Cette journée était bien trop particulière, par cette fête en lien à l'amour et ses effusions mais aussi ce qu'il s'était passé durant l'après-midi, par tous ces sentiments divers qui avaient traversé la lionne tout le long. Bea s'était faite cupidon le temps d'une bonne heure et désormais trois heures de plus dans l'après-midi, ses ailes s'étaient tout à fait réduites et son carquois avait disparu – à son plus grand regret car elle avait bien apprécié son usage. Et puis le cœur de sa meilleure amie était devenu douloureux et Bea n'avait pas vraiment hésité avant de voler à son secours pour l'aider autant qu'elle le pouvait. Aidée par la proposition de Caïn, de tous ces bons ressentis partagés avec lui le peu de temps qu'ils s'étaient vus, la lionne s'était occupée de Willow comme elle avait pu en sachant pourtant que ses bras et son réconfort ne suffiraient pas. Lorsqu'elle la quitte un peu plus tard, elle est recroquevillée sous une couverture et un plateau sucré avec du chocolat chaud l'attend pour quand elle voudra relever la tête. La peine et la compassion de Bea se lit sur son visage, la quittant comme son vœu l'était alors qu'elle était prête à passer le reste de sa journée à l'enlacer. La rouquine ne se sent pas tout à fait très bien quand elle quitte sa salle commune parce qu'elle pense encore trop à Willow, à combien elle aimerait tomber sur Seamus à ce moment précis pour lui faire comprendre le fond de sa pensée. Pourtant c'est vers Caïn que toutes ses pensées finissent par se tourner, pour cette promesse de se revoir qu'elle lui avait lancé avant de partir, pour ce baiser qu'ils s'étaient autorisés et qu'elle lui avait volé en public. Quelques instants, la gryffondor caresse ses lèvres en souriant en se demandant si elle n'avait pas dépassé les limites, en se disant aussi combien ça lui avait fait du bien de le faire. Elle ne sait pas où il se trouve mais ne cherche pas encore activement à l'interpeller d'un message, presque instinctivement ses pas la mènent en direction de l'extérieur et plus précisément vers le pont couvert. Et par une drôle de coïncidence ou bien de l'appel d'un cœur lié à l'autre, c'est sa silhouette qu'elle remarque un peu plus loin dans ce couloir au chemin tordu. Alors son cœur bat un peu plus vite, ça arrive souvent en sa présence et elle aime ça Bea, ça la fait se sentir un peu plus vivante grâce à lui. Un sourire malicieux hante ses lèvres, toujours habillée de sa petite robe noire dont le ruban de la même couleur habillait encore ses longs cheveux roux, elle s'approche en toute discrétion de lui en profitant de deux élèves passant sur ce même chemin pour que Caïn ne la remarque pas. Quand elle est derrière lui, Bea se hisse sur la pointe de ses pieds et vient cacher ses yeux par ses deux mains. « hello mister flint. » il y a une tentative de modifier sa voix mais le nom est prononcé comme elle le fait généralement, avec une affection évidente et l'attachement qu'elle possédait pour lui, amusée par son petit jeu. « que faites-vous donc ici en ce jour de l'amour ? » ses mains quittent ses yeux pour se nouer dans son propre dos, croisant ses jambes dans une pose assez adorable lorsqu'elle relevait son regard vers celui qui se posait sur elle et avait le don à lui-seul de lui faire oublier tout ce qu'il y avait de négatif.

Un dernier coup d'oeil autour de lui et au fiasco qu'avait engendré ce goûter en l'honneur de la Saint-Valentin, il soupira, Caïn, en voyant les professeurs et autres élèves chargés de ranger et nettoyer la cour. Il eut un sourire en voyant un énième ballon en forme de coeur s'envoler vers les cieux, celui-là même qu'il avait pris la peine de détacher avant que quelqu'un d'autre ne s'amuse à le claquer. Ce sourire qui hantait ses lèvres à la pensée de Bea et les quelques minutes - bien trop courtes, même si des heures auraient eu le même effet - qu'ils avaient pu passer ensemble, elle dans son costume de Cupidon et lui, simple mortel heureusement non-atteint par la fièvre amoureuse ; ou en tout cas pas par cette potion similaire à l'amortentia. Parce qu'il l'était, sous le charme, mais qu'il n'avait pas eu besoin de magie pour ça, ou alors uniquement celle du coeur pour celle qui ne quittait presque jamais ses pensées. Et forcément que le visage de la rousse se matérialisa dans sa tête en voyant les vrais couples se retrouver après le carnage - quand ils se retrouvaient du moins - parce qu'il aurait aimé profiter d'elle un peu plus longtemps mais il avait vu l'urgence de la situation en réalisant ce qu'il s'était tramé entre Seamus et Willow, privilégiant l'amitié des deux filles à eux deux quand pourtant, les occasions d'être ensemble en public se faisaient rares. De nature égoïste, il se dévoilait plus attentionné au contact de la lionne bien qu'en toute honnêteté, il était juste prêt à beaucoup de choses pour elle, pour son bonheur, y compris lui donner le temps dont elle avait besoin avec sa meilleure amie. Pas sûr qu'il ne blâmerait pas la Fleming pour ça et tous ses autres malheurs, ainsi que ceux de Seamus, plus tard quand elle irait mieux mais en attendant, Caïn faisait de son mieux pour être le plus appréciable possible auprès de sa belle. Parce qu'il avait perdu non pas une fois mais deux et qu'il refusait de revivre ça une nouvelle fois et parce que plus généralement, il en avait envie. Il avait retenu Seamus avant de lui expliquer plus ou moins ce qu'il s'était passé puis un autre lion lui avait porté secours et assez logiquement, le serpent s'était éclipsé. S'il appréciait l'irlandais, il était une exception à la règle et plus loin il restait de Potter et sa bande, mieux il se sentait. L'ennui s'était d'ailleurs facilement remarqué sur son corps et cette pensée le fit à nouveau grimacer en voyant sa peau prendre une teinte différente de la sienne. Le phénomène avait suivi la flèche reçue dans le dos et il n'avait pas mis longtemps à comprendre qu'il était victime d'une sorte d'enchantement jouant avec ses émotions. Chose qu'il avait détesté à la seconde où le rouge, le vert et même le jaune avaient défilé sur ses bras et - il s'en doutait au regard des autres sur lui - son visage. Il n'avait pas osé vérifier les autres parties de son corps, choisissant plutôt de s'éloigner et ce fut de cette façon que quelques heures plus tard, il atteignit le pont couvert. Un regard noir pour les étudiants se moquant de lui en passant - rouge colère pour aller avec - il secoua la tête, agacé, avant de sentir des mains sur ses yeux et reconnaître non seulement la voix pourtant camouflée mais surtout le parfum de Bea. Un « Finally » quitta ses lèvres et il se retourna pour la regarder, affichant un sourire réel et sincère. Elle était belle, Bea, l'avait toujours été mais lorsqu'elle s'apprêtait, il lui était difficile de regarder ailleurs. Et il aurait voulu la prendre dans ses bras, là tout de suite, mais elle resta à distance et il s'en amusa. « J'attendais un signe de Cupidon » répondit-il en haussant un sourcil. « Et apparemment, il m'a envoyé sa plus belle version sous forme humaine » Caïn retint un rire à cette remarque mais il lui était impossible de cacher quoique ce soit avec ce sort lui collant - littéralement - à la peau et celle-ci devint bleue. Qu'il détermina comme la couleur de l'envie ou du désir. « Oh shit » lâcha t'il en soupirant. « Ce truc commence vraiment à m'agacer » Il ne devait pas y avoir pire que voir ses émotions déballer sans la moindre discrétion. « Tu es venue » préféra t'il dire, sentant son rythme cardiaque accélérer en attrapant le bout de ses doigts dans les siens. Elle était venue, comme quand ils s'en faisaient les promesses avant et cette pensée le soulagea autant qu'elle le réconforta. Elle était venue et rien ne le rendait plus heureux à cet instant - jaune, désormais pour accompagner ce sentiment.

Toute contente de retrouver Caïn et plutôt fière de l'avoir fait sans même avoir à le rechercher mille an et à travers tout le château, son sourire ne quitte pas ses lèvres et ses yeux bleus s'accrochent à celui qu'exprime le brun. La rouquine attrapa doucement le tissu de sa robe et mima une petite révérence amusante à la chute de sa remarque qui avait tout du compliment qui lui faisait évidemment plaisir mais surtout sourire. « avec plaisir. » elle joue le jeu et plaisante avec lui, se retournant brièvement de profil afin de lui montrer les aîles plus courtes qu'elle possédait encore. « elles sont toujours là, mais plus petites. » et cela lui donnait des airs de fée, on s'approchait ainsi un peu plus du folklore de ses origines. Seulement à force de regards de la part du garçon à son adresse, Bea remarque une fine lueur bleue l'entourer et au vu de ses réactions, ce n'était pas quelque chose de nouveau. Naturellement et presque hypnotisée, Bea s'approche alors de lui en observant la lumière colorée l'entourant, effleurant sa peau tout en étant curieuse. « ça te vient d'où ? » et pourquoi donc est-ce que ça c'était allumé à ce moment précis ? « bien sûr que je suis venue. » elle souria, il s'agissait d'une évidence qui avait le même écho que ce qu'elle ressentait lorsqu'elle était en sa compagnie et la couleur entourant Caïn vira au jaune ce qui la surprit. Bea haussa les sourcils, touchant cette fois sa peau en laissant glisser ses doigts de long de son avant-bras. Un peu plus loin, deux élèves passaient à nouveau par le pont et par habitude, Bea retira ses doigts mais resta tout de même près du serpent. Cette fois, elle ne s'effaçait pas, mais malgré tout et ses efforts, ses envies aussi, elle s'empêcha de tout geste. La lionne se racla légèrement la gorge comme pour passer et penser à autre chose, se reconcentrant sur les couleurs faisant clignoter Caïn. « je pense que c'est comme mes ailes, ça finira par disparaître au bout d'un moment mais pour le moment, ça peut être marrant.. » la rouquine vint appuyer ses avant-bras sur le bois du pont en observant l'horizon face à eux. « enfin pour moi surtout, je peux mieux t'analyser. » elle eut un sourire en coin en lui jetant un regard de biais avant de fermer les yeux face à la légère brise qui vint caresser son visage. « c'était le chaos aujourd'hui.. si je mets la main sur Seamus, il va m'entendre. » lâche t'elle, parce que ça lui fait du bien de pouvoir parler de tout avec lui, des tracas normaux du quotidien, l'intégrer à son normal autant qu'elle souhaite qu'il l'accueille dans la sienne de routine.

Il était ravi de la retrouver à l'extérieur tant que le temps était encore assez clément pour leur permettre de passer un peu de temps à peu près au chaud mais surtout au sec. S'il n'était pas contre l'idée de se retrouver à nouveau coincé dans la boue avec elle - et revivre tout ce qui avait suivi leur dernière petite escapade - il aimait le simple fait de se voir ici, au château, comme ils avaient pris l'habitude de le faire avant. Plus souvent à la fin des cours et même une fois le soleil couché pour éviter d'être exposés, il y avait une toute autre dimension aujourd'hui que de se permettre, à tous les deux, d'être vus ensemble. Caïn se moquait désormais du regard des autres, de ce que les enfants de l'élite pourraient dire de cette relation interdite, ou plutôt il les ignorait pour son propre bien. « Tu ne peux plus voler alors ? » répondit-il avec une petite moue en constatant qu'en effet, les ailes dans son dos avaient rétréci pour sans doute, finir par disparaître au bout d'un moment. Il était arrivé des choses étranges durant cet après-midi et le costume de Bea n'en était qu'une partie. Si le Flint avait heureusement échappé à Cupidon et au philtre d'amour, il se retrouvait avec une peau lumineuse qui changeait de couleur selon ce qu'il pensait. Du moins il l'avait cru avant de se rendre compte que c'était ses émotions qui intéressaient le sortilège, malédiction ou qu'importe comment ça s'appelait. « Je ne sais pas, c'est arrivé tout à l'heure avant que tu partes et ça ne s'arrête plus » Il fronça les sourcils, pas très heureux de son sort, bien que le jaune se manifesta rapidement, contrastant avec cette pensée et seulement modifié par l'arrivée de la lionne. Avec elle, tout allait déjà beaucoup mieux. Avec elle, tout semblait parfait sauf peut-être quand la rousse lui relâcha les doigts à l'instant même où quelques élèves passaient derrière eux. Et ça le peinait de remarquer qu'une part d'elle avait toujours besoin de mettre de la distance avec lui - sa peau scintillant d'une nouvelle couleur grise - quand Caïn n'avait envie que de crier au monde entier qu'elle était sienne et qu'il était sien en retour. Qu'il n'y avait qu'elle qui comptait, que leurs avis ne lui importaient pas. « Si tu veux savoir ce que je pense, ce que je ressens... tu n'as qu'à demander, tu sais ? » répondit-il en rattrapant sa main dans la sienne une seconde, peut-être deux, et de la relâcher comme elle en avait elle-même fait le souhait juste avant. A la mention de Seamus, il soupira légèrement, le regard tourné vers l'horizon. « Ce n'est pas de sa faute. Tu as bien vu comme les autres étaient... bizarres » Puis il tourna la tête vers Bea, s'accrochant à ses iris bleutées adorées. « Il était empoisonné, en quelque sorte » A voir comment on définissait un philtre d'amour. « Il a retrouvé la raison à peine quelques minutes après que vous soyez parties et il était clair qu'il n'y avait rien entre la préfète et lui » Il ne savait pas pourquoi il plaidait la cause du Finnigan auprès de la gryffondor et par extension, l'autre gryffondor qu'il ne portait pas dans son coeur mais on avait déjà tenté trop de fois de les séparer avec Bea et il ne souhaitait pas que ça arrive à l'irlandais. Il aurait même pu lui raconter leur discussion de la dernière fois mais il se tut. « Tu préfères peut-être qu'on aille dans un endroit plus calme ? » osa t'il après que des gamins - surement des premières années - aient traversés le pont couvert en courant, riant en passant à leur niveau. Une question ordinaire peut-être mais la réponse qu'il attendait impatiemment, sans doute un peu trop d'ailleurs. Parce que ce ne serait pas grave de s'éclipser pour être tranquille, elle lui avait prouvé plus tôt en l'embrassant devant tout le monde - bien que les trois quart à l'Ouest - mais d'une certaine façon il désirait savoir où elle se situait. Ce qu'elle voulait de lui, ce qu'elle voulait pour eux.

« je crois pas.. mais j'ai quand même trouvé le chemin jusqu'à toi. » car peut-être que les étincelles qui se propagaient à chaque petit battement d'ailes avaient des propriétés plus magiques que le simple fait d'étinceller. Cupidon guidée jusqu'à son amoureux, le sourire aux lèvres et le cœur engourdi d'affection, elle accroche à son regard le sien, est toute heureuse de le retrouver après toutes les péripéties du jour. Caïn légérement différent par cette aura fluctuante selon ce qu'il semblait ressentir, elle le voit alors passer du jaune au gris au moment où elle s'écarte de lui quand deux jeunes étudiants passent non loin d'eux. Et un sentiment de culpabilité la ronge aussitôt sans qu'elle ne sache quoi en faire. Car ça avait toujours été comme ça entre eux deux, que ça leur plaise ou non, Bea avait toujours dû s'effacer pour leur bien et ils avaient été obligés de s'en accomoder.. alors pourquoi sentait-il le sorcier plus agacé que d'habitude à ce sujet ? A sa question, elle s'immobilise légérement en relevant ses yeux bleus vers lui, main attrapée et relâchée. Bea se mordille le coin des lèvres avec ce sentiment d'avoir fait une bêtise et ça tourne en rond dans ses pensées, tout juste déconcentrée d'elles quand il prend la défense de Seamus. « je m'en fiche, il lui a fait du mal. » une moue boudeuse habille son visage mais c'est en croisant à nouveau son regard alors qu'elle est accoudée comme lui au rebord du pont couvert que Bea s'adoucit. Evidemment qu'il y avait des circonstances atténuantes, toujours était-il qu'elle était celle qui avait essayé de consoler Willow ces dernières heures et que personne n'avait le droit de faire du mal à sa meilleure amie. Alors elle hausse une épaule, les sourcils froncés à contempler l'horizon avant de chasser ces pensées, ce sujet qui l'ennuyait. En parfaite compagnie, Bea pivote à nouveau son visage vers le sien tandis que des étudiants parcourent encore le long pont couvert. Ils font beaucoup de bruit mais elle entend la question de Caïn, ce qu'il ne dit pas aussi et Bea ne peut être qu'à l'évidence que cette question n'était pas anodine. Observant la couleur l'entourant au même moment qui était bien trop neutre pour qu'elle puisse s'en aider, sa main vient rechercher la sienne alors qu'ils sont toujours accoudés et elle secoue la tête. Elle aimait bien être là avec lui, surtout avec lui et ne voulait pas lui donner l'impression de ne pas le vouloir. « à quoi tu penses Caïn ? » se permettait-elle alors après sa proposition plus tôt. « c'est mon baiser qui t'a déplu ? » une petite appréhension virevoltait dans son estomac, espérant ne pas avoir été trop loin un peu plus tôt en profitant qu'ils soient tous désorientés pour l'embrasser en public. C'était que ça lui avait brûlé les lèvres et le cœur, de le faire. Et ça n'avait pas été la seule fois, seulement c'était la première où elle avait cédé. Plus loin, un groupe de sixièmes années se posèrent pour discuter ensemble, ne les rendant plus aussi isolés qu'avant.

« Et c'est tout ce qui compte » répondit-il avec un sourire, baiser s'échouant sur le front de la belle avant qu'elle ne se recule pour ne pas être vue trop proche de lui. Et il savait que c'était un automatisme après tous ses mois à se cacher pour s'embrasser, s'aimer, seulement les épreuves des dernières semaines lui avaient fait comprendre qu'il avait envie de plus que ça et aussi que peut-être, maintenant que leur secret n'en était plus un pour les personnes à qui il avait été nécessaire de le garder en premier lieu, Caïn n'en voyait plus l'intérêt. Il se trompait, bien sûr, parce que l'élite sorcière dans laquelle il avait grandi regorgeait de requins et autres personnes mal intentionnées mais il ne pensait pas à ça, croyant avoir vu le pire déjà, sûr qu'ils seraient capables de surmonter tous les nouveaux obstacles sur leur route. Bea était beaucoup plus raisonnée que lui sur le sujet et l'avait même prouvée d'ailleurs, période qu'il voulait oublier aujourd'hui. Petit sourire en coin en la voyant bouder lorsqu'il évoqua Seamus et le fiasco de cet après-midi, le Flint l'admira de son regard le plus doux, amusé. « C'est ton ami aussi, non ? Il n'est pas délibérément méchant » Et avant qu'elle ne questionne sur sa manière de défendre l'irlandais, il ajouta en passant une main dans ses cheveux « Enfin j'imagine » Il n'avouerait pas avoir parlé ou développé une sorte de camaraderie avec lui parce qu'alors elle en profiterait pour se moquer de lui et de sa proximité avec des gryffondors. Même si avec le recul, il pouvait trouver ça drôle lui aussi. C'était par contre beaucoup moins amusant d'entendre les rires d'autres étudiants autour, de ne pas être totalement seul avec Bea quand il n'avait envie que de la prendre dans ses bras et reprendre là où ils en étaient restés un peu plus tôt. Ce même baiser qu'elle évoqua et qui lui firent hausser un sourcil interrogateur en sa direction, seulement elle ne plaisantait pas, la rousse, et en réalisant sa question et ce visage si sérieux, Caïn serra un peu plus fort la main qu'elle avait attrapé précédemment - et qui avait le don de réjouir son coeur. « Tu plaisantes ? » Réponse rhétorique qui le fit rapidement exprimer son ressenti sur cette démonstration d'affection qu'il avait adoré. A tous les niveaux. « Il n'y absolument rien que je n'ai pas aimé dans ce baiser » C'était peut-être étrange dit comme ça mais il ne souhaitait pas plus de malentendus entre eux. Cela leur avait suffisamment coûté. Ses yeux se posèrent sur son bras, désormais rouge à la limite du rose, ses sentiments exposés sans honte par le sortilège toujours actif. « Sauf le moment où ça s'est arrêté » Et cette fois il tenta un sourire pour voir le sien apparaître en retour. Ignorant les sorciers posés à quelques mètres d'eux pour discuter, le brun se détacha de la barrière pour se mettre face à elle, tirant légèrement sur ses doigts pour l'attirer à lui et sa main libre vint se poser sur sa joue. « Je voudrais que ce soit toujours comme ça. Toi, moi, nos mains liées qu'importe l'endroit » Lui caressant le revers de sa paume de main, l'autre se sépara de son visage pour revenir le long de son corps parce qu'il avait initié ce contact physique en public et il voulait que ça vienne d'elle, si ça venait à se reproduire. « Mais je sais que ça reste compliqué et si tu n'es pas prête, j'attendrai » Il l'attendrait toujours, même si ça prenait des années et prendrait son mal en patience parce que c'était important. Elle était importante. « Je peux attendre Bea » lui promit-il encore, la peur désormais que leurs envies différentes représentent un frein pour elle là il pouvait ne pas y en avoir. Je veux juste être avec toi pensa t'il très fort sans en rajouter. Et il était désolé, Caïn, que ce soit si difficile pour eux de vivre leur histoire comme n'importe quel autre couple de leur âge.

« depuis quand tu défends les lions toi ? » elle a un sourire en coin qui parle de l'évidence, de l'affection que Caïn pouvait avoir pour sa maison même si il ne l'assumait pas, ne comprenant pas très bien d'où lui venait cette envie de défendre l'autre idiot qu'était Finnigan mais appréciant ce fait, au fond. Pas que ça allait changer quoique ce soit au fait qu'elle allait moins vouloir venger sa meilleure amie, toutefois Caïn savait se faire distraction parfaite pour ne plus y penser. Rien qu'à deux, ou presque, le couple qui n'avait jamais pu en être véritablement un se voit dérangé par d'autres étudiants, cette ancienne routine toujours bien présente de faire attention à leurs gestes, à l'affection qu'ils pouvaient ou non démontrer en public. C'est Bea qui s'éloigne, Caïn qui semble s'en agacer, mais elle ne comprend pas tout à fait pourquoi ni en quoi et le questionne alors. La réponse du serpent la rassure tandis que ses mains se resserrent aux siennes et un doux sourire apparaît. Elle aussi, elle avait tout aimé dans ce baiser. Son cœur s'était furieusement emballé à la simple idée qu'elle avait pu démontrer son affection en public à son égard sans craindre qui que ce soit et il fallait dire que jusqu'à ce moment, Bea avait oublié combien c'était quelque chose qu'elle désirait profondément. Habituée à aseptiser ses envies pour leur sécurité, pour les convenances, elle avait oublié que l'amour devait se vivre libre, plus qu'ils ne l'osaient en tout cas. Et cette aura rosée qui entourait Caïn la fit sourire, un peu plus convaincue alors par sa sincérité, amusée aussi de le voir être piégé par une magie innocente. Elle le vit s'approcher et ses sourcils se haussèrent d'une légère surprise en se voyant attirée à lui par le bout de ses doigts, son corps pratiquement contre le sien à présent, sa main contre sa joue. Son être se réchauffe évidemment, de plaisir et par l'affection ressentie de la part du serpent, luttant contre le fait de faire fuir son regard jusqu'aux étudiants plus loin afin de s'assurer qu'on ne les voit pas. Il ne s'agissait que d'un réflexe à présent et tout dans le comportement de Caïn lui disait qu'il s'en fichait, maintenant. C'est ses mots qui l'impactèrent le plus tandis que Bea oubliait instantanément les autres et le reste du monde pour ne se concentrer que sur lui, sur eux et ce qu'il implicitait. Elle a le cœur qui bat plus vite, est-ce que Caïn était vraiment en train de lui proposer d'assumer ce qu'ils avaient au grand jour ? Tous les gestes qu'il a pour elle, le timbre de sa voix et l'intensité de son regard à son égard la font flancher, elle est faible face à cet amour trop puissant pour être contenu, face à la raison qui avait bien trop de temps pris le dessus sur tout le reste. Et lorsqu'il se décale à nouveau, la pointe de déception pinçant son cœur se fait trop précise pour ne pas assumer qu'au fond, c'était ce qu'elle désirait aussi. Promesse sincère de pouvoir l'attendre, ses sourcils se froncent, tout de même assez confuse. « est-ce que tu es sûr ? ça ne va pas.. poser problème ? » le sang-pur connaissait mieux qu'elle son monde et la façon dont ils réagiraient, sa famille surtout, Bea ne voulait pas qu'il en pâtisse. Plus prudente mais pas moins impatiente, son corps s'approche à nouveau tandis que son regard soutient le sien. « i really want this. » lui avoue t'elle alors que ses mains recherchent les siennes pour les enlacer. « you and me. » murmure qui se fait pourtant évident à son cœur et son âme, Bea se hisse sur la pointe de ses pieds et continue d'oublier le monde entier pour mieux l'aimer, frôlant son nez de sa joue, esquissant un tendre sourire. « i really want you and only you. » et son cœur s'emballe, les pommettes prennent une teinte plus rosée, Bea l'embrasse alors en franchissant toutes les limites qu'ils s'étaient imposés, les dernières barrières les retenant d'être heureux ensemble et en public. Mains qui se séparent des siennes et viennent entourer le visage de son serpent, elle prolonge le baiser qui se fait aussi désiré que tendre et lorsqu'elle se sépare de lui, son souffle est court. Un petit rire se fait entendre, emplit de soulagement et d'un bonheur qu'elle touche enfin du bout des doigts. Leur amour était enfin libre d'exister.

« Je ne les défends pas, je - » Le brun s'arrêta au moment de croiser le regard de la rousse, réalisant qu'elle se moquait de lui. Et à sa place, Caïn n'aurait pas hésité à en faire de même. Il n'avait pas d'intérêt particulier pour les gryffondors avant de la rencontrer elle mais s'il était honnête, le Flint aurait pu avouer qu'il appréciait Finnigan un minimum. Ce n'était pourtant pas lui qui le préoccupait maintenant mais Bea qui avait quitté le goûter de Saint-Valentin prématurément en compagnie d'une meilleure amie furieuse. Et il savait que la lionne en serait affectée parce que Willow représentait beaucoup pour elle - à son plus grand dam - et qu'elle était toujours présente pour ses proches. Moins égoïste que lui qui la faisait passer avant ses amis, avant sa famille et leurs idéologies auxquels il avait décidé de tourner le dos il y a un moment déjà. Il était prêt à tout, Caïn, pour la rousse que son coeur avait choisi d'aimer et il n'était pas certain qu'elle en avait conscience. Pas totalement en tout cas, pas quand elle n'avait pas compris son envie d'être avec elle sur le devant de la scène le soir du bal cependant c'était peut-être le jour, le moment, de rectifier tout ça. Il avait pris son baiser de cet après-midi en public comme un signal, un encouragement à partager ses pensées et son désir le plus puissant à l'heure actuelle et il espérait secrètement qu'elle accepte. Il aurait aimé que son angoisse quant à la réponse le reste, secret, mais un Cupidon malin jouait de ses émotions depuis son lancer de flèche un peu plus tôt dans la journée et le serpent ne pouvait pas vraiment dissimulé quoique ce soit à la jolie lionne. Et peut-être que ce n'était pas une si mauvaise chose finalement, bien que réellement agaçant à ses yeux mais il tenta de ne pas y penser, plutôt de se concentrer uniquement sur Bea, sur sa réaction lorsque sa main trouva sa joue dans un geste tendre et que les mots sortirent de sa bouche plus aisément qu'il ne l'aurait cru. Sans doute parce qu'il attendait de pouvoir les dire depuis trop longtemps, sans doute aussi parce qu'ils s'étaient enfin retrouvés et que leur relation allait bien ces temps-ci. Ils étaient heureux à nouveau, ensemble, et une part de lui était effrayé à l'idée que la sorcière souhaite s'en contenter. Pourquoi changer ce qui fonctionnait après tout ? Lui aussi s'était posé la question alors elle aurait le droit d'hésiter, de réfléchir, de ne pas vouloir. Ce qu'il lui précisa d'ailleurs en lui donnant l'opportunité d'attendre, de faire ce qu'elle voudrait elle en dépit de ses propres envies. Bea passait avant tout. Il n'avait pas besoin de se répéter ses mots pour y croire, il y croyait déjà. Tout comme à la force de son amour pour elle, à leur histoire qu'il ne serait jamais prêt à abandonner. Et Caïn essaya de faire ralentir son rythme cardiaque, en vain, se décalant seulement pour lui laisser son espace et de calmer son impatience aussi en se disant que qu'importe sa réponse, ce n'était pas grave et que ça ne changerait rien à ce qu'il ressentait, à ce qu'elle ressentait elle. Mais c'était difficile et elle stoppa les rouages son cerveau en prenant la parole, enfin. Son coeur loupa un battement à l'espoir entendu malgré lui dans la voix et la question de Bea. « Tu sais que je ne peux pas te promettre ça... il y aura toujours des insatisfaits, surtout du côté des sang-pur » Il soupira en fronçant les sourcils, parce que lui promettre que tout irait bien lui était impossible. « Mais je suis sûr que c'est ce que je veux » Elle, eux, ensemble pour toujours et à jamais. « Et quoiqu'il arrive, on trouvera toujours un moyen de s'en sortir, tu te souviens ? » Parce que c'était elle qui le disait chaque fois et que chaque fois, Caïn la croyait - même quand il ne le fallait pas. Il sentit le soulagement l'emporter à ses quelques mots suivants, cette affirmation qu'elle lui offrait tandis que dans sa tête, une petite voix lui criait au mais, ce mais qui ne vint pas et qui lui permit de souffler un bon coup, de lâcher un petit rire et resserrer ses doigts sur ceux de la rousse quand elle enlaça leurs mains. Il avait envie de lui demander si elle était sûre à son tour seulement il n'osa pas, presque par appréhension qu'elle revienne sur ses paroles mais au lieu de ça elle approcha de lui, de son visage, d'un sourire mimant le sien avant de l'embrasser en oubliant le monde autour d'eux. Son coeur explosa à Caïn, il en était certain, au moment de sceller leurs lèvres et l'embrasser plus fort, fort de ses sentiments surtout et de la passion qu'elle éveillait en lui depuis le début. Il explosa parce qu'ils n'étaient pas en train d'échanger un simple baiser, il s'agissait de plus que ça. De ce qu'il attendait inconsciemment depuis longtemps. « I want you too. So much » glissa t'il comme première vérité lorsque leurs lippes se séparèrent mais que leurs fronts restèrent en contact et tandis que ses mains l'avaient rapprochée de lui plusieurs secondes avant, le sorcier les ramena au visage de la lionne et la seconde vérité se déroba, celle qu'elle devait connaître et sentir, celle qui lui avait échappé dans les couloirs lors de leur dispute. Celle qu'il pensait de tout son coeur, de toute son âme, le « I love you » prononcé clairement cette fois, sincèrement, (presque) sans crainte de tout gâcher. De son pouce, il caressa sa joue sans décrocher son regard intense du sien et après un nouveau baiser, sans attendre de réponse particulière, il détacha ses mains de la belle uniquement pour pouvoir la serrer dans ses bras et se nicher dans son cou, heureux, juste parce que maintenant il en avait le droit, qu'importe l'endroit.

Elle avait presque l'impression de rêver, qu'on lui pince le bras et lui murmure à l'oreille de se réveiller avant qu'elle n'y croit beaucoup trop, qu'on la réveille de ce rêve idéal, plus attendu qu'elle ne l'imaginait avant que ses espoirs trop nourris ne l'anéantisse. Bea est pourtant bien en train de vivre ce moment si précieux avec Caïn, même si l'idée qu'ils ne feraient pas l'unanimité restait dans un coin de la tête, même si au fond d'elle la lionne craignait toujours pour sa sécurité et son avenir. Elle se souvenait très bien des paroles d'Helena, ce sentiment qui avait tant eu du mal à la quitter suite au rendez-vous de Pré-au-lard en novembre car elle avait senti qu'elle était l'élément de la chute de Caïn, que si il lui arrivait quoique ce soit ce ne serait que de sa seule faute. Pourtant Bea s'était trompée sur toute la ligne. Sa famille se chargeait très, trop bien de tirer les ficelles le menant à la chute si il ne faisait pas suffisamment attention et avant tout, Caïn décidait de son propre futur. Quand bien même avait-elle tenté de le protéger de tout, d'elle, quelque chose de plus grand que tout cela les liait et soufflait à la rouquine que tout irait bien. Comme Caïn le lui rappela, du moment qu'ils étaient ensemble, ils trouveraient toujours un moyen de s'en sortir et son cœur s'emballa à ce rappel alors que l'intensité qui accrochait son regard par le sien la rendait toute engourdie d'amour. Alors ils s'embrassèrent et ce fut fantastique, baiser pouvant rejoindre le rang des plus émérites dont ils avaient déjà commencé la collection, elle se souviendrait longtemps de celui-ci. De la façon dont Caïn avait posé ses mains sur elle pour l'approcher de lui, l'intensité du baiser échangé et tout ce qu'elle ressentit à travers celui-ci, ce qu'il voulait dire, là alors qu'ils s'exposaient pour de vrai, cette fois. Elle sentit une chaleur l'envahir qui était similaire aux autres fois mais qui libérait aussi un soulagement véritable, une affection débordante qui lui fit perdre le souffle. Le front collé au sien, Bea en est un peu étourdie, d'amour et par la sincérité de deux cœurs, les mots du garçon qui l'emportent et éveillent un nouveau sourire chez elle. Elle sent son cœur si léger et ça lui fait du bien, c'est même bien mieux que ce qu'elle avait expérimenté il y a peu de temps alors perchée sur un balai et au dessus du sol à en oublier tous ses soucis. C'était meilleur que ça et de loin, ça la soulageait d'une peine qui s'était attachée à son cœur depuis bien trop de temps, la soulageait d'un amour véritable qu'elle ne discernait pas encore totalement et qui lui faisait même encore un peu peur, mais pas quand Caïn le lui dédiait depuis ces trois mots valant tant à ses yeux. Les mains de son petit-ami encadrant son visage, elle a le regard qui devient brillant de larmes retenues, d'une émotion qui l'emplit, lui fait tant de bien, la guérit d'une certaine façon. Il l'aimait. Il l'aimait, il l'aimait et il l'aimait encore. Et elle ne savait pas ce qu'elle avait mérité pour ça Bea, mais par Merlin qu'est-ce qu'elle aimait cela. Elle en perd la voix, le sens de tout le reste tandis que dans sa mémoire le souvenir de cet instant se fige à jamais pour son plus grand bonheur. Blottie contre lui, ses paupières se ferment et à ses lèvres se forment le murmure tut d'un « i love you » qu'elle était encore incapable de lui dire, qu'elle n'osait pas prononcer. Mais ses bras l'enlacent avec volonté, joue qui se cale un peu mieux contre lui. Oh elle se sent tant en sécurité tout contre Caïn, elle se sent aimée et qu'est-ce qu'elle l'aime en retour. Elle le sait, Bea, le ressent au plus profond d'elle tandis que son cœur est dans la joie et une paix incroyable. « i'm so lucky to have you. » lui souffle la lionne alors que sa joue est toujours contre son torse et qu'elle expire ensuite d'un long soupir. L'impression qu'un chapitre entier et compliqué venait de trouver sa fin logique et heureuse, l'impression que plus rien ne pourrait leur arriver car à présent personne ne saurait les séparer.

Une pluie fine avait commencé à clore ce jour de St Valentin aussi désastreux que merveilleux pour certains et si le nouveau couple s'était baladé ensemble dans le domaine du château pendant une belle heure, ils en étaient venus à leur retour inévitable au château. Tandis que Bea s'était arrêtée au bord du chemin de terre afin de récupérer une petite fleur violette dont elle avait humé la délicieuse odeur avant de la lui tendre pour qu'il puisse en faire pareil, elle sentit sa main attirée par celle de Caïn. Les doigts s'entremêlent et elle ressent que ce n'est pas de la même façon que précédemment lorsqu'ils n'étaient qu'à deux, parce que le château se dresse fier et droit devant eux, qu'ils traversent ensemble le pont couvert et son chemin aux angles particuliers. Bea relève son regard sur le profil de Caïn en admirant combien son petit-ami est beau, souriant et piquant du nez vers le sol pour dissimuler combien elle aimait cela, eux deux ensemble et pouvant se balader librement sans avoir à se cacher. Elle ne s'attendait pourtant pas à ce que des sentiments différents l'atteignent dès lors qu'ils entrèrent au sein des murs du château et que les premiers regards se posèrent sur eux. Sa respiration se bloqua légèrement sans même qu'elle n'y pense, ils restèrent immobiles en haut des marches du grand escalier donnant sur le hall. Alors ses doigts se serrèrent à ceux de Caïn avec une petite appréhension à mesure que son cœur s'emballait d'anxiété, elle croisait le regard de certains amis au loin et puis d'autres qu'elle aurait préféré ne pas voir. Mais c'est au sien que ses ciels troublés se relèvent finalement et y trouvent leur ancre, l'assurance que tout allait et irait bien. Elle esquissa un petit sourire en sa direction, la lionne en elle rugissait son droit d'être à ses côtés et avec lui, défiant quiconque de venir lui dire quoique ce soit à ce sujet.

Si les épreuves avaient été nombreuses, qu'elles le seraient surement encore malgré son envie de croire qu'on leur laisserait la paix, Caïn ne pouvait pas être plus heureux que ce moment arrive enfin. Il savait toutes les raisons qui les avait poussé à cacher leur relation au grand jour, en était même le seul responsable finalement, mais il avait aussi été le premier à vouloir faire en sorte que ça change, pour elle, pour eux, et il ne regrettait pas. Cet instant était magique, précieux, il constituait même un évènement majeur et notoire à leur histoire et s'il n'était pas un grand adepte de la fête dédiée aux couples et aux amoureux d'habitude, il trouvait ça presque drôle que cela arrive aujourd'hui plutôt qu'un autre. Parce qu'il n'avait clairement pas prémédité cette discussion en se levant ce matin et seulement espéré pouvoir passer du temps avec celle qui comptait tant à ses yeux, que le Flint avait même promis de ne pas la presser et d'attendre qu'elle soit prête avant de lui demander. Pourtant, le gamin amoureux et impatient avait pris le pas sur le jeune adulte responsable et raisonné, ce qui était souvent le cas avec elle, peut-être trop selon certains, mais il y avait ce besoin immense d'exprimer ce qu'il ressentait, cet amour profond sans limites autres que celles imposées par la société et auxquelles il décidait délibérément de transgresser pour qu'il n'en reste aucunes. Limites qu'elle décidait de franchir avec lui, Bea, tandis que lui franchissait les derniers centimètres pour sceller leurs lèvres et l'embrasser de cette tendresse qu'il n'avait que pour elle, à la hauteur de ses sentiments démesurés - et peut-être un peu effrayants. Raison qui l'avait d'ailleurs encouragé à repousser le moment de lui dire, certain qu'elle prendrait peur ou pire, qu'elle ne croirait pas, cependant c'était plus fort que lui et il n'était pas déçu, Caïn, en lisant cette lueur brillante particulière dans le regard de sa lionne qui lui disait tout ce qu'il avait besoin de savoir finalement. Elle n'avait pas à répondre, et de toute façon il ne voulait pas qu'elle se force à quoique ce soit, préférant qu'elle le lui confit à son tour quand elle serait prête alors il la serra dans ses bras parce qu'il n'avait envie que de ça, l'avoir près d'elle, contre lui, et profiter de chaque seconde avec elle. Sa confession le fit sourire et il se redressa seulement pour déposer un baiser sur son front et murmurer « We both are, then » qu'il pensait au moins autant qu'elle. Il se sentait en effet chanceux ; Bea était la plus belle surprise de sa vie, le cadeau le plus inattendu et c'était pour tout ça qu'il voulait se battre aujourd'hui, demain, et les jours suivants s'il le fallait parce qu'elle valait toutes les batailles. Et il n'eut pas à attendre longtemps pour que ce combat commence tandis que quelques heures plus tard, le couple reprenait enfin le chemin du château. La petite fleur violette récupérée, il la glissa derrière l'oreille de Bea avec une mèche et ensemble ils entrèrent dans la bâtisse par la grande porte, main dans la main. Les premiers regards se tournèrent dans leur direction mais il n'y avait qu'adoration et fierté dans les yeux du brun, celle d'avoir la plus belle, brillante et courageuse sorcière à son bras, et surtout de pouvoir enfin exposer leur relation aux autres. Certes leur avis ne comptait pas, mais elle était sienne et c'était là le serpent arrogant qui en trouvait une certaine satisfaction qu'il ne cachait pas. Ses doigts se resserrèrent à ceux de la rousse en la sentant se contracter et donc plus tendue ; il ne souhaitait vraiment pas qu'elle soit mal à l'aise. Caïn lança quelques regards agressifs vers les plus insistants, des haussements de soucils vers les plus interrogateurs avant de le poser à nouveau sur sa petite-amie. Le it's fine sur le bout de la langue qu'il ne prononça pas lorsqu'il vit la détermination dans ses iris, le sang-pur mima son sourire et après un très léger hochement de tête, il descendit les premières marches menant au hall sans jamais baisser les yeux. Une sorte de *boom* se fit entendre à quelques mètres de la fontaine en bas et il reconnut la silhouette presque qui devenait presque familière du roi de l'explosion chez les rouge et or, un regard reconnaissant pour le Finnigan qui attira l'attention et les rires de tous pendant de longues secondes. Suffisamment pour que toute forme de tension s'envole ; et que Bea et Caïn puissent avancer sans se faire épier comme des bêtes curieuses. Ils s'arrêtèrent un peu plus loin et le serpent se tourna vers la rousse, attrapant sa deuxième main dans la sienne. « Ca aurait pu être pire » commenta t'il avec un sourire d'abord avant de rire un peu plus franchement ensuite, conscient que cette arrivée ensemble aurait du être un acte ordinaire là où pour eux, il s'agissait d'une véritable étape. « Je sais que c'est bientôt l'heure du repas mais... est-ce que tu veux faire quelque chose avant ? » Aller à la bibliothèque ou se poser dans la salle de repos, ce qu'elle voulait, et même retrouver sa meilleure amie en privé si elle en avait besoin. Quoiqu'elle décide, Caïn lui offrirait. Il lui offrirait le monde.

Sa main nouée à la sienne, Bea se sent assurée. Dans ce qu'ils étaient et se permettaient enfin d'être, dans la confiance de pouvoir enfin assumer les sentiments qu'ils possédaient l'un pour l'autre au grand jour, elle ne craignait plus, pas tant qu'elle avait compris qu'être à ses côtés valait tous les risques possibles. C'était Caïn qui hantait le plus ses pensées et à qui elle offrait cette place si particulière dans son cœur. Elle qui n'avait jamais dit les deux mots les plus importants à quiconque se sentait plus proche que jamais de réussir à le faire, à l'assumer. Car en lui elle avait trouvé tout ce que son cœur désirait sans même savoir à quel point elle le cherchait et en avait besoin, par lui se ressentait une incroyable sensation de sécurité et de familier, le même sentiment qu'elle pensait ne jamais comprendre depuis que sa mère s'en était allée. C'était alors mieux encore que ce qu'elle n'imaginait, c'était la sensation d'être chez soi n'importe où, d'un bien être soufflée d'une confiance qui lui faisait tant de bien et parfois, Bea n'était pas certaine qu'il comprenne combien elle tenait à lui, combien elle l'aimait. Dans son regard brille pourtant une étincelle commune à celle qu'elle croise à travers le sien et elle sait alors, que quelque chose de puissant les relie, elle le ressent si profondément qu'un doux frisson la parcourt. Caïn était son petit ami et à présent, elle n'avait plus à dissimuler quoi que ce soit. Habituée des secrets et d'être cachée, c'est un véritable soulagement pour Bea d'avoir enfin la chance de pouvoir être elle-même sans détours ou sans qu'elle n'ait à se battre, qu'on assume qui elle est sans lui demander de se diminuer. Et avec Caïn, c'est comme ça qu'elle se sentait, forte, aimée et surtout respectée. Une émotion certaine l'emplit à cette idée, quand ils se serrent la main malgré les regards de leur détracteurs que le brun n'hésite pas à faire taire du sien. Elle est fière de lui, tandis que ses iris bleutées sont posées à son profil, Bea le contemple avec tant d'affection parce qu'elle en a enfin le droit, parce qu'il est lui et que ce n'était que lui, qu'elle désirait. Une explosion venant de Seamus leur permet d'être oubliés le temps d'avancer à travers le château et la lionne acquiesce à sa remarque, se laissant attraper ses deux mains et profitant de la chaleur des siennes. Ça lui faisait encore étrange de pouvoir faire cela en public. « Qu'est-ce que j'aime ça. » commente la gryffondor en baissant les yeux sur leurs mains enlacées, un sourire égayant ses lèvres au rire du serpent qui ne cesse de continuer de la charmer. « Pourquoi pas ? » elle était partante pour tout Bea, confiante et énergisée par leur nouvelle liberté, elle apprécia tout particulièrement pouvoir tenir la main de son petit-ami jusqu'à la salle commune des huitième et pouvoir rester enlacée contre lui face aux flammes chaleureuses du feu de cheminée.


Debout face à Miss Wheeler, Bea se sent prête à affronter le mannequin d'entraînement lui faisant face. Le sujet du cours était relativement simple aujourd'hui, l'attaque et la défense, l'importance de savoir quand faire chacun. Pour les gryffondors, elle avait remarqué que certains avaient du mal à se retenir d'envoyer plusieurs attaques et de réussir leur défense, pour les serdaigles, c'était plus en défense qu'ils trouvaient leur dextérité. Chaque maison réussissait mieux à sa manière, selon le profil de chacun, aussi. Cela faisait des années maintenant que Bea était membre du club de duel mais aussi tutrice et ces bases-là, elle avait pu un nombre incalculable de fois les réviser. Aujourd'hui n'était pas tant que ça si différent de d'habitude, excepté que cela faisait désormais quelques jours que Caïn et elle étaient publiquement ensemble. Si personne n'avait osé leur faire une remarque face à face, elle entendait les murmures et sentait les regards s’appesantir sur son dos. Le jugement était perçu de la part des sang-purs et de leurs proches mais aussi des autres, comme si on observait chacun de ses gestes pour comprendre ce qu'elle pouvait bien avoir de spécial pour avoir réussi à faire craquer un garçon de l'élite. Et ça l'énervait, l'agaçait véritablement parce qu'elle avait l'impression de passer pour une manipulatrice ou une femme n'ayant de valeur que par le regard de l'homme à ses côtés. Elle n'était pas cela Bea, elle était elle-même et sa valeur n'était à son avis, pas mesurable. Elle commençait à comprendre que c'était ce genre de regards auxquels elle aurait le droit quoi qu'elle fasse, en étant avec Caïn. Et c'est ce à quoi elle pensa peu avant que ce soit à son tour d'être en duel avec le mannequin d'entraînement, tournant son regard vers son petit-ami pour lui offrir un petit sourire en coin, la lionne ignorait royalement tout le reste, il n'y avait qu'eux qui comptaient. Lorsque ce fut son tour, le professeur Wheeler souhaita expérimenter une nouvelle combinaison d'attaques et de défenses et prit par surprise Bea qui parvient pourtant à parfaitement réussir l'exercice. Elle finit essoufflée mais une fierté au coin de son sourire tandis que sous les compliments de l'enseignante, la lionne regagne le fond de la classe en dépassant les différents élèves attendant leur tour. Elle n'hésite pas à regarder les visages des plus curieux et jugeant à son égard et lorsqu'une fois vers la fin de la file elle rejoint Caïn, elle se permet même un rapide baiser sur ses lèvres. « je t'ai déjà dit que j'étais forte au duel ? » bien sûr qu'il le savait, ils avaient côtoyé le club ensemble, il avait déjà tant de fois entendu son excitation vis à vis du combat en duel mais elle prenait un peu de son arrogance aujourd'hui et la faisait sienne, se sentant fière et forte. « à toi.. » Bea se penche à son oreille pour lui souffler quelques mots. « essaie de ne pas trop penser à la robe rouge, ou quand je ne l'avais plus. » elle plisse ses lèvres pour tenter de contenir son sourire amusé mais il peut parfaitement voir au sein de ses iris combien elle l'est. Et qu'est-ce que ça lui fait du bien de pouvoir interagir librement avec lui, peu importe quand elle le désire.

Il n'avait jamais autant attiré l'attention sur lui-même que ces derniers temps, Caïn, et dans d'autres circonstances cela aurait pu l'amuser mais ce n'était pas le cas aujourd'hui parce qu'il savait que ses faits et gestes étaient simplement observés pour être jugés et ça l'énervait. C'était sans doute hypocrite de sa part parce qu'à leur place et dans le passé, il aurait très bien pu réagir comme eux mais les regards sur lui, sur Bea depuis qu'ils avaient officialisés en se montrant tous deux fiers et amoureux en haut de l'escalier principal - qui resterait un endroit symbolique à ses yeux - n'étaient pas suffisamment innocents pour qu'il soit parfaitement serein. Si les mots et autres insultes étaient facilement ignorés, le serpent ne pouvait affirmer la même chose des possibles représailles ; l'image et le souvenir des manigances d'Helena toujours frais dans sa mémoire. Il préférait pourtant ne pas s'y attarder pour l'instant parce qu'avec la lionne et après tout ce qu'ils avaient vécus pour en arriver là, ils avaient mérité ce moment. Ils avaient mérité le droit de vivre leur histoire pleinement sans avoir à se cacher ou se justifier, la liberté d'être eux-mêmes l'un avec l'autre et même en général, le droit d'assumer leurs sentiments. Et la puissance des siens envers Bea avait toujours tendance à le surprendre, qu'il s'agisse de sa façon de réagir quand elle était blessée aux choses innombrables qu'il était prêt à faire, rien que pour elle. Il voulait croire que c'était l'une des raisons qui avait forcé les indésirables à essayer de les séparer, parce qu'en plus de ne pas comprendre sa manière de tourner le dos à tous les principes qu'on lui avait éduqué, ils ne comprenaient pas non plus l'amour considérable qui les liait. Elle était plus qu'un simple crush qui passerait - comme l'avait certainement espéré sa matriarche - elle était aussi plus qu'une histoire d'adolescents aux hormones en furie ; elle était tout Bea et s'il préférait se concentrer sur le présent, il savait et avait toujours su qu'elle ferait partie de son avenir. Des pensées dans lesquelles il se perdit un instant alors que le professeur Wheeler débutait son cours et que lui repensait à la veille quand ils s'étaient isolés tous les deux après avoir quitté la salle de repos ensemble sans se soucier des quelques regards appuyés dans son dos. Le même, peut-être, qu'il sentit à ce moment là derrière lui, serpent qui se retourna pour ne voir personne les yeux posés sur lui. Ses camarades étaient doués pour feindre l'indifférence après tout, il n'était pas étonné. Des chuchotements non-discrets l'arrachèrent à sa recherche et il sut que c'était le tour de Bea sans même avoir à vérifier. Un sourire lui éclaira le visage en croisant ses iris adorées et un hochement de tête qui voulait dire you got this l'accompagna. Il n'était que peu surpris par les capacités de la lionne à se défendre et à parfaire l'exercice pourtant renforcé à la dernière minute par la blonde - qui était brune visiblement aujourd'hui - mais ça ne l'empêcha pas d'être fier, Caïn, et de le lui faire comprendre par son regard brillant et son sourire qui ne l'avait pas quitté. En la voyant revenir au fond de la salle, il s'apprêta à l'attirer vers lui d'une main pour la féliciter mais elle l'étonna, Bea, en approchant d'elle-même et en l'embrassant brièvement. C'était soudain et naturel, c'était assez pour le soutenir dans cette décision prise de ne plus se cacher. « Je n'en ai jamais douté... mais tu devrais me le montrer encore, leur montrer à tous » Derniers mots qui n'avaient rien d'anodin. « You're brilliant » la complimenta t'il sans attendre et faisant suite aux remarques de la professeure après l'exploit de Bea effectué en un temps record. Un petit rire lui échappa aux mots glissés à son oreille et il la retint par la main pour dire : « Ce n'est pas très juste de déconcentrer un adversaire avant la compétition » Même s'il ne s'agissait pas d'un match et qu'il n'était certainement pas son adversaire. « Mais rusé. Je commence à croire que j'ai une mauvaise influence sur toi » ajouta t'il en haussant un sourcil, amusé par toute cette situation nouvelle. Il approcha plus près pour flirter plus discrètement avec elle et murmurer : « Je t'enlève cette robe à nouveau quand tu veux » Sur ces paroles il en avait d'ailleurs profité pour placer une main dans son dos sous sa robe de sorcière ouverte et il l'enleva en lui frôlant volontairement au niveau des omoplates. En se reculant, prêt à affronter à son tour les mannequins, il lui lança en se moquant de leur audience : « Même si tu es très jolie avec aussi » Une remarque qui lui valut un regard sévère de la part de Wheeler qui ne devait pas apprécier que son cours soit perturbé. Il tenta de se concentrer après ce petit aparté des plus agréables mais il rata son premier essai au moment deux sortilèges et dut recommencer une deuxième fois avant de tout réussir. Il eut forcément moins d'éloge de la part de la professeure mais il n'était pas de si mauvaise humeur pour ça, grâce à la présence de sa petite-amie qui irradiait tout le reste. « C'est de ta faute » osa t'il en se plaçant à ses côtés, penchant la tête pour ajouter « Mais je ne t'en veux pas, l'image était bien trop plaisante pour ça » Son sérieux qu'il garda en regardant d'un oeil distrait Seamus performer, et une fois tout le monde passé, Wheeler proposa que les étudiants se mettent par groupes de deux pour quelques duels amicaux. Sauf qu'elle avait mal calculé le temps et la fin du cours sonna avant que l'un d'entre eux se fasse. « Dommage, j'aurais adoré que tu me mettes au sol » lui lança t'il avec un clin d'oeil suggestif avant de remballer ses affaires et entendre une injure sur sa petite-amie dans la bouche d'un serpent. Il ne mit qu'une seconde à atteindre Crabbe et le menacer en le chopant par sa chemise qui dépassait. « Fais attention à ce que tu dis ou je te jure que ce ne sera pas les mannequins qu'on visera la prochaine fois » Le regard noir, il ne le lâcha que lorsque la professeure demanda s'il y avait un problème, soupirant lourdement en se dirigeant vers la sortie, un bras passé autour des épaules de Bea. « J'suis désolé, c'est qu'un idiot. Lui et tous les autres vont finir par se calmer » Du moins il l'espérait sinon il ferait tout pour. « Mais si tu veux le mettre dans le même état que les mannequins de Wheeler, je regarderais avec plaisir » Parce que Caïn avait conscience qu'elle pouvait gérer les crétins de ce genre, cependant il serait toujours là pour défendre son honneur et assurer ses arrières.

Son sourire ne la quitte pas, parce que sa bonne humeur persiste malgré l'adversité, ces regards lourds de sens autour d'eux, le jugement palpable. A ce moment précis et de plus en plus, Bea s'en contrefichait royalement. Elle avait tout ce dont elle avait besoin en étant librement aux côtés de son serpent et sa tristesse s'envolait déjà, libérant son cœur d'un poids supporté depuis bien trop de temps, si bien qu'elle en avait oublié, un temps, ce que cela faisait de vivre sans. Et tout était grâce à lui, lui et ses sourires, ses attentions, rire qui réchauffe son cœur et plus que ça même. « je ne sais pas encore si c'est une bonne ou une mauvaise chose. » assuma t'elle alors qu'il clamait avoir une mauvaise influence sur elle ce que Bea ne réfutait absolument pas. Petite part de fierté prenant place, d'autant plus sous les compliments de celui qui comptait le plus dans cette pièce, elle s'amuse à le déconcentrer mais sait très bien qu'il réussira. Elle l'avait déjà vu à l'œuvre, en bien des manières d'ailleurs. Pensée qui se fait au moment où Caïn joue en retour avec elle et lui laisse un doux frisson au passage de sa main dans son dos, regard appuyé en sa direction qui en dit long. Ces deux là se mangeaient du regard et on essayait encore de les séparer ? La lionne se sentait réchauffée par sa présence et ses taquineries, pinçant ses lèvres d'amusement en se retenant de répondre alors que le professeur Wheeler semblait les avoir capté un peu plus loin et Bea tenta de paraître la plus innocente possible mais comment l'être tout à fait lorsqu'à ses côtés la tentation personnifiée jouait avec elle ? « arrête tes bêtises. » lui souffle t'elle en coin, sans doute plus habituée à être sage même si c'était elle, qui avait lancé les chaudes hostilités. Bea l'observa alors ensuite performer et croisa ses bras devant sa poitrine, une main logée devant ses lèvres souriantes lorsque Caïn revient vers elle en osant l'accuser pour son premier essai raté. Elle rechercha son regard pour s'assurer qu'il blaguait bien et qu'elle n'avait pas à s'en vouloir, capturant l'éclat amusé au fond de ses yeux bruns malgré l'air sérieux du serpent et l'envie de l'embrasser se fit brûlante. « Heureusement qu'on ne combat pas l'un contre l'autre alors. » serait-elle capable, de toute façon, de l'attaquer réellement ? Bea en doutait fortement, pensée coupée par l'initiative de leur enseignante elle-même interrompue par la fin de l'heure, elle souffla. Et elle ne dit rien lorsqu'il en joue, clame qu'il aurait aimé qu'elle le mette au sol, comprenant très bien le sous-entendu derrière mais quelque peu bloquée, maintenant qu'ils étaient ensemble, de se dire qu'elle serait obligée de le faire au cours de cet enseignement. Ca lui semblait faux, impossible maintenant à ses yeux, quelque chose avait changé, de l'ordre du sacré et de l'affection, d'une loyauté certaine qu'elle ne saurait dépasser. Elle l'appréciait trop Bea, jamais elle ne pourrait lui faire de mal. Rangeant ses affaires dans son sac, la lionne a oublié le reste, les étudiants qui eux ne l'ont pas fait et en un rien de temps, une remarque s'entend, se suspend dans les airs parce que Caïn ne laisse pas le temps de respirer à quiconque avant de s'emparer du col d'un camarade à lui pour le menacer. Son cœur s'emballe, d'une crainte uniquement dirigée envers son serpent quand l'autre ne recevait qu'un regard froid de sa part. Les insultes, elle connaissait après des années à marcher dans les couloirs d'un château détestant pour certains les nés moldus, mais les petits-amis protecteurs, c'était nouveau. Et Bea arriva aux côtés de Caïn silencieusement et sans quitter Crabbe du regard. « Dis lui de me lâcher. » elle haussa les sourcils, eut un petit sourire. « Pourquoi je ferais ça au juste ? » elle n'était pas contre qu'il la défende, qu'il prenne son parti et fasse fermer la bouche à ces idiots, elle n'était pas contre quand il se positionnait pour elle, pour eux et trouvait ça même particulièrement attirant. Si la professeur intervient et permet au serpent de desserrer sa prise, Bea ne fait qu'hausser une épaule aux excuses de Caïn et vient glisser sa main dans celle de son petit-ami, enlaçant ses doigts aux siens. Il reconnaissait qu'elle pouvait parfaitement le mettre hors d'état de nuire et c'était pour cela aussi que Bea appréciait quand il prenait sa défense, car elle savait qu'il ne le faisait pas en pensant qu'elle était une petite chose fragile. Petite, elle l'était, vulnérable, elle refusait de l'être. Ils sortirent de la salle de classe et commencèrent à dévaler les escaliers ensemble. « Peut-être un autre jour, là j'ai d'autres plans. » elle releva un regard vers lui tandis qu'ils avançaient en direction du couloir du troisième étage, Bea ouvrant ensuite une porte refermant une salle de classe vide et habituellement inutilisée. Elle préférait perdre son temps à l'aimer plutôt qu'à les détester.


Ses gestes sont prudents et Bea retient sa respiration, a besoin de faire extrêmement attention à la façon dont elle tient le bandage qu'elle ajuste pour ne pas se faire plus mal qu'elle ne le ressentait déjà. La peau recouverte d'une crème réparatrice et apaisante prêtée par Mme Pomfresh, elle savait que cela mettrait plusieurs jours avant que toute douleur ne disparaisse, plusieurs semaines avant que tout spasme cesse et que sa peau ne se répare entièrement. Plus important encore, elle ne comptait pas laisser passer plusieurs jours avant de se venger d'elle et de Willow. Panier surprise se transformant en expérience presque horrifique tandis que sa meilleure amie avait fini par s'évanouir d'épuisement à cause de ce qu'elle avait mangé, elle attendait sur un banc devant le bureau de sa directrice de maison en attendant le verdict. Une fine partie de ses cheveux avait été coupé par le diffindo qu'on lui avait lancé, elle tremblait toujours de colère là sur son assise tandis qu'elle finissait de refaire son bandage et qu'Ava Mulciber venait de se faire arrêter par le personnel de Poudlard. Si elle se soulageait que Willow était en sécurité à l'infirmerie et près de Seamus, Bea ne voulait que la déchéance de la vipère à présent. Des pas s'entendent dans le couloir menant jusqu'à elle et Bea se relève, en colère. Seulement il ne s'agit que de Caïn et non pas d'autres représailles et si son cœur s'en soulage, il se permet aussi de garder sa colère. « elle s'en est pris à Willow ! » l'accueille t'elle, enflammée et en ébullition. A l'heure qu'il était, Caïn devait sans doute déjà savoir ce qu'il s'était passé pour que sa meilleure amie soit à l'infirmerie, mais peut-être pas la suite. « c'était Ava Mulciber, elle est dans le bureau de ma directrice de maison, j'ai cru entendre que ça méritait un renvoi. » et pour elle, évidemment que ça méritait plus. La rouquine accrochait son regard à celui de Caïn, s'y accrochant avant de glisser ses yeux sur ses bras, ses manches relevées. « tu t'es battu ? » ses sourcils se froncèrent à présent, main reposant sur son bras et qui eut un spasme incontrôlé peu de temps après.

Il était fier, Caïn, de voir sa lionne rugir à nouveau et sourire, de la voir usée d'une arrogance qui avait le don de réveiller des désirs cachés ou en tout cas jusqu'à ce qu'ils ne soient que tous les deux, parce que Bea était cette sorcière brillante et douée, pleine de ressource de qui il tombait amoureux un peu plus chaque jour, si tout au moins c'était possible. Elle souriait, riait, le taquinait et il y avait cette sensation toute particulière de pouvoir le faire en public ou comme ici, au beau milieu du cours du professeur Wheeler. Il l'admirait de là où il était, en tentant de ne pas en faire trop, mais c'était compliqué parce qu'il n'avait jamais été aussi heureux et épanoui qu'en ce moment, le Flint, et qu'importe que cette attitude n'agace les autres ou non. Il avait l'impression d'être passé par tous les stades cette année, par toutes les émotions, et il s'en voulait d'avoir fait subir ça à ses proches alors il tentait encore de se racheter auprès d'eux. En attendant pourtant, il se souciait de Bea plus que du reste du monde mais offrit un hochement de tête à la Burgess qui passait à leurs côtés pour sortir de la classe. « Tu n'aurais pas à faire grand chose pour gagner » confia t'il à sa petite-amie à l'image d'un duel les opposant. Cette idée lui était inconcevable et de toute façon il y avait peu de chances pour qu'il accepte même si la situation l'exigeait. Il n'avait par contre aucun mal à s'attaquer aux idiots dans le genre de Crabbe qui se pensait malin et intelligent d'insulter la lionne devant lui, quand bien même elle pouvait se défendre elle-même. Caïn se moquait bien de savoir qu'on le regardait, à vrai dire il espérait que ça s'ébruite suffisamment pour qu'à l'avenir, les autres sachent à quoi s'attendre avec lui, avec eux. Il ne laisserait plus rien passer, le serpent, refusait de donner l'opportunité à une tierce personne de s'immiscer entre eux et si ça voulait dire se battre contre la terre entière, il était prêt à le faire. Seulement elle avait d'autres projets en tête, Bea, moins tempétueuse que lui cette fois, plus sereine et ce fut sa main dans la sienne qui l'apaisa et les heures suivantes avec elle, rien qu'elle. Une chose était sûre, il adorait ses plans.


Il n'avait pourtant pas réussi à arrêter le ou la sorcière qui s'en était pris à Bea quelques jours après ça, garçon qui ne cessait de chercher des indices dans tous les coins de la salle commune. Il avait mis plusieurs amis à lui sur le coup et la plupart des moments qu'il passait dans le repère des verts et argent n'étaient qu'une excuse pour lui d'épier ses camarades sans la moindre honte, d'interroger les plus jeunes pour en savoir plus mais les serpents étaient plus malins que ça et surtout, beaucoup devaient redouter les représailles s'ils dénonçaient qui que ce soit. Parce que de simples ragots dans les couloirs de Poudlard pouvaient remonter bien plus hauts alors une histoire de harcèlement ? Caïn ne lésinait tout de même pas sur les moyens pour trouver les coupables qui ne dormaient certainement pas loin de lui et qu'il n'aurait eu aucun scrupule à étouffer dans leurs sommeils. Si les lettres étaient déjà limites, ils avaient été beaucoup trop loin avec les cadeaux empoisonnés et le Flint comptait bien leur faire payer pour le mal qu'ils avaient faits à sa petite-amie. Il s'était senti abattu, vulnérable, impuissant de la voir souffrir si fort qu'elle en gardait encore des traces aujourd'hui et alors qu'il venait de coincer un énième serpentard contre le mur pour lui poser des questions tout à fait banales - c'était le terme que Caïn avait employé pour justifier son attaque après l'avoir entendu évoquer ouvertement les dernières agressions - celui-ci lui confia qu'il y avait encore de l'animation du côté de l'infirmerie. Son sang ne fit qu'un tour en comprenant l'allusion de ce crétin et après lui avoir laissé un souvenir au visage, il fila au cinquième étage remonté à bloc mais non sans être effrayé à l'idée de ce qu'il s'était encore passé sous son nez sans qu'il ne fasse rien. Il arriva en courant dans l'aîle de l'infirmerie et entra sans attendre d'indications, le « Bea ?! » paniqué au bout des lèvres pour être accueilli par l'assistante qui lui expliqua la situation, puis Seamus au chevet de Willow. Il adressa un regard à la brune endormie, le coeur cruellement et égoïstement soulagé de savoir que ce n'était pas sa petite-amie cette fois mais pas heureux pour autant - et ce malgré sa relation plus que mitigée avec la lionne. Il osa même un « Elle va bien ? » en se raclant la gorge, gêné, avant que le Finnigan d'un regard entendu n'hoche la tête et lui informe que Bea attendait près du bureau de McGonagall. Ni une ni deux il la rejoignit là-bas en quelques secondes et l'attrapa dans ses bras sans qu'elle ne s'y attende, surement, pour la réconforter elle et aussi se réconforter lui-même. « Je sais, je suis désolé » Et il l'était vraiment, Caïn, parce que c'était une nouvelle épreuve encore et qu'il en avait assez. Alors il ne pouvait imaginer ce qu'elle, elle ressentait. Se détachant de sa petite-amie, il l'inspecta de la tête aux pieds, incapable de s'en empêcher. « Mais toi, ça va ? » Il n'avait pas idée pour le sort reçu et n'apprécierait certainement pas du tout. « Mulciber fille ? Cette sale petite -  » Il retint l'insulte de franchir ses lippes et essaya de se remémorer ses dernières interactions avec elle, sans trop de succès. « C'était elle depuis le début ? Les lettres, les menaces, tes mains... ? » Son frère était dans sa liste de suspects mais Caïn n'avait pas pensé à se méfier de la fille. « I'm going to kill her » lâcha t'il entre ses dents d'un ton qui respirait l'agressivité à plein nez. Il était en colère, le Flint, et même plus que ça, il aurait pu faire un malheur. « Ouais, il vaut mieux pour elle qu'elle ne reste pas au château de toute façon » se permit-il d'ajouter en entendant la sanction qui, à ses yeux, n'était évidemment pas suffisante. Rien ne le serait. « Comment l'ont-ils découverts ? » Tendu et agité, il soupira seulement lorsqu'il sentit la main de Bea sur son bras, son regard à lui ne quittant pas la porte du bureau de la professeur de métamorphose, avec une seule hâte : que la blonde en sorte pour régler ses comptes. Mais l'interrogation de la rousse l'obligea à baisser les iris sur ses avant-bras nus et il secoua celui qu'elle ne tenait pas pour que la manche de sa chemise ne retombe. « Non, c'était juste... ce n'est rien » lui expliqua t'il vaguement en secouant la tête alors qu'une seconde plus tard, il ressentit le spasme de la main de Bea et dans son bras, ses prunelles s'accrochant aux siennes et l'inquiétude rapidement de retour. Il profita de ce moment pour s'asseoir sur le banc sur lequel il l'avait trouvée et l'inciter à faire de même, tout en entremêlant leurs doigts par-dessus le bandage et lui caressant la paume de la main de son pouce. « Tu as encore mal » Et ça le peinait de l'attester, Caïn, plus que tout. « Je peux peut-être trouver une crème plus efficace que celle que Pomfresh t'a donnée » Il savait que Theodore avait des produits différents de ceux proposés par l'infirmière pour l'avoir vu en utiliser après son attaque le mois dernier et de manière plus générale, il pouvait se débrouiller grâce à ses contacts tant que ça pouvait aider Bea à se sentir mieux.

En un rien de temps Bea se retrouve dans les bras de son petit-ami et ce simple geste qui pourtant signifiait beaucoup l'apaise instantanément. Et cette sensation de soulagement l'envahissant était parfaitement à l'image des efforts vains de son agresseur. Quoi qu'il arrive, Caïn et Bea étaient présents l'un pour l'autre et ne laisseraient plus rien se mettre entre eux deux. Ses bras forts l'entourent et elle se blottit quelques instants contre lui en fermant les yeux, soupirant. Elle oubliait la douleur de ses mains, l'indignation faisant trembler son âme pour trouver simplement la paix auprès de lui. Tout n'était pas encore gagné mais presque et ce câlin la menait enfin vers un chemin plus calme que ces derniers jours. Quand Caïn lui demande si elle allait bien, Bea acquiesce car c'était vrai, malgré la colère et la frustration de ne pas pouvoir se venger directement ou régler ses comptes à la vipère, Bea allait mieux depuis qu'elle savait qui était son bourreau et que celle-ci avait été appréhendée par un professeur ayant tout vu. « Oui c'était elle. » les lettres, les menaces, ses mains, les rumeurs, la tentative d'empoisonnement, le diffindo heureusement loupé, sa blessure et ses cheveux coupés.. La colère de son petit-ami se ressent et s'entend, est totalement légitime et Bea caresse ses bras dans une tentative de l'apaiser, elle préférait qu'il se focus sur elle avant tout et ne risque pas la fin de sa scolarité ou pire. Elle comprenait néanmoins, elle aussi devait se faire violence pour se maîtriser maintenant qu'elle savait. « elle est venue à l'infirmerie quand Willow se réveillait à peine et nous a attaqué, mais il y avait Miss Wheeler dans la pièce qui a assisté à tout.. même lorsque je lui ai cassé le nez. » et elle aurait voulu faire plus, lui faire regretter, la faire se sentir aussi minable qu'elle au fil des derniers jours et lui rendre au centuple, mais Bea n'avait pas eu le temps et s'il fallait être honnête, elle ne serait sans doute pas allée jusqu'au bout car son cœur reste trop bien placé pour dépasser ce genre de limites. Si Caïn observe la porte en bois toujours fermée, Bea remarque évidemment qu'il s'est battu ou au moins été en confrontation avec quelqu'un et ses sourcils se froncent. « ça n'a pas l'air d'être rien.. » elle n'était pas contente, ne voulait pas qu'il aille aussi loin lui-même, même si elle savait que son cœur était frustré si ce n'est plus encore que le sien. S'asseyant ensemble, leurs mains se lient avec précaution tandis qu'il lui caresse la paume avec son pouce. Ce simple geste a le don de la soulager, elle soupire encore. Bea ne pouvait pas lui cacher ses douleurs, ni même ses pensées parfois mais il y avait quelque chose de rassurant en réalisant qu'il était là pour patiemment écouter et la réconforter quoi qu'il s'agisse. A part Willow, elle n'avait jamais eu quiconque sur qui elle pouvait s'appuyer réellement comme cela et Bea avait l'impression que cette complicité et harmonie entre eux deux était même vouée à dépasser toutes les limites. Elle était si heureuse d'avoir Caïn dans sa vie et ne voulait que le rendre le plus heureux possible en retour. « je crois que, que j'en aurais bien besoin oui.. » parce que ça lui faisait si mal parfois qu'elle doutait que les potions de Pomfresh soient assez fortes. Bea ne voulait que guérir et enfin passer à autre chose. « Tu imagines que maintenant qu'ils l'ont appréhendé, c'est terminé ? » l'espoir portait ses propos en relevant son regard vers lui et la lionne se corrigea pourtant bien vite « Je sais que.. je sais qu'il y aura encore longtemps des regards et des avis négatifs mais ça nous a permis aussi de voir à quel point on était vraiment intouchables tous les deux, on est plus fort que n'importe lequel de leurs plans.. » ses yeux brillaient, de tristesse pour ce qu'ils venaient de vivre mais aussi d'espérance en leur avenir. Elle y croyait Bea, plus que jamais malgré les épreuves tout juste vécues. « je compte pas tout abandonner car des idiots veulent se mettre sur notre chemin et on sera plus vigilants maintenant, je le sais. » lui confia t'elle, enfin soulagée mais aussi forte de cette pensée. Bea lui serra la main tendrement. « On est ensemble. » et rien ne saurait les séparer.

Il fulminait, Caïn, bien sûr parce qu'encore une fois, des sorciers de ce château où ils auraient dû être en permanence protégés s'étaient attaqués à Bea en portant atteinte à sa meilleure et si le serpent n'avait jamais été un très grand fan de la Fleming - le sentiment était réciproque - il savait que sa petite-amie serait hors d'elle pour ce coup bas, à juste titre. La brunette comptait beaucoup pour la lionne et il apprenait doucement à faire avec, à supporter ses remarques, à lui rendre ses insultes mais il n'était pas assez mauvais et fou pour lui souhaiter malheur. Ceux qui semblaient prendre plaisir à harceler Bea l'étaient eux, et Caïn avait hâte de leur mettre - littéralement - la main dessus. Alors quand il réceptionna la gryffondor dans ses bras et qu'elle lui annonça que c'était le résultat de la haine d'Ava Mulciber, il serra des dents. Il connaissait la blonde pour faire partie d'une de ses familles que la sienne fréquentait depuis toujours mais là où il était devenu ami avec certains autres enfants de l'élite, Ava et son frère semblaient s'être longtemps suffit à eux-mêmes. Il y avait donc une certaine confusion dans l'esprit du bouclé qui n'y voyait pas une vengeance personnelle mais plutôt générale, au nom de vieux principes qui lui semblaient tout aussi lointains. Son sang ne fit qu'un tour en l'entendant évoquer une nouvelle attaque mais il se calma un peu à cette précision qu'il n'attendait pas, celle où Bea cassait le nez de la sale vipère. Il haussa un sourcil surpris et un très léger sourire en coin prit place sur son visage. « Tu l'as frappée ?? » Il ne prétendait pas être heureux d'une telle fin mais quelque part, il était fier que sa petite-amie se soit défendue et qu'elle ait montré à la Mulciber une infime partie de ce dont elle était capable. « Est-ce que ça t'a fait du bien ? » demanda t'il doucement en venant poser sa main sur sa joue pour la lui caresser tendrement. « Tu as dit qu'elle vous a attaqué, toi et Fleming ? Tu es blessée ? » Son regard se faisait moindre sage et plus sombre, colère qu'il réservait à la sang-pur pour ces dernières actions qu'il n'oublierait pas de si tôt. L'inquiétude dans les iris de la rousse était évidente et Caïn s'en voulait de lui en causer mais il n'avait pas pu garder les mains dans ses poches au cours des semaines précédentes et il avait l'impression qu'elle ne lui en voudrait pas pour ça. « Je cherchais juste à savoir qui était derrière tout ça mais elle s'est vendue toute seule en s'attaquant directement à toi » Il en était soulagé même s'il aurait aimé l'appréhender avant tout ça, avant que quiconque ne soit touché. La lionne sur ses genoux, il respira son parfum une seconde, reconnaissant de l'avoir dans ses bras et en bonne santé bien que pour qu'elle soit totalement guérie, il lui faudrait encore du temps. Et peut-être l'aide de Theo à qui Caïn s'empresserait de demander la crème une fois de retour au dortoir. Il resserra son étreinte sur Bea à ses paroles, répétant le « C'est fini oui » Fini pour Ava en tout cas, ce qu'elle précisa et qui le fit soupirer un peu parce que ce n'était peut-être que le début finalement et qu'ils n'en avaient pas conscience. « J'espère... j'espère juste qu'ils vont nous laisser tranquilles » C'était beaucoup - sans doute trop - demandé mais Bea lui paraissait plus confiante que lui, plus forte aussi et c'était exactement ce dont il avait besoin à cet instant. Parce qu'un instant, il y avait eu la pensée qu'elle serait mieux sans lui, la lionne, en sécurité, mais n'avaient-ils pas déjà trop perdu à être séparés tout ce temps ? « C'est toi la meilleure, tu sais ? Je n'ai jamais connu de sorcière plus forte et courageuse que toi » Elle l'était même plus que lui à son avis. Le serpent déposa un baiser sur sa joue, reprit le « Ensemble » qu'elle comprendrait dans cette promesse qu'ils se faisaient toujours d'y arriver parce qu'ils étaient deux, unis, et à laquelle il tenait particulièrement. Si aucun d'eux ne pouvait lire l'avenir, il n'en voyait pourtant qu'un, Caïn, et c'était avec elle à ses côtés. Il se redressa en entendant la porte du bureau de McGonagall s'ouvrir et s'accrocha un peu plus fort à Bea toujours sur lui pour ne pas se lever et se défouler sur la vipère qui le toisa avec un sourire arrogant. Ce fut assez - ou trop - pour qu'il bondisse du banc en tenant encore sa lionne par la taille, le geste et la posture qui firent grimacer Ava. « Tu paies rien pour attendre, sale - » « Monsieur Flint ! Un mot de plus et je m'occupe personnellement de votre cas » Il eut un regard mauvais pour son ancienne professeure avant de revenir tout de même sur la sang-pur et cracher « Surveille tes arrières Mulciber, je ne serai pas loin » Une menace en bonne et due forme pour celle qui quittait Poudlard aujourd'hui mais que le Flint ne lâcherait pas pour autant. McGonagall entraîna Ava par l'épaule pour ne pas que le conflit perdure mais il continua d'avancer, seulement retenu par sa petite-amie. « Estime-toi chanceuse d'être virée, je - » « Ça suffit maintenant, retournez dans votre salle commune ! » Il ne le voulait pas, ne le ferait pas non plus mais regarda s'éloigner la cause de tous leurs malheurs du dernier mois, sa haine décuplée pour cette sorcière mais pas que, c'était tout leur monde qui le dégoûtait. Sa main attrapant délicatement - à cause des bandages - celle de Bea, il se sentit légèrement apaisé mais savait que ce ne serait pas suffisant sur le moment, mais qu'il lui fallait essayer, pour celle qu'il aimait.

Bea ne s'était jamais battue à mains nues avant ce jour, si ce n'est un moment où quand elle était jeune, le grand Timmy (qui faisait deux têtes de plus qu'elle, il l'impressionnait à l'époque, il impressionnait tout le monde) n'avait eu de cesse de chaque jour l'embêter à lui tirer ses jolies nattes rousses. On lui avait dit de ne pas s'en faire, que c'était probablement parce qu'il était amoureux mais Bea n'avait jamais compris ni voulu accepter qu'on lui laisse lui faire du mal volontairement sous couvert d'amour. Car c'était pas faire mal à l'autre l'amour et elle l'avait compris à un jeune âge. Bea avait alors poussé le garçon de toutes ses forces contre un étalage lorsqu' il était venu une énième fois lui tirer ses tresses et Timmy avait alors fait tout tomber en cassant les jolis vases et dispersant la nourriture. On lui remonta les bretelles et l'oncle de Bea intervint pour tirer sur la main de Bea afin qu'on ne la désigne pas, ainsi, elle fut sauve et gagna même un sourire fier de la part de son tuteur. Se battre en duel lui était plus habituel et ce depuis quelques années, mais casser le nez d'une vipère à l'aide de son poing seul, c'était nouveau. Et oui, ça lui avait fait un bien fou. C'est pour cela que la sorcière acquiesça face à la question de son petit-ami tandis qu'il ne la condamnait pas tout comme elle ne le faisait pas avec ses traces de lutte, tout ce qu'elle désirait, c'était qu'ils soient en sécurité. Et elle pensa alors à sa blessure lorsqu'il lui demanda si elle était blessée, son regard cilla légèrement, elle hésita le temps de quelques instants parce qu'il semblait déjà passablement énervé à propos de la sang-pur se faisant actuellement sermonner et que ça n'arrangerait sans doute rien. Pourtant, Bea lui montre sa blessure soignée et recouverte d'un nouveau bandage en décalant légèrement son pull de son épaule, dévoilant au passage également une partie de ses longs cheveux roux coupés. Elle serait en colère plus tard pour cela, là, c'était comme si un trop plein figurait déjà et empêchait d'ajouter une énième frustration, chaque chose à la fois. « vu qu'elle m'a encore blessé, ils prennent apparemment des dispositions plus graves pour elle. » et c'était un véritablement soulagement, parce que si Ava était capable de lui abimer les mains, de l'empoisonner ou de s'attaquer à elle en public de cette façon, jusqu'où aurait-elle pu aller ? Assise sur les genoux de Caïn, ses doigts caressent naturellement sa nuque, l'aurore de ses cheveux dans un geste apaisant. Elle ne commente pas les raisons de la bagarre que Caïn a rejoint mais est soulagée qu'il ne le lui cache pas. Ses doigts caressent d'ailleurs distraitement le rebord de ses poings, tout ce qu'elle voulait c'était qu'ils soient apaisés. Maintenant qu'Ava serait partie de Poudlard, elle espérait que tout soit terminé et son regard embrassait le visage de son petit-ami dans l'espoir qu'il ait aussi confiance qu'elle, qu'il puisse trouver une certaine paix en le sachant. A son compliment, Bea lui sourit tendrement et le laisse lui embrasser la joue. Elle avait envie de lui rétorquer quelque chose de similaire parce qu'elle le pensait vraiment, Caïn était tout simplement fantastique, mais elle sut que cette fois-ci, c'était une façon pour lui de l'aimer et lui dédier ses sentiments alors elle serra seulement ses doigts aux siens en relevant ses iris bleues et dévouées vers lui. Elle avait hâte de temps plus doux et elle savait qu'ils le méritaient tous les deux.

Quand la porte s'ouvrit et qu'Ava sortit accompagnée de sa directrice de maison, son dos se raidit et elle sentit Caïn en faire de même. Le regard mauvais de la vipère glissa sur eux ce qui la poussa à rester à sa place pour lui montrer que c'était bien la sienne et que ça le resterait. Seulement un sourire arrogant dessina les lippes de son bourreau et ce fut assez pour faire sortir Caïn de ses gonds. Ils furent debout en un rien de temps et la main de Bea resta sur son torse, son autre bras l'encerclant. Elle ne l'intimait pas à se taire, elle le soutenait et surtout restait à ses côtés. Mcgonagall était assez à elle seule pour savoir le dissuader de la faute irréparable et quand il menaça la blonde, son souffle se coupa légèrement en relevant son regard vers lui. Il fallait à tout prix qu'ils restent loin d'elle pour le reste de leur vie, Bea le savait. Avant de définitivement partir, Ava tourne le regard une dernière fois vers Bea en attendant de voir si la lionne allait elle aussi réagir, probablement attend t'elle simplement que l'un des deux ne fasse la moindre faute pour ne pas être la seule à tomber. Seulement Bea ne fait rien d'autre qu'esquisser un sourire froid avant de poser sa tête sur l'épaule de son petit-ami et elle sait, elle le voit, combien cela enrage une nouvelle fois la vipère que Mcgonagall doit alors calmer. Quand Ava n'est plus dans son champ de vision, Bea perd aussitôt ce sourire ne lui ressemblant pas, elle en a presque la nausée. Mais c'était fini, maintenant, pas vrai ? Et quand Caïn attrape délicatement sa main, c'est à lui que son regard se tourne une nouvelle fois, car c'était à lui qu'elle revenait toujours, à qui son cœur, son âme étaient liés. C'était Caïn et elle contre quiconque se dresserait devant eux, Caïn et elle pour toujours, à travers l'adversité, le temps et tout ce qu'ils étaient prêts à surmonter par amour envers l'autre.

FIN