(w/@bea hastings)

Il y a une certaine forme d’anticipation couplée à de l’excitation qui gronde dans son bas-ventre alors que Miles patiente tout en terminant la rédaction d’un dernier rapport. Bea n’allait pas tarder, ça n’était plus qu’une question de minutes maintenant et il ne savait pas vraiment quoi éprouver face à cette éventuelle responsabilité qui pouvait bientôt devenir sienne. Il avait hâte de pouvoir échanger avec l’étudiante et surtout de pouvoir lui transmettre un peu de ce qu’il avait appris au cours de sa formation. Pourtant, paradoxalement, il y avait la crainte de ne pas réussir, de foirer alors même que ça avait son importance cette fois. Milo n’avait jamais vraiment été de ces sorciers capables d’assumer de grandes responsabilités et si peu à peu, il avait l’impression que ça changeait et qu’il était capable d’en assumer un peu plus, il continuait à se dire que la lionne serait sans doute entre de meilleurs mains si elle faisait son stage avec certains de ses collègues, Alicia ou Vesper à qui il pense forcément car elles étaient bien plus sérieuses que lui. C’était lui qui s’était proposé pourtant, en partie parce qu’il savait que ça pouvait apporter un petit plus sur son dossier – et ça ne serait pas négligeable si la situation avec l’instructeur finissait par s’empirer – mais aussi parce qu’il s’était rendu compte que ça pourrait lui plaire que d’occuper ce rôle. Bea lui avait fait bonne impression et à la façon dont elle avait géré la situation alors qu’ils avaient croisé ce détraqueur, Milo savait qu’elle pourrait s’en sortir si elle décidait de se lancer dans sa carrière. Pensées coupées par l’arrivée d’un papier lui annonçant que la sorcière venait d’arriver et l’attendait à l’accueil du ministère, Miles qui bondit après avoir rangé son dossier et s’empresse d’emprunter l’ascenseur pour descendre jusqu’au hall principal. Il la repère facilement, sourire qu’il lui adresse alors qu’il arrive à sa hauteur. « Hey ! Je vois que t’es venue préparée. » Il lui avait demandé de venir en tenue de sport parce qu’il était évidemment hors de question de se contenter d’un entretien classique et bien trop barbant quand tant de possibilités s’offraient à eux. Sans tarder, il l’entraîne jusque l’ascenseur pour retourner vers le département de la justice. « On va commencer par une petite visite du département pour que tu puisses un peu repérer les lieux et après ça on fera ton entretien dans une de nos salles d’entraînement.» Elle devait s’en douter Bea que ça ne serait pas un entretien conventionnel même s’il ne l’avait pas dit, le simple fait de l’avoir incité à venir en tenue de sport qui avait dû suffire à lui mettre la puce à l’oreille. Quand ils arrivent, Miles commence par la mener vers leurs bureaux qui était la première grande place rencontrée. « Là t’as tous nos bureaux et même si on passe beaucoup de temps sur le terrain, c’est une partie aussi importante parce que si tu foires ton rapport, ça peut être utilisé lors du procès pour faire libérer celui que t'as galéré à chopper. » explique-t-il, conscient de cette forme de familiarité qu'il utilisait sans pour autant s'en défaire. Il ressent quand même une certaine forme de nostalgie quand il réalise que dans quelques mois tout sera différent. Si jusqu’à présent, les apprentis aurors ont leurs bureaux au même endroit, il savait que ce ne sera pas la même chose et qu’ils se retrouveront séparés par la suite. « Mais c’est pas bon que pour la paperasse, c’est ici aussi qu’on peut brainstormer sur les affaires qu’on a en cours et ça aide pas mal quand on bloque d’avoir un autre point de vue. » Il indique du menton un grand tableau blanc sur lequel ils n’avaient de cesse de barbouiller les différentes pistes utilisées sauf que cette fois, il y avait deux colonnes, une pizza et une kebab avec des traits représentant les différents votes. « Et comme tu le vois, parfois, ça nous aide à prendre des décisions cruciales. » Un léger sourire étire ses lèvres alors qu’il laisse l’étudiante faire le tour de la pièce et poser d’éventuelles questions. « T’as des questions ? J’ai jamais eu de stagiaire alors bon faut pas hésiter à me couper si je suis pas clair ou si tu veux savoir quelque chose. »

(w/@miles bletchey)

Elle est toute excitée à l'idée de venir à Londres aujourd'hui, après un mois de février assez long et parfois bien trop compliqué, il y avait cette promesse d'essayer quelque chose de nouveau, de différent par ce stage et cela faisait du bien à Bea. Elle avait alors du se lever plutôt tôt et avait rejoint le groupe de huitième années en partance pour Londres pour leurs propres stages, tous habillés de façon moldue, certains avec leurs capes. Bea, elle avait du revêtir l'une de ses tenues de sport, la plus passe-partout évidemment, noire avec juste un liseré rouge et discret sur le profil de sa jambe et autour de sa taille. Un simple pull revêtu par dessus, son sac à bandoulière un peu vieilli à l'épaule, la sorcière pénètre dans le Ministère de la Magie non sans une petite appréhension parce qu'elle n'y avait mis les pieds qu'une seule fois et à l'époque, un adulte l'accompagnait. Tout était si grand, si différent de Poudlard aussi, née moldue ne connaissant finalement pas grand chose du monde sorcier à part le château et son village, l'affût de tous les sorciers hâtifs autour d'elle pourrait presque lui donner le tournis si elle n'adorait pas ça, le monde. Celui qui bourdonne à ses oreilles, l'empêche de se sentir trop seule, elle oublie un instant ce qu'elle était venue faire ici avant qu'un agent d'accueil ne la repère et ne semble soupirer. Ils avaient eu connaissance de l'arrivée d'étudiants pour les stages, ce n'était pas le moment d'en laisser certains se perdre. Alors en un rien de temps, Miles Bletchey apparaît et un sourire un peu timide mais sincère apparaît sur ses lèvres. Cela faisait deux bons mois qu'elle ne l'avait pas vu, toujours un peu étonnée et soulagée qu'il ait accepté. Elle grimpe dans l'ascenseur avec lui sans attendre. « bien sûr, je m'attends à tout moment à revenir à Poudlard en connaissant toutes les techniques de karaté sorcier maintenant. » venait-elle vraiment de plaisanter ? Bea se plisse les lèvres, se forçant à se taire tandis que l'engouement de Miles est pourtant entraînant et la met progressivement à l'aise. Il lui explique le déroulé du moment qu'ils auront ensemble et quand ils arrivent au bureau des Aurors, Bea a le droit à un rapide tour explicatif des lieux. Mentalement, la rouquine note absolument tout ce qu'elle peut observer et découvrir, impressionnée par la façon dont le lieu semblait réglé comme du papier à lettre, tout était à sa juste place et les sorciers aperçus semblaient parfaitement concentrés sur leurs tâches, impliqués, surtout. Elle écoute attentivement les détails que Miles lui donne et se demande un instant si il voudrait qu'elle prenne des notes, triturant un peu ses doigts à cette pensée anxieuse qui lui passe aussitôt il lui désigne un tableau blanc où deux colonnes représentant le choix crucial du déjeuner de l'équipe se présentait. Un sourire amusé apparaît aussitôt sur ses lèvres, dans une agréable surprise après avoir vu tout le reste. « sounds totally legit to me. » assume t'elle en continuant de sourire, Bea secoue ensuite la tête. « ah non c'est parfait, c'est très clair. » elle regarde autour d'elle une nouvelle fois le bureau. « vous travaillez en équipe ou vous êtes plus en individuel ? » elle se demandait avec qui Miles travaillait, qui étaient ses collègues parmi tous les aurors qu'elle pouvait voir dans cette si grande pièce. « une journée typique ressemble à quoi ? » plutôt curieuse et étrangement à l'aise avec Miles, elle ose plus qu'elle ne l'aurait pensé, espérant fortement au fond que la plaisanterie sur le karaté sorcier – si donné que ça existe – ne soit pas mise en application car elle était persuadée d'avoir deux pieds gauches dans des nouveaux apprentissages tels que celui-ci.

(w/@bea hastings)

Un léger sourire étire les lèvres du sorcier qui ne pouvait qu’apprécier l’humour de la plus jeune. S’il ne connaissait pas beaucoup Bea, il lui semblait que même si elle était sérieuse, elle était capable de plaisanter aussi, ce qui aidait un peu à l’apaiser. Sans s’en rendre véritablement compte, Miles avait commencer à stresser à l’idée d’être responsable du stage d’une étudiante, conscient qu’il s’agissait d’une responsabilité à prendre au sérieux. Il n’était pas vraiment habitué à ça mais il en avait envie, en partie parce qu’il savait que ça apporterait du positif sur son dossier et qu’il en avait plus que besoin étant donné sa relation conflictuelle avec son instructeur, aussi parce que Bea lui avait fait bonne impression, ce qui l’avait encouragé à accepter sa demande. Alors il fait de son mieux, lui présente les différentes pièces jusqu’au bureau principal qu’il occupait avec ses collègues, rassuré par ses mots. « On travaille beaucoup en équipe, surtout parce qu’il nous reste quelques mois avant la fin de notre formation. Même si on travaille pas forcément tous sur les mêmes affaires, on passe beaucoup de temps à échanger dessus pour essayer d’avoir un avis différent qui peut aider quand t’es bloqué depuis un moment déjà. » Et s’il avait été méfiant au début, Milo devait avouer qu’il avait fini par s’habituer aux différents membres de l’équipe, qu’il avait eu de la chance, aussi, de tomber sur un groupe plutôt solidaire. Il avait conscience que ce n’était pas toujours le cas – parfois, l’esprit de compétition pouvait pousser certains à vouloir dénigrer les autres pour se faire mieux voir, comportement qu’il n’aurait pas supporté sur le long terme. « Mais on se retrouve souvent en binôme sur les missions, c’est plus facile. Ça peut nous arriver de changer mais en général, quand ça match avec ton partenaire, tu restes avec un moment parce que c’est pas évident de trouver quelqu’un qui te complète et en qui t’as une confiance absolue. » Et c’était le cas avec Alicia, confiance qui s’était construit au fur et à mesure en dépit de la méfiance et de l’animosité entre eux quand ils avaient commencé à travailler ensemble. Aujourd’hui, il ne se verrait pas travailler régulièrement avec quelqu’un d’autre et il n’en avait de toute façon pas envie. « D’ailleurs, tu dois sans doute connaître ma partenaire, elle était dans ta maison il y a deux ans. Alicia Spinnet, ça te dit quelque chose ? » demande-t-il par curiosité. Il ne peut réprimer le léger sourire qui flotte sur ses lèvres à l’évocation de la brune qui était bien plus qu’une collègue quand bien même personne n’était au courant. Se redressant, il entraîne Bea dans les couloirs avec lui tandis qu’il réfléchit à la meilleure façon de décrire ses journées. « En fait ça change un peu tous les jours mais… généralement on commence par un debrief le matin pour discuter des affaires en cours ou celles qui arrivent, des nouveaux évènements ou preuves qu’on avait pas la veille… Après ça, on repart bosser sur notre enquête si on en a une en cours, ça peut être du travail de bureau ici ou tu peux partir sur le terrain pour relever des témoignages, explorer de nouvelles pistes… Dans tous les cas tu reviens pour tout consigner ici avant de partir, on y pense pas mais la paperasse prend beaucoup de place aussi. » Il a l’impression de trop parler, Miles, mais il sait aussi qu’il n’a pas le choix s’il veut apporter le plus d’informations à la lionne et lui permettre d’apprendre les bases de son métier. « On nous confie de plus en plus d’affaires puisqu’on approche la fin de notre formation mais on a encore beaucoup de journées passées à s’entraîner. » Sur ces mots, l’auror pénètre dans une salle d’entraînement en incitant Bea à le suivre. Il avait choisi une des plus petites salles pour éviter de lui imposer un endroit trop fréquenté, ce qui pourrait être intimidant pour un premier jour. « On a différentes salles d’entraînement et différents types d’entraînement aussi. Parfois, nos supérieurs préparent des simulations de situations qu’on doit résoudre en équipe ou seul, ça va mélanger magie et réflexion. L’entraînement physique est tout aussi important parce que tu sais jamais quand tu vas te retrouver à devoir faire sans ta magie et.. Et c’est dangereux, ce qu’on fait, alors on doit toujours être prêts à toute éventualité. » Ses pensées qui glissent quelques instants vers ce qui a été l’affaire la plus dangereuse qu’ils aient eu jusqu’à présent alors qu’il repense au poignard, à Alicia, aux flammes, au choc éprouvé quand il avait vu son corps inconscient étendu sur un lit d’hôpital, à la culpabilité et tout ce qu’il avait ressenti, à la peur, surtout, celle d’avoir perdu la brune par sa faute. L’anglais s’efforce de se concentrer à nouveau sur Bea, sur l’instant présent – Alicia allait bien, il l’avait vu la veille et n’avait aucune raison de s’inquiéter. « On peut commencer avec un entraînement si tu veux. Je peux t’apprendre la base pour que tu saches te défendre. » Ce qui serait pratique, même si elle décidait de ne pas poursuivre dans cette voie l’année prochaine. « Sauf si.. Enfin c’est peut-être trop pour ton premier jour ? On peut clairement faire autre chose si c’est trop. » offre-t-il. Hors de question de lui imposer une activité avec laquelle elle serait mal à l’aise dès son premier jour, Miles était déterminé à veiller sur elle et son bien-être au cours de ce stage.  

(w/@miles bletchey)

Quelque chose chez son maître de stage lui donnait encore plus envie de rejoindre les aurors qu'avant. Elle ne savait pas s'il s'agissait de ce qu'il lui apportait en détails sur la vie au quotidien ou bien sa façon d'en parler, tel un passionné ou quelqu'un d'engagé, dévoué à un travail et sa cause, d'entier. Une structure telle que celle-ci, mêlée de passion et d'implication pourrait lui faire du bien, elle le savait d'avance et c'était une part de la raison de son engouement à propos de cette orientation. Si elle savait que ce choix ne faisait pas l'unanimité autour d'elle, en l'occurence avec son meilleur ami refusant qu'elle poursuive dans cette voie, Bea ne pouvait juste pas s'empêcher de se sentir attirée par cette formation. Carrière de mérite et de travail assidu et méticuleux, avoir sous ses yeux le lieu où les aurors travaillaient chaque jour et surtout l'un d'eux la tutorant ces prochaines semaines lui apportait beaucoup de positif et d'espoirs. Bea observa le reste de la salle et tenta de repérer quelques visages lorsque Miles lui mentionna le prénom de sa partenaire, ancienne joueuse pour son équipe, la rouquine en avait un vague souvenir. « je crois me souvenir d'elle oui. » elle eut un petit sourire, principalement car elle vit le sien et elle se demanda alors curieusement si il souriait comme cela à propos de chaque partenaire qu'il avait. L'écoutant religieusement, Bea n'oublie pas d'opiner de temps en temps à ses propos, prenant des notes mentales de tout ce que l'auror lui apportait en trouvant ça passionnant. En elle sommeillait une envie irrépressible de mettre le pied dans l'engrenage elle aussi. « ça a l'air passionnant. » souffla t'elle alors au bout d'un moment, tandis qu'elle lui suivait jusqu'à ce qui ressemblait à une salle d'entraînement. Elle comprit très vite où ils allaient en venir et la raison de sa tenue. Lorsqu'il parle de dangerosité, elle le note évidemment, d'autant plus parce que Miles fait une pause à ce moment là et la lionne ne peut s'empêcher de se demander à quoi il pense. Les mains posées sur ses hanches pour ne pas se tordre les doigts de nervosité en attendant de s'y mettre, elle acquiesce avec énergie quand il lui propose de lui apprendre les bases en défense. Elle qui aimait beaucoup le duel, n'avait jamais appris les bases autrement, surtout pas à mains nues. Et avec les temps actuels, Bea en avait bien besoin. « Ah non, non, je veux ! Enfin, oui, j'ai envie. » elle eut un petit sourire, ramenant ses longs cheveux roux en une haute queue de cheval. En le faisant, la tache de naissance qu'elle possédait dans son cou se dévoile et elle n'a encore aucune idée que celui en face d'elle possède la même. « on commence par quoi alors ? j'imagine que ce n'est pas forcément comme en duel avec notre baguette. » une petite moue sur le visage, Bea s'apprête à ranger son bois à tout moment dès les premières directives de l'auror. Elle était enjouée, prête à suivre tout ce qu'il lui dirait, motivée comme jamais. C'était plutôt facile avec lui, qui plus est. Elle se savait chanceuse d'être tombée sur Miles en tant que maître de stage.

(w/@bea hastings)

« Ça l’est, je me vois pas faire un autre boulot que celui-ci. » Il y avait déjà pensé, évidemment, surtout quand il s’était demandé s’il lui fallait continuer alors même qu’il considérait avoir mis la vie d’Alicia en danger. Si Milo avait examiné différentes possibilités, rien ne lui semblait aussi attrayant que le métier d’Auror qui lui apportait bien plus que ce qu’il s’était imaginé en faisant ce choix. Il s’était accroché et ne regrettait rien, même s’il peinait encore parfois à supporter les remarques de leur instructeur – qu’il n’aurait plus à supporter si longtemps, du moins, si tout allait bien. En attendant, il guide sa stagiaire jusque la salle d’entraînement, s’efforçant de lui transmettre au mieux le goût du travail même s’il ne cachait en rien les dangers liés à sa profession. Il valait mieux savoir dans quoi elle s’engageait si elle venait à choisir cette voie, dangers qu’elle rencontrera forcément comme chacun d’entre eux. Miles avait appris à vivre avec et ce n’était jamais pour lui qu’il avait peur mais plutôt pour ses collègues, pour tous évidemment mais surtout pour Alicia, parce qu’aussi douée puisse-t-elle être, il ne pouvait que s’inquiéter pour elle. Il chasse ces pensées de son esprit pour se concentrer sur Bea, enthousiaste à l’idée de s’entraîner avec lui. « Pas vraiment. C’est plus… direct. En général, tu peux savoir quand un sort va te toucher alors que pour les coups, c’est plus rapide et tu les vois pas forcément venir. » Du moins, pas sans entraînement. A force, il avait compris qu’il était possible d’anticiper les coups grâce à la posture de son adversaire, en suivant son regard aussi, nombreuses astuces qu’il avait réussi à acquérir grâce à l’entraînement. Il pose sa baguette sur le côté et invite Bea à en faire de même avant de prendre place face à elle. « On va commencer par ta posture. Tes pieds doivent être bien ancrés au sol pour que tu puisses éviter de perdre l’équilibre et pour apporter plus de force à tes coups. » explique-t-il. Il l’aide à se placer avant de se reculer pour récupérer des gants, paire qu’il offre à la lionne avant de saisir un coussin matelassé qui fera office de punching-ball. « Je veux que tu frappes de toutes tes forces, ok ? Et t’en fais pas, on a l’habitude donc tu vas pas me faire mal. » Il laisse Bea s’entraîner, corrige sa posture et les mouvements  pendant de longues minutes, l’aide à ajuster la puissance de ses coups pour que chacun d’entre eux soit le plus efficace possible. Il glisse un mot d’encouragement de temps à autre, fier de voir qu’elle n’abandonne pas même quand tout commence à devenir un peu physique et compliqué. « Hey franchement t’as déjà bien progressé ! » lance-t-il avant de lui tendre une des bouteilles d’eau mises à disposition. Il boit de longues gorgées avant de poser le punching-ball sur le côté, laissant à Bea le temps de reprendre son souffle. « Maintenant que t’as vu comment porter des coups efficaces, on va mettre ça en pratique et voir comment tu peux te débarrasser d’un assaillant. » Miles lui montre quelques techniques rudimentaires mais efficaces, conscient qu’ils n’allaient pas pouvoir la transformer en experte en quelques minutes d’entraînement seulement. Il voulait seulement qu’elle ait quelques clés si elle venait à être en danger, de quoi se protéger même s’il espérait qu’elle n’en ait jamais besoin. « Ok t’as l’air prête alors je vais faire comme si je voulais t’attaquer et si t’arrives à me toucher, je t’invite demain quand on mangera pizza avec les autres. » propose-t-il avec un léger sourire, se mettant déjà en position et avançant vers elle.  

(w/@miles bletchey)

Elle écoute son maître de stage avec sérieux et concentration, Bea qui aime se battre, qui n'en a jamais eu vraiment l'occasion mis à part au cours des duels exercés au sein du club à Poudlard. Des années maintenant qu'elle s'appliquait à exceller du mieux qu'elle le pouvait dans ce domaine, si elle n'était pas la meilleure du club, c'était avec fierté que chaque année elle cotoyait les premières places de son palmarès. Seulement cette fois et en ce jour, il ne s'agissait pas d'user des parades et stratégies apprises au fil des entraînements et différents combats avec baguette, elle observa même Miles déposer la sienne sur le côté en l'invitant à en faire de même et Bea, même en étant née moldue et ne connaissant la magie que depuis quelques années seulement, se sentit moins à l'aise. Elle qui pourtant se vantait de savoir vivre sans magie dès lors qu'elle retrouvait son village écossais ne disait pas tout à fait la vérité car celle-ci était devenue son quotidien et ce n'était en rien une faiblesse, la lionne avait fini par le comprendre. Seulement les événements et regards remplis de jugement de ces derniers temps lui avaient fait comprendre l'importance de garder sa baguette près d'elle en tout instant pour sa sécurité et peut-être alors, s'y était-elle trop accrochée, au point d'en dépendre. Elle se sent alors quelque peu nue mais surtout moins forte quand elle délaisse le bois d'aubépine à côté des tatamis et autres équipements mais rejoint l'auror. Bea écoute attentivement ses conseils, se répête d'être rapide, assure correctement ses pieds sur le sol en relevant ses poings devant elle comme elle imaginait que c'était ce qu'il attendait d'elle. Elle prend tout cela au sérieux et aime l'adrénaline qui en découle, oublie parfois de correctement respirer par l'intensité de l'exercice mais un coup d'oeil au regard assuré de Miles lui permet de se concentrer. Ses encouragements l'aident, Bea n'ose pas tout à fait frapper fort au tout début, parce qu'elle n'a pas l'habitude, parce qu'aussi elle a toujours mal aux mains – même si grâce aux cataplasmes de l'infirmière, ça allait beaucoup mieux – et trouve une forme de dépense enivrante à se laisser aller, à se défouler contre le sac de frappe lui faisant face et dont son maître de stage l'assurait. La lionne découvre alors une nouvelle façon de dépenser son énergie mais aussi le trop plein en elle, retrouvant cette sensation de bien être procuré par l'activité physique avec ce plus qu'elle ne saurait déterminer mais qui la faisait se sentir forte. Et bon sang qu'elle en avait besoin en cette période. Quand l'exercice se termine, la rouquine est essoufflée, ses joues sont rouges mais un sourire éclaire son visage, elle se sentait incroyablement bien. « Je pensais pas que c'était.. comme ça. » elle attrape la bouteille qu'il lui tend et en dévisse le bouchon pour boire quelques gorgées désaltérantes. Alors quand la seconde partie arrive, Bea acquiesce énergiquement, reprenant bien vite son sérieux et réalisant que cette fois ce serait un peu plus encore avec lui. Ca lui met une certaine pression mais sans expliquer pourquoi ni vraiment comment – si on omettait les prouesses de Miles la veille du jour de l'an – Bea avait confiance en l'auror, vraiment confiance. Elle étudia les techniques rudimentaires qu'il lui exposa et les écouta attentivement, apprenant pour ce moment mais aussi plus tard, elle le pressentait malheureusement déjà. A son défi, ses yeux pétillent d'une envie nouvelle et remplie d'excitation. « prépare toi à être touché alors. » elle ne se démontait pas, en rajoutait un peu sur sa confiance en elle parce qu'en réalité elle ne savait absolument pas si elle réussirait, mais les mains sur les hanches, Bea inspire profondément avant de s'avancer vers lui. Ses gestes sont alors assez hésitants en ce qui concerne les premiers, elle n'était encore jamais entrée dans un combat comme celui-ci, aussi frontalement et physiquement surtout et avait peur de lui faire mal. Seulement l'objectif de l'exercice, le regard malin de son adversaire et le challenge mis en jeu se formulèrent comme une motivation suffisante pour la pousser à oser, utiliser l'audace de Godric, enchaîner les gestes de moins en moins flous. Elle réfléchissait à la bonne stratégie, corrigeait ses mouvements sans pourtant réussir à le toucher. Miles, évidemment mieux et plus entraîné qu'elle, semblait inépuisable et même imperturbable. Même alors que la porte claquait derrière lui en laissant entrer un autre auror à l'entraînement, il semblait uniquement concentré sur elle. Lorsqu'un peu plus tard la porte fait encore du bruit en laissant passer une nouvelle personne, Bea prend le temps d'inspirer en posant une main sur sa hanche, comme si elle s'octroyait une petite pause à travers tous ces enchainements, se déconcentrant sans le vouloir vraiment. Un regard derrière l'épaule de l'auror, la lionne lui lance « elle est vraiment trop jolie ta partenaire. » d'un air le plus détaché possible et alors elle espère qu'il mordra à l'hameçon, qu'il se retournera pour regarder Alicia – qui n'était en vérité pas présente – en croyant que Bea relâchait un peu l'exercice pour respirer alors qu'elle n'attendait que de lui sauter dessus pour réussir à enfin le toucher.

(w/@bea hastings)

Il observe ses progrès avec fierté, Miles, parce qu’il voit à quel point elle s’accroche en dépit des difficultés, qu’il voit qu’elle écoute ses consignes et tente de les appliquer au mieux. Forcément, tout n’était pas parfait mais c’était normal, on ne pouvait pas attendre de Bea qu’elle sache déjà comment se battre à la perfection alors même qu’ils venaient de commencer cette leçon. En dépit de ce qu’il pensait, tenir ce rôle plaît à Milo alors qu’il réalise qu’il était capable de transmettre de réels savoirs, des connaissances acquises au cours d’une formation qu’il suivait encore. Il se sent fier pour cette raison aussi, d’avoir réussi alors même qu’il avait compris à quel point son instructeur n’y croyait pas quand il avait réalisé que l’anglais avait désiré prendre une stagiaire sous son aile. Ça ne l’étonnait pas, parce qu’il a compris depuis des mois déjà qu’il avait une faible estime de lui-même et que ce n’était pas sur le point de changer malgré les efforts qu’il pouvait fournir. Il n’est pas certain de pouvoir y faire quoi que ce soit et il s’en moquait, désormais, car malgré le peu d’estime qu’il pouvait avoir pour lui-même, il savait ce qu’il valait en tant qu’auror, avait déjà fait ses preuves lors de multiples missions. Il suffisait au sorcier de prendre sur lui quelques mois encore, le temps de finir sa formation et alors il se retrouvera libéré de ce troll d’instructeur. C’est pour cette raison aussi qu’il fait de son mieux pour être bienveillant avec Bea, car il ne voulait pas qu’elle se sente rabaissée, qu’il ne désirait que la voir progresser. « C’est différent des sorts. Devoir enchaîner les sorts est épuisant aussi mais c’est une fatigue un peu plus mental alors que l’entraînement physique t’apportes une fatigue différente.. T’es épuisée mais tu te sens bien après parce que t’as vraiment pu te dépenser, en tout cas, c’est comme ça que moi je le ressens. » Peut-être aussi parce qu’il en avait besoin parfois, qu’il trouvait ça bien plus efficace qu’avec la magie notamment. Chacun était différent évidemment et même au sein des aurors, certains ne ressentaient pas le même attrait pour l’entraînement physique. Les habitudes étaient parfois durs à prendre, magie omniprésente dans leur vie à tous et devoir faire sans paraissait parfois contre-nature. Bea qui s’en sort bien alors Miles propose un nouveau duel différent cette fois, avec un enjeu visant à la motiver. Les deux sorciers s’installent face à face, la rousse qu’il laisse frapper en premier. Milo enchaîne alors les mouvements visant à éviter les coups de la sorcière, faisant de son mieux pour contrôler un minimum la force et la rapidité de ses mouvements. Le but était qu’elle apprenne, non pas qu’il la mette au tapis rapidement, alors il évite d’user de toute sa force, préfère plutôt l’encourageant en la provoquant légèrement. « Allez je suis sûr que tu peux mieux faire, t’es une lionne non ? » Après quelques provocations, Bea devient moins hésitante, ses coups sont plus précis et plus rapides à venir aussi, ce qui témoigne d’une progression non négligeable pour un premier jour. Il ne fait pas vraiment attention au monde extérieur, concentré sur sa stagiaire, alors quand Bea regarde derrière lui et évoque Alicia, son cœur loupe un battement et il a ce réflexe idiot qui le pousse à regarder derrière lui. Sa partenaire n’est pas là et Bea en profite pour réussir à le toucher cette fois. Réalisant qu’elle avait été bernée, Miles se fige avant de se tourner vers sa stagiaire. Il éclate de rire, amusé par l’audace dont elle avait fait preuve – même si au fond, il réalise alors à quel point son faible pour Alicia devait se voir, pour qu’elle l’ait déjà utilisé contre lui. « Wow ok c’était vraiment bien joué ! » Il n’a déjà plus que l’envie de s’éloigner du sujet Alicia pour éviter les questions que pourraient lui poser Bea et auxquelles il n’avait pas vraiment envie de répondre. Un coup d’œil vers l’horloge lui fait comprendre qu’il était de toute façon l’heure de déjeuner, alors il récupère sa serviette, boit de nouvelles gorgées de sa bouteille d’eau. « On passe par les vestiaires pour se changer et on va manger. » précise-t-il alors qu’il l’entraîne avec lui, lui indique le vestiaire des sorcières avant d’aller vers celui des hommes pour prendre une douche rapide et se changer. Pizza commandé, il rejoint Bea alors que le livreur ne met que quelques instants à la faire parvenir à leur service, magie qui rendait tout plus facile et surtout plus rapide. Une fois dans leur salle de pause, Miles dépose la pizza sur la table et s’installe, invite Bea à en faire de même face à lui. « Alors t’en penses quoi pour l’instant ? » Il veut faire le point, histoire de voir si elle a l’impression que cette carrière pourrait lui convenir. « C’est que le début du stage mais je peux déjà dire que t’as du potentiel, tu suis les consignes, tu t’appliques, tu lâches pas l’affaire et tu trouves même des astuces pour arnaquer ton adversaire. » Il lui offre un sourire amusé alors qu’il attrape une part de pizza dans laquelle il vient croquer avec gourmandise. « Je te l’ai déjà dit mais je préfère te le répéter, c’est dangereux comme boulot, faut vraiment en avoir conscience avant de s’y lancer. C’est.. Je peux te montrer quelque chose ? » Quand il a son accord, il se redresse et relève légèrement son pull, juste assez pour qu’il ne voit la cicatrice qui orne son flanc, là où le poignard s’était niché quelques mois plus tôt. « On a déjà failli mourir alors même qu’on ne nous confie pas encore les missions les plus périlleuses. » Sans rien ajouter, il rabaisse son pull et s’assoit. « Je veux pas te faire peur je veux juste que t’aies conscience de ce qui peut arriver quand tu choisis ce travail.. Mais en dehors de ça, je peux t’assurer que j’adore mon métier et que je pourrais rien faire d’autre que ça tellement ça m’apporte.  » finit-il, alors qu’il s’attaque à nouveau à sa pizza. Il espérait ne pas l’avoir effrayé mais il savait que c’était nécessaire, qu’elle devait se heurter à la réalité de ce qu’ils faisaient avant de faire son choix.  

(w/@miles bletchey)

Elle écoute chaque conseil et avertissement Bea, l'a toujours fait du mieux qu'elle le pouvait, comprenant très vite, peut-être même trop tôt combien elle se devait de le faire pour sa sécurité, pour son avancée dans ce monde qu'elle affronta seule dès le jour où son oncle l'avait déposé à la gare Kingcross à ses onze ans. Huit ans plus tard, c'était différent mais pas moins important tandis que ce que lui enseignait Miles lui servirait sans le moindre doute, qu'elle rejoigne les aurors ou non. Après les événements récents, Bea ne pouvait pas faire l'impasse sur cette leçon et s'applique autant qu'elle le peut. Même lorsque son tuteur provoque la lionne en elle, la sorcière se demande d'ailleurs au même moment à quelle maison il avait pu appartenir. Sans doute un serpent, ou bien un lion lui aussi. Du peu qu'elle le connaissait, la rouquine le voyait adéquat pour les deux. D'ailleurs, elle use de ruse pour enfin réussir à taper l'épaule de celui qui l'entraînait et réussir le challenge, ne pouvant pas s'empêcher de fêter sa victoire en quelques petits sauts festifs avant de se mesurer quand leurs rires s'affaiblissent. Elle était soulagée qu'il le prenne ainsi mais aussi lorsqu'il lui annonça que c'était la fin de l'entraînement. Son ventre grogna un peu tandis qu'elle était sous la douche et ses gestes étaient pressés, elle ne s'y attarda pas. Inconnue et étrangère en ces lieux, soulagée de ne croiser aucune auror au passage, Bea rejoint rapidement l'auror et louche quelque peu sur la pizza posée devant elle et à l'odeur plus qu'alléchante. Elle attrape une part, un sourire ravi sur les lèvres. A Poudlard, ils n'en mangeaient jamais à sa plus grande frustration. Bea l'écoute alors faire le point, sans tout de suite avoir le temps de répondre à sa question, elle croque plusieurs fois dans sa part tout en l'écoutant lui parler, rougissant presque à ses compliments. C'était rare qu'une autorité lui en fasse mis à part son professeur de duel au château – et déjà là, elle pouvait être ravie toute une semaine au moindre commentaire positif – alors Miles lui offrait plus qu'il ne pouvait penser. « j'aime beaucoup, c'est tout ce que j'aime et plus encore. j'ai aussi l'impression qu'il faut ressentir une véritable vocation pour rester accroché. » ce que Jax lui avait dit en la prévenant que ce n'était pas pour tout le monde, sous entendant que ça ne l'était sans doute pas pour elle. Elle se demande ce qu'il en penserait en la voyant aussi ravie à son premier jour mais ce dernier s'en était allé pour un stage à l'étranger et même si ils étaient en froid, son meilleur ami lui manquait. Miles se penche alors sur la dangerosité sur métier et elle acquiesce à sa question, glissant son regard sur sa cicatrice assez impressionnante, elle fronce les sourcils, un peu perturbée et surtout inquiète pour lui. Ne commençait-il pas à peine sa carrière ? Dans quelles circonstances avait-il bien pu être à ce point en danger ? Bea en perd l'envie de manger et reste debout à ses côtés quand il s'assoit, la cicatrice était encore assez rouge et elle savait reconnaître les signes d'une blessure datant d'il y a peu. Elle avait un air un peu plus grave maintenant et l'écoutait toujours avec attention et plus de sérieux encore. Une chose était sûre, Miles était plus que motivé par cette carrière. « mais.. tout va bien depuis ? pour ta blessure ? » la question se ressentait plus personnelle et en dehors du cadre du stage et de son topo, c'était Bea qui parlait, pas la stagiaire. Celle qui avait déjà commencé à s'attacher à l'auror mais surtout à Miles. Elle se ressaisissait pourtant ensuite en glissant d'un geste irréfléchi ses cheveux derrière ses oreilles, les sourcils toujours un peu froncés. « c'est passionnant de t'écouter parler de ta vocation, de ce métier malgré ce que tu risques. je ne sais pas si je suis faite pour être auror, mais j'espère pouvoir un jour parler avec autant d'assurance du travail que je ferai. » elle eut un petit sourire avant d'attraper une nouvelle part de pizza. « comment vous arrivez à gérer sur le terrain ensemble ? vous êtes une équipe mais justement, ce n'est pas trop difficile de voir les autres risquer leur vie autant que la sienne ? » elle eut un regard panoramique sur la pièce où ils étaient à la recherche de jeunes aurors comme lui, intriguée sur qui pouvait bien composer son équipe avant de faire revenir toute son attention sur Miles. Miles et la pizza bien entendu, très gros atout de vente de ce métier et de ces deux prochains mois de stage.

(w/@bea hastings)

Bea fait preuve d’une ingéniosité qui l’étonne en partie, déjà parce qu’elle semblait avoir remarqué facilement le faible qu’il éprouvait pour Alicia alors même qu’elle ne les avait jamais vu ensemble, esprit de déduction qui était plutôt remarquable à bien y réfléchir. Puis, elle avait eu le cran de mettre à exécution cette stratégie qui lui était venu, audace remarquable qui avait fini par payer. Tant de qualités qui fait que Miles apprécie la lionne et l’imagine aisément rejoignant les rangs des aurors, persuadé qu’elle saurait s’y épanouir. Un sourire aux lèvres en l’entendant expliquer son ressenti, il est ravi de voir que c’est aussi positif. C’est important pour lui que tout se passe bien, ne serait-ce que parce qu’elle était la première stagiaire qu’il avait sous sa responsabilité mais aussi justement parce qu’il appréciait la rouquine et, qu’à ce titre, il ne désirait que le positif pour elle. « C’est ça. Je pense vraiment que tu peux pas tenir sur la durée si t’es pas passionné par ce que tu fais. » Du moins, c’était ainsi qu’il le percevait. C’était un métier compliqué, dangereux et stressant et pourtant, il venait chaque matin avec plaisir et ne se verrait pas exercer un autre travail que celui-ci. Pourtant il prend le temps de la prévenir sur les dangers éventuellement rencontrés, conscient qu’elle devait tout savoir avant d’éventuellement s’engager. Miles lui montre alors sa cicatrice, tee-shirt soulevé l’espace de quelques secondes car lui montrer était à son sens plus parlant qu’en discuter des heures durant. C’était concret, ce qu’il lui apportait, c’était une preuve que tout n’était pas parfait et pouvait même dégénérer. « Oui tout va bien ! C’était il y a quelques mois mais ça a bien cicatrisé. » Pour ne pas l’induire en erreur, il poursuit. « Je vais pas te mentir, je peux parfois être assez… impulsif et ce jour-là j’aurais peut-être pu éviter cette blessure. Pourtant ça a pas été le cas, parce que parfois on peut faire des erreurs et c’est normal, seulement, les erreurs qu’on fait peuvent avoir de lourdes conséquences. » Nouvelle part de pizza attrapée, il se rassoit sur sa chaise, l’appétit qui n’était plus atteint par les horreurs qu’il pouvait voir depuis longtemps maintenant – ça faisait partie de leur vie à tous et même si évidemment, ils restaient touchés par ce qu’ils pouvaient voir, ils avaient tous plus ou moins appris à faire la part des choses. « J’espère pour toi aussi Bea et je doute pas que tu finiras par trouver ta voie, peu importe ce que tu choisis de faire. » En tout cas c’était ce qu’il espérait car elle le méritait évidemment. « Travailler en équipe a été assez compliqué au début car on est tous vraiment différents et ça se ressent dans notre façon d'être et de travailler. » Il se souvient encore des nombreuses disputes qui avaient éclaté au sein de leur groupe au tout début de leur entraînement, disputes qui pouvaient encore arriver mais qui se faisaient tout de même bien plus rares. « Mais on a appris à travailler ensemble et ça marche plutôt bien maintenant. Et pour les risques… On les a accepté, on sait tous qu’il peut nous arriver quelque chose de grave mais je dois t’avouer que c’est plus compliqué de voir les autres risquer leur vie que de risquer la nôtre. » Milo qui ne supporterait pas qu’il arrive quoi que ce soit à un de ses partenaires, culpabilité qui serait alors bien trop grande. Il alterne et boit quelques gorgées d’eau avant de reprendre sa pizza. « On fait avec et surtout, on sait tous qu’on peut compter les uns sur les autres. C’est vraiment ce qui compte le plus finalement, travailler avec des partenaires en qui t’as assez confiance pour leur confier ta vie. » Et ça aussi, ça avait posé problème, lui qui faisait confiance à une poignée d’individus seulement. Peu à peu, ils avaient réussi à se faire une place dans ce cercle restreint à différents degrés. « Je sais pas ce que tu choisiras comme carrière, Bea, mais surtout, n’écoute que toi, que ce que t’as envie de faire toi. » Il termine sa pizza et vient ensuite essuyer ses mains avec une serviette. « Certains de mes proches étaient convaincus que j’étais pas fait pour ça et que c’était pas une carrière pour moi. J’ai bien fait de pas les écouter. » Il se souvient encore de sa mère, du ton hautain et méprisant qu’elle avait utilisé quand cette carrière avait été évoqué – de la déception qu’il avait une fois encore engendré chez elle. « Tout ça pour dire qu’on emmerde les autres. Ce qui compte c’est ce que tu veux et ce que t’aimes faire, surtout, parce que tu vas y passer une bonne partie de tes journées et que si tu fais quelque chose qui te plaît pas tu le regretteras. » Conseil qu’il tente de lui donner et qu’il avait lui-même appliqué à l’époque, sans le regretter un instant. Observant l’horloge rapidement, il est surpris de réaliser à quel point le temps avait filé. « Et je crois que t’as survécu à ta première journée, félicitations. » dit-il en riant, même si lui aussi, était heureux du déroulé de cette première journée de stage et du lien qui se forgeait peu à peu avec la lionne. 

(w/@miles bletchey)

C'est impressionnant de voir la blessure de Miles et de se dire que ça aurait pu être plus grave encore, que ça peut l'être à chaque fois qu'il part en mission et qu'il risque sa vie comme chacune des personnes de son équipe. Et elle pense comprendre les enjeux Bea, du moins commencer à le faire tandis que ce n'est que sa première journée de stage mais qu'elle a déjà l'impression d'apprendre tant. Elle retient alors tout, ses mots sur son impulsivité et les lourdes conséquences que peuvent avoir les erreurs dans ce genre de métier là, sa confiance en elle pour trouver sa voie – ce qui n'est pas sans la revigorer d'espoir et de reconnaissance, les mots de son mentor la touchaient, plus qu'elle ne l'imaginait et parce que c'était Miles et pas un autre. Travailler en équipe semble aussi risqué qu'important à ses yeux, la lionne imagine sans mal l'inquiétude qu'ils doivent avoir une fois sur le terrain. « ça doit demander un tel niveau de confiance entre vous.. » ajoute t'elle en acquiesçant après ses propos, buvant littéralement ses paroles pendant qu'elle terminait sa part de pizza. Elle écoute attentivement ses conseils et se sent revigorée par eux, car il lui donnait là le conseil qu'elle avait besoin d'entendre sans peut-être même qu'il ne le sache. Jax lui disait tout l'inverse, il l'incitait à rester dans les rangs et la sécurité quand Miles l'invitait à écouter ce qu'elle ressentait et désirait au plus profond d'elle. Et c'était ainsi que Bea voulait vivre et prendre ses décisions pour son présent comme pour son futur, c'était ce que ses instincts lui intimaient de faire, elle devait se faire confiance comme ce que Miles lui disait. L'auror que Bea prenait de plus en plus en modèle d'une certaine manière et cela lui faisait du bien d'en avoir un tel que lui à ce moment où elle en avait besoin. Elle ne le savait pas encore, mais ce n'était pas pour rien qu'elle était aussi sensible à ce que le sorcier lui disait, elle le découvrirait bientôt mais ces deux là étaient bien plus que tuteur et élève. « Merci Miles, t'imagines pas combien j'avais besoin d'entendre ça. » elle souffla tout en souriant, véritablement soulagée d'un poids avec les propos de son maître de stage tandis qu'un coup d'oeil pour l'horloge leur indiquait une fin de journée. « déjà ? » elle était surprise Bea, n'avait vraiment pas vu le temps passer. « c'était vraiment bien, j'ai hâte les suivantes. » lui annonçait-elle ensuite, à l'aise avec lui et confiante dans ce stage qui ne lui inspirait que du positif. Au cours de ces deux prochains mois, Bea se renforcerait grâce à lui, elle réussira à mettre pour de bon derrière elle les dernières agressions en date afin de se sentir plus forte et assurée grâce à Miles et tout ce qu'il lui enseignera. Plus encore, elle verrait le début de sa relation avec lui se construire et se consolider en une panoplie d'exercices et d'événements qui leur ferait du bien et elle n'avait que la hâte de ces prochaines semaines avec le meilleur tuteur qu'elle puisse avoir.

FIN