« mais concentre toi non ? » - « mais tu vois pas que c'est ce que j'fais ? » il s'agace Seamus et son énervement interne se répercute sur ses prouesses du jour – ou du moins tout l'inverse – tandis qu'il fait exploser pour la troisième fois d'affilée le prototype d'un objet sorcier qu'ils tentaient de construire en binome. C'est sa magie qui déborde, il le sait bien et n'a aucun moyen de la calmer, pas tant qu'il n'aura pas apaisé ses pensées et pour se faire, il fallait rassurer le cœur mais ce dernier demeurait introuvable depuis la veille durant l'après-midi. « t'sais quoi ça me soule, démerde toi. » il abandonne son binôme en sachant très bien qu'il y retournerait dès le lendemain, mais pour le moment il ne pouvait plus se concentrer, ni faire quoique ce soit en fait. Si ce n'était de penser à Willow, encore et encore. Trois semaines sans vraiment lui parler et il avait fallu d'un événement aux chances trafiquées pour encore plus creuser le fossé qui s'était fait entre eux. Et il avait envie de se mettre en colère contre ceux ayant permis cela, ceux à cause de qui ses souvenirs étaient si flous, embrumés à cause du filtre dont il avait été sous l'effet. Fort heureusement pour lui Ethel avait été adorable, mais faussement amoureux, on lui avait relaté de nombreuses choses tout comme la colère de Willow. Il ne se souvenait pas de tout ce qu'il s'était passé, seulement de son regard noir et rempli de peine, de ses gestes, il en portait d'ailleurs encore la peau légèrement sucrée malgré ses multiples douches. Et rien n'allait, c'était mauvais, très mauvais. Seamus ne savait pas quoi faire pour réparer tout cela, si même elle savait qu'il avait été sous filtre. Et puis il se demandait pourquoi Willow avait pu prendre tout cela tant à cœur alors que trois semaines plus tôt elle avait fait le choix de mettre un terme à ce début d'eux qu'ils possédaient. Malgré lui, quelques onces d'espoir renaissent mais il déteste y croire, parce qu'il craint se prendre une nouvelle porte fermée si il le fait trop. Il ne supporte pas ne pas pouvoir se mettre au clair avec elle, ni même savoir comment elle allait, importunant ses meilleurs amis toute la journée pour savoir où elle se trouvait. C'en est assez pour lui alors que le milieu de l'après-midi est là, il veut lui parler, il doit lui parler, même si pour cela il doit se casser la figure mille fois contre les escaliers tobogan de son dortoir. Et puis c'est au détour d'un couloir qu'il croit alors voir sa silhouette, chevelure brune reconnaissable facilement pour celui qui n'avait eu de cesse de continuer de la contempler lorsqu'elle ne le voyait pas faire, il passe sa tête par une arche de la cour de métamorphose et comprend vite qu'il s'agit bien de la sorcière recherchée. « Willow ! » s'écrit aussitôt de ses lèvres, se redressant pour presser le pas jusqu'à elle. « Willow. » parce qu'elle ne reste pas alors qu'il est persuadé qu'elle l'a entendu. Et c'est étrange de s'adresser à nouveau à elle directement après tout ce temps à s'obliger à rester loin d'elle quand bien même cela le tuait. Ses doigts accrochent son poignet et il ne se sent pas étranger à ce geste, ni dans un non-droit de sa part, ils glissent sur sa peau légèrement froide et l'invitent à l'attendre, à faire une halte pour lui et à se retourner. « Attends. » et le ton se fait plus bas et intime, plus vulnérable aussi, parce qu'il sentait qu'elle n'avait que l'envie de le fuir encore mais il ne le supportait plus Seamus, toute cette situation entre eux, il n'en pouvait plus. « il s'est passé quoi hier ? » et les sourcils se froncent, les hazels recherchent la vérité dans son regard, pas seulement sur ce qui avait pu exploser entre eux mais aussi ce qu'elle ressentait. Etre aussi proche d'elle à nouveau le rendait pourtant tout aussi mal qu'apaisé, dans une dualité unique entre l'angoisse de ne pas savoir si tout était terminé pour de bon, si il avait merdé à un point où il l'avait définitivement perdu et puis l'envie de la prendre dans ses bras à nouveau, comme chaque jour depuis le tout dernier moment qu'ils s'étaient offerts. Elle lui manquait Willow, terriblement et il n'était pas prêt, pas même au bout de trois longues semaines, de découvrir que tout était définitif, même leur amitié.

Elle sursaute en entendant les sorciers se lever autour d’elle, clignant des yeux plusieurs fois avant de réaliser qu’elle s’était perdue dans ses pensées pendant une grande partie du cours. Et ça n’avait rien d’étonnant – Willow ne faisait que ça depuis ce matin, elle était pensive sauf que ça n’avait rien d’agréable, qu’elle ne faisait que revoir en boucle les images de la veille et de ce qui était arrivé. C’était plus fort qu’elle alors même qu’elle tentait de se ressaisir dès qu’elle se surprenait à repenser à Seamus, à son regard et à ses mots, à son attitude avec Ethel, sorcière qui n’avait de cesse de se répéter que ce n’était pas lui, pas vraiment. Du moins c’était ce que Bea lui avait appris plus tard en la retrouvant alors qu’elle s’était obstinément enfermée dans son dortoir, qu’elle avait choisi la fuite quand tout avait semblé être trop lourd à supporter. Une potion, voilà ce qui avait modifié le comportement de Seamus et de tant d’autres et si ça aurait du la soulager, le répit n’avait été que de courte durée. Parce qu’elle n’avait été influencée par rien, elle, qu’elle n’avait fait qu’agir sous l’impulsion de sa peine et de sa colère, qu’elle avait explosé et elle en avait honte. Comment aurait-il pu en être autrement ? La née-moldue ne ressentait que culpabilité de s’en être ainsi pris à Seamus, d’avoir montré l’étendue de sa colère. Et s’il restait la moindre possibilité de tout améliorer entre eux alors il ne devait plus en avoir désormais, parce que qui pourrait bien vouloir la fréquenter encore après l’avoir vu dans un tel état ? Affaires qu’elle récupère et entasse dans son sac avant de quitter la pièce alors qu’elle a besoin de prendre l’air, Willow, de tenter de se changer les idées quand bien même elle savait que c’était peine perdue. Tout la ramenait à lui, à Seamus, inlassablement. Sa voix qu’elle entend et aussitôt ses épaules se tendent et elle presse le pas car elle ne veut pas, la née-moldue, ou plutôt qu’elle ne peut pas l’affronter, pas maintenant, alors que le contrôle qu’elle exerce sur ses émotions est encore précaire et qu’elle peine à se détacher des souvenirs de la veille. Seamus insiste et parvient à la rattraper, poignet qu’il attrape au point qu’elle se retourne vers lui. Son regard s’attarde sur ses doigts sur sa peau et le contact le tourmente autant qu’il la satisfait, l’impression que ça n’était pas assez et que c’était trop. Elle en voulait plus, Willow, voulait le retrouver entièrement tout en sachant qu’elle n’en avait pas le droit. Enfin elle relève les yeux vers lui, croise son regard et forcément ça ne peut que la perturber, d’être ainsi si proche de lui, de se perdre à nouveau dans ses iris. Elle fronce pourtant les sourcils à ses mots, la sorcière qui peine à les assimiler réellement. « Tu te moques de moi ? » Elle ne comprend pas ce qu’il veut, ce qu’il cherche en l’interrogeant sur la veille, sur ce qui était arrivé. Il était là, non ? Il avait tout vu, tout vécu aussi, et même s’il était sous l’emprise d’une potion.. Tout devient plus clair quand elle repense au filtre et la brune comprend alors que les souvenirs qu’il a de ces moments doivent être plutôt flous. Elle l’envie, Willow, car les siens étaient limpides, qu’elle revoyait chaque seconde clairement. « Oh. Tu ne te souviens pas de tout ? » Elle cherche ses mots, cherche ce qu’elle va dire aussi car elle ne sait pas comment se comporter avec lui. Elle détourne le regard car elle ne supporte plus de faire face au sien alors qu’elle est encore partagée entre de trop nombreuses émotions, entre la tristesse de leur situation, la culpabilité provoquée par ses actions et la jalousie à cause de ce qu’elle avait vu. « Il s’est rien passé. T’étais en train de manger des bonbons avec Ethel près de la fontaine en étant visiblement fou amoureux d’elle et moi je… » Elle se coupe, sent sa colère s’agiter par ce simple souvenir qui s’imposait à elle, profonde inspiration qu’elle prend pour la garder sous contrôle. « Écoute je suis désolée, je n’aurais pas du m’emporter et te balancer ce seau, je.. je sais pas pourquoi j’ai fait ça. » Bien sûr qu’elle le savait – elle avait été jalouse et blessée car elle l’avait vu avec une autre, qu’elle l’avait vu agir avec Ethel comme il l’avait fait avec elle. Elle retire son bras de son emprise pour le laisser le long de son corps alors même que c’était tout le contraire qu’elle voulait, qu’elle aurait voulu se réfugier dans ses bras là où était sa juste place sans pouvoir le faire. « T’as le droit de sortir avec qui tu veux de toute façon. » Sa mâchoire qui se crispe pourtant à peine les mots ont quitté ses lèvres, l’idée même de la voir avec une autre qui suffisait à raviver sa jalousie. Elle n’en avait pas envie, ne supportait même pas l’idée de voir Seamus flirter avec une autre qu’elle et tant pis si ça faisait d’elle un monstre d’égoïsme – elle le voulait pour elle seule même si elle était incapable de le lui avouer.

Il n'avait pas besoin du moindre contact tactile ou visuel pour savoir combien elle lui manquait Seamus, mais pouvoir enfin se connecter à Willow défiait toute chose. Le moindre doute laissé sur la nature qu'avait été leur relation à partir du moment où ils ne se parlèrent plus, chaque regret expiré dès lors qu'il se retenait de tout geste ou parole envers la seule qui comptait et qui ne cessait de compter, tout s'effaçait parce qu'il n'y avait plus qu'elle et lui. Surtout elle. Willow et ses beaux yeux bruns si expressifs et en ce jour si troublés, les sourcils qui se froncent, la frustration et le doute lus sur son visage. Il recueillait chaque information comme le spectateur hâtif et intime de ce qu'elle était, de ce qu'il désirait savoir et apprendre pour mieux palier à tous les manquements dont il a pu faire preuve. Parce qu'il sait Seamus que rien de bien ne s'était déroulé la veille, mais il ne sait pas à quel point, il ne sait pas ce qu'elle a pu voir ou interpréter et encore moins ressentir. « Mais non.. » insiste l'irlandais quand la lionne croit qu'il se moque de lui. Il aimerait lui expliquer combien il s'est senti mal dès l'instant où il avait émergé de cet état de transe désagréable, combien il l'avait cherché partout dans le château le reste de la soirée, attendu dans la salle commune dans l'espoir de pouvoir la croiser, réparer ce qui avait pu finir de briser leur lien. Il voudrait lui dire qu'il a mal au ventre d'appréhension, de peur de la perdre depuis la veille mais finalement ça aurait été mentir, la crainte prenait naissance au jour où elle avait laissé derrière elle ce qu'ils étaient au creux de ses seules mains, patientant pour le moment où elle serait prête. Quand alors Willow conte ce qu'elle a pu voir la veille, ses épaules se tendent forcément. Ce n'était pas rien. Il s'agissait presque de la réplique d'un moment qu'ils avaient passé ensemble et il le réalise à ce moment précis Seamus, ouvrant la bouche puis la refermant parce que Willow reprend après s'être coupée. Ses excuses lui font froncer les sourcils à son tour tandis que son bras se dérobe à ses doigts, les hazels scrutent son visage et son rythme cardiaque est plus accéléré que plus tôt. « Mais tu sais que c'est faux hein, c'est complètement faux tout ça, j'ai jamais été amoureux d'Ethel. » l'instant est si fébrile, il a peur de briser quoique ce soit en paroles trop brusques ou explosives, comme lui. Il peine à retrouver son regard pour le connecter au sien, à trouver même les mots justes et qui conviendront sans empirer les choses mais à la nouvelle remarque de Willow, la vérité éclate sans qu'il n'ait à la censurer, sans qu'il ne le veuille non plus. « il n'y a que toi que je veux Willow. » et le ton s'était fait vérité et plus bas, entre elle et lui car c'était tout ce qui importait. Seamus dont le corps vibre, dans cette envie de la prendre dans ses bras, de la retrouver entièrement mais le respect de ce qu'elle leur avait imposé quand bien même c'était totalement injuste. « J'respecte, tu sais. J'te respecte entièrement Willow, quand t'as raison et même quand t'as tord car c'est tes choix, tes décisions. Mais c'est pas pour autant que j't'ai plus dans la peau. J'vois même pas comment ça peut être possible autrement maintenant et à ce stade là en fait. » il enfonce ses mains dans les poches de son pantalon dans le simple but de contenir toutes les sensations qu'il ressentait, cette urgence de retrouver sa peau, à caresser le dos de sa main d'une simple caresse réconfortante. « et c'était pas moi hier, c'était qu'un putain de philtre que j'ai pas choisi de boire, comme Ethel je ne l'ai pas choisie. » il sent sa cage thoracique moins lourde à mesure que sa vérité à lui s'avoue, maintenant qu'il peut le dire, enfin, lui dire. « mais toi j'te choisirais dans mille vies différentes. » l'intensité de son affection baigne le regard qu'il pose sur elle sans ciller, le cœur battant si fort qu'il l'assourdirait presque si il n'en aimait pas la mélodie qui s'en éveillait dès qu'il se dédiait à elle et seulement elle. C'était qu'un adolescent Seamus, ou du moins un jeune adulte n'ayant eu que des expériences d'adolescent, mais l'affection qu'il possédait pour la lionne avait des impressions d'éternité si fortes, si claires qu'il faudrait être fou pour ne pas se laisser guider par ses mélodies enchanteresses, il faudrait être fou d'arrêter un jour d'aimer Willow Fleming pour toute sa personne.

C’est difficile de mettre des mots sur ce qu’elle ressent, difficile aussi de se sentir légitime à être jalouse comme elle l’avait été. Willow n’avait aucun droit sur Seamus, pas quand elle a prétendu qu’il n’était qu’un ami et qu’elle lui avait fait mal au cœur – il n’avait pas besoin de le lui dire, elle le savait. Pourtant, c’était plus fort qu’elle. Elle pouvait faire tous les efforts du monde, rien ne saurait l’empêcher d’éprouver ce qu’elle ressentait pour lui, qu’importe à quel point elle avait peur. La vérité était que ces trois semaines passées sans l’irlandais dans son quotidien avaient été horribles et sans saveur, parce qu’il était celui qui la faisait rire sans même le vouloir, celui qui illuminait ses journées et apaisait son cœur, parce qu’il était tout, Seamus. Et même là, alors qu’elle s’était imaginée qu’il lui en voudrait d’avoir agi ainsi sans en avoir le moindre droit, qu’il aurait pu la blâmer de s’être emportée ainsi, il ne le fait pas et va même le rassurer. Mots qui ne font que renforcer cette impression qu’elle ne le méritait pas, son regard qu’elle peine encore à soutenir. Pourtant, elle relève les yeux vers lui quand il réitère alors ce qu’il lui avait déjà dit, qu’il la voulait elle et elle peine à y croire. Comment ? Comment pouvait-il la vouloir elle après ce qu’elle avait fait, après sa façon d’agir avec lui ? La confusion se lit sur ses traits alors qu’elle laisse le sorcier continuer. Plus il parle, plus Willow sent les battements de son cœur s’accélérer, l’espoir de ne pas avoir tout gâché finalement qui vient s’accrocher à elle. Elle a toujours peu, évidemment qu’elle a peur, mais la crainte de l’avoir perdu définitivement avait réussi à l’estomper. Et il y a cette phrase, celle qui pousse son cœur dans une course furieuse en même temps qu’elle ne sent une boule dans sa gorge. Seamus parvenait à la bouleverser par cet aveu, par cette phrase qui réussissait à abattre toutes ses barrières et à la toucher avec force. Il la choisirait elle, dans cette vie et dans d’autres, et par Merlin, qu’avait-elle fait pour mériter pareille déclaration ? Et il n’est plus question de nier cette fois mais bel et bien de faire face à la force de ce qu’elle ressentait, de ce qu’il lui avouait. Elle ne réalise pas vraiment qu’elle a les larmes aux yeux, perdue dans ses propres contradictions, peut-être émue aussi de voir à quel point il tenait à elle. « Mais.. je .. Seamus.. » Les mots s’emmêlent et elle déglutit avant de prendre sur elle. « Pourquoi ? » C’est tout ce qu’elle trouve à dire, Willow, car c’est ce qui la perturbe le plus à cet instant. Elle ne remet pas en cause la sincérité de l’irlandais – comment elle le pourrait quand il osait prononcer de tels mots, quand il la regardait comme il le faisait. Seulement elle ne comprenait pas comment il pouvait la vouloir elle en dépit de ses trop nombreux défauts, comment il pouvait toujours vouloir être avec elle malgré ce qu’elle lui avait fait. « Tu pourrais avoir n’importe qui, quelqu’un de mieux, quelqu’un qui n’a pas peur de t’aimer comme tu le mérites. » Ses doigts jouent nerveusement avec la manche de son pull, sorcière qui perd peu à peu le contrôle de ses pensées, de ses mots. « Tu m’as vu hier, pas vrai ? Tu as vu à quel point j’étais en colère, à quel point je me suis énervée et.. » Elle ne sait même pas où elle veut en venir, pas vraiment. Elle n’y arrive pas car les mots de Seamus raisonnent encore, qu’elle s’y accroche alors qu’elle veut y croire sans même comprendre comment ça pourrait être vrai. J’te choisirais dans mille vies différentes et ça tambourine encore dans sa poitrine sous la force de la tendresse qu’elle ressent pour lui, c’est comme tenter de lutter contre un torrent qui tenterait de l’emporter plus loin encore dans son affection pour lui – elle ne peut pas se battre, n’en a pas envie, car il n’y a pas meilleure sensation que de se sentir aimée par Seamus Finnigan et de l’aimer en retour, qu’importe qu’elle soit toujours incapable de le lui dire véritablement. « That’s who I am. I’m always angry and scared and sometimes it’s too much and I can’t control it. Why would you want this ? You deserve better. » Elle baisse enfin les yeux car elle a peur qu’il ne réalise qu’elle a raison, que Seamus n’accepte ce qu’elle dise et retire ce qu’il venait de dire. « I’m a mess. » Cette fois Willow chuchote, comme si elle craignait que tout ce qu’elle venait de dire ne devienne immuable et que l’irlandais ne parte loin d’elle, ne l’abandonne comme d’autres avant lui. Elle n’avait plus rien de cette lionne rugissante, soudainement, redevenait plutôt cette sorcière aux craintes nombreuses, aux défauts si flagrants qu’elle peinait encore à comprendre comment il était possible qu’on veuille d’elle.

Il a le cœur qui bat fort au sein de son torse, si bien qu'il a l'impression de le ressentir frapper contre sa cage, raisonner jusqu'à ses tempes. Seamus réalisait ce qu'il venait de lui dire et combien il venait un peu plus encore de s'offrir lui et son palpitant sur un plateau d'argent, comme il avait voulu le faire il y a quelques semaines alors qu'elle l'en avait empêché. C'était risqué mais c'était aussi ça qu'il aurait voulu lui dire la dernière fois avant qu'elle ne s'enfuit et mette un terme à ce qu'ils avaient. Parce que malgré cette impression d'être pris pour un con avec ce qu'il avait entendu plus tard, malgré les doutes qui avaient commencé à l'emplir alors que les jours passaient et qu'il se demandait si tout ça, il ne l'avait pas rêvé, il y avait cette profonde et unique connexion qu'ils avaient tissé et qui perdurait entre eux. Il le savait à la façon dont leurs regards s'accrochaient l'un à l'autre même en cet instant, à la façon dont Willow avait réagit la veille, à combien elle lui manquait tellement que parfois il oubliait comment la vie était avant elle. Et les yeux de Willow s'embuent de larmes ce qui le fait aussitôt s'inquiéter et regretter, cœur étreint de la peur de lui avoir fait du mal, de lui faire ressentir de tels sentiments négatif au point de la faire pleurer. Il y a pourtant une question qui surgit et arrête toute forme de pensée inquiète, un pourquoi formulé qui lui fait froncer les sourcils le cours de quelques secondes parce qu'il ne comprend pas tout à fait tant pour lui c'est juste comment les choses sont. Et puis Willow finit par mettre des mots sur tout ça à son tour, enfin, les mêmes qu'il attendait depuis le mois de janvier et comme déjà il y a quelques semaines, Seamus n'arrivait pas à imaginer quelqu'un d'autre qu'elle à ses côtés. Il pourrait se forcer à le faire mais n'en avait même pas l'envie, convaincu que ce serait en vain, que jamais il n'aurait cette telle connexion, cette telle affection pour quiconque un jour. Et il sait combien cela sonne un peu fou du haut de son âge, mais il s'en contre-fiche Seamus. C'était elle et pas une autre. Elle et ses bons comme mauvais côtés, ces derniers qui ne comptaient même pas à ses yeux en réalité. Cette histoire la veille ? Déjà oubliée ou en tout cas, clairement pas inquiété par cela. Car il n'avait pas peur de ses explosions, de ce côté là d'elle qui ne prouvait que le fait qu'elle savait ressentir, être réelle et honnête avec ce qu'elle ressentait. Elle était entière Willow, même dans sa façon de vivre les choses et c'était aussi pour cela qu'il l'aimait. Si seulement elle pouvait se voir comme lui la voyait. Même là face à lui et la plus vulnérable possible, il la trouve belle Seamus, il la trouve forte d'exprimer ce qu'elle a sur le cœur même avec la peur de le faire. Et de la voir aussi atteinte lui donne l'envie d'enlacer ses doigts aux siens, de l'emmener se blottir contre lui mais il se retient Seamus, lui laissant toute la place pour parler, libérer ce qu'elle avait sur le cœur et lui faisait tant peur. Cœur étreint une nouvelle fois par ce qu'elle décline à son propos, il refuse pourtant en secouant la tête de droite à gauche à la fin de sa phrase alors que ses yeux le fuient à nouveau, désagréable sensation qu'il avait détesté déjà à l'époque, murmure qu'il entend et finit de faire rugir le lion en lui qui ne supportait plus de l'entendre se rabaisser. « you're not a mess Willow and you deserve better. » il s'était approché au point de venir frôler ses doigts des siens. Si il ne les avait pas tout de suite enlacés, ce n'était que pour susciter d'abord son accord afin de voir si elle allait la reculer, ce qu'elle ne fit pas, alors Seamus initia enfin le contact chaud de leurs mains enlacées. En ce geste, il essayait de l'amener à se connecter à lui, comme avant. « you're angry and sometimes you can't control it, and so what ? you're not define by that, you still have plenty of good in you. » il baisse le ton pour s'assurer de ne s'adresser qu'à elle, qu'à Willow qu'il avait besoin de retrouver, de rassurer. « j'ai pas peur de cette colère en toi, j'ai pas peur de tes explosions, crois-moi, j'suis un expert dans ce domaine. » une tentative d'humour qui reste pourtant sincère, Seamus en profite pour plonger son regard dans le sien dès qu'il le peut, il avait tellement peur de la perdre. « t'as p't'être pas confiance en toi en ces domaines là mais moi oui et j'peux avoir assez confiance pour nous deux, tu sais, jusqu'à ce que tu arrives à voir que c'est pas aussi mauvais que ce que tu penses, que ça match  parfaitement, nous deux. » il inspira plus profondément, pour ravaler sa crainte de se voir envoyer balader une nouvelle fois, pour assumer aussi cette prise de position équivoque, pour se retenir de l'embrasser sur le champ alors que tout son être n'attendait que ça depuis bien trop de temps maintenant. « you're more than enough Willow and nobody, not even you, can tell the opposite. » et il pourrait passer sa vie entière à le lui prouver, si elle le laissait juste l'aimer à sa juste valeur.

Il y a une part d’elle qui se dit que Seamus va renoncer, qu’il n’insistera pas en la voyant si déterminée à ne voir que le pire d’elle-même quand il s’efforçait pourtant de se montrer présent et d’affirmer haut et fort qu’il la voulait, elle. Une part qui se disait que ce serait le mieux pour lui, qu’il n’aurait plus à la tolérer. Pourtant, elle ne peut contrôler cette partie plus grande et surtout plus égoïste qui espérait qu’il reste, qu’il s’accroche malgré ce qu’elle avançait parce qu’elle n’avait pas envie de repartir loin de lui, qu’elle ne faisait que réaliser un peu plus à quel point il lui avait manqué tout ce temps. Un soupir soulagé lui échappe, respiration qu’elle avait retenu sans le réaliser quand Seamus cherche à la rassurer. La sincérité de ses mots la déstabilisait, sorcière peu habituée à ce qu’on soit si franc avec elle. Ses doigts frôlent les siens et elle ne peut se résoudre à les éviter, main qu’elle ne bouge pas même quand il vient entrelacer leurs doigts. Elle baisse le regard vers leurs mains liées, ressent cette sensation d’apaisement si familière à la vue de ce geste dont elle avait rêvé sans oser le chercher à nouveau parce qu’elle était celle qui avait tout brisé. Pas tout, visiblement, car il était toujours là, son irlandais, à la rassurer par des paroles qui parvenaient à se frayer un chemin dans le pêle-mêle de ses pensées, qui parvient peu à peu à écarter tout ce qu’elle pensait de mauvais à son propre sujet pour laisser la place à des Et si qu’elle n’avait pas envisagé jusque là. Et s’il avait raison ? Et si ses explosions ne la définissaient pas ? L’idée est dure à accepter car n’avait fait que se la répéter, que d’autres l’avaient fait aussi, qu’elle avait fini par plaisanter de sa propre colère pour donner l’illusion qu’elle la contrôlait. Si quelqu’un d’aussi doux, honnête et bon que Seamus prétendait pouvoir tout supporter, prétendait qu’elle valait plus que ça, alors peut-être pouvait-elle se permettre de le croire. Elle en meurt d’envie, encore plus quand il réitère cette possibilité d’un lien plus fort entre eux, d’un « nous » qu’elle avait écarté par peur alors même qu’il faisait sens. La brune relève les yeux vers le lion, s’accroche aux reflets noisettes qu’elle affectionnait tant et qui lui avait manqué. Peut-être qu’il avait raison et qu’elle pouvait le laisser croire en eux pour nous deux, qu’elle pouvait le laisser croire en elle à sa place. Elle n’a pas envie de partir, Willow, n’est même pas sûre d’en avoir la force de toute façon, surtout maintenant qu’ils étaient si proches l’un de l’autre. Peut-être qu’elle pouvait être égoïste et le laissait l’aimer, peut-être qu’elle pouvait accepter ce qu’il offrait sans craindre des répercussions comme c’était souvent le cas. C’est sa dernière remarque qui achève de faire tomber ses dernières barrières alors qu’elle lâche sa main pour plutôt les passer autour de lui et serrer l’irlandais contre elle dans un soupir de soulagement. Sa tête se niche dans son cou, un « je suis désolée » qui la quitte mais qu’il n’entendra probablement pas. Elle profite de l’étreinte, Willow, de cette sensation d’être à sa juste place, au creux de ses bras, là où elle se sentait véritablement en sécurité. Elle ferme les yeux quelques secondes pour faire durer le moment, ces retrouvailles dont elle avait tant rêvé et, surtout, s’offre ce répit pour ravaler la boule qui s’était formée dans sa forge à cause de la vive émotion que ses mots avaient suscité chez elle. La née-moldue ne savait pas ce qu’elle avait fait pour mériter pareille dévotion mais elle se faisait la promesse de s’en montrer digne ou d’essayer, tout comme elle voulait essayer d’aller plus loin avec lui. Quand elle s’écarte, elle ne le fait pas tout à fait, se contente plutôt de relever la tête vers le sorcier. « Je suis désolée pour tout ce que j’ai dit l’autre fois, je… c’était faux, Seam, évidemment que c’était faux quand je disais qu’il n’y avait rien entre nous. » Elle déglutit, repense à la peine qu’elle lui avait causé. « There’s everything. » Il y avait tout entre eux, l’amitié d’abord mais surtout l’affection réelle, la tendresse débordante, la passion déroutante, l’amour qu’elle ne nommait pas mais qu’elle ressentait pourtant avec une telle force qu’elle se demandait si son cœur pouvait en supporter le choc. « Je veux plus que de l’amitié avec toi mais j’ai besoin d’avancer lentement. » avoue-t-elle alors que ses mains remontent sur ses joues, ses pouces caressant doucement la peau sous ceux-ci avec la sensation de tout redécouvrir. « Enfin si toi tu es d’accord avec ça ? » Parce qu’elle savait que c’était beaucoup demandé que de prendre leur temps quand elle lui avait déjà tant imposé mais elle craignait qu’aller trop vite soit difficile pour elle, efforts qu’elle était prêt à faire mais ses peurs n’allaient pas s’effacer en quelques minutes à peine. Collant son front à celui de l’irlandais, elle se sent revivre grâce à sa proximité, grâce à cette peau qu’elle sentait à nouveau, ce souffle qui se mêlait au sien. « Can I kiss you now ? » Parce que c’était ce qu’elle voulait désormais, qu’elle avait voulu tout ce temps, retrouver ses lèvres, sa main pressée dans la sienne, son corps blotti contre le sien, tout ce qui faisait battre son cœur pour lui, grâce à lui.

Son souffle se coupe alors qu'il finit de parler, il sait qu'il lui dépose son cœur et sa dévotion comme il l'a déjà fait au risque qu'elle ne le refuse à nouveau et s'en aille pour de bon, mais il ne sait faire autrement Seamus. Trop entier et sincère dans ses affections, sa pensée à son sujet qui la mène au rang de la meilleure sorcière qu'il ait connu, peut-être est-il aveuglé par toute l'affection qu'il possédait pour elle, peut-être seulement y voyait-il plus clair que jamais à travers pourtant la tempête qui les entourait. Seamus ne s'était jamais senti aussi sûr de lui ni dans ce qu'il ressentait que lorsqu'il était auprès d'elle et Willow avait fait bien plus que lui dédier ses lèvres ou quelques sourires, elle lui avait montré une nouvelle façon d'aimer, inconditionnelle, si douce et à la fois intense. Parfois, il ne sait même pas comment son cœur fait pour tenir. Surtout quand elle l'enlace comme elle le fait à nouveau et le simple fait de la retrouver tout contre lui finalement après tant de semaines le pousse à expirer un long soupir de soulagement. Fermant les yeux, ses bras l'encerclent maintenant qu'il en a enfin le droit et l'occasion, Willow blottie contre lui, l'impression d'enfin avoir remporté une bataille qui avait bien failli les mener à leur perte totale. Et combien avait-il eu peur de cela. Il a encore envie de dire tant et à la fois, une boule se forme dans sa gorge et l'empêche de parler, au même moment, c'est comme si un seau d'eau froide glisse sur sa tête et le long de son dos. Il réalisait qu'il avait failli la perdre, maintenant qu'il la retrouvait enfin. Du moins, c'était ce qu'il espérait, car Willow ne parla pas pendant un temps et il fut soulagé lorsqu'elle s'écarta et que leurs regards se croisèrent à nouveau. Ses excuses le touchèrent alors de plein fouet, vinrent mettre les mots justes sur la situation qui existait entre eux depuis cet autre jour en salle commune, lui faire comprendre qu'il n'était pas fou d'avoir imaginé tout ça, eux. Tout ce qu'ils avaient ressenti et partagé ensemble, tout ce que cela promettait en guise d'espoir et d'affection, cette envie irrépressible de passer chaque instant avec elle, la connaître plus, la voir heureuse, l'entendre rire aux éclats, admirer sa beauté. Son regard en devient presque ému, véritablement soulagé tandis qu'enfin il sentait la cage qui s'était formée autour de son cœur se décrocher. « there's everything. » répète alors le lion en inspirant profondément sous l'émotion qui l'emplit, par ce sentiment de soulagement intense, il ne réalise pas encore totalement car c'est beaucoup pour son cœur mais bordel, qu'est-ce qu'il est heureux là. Si heureux qu'il n'arrive pas totalement à s'empêcher de trop sourire, il a le cœur qui s'emballe encore plus lorsqu'elle lui dit vouloir plus de l'amitié avec lui et il hoche évidemment la tête lorsque le fait d'y aller lentement s'évoque. Il n'avait aucun problème avec ça Seamus, du moment qu'il pouvait la retrouver enfin. Regard pétillant, le lion se laisse entourer son visage par ses mains dans un contact chaud qui lui fait du bien, ses propres mains venant se poser avec douceur aux hanches de la sorcière qui faisait si vite battre son cœur. « On prend tout le temps qu'il faut. » et il était sérieux, il ne voulait rien risquer de gâcher Seamus, c'est même pour cela qu'il retient son envie de l'embrasser à cet instant. Front contre front, ça lui suffit, parce qu'elle est là à nouveau avec lui et que c'est tout ce qui lui importe, ses doigts qui se pressent à sa taille en l'approchant un peu plus de lui. Question qui s'énonce et lui fait esquisser un nouveau sourire doublé d'un soupir. « j'avais peur que ça n'arrive plus jamais. » lâche t'il avant que sa main ne vienne se loger contre la joue de Willow, approchant son visage du sien, il n'hésite pas une seconde Seamus. Dans cette envie puissante de l'embrasser lui brulant les lèvres, il vient enfin s'en soulager en les plaquant contre les siennes et tout en lui soupire alors d'un soulagement profond. Il l'embrasse, longtemps, assez pour que son autre main ne vienne contre son autre joue prendre en coupe le visage de celle qu'il aimait plus qu'il ne l'admettait encore à voix haute. Pourtant il le sentait Seamus, que c'était différent avec Willow, ça l'avait toujours été et c'était pour cela qu'il n'avait pas pu passer à autre chose et ce, même pas d'un seul pourcent. Il l'avait dans la peau et surtout dans le cœur, à une place que nulle autre ne saurait clamer à présent car elle lui était réservée, elle lui avait toujours appartenue. Il retrouve ses lèvres et se sent enfin comblé Seamus, finissant par sourire tout contre alors que de véritables feux d'artifices éclataient en lui. Il l'embrasse et revit, tout simplement. Et lorsqu'ils se séparent, un nouveau soupir se relâche. « i've missed you so much. » il l'enlace un peu plus fort tout en la regardant avec une réelle joie pétillante dans son regard. Et puis il l'embrasse à nouveau, sur le front cette fois, parce qu'il ne peut pas s'en empêcher alors qu'il l'attire à lui pour l'enlacer encore bien fort. Par Merlin, qu'est-ce que ça faisait du bien de la retrouver. « i've missed you so much. » se répète à nouveau, toute angoisse s'expiant de lui alors que son cœur se retrouvait enfin comblé. Et il sait qu'il ne voulait plus que ça désormais, plus qu'elle et lui, eux deux ensemble, heureux.

Elle ne sait pas pourquoi mais Seamus accepte ce qu’elle lui impose, ou plutôt ce dont elle a besoin pour rester à ses côtés, ce besoin de prendre son temps malgré tout. Parce que même si elle croit l’irlandais quand il réitère son affection pour elle, c’est en elle que Willow ne croit pas, toujours persuadée qu’elle finirait par le faire fuir d’une façon ou d’une autre. Pourtant la scène qui avait eu lieu devant ses yeux la veille poussait la sorcière à réaliser à quel point elle tenait à lui, à quel point, surtout, elle ne supporterait pas qu’il passe à autre chose. Elle avait eu peur de l’avoir définitivement perdu, de ne plus jamais pouvoir le retrouver. Alors forcément le soulagement s’empare d’elle en réalisant que tout n’était pas perdu et qu’il était prêt à l’attendre, qu’il faisait preuve d’une patience qu’elle ne pensait même pas mériter. Son front contre le sien, elle veut pourtant plus, désire retrouver ses lèvres comme pour sceller leurs retrouvailles, pour s’assurer que c’était bien réel et pas le fruit de son imagination. Cette crainte qu’il formule et qu’elle avait partagé, crainte qui s’évapore dès que le sorcier pose ses lèvres sur les siennes. Un soupir s’échoue contre celles-ci parce qu’elle se sent enfin revivre, qu’elle sent son cœur ankylosé sortir de sa torpeur pour battre à tout rompre. Ses mains qu’elle pose sur son torse pour agripper le tissu sous ses doigts, moyen trouvé pour s’assurer qu’il ne lui échappera pas. C’était tout ce qu’elle avait voulu ces derniers temps, tout ce qui lui avait manqué pour être heureuse à nouveau. Son corps est parcouru de légers frissons à cause de ces sensations familières qui l’envahissent, celles de retrouver celui pour lequel elle ressentait tellement. L’instant dure un peu plus longtemps alors qu’elle sent les mains de Seamus encadrer son visage. Elle aurait aimé ne jamais interrompre ce moment parce qu’elle était enfin de retour à sa juste place, dans ses bras. « I’ve missed you too. » avoue-t-elle sans mal. Il lui avait manqué chaque fois qu’elle mettait les pieds dans leur salle commune et qu’elle le cherchait du regard avant de réaliser qu’elle ne devrait pas, il lui avait manqué à chaque fois qu’elle riait et qu’elle posait ses yeux sur lui pour voir s’il riait, lui aussi, il lui avait manqué quand elle pensait à ses bras l’entourant et à ses lèvres la réchauffant. Willow ferme les yeux quelques secondes, profite des sensations du baiser déposé par le lion sur son front et de l’étreinte qu’il lui offre. Elle ne se sent jamais plus en sécurité que lorsqu’elle est blottie contre lui, son cœur battant au rythme du sien. « I’m sorry. » Elle s’en veut de lui avoir imposé cette séparation brutale, de lui avoir menti et de l’avoir fait souffrir quand il ne méritait rien de tout cela. Elle relève la tête vers lui, la née-moldue et répète un « I’m so sorry » alors qu’elle dépose un baiser sur sa mâchoire, sa joue puis ses lèvres à nouveau entre chaque mot prononcé. Sa main glisse finalement jusque la sienne, doigts qui s’entrelacent alors que Willow recule d’un pas. « Tu me déposes à mon dernier cours ? » Le petit sourire qui orne ses lèvres trahit à quel point elle était heureuse de retrouver cette habitude, de le retrouver lui. Alors c’est main dans la main qu’ils parcourent les couloirs à nouveau pour que l’irlandais ne l’accompagne jusqu’à son cours de magie du monde. « Je me disais.. On pourrait manger ensemble ce soir. Enfin si tu veux. C’est juste que j’ai envie de passer plus que cinq minutes avec toi. » Ils avaient du temps à rattraper par sa faute et ce n’était pas ce trajet jusque la salle de classe qui suffirait, pas pour Willow qui ne voulait que ça, des moments partagés à la moindre occasion. « Bea comprendra, en plus c’est la copine de Flint maintenant tu te rends compte ? » Elle grimace en prononçant le nom du serpent. Elle ne dit pas qu’en dépit de ce qu’elle ressentait pour le serpent, elle avait été plus qu’heureuse pour sa meilleure amie qui méritait d’être enfin heureuse. Et alors que le couloir la menant à sa salle de classe se dessine face à eux, la lionne s’arrête net. « Attends.. » murmure-t-elle alors que Seamus se tourne vers elle. Sans tarder, elle se hisse sur la pointe des pieds et l’embrasse plus tendrement, cette fois, alors qu’elle tente de transmettre l’affection qu’elle ressentait pour lui. Se blottissant contre l’irlandais, elle relève la tête vers lui pour croiser son regard. « I’m so glad to have you back. » admet-elle sans mal alors que, déjà, elle a l’impression d’être elle à nouveau, d’être plus légère et heureuse grâce à ce qu’ils partageaient après ces trop longues semaines.

Willow enfin tout contre lui, il ne pense plus au reste. A ces dernières semaines interminables, bien trop longues et agaçantes moralement. Au froid qu'elle avait laissé en partant se réchauffe un tout nouvel espoir, un cœur engourdi qui semble se réveiller de sa léthargie. Ses bras se resserrent autour de son corps blotti contre le sien lorsqu'elle s'excuse et sur ses lèvres se forment presque un 't'en fais pas, c'est pas la peine' qu'il tait pourtant, car ses excuses ont finalement plus de sens qu'il ne veut premièrement l'imaginer. Si l'irlandais n'avait jamais douté de ce qu'il avait ressenti tous les moments qu'ils avaient passé ensemble, ça avait été difficile de se sentir désemparé, d'imaginer n'avoir été que le seul à avoir vécu tout cela de cette manière. De devoir accepter qu'elle n'avait fait que jouer avec lui. Mais ce qu'ils partageaient était vrai et Willow le lui accordait enfin aujourd'hui et ô combien s'en sentait-il soulagé. Pour autant Seamus ne lui en voulait pas, incapable de former ce genre de pensées amères envers elle dans ce contexte-là du moment qu'il avait compris pourquoi, tout ce qu'il voulait à présent c'était de profiter de chaque instant. Et c'est ce qu'il fait lorsque ses hazels tombent à nouveau sur la beauté de son visage et celui tout particulier de son sourire, après ces baisers éveillant un peu plus de couleurs en lui, il y a sa main qui vient jusqu'à la sienne et leurs doigts qui s'entrelacent et par Merlin, qu'est-ce que ça lui avait manqué. « Yep. »  bien trop content à la seule idée de l'accompagner jusque là-bas, d'enfin pouvoir passer du temps avec Willow, le lion ne peut pas s'empêcher de faire planer son regard de temps à autre sur elle alors qu'ils marchent jusqu'à sa salle de cours. Il pourrait penser à la fierté qu'il ressent de marcher dans les couloirs main dans la main avec celle qui savait tout particulièrement faire battre son cœur, il pourrait faire attention aux regards autour d'eux, amis ou non qui découvraient qu'ils se parlaient à nouveau et surtout qu'il y avait plus et.. il le fera, mais seulement à cet instant, c'était un tout autre sentiment qui l'emplissait. Un mélange de soulagement et d'affection réelle, le cœur en fête, il ne pense qu'à elle, qu'à eux deux et il s'en fout du monde. Puis il croit rêver à ses mots qui ne font que répondre en écho à ce qu'il avait désiré entendre ces derniers temps. « Carrément. » il avait peut être répondu un peu précipitamment, par l'attente hâtive et l'engouement, il poursuit « j'ai le week-end de libre aussi, si ça te dit. » ils avaient du temps à rattraper et Seamus comptait ne laisser passer aucune chance désormais. Alors il sourit lorsqu'elle évoque Bea et Caïn, se souvenant parfaitement de sa rencontre dans les vestiaires avec lui et puis son aide à la St Valentin, il lui en devait une le lion mais n'avait jamais imaginé qu'un jour ces deux là soient associés. « t'sais je le sais depuis plus longtemps que toi. » il la voit la grimace, ne fait ça que pour la taquiner tandis qu'en la voyant réagir à son audace et avec outrage, il se rattrape. « ça va, ça va je déconne. » il tire sur sa main pour l'attirer à lui et lui voler un baiser par surprise et alors qu'ils tournent pour le dernier couloir avant de se quitter, Willow s'arrête et Seamus l'imite, relève un sourcil sans réussir se départir de son sourire. La façon qu'elle a de se tenir sur la pointe des pieds pour l'embrasser a le don de lui faire esquisser un sourire tendre et ses bras l'enlacent comme il sait si bien le faire, contient son corps contre le sien dans la simple envie de ne jamais plus avoir à la relâcher. Ils s'embrassent alors d'une tendresse incroyable et qui embarque son cœur dans une cavalcade qu'elle seule est capable de lui offrir, la serrant contre lui sans encore tout à fait réaliser que ses mains sont bel et bien sur son corps chaud collé au sien. Il soupire d'aise en gardant les yeux fermés lorsqu'ils se séparent et sourit tel un idiot heureux avant de l'embrasser mais cette fois du regard. « it's You and Me, now. » et rien que l'idée le réjouit, l'emporte vers un futur plus doux et tout bonnement génial, parce qu'ils seraient ensemble et que rien d'autre ne comptait. L'une de ses mains déplace une mèche de ses cheveux vers l'arrière, lui caresse la joue avant de l'embrasser à nouveau. D'un geste qui deviendrait habitude, qui lui était enfin permis tandis que Seamus lui promet d'être là à sa sortie. Et il fait tout pour quelques temps plus tard tandis qu'aidé de ses meilleurs amis, il s'éclipse de sa propre salle de cours avant l'heure afin de détaler dans les couloirs jusqu'à sa lionne. Le regard pétille d'une intensité féroce et remplie d'affection lorsqu'il la croise à la moitié de son chemin, le souffle court et le cœur battant en réalisant qu'elle avait agi de la même manière, un demi sourire sur les lèvres, confiant qu'à présent et quoi qu'il arrive ils étaient tous les deux engagés à retrouver l'autre dans l'envie et la sincérité de leur affection mutuelle. Conscient qu'à partir de ce jour, ils n'auraient plus à douter de quoique ce soit et surtout pas de l'autre.