Les talons de ses derbies claquent sur le sol en pierre du château et elle sait, Max, qu'elle est loin d'être discrète avec cela en plein milieu de la nuit. Elle sait aussi avec le temps qu'il y avait de grands risques pour qu'elle se fasse surprendre par un préfet ou pire, le concierge et sa chatte terrible dont Billy l'avait mis en garde. Alors elle n'a pas fait exprès de dépasser le couvre feu en oubliant le temps qui passe à la tour d'astronomie et à la fois, ça avait un peu été volontaire. Elle se disait qu'après tout si le personnel de Poudlard ne voulait pas que les élèves observent les étoiles la nuit tout là-haut, ils n'avaient qu'à pas leur laisser libre l'accès du point de vue. Et c'était quand le ciel s'assombrissait que c'était le meilleur moment pour y aller. Mais Max y avait découvert deux inconvénients majeurs depuis que Caïn l'y avait emmené, premièrement, c'était loin de sa salle commune et au haut d'une multitude d'agaçantes marches, deuxièmement, c'était un lieu idéal pour certains afin de se bécoter. C'est pourquoi Max n'était guère restée longtemps, dérangée par deux élèves dont les bruits de bouche l'avaient aussitôt dégouté, la vipère avait fait attention à faire plein de bruits suspects pour leur faire peur sans qu'ils ne bougent d'un cil, déguerpissant alors dans de lourds soupirs quand elle n'avait plus tenu. Seulement dans le lourd silence des murs du château, elle en vint à devoir se déchausser pour éviter d'être repérée. L'américaine était d'ailleurs dans les escaliers mouvants en tentant d'être la plus discrète possible lorsqu'elle remarqua la lumière d'un lumos un peu plus bas, l'obligeant à changer de chemin et s'embarquer dans le second étage qu'elle n'empruntait que rarement. Et tout était un peu plus flippant la nuit, serrant ses bras contre elle en tenant sa paire de chaussures de deux doigts, Max avance prudemment et commence à s'inquiéter à cause de bruits assez inquiétants comme.. comme la présence d'une respiration étrange. Elle tend l'oreille, ne voit pas grand chose parce qu'elle ne peut pas se permettre de lancer un lumos et saisit que la respiration est précipitée, un peu urgente et dans le noir complet du second étage, Max n'entendait à vrai dire que cela. Son cœur s'emballait doucement, que cela pouvait-il bien être ? « hey ? » tente t'elle, sans savoir qui interpeller, ni même si c'était qui que ce soit d'humain. Max commence à drôlement flipper et puis son corps rencontre par accident un autre et si elle ne parvient pas à voir son visage dans la pénombre, elle est tout de même rassurée en entendant sa voix. « c'est toi qui respire comme ça ? » un peu inquiète mais surtout dérangée, avait-il un soucis ? Elle ne savait même pas à qui elle s'adressait vraiment, tout ce qu'elle savait c'était qu'il était plutôt costaud car elle avait l'impression de s'être bousculée à une porte blindée. Au loin, de la lumière s'agite et son pouls s'accélère. « merde ! » ses doigts se crispent sur le bras de l'étudiant à ses côtés – du moins elle espérait que ça en soit un. « merde, merde, merde.. tu connais un endroit ? » c'était urgent et puis, il n'était pas bien silencieux mais peut-être pouvait-il leur sauver la mise.

tw : crise d'angoisse.

Allongé dans son lit, Alec se retourne pour la dixième fois au moins. Il est endormi, mais un pli soucieux entre ses sourcils trahit un sommeil agité. Il tremble sans en avoir conscience tandis que dans ses rêves, il est poursuivi par des monstres qu’il tente en vain de fuir. Ils se rapprochent, et Alec court aussi vite qu’il peut, mais il semble ralentir. Il pousse sur ses jambes, mais le monstre se rapproche et brise la distance entre eux. Alec est fatigué, mais il lutte, encore et encore, jusqu’à ce que le monstre lui saute à la gorge, et qu’il se réveille, tout tremblant et haletant, dans son lit. Une douleur fantôme se réveille dans sa nuque, et le lion lève sa main jusqu’à celle-ci pour effleurer sa peau et s’assurer que ses plaies ne se sont pas rouvertes. Elles sont cicatrisées, mais si sa peau porte les stigmates de son agression, il n’y a ni infection, ni sang et si cette perspective aurait pu le rassurer et l’apaiser, ça ne suffit pas. Incapable de rester plus longtemps allongé, il se met en position assise dans son lit, et sa main glisse cette fois jusque dans ses cheveux qu’il ébourrife. À ses côtés, les garçons sont toujours endormis, et il essaie de caler sa respiration sur la leur, mais rien n’y fait, il continue d’être perturbé par la vision de ses cauchemars. Repoussant les couvertures, Alec enfile un sweat shirt et quitte son dortoir devenu trop étroit pour contenir son début de claustrophobie. Il descend précipitamment les escaliers, son besoin d’air frais se faisant soudain pressant et sa respiration continuant de se détériorer au point de lui donner le tournis et de l’obliger à se tenir à la barre de l’escalier. Ses oreilles bourdonnent et sa vue se trouble à mesure qu’il descend les étages et que son souffle se raccourcit. Il passe devant une fenêtre dans sa descente, et il l’ouvre pour respirer une bouffée d’air frais, mais le quartier de lune déjà à moitié rempli éclairant son visage suffit à raviver son angoisse. Jambes tremblantes, Alec doit s’appuyer au mur le plus proche pour ne pas chanceler, sans avoir aucune notion d’où il pouvait bien se trouver désormais. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il n’arrive plus à respirer. Tout ce qu’il sent, c’est son cœur qui s’emballe dans sa poitrine, battant contre ses côtes avec une intensité déconcertante, accompagnant la sensation de voir les murs se refermer sur lui. Son esprit se trouble, englouti par une terreur irrationnelle qui lui fait craindre le pire. Il se sent prisonnier de son propre corps, incapable de se détacher de cette sensation oppressante. Chaque battement de son cœur résonne comme un écho assourdissant dans ses oreilles, lui rappelant sans cesse son état de vulnérabilité. Il cherche désespérément à se calmer, à reprendre le contrôle de son corps et de son esprit et tente de respirer profondément, mais chaque inspiration se heurte à un blocage invisible et renforce cette sensation d’angoisse. Il a l’impression qu’il est le sur le point d’exploser, quand une voix lointaine dépasse ses barrières et atteint ses oreilles, comme un lointain écho qui chercherait à le joindre et le ramène brutalement à la réalité. Il regarde autour de lui, mais seule l’obscurité l’entoure, et il commence à croire qu’il a rêvé cette voix quand elle se fait entendre à nouveau. « Tu es réelle ? » elle le questionne, et il ferme les yeux, cherchant une fois de plus à reprendre le contrôle sur sa respiration. « J’arrive pas à… j’arrive pas. » il ne ressent que le besoin de se recroqueviller sur lui-même mais la sorcière semble alarmée par quelque chose, et un bref retour à la réalité lui montre l’arrivée imminente d’une source de lumière, probablement rusard, ou un autre professeur. Il essaie tant bien que mal de refouler la sensation d’angoisse qui continue de l’oppresser. « Je sais pas » en guise de réponse, parce qu’il n’a aucune foutue idée d’où ils pourraient bien aller, il n’est pas en état pour réfléchir convenablement. « Je sais pas où on est » il finit par avouer, en cherchant à tâtons sa main dans le noir pour s’y agripper, comme un ancrage dans la réalité, quelque chose - quelqu’un - à quoi se raccrocher. « Va-t-en, tu te feras pas chopper, je peux le retenir » déboussolé et plongé dans le chaos de ses émotions, il essaie encore de reprendre le contrôle sur sa respiration quand il se fait la réflexion qu’une part de lui espère tout de même qu’elle le laissera pas, qui qu’elle soit.

Elle était dans de sacrés problèmes si on la découvrait dans les couloirs après le couvre-feu. Et Max n'avait pas le droit au moindre écart de conduite, à la seule lettre envoyée à ses parents les informant d'un comportement non désiré. Alors son cœur s'emballe mais à bien faire attention, l'étudiant qui était près d'elle et dans d'aussi beaux draps, semblait être plus en péril qu'elle. Pourquoi ? La blonde n'en avait aucune idée mais la difficulté s'entendait dans les rares mots qu'il réussissait à lui dire. Et si l'urgence de la situation n'avait pas existé, alors Max aurait pu prendre le temps d'essayer de deviner ce qu'il se passait, pourquoi il lui demandait si elle était réelle, comment il pouvait avoir perdu tout sens de l'orientation – elle était la nouvelle ici, pas lui. Lançant des regards inquiets au fond du couloir commençant à être de plus en plus éclairé par l'arrivée d'une lanterne, elle écoute la première chose censée que cet inconnu semble lui dire et qui pourtant lui donne aussitôt l'envie de réfuter. Sa main recherche la sienne en tâtonnant son bras à plusieurs reprises. « C'est pas question ça. » et elle était catégorique, refusant évidemment de le laisser en arrière alors qu'il semblait si perdu. Max l'attire à sa suite pour l'emmener à l'opposé de l'arrivant au bout du couloir et tente d'ouvrir chaque porte qu'ils rencontrent. Ils évitent une salle de classe vide parce que l'américaine se dit que c'est la première chose qu'elle vérifierait en tant que préfète. Quand ils tombent ensemble sur l'intérieur d'un placard aussi sombre que rempli de divers accessoires ménagers, la blonde reste sur le pas de la porte en grimaçant avant de soupirer et de pousser l'étudiant à l'intérieur. « va vers le fond. » et son ton mêlait à la fois la demande mais aussi l'ordre tandis que de ses deux mains, elle l'invitait à reculer afin de lui faire de la place. Max verouilla la porte derrière elle dans un sortilège qu'elle espérait suffisant et puis rangea sa baguette. Seulement quelque chose clochait et ce n'était pas seulement la façon dont le balai menaçait de lui tomber dessus. La respiration de l'étudiant s'était empirée, faisant peu à peu plus de bruit et son ventre se tordit. Non pas de peur d'être finalement surpris, mais parce qu'elle avait déjà entendu ce genre de respirations. La dernière personne en date qui avait fait une crise d'angoisse près d'elle s'était fait virée plusieurs mois après par sa faute. Alors elle n'hésite pas très longtemps Max et lorsqu'elle pose le plat de sa main sur la bouche de celui avec qui elle était confinée, elle repense à cet ami qu'elle avait perdu, à combien elle aurait dû faire plus pour l'aider. Elle dévoue ses gestes à l'étudiant sans réfléchir, le surprenant sans doute dans le mouvement surtout venant d'une inconnue. « suis le son de ma voix et n'écoute que cela. » commence alors Max d'un ton plus calme qu'elle ne l'aurait cru. « pense au bois autour de nous, à la chaleur de ma main, au poids du tissu de ton pull sur tes bras.. » elle essayait de lui faire prendre pied dans le présent et non pas dans ses pensées. « au préfet dehors qui est loin de nous retrouver parce qu'il est complètement idiot. » elle a un sourire mais il ne peut le voir, elle-même n'aperçoit pas vraiment les traits du garçon face à elle mais ressent que petit à petit, sa respiration se calme. « tout va bien.. » et la blonde l'espérait vraiment, pour lui, pour elle, mais surtout pour lui parce que ce genre d'angoisses étaient terribles et qu'elle ne les souhaitait à personne. Son cœur continuait de battre à vive allure, elle espérait fort qu'ils ne se fassent pas surprendre.

tw : crise d'angoisse.

Le souffle d'Alec est saccadé, sa vue est trouble et la nausée le gagne à mesure que l'angoisse monte dans sa cage thoracique. Il a l'impression que ses muscles sont atrophiés et qu'il tombe dans un trou sans fin, si bien qu'il n'entend que de façon lointaine la voix mystérieuse s'adresser à lui. Il cligne des yeux à plusieurs reprises pour effacer le flou dans son regard et frotte sa poitrine, juste là où se trouve son cœur qui bat bien trop fort là-dessous. S'il a conscience du danger, il n'est pas capable d'agir contre lui et n'a d'autre choix que de suggérer à l'autre personne de le laisser pour aller se planquer. Quitte à être puni, autant qu'il le soit seul et qu'il n'entraîne personne dans sa connerie. Seulement la silhouette inconnue – une fille – ne semble pas déterminée à le laisser et Alec n'a pas d'autres choix que prendre sa main dans la sienne et accepter de la suivre. Luttant contre cette désagréable impression de se noyer, le loup emboîte le pas de la sorcière en jetant de fréquents coup d’œil derrière pour s'assurer de ne pas la retarder tant il a conscience de ne lui être d'aucune aide. Si leur course effrénée à au moins le mérite de lui changer les idées et d'apaiser un peu son angoisse, il continue de haleter sans aucune discrétion, Alec, et plus il tente de reprendre le contrôle sur sa respiration, plus celle-ci semble empirer. Ils tombent sur un placard et il ouvre la bouche pour l'en dissuader alors que son angoisse remonte de plus belle, mais il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle le pousse à l'intérieur. Il ferme les yeux très fort, Alec, et suit les instructions de l'étudiante en allant jusqu'au fond du petit espace. En tâtonnant pour trouver le mur du fond, c'est là qu'il prend conscience du caractère exiguë du placard. Il fait alors demi-tour pour tenter de retrouver la sortie, mais il entend l'étudiante verrouiller la porte, et ça suffit à raviver son angoisse. La terre tourne, les murs se referment sur lui et il a l'impression d'être sur le point de mourir quand la sorcière pose sa main sur sa bouche. Dans le noir, Alec la dévisage et ouvre de grands yeux qu'elle ne peut pas voir, tandis que l'angoisse grandit encore et encore, jusqu'à le dévorer de l'intérieur. Pris dans un tourbillon de souffrance, son cœur semble se rétrécir, ses poumons se vider de son air il tente maladroitement de reprendre le contrôle en essayant de trouver un ancrage dans la réalité. Et il le trouve, en elle. Il ferme les yeux, pour ne se concentrer que sur sa voix malgré l'angoisse qui continue de le ronger. Il suit ses instructions, se concentre sur la sensation du bois sous le bout de ses doigts, sur la chaleur émise par leurs mains liées, la sensation de ses poils dressés sur sa peau ou de son tee-shirt collant à la peau de son dos, du souffle de la sorcière qu'il peut sentir sur sa peau, de sa voix un peu rauque mais à la fois plus rassurante qu'il ne l'aurait cru. Il se raccroche à chaque petit détail, Alec, tout ce que ses oreilles peuvent entendre, tout ce que son odorat peut sentir, tout ce que son corps peut toucher. Lentement, après quelques secondes ou quelques minutes, après qu'il ait perdu la notion du temps et de l'espace, sa respiration se calme, et il arrive à prononcer quelques mots d'une voix faible. « Au fait, je t'ai pas dis, je suis claustro » un faible sourire dans la voix, comme si ça n'était pas évident, il resserre sa prise sur la main de la sorcière pour garder son ancrage à la réalité à travers elle. « J'suis désolé de t'avoir entraîné là-dedans. » il prend une profonde inspiration, conscient que la crise n'est pas entièrement passée et qu'elle peut revenir à tout instant, comme le montrent ses épaules se soulevant encore rapidement. L'effort l'a épuisé, mais il retrouve peu à peu un certain contrôle sur ses pensées et ses sens qui reviennent à eux, et c'est pourquoi il en profite pour relancer la conversation à voix basse. « Merci pour tout ça. T'aurais pu me laisser. » et il se demande encore pourquoi elle ne l'a pas fait alors qu'elle risque de se faire chopper par Rusard, un préfet, ou même un professeur en train de faire une ronde. Il tend l'oreille pour tenter de connaître la position de celui qui les traque, et le sent tout prêt, si bien que lorsqu'il entend la fille prononcer un mot, c'est à son tour de poser sa main sur sa bouche pour la faire taire avant de se pencher tant bien que mal pour lui dire du bout des lèvres, d'un ton presque inaudible « Il est tout prêt » la crise est là, tout prêt, et une perle de sueur glisse le long de sa tempe, mais il se contrôle en fermant les yeux et en repensant aux indications de la sorcière pour se calmer, tout en en se demandant combien de temps il leur faudra pour espérer sortir sans craindre d'être chopés.

Au fond, elle ne sait pas ce qu'elle fait là, en ces conditions et à cette heure-ci. Perdue dans les longs couloirs du château mais surtout au sein de ses pensées, tout s'était véritablement enchainé de façon à ce qu'en un rien de temps à ses yeux, elle s'était vue s'enfermer dans ce placard à balais avec un total inconnu dont elle ne voyait même pas le visage. Et rien n'allait, absolument rien tandis que la respiration de son compagnon d'infortune continue de s'affoler et que sa main finit par se poser sur sa bouche. A la fois pour les sauver de toute intervention non désirée mais aussi l'aider avec ce qui semblait être une crise d'angoisse, son cœur se resserre de compassion car elle savait ce que cela faisait, parce que généralement elle les vivait seule, les siennes, et qu'elle aimerait – mais détesterait aussi – qu'une personne l'aide et l'accompagne dans ces moments-là. Alors sa main vient se loger sur sa bouche pour lui couper sa respiration haletante, ses mots le dirigent vers d'autres choses pour qu'il se concentre autrement et par miracle, cela semble fonctionner. Quand sa respiration semble calmée, Max n'entend plus que son propre cœur battant bien trop fort jusque dans ses tempes et les premiers mots du garçon lui font presque louper un battement. Ses yeux s'écarquillent dans le noir et malgré elle, Max relâche le début d'un éclat de rire avant de loger sa propre main devant ses lèvres en espérant vraiment qu'il blague et que ce n'était pas vrai, qu'elle ne venait pas de mener un claustrophobe dans la plus petite pièce du château. « pourquoi tu t'excuses, c'est pas toi qui m'a forcé à me balader dans les couloirs ce soir. » chuchote t'elle en retour tandis qu'à son tour, elle prenait une grande inspiration. Elle ne l'était pas, claustro, mais il fallait avouer qu'ils n'avaient vraiment pas beaucoup de place pour respirer. Le souffle chaud de l'élève avec elle caressait d'ailleurs sa peau et elle jugea d'autant plus combien il paraissait grand comparé à elle. « Oui j'aurais pu. » lâcha t'elle alors que son sourire s'entendait dans sa voix. Au fond d'elle seulement, elle n'avait pas eu le cœur à le faire – et il fallait dire que c'était rare, qu'elle soit aussi généreuse. « t'es juste tombé dans l'heure où j'ai décidé d'être aimable. » se justifie t'elle pourtant, amusée avant que la main du sorcier ne vienne se plaquer à son tour sur sa bouche. Surprise, ses yeux s'agrandissent à nouveau, prête à s'offusquer avant de réaliser pourquoi il avait du faire ça, alors elle tend l'oreille et reste la plus silencieuse possible, un frisson lui parcourant l'échine aux quatre mots à peine murmurés par celui qui l'accompagnait alors qu'ils étaient ensemble dans le noir le plus complet. Dans une toute autre situation – n'importe laquelle d'ailleurs – Max aurait pu être effrayée et inquiète d'être dans un espace si petit avec un total inconnu, qui plus est, un homme. Mais à moins que son radar à idiots ne soit soudainement cassé, une forme de confiance qu'elle ne comprenait même pas existait pour celui dont elle ne voyait pourtant pas le visage. Elle connaissait son odeur, son souffle chaud et le timbre de sa voix et rien que par ces trois faits, quelque chose lui disait que ça irait. C'était à ne rien y comprendre. Quelques pas s'entendent de l'autre côté de la porte et automatiquement, Max retient son souffle et plisse longtemps les yeux en espérant que ça passe vite, si vite qu'en les rouvrant elle puisse être dans son lit. Malgré elle, Max s'est approchée du sorcier face à elle, si grand qu'elle remarque qu'en avançant sa joue, elle peut entendre son cœur frapper contre la cage thoracique face à elle et dans ce moment hors du temps et sans le moindre sens, Max avance sa joue tout contre et se laisse bercer quelques instants par le rythme cardiaque régulier du garçon. La lumière s'infiltrant sous la porte au passage de la personne à l'extérieur finit par s'effacer, les pas s'éloignèrent, elle se sépara de lui et vint coller son dos au bois de la sortie et puis son oreille. « je crois que c'est bon. » quand Max ouvrit timidement la porte et puis plus franchement pour les faire passer, l'air plus frais du couloir leur fit un bien incroyable. Elle expira longuement avant de réaliser ce qui venait de se passer, un léger rire s'entend alors chez elle, expiant ainsi tout le stress qu'elle venait d'accumuler d'un coup. Elle lui tend sa main mais comme il ne la voit pas, elle recherche la sienne pour la lui serrer. « c'était un.. plaisir, cher inconnu. » sa main passe dans ses cheveux, elle soupire et puis rit encore un peu, amplement soulagée. Au moins, s'en étaient-ils sortis tous les deux indemnes.

tw : crise d'angoisse.

Il est difficile pour Alec de garder le contrôle sur lui-même, sur ses émotions et sur sa respiration. La terre tremble et tourne, le monde autour de lui est confus et il n'a que cette inconnue à qui se raccrocher. A cet instant précis, plongés dans le noir, elle est son phare et il ne garde un pieds dans la réalité que parce qu'elle est là pour l'y aider. Véritable sauveuse sans même qu'elle n'en est conscience, il ferme les yeux pour tenter de reprendre le contrôle sur sa respiration et calmer sa crise aidé de la sorcière et à force d'efforts et de temps, son rythme cardiaque s'apaise enfin. Calme retrouvé, sa tête continue de lui tourner un peu malgré tout, mais il est déjà plus facile pour le loup de se concentrer sur son environnement, osant même jusqu'à faire une blague qui semble amuser la sorcière. « Mais t'aurais pu te sauver si j'avais pas été là. » a-t-il le temps de surenchérir avant que ses lèvres ne s'étirent en un sourire en écho au sien qu'il peut entendre dans sa voix. Hasardeuse rencontre au milieu du chaos, l’exiguïté de la pièce est toujours aussi désagréable mais l'humour de la jeune femme et sa présence suffisent à repousser la crise encore un peu, suffisamment pour que la réflexion de la sorcière lui arrache un nouveau sourire. « Je suis vraiment un homme chanceux alors. » l'amusement règne entre quand soudain, Alec entend un bruit au loin et inverse les rôles en posant sa main sur la bouche de la sorcière pour éviter qu'elle n'en dise davantage et trahisse leur position. C'est étrange comme sensation, la façon dont il entend ses pas se rapprocher avec précision au point qu'il pourrait même définir le ton de sa démarche, la façon dont il entend aussi une porte qui s'ouvre au loin, la façon dont il entend leurs deux cœurs battre à l'unisson, mais aussi celui de l'intrus se rapprochant d'eux. Il se passe quelques secondes – ou peut-être minutes durant lesquelles Alec reste dans cette position, refoulant encore et encore les vagues d'angoisses se diffusant dans les membres de son corps pour revenir l'attaquer et ne se concentrant que sur sa respiration. Inspirer, expirer, inspirer, expirer, écouter les sons alentours, la respiration de la sorcière, et calquer ses respirations sur les siennes, s'imprégner de son environnement, de la sensation de sa joue sur son torse, de sa main sur la sienne pour garder le contrôle et ne pas sombrer.  Ses muscles se détendent peu à peu et il perd doucement la notion du temps, trouvant enfin l'apaisement quand la lumière finit par s'effacer, les pas s'éloigner et qu'ils voient enfin le porte de sortie. Oreille tendue pour capter les bruits de pas s'éloignant, Alec approuve dans un murmure et pousse un soupir de soulagement quand l'air frais de la nuit vient enfin caresser sa peau. « Ça fait du bien. » lâche-t-il dans un souffle en fermant les yeux pour laisser la brise du vent provenant d'une fenêtre ouverte soulever ses cheveux. « Plaisir partagé, chère inconnue. » répond-t-il du tac-au-tac sur le même ton en serrant sa main dans la sienne d'une façon bien trop solennelle qui, finalement, l'amuse plus que de raison. Il garde sa main dans la sienne quelques instants de plus, juste assez pour lui adresser un sourire dans le noir qu'elle ne verra sûrement pas et lui adresser quelques mots. « Et encore merci pour... enfin pour tout ça. » soulagé de s'en être sortis indemnes, il relâche sa main et cherche à percer l'obscurité pour dessiner les trais de son visage et pouvoir la reconnaître, mais il en est capable tant la nuit est noire. « Enfin, on est plus des inconnus maintenant, tu peux m'appeler - » mais il n'a pas le temps de lui dire son prénom que les pas se rapprochent à nouveau d'eux, accompagnés d'une respiration haletante et d'un halo de lumière. « Merde. » son esprit tourne à plein régime alors que l'urgence lui donne une sueur froide. Sans réfléchir, il prend la main de la sorcière dans la sienne et l'entraîne avec lui dans le couloir. « Court ! » il ne prend même plus la peine de murmurer maintenant, et court à travers le couloirs jusqu'à ce qu'ils se retrouvent à un embranchement. « Tu vas à gauche, moi à droite, on pourra le semer comme ça. » il relâche sa main, sentiment de fraîcheur et de vide venant l'assaillir et après un dernier regard vers la silhouette, il prend la direction indiquée non sans lancer un dernier « Bye stranger, see ya around » à la sorcière d'un ton dans lequel son sourire pouvait s'entendre. Il lui faut quelques minutes pour semer leur assaillant et trouver le chemin de sa salle commune, et c'est un Alec bien plus apaisé et tranquille qui regagne son lit, un sourire éclairant son visage dans la nuit noire, toujours intrigué et amusé par cette étrange rencontre qui lui aura permis de garder la tête hors de l'eau. S'il regrette de ne pas connaître son nom et de ne pas avoir vu son visage, une étrange impression remue au fond de lui, celle que ce n'est pas la dernière fois que leurs chemins se croiseront, et qu'il trouvera bien un moyen de la retrouver, comme si son âme et la siennes étaient désormais liées par le destin – ou n'importe qu'elle force plus grande qu'eux.