffée d’air frais. Elle était solaire, la bouée qui lui permettait de ne pas se laisser couler, parfois. Elle était ce qui poussait son cœur à s’emballer avec force, ce qui le transportait vers des contrées plus belles en un regard.  Pourtant, Terry repense à Michael, à Anthony et tout revient un peu trop fort alors son sourire s’estompe peu à peu. « Oui, alors en fait j’ai oublié que j’ai un devoir à finir pour mon cours de médicomagie. » Il évite son regard car il ne sait pas vraiment mentir et qu’il n’aime pas ça, sorcier qui avait toujours été foncièrement honnête mais ça lui semblait plus facile que lui avouer qu’il était perdu dans ses émotions. « On se verra tout à l’heure à table ! » Déjà, il tente de repartir vers le château, son cœur qui se serre déjà à l’idée de la quitter aussi rapidement, persuadé qu’Eris ne comprendra pas ce qui le pousse à agir comme il le faisait.

Cahier de dessins posé sur ses genoux, Eris soupira lorsque la mine de son crayon cassa, pour la troisième fois depuis qu'elle était là. Assise en tailleur au bord du lac, elle jeta un coup d'oeil sur sa feuille qu'elle avait gribouillé sans même s'en rendre compte. Si elle était loin d'être douée dans cet art mille fois mieux maîtrisé par sa meilleure amie, c'était là la seule activité calme pour laquelle elle réussissait à faire preuve de patience. Ce qui était surprenant dans son cas ; sorcière incapable de se concentrer plus de cinq minutes ou même de rester en place. Mais aujourd'hui, elle n'arrivait définitivement pas à dessiner quoique ce soit et de frustration, elle arracha la page pour la chiffoner et la fourrer dans sa poche sans aucune délicatesse. S'allongeant sur le dos, elle resta de longues secondes sous les rayons du soleil à seulement profiter de la chaleur anormale pour un mois de février - de laquelle elle ne se plaignait pas - mais finit par se relever en entendant les cloches de l'horloge, consciente que l'heure du repas approchait. Elle n'avait pourtant pas faim, Eris, influencée par ses émotions en vrac ces derniers temps et sa principale préoccupation étant le fait que son petit-ami l'évitait. Elle n'avait pas voulu croire que Terry l'esquivait volontairement parce que tout était parfait entre eux depuis le début de leur relation - tout le semblait en tout cas - et qu'elle n'avait pas l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. C'était surement le cas, pas vrai ? Des jours que cette idée ne quittait pas sa tête alors qu'il lui avait déjà dit être occupé par ses cours et sa recherche de stages, celui-ci qui arriverait bientôt. Eris reculait cette pensée au maximum, pas réellement prête à le voir partir lui aussi et ce, même si la situation était bien différente de celle impliquant son frère. La lettre d'Anthony reçue le matin-même l'avait faite sourire, elle qui avait insisté pour qu'il lui raconte toutes ses aventures comme le faisait leur père avant lui et il ne l'avait pas déçu. Elle avait dévoré chaque mot, chaque phrase en ayant la sensation d'y être et si l'espace d'un instant, elle aurait aimé pouvoir transplaner jusqu'aux Etats-Unis, elle avait conscience que c'était impossible. Son aîné était heureux et c'était la seule chose qui devait véritablement compter mais alors qu'elle avait été prête à rejoindre Terry à la table des bleu et bronze pour lui faire lire le récit, le bouclé s'était encore éclipsé pour aller en cours. Chemin jusqu'à Poudlard qu'elle tenta de rallonger le plus possible, elle croisa finalement Leo dans le hall d'entrée qui lui indiqua, à sa demande, que le Boot se trouvait dans la cour de métamorphose. Ni une ni deux, la blairelle courut jusque là-bas, large sourire en voyant la silhouette de son petit-ami installé sur un banc. Le « Hey » enthousiaste lui échappa aisément et elle approcha pour s'asseoir à ses côtés mais Terry sembla sortir de ses pensées et évoqua un énième devoir à rendre. « Médicomagie, bien sûr » Elle sentit son ventre se tordre à ce qu'elle supposait être une excuse, ne sachant pas si elle devait le confronter ou non. Elle détestait les disputes ou tout ce qui y ressemblait mais elle ne voulait pas non plus continuer comme ça. Il profita de ces quelques secondes d'égarement pour se relever et commencer à partir alors Eris le suivit tout en le rattrapant par le bras. « Terry attends ! » Son coeur ne la suivait pas lui, elle le sentait défaillir dans sa poitrine. « Je - qu'est-ce qui t'arrives ? » Il n'était pas lui-même, en tout cas il n'était pas comme d'habitude avec elle, c'était évident, et elle était certaine maintenant qu'il se passait quelque chose. « Pourquoi tu m'évites ? » Qu'est-ce que j'ai fait resta bloqué dans sa gorge tandis qu'enfin, il posait les yeux sur elle, enfin il la regardait vraiment. « Je sais que tu es très occupé et je ne veux pas te déranger mais... » Mais Terry lui manquait même s'il était au château avec elle et si Eris n'avait rien dit jusqu'à maintenant, c'était par peur de paraître égoïste d'avoir besoin de lui quand lui avait visiblement juste besoin d'espace.

Il aurait voulu que tout soit plus facile Terry, qu’il parvienne à gérer les émotions négatives qu’il éprouvait sans les laisser influencer celles de sa petite-amie. Il avait l’impression alors qu’il n’était pas à sa hauteur, qu’il n’allait faire que la décevoir et, surtout, Eris lui manquait. Le sorcier était habitué à passer la plupart de son temps libre avec elle, à rire et à discuter de tout et de rien comme ils en avaient l’habitude alors devoir se passer d’elle était plus compliqué que ce qu’il s’était imaginé. Il n’ose pas imaginer à quel point tout sera difficile l’année suivante, quand lui aura terminé Poudlard et qu’elle y sera toujours, quand les vacances seront les seules moments qu’ils passeront ensemble. Il préfère toutefois ne pas y penser, moment qu’il repousse car ils ont encore de longs mois à passer ensemble avant de finir cette année scolaire. L’excuse lui vient spontanément sans qu’il n’ait l’impression que ce soit bien convaincant – le bouclé n’avait jamais vraiment su mentir, pas de façon crédible en tout cas, Anthony et Michael qui l’avaient souvent charrié à ce sujet car lorsqu’il voulait les surprendre, il se mettait toujours à inventer des histoires incroyables et à s’emmêler les pinceaux. A vrai dire, il n’aimait pas ça, lui qui était si souvent spontané que la vérité lui venait naturellement, parfois même qui à manquer de tact. Alors qu’il s’éloigne, le cœur serré, jusqu’à sentir Eris le rattraper et l’attraper par le bras. Aussitôt, Terry se retourne pour lui faire face, sent une boule se loger dans sa gorge en croisant son regard. C’était sa faute, si elle se sentait si mal, c’était lui qui s’éloignait en pensant que ça la préserverait. Seulement il n’est plus sûr de rien quand il voit à quel point elle semble perturbée, quand il entend ses paroles. Il reste silencieux quelques secondes car il ne sait pas quoi faire, ne sait pas quoi dire non plus, coincé entre l’envie de continuer comme il le faisait et celle de tout dire. A quoi bon mentir, de toute façon, quand il ne parvenait pas à y arriver, quand il n’arrivait même pas à garder ses distances ? Pire encore, l’aiglon avait l’impression que sa petite-amie s’en voulait, qu’elle se reprochait à elle-même cette distance entre eux et c’était tout ce qu’il ne voulait pas. « Tu me déranges pas Eris, jamais, c’est juste que... » Les mots restent bloqués dans sa gorge avant qu’il ne fasse un pas vers elle, cherchant son regard. « J’ai reçu une lettre de Michael il y deux jours. » Il n’est pas sûr qu’elle comprendra où il voulait en venir. Après tout, comment pourrait-elle deviner les raisons l’ayant poussé à s’éloigner soudainement ? « Et j’sais pas ça m’a rendu triste, sauf que j’sais pas comment gérer tout ça et j’ai pas envie que ça t’affecte. » avoue-t-il finalement. Il lui avait pourtant promis qu’il ne laisserait jamais ses émotions s’immiscer entre eux mais c’était plus facile à dire qu’à faire, d’autant plus que Terry ne voulait rien d’autre que lui apporter du positif et rien que du positif. Il baisse les yeux quelques instants, ses doigts qui viennent nerveusement jouer avec le tissu de sa chemise. « C’est juste que j’suis pas habitué à être ici sans eux, j’ai passé tout mon temps avec eux depuis la première année et… et maintenant il y a plus que moi. » Il n’était pas seul, pas tout à fait. Il y avait Eris, évidemment, et il avait d’autres amis mais c’était différent. Anthony et Michael étaient ses frères, ceux en qui il avait une confiance absolue. Avec eux, il était libre d’être lui-même sans jamais avoir à calmer ses extravagances, ni même avoir à réfréner les idées idiotes qui pouvaient lui venir parfois. Quand bien même il était heureux de les savoir si épanoui, ses meilleurs amis lui manquaient, Terry qui se surprenait parfois à les chercher du regard pour partager avec eux une plaisanterie avant de réaliser, le cœur serré, qu’ils n’étaient plus là. « J’voulais pas t’embêter avec ça parce que toi aussi, ton frère est plus là et que ça doit être encore pire pour toi. » La culpabilité qui l’étreint tandis qu’il relève enfin le regard vers sa petite amie, convaincu qu’il n’allait faire que tout gâcher entre eux parce qu’il n’avait pas été capable de gérer cette situation correctement.

Elle détestait sentir son coeur battre si fort dans sa poitrine parce qu'à cet instant, cette course effreinée était synonyme d'angoisse et Eris n'en avait pas l'habitude. Ce n'était pas le genre d'émotion qu'elle ressentait elle-même mais plutôt qu'elle connaissait pour l'absorber autour d'elle, chez ses amis ou même des inconnus, mais qui ne faisait pas partie de son quotidien. La poufsouffle ne laissait que très peu de place au stress dans sa vie, profitant de l'instant présent sans se poser de questions ; et de nature trop optimiste et détendue pour que ce sentiment ne l'embarque régulièrement. C'était pourtant le cas aujourd'hui face à un Terry distant et les nombreuses interrogations et pensées qui avaient envahi son esprit ces derniers jours. Elle avait imaginé tout, Eris, et surtout le pire parce que ce comportement ne ressemblait pas au garçon qu'elle connaissait et qu'elle avait peur qu'il la quitte. C'était peut-être ridicule mais après avoir vu partir Anthony à l'autre bout du monde, puis Michael, il y avait une sensation désagréable au creux de son estomac qui lui soufflait qu'il était possible que Terry suive le même chemin. Que ses meilleurs amis lui manquaient trop et qu'il voulait les rejoindre pour parcourir les autres continents en la laissant toute seule. Elle savait pourtant que cette pensée n'était pas logique parce que le Boot avait l'ambition de devenir médicomage et qu'il était mieux de terminer l'année scolaire avant de se lancer dans sa formation mais n'était-il pas déjà diplômé ? Il avait obtenu ses Aspics l'année dernière et c'était suffisant. Et si elle savait que ce moment finirait par arriver, elle n'était pas préparée, Eris, et encore moins à l'idée qu'il ne veuille plus du tout être avec elle. Ils venaient de se trouver, ils n'avaient presque rien vécus encore ensemble, elle voulait plus que ça. Mais la blairelle avait aussi conscience qu'on ne pouvait pas retenir les gens ou les forcer à aimer. Ce fut pourtant sa réaction avant qu'il ne rentre dans le château, le retenir par quelques mots et lui demander clairement ce qu'il avait. « Je ne te dérange pas mais tu préférais quand même être seul » laissa t'elle échapper dans un petit soupir compréhensif. Si c'était étrange dis comme ça, la Goldstein éprouvait parfois ce genre de mal-être aussi. « Anthony aussi m'a écrit. Je suis sûre qu'ils étaient ensemble pour la faire » La pensée la faisait sourire mais ça ne devait pas être le cas de Terry. « Ca m'affectera toujours, on ne peut... je ne peux pas y échapper, tu le sais » C'était plus fort qu'elle, la brunette ne contrôlait rien. Et c'était lassant quand comme aujourd'hui, cela avait un impact sur ses relations. Elle l'écouta pourtant parce que c'était essentiel pour comprendre ce qui l'habitait même s'il lui suffisait de se concentrer un peu sur les émotions de l'aiglon pour les ressentir. Elle hocha la tête, s'empêchant de rétorquer qu'il n'était pas seul, qu'elle était là et le serait toujours mais ce n'était pas ce qu'il avait envie d'entendre ; il le savait déjà. A la place, c'est une question qui traversa ses lèvres, l'honnêteté toujours avant le reste. « Est-ce que... est-ce que tu penses à les rejoindre, toi aussi ? » Elle détesterait peut-être la réponse mais elle souhaitait en avoir le coeur net. « Tu dois leur manquer également » S'il ne l'avait pas dit de vive voix, il était facile de le deviner. « Je ne crois pas que ce soit pire. Vous étiez tout le temps ensemble » Pas elle. Bien sûr, ils se voyaient tous les jours mais c'était l'histoire d'une heure au moment du repas et quelques fois, les week-ends. S'asseyant sur le banc qu'il venait de lâcher, elle se tortilla les mains avant de reprendre la parole. « Je ne t'en voudrais pas, si tu as envie de les retrouver. Ce serait difficile, bien sûr, de gérer la distance mais je suis sûre qu'on y arriverait parce que... » Parce qu'elle l'aimait et qu'elle était prête à attendre leurs retrouvailles chaque fois. Elle ne dit rien cependant, pour protéger son coeur de possibles répercussions et ajouta plutôt « Je suis désolée qu'ils t'aient laissé tout seul » Même si ce n'était pas sa faute. « Mais on avait dit qu'on ne se cacherait rien » Encore moins ce qu'ils ressentaient et c'était ça, finalement, qui la rendait la plus triste à cet instant.

Il aurait aimé que tout soit plus facile, que Terry soit capable de dire clairement à Eris ce qui le perturbait ces derniers temps. Seulement, c’était compliqué, en grande partie parce qu’il ne voulait pas la blesser. Il était maladroit, beaucoup trop, et sans le vouloir, il pourrait la blesser par des paroles mal comprises. Il ne supporterait pas de faire de mal à sa petite-amie et il avait naïvement cru qu’en prenant sur lui même et en prenant ses distances, alors il parviendrait à tout régler et gérer rapidement. Mais évidemment, la brune avait remarqué qu’il était différent, sûrement parce qu’elle faisait désormais partie des personnes le connaissant le mieux du château. « C’est pas..C’est pas vraiment ça, Eris. » Enfin si, ça l’était, et en partie seulement. Il voulait passer du temps avec elle, à vrai dire, il aimerait passer tout son temps libre avec elle. Ce qu’il ne voulait pas, c’était lui imposer ses états d’âme, ses peines, quand c’était tout le contraire qu’elle lui inspirait. S’il lui offre un faible sourire à l’évocation de la lettre d’Anthony, à ce sous-entendus sur le fait qu’ils aient écrit ensemble, il ne peut réprimer ce pincement au cœur qu’il ressent. Tout ce qu’ils faisaient, ils le faisaient à deux désormais tandis que lui était en retrait, à Poudlard, sans eux. Il était heureux pour eux, sincèrement, mais parfois, il n’arrivait pas vraiment à contenir cette maigre vague de jalousie qui l’envahissait, quand bien même elle laissait bien rapidement place à de la culpabilité. Il n’aimait pas ça et s’en voulait alors que le bouclé avait toujours été du genre à les encourage, pas à les envier. Pourtant, ses meilleurs amis lui envoyaient de nombreuses lettres et il savait qu’ils pensaient à lui mais cela ne l’empêchait pas pourtant de regretter les expériences qu’ils vivaient à trois. « J’sais et c’est pour ça que j’veux pas t’imposer tout ça ! » s’empresse-t-il d’ajouter. Terry ne voulait surtout pas que sa petite amie ne s’en veuille quand elle n’y pouvait rien, de toute façon. Le bouclé qui relève les yeux vers la sorcière à sa question, les sourcils froncés. Rejoindre Michael et Anthony n’étaient même pas quelque chose auquel il avait pensé, idée qui ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Et même s’il ne doutait pas qu’il passerait de merveilleux moments auprès d’eux et qu’il se sentirait bien, la réponse était toute trouvée. Il n’a pas le temps de répondre, pas tout de suite, parce qu’Eris s’enchaîne et se montre compréhensible. Forcément, il ne peut que l’aimer encore plus fort car alors même qu’il avait été le pire des petits amis ces derniers jours, la blairelle parvenait encore à faire preuve de patience, à être compréhensive. « Évidemment que j’aimerais finir ces derniers mois avec eux mais j’ai pas envie d’aller là-bas. » Il n’y a aucune hésitation dans sa voix, rien du tout. « J’peux pas laisser mon père tout seul de toute façon et puis.. » Son père était évidemment une des raisons pour lesquelles il lui fallait rester à Poudlard. Le décès de sa mère était encore trop récent pour qu’il ne laisse le sorcier seul et, de toute façon, il n’était pas sûr d’avoir la force de trop s’éloigner de lui. Il prend une main dans la sienne, caresse la paume de celle-ci de son pouce. « Puis il y a toi. J’ai pas envie de passer les derniers mois de ma scolarité dans un endroit où t’es pas. » C’était une évidence même, celle qui faisait vibrer son cœur et qui s’imposait à lui avec une telle force qu’il ne pouvait nullement la nier. Son regard croise le sien tandis qu’il tente un sourire et prend une légère inspiration. « J’voulais rien te cacher mais c’était.. c’était plus facile. » admet-il enfin. C’était plus facile de prendre ses distances que d’avouer ce qui le tracassait réellement. « J’suis désolé j’savais pas que ça te touchait sinon j’t’aurais tout dit. » Il n’avait jamais eu envie de la faire souffrir et c’était pourtant ce qui était arrivé. « J’pensais vraiment que ça partirait tout seul tu sais et que j’aurais pas à t’imposer tout ça. » Car c’était ainsi qu’il voyait ses émotions négatives, comme des poids qu’il imposerait à sa petite-amie qui n’avait pas à gérer ces aspects là.

Elle ne comprenait pas tout, Eris, et c'était assez frustrant pour elle qui avait l'habitude de cerner les autres facilement, de savoir ce qu'il se passait en eux grâce à leurs émotions, du moins pour ceux qui en avaient. Et Terry avait trouvé le meilleur moyen d'y échapper finalement, en l'évitant elle, idée qu'elle détestait par-dessus tout. Pourtant il avait le droit à son jardin secret et elle en avait conscience mais la poufsouffle préférait mille fois l'aider à gérer ce qui le tracasser plutôt qu'il ne l'évince ; et tant pis si ce n'était pas tout rose, la vie ne l'était pas et elle savait, la brunette, depuis toujours, que sa faculté ne lui épargnerait pas des mauvais moments. Le serdaigle devait le comprendre aussi, raison pour laquelle elle fronça les sourcils en l'entendant rétorquer avant d'être attendrie par ses mots. « Je sais... mais je peux encaisser et je veux être là pour toi, comme tu l'es toujours pour moi » Parce que ce n'était pas une relation à sens unique et qu'il méritait plus que ça d'ailleurs. Qu'Eris ne voulait pas être un fardeau pour Terry ou qu'il ne puisse pas se confier par peur de l'inonder d'émotions trop fortes. Elle ne souhaitait rien d'autre qu'avoir une vie normale finalement, vivre une histoire d'amour normale et surtout ressentir ses propres émotions normalement, non pas de manière décuplée. Triste d'avoir vu son frère puis le meilleur ami de celui-ci quitter le château il y a peu, la brune avait toujours peur qu'un jour, son petit-ami ne décide de les rejoindre sur un coup de tête parce qu'ils lui manquaient trop. Et là encore, elle aurait pu comprendre cette envie de s'évader, de sortir des quatre murs de Poudlard pour un monde plus grand rempli de mystère. Elle-même s'en trouvait largement attirée, raison pour laquelle elle n'en avait pas voulu au Corner de tout lâcher subitement. Le bouclé semblait avoir toujours été le moins raisonné du trio pourtant il était celui qui restait, qui ne voulait pas, intelligemment, abandonner son père à peine remis de la mort de sa mère et l'abandonner elle. Ses paroles la font sourire cette fois, sa main dans la sienne et ce geste qui lui procura un sentiment étrange de soulagement. Elle était rassurée, Eris, le coeur battant tout de même fort dans sa poitrine à sa révélation et les yeux brillants, elle releva le regard vers lui. « C'est vrai ? » Pas parce qu'elle ne le croyait pas, plutôt parce qu'elle voulait être sûre et certaine d'avoir bien entendu, d'avoir bien compris. « Levi m'a dit que tu voulais certainement te séparer de moi, que c'est pour ça que tu m'évitais et... » Elle secoua la tête en essayant de balayer les mots de son cousin de son esprit. Le blaireau était énervé ce jour là, elle le savait parce qu'il lui avait dit et s'était excusé, cependant elle n'avait pas oublié ses explications. Levi était un garçon après tout, il devait savoir ce qu'il se passait dans la tête de ceux de son âge et il avait plus d'expérience qu'elle en matière de relation. « J'ai pas envie non plus » Qu'il parte, qu'ils passent les derniers mois éloignés quand ce serait le cas l'année suivante - même si elle ne le savait pas encore. Elle serra un peu plus sa main dans la sienne, entremêlant leurs doigts en l'attirant jusque sur le banc à côté d'elle. Elle hocha la tête à ses excuses, les acceptant évidemment - comment pouvait-elle faire autrement ? « Ca va... promets juste moi que tu ne recommenceras pas. Que tu me diras quand tu ne vas pas bien ou même quand tu veux être seul » Cela lui éviterait de se faire des idées et d'imaginer le pire. « Je sais que ce n'est pas pareil, que je ne suis pas Anthony ou Mika mais moi, j'suis là » En d'autres termes, elle pouvait l'écouter parler de tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il avait l'habitude de leur dire à eux. « Dis-moi ce que je peux faire ou ce qui te ferait plaisir qu'on fasse » Pour lui remonter le moral, faire passer ce qui ne semblait pas vouloir passer tout seul comme il l'avait dit. Toujours installés l'un à côté d'autre, elle posa sa tête sur son épaule en espérant ne pas en faire trop et murmura « For a moment, I thought I lost you too » Et elle avait eu peur, Eris, plus qu'elle n'oserait sans doute jamais l'avouer.

Elle est forte, Eris, plus que Terry l’était sans doute, par cette façon qu’elle avait de tout gérer en dépit de son empathie. Qu’importe ce qu’elle pouvait bien dire, le bouclé savait très bien que devoir affronter ses propres émotions et celles des autres ne devaient pas être évident et que ça devait même être fatigant. Quand il réalise à quel point il peine déjà à s’occuper des siennes, il ne peut qu’admirer la force de sa petite-amie et à quel point elle était tournée vers les autres, aussi, sorcière prête à tout supporter pour l’aider, même à le voir partir loin d’elle. Il ne peut que se dire encore qu’il a de la chance de l’avoir, qu’il ne pourrait rêver meilleure petite-amie. « Bien sûr que c’est vrai. » s’empresse-t-il alors de répondre. Hors de question de partir, de passer ses derniers mois avant l’entrée dans la vie adulte loin de Poudlard et surtout loin d’Eris. Il voulait profiter de chaque moment parce qu’il ne savait pas ce que l’avenir leur réserverait, ce qu’ils feront l’année prochaine tous les deux. Terry fronce les sourcils quand la brune évoque son cousin, ne comprenant pas pourquoi il irait lui dire de telles choses. « Pourquoi il dit des trucs pareils ? C’est faux Eris, j’ai même jamais pensé à te quitter. » Il était heureux, avec elle, plus qu’il ne l’avait jamais été avec qui que ce soit – même s’il avait peu d’expérience de ce côté-là il savait pourtant que ce qu’il avait avec elle était précieux et rare et il était prêt à faire ce qu’il fallait pour que ça dure le plus longtemps possible. Il rêvait que son visage soit la première chose qu’il verrait chaque matin, rêvait de pouvoir être là pour elle dans chaque étape, avait des rêves d’éternité pour eux. Le bouclé qui suit sa petite amie jusqu’au banc et s’installe avec elle, soulagé de voir qu’elle accepte ses excuses si rapidement. « J’te le promets. » Maintenant qu’il savait que le silence était pire encore il refusait de lui infliger ça et préférait de loin s’ouvrir à elle, peu importe que ça ne soit pas ce qu’il y avait de plus facile. « J’sais. C’est pas pareil mais c’est mieux parce que toi j’peux t’embrasser et j’sais que j’étais proche de Mika et d’Antho mais ça, on le faisait pas. » plaisante-t-il dans une volonté de détendre l’atmosphère et aussi parce qu’il voulait voir un sourire illuminer le visage de sa petite-amie. Terry réfléchit et ne répond pas de suite, tournant la tête vers Eris en sentant sa tête se poser sur son épaule. Son cœur se serre à ses mots alors qu’il resserre l’emprise qu’il a sur sa main et dépose un baiser sur son crâne. « I swear you won’t ever lose me. » Ils restent ainsi quelques secondes avant qu’une idée n’illumine le visage du bouclé d’un sourire réel, avant de se tourner vers la blairelle. « Et si on allait les voir pendant les prochaines vacances ? » Idée lancée comme ça mais qu’il prenait très au sérieux. Il était convaincu que ça l’aiderait ou au moins que ça le motiverait de savoir qu’il reverrait ses meilleurs amis dans quelques semaines. « J’pense que ça m’aiderait.. et toi aussi. » Parce que même si Eris faisait de son mieux pour être là, il était convaincu que ça devait être compliqué pour elle et que faire son frère lui fera le plus grand bien. « On pourrait y aller quelques jours, rien que tous les deux. » Et, un nouveau sourire aux lèvres, il dépose une main sur sa joue, excité à l’idée de revoir ses meilleurs amis mais aussi de partager tout ça avec sa petite-amie. « Il y a juste un truc... » Il l’embrasse tendrement, faisant durer le baiser aussi longtemps que possible alors que son cœur s’emballe tandis que son pouce caresse sa peau. « Faudra sans doute faire attention et éviter de faire ça devant Antho. » avance-t-il en riant alors que son regard reste accroché au sien, étincelles d’optimisme qui reviennent l’habiter maintenant que cette idée s’était logée en lui.

Le soulagement s'empara de son coeur au moment de l'entendre répéter que c'était vrai, que Terry ne voulait pas la quitter. C'était égoïste, peut-être, d'avoir tant besoin de lui mais maintenant qu'ils étaient devenus plus que de simples amis, Eris ne concevait plus sa vie et son quotidien sans lui à ses côtés. Et elle savait que c'était une chance de l'avoir, non seulement parce qu'il était merveilleux avec elle mais aussi parce qu'il comprenait et acceptait sa sensibilité plus que gênante dans la vie de tous les jours. Lorsque les psychomages avaient réussi à détecter et mettre un mot sur son coeur 'éponge', il avait été évoqué la difficulté de trouver un partenaire sur le long terme parce que ce qui était épuisant pour elle pouvait l'être aussi pour son entourage et elle l'avait compris avec son frère, d'abord, qui cachait continuellement ses émotions avec elle. Une façon de la protéger qu'elle n'avait d'ailleurs pas vu comme ça mais qui avait pris du sens à ses yeux en grandissant. Elle ne voulait pas que ça arrive avec Terry, l'âme trop pure et naturelle pour devoir se priver toute expression et elle réalisait que c'était pour ça qu'il s'était éloigné ; elle le réalisait d'autant plus quand il insista, lui réchauffant rapidement le palpitant devenu trop lourd ces derniers jours. « Parce que je lui ai demandé. C'est un garçon et je me suis dis qu'il pouvait peut-être m'aider à comprendre... mais il était énervé et on s'est disputé. Ce n'était jamais arrivé avant » Elle fronça les sourcils à cette évocation, confrontation qu'elle n'avait pas du tout aimé et qu'elle ne voulait en aucun cas voir se reproduire. Pourtant Eris savait qu'ils n'étaient pas à l'abri d'une nouvelle dispute, que parfois les émotions leur étaient trop fortes pour les contrôler. Et c'était nouveau pour elle, étrange de devoir faire face à la négativité quand elle s'entourait plus aisément du contraire. De Terry et sa bonne humeur presque constante. De ses mots réconfortants, de ses bras dans lesquels elle adorait déjà se blottir. De sa manière de la faire rire même lorsque tout semblait encore un peu noir dans son esprit avec cette remarque sur les garçons qui lui fit secouer la tête en riant. « J'espère bien ! » s'exclama t'elle en haussant un sourcil, amusée par cette idée. Si elle savait maintenant que son frère était autant attiré par les filles que les garçons, ceux là représentaient des frères pour lui, comme Ethel était la soeur qu'elle avait jamais eu. Et elle lâcha un soupir à sa prochaine confirmation, soulagement atteint qui aurait presque pu lui donner envie de pleurer si elle y pensait un peu trop. Leurs mains entremêlées, le baiser sur son front qui habilla son visage d'un sourire, ce fut la proposition de Terry qui la poussa à relever la tête vers lui et s'en détacher légèrement. « Aller tous les deux aux Etats-Unis pour les voir ? » Ca lui semblait irréel, presque impossible et pourtant, ils n'étaient qu'à un portoloin de là si on y réfléchissait. L'idée était plus que bonne et tentante, de par le voyage sur un autre continent en compagnie de Terry - et bien sûr la perspective de revoir Michael et son frère. Elle n'eut pas vraiment le temps de poser d'autres questions que déjà, les lèvres du bouclé trouvèrent les siennes, sourire au contact qui ne la lâcha pas alors qu'elle profitait du baiser pour le prolonger sans le moindre regret. Lueur joueuse dans son regard alors qu'elle ajouta : « Dommage, moi je trouve que ce serait très très drôle de voir sa réaction » Même si rien qu'au bal, il était entré facilement dans la peau du grand frère protecteur. « Il va falloir qu'il s'y fasse, je ne compte pas me cacher toute ma vie » Ce que le Goldstein apprécierait certainement d'ailleurs. Sa main venant se perdre dans la chevelure du brun, elle scella à nouveau leurs lèvres dans un baiser demandeur, le genre à lui faire perdre toute pensée raisonnable, coeur battant à tout rompre dans sa poitrine et le souffle leur manquant au point de devoir se séparer. « I missed you » confia t'elle entre deux respirations. Peut-être qu'ils ne s'étaient pas vus pendant seulement quelques jours mais la situation avait rendu l'absence plus pénible encore. « Je vais déjà devoir envoyer une lettre à ma mère pour la convaincre tu sais. Pour le voyage » Elle était majeure, certes, mais l'instinct de protection était de famille. « J'ai beaucoup trop hâte d'y être maintenant, tu crois qu'on pourrait avancer le temps ? » demanda t'elle en jouant avec leurs doigts, pas décidée à le lâcher tout de suite. Ni même jamais.

Ses sourcils se froncent alors que Terry ne peut s’empêcher de sentir une pointe d’inquiétude piquer son cœur quand Eris évoque sa dispute avec son cousin. Elle sait à quel point elle tient à lui, ils ont grandi ensemble et il imagine sans mal comme cette dispute a du la toucher. Il ne se sent que plus coupable encore d’avoir été la cause de cette dispute, du moins en partie, et en plus de ne pas avoir été là alors qu’elle avait du en avoir besoin. « Et ça s’est arrangé depuis ? Peut-être qu’il était énervé car il s’inquiétait pour toi ? » Il essaye de justifier ce qu’elle lui dit pour tenter de la réconforter un minimum, même si le bouclé avait conscience que s’inquiéter ne justifiait en rien de se montrer désagréable comme il l’avait visiblement fait, surtout quand il s’agissait d’un membre de sa famille. Leurs main à nouveau entrelacées, il se sent déjà mieux, Terry, du moins, il a l’impression qu’un poids s’est levé de ses épaules. C’était grâce à sa petite-amie et il le savait, grâce à la compréhension dont elle faisait encore une fois preuve alors même qu’elle aurait pu lui en vouloir un peu plus pour la distance qu’il leur avait imposé à tous les deux. Quand il lui propose de venir voir Anthony et Michael avec lui, l’anglais sent son cœur bondir en remarquant la lueur dans les iris de la blairelle, visiblement enthousiaste à l’idée. Ce n’était pas surprenant parce qu’Anthony devait sûrement lui manquer autant qu’à lui, peut-être même plus à vrai dire. Le revoir, même pour quelques jours sûrement, lui feraient le plus grand bien, l’aideraient à tenir jusqu’au retour de son frère. Si Terry propose une certaine retenue face à lui, la réaction de la sorcière ne manque pas de le faire rire. « On se cachera pas de toute façon. » Parce que s’il comprenait que son meilleur ami ait un peu de mal, il fallait qu’il accepte ce qu’il y avait entre eux. Terry ne comptait pas quitter Eris et il avait cette impression que ça durerait entre eux, lui qui s’imaginait déjà mal sans elle même s’ils n’étaient ensemble véritablement que depuis deux mois. Elle était celle dont il avait toujours rêvé sans le savoir, celle qui lui apportait ce qu’il fallait pour qu’il soit heureux. « Puis j’pense qu’il doit commencer à se faire à l’idée, j’suis quasiment sûr que Mika passe son temps à vanter les avantages de notre couple. » S’il rit légèrement, il était presque certain de ce qu’il avançait parce qu’il n’avait jamais caché à quel point il appréciait Eris et qu’il lui avait fait comprendre qu’Eris était probablement la seule qu’il estimait mériter le serdaigle. Il l’avait toujours encouragé à suivre son cœur dès lors que la sœur du dernier membre de leur trio était concerné alors il serait peu étonné d’apprendre qu’il tentait de convaincre Anthony de la même chose. Il n’a pourtant plus l’occasion d’y penser car sa petite-amie glisse sa main dans ses cheveux et l’embrasse d’un baiser qui lui fait perdre pied, d’un baiser qui fait naître une drôle de chaleur dans son bas-ventre et qui lui donne envie de faire durer le moment aussi longtemps que possible. « I missed you too. » murmure-t-il contre ses lèvres avant de l’embrasser à nouveau. Quand il sépare leurs lèvres, un sourire ne peut qu’illuminer son visage alors qu’il tente de trier ses pensées, de parvenir à se concentrer sur ce qu’elle lui disait. « Si tu veux on peut passer la voir un weekend pour tenter de la convaincre ? On pourra faire une liste d’arguments ! » Ce qui était la chose logique à faire, pas vrai ? Il leur fallait mettre toutes les chances de leur côté s’ils voulaient que ça fonctionne. « Ce serait tellement cool ! » admet-il sans mal. Lui aussi s’imaginait déjà là-bas, pour retrouver ses meilleurs amis mais aussi et surtout pour profiter de moments inoubliables avec celle qu’il aimait. « On rentre ? » S’il n’en a pas envie, il fallait bien pourtant alors il se relève sans pour autant quitter la main de sa petite amie qu’il serre dans la sienne. Terry fait quelques pas avant de s’arrêter et de se tourner vers la blairelle. « J’ai failli oublier ! » Une main sur la joue d’Eris, il vient quérir ses lèvres à nouveau, profitant du moment quelques secondes avant de suivre ses envies et d’approfondir le baiser, sa langue venant chercher celle de sa petite amie. Quand elles se rencontrent, il étouffe un soupir d’aise contre ses lèvres tout en posant une main sur la hanche de la brune qu’il presse entre ses doigts. Il aime ce contact nouveau qu’ils partagent, Terry, sent son corps être parcouru de nombreux frissons. En se reculant d’un pas, il a l’impression que ses joues sont en feu, tout comme son corps à vrai dire. « I just really liked how you kissed me and I wanted more. » admet-il sans mal. Hésitant, il ajoute finalement. « And I really liked this too. » S’il n’était pas le plus à l’aise dans ce domaine, il aimait se découvrir avec elle, découvrir ce qu’il aimait partager avec sa petite amie et n’avait pas honte de dire ce qu’il pensait. Un large sourire aux lèvres, il glisse un bras sur ses épaules alors qu’ils marchent à nouveau vers le château, heureux.

Elle n'aimait pas repenser à cette dispute avec Levi, repenser aux mots qu'ils avaient échangé l'un avec l'autre et qui avaient blessé sous le coup de l'énervement. La colère qui s'était infiltrée en eux sans qu'ils en aient autorisé l'accès, Eris savait que ce genre d'emportement était capable de se reproduire avec lui, avec les autres et elle détestait cette idée. « Non il n'était pas inquiet, il venait juste de se disputer avec quelqu'un d'autre. Je suis arrivée au mauvais moment et ça m'a énervé moi aussi et - » Elle n'avait pas envie de s'énerver encore en se rejouant la scène dans sa tête alors elle souffla un bon coup et balaya ses dernières pensées d'un geste de la main et d'un sourire qui se voulait rassurant. « Mais oui, ça s'est arrangé. On s'est excusés et ça va beaucoup mieux » Il était son cousin de toute façon elle ne pouvait pas rester fâchée très longtemps contre lui. Surtout pas elle, qui pardonnait aussi vite que la lumière, qui offrait un nombre incalculable de chances même à ceux qui n'en voulaient pas. Tout comme elle n'avait pas pu blâmer son frère et aussi Michael de s'échapper du château plus tôt pour d'autres rêves et ambitions. S'il y avait bien une personne à même de comprendre le besoin et l'envie d'évasion, c'était bien elle. Eris qui avait hâte de voir la fin d'année approcher pour pouvoir faire autre chose que suivre des cours ennuyants et parfois trop difficiles pour la sorcière trop distraite qu'elle était, elle ne parlait pas vraiment de ses soucis scolaires principalement parce qu'elle n'était entourée que de serdaigles brillants. La jaune et noir ne complexait pas, sachant qu'elle était douée pour d'autres choses dans d'autres domaines mais elle ne souhaitait pas décevoir ses proches, autant sa mère que son petit-ami et sa meilleure amie. L'idée de les retrouver l'espace d'un week-end l'enchantait plus que nécessaire surtout en compagnie de Terry, ce qui constituerait leur premier voyage ensemble - et elle espérait, le premier d'une longue liste. Et ça ne la dérangeait pas de se montrer main dans la main avec lui même s'il s'agissait de son frère un peu récalcitrant puisqu'il faudrait bien qu'il s'y fasse, pas vrai ? Elle ne comptait pas lâcher le bouclé de sitôt - sinon jamais. « Il risque de râler encore un peu, juste pour la forme » s'amusa t'elle en pensant à Anthony. Elle comprenait, d'une certaine façon, ses craintes dans le cas où leur histoire tournerait mal - et sans doute trouverait-elle ça un peu étrange de voir son frère et sa meilleure amie ensemble elle aussi - mais Eris était bien décidée à ne pas le laisser entraver leur relation ; pas quand c'était si important pour elle. « Mika est le meilleur » affirma t'elle d'un hochement de tête avant d'attraper tendrement Terry par son t-shirt : « Enfin, juste après toi » Evidemment. Baiser envoûtant qui suivit, elle n'avait pas eu envie de s'arrêter, Eris, juste de se perdre dans son étreinte jusqu'à en avoir le souffle coupé et c'est ce qu'elle fit, sensations nouvelles se propageant dans tout son corps parce qu'elle avait l'impression que dans ce baiser, il y avait plus que son affection grandissante pour le brun, son amour qu'elle ressentait un peu plus fort chaque jour. Elle reprit sa respiration avec un sourire une fois leurs lèvres séparées et le manque avoué des deux côtés, l'amusement en l'entendant évoquer cette liste d'arguments pour madame Goldstein. « Elle ne pourra pas dire non, c'est certain » Mais elle n'était sûre de rien concernant sa mère, Eris comptant surtout insister sur son statut de sorcière majeure et sur le fait qu'elle allait voir son frère pas un parfait inconnu en compagnie de l'une des personnes qu'elle connaissait depuis des années et en qui elle avait confiance - avant qu'il ne sorte avec sa fille mais quand même. Le coeur plus léger et surtout soulagé d'avoir retrouvé sa moitié, la brunette ne se fit pas prier pour le suivre à l'intérieur, espérant simplement se poser dans la grande salle ou ailleurs avec lui, contre lui, même s'il était seulement question de l'observer étudier mais Terry la surprit cette fois avec un nouveau baiser, de la même ampleur que le dernier, de cette manière qu'il avait de réveiller tous ses sens comme personne ne l'avait jamais vraiment fait auparavant. Embarquée dans ce tourbillon d'émotions inhabituelles, son corps se rapprocha inconsciemment du sien lorsqu'il s'accrocha à sa hanche et le contact lui envoya d'ailleurs une bonne vague de chaleur à l'intérieur. Eris eut du mal à rouvrir les yeux et revenir à la réalité lorsqu'il se recula légèrement mais chose faite, elle plongea son regard dans celui de son petit-ami, dans l'impossibilité de s'en détacher sur le moment. « I liked it too » fut tout ce qu'elle réussit à prononcer. « It felt so good » ajouta t'elle après une seconde, réalisant que ce n'était peut-être pas le genre de chose à dire ou à avouer mais elle s'en moquait. C'était Terry et il l'écoutait toujours. Dans un haussement de sourcil elle précisa d'un sourire « I won't be against the idea of doing it again » en attrapant sa main pour entrelacer leurs doigts, l'entrée du château à quelques pas de là. Elle aurait pu le faire tout de suite d'ailleurs mais il était l'heure de rentrer et ce n'était peut-être pas l'endroit pour ça. Le bras de Terry lui entourant les épaules, le sien en fit de même avec sa taille parce que là, calée contre lui, il n'y avait pas de meilleur endroit ou de plus rassurant. « I'm glad we're okay now » murmura t'elle tout de même assez fort pour qu'il l'entende au moment même où ils franchirent la grande porte, conversations et rires des autres étudiants les ramenant à leur quotidien, petit moment privilégié qu'elle regrettait déjà. Mais tout allait bien maintenant, tout allait mieux et c'était le plus important.