« Qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse dehors par un temps pareil ? Elle est forcément à l'intérieur ! » lâcha t'il à Willow en pointant du doigt l'une des grandes fenêtres d'où on pouvait voir la pluie tomber en trombes. Agacé par la lionne qu'il avait croisé dans les couloirs il y a un quart d'heure à la recherche de la même personne que lui, Caïn soupira bruyemment, l'inquiétude commençant légèrement à monter. Bea n'était pas dans la salle de repos des huitièmes années, dans aucune salle de classe où elle aurait pu tutoré l'un de ses élèves, Fleming avait confirmé qu'elle n'était pas non plus dans la tour des Gryffondors et tous deux venaient juste de sortir de la bibliothèque où évidemment les recherches n'avaient pas été concluantes. Et c'était étrange parce qu'elle n'avait dit à personne où elle se trouvait et si peut-être il aurait été plus simple d'utiliser un parchemin volant ou un patronus pour la localiser, le Flint ne voulait pas paraître trop excessif ou jouer les petit-ami envahissant mais cette fois, un préssentiment désagréable ne le quittait pas, le coeur serré à cette lettre qu'il froissait dans sa poche depuis sa réception, les mots un peu trop familiers mais l'écriture sur laquelle il s'était longuement attardé pour ne pas commettre les mêmes erreurs qu'auparavant. Le bouclé savait que ce n'était pas la rousse qui les avait écrit seulement son palpitant avait fait un bond à la lecture avant de sentir la colère l'envahir à la conclusion qu'une nouvelle fois, quelqu'un cherchait à leur nuir. C'est n'importe quoi avait-il dit à voix haute avant de quitter son dortoir sous l'oeil inquisiteur de ses amis et la même phrase qu'il avait répété en lisant le parchemin de la Fleming non sans l'avoir accusé de lui avoir envoyé le sien en premier. D'un ton plus confus et presque interdit - parce qu'il se confiait à Willow par-dessus tout - il laissa échapper : « J'ai tout de suite cru à un nouveau coup de ma.. - d'Helena » Il n'osa pas relever les yeux vers la brune bien qu'il se doutait qu'elle savait qui était celle-ci ; que Bea avait du lui raconter. « Mais elle n'utiliserait pas deux fois le même stratagème » Elle était plus rusée que ça. Et il n'avait pas encore vu le tableau d'affichage mais à moins d'avoir payé quelqu'un pour cette diffamation - ce qui était impossible vu leurs moyens actuels - elle ne pouvait pas l'avoir fait. « Et elle n'aurait pas été jusqu'à t'envoyer une ridicule lettre d'amour » A ces derniers mots il grimaça, le ew retenu de justesse quand il y repensa. Avançant vers la salle de métamorphose au même étage, son regard ne s'attarda pas longtemps sur la pièce quand il vit qu'elle n'était pas là, ses sourcils se fronçant à la réalité le frappant. Peut-être qu'elle s'était juste assoupie quelque part et qu'ils s'inquiétaient pour rien mais ce n'était pas le genre de Bea et sur ça, le duo invraisemblable était parfaitement d'accord. Il l'était beaucoup moins pour s'aventurer à l'extérieur mais leur prochaine idée et destination les mena aux serres et potagers, serpent fulminant de constater qu'il n'y avait que des poufsouffles en train de s'émerveiller devant un chou mordeur de Chine tout juste éveillé. « Je t'avais dit qu'on ne la trouverait pas ici » Et pour accentuer ses propos, il demanda aux blaireaux s'ils l'avaient vue - sans aucune politesse - et reçu deux non de la tête qui ne firent qu'alimenter son irritation. Pourquoi l'écoutait-il d'abord ? Un oiseau de papier interrompit ses maudissements cependant et Caïn se dépêcha de l'ouvrir, son mauvais présentiment d'il y a quelques minutes se concrétisant entre ses doigts. Willow dut le voir à l'expression de son visage, certain d'être devenu blanc un instant et le « Infirmerie » qui réussit difficilement à franchir ses lèvres. Il ne releva pas que la note venait de Leo, plus concentré sur le contenu que le reste et sans un mot, le sang-pur sortit des serres pour rejoindre le château. Il regrettait déjà d'être si loin du premier étage et lança un coup d'oeil furtif à la brunette qui le suivait alors qu'il courait presque. « Si tu n'avais pas insisté pour sortir, on y serait déjà » pesta t'il tout de même, incapable de s'en empêcher et sans doute sa façon bien à lui de cacher sa crainte et l'appréhension se formant au creux de son estomac, une voix lui soufflant déjà que quoiqu'il lui soit arrivé si ce n'était pas un accident, ce serait sa faute. 'This is bad' avait-il pu lire, les mots résonnant fâcheusement dans sa tête. Il accéléra encore une fois dans les escaliers, en silence à mesure qu'ils approchaient de leur but parce qu'il se connaissait, Caïn, et ne se faisait pas confiance pour ne pas vriller à la moindre parole quand ça concernait Bea, comme il l'avait déjà fait avant.

« Oh mais vas-y, je t’en prie, fonce la trouver puisqu’apparemment tu sais où elle est ! » L’agacement est perceptible dans la voix de Willow alors qu’elle est obligée de presser le pas pour suivre la cadence du Flint. Elle se moque qu’il pleuve, que l’idée eut ne sot pas la meilleure. Elle a seulement besoin de retrouver Bea, qu’importe qu’elle doive retourner chaque centimètre carré de ce château et de ses extérieurs pour y parvenir. Elle ne devrait sans doute pas s’inquiéter autant mais tout semblait s’accumuler d’une drôle de façon. Il y avait eu cette rumeur ridicule la veille et cette lettre reçue quelques instants plus tôt. Elle avait éclaté de rire parce qu’elle avait su tout de suite que ça ne pouvait pas venir de sa meilleure amie. Non seulement l’écriture n’était pas la sienne mais, en plus de ça, les propos n’avaient aucun sens. La personne à l’origine de la missive devait être sacrément idiote pour s’imaginer qu’elle pourrait en croire ne serait-ce qu’un mot alors même qu’elle connaissait Bea mieux que quiconque. Plus qu’une amie, elle était sa moitié, la seule personne dont elle ne douterait jamais, qu’importe ce qu’un parchemin écrit par un troll avec une moitié de cerveau pouvait bien raconter. Alors la née-moldue avait cherché Bea parce qu’évidemment, elle aurait rigolé avec elle mais à la place, c’était sur le Flint qu’elle était tombée, pour son plus grand désarroi. L’amusement était devenu inquiétude en voyant que lui aussi avec reçu un parchemin, plus court, certes, mais avec des conséquences qui auraient pu être terribles si le serpent avait été assez idiot pour y croire. Un seul parchemin ça pouvait être drôle – peut-être même que c’était Jax qui, bien qu’il en soit pas d’humeur ces temps-ci à rigoler, avait voulu leur faire une farce à toutes les deux en demandant à une sorcière d’écrire ces quelques phrases. La lettre reçue par Caïn était la preuve que quelque chose clochait et qu’il fallait mettre ça au clair avec Bea. Alors ils la cherchaient ensemble, ce qui incluait forcément des remarques peu agréables envoyées des deux côtés. Aux mots de Caïn, elle ne dit rien même si elle tente un regard vers lui alors qu’ils continuent vers la salle de métamorphose. « De toute façon je doute que ta mère connaisse mon existence. C’est forcément quelqu’un de l’école qui sait qui viser pour emmerder Bea. » Et forcément elle sent sa colère gronder à cette idée, à celle que quelqu’un voudrait potentiellement nuire à sa meilleure amie. Elle s’est pourtant vite calmée, Willow, car il était trop tôt pour ainsi s’emporter, pour s’imaginer le pire alors qu’elle ne savait rien de ce qui était en train de se produire. « J’espère que c’est juste des lettres ridicules et que ça s’arrête là. » Sa voix se fait plus basse mais Caïn pourra l’entendre et la comprendre – l’inquiétude qu’il éprouvait était palpable, sans doute autant que la sienne. Salle de métamorphose vide, les serres sont leur prochaine destination mais Bea n’y est pas, ce qui pousse le serpent à une remarque qui pousse Willow à lever les yeux au ciel. Son regard se pose sur le chou mordeur et pendant quelques secondes elle se demande si ce serait si grave que ça, si elle l’envoyait sur le sorcier à ses côtés, avant d’en venir à la conclusion que ça ne valait pas le coup, que ça ne ferait que ralentir leurs recherches. Un soupir la quitte mais son attention est vite reportée sur Caïn et le papier reçu. La lionne fronce les sourcils en le voyant soudain si pâle, l’inquiétude qui revient la frapper brutalement. « Alors ? » Elle s’impatiente parce qu’elle craint le pire et ça se confirme, le cœur qui loupe un battement en entendant les syllabes quittant les lèvres du sorcier. Bea était à l’infirmerie et même si elle n’en sait pas plus à ce sujet, elle se met à imaginer le pire, à craindre les pires blessures possibles. La lionne n’était pas du genre à s’y rendre pour rien alors elle sait déjà que ce dont elle souffre soit assez grave pour qu’elle s’y rende, ses doigts qui jouent nerveusement avec le tissu de ses manches alors qu’elle suit Caïn en dehors de la serre sans dire un mot. Tout s’embrouille et elle se demande si tout est lié, si les lettres sont liées à son passage à l’infirmerie même si elle trouve ça étrange – elle sait seulement que ça fait beaucoup trop d’acharnement contre sa meilleure amie pour que ce soit une coïncidence. « Fous moi la paix c’est pas le moment. » Et elle déteste sa voix de paraître si fébrile à cet instant, l’intérieur de sa joue qu’elle mord pour tenter de ne pas perdre pied. Regard rivé droit devant elle, Willow est perdue entre la peur pour sa meilleure amie et la colère de ne pas avoir été là quand elle en avait besoin. La brune ne dit rien alors qu’ils pénètrent dans le château, se concentrant plutôt sur son objectif. Du moins jusqu’à ce que le nom de sa meilleure amie lui parvienne dans le hall, son regard qui et tombe sur deux sorcières de septième année discutant à côté de l’escalier vers lequel ils se dirigeaient tous les deux. « …. avec deux poufsouffles en plus tu te rends compte ? » La née-moldue presse le pas et s’arrête à la hauteur du duo, relevant la tête, regard noir adressé aux deux vipères lui faisant face. « Talk shit about Bea one more time and I swear I’ll slap you so hard you’ll eat with a freaking straw. » Ses mots sont prononcés et articulés avec calme alors même qu’elle bouillonne, sorcière qui cherche à faire comprendre qu’elle ne plaisantait pas. Elle ignore les insultes et plaintes indignées, monte les escaliers en leur adressant son majeur. « Et fais passer le mot à toutes les pétasses avec lesquelles tu parles d’elle, compris ? » Évidemment que ça ne marchera probablement pas – mais si ça pouvait détourner l’attention de Bea au moins un peu, c’était ce qui comptait, sans omettre que ça l’avait défoulé un peu même si l’inquiétude et la peur restaient bien trop présentes. « Aucun commentaire ok ? Je m’en fiche qu’elles fassent partie de ta maison, personne parle mal de Bea. » remarque adressée au Flint alors qu’ils arrivent au premier étage, même si au fond, elle avait l’impression qu’il n’irait pas la contredire sur ce point. L’infirmerie se dessine face à eux, poids qu’elle éprouve au creux de son estomac. Elle a pu gérer jusque là, Willow, mais la peur la rattrape un peu plus fort que le reste. « Flint attends ! » Elle l’attrape par le bras avant de le lâcher, son regard qui va de la grande porte à lui. « Écoute je sais pas ce qu’elle a Bea, peut-être que c’est pas grave, mais dans tous les cas on doit pas s’énerver. » Et forcément que ça semblait être une blague quand c’était elle qui disait ça mais elle avait ses raisons, celles que Caïn comprendra forcément. « Enfin évidemment que t’as le droit d’être énervé si… s’il s’est passé quelque chose. » Elle-même faisait partie des premières à perdre le contrôle dès lors que ses proches étaient concernés, plus encore quand il s’agissait de sa meilleure amie. « Mais c’est Bea qui compte, plus que tout le reste. Elle a besoin qu’on soit là pour elle et qu’on la rassure, pas qu’on explose toute l’infirmerie, d’accord ? » Son regard qui s’accroche à celui du Flint pour s’assurer qu’ils soient sur la même longueur d’ondes, qu’ils agissent tous les deux dans l’intérêt de celle qui importait tellement à leurs yeux qu’ils se devaient de mettre leurs différents de côté le temps d’être présents pour elle. Son regard se tourne à nouveau vers la porte, inquiète à l’idée de ce qu’elle y trouverait, laissant le serpent la pousser à sa place alors qu’elle ne s’en trouve pas la force.

Il ne savait plus où chercher, Caïn, maintenant que les endroits fétiches de Bea avaient été visité et il aurait pu s'arrêter et attendre qu'elle réapparaisse à l'heure du repas par exemple cependant, il en était incapable. Parce que Willow était apparue avec une drôle de lettre similaire à la sienne et que forcément, ce n'était pas normal. Quand bien même la lionne n'aurait pas eu envie de le voir, le Flint savait qu'elle n'ignorerait pas délibérément sa meilleure amie et c'était là que son inquiétude commençait. Il se fichait pas mal de ce qui était écrit sur les deux papiers ; plus que ça il n'en croyait pas un mot. Bea et lui étaient au-dessus de ça, au-dessus des regards hautains lancés dans leur direction ces derniers jours, au-dessus des remarques désagréables et des critiques ou en tout cas, c'était l'image que le sang-pur tentait d'offrir aux autres et surtout à la rousse puisqu'après tout, l'officialisation était d'abord son idée. Et il ne regrettait rien, le serpent, heureux de ne plus avoir à se cacher pour aimer celle que son coeur avait choisi des mois auparavant, sourire qui le quittait rarement sauf ce matin-là où tout semblait mal tourner. Hochant légèrement la tête à la suggestion de Willow sur l'auteur des lettres anonymes, il serra les dents et grommela dans sa barbe naissante : « Il ne sait pas ce qui l'attend si je le retrouve » S'il n'avait pas hésité à abattre son poing sur le visage de son propre frère quand celui-ci avait eu le malheur de s'en prendre à Bea, il était peut-être préférable de ne pas penser à ce qu'il ferait à quelqu'un qu'il connaissait à peine ou qui ne comptait pas pour lui. Et son regard se fit long sur la brunette à ses côtés à sa prochaine remarque, cette pensée qu'ils avaient tous les deux finalement - même si c'était difficile à croire que ces deux là s'entendent sur quoique ce soit - avant de recevoir la note de Leo et sentir son coeur battre furieusement dans sa poitrine. Il vira rapidement au pâle aux quelques mots inscrits, froissant le papier avant de le tendre inutilement à la Fleming et de prendre la seule direction qui lui importait à cet instant, celle de Bea. Elle était à l'infirmerie et il n'avait aucune idée du pourquoi, seulement que c'était grave, ce qui en réalité était déjà trop. Il se retint de courir à travers tout le château uniquement pour ne pas semer Willow et s'arrêta même lorsqu'il l'entendit discuter - ou plutôt se disputer - avec des vipères plus jeunes. Le brun fronça les sourcils d'incompréhension, suivant l'échange avec attention pourtant et sans accorder le moindre intérêt à ses camarades qui cherchaient son soutien du regard. « C'est quoi cette histoire ?! Pourquoi est-ce que tu penses qu'elles parlaient de Bea ? » Il avait visiblement manqué un évènement et en plus de le contrarier, Caïn se sentait complètement idiot. A mesure qu'ils avançaient dans le couloir pourtant, il ne pensait déjà plus à cette petite altercation entre les sorcières, son palpitant se comprimant à l'idée qu'on se soit attaqué physiquement à sa petite-amie, suffisamment pour qu'elle n'ait pas les moyens de se défendre alors qu'elle ne manquait pas de courage et de compétences en sortilèges. La porte se rapprocha et il accéléra le pas avant d'être retenu par le bras et se retourner vers la Fleming avec un regard noir. « C'est grave » répondit-il sans attendre parce qu'à son avis, même une simple égratignure serait grave et passible de conséquences de son côté. Ce que Willow comprenait parfaitement, d'où sans doute cette intervention nécessaire. Il allait rétorquer vivement qu'elle n'avait pas à lui dire quoi faire lorsqu'elle évoqua Bea, son importance, leur soutien qui devrait être infaillible et rapidement, ses iris se radoucirent. Son corps lui ne lui paraissait pas plus calme - surement parce qu'il ne l'était pas et son coeur s'emballa une nouvelle fois à ce qu'elle impliquait. Il ne se faisait définitivement pas confiance pour ne pas mal réagir mais force était de constater que la née-moldue avait raison. Et les sentiments contradictoires pouvaient se lire dans ses yeux à ce moment là, mélange de colère et de peine, d'appréhension et de fatalité, il ne savait plus très bien quoi penser. Laisser l'occasion à la gryffondor de comprendre son désarroi était proscrit pourtant et il essaya de prendre le ton le plus détaché possible en affirmant : « Très bien » Mais ça ne l'était pas, ni très bien, ni même bien, rien n'allait véritablement. « Je ne toucherais pas à l'infirmerie » Il n'y avait rien de rassurant dans ses mots et elle le comprit alors il ajouta : « Je n'ai pas besoin de promettre d'être à ses côtés Willow parce que crois-le ou non, ce n'est rien d'autre que ce que je désire » Et pour accentuer un peu plus cette pensée solennelle - il avait même utilisé son prénom pour une fois, sans s'en rendre compte - il précisa « Depuis le début » Caïn n'avait rien à prouver à la Fleming ou en tout cas pas directement, parce que dans le fond il n'avait qu'à se reprocher son comportement idiot du mois dernier et il s'était excusé pour ça auprès de la principale concernée. Il se détacha visuellement de la brunette pour fixer la porte de l'infirmerie et prit une grande inspiration avant de l'ouvrir. Son regard parcourut la grande pièce pour tomber sur le lit le plus éloigné de l'entrée d'où les rideaux étaient heureusement ouverts et alors ses iris s'accrochèrent à la chevelure de Bea au loin, puis à son visage et il relâcha tout l'air de ses poumons dans un soupir de soulagement réel. Elle était là et elle avait les yeux ouvert ce qui pour lui était déjà un apaisement. De courte durée puisque rapidement, ses jambes le menèrent au chevet de sa belle et il ne manqua pas de voir les bandages autour de ses mains, même si elle semblait avoir voulu les dissimuler sous le drap. Son coeur se serra à la vision de Bea dans ce lit d'hôpital, blessée et l'émotion l'écrasa subitement. Là où la meilleure amie de Bea se montrait plus expressive en la retrouvant, lui resta sur la réserve, incapable de savoir s'il allait savoir se contrôler. Le « Hey » dont ils avaient l'habitude d'échanger pour se saluer de manière tendre resta coincé dans sa gorge et même un sourire ne parvint pas à prendre place sur ses lèvres. Il dut repenser à ce que Willow avait dit avant qu'ils n'entrent pour retrouver la parole et demander d'une voix basse : « How are you feeling ? » C'était ce qui comptait, tout ce qui comptait et sur cette réflexion, Caïn approcha encore pour poser une main réconfortante sur sa joue et déposer un baiser sur son front. Mais il ne pouvait pas n'être que passif et rester sans rien faire, relâchant la pression d'un « Fuck it » grogné, telle une résolution brisée en cherchant les azurs de sa petite-amie. « You're hurt, Bee » lâcha t'il peiné. Il ne s'agissait pas d'une question, ils en avaient tous les trois conscience. Sinon elle ne serait pas ici. De cette façon, il souhaitait seulement qu'elle n'évite pas le sujet juste dans le but de les rassurer. « What happened ? » Fleming avait dit de ne pas s'énerver et c'était la chose la plus difficile du monde à cet instant ; raison pour laquelle il releva la tête vers elle en grinçant des dents, le comment veux-tu que je reste calme maintenant ? au bout des lèvres, celui-là qu'elle pourrait certainement entendre sans qu'il ne le dise. Il se contenait, le Flint, plus que jamais, sans savoir combien de temps cela allait durer.

Son regard suit la silhouette de Leo qui s'efface derrière les grandes portes de l'infirmerie et aussitôt réalise t'elle sa nouvelle solitude que quelques larmes viennent embuer son regard. Il lui a pourtant promis de faire vite et de prévenir ses proches, qu'il partait uniquement dans ce but parce qu'il savait combien elle avait besoin d'eux. Mais à devoir rester en arrière sur son lit d'infirmerie, Bea se sent plus seule que jamais, plus mal, aussi. Ses mains lui sont vraiment douloureuses, encore, malgré les cataplasmes posés dessus afin de les apaiser, malgré la potion anti-douleur ingérée hâtivement à son arrivée lorsque l'assistante de Mme Pomfresh avait compris ce qu'il s'était passé et ce qui lui arrivait. Plus que ça encore, Bea a mal au cœur, pour elle-même, l'injustice dont elle est victime, la haine sous-jacente à toutes ces attaques qu'elle n'a pas pris assez au sérieux. Bea en vient à croire qu'elle a aussi une part de faute parmi tout cela, car peut-être que si elle n'avait pas baissé sa garde et été plus attentive, la lionne aurait pu bien mieux s'en sortir. Pourtant, une colère gronde en elle, encore un peu cachée parce que les émotions toutes chamboulées qui soutenaient son cœur lui empêchaient encore de la voir, de la ressentir et d'avoir l'ambition d'en faire quelque chose, elle a envie de pleurer Bea, elle a envie d'hurler. Mais elle n'a pas le temps de faire le tri dans tout ça, ni d'être trop longtemps seule que les portes s'ouvrent à nouveau pour laisser passer cette fois les personnes les plus importantes de sa vie, tornade brune très vite entre ses bras tandis que ses paupières se referment pour ne laisser échapper aucune larme, paraître forte, si ce n'était pas pour eux, c'était au moins pour elle. En les rouvrant, ses ciels se posent sur son petit-ami à la mine sombre et si inquiète qu'elle en a un frisson, le « hey » coincé tout au fond de sa gorge là où ses émotions se nouent. Sa main reste dans celle de Willow à qui elle adresse son regard troublé, les premiers questionnement fusent. « bad. » elle ne voulait pas mentir, n'en était pas même capable à dire vrai et ses yeux se remplirent à nouveau de larmes tandis que le baiser de Caïn venait se poser sur son front. Alors elle inspire profondément, profite de la chaleur ressentie à sa main contre sa joue, aux regards de chacun, à la douceur prudente de sa meilleure amie au niveau de son avant-bras à présent. Elle avait besoin de tout cela, de ces contacts physiques et qui l'entouraient, lui offraient la chaleur dont elle avait besoin pour se sentir mieux et plus aussi minable qu'avant, elle avait besoin d'eux tout simplement et inspirait profondément pour ravaler ses larmes tandis qu'ils découvraient un peu mieux ses blessures. Bea acquiesçait alors en silence en regardant elle aussi l'état pitoyable de ses mains recouvertes de bandages jusqu'aux poignets, se souvenant encore de tout le sang et la chair agressée, violentée par le poison et des spasmes aléatoires continuaient de les agiter de temps à autre mais au moins avait-elle arrêté de trembler. C'était une agression, rien d'autre que cela et Bea y faisait face sans encore entièrement réaliser comment cela avait pu lui arriver, à elle. « je- je ne sais pas trop. » une part d'elle restait honteuse malgré sa première volonté de ne vouloir que hurler face à cette injustice, elle ne savait pas pourquoi véritablement, mais elle se disait que jamais elle n'aurait dû être en cette position, personne ne le devrait. « c'est en ouvrant une lettre ce matin qu'un liquide s'est répandu sur mes mains et m'a.. m'a fait ça. » sa voix s'était mise à trembler, dû au souvenir de la douleur si vive, intenable qui l'avait poussé à crier au moment d'être mordue par le poison. « je pense que c'est en lien avec la lettre que j'ai reçu vendredi, qui.. enfin qui me menaçait déjà mais que je n'ai pas pris au sérieux. » sa voix était devenue plus grave et à la fois plus petite, elle savait que ça ne plairaît ni à l'un ni à l'autre, que c'était de sa faute, sur ce coup, parce qu'elle avait bel et bien été prévenue et n'en avait aucunement informé ses proches alors qu'elle aurait dû. Ses yeux s'embuent une nouvelle fois de larmes et elle ne sait pas très bien Bea, combien de fois cela sera encore possible avant qu'elle ne s'effondre pour de bon. La douleur lancinante lui rappelle constamment son erreur, son agression et sa colère, sa profonde tristesse aussi et l'empêche de penser objectivement, de trouver un moyen d'apaiser son cœur. Elle fuit leurs regards en n'observant que ses mains et leur piteux état. « je crois que je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie.. » leur avoue t'elle alors d'un ton si bas qu'il était comme murmuré et si triste, qu'elle brisait pratiquement son propre cœur en le réalisant.

« A cause de la rumeur débile qu’un abruti a affiché partout ! » dit-elle en levant les yeux au ciel comme si c’était évident. N’avait-il pas vu les quelques mots adressés à tous évoquant une aventure entre Bea et deux blaireaux ? Willow savait que chaque salle commune avait du voir apparaître le message à cause des panneaux d’affichage qui, s’ils pouvaient être utiles, étaient également l’outil idéal pour colporter les rumeurs les plus ridicules. Pourtant elle oublie bien vite ce qu’elle venait d’entendre quand ils arrivent devant l’infirmerie et arrête même Caïn pour tenter de lui expliquer à quel point se contenir était important. Elle n’en avait pas envie, évidemment, elle aurait voulu pouvoir exploser librement mais ce n’était ni le lieu ni le moment. Bea était plus importante que ses impulsions, elle passait avant tout et qu’importe qu’elle doive alors se faire violence. Son regard reste rivé sur le sorcier qui semble encaisser ses mots avec déplaisir. Contre toute attente, elle acquiesce quand il réitère qu’il sera présent pour la lionne, soulagée de le voir si sûr de lui. « Tant mieux, elle en aura besoin. » Qu’importe qu’elle n’appréciait pas le sang-pur qu’elle jugeait indigne de Bea, comme 99 % du château, il était celui que sa meilleure amie aimait et dont elle avait le plus besoin pour affronter ce qui était à venir. La brune prend une grande inspiration et laisse Caïn lui passer devant pour ouvrir les portes de l’infirmerie, soudainement incapables de le faire elle-même. Envolé son courage, il ne restait que la peur de ce qu’elle découvrirait, de l’état dans lequel se trouvait celle qu’elle aimait comme une sœur. Anxieuse, elle le suit sans dire un mot, ses doigts qui se triturent entre eux tandis qu’elle imagine le pire. Quand enfin, ils arrivent près de la lionne, son regard s’attarde aussitôt sur ses mains entourées de bandages, cœur qui loupe un battement en réalisant à quel point ça devait être grave pour qu’elles soient ainsi recouvertes. Willow ne s’arrête pas, pourtant, et se rue plutôt vers Bea pour l’enlacer sans dire un mot, larmes coincées au fond de sa gorge et qu’elle refuse de laisser couler. C’est la peur qui la pousse à se sentir si mal, la peur et le soulagement quelque part aussi car malgré tout elle était là, qu’elle allait s’en sortir, née-moldue prête à dévouer son temps libre à y veiller. Quand elle se recule, elle vient placer sa main sur l’avant-bras de sa meilleure amie, contact dont elle a égoïstement besoin et qu’elle veut offrir à Bea par la même occasion pour lui témoigner qu’elle était là. Elle ne parle toujours pas, convaincue qu’elle n’en serait pas capable véritablement, regard de Caïn qu’elle croise pendant quelques secondes. C’est le même trouble qu’ils partagent, celui de voir la sorcière dans un tel état sans pour s’emporter véritablement. Son regard se pose à nouveau sur Bea quand elle récite alors ce qui était arrivé, son cœur qui se serre quand elle entend à quel point sa voix était faible. Au fil de son récit, elle sent la tristesse s’effacer pour laisser place à la colère, au sentiment familier qui enfle dans sa poitrine et menace de la dévorer toute entière. Qui pouvait dont s’amuser à s’en prendre ainsi à la lionne, à travers des menaces puis cette agression ? Elle rêve de vengeance, Willow, de retrouver le coupable et lui faire payer le prix jusqu’à regretter le fait même d’avoir eu cette idée, elle rêve d’une violence qui était trop familière quand ceux qu’elle aimait d’un amour inconditionnel souffrait à cause d’un autre. Ce serait facile de laisser la colère grandir encore jusqu’à la consumer entièrement, jusqu’à ne rien laisser et surtout pas cette tristesse qu’elle éprouve quand Bea annonce n’avoir jamais autant souffert, de se laisser brûler jusqu’à ce que ses sens en soient anesthésiés. Ce serait facile mais ce n’était pas ce dont sa meilleure amie avait besoin. Elle avait besoin qu’elle soit là, qu’elle se contienne pour pouvoir la rassurer alors elle prend une grande inspiration alors qu’elle sent son cœur se briser quand elle réalise à quel point Bea était touchée. Parce qu’il suffit de l’observer pour comprendre que ce n’était pas que physique, que les souffrances causées allaient bien plus loin. « Ce n’est pas ta faute Bea. » commence-t-elle une fois qu’elle est certaine qu’elle ne s’effondrera pas. « C’était… Tu ne pouvais pas savoir que ça arriverait. » Combien d’insultes avaient-elles essuyé toutes les deux, à cause de la nature de leur sang ? Si elle aurait aimé qu’elle lui en parle, Willow comprenait que Bea n’ait pas jugé utile d’avoir évoqué la lettre reçue avec elle, surtout depuis que sa relation avec Caïn était officielle jusqu’à la faire devenir une cible de choix. « Mais ça n’arrivera plus. Je.. Enfin on y veillera. » Regard qu’elle échange avec le serpent qu’elle n’hésite pas vraiment à inclure, parce qu’il voudra probablement la protéger autant qu’elle. « Et celui qui a fait ça n’a plus qu’à se cacher jusque la fin de ses jours parce que je peux t’assurer qu’il ne s’en sortira pas aussi facilement. » Promesse qu’elle affirme avec force quand son regard croise celui de Bea, elle en était sûre car elle ne lâcherait rien tant que le coupable n’aura pas été démasqué, tant que son âme-sœur ne sera pas en sécurité. « Mais ça va aller Bea, tu sais comment moi je le sais ? » Elle s’approche, tente un faible sourire alors qu’elle se penche légèrement vers elle. « Parce que t’es la sorcière la plus forte que je connaisse et que tu te relèveras de ça comme tu t’es toujours relevée de tout. » Elle le voyait bien, Willow, qu’elle était extraordinaire, qu’elle ne restait jamais à terre même quand on tentait de l’y obliger. Sa meilleure amie finissait toujours par sortir la tête hors de l’eau, par en ressortir plus forte encore et c’était une de raisons pour lesquelles elle l’aimait et l’admirait tant. Dans un monde qui l’attaquait parfois avec acharnement, elle restait debout et, surtout, elle restait elle, sorcière à la bonté que beaucoup devraient envier. « The person who did this messed with the wrong witch. » affirme-t-elle avec force, sourire véritable qu’elle lui offre cette fois car elle savait que c’était vrai, qu’elle ne se laisserait pas faire. Malgré tout, elle peine à faire taire la peur qui la ronge, celle que le coupable n’agisse encore en étant plus violent cette fois. Elle aurait aimé l'interroger à ce sujet, savoir si elle avait aperçu une personne suspecte mais se retient parce qu'elle a l'air encore fébrile, qu'elle devait avant tout récupérer. « De quoi t’as besoin pour aller mieux ? » Qu’importe ce qu’elle demanderait, elle s’empresserait de le lui amener, d’apaiser ses maux comme elle le pouvait même si rien ne saurait effacer ce qu’elle subissait et la douleur qu’elle ressentait. Elle la lui prendrait cette douleur, si elle pouvait, la ressentirait jusque la fin de ses jours si ça voulait dire qu’elle allait mieux sauf qu’elle n’en était pas capable et que tout ce qu’elle pouvait faire, c’était être présente.

Il ne comprenait pas, Caïn, de quelle rumeur Willow parlait et à entendre la brune et le ton employé, il se doutait maintenant qu'il n'apprécierait pas du tout ce qui se disait sur sa petite-amie. Pourtant il pouvait faire avec les remarques sur leur couple - il le faisait depuis que leur relation était officielle - il pouvait aussi encaisser les ragots parce qu'en réalité, le serpent savait qu'il n'allait pas y échapper en se montrant proche de la rousse ; par contre il ne pouvait accepter ni tolérer qu'on s'en prenne à Bea de quelque manière que ce soit et plus encore depuis que sa matriarche s'était emmêlée des semaines plus tôt. Il refusait que du mal soit fait à celle qu'il aimait et c'était ce qui lui faisait le plus peur tandis qu'ils approchaient de l'infirmerie avec la Fleming. Parce qu'il ne se faisait pas confiance avec ses sentiments et sa réaction - il suffisait de se remémorer ce qui était arrivé la dernière fois avec son frère - mais qu'il n'avait pas d'autre choix, d'autre désir que d'être présent pour elle comme elle l'aurait été si la situation était inversée. Promesse plus ou moins scellée avec la fougueuse brunette, il n'était plus question de faire demi-tour malgré l'angoisse lui broyant l'estomac à cet instant, celle-ci qui ne s'arrangea pas une fois entrés dans l'antre de Pomfresh et la lionne retrouvée. Ils auraient du être soulagé de la savoir entre les mains de l'infirmière et c'était un peu le cas, pourtant Caïn était incapable d'ignorer la colère grandissante en lui aux premiers mots de sa petite-amie, rage qu'il destinait au coupable de toute cette histoire et aussi à lui-même pour avoir été négligent. Le bouclé fit les cent pas en l'écoutant évoquer une lettre, puis deux, avant de se rappeler sa promesse et venir s'asseoir sur le bord de son lit du côté libre. Il osa à peine la toucher de peur de lui faire mal mais l'envie de la serrer dans ses bras, pour le restant de leurs jours, était omniprésente. Il distinguait facilement ses yeux brillants de larmes qu'elle s'interdisait de laisser couler et il aurait voulu lui prendre ça, Caïn, en plus de sa douleur, il aurait voulu tout lui prendre pour qu'elle aille bien et la voir sourire à nouveau. Silencieux pendant que les filles discutaient parce qu'il ne savait pas quoi dire, le Flint, quoi faire aussi et cette sensation d'être impuissant en plus de ne pas avoir été là quand elle en avait eu besoin lui tiraillait le coeur. Silencieux aussi parce que si ce n'était pas la faute de Bea comme sa meilleure amie venait de le dire, il avait le sentiment que c'était la sienne, que lui aurait du savoir que ça arriverait. Il se blâmait déjà, certain d'en être la cause puisque pourquoi, sinon pour leur proximité à peine dévoilée quelqu'un lui en voudrait-il au point de la blesser si violemment ? Revenu à l'instant présent quand Willow l'inclut dans un on des plus étonnants, il approuva d'un signe de tête, d'accord avec elle, sachant qu'à partir de ce moment il n'était pas prêt de lâcher Bea, ni de lâcher l'affaire jusqu'à ce qu'il ne retrouve le coupable pour le faire payer. « Je vais le retrouver » ajouta t'il d'une voix sombre et menaçante, retenant toute insulte de franchir ses lèvres maintenant. Il n'avait pas besoin d'en dire plus, toutes les deux comprendraient son désir de vengeance et l'approuveraient même sans doute. Aux prochains mots de la Fleming, il aurait pu presque sourire si ce n'était pas si grave et pour se retenir de flancher totalement face à la souffrance de celle qu'il savait sans conteste être la meilleure partie de lui, il inspira lentement en regardant ailleurs une seconde, le temps de se reprendre, avant de venir poser sa main sur le bras de Bea et le lui caresser tendrement. « Je suis d'accord avec elle. Et tu sais que ça n'arrive pas souvent » Une vérité et tentative de la faire sourire ici, juste un peu, de quoi soulager leurs palpitants à tous les trois. Il avait autant envie de croire que ça irait pour elle, en tout cas il était bien décidé à faire en sorte que ce soit le cas. « T'es la plus forte et la plus courageuse de toutes. Et nous, on ne te lâchera plus d'une semelle. Je te promets que ça n'arrivera plus » Et il comptait bien tenir cette nouvelle promesse, quoique ça lui coûte. « Je suis désolé de ne pas avoir été là » glissa t'il sur un ton plus doux, même si sa culpabilité n'avait pas sa place ici. D'ailleurs Caïn reprit rapidement à la suite de la question de Willow, prêt à tout pour l'aider. « Fleming peut aller chercher tes affaires dans votre dortoir et on peut même essayer de trouver ton... Sprinkles si tu as envie » Son chat que lui avait du mal à trouver autre chose qu'ennuyant mais certes ce qu'il pensait n'entrait pas en compte aujourd'hui. « Pomfresh ne doit pas être loin, je peux l'appeler pour demander d'autres potions anti-douleurs » proposa t'il encore, avec comme seul but l'envie de la soulager de tous ses maux. Il détestait la voir si vulnérable et blessé, détestait encore plus la personne qui avait fait ça. Après quelques minutes, il se remémora ce qu'elle avait dit à propos de cet incident et l'interpella, trop curieux et soucieux pour ne pas demander. « Bea, c'était quoi ces lettres ? » Ils s'étaient jurés de ne plus se cacher ce genre de choses - pas après les événements de novembre et les parchemins de janvier - alors il se questionnait sur celles-ci. La sienne était toujours froissée dans sa poche, mots qu'il n'avait pas cru et qui n'avaient pas d'importance mais avec laquelle il pourrait peut-être trouver un indice sur l'envoyeur quand il regarderait de plus près. Mais pas maintenant. Maintenant, il ne souhaitait qu'être à son chevet.

Leur soutien lui fait tant de bien, elle le ressent à travers les larmes et ce frisson de l'âme qui ne la quittait pas depuis qu'elle réalisait ce qu'il s'était passé, qui redouble en entendant Caïn affirmer qu'il allait retrouver le coupable. Le ton grave et menaçant que son petit-ami emploie assure cette impression de gravité des choses qui raisonne en elle. Bea n'avait jamais voulu tout ça, tout comme elle ne souhaitait aucunement qu'ils ne s'attirent des problèmes en désirant la venger et elle savait très bien que ces deux là en étaient capables. Et puis il y a les mots juste de Willow qui raisonnent en elle, lui font relever les yeux vers elle mais surtout la tête hors de l'eau remplie de ses larmes et sa profonde tristesse. Elle arrive à l'atteindre comme personne d'autre ne sait le faire, des mots renforcés par ceux de Caïn qui parviennent à finir de torpiller en elle ce qui l'abbatait tant après cette agression. Son regard brille d'une autre façon désormais, de reconnaissance et de sincérité dans l'affection qu'elle leur portait à tous les deux tandis que leurs mains touchent ses bras, qu'elle se sent entourée et aimée, plus forte et rassurée. Vive émotion toujours vibrante au sein de sa poitrine, Bea inspire profondément et acquiesce aux tentatives d'humour, ne réussissant qu'à esquisser un faible sourire à la fin, lorsque Willow affirme qu'ils s'en sont pris à la mauvaise sorcière. « Merci, tous les deux. » parvient-elle à dire d'une voix enrouée d'émotion avant que Caïn ne s'excuse et que sa tête ne se secoue de droite à gauche. « personne n'aurait pu prédire ce qui arriverait. » pas même elle malgré les lettres qu'elle aurait dû prendre au sérieux, jamais Bea n'avait imaginé que ce soit si grave, que quelqu'un aille si loin. Elle avait sous-estimé la haine envers les nés moldus, la haine de l'élite, plus jamais ça ne serait le cas. Et la douleur que ressentait encore Bea au niveau de ses mains et de son cœur persistait à le lui rappeler. Aux attentions de sa meilleure amie et de Caïn, Bea fronce un peu les sourcils et sait d'avance ce dont quoi elle a besoin. « Je.. j'ai juste besoin de vous deux, que vous restiez avec moi. » elle l'avait dit à Leo, l'avait ressenti dès lors qu'il lui avait posé la question, Bea avait tout simplement besoin des personnes qui comptaient le plus tout en se demandant secrètement ou pouvait bien être Jax. La rouquine tenta alors d'essuyer ses joues mouillées maintenant que les larmes avaient cessé, toujours secouée de quelques restes de sanglots qu'elle expirait avec épuisement, elle releva son regard vers Caïn à sa nouvelle question et se mordit un coin de sa joue avant de répondre. « c'était juste une lettre qui.. qui laissait entendre que je t'avais fait quelque chose et que la personne savait et comptait me punir pour ça.. » ça lui avait semblé si ridicule au moment de sa lecture, Bea avait été trop naïve pour le coup. « je n'ai pas pensé que c'était sérieux, je l'avais même oublié avant ce matin et sur ce mot-là c'était simplement écrit que j'ai été prévenue. » elle inspire profondément pour calmer l'émotion qui grondait toujours en elle, nourrie de tristesse mais aussi peu à peu de colère, elle sentait ses flammes réduites en cendres mais ces dernières prêtes à brûler à nouveau à tout moment. Il lui fallait seulement un peu de repos et beaucoup d'eux pour aller mieux à présent et retrouver courage et force, chercher justice et vengeance. « je n'ai pas envie qu'il vous arrive des problèmes en essayant de me venger. » ajoute pourtant la lionne d'un ton grave, les regardant tous les deux en les connaissant très bien, assez pour imaginer le pire comme le meilleur. « promettez moi de ne rien faire vous incriminant au point de vous faire virer du château, ou pire. » ça lui semblait presque impensable et absurde d'imaginer ce genre de situation, mais ne serait-elle pas la première en cas inversé à mettre Poudlard à feu et à sang pour les venger dans d'autres circonstances ? Ses mains attrapèrent les leurs, elles sursautaient encore de spasmes douloureux et Bea inspira à nouveau profondément, elle n'avait besoin que d'eux à ce moment précis.

Caïn appuie ses propos et si en temps normal sa présence l’insupportait, Willow savait qu’aujourd’hui elle était nécessaire, qu’il fallait qu’il soit là pour Bea, pour la rassurer et lui remonter le moral après ce qu’elle venait de traverser. Elle espérait que leurs encouragements avaient au moins le mérite de lui apporter un peu de baume au cœur – même si ça ne réglait évidemment pas tout, c’était un peu de force qu’elle espérait lui transmettre, cette même force qu’elle savait possédée par sa meilleure amie. Si de leur duo, la brune était celle qui mordait le plus de par son impulsivité, Bea était la plus forte, celle qui était le pilier sans laquelle elle s’effondrerait. Elle était capable de supporter tellement qu’elle ignorait comment elle faisait pour garder la tête haute et restait aussi incroyable qu’elle l’était, admiration qu’elle continuera à éprouver pour celle sans qui elle ne pouvait pas être elle. Maigre sourire offert à Bea, elle secoue toutefois la tête. « Peut-être mais ça n’arrivera plus. » Du moins, elle était prête à tout faire pour s’en assurer, et si cela voulait dire être continuellement aux côtés de sa meilleure amie alors elle le ferait. Elle savait que c’était aussi le cas de Caïn et sans doute de Jax – qui n’était d’ailleurs pas là, ce qu’elle ne comprenait pas. « On restera aussi longtemps que possible. » En tout cas, aussi longtemps qu’on le leur permettra, volonté de pouvoir rester auprès de celle qui en avait besoin. Caïn qui interroge Bea sur les lettres évoquées un peu plus tôt et qui avaient aussi éveillé la curiosité de la née-moldue, Elle fronce les sourcils en entendant sa meilleure amie racontait ce qu’elle avait reçu, réfléchissant à toutes les éventualités et au fil des éléments reçus, elle ne pouvait qu’être certaine qu’il s’agissait de menaces envoyées par un ou une sang-pur qui ne tolérait pas la relation entre Flint et Bea. Elle se mord l’intérieur de la joue pour retenir ses remarques (remarques qu’elle ne manquera pas de faire entendre au serpent quand ils ne seront qu’à deux évidemment). « L’abruti qui a fait ça va finir par se trahir et je t’assure qu’on le loupera pas. » Promesse qu’elle fait sans hésiter un instant – qu’importe les conséquences, elle ferait ce qu’elle a à faire pour protéger Bea et un regard échangé avec Caïn lui permet de comprendre qu’il en était de même pour lui. Comme si elle lisait dans leurs pensées, à moins qu’elle ne les connaissait juste trop bien, la lionne formule ses inquiétudes et réclame une promesse que Willow n’avait pas envie de faire alors qu’elle attrapait ses mains. Elle se moquait d’être expulsée, même si elle pouvait convenir que ce serait idiot si près de la fin, parce que le bien-être de sa sœur passait avant tout. « Après si je fais quelque chose en dehors du château techniquement je vais pas être virée, si ? » Face au regard de Bea, elle soupire, ravale ses envies de vengeance. « Non mais je rigole évidemment... » Elle ne rigolait pas un instant et si le sorcier responsable des blessures de Bea était face à elle, elle aurait très probablement déjà sauté sur son dos pour le frapper jusqu’à ce qu’il regrette d’avoir ne serait-ce qu’oser formuler de mauvaises pensées à l’égard de sa meilleure amie. Il n’y avait personne à blâmer, pourtant, pas encore, et elle allait se retrouver coincée avec cette promesse qui l’empêcherait de mettre à bien ses envies plutôt virulentes. « Mais ok, je promets de rien faire qui me ferait virer du château. » promet-elle enfin en soupirant, déçue. Elle attend que Caïn ne suive (hors de question d’être la seule sanctionnée, tout de même), avant de déposer un baiser sur la tempe de sa meilleure amie et de caresser doucement ses cheveux, juste parce qu’elle le pouvait, juste parce qu’au fond l’inquiétude était toujours là et qu’elle avait besoin de ça, besoin de ces preuves tangibles qu’elle allait bien malgré tout. « Jax n’est pas encore là? Je lui enverrais un parchemin après. » Hors de question qu’elle ne la quitte maintenant. Elle s’assoit sur une des chaises disposées à côté du lit, hésite un instant avant d’ajouter. « Si demain t’as pas envie d’aller en cours et que tu veux profiter avec Caïn je peux te couvrir et te prendre les cours de magie du monde. » Puis, en retenant de justesse un soupir, elle relève les yeux vers le serpent. « .. Je te les donnerais à toi aussi. » C’était bien là toute la générosité qu’elle pouvait faire preuve à son égard. « Et ce soir, on pourra monter un fort géant de couverture dans les dortoirs, je suis sûre que les filles adoreront. » Et, surtout, elles seront toutes ensemble, se feront le pilier dont la sorcière a besoin pour tenir bon. Elles le feront aussi longtemps que possible, car c’était ce dont Bea avait besoin et qu’il n’y avait rien que Willow ne ferait pas pour elle. La sorcière qui reste à son chevet aussi longtemps que possible, accompagnée de Caïn, les trois qui tentent de discuter et d’évoquer des projets bien plus joyeux que ce que Bea vit en ce moment dans une volonté de lui changer les idées – car peu importe les attaques subies, elle se relèvera et ils seront là pour l’aider à progresser après ce qu’elle a enduré, qu’importe ce qu’il fallait faire pour cela.