Son pied tape nerveusement contre le sol alors que le regard d’Ophelia reste rivé sur la silhouette de son meilleur ami, encore inconscient. Elle sait qu’il va bien – du moins, en théorie, Pomfresh qui avait répondu à ses questions incessantes parce qu’elle refusait de se contenter d’un vague « tout ira bien » quand il s’agissait d’une des personnes les plus importantes de sa vie. Il avait été soigné mais avait besoin de repos désormais, ce qui était plus que logique au vu de ce que son corps avait subi mais elle ne sera rassurée qu’une fois qu’il sera réveillé et qu’il lui aura lui même dit qu’il allait bien. Toutefois, elle avait peur de ce qu’il adviendrait une fois Theodore réveillé, quand il devra faire avec avec ce qui était arrivé. Comment gérera-t-il cette agression qu’il venait de subir et qui avait été si violente qu’il se retrouvait ainsi alité ? Elle n’en savait rien, Ophelia, frustration qui s’accumule alors qu’elle n’arrive pas à le quitter du regard. Elle ne comprend pas comment tout a pu si vite déraper, comment quelqu’un avait pu oser s’en prendre à lui. Elle espérait qu’il sache de qui il s’agit, que justice puisse être faite, même si rien aux yeux de la vipère saurait être suffisant pour faire payer aux trolls qui avaient attaqué Theodore. Un soupir quitte ses lèvres alors que cette inquiétude ne l’avait pas quitté depuis la veille, quand elle avait tenté d’entrer dans l’infirmerie après que Caïn lui ait appris ce qui était arrivé, sans succès. Elle avait passé le reste de la nuit à se retourner encore et encore dans son lit, à imaginer le pire concernant l’état de son meilleur ami, somnolant sans dormir réellement. Elle s’était ruée à l’infirmerie quand elle avait su que Leo s’y trouvait, effrayée à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose à lui aussi – Leo qui l’avait rassuré une fois qu’elle fut arrivée en lui expliquant s’y retrouvr volontairement pour pouvoir être avec Theodore, ce qui lui avait valu les foudres d’Ophelia. Qu’importe les raisons, elle n’avait pas envie qu’il se blesse volontairement alors qu’il était la seule famille qui comptait à ses yeux, jumeau qu’elle ne supporterait pas de perdre alors qu’ils se sont retrouvés il y a si peu de temps encore. Malgré tout, elle avait été soulagée de réaliser qu’il allait bien, soulagement qui avait été de courte durée quand elle avait retrouvé son meilleur ami et qu’elle avait réalisé l’état dans lequel il se trouvait. Depuis, elle avait passé tout son temps libre sur cette chaise, assise à attendre qu’il se réveille, cette même boule d’anxiété qui restait nouée au creux de son ventre tant qu’elle ne l’aura pas vu éveillé. Elle n’avait de cesse de se rassurer, de se répéter en boucle qu’il était fort, Theodore, qu’il s’en remettrait comme il s’en remettait toujours, quand bien même il était injuste qu’il est autant à gérer en permanence. Elle aurait aimé que tout s’apaise pour lui, qu’enfin tout aille bien car il ne méritait que le meilleur et plus encore, il méritait une vie sans aucun de ces évènements qui lui tombaient dessus et qu’il gérait tout en étant là pour tout le monde. Prenant une profonde inspiration, elle se retient de justesse de ne pas se ronger les ongles avant de saisir les parchemins qu’elle avait pris avec elle pour s’occuper. « Je suis persuadée que tu vas râler d’avoir loupé les cours, je vais te lire mes notes, d’accord ? » Elle n’attend pas de réponse Ophelia alors qu’au final, elle cherchait aussi à s’occuper l’esprit pour ne pas perdre pied en attendant. « Tu aurais du entendre les théories de certains en cours de politique, tu aurais probablement soupiré si fort qu’on t’aurait entendu sur plusieurs classes. » Un léger sourire s’étire sur ses lèvres à cette idée, toujours amusée par les regards qu’ils échangeaient en classe quand un de leur camarade débitait les pires âneries possibles et qu’ils se comprenaient sans dire un mot grâce à cette complicité qui était la leur. Parchemin déplié, la sorcière se met à lire à voix haute les notes prises un peu plus tôt dans la journée, en profitant pour barrer ou rectifier certaines tournures de phrases. C’est arrivé à la troisième page que son attention est attirée par un bruit la forçant à baisser le parchemin pour relever la tête et croiser le regard de Theodore. « Theo ! » Elle bondit hors de sa chaise, un large sourire aux lèvres, et se rapproche du lit. Son cœur bat la chamade malgré le soulagement qu’elle ressent de le voir enfin ainsi, enthousiasme qu’elle tente de tempérer au mieux mais elle n’y arrive pas. « Tu vas bien ? Tu as besoin de quelque chose ? Tu veux que j’appelle Madame Pomfresh, peut-être ? » Elle se tait, Ophelia, consciente qu’elle s’emballe sans doute un peu trop. Soupirant, elle pose une main sur le matelas alors que l’autre remonte pour caresser doucement les mèches de ses cheveux, contact rassurant qui l’aide à réaliser qu’elle ne rêvait pas, qu’il était en sécurité, ici, entre les murs du château. « Désolée, tu viens à peine de te réveiller, je sais. » Son regard cherche le sien alors, guettant la moindre trace de douleur, déjà prête à courir vers l’infirmière si elle estimait que Theodore en avait besoin – prête à faire n’importe quoi, pourvu qu’il aille mieux.

Il s'est enfoncé dans les ténèbres pour un nombre incalculable de temps Theo et ne s'y sent pas vraiment en inconfort, plutôt quelque part un peu soulagé. Ici dans l'ombre de sa conscience, il se repose, il ne pense plus à toutes les responsabilités qui lui incombent avec son nom, son statut, ceux qui comptaient sur lui, sa version future qui attendait qu'il performe dans tous domaines possibles. Il découvre dans ce sommeil prolongé combien il est si reposant de se laisser oublier dans des limbes qui ne paraissent plus si froides que cela et il se demandera plus tard alors si c'était ça, une part de ce qui arrivait lorsque l'on mourrait. Pourtant quelque chose en lui le pousse à vouloir s'en extirper, parce que Theodore a une âme vivante réclamant ce qui lui manque, comme la chaleur des personnes les plus importantes dans sa vie, comme la beauté de l'existence-même qu'il avait appris à de plus en plus chérir depuis ces derniers mois. Il était libre, maintenant et rien n'avait le droit de le retenir en arrière de cette façon en l'empêchant d'aller de l'avant, de faire ses propres choix, d'être qui il voulait. C'est pourquoi son premier réveil auprès de l'aide-médicomage fait sens et lui permet de lui remettre un peu les idées en place, réaliser ce qu'il s'était passé et les conséquences de cette attaque qui le révolte intérieurement. Theo sait d'ors et déjà que la vengeance sera sienne, habitué à se battre contre un monstre depuis des années, n'ayant pas la moindre once de peur face au nouveau qui le menaçait lui et ses amis, qui avait osé porter atteinte à sa personne. Et c'était sans le moindre doute l'erreur de trop de la part de Yaxley. Si Theodore n'avait pas encore pu voir ses amis, il n'attendait que cela à chaque micro réveils qui étaient les siens et c'est ce pourquoi il est soulagé lorsqu'en émergeant de l'obscurité aujourd'hui, il aperçoit Ophelia à ses côtés. Profond sentiment de gratitude qui l'emplit en croisant son regard, il se réveille difficilement mais petit à petit, se voit comblé de pouvoir admirer son sourire et la voir s'approcher de lui, déjà, il ressent la chaleur de son affection l'envahir et l'enlacer. « hey. » murmure t'il un peu difficilement, assoiffé, alors que les questions s'enchaînent du côté de sa meilleure amie dont le doux contact des caresses qu'elle lui offre lui font du bien. « j'ai juste un peu soif. » ajoute t'il alors qu'elle s'excuse et c'est là que Theo esquisse un sourire, même si son visage lui fait un peu mal. C'est surtout aux côtes qu'il ressent le plus une douleur finalement et ce, à chaque fois qu'il respire, le poussant à tenter de trouver une position un peu plus confortable. Il accueille le verre d'eau qu'Ophelia lui tend et se sent bien mieux une fois un peu plus hydraté. Finalement, Theodore lui attrape sa main et ce simple contact ne fait qu'apporter un peu plus au bien être ressenti. « j'espère que t'as soupiré doublement pour moi en cours de politique.. » première plaisanterie pour soulager un peu l'humeur, l'inquiétude qu'il lisait évidemment au sein de ses iris. « je vais bien Ophe. » sachant qu'il devait le préciser. Son regard reste ancré au sien jusqu'à ce qu'il ne cède et qu'Ophelia appose un sortilège de silence confiné autour d'eux. Theodore lui raconte l'altercation entière, le fait d'avoir eu son chemin volontairement détourné et ces deux hommes l'ayant entouré, ses soupçons grâce au détail dont il se souvenait à propos d'une chevalière et des armoiries bien spécifiques. C'était des hommes de main travaillant pour certaines familles de l'élite. « ce n'est pas la première fois que je les voyais, mon père avait l'habitude de les engager. » ajouta t'il d'un ton grave. « mais je ne pense pas que ce soit lui. » ses yeux bleus étaient lourds de sous-entendus sur qui cela pouvait bien être et tout ce qu'il ne voulut ajouter ensuite ne fut que ce qui régissait sa conscience depuis son premier réveil. « c'était sa dernière erreur, je n'ai pas d'autre choix que de répliquer. » ses doigts se pressent aux siens, conscient qu'il l'inquiétait un peu plus en lui délivrant tout cela, mais Theodore savait combien il était important qu'elle le sache, qu'ils l'apprennent tous. « il faut prévenir les autres, je ne pense pas que je serai le seul visé par ses coups bas. » et ce n'était qu'à cette idée là que l'inquiétude s'entendait dans sa voix. Des coups, il avait eu l'habitude d'en prendre et savait à présent la force qu'il avait, qu'il était entièrement capable de se lever et se positionner contre les monstres comme celui auquel il avait déjà fait face. Theodore savait que maintenant qu'il avait été capable de mettre un terme à son père, il serait capable de tout. C'était pour les autres, pour elle, que son cœur s'inquiétait le plus.

Le soulagement qu’éprouve Ophelia ne dure pas vraiment parce que l’inquiétude persiste, qu’elle reste omniprésente comme un poison infiltré dans ses veines et dont elle ne sait pas se débarrasser. Elle a peur que tout ne recommence, qu’on s’en prenne à lui à nouveau mais que cette fois les conséquences ne soient plus funestes. Elle ne le supporterait pas, parce qu’il était Theodore et qu’elle n’était pas sûre de pouvoir être Ophelia sans lui. Elle ne voyait pas comment elle pourrait l’être – il était son meilleur ami, celui sans lequel elle ne serait jamais devenue la sorcière forte et sûre d’elle qu’elle était, celui avec qui elle pouvait être elle sans le moindre complexe, celui qui comptait autant pour elle que Leo et qu’elle aimerait toujours quoi qu’il puisse arriver. Alors c’est la peur qui l’emporte et qui gangrène son cœur, qui l’empêche de profiter pleinement du soulagement qu’elle devrait ressentir en voyant son meilleur ami éveillé. Elle s’empresse de lui servir un verre d’eau et de le lui tendre quand il en exprime le besoin tandis qu’elle sourit légèrement. Elle n’est pas tout à fait sûre que le voir plaisanter est bon signe car la vipère connaissait assez le sorcier face à elle pour savoir qu’il ferait n’importe quoi pour la rassurer même s’il était au plus mal. Reposant le verre, elle serre sa main dans la sienne, s’ancre à ce contact familier et qui lui permet de réaliser qu’il était bien là, avec elle, qu’il était éveillé et qu’il allait guérir un peu plus à chaque instant qui passe. « Bien entendu, j’ai bien cru que le professeur allait me virer à force de m’entendre soupirer autant. » Son regard s’attarde sur son visage, sur les traces de coups qui parsèment encore les parties de son corps et qui nourrissent ce feu en elle, celui qu’elle avait tu pour l’instant au profit de son chagrin. Theodore qui tente de la rassurer au mieux mais elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter même si elle reste silencieuse à ce sujet. Elle n’a pas besoin de parler, de toute façon, parce qu’ils se connaissaient assez pour se comprendre en un regard. Au bout de quelques secondes, quand le référent semble prêt à se livrer, elle appose un sortilège autour d’eux pour s’assurer que personne ne les entendra avant de se concentrer sur lui, une main toujours accrochée à la sienne tandis que l’autre retourne caresser ses mèches tendrement. Elle reste silencieuse, le regard rivé sur lui tandis qu’elle écoute et encaisse chaque mot, qu’elle imagine sans mal ce qu’il lui décrit. Elle l’imagine parfaitement confus en devant changer de chemin, l’imagine faire face à ces sorciers sans honneur qui ont décidé d’être à plusieurs pour s’en prendre à lui, l’imagine prendre des coups encore et encore et son estomac se retourne tandis que son cœur tambourine de toutes ses forces. Ophelia qui sent sa colère enfler quand bien même elle parvient à la garder sous contrôle – colère froide qui durera dans le temps et qu’elle utilisera pour venger son meilleur ami au bon moment. Elle ne doute pas que Theodore se vengera, qu’il saura faire payer à celui qui avait osé s’en prendre à lui – elle se chargera de ce qu’il reste, des cendres qu’elle piétinera et achèvera quand il en aura terminé. Quand leurs regards se croisent à nouveau elle ne peut que comprendre de qui il s’agit, du seul sorcier assez puissant pour engager les sorciers s’occupant du sale boulot de l’élite, du seul que Theodore avait contrarié il y a à peine quelques semaines. Inconsciemment, Ophelia commence à se mordre l’intérieur de la lèvre quand il lui confie son envie de répliquer. Elle le comprend, évidemment qu’elle la comprend et la partage, mais elle ne peut que s’inquiéter un peu plus encore. Elle se demande ce que le Yaxley serait prêt à faire s’il apprenait que le sorcier s’en prenait à lui une nouvelle fois, s’il serait prêt à aller plus loin encore. « Ne t’inquiète pas pour les autres, j’irais les prévenir. » commence-t-elle. Il ne fallait pas qu’il se rajoute une source d’anxiété supplémentaire quand il avait déjà tant à gérer. Elle se met à réfléchir, idées qui se forment peu à peu tandis qu’elle tente d’analyser la situation qui se présente à eux. « Je me trompe peut-être mais je pense que ceux qui sont les plus en dangers sont Caïn, Leo et toi. Je ne pense pas qu’il nous prenne réellement pour une menace ni même qu’il nous prenne en sérieux, il cherchera sûrement à punir ceux qui ont une future influence sur l’élite pour leur rappeler de quoi il est capable. » dit-elle sans masquer son dégoût. Sans doute qu’il s’imaginera qu’avoir vu Theodore dans un tel état réussirait à calmer les sorcières alors même que ça ne faisait que nourrir la colère déjà présente. Ophelia ne peut s’empêcher de s’inquiéter alors même qu’elle évoque son jumeau, craignant de le retrouver un jour dans le même état que Theodore. Pourtant, elle prend sur elle et prend une profonde inspiration pour se concentrer sur son meilleur ami et ses désirs de vengeance. « Je comprends que tu aies envie de te venger Theo. » commence-t-elle. Elle s’assoit sur la chaise installée à côté du lit sans jamais lâcher sa main, s’appuyant sur le rebord du lit. « Je peux te jurer sur Merlin que je ferais tout ce que je peux pour t’aider, peu importe ce que tu veux faire. » Yaxley méritera chaque sanction que Theodore voudrait lui imposer et elle ne pouvait qu’espérer qu’à la fin, l’homme aura tout perdu. « Mais promets moi que tu vas attendre d’aller mieux avant de tenter quoi que ce soit et de ne pas agir seul. » Son pouce caresse le dos de sa main alors qu’elle sent la nervosité l’envahir à nouveau, la crainte qu’il commette une imprudence qui pourrait lui porter préjudice. « It may be selfish to tell you that right now but you’re my best friend and I love you. I wouldn’t stand it if something were to happen to you. » Elle dépose un baiser sur leurs mains liées, affection qu’ils ne verbalisaient pas régulièrement parce qu’ils n’en avaient pas besoin. Ils savaient tous les deux la place qu’ils occupaient dans la vie de l’autre mais Theodore avait été brusquement attaqué et même si la sorcière tentait de prendre sur elle, elle en était encore fébrile, au point de ressentir le besoin de se répandre en mots plus qu’habituellement.

Sa main s'enlace à la sienne et c'est tout son être qui s'apaise, drôle de pouvoir qu'avait sa meilleure amie à son sujet depuis toujours, il est soulagé de se réveiller avec sa présence à ses côtés et non pas isolé avec ses pensées. Alors il omet le fait que ses côtes persistent à lui faire mal, à la fatigue que son corps ressent tandis qu'il se détend au geste affectueux d'Ophelia caressant ses cheveux. Et il sait de quoi ils peuvent avoir l'air d'un point de vue extérieur Theodore et ne leur en voudrait même pas d'y croire, finalement. Ils étaient proches tous les deux et c'était une bonne chose, c'était ce qui lui permettait de retrouver l'un des piliers les plus importants de sa vie là maintenant qu'il en avait entièrement besoin. Alors que Theodore lui raconte ce qu'il s'est passé, il réalise peu à peu la vérité de l'événement, l'injustice de la situation et surtout sa gravité. Il aurait pu y passer, pour de bon cette fois et non pas seulement de la main de son père. Il aurait pu tout perdre, son souffle et sa vie en premier. Mais il était de retour dans le monde des vivants et surtout avec l'idée de se venger. Sa vengeance amènerait leur sécurité, elle était inévitable et non questionnable. Elle brûle déjà en lui comme une flamme incandescente, léchant de l'intérieur, le brûlant doucement et se maintenant à la fois au chaud jusqu'au moment où enfin, il saurait les mettre en sécurité. Un temps plus paisible, était-ce trop demander ? Il acquiesce à la pensée qu'a Ophelia à propos de ceux les plus en danger parmi eux et un air grave passe à travers son regard, il s'inquiétait évidemment pour ses amis mais plus particulièrement pour Leo qui, il savait, pourrait perdre son sang froid plus vite que d'autres. Et avec tout ce que les Burgess traversaient actuellement, ils n'avaient vraiment pas besoin de cela à ajouter en plus. « il faudra être vigilant. » pour eux, pour elle, pour lui. Il savait qu'il se devait d'être plus vigilant à son propre sujet à présent. Plus personne n'était intouchable désormais, pas même Yaxley quoi qu'il en pense. Theo tente de calmer ces pensées remplies de venin mais le serpent n'a que l'envie de mordre, planter stratégiquement ses crocs et mettre un terme au bourreau. Peut-être entend t'elle ses pensées, car Ophelia surenchérit à propos de son désir de se venger et les bleus tempêtes s'ancrent à son regard tandis que sans lui relâcher la main, elle s'installe au rebord du lit. Son pouce caresse le dos de sa main lorsqu'elle exprime cette loyauté dont il n'a jamais douté, qui lui a toujours été si chère mais ce qu'elle lui demande le fait évidemment tiquer, parce qu'il n'a qu'une parole et qu'il sait qu'accepter sa demande l'empêcherait de faire certaines choses qui se doivent d'être faites. « J'attendrai. » confirme Theo en lui serrant doucement la main, la sentant de plus en plus nerveuse. Il veut se redresser, se montrer plus fort et inébranlable mais il sait très bien qu'il ne l'est pas entièrement, qu'il ne reste qu'un homme malgré toutes les étiquettes qui sont les siennes. Il aimerait être plus, faire plus, toujours et c'est ce qui le motive à déjà vouloir se lever, à avancer et exceller, il veut être le modèle sûr, rassurant et inébranlable qu'ils n'ont pas eu et dont ils auraient eu terriblement besoin tout le long de leur éducation. Peut-être alors, réussirait-il à devenir une meilleure personne que ce qu'il était destiné à être, peut-être alors qu'Ophelia pourrait un jour jouir d'une vraie liberté mêlée de puissance qu'elle mérite amplement. Et c'est à ses mots qu'il sent sa motivation redoubler, qu'il sait, que c'est sur cette lignée qu'il doit persévérer. Pour l'engagement qu'elle prenait et avait envers lui, celui qu'il avait envers elle maintenant et à jamais. « Rien de plus ne m'arrivera. » affirme t'il sans pourtant savoir si cela serait vrai, il tenait pourtant à ne pas lui imposer cette peine là, serrant ses mains entre les siennes une fois son baiser déposé. Un long soupir dévala de ses lèvres après ça, il recherchait dans son regard une étincelle plus douce car ils en avaient besoin tous les deux. « Je suis content de me réveiller avec toi à mes côtés. » le sang-pur esquissa un sourire. « c'est bien mieux que le regard de Pomfresh. » d'un coup d'œil, il regarda leurs mains mais surtout ses poignets, nouvelle habitude prise depuis la fin janvier où il y avait vu ce qui n'aurait jamais du être. Rassuré qu'il n'y ait plus aucune trace, il poursuit. « comment tu vas, toi ? » il désirait une réponse sincère, c'est pour cela qu'il accrochait son regard au sien. « j'ai vu Leo. » admit-il au bout d'un moment, parce qu'elle le saurait et qu'elle devait même déjà l'avoir sermonné, il eut un sourire en coin. « il a voulu bien faire. » une façon de le justifier pour espérer qu'elle ne lui en veuille pas trop. Parfois Theodore se demandait ce que son meilleur ami faisait à serdaigle alors que ses premiers réflexes étaient si téméraires et insensés.

Elle acquiesce, Ophelia, mais ses pensées sont déjà ailleurs. Elles sont tournées vers cet homme qui par fierté n’avait pas hésité à agresser un sorcier qui n’était même pas encore officiellement sorti de Poudlard et elle a l’impression alors que ce n’était qu’un aperçu de ce qui les attendait tous quand ils se retrouveront projetés dans la vie adulte. Ils étaient différents de leurs parents. Elle l’avait déjà remarqué, évidemment, à travers ses conversations avec Theo, mais aussi à travers les gestes d’autres sorciers de l’élite. Si chacun s’efforce de rester dans un cadre défini, elle a pourtant l’impression que tout n’était plus aussi figé et que cette génération dont elle faisait partie désirait plus, bien plus que le schéma traditionnel qu’on voulait leur imposer. Ce n’était pas le cas de tout le monde évidemment, une majorité des membres de l’élite continuaient à poursuivre les chemins tracés par leurs parents. Mais d’autres semblaient s’en détacher peu à peu. Peut-être que ce n’était que le reflet de ses propres désirs mais elle espérait que ce soit vrai, qu’ils soient nombreux à désirer un réel changement. Elle sait aussi que c’est dangereux. Que les plus vieux n’accepteraient jamais de remettre en question cet ordre qui leur accorde tellement de pouvoir, qu’ils seraient prêts au pire pour y arriver. Les ecchymoses qu’elle aperçoit sur la peau de son meilleur ami sont les preuves de cette cruauté dont ils semblaient faire preuve si facilement. Alors un souffle soulagé lui échappe à la promesse faite par le sorcier, celle d’attendre d’être remis avant de se venger sur le sang-pur. Malgré tout, l’américaine n’était pas sûre de croire en ce qu’il disait, en cette affirmation que rien ne lui arriverait. Il comptait s’en prendre à un sorcier avec une grande influence, un sorcier qui n’avait pas hésité à s’en prendre à lui alors elle savait d’avance qu’il recommencerait. Toutefois, pour l’instant, elle est prête à prétendre, à s’accrocher à ses mots et à les croire, au moins pour quelques temps. Elle esquisse un sourire et feint d’ignorer le regard qu’il lance à ses poignets – Ophelia le voyait faire à chaque fois mais ne disait rien, consciente qu’il s’inquiétait lui aussi, probablement plus qu’elle. « Je ne comprends pas pourquoi tu dis ça, elle est tellement douce. » lance-t-elle, amusée. Son pouce caresse sa main alors qu’elle relève le regard vers Theo, Theo et cette question pour laquelle elle n’était même pas sûre d’avoir de réponse. Comment se sentait-elle, au juste ? Inquiète, en colère, agacée, triste, épuisée, dévorée par une colère froide dont les flammes ne demandaient qu’à lécher celui qui avait osé s’en prendre à son meilleur ami. « Je vais bien. Je suis juste...Fatiguée. » admet-elle alors, ne voulant pas lui mentir tout à fait. Elle avait l’impression que c’était constamment le cas ces temps-ci, qu’elle était perpétuellement épuisée par les évènements qui s’enchaînaient sans laisser le moindre répit. La brune dormait mal et peu, songes envahis de ses pires craintes, de son père qui s’en prenait à Leo, d’elle enfermée dans une union qui éteindrait peu à peu son étincelle, et désormais, elle le savait, de l’image de Theo blessé, affaibli, voir pire, peut-être. Son meilleur ami qui la tire de ses pensées en évoquant Leo, ce qui pousse la sorcière à lever les yeux au ciel en pensant à la bêtise dont avait fait preuve son jumeau. « Parce que tu aurais dit la même chose si j’avais été à sa place ? » Probablement pas, il se serait inquiété un peu plus. « Je me moque qu’il ait voulu bien faire, il y avait mieux à faire que se rendre malade pour te voir. » Même si ça partait d’une bonne intention, elle refusait qu’il fasse preuve d’autant de témérité. « Je lui ai dit ce que j’en pensais mais je suis sûre qu’il recommencerait sans hésiter s’il pensait que c’était la chose à faire. » dit-elle avec un soupir. Elle se redresse sur la chaise sur laquelle elle est installée, laissant un léger silence s’installer entre eux. Ce n’était pas inhabituel entre eux – il n’était pas rare qu’ils passent du temps ensemble sans discuter, chacun vaquant à son occupation, profitant simplement de la présence rassurante de l’autre. Après quelques instants, pourtant, ses pensées se tournent vers les mots de Theodore, vers cette nouvelle source d’angoisse. « Qu’est-ce que tu vas faire ? » demande-t-elle en reposant les yeux sur lui, pensant à cette envie qu’il avait de se venger. « Inutile de dire que tu ne sais pas encore, je sais que tu as déjà quelques idées. » Et si elle ne pouvait pas protéger son meilleur ami de tout, elle pouvait déjà le conseiller s’il en avait besoin, lui apporter son soutien pour qu’il puisse se lancer dans cette entreprise préparé.

Sa main presse celle de sa meilleure amie, dans un regard de concerne il se tait mais n'en pense pas moins. Ce n'était pas inhabituel que l'un des deux soit sous une pression plus forte qu'à temps normal, mais l'être autant de temps et savoir l'admettre – autant l'un que l'autre – n'était pas rien. Même là dans son lit d'infirmerie, Theo n'avait que l'envie de prendre une part de cette fatigue, de ses inquiétudes, si ce n'était la majorité d'ailleurs, il le ferait sans hésiter et sans le moindre regret. Malheureusement ça lui en était impossible, alors il se contentait d'être simplement présent, aussi frustrant cela puisse être. Parfois il se plaisait à se remémorer des temps plus simples pour eux, regrettant de ne pas en avoir plus profité et son esprit s'échappait alors à ces moments-là sur une petite île grecque merveilleuse où rien d'autre ne comptait. Seulement le présent est suffisamment réel pour qu'on ne lui échappe, tout comme le courroux d'une jumelle pour son frère. Et si évidemment Theo comprenait son point de vue, un maigre sourire apparut sur ses lèvres en haussant une seule épaule. « parfois j'ai l'impression qu'il aurait du faire une partie de sa scolarité dans l'autre tour. » serdaigle mais aussi quelque peu lion téméraire et idiot sommeillant en leur personne préférée en commun, il sait pourtant qu'Ophelia s'inquiète réellement pour lui et c'est pourquoi il ajoute simplement « je veillerai de mon côté. » plus qu'à l'usuel, en tout cas. Silence qui s'installe sans être dérangeant, être en présence de sa meilleure amie lui faisait du bien après tant de temps isolé ou dans cet autre monde entouré de ténèbres loin d'être chaleureuses. Il en profite pour boire à nouveau, joue de façon distraite avec son gobelet avant d'arrêter ses mouvements en relevant ses iris vers la vipère qui semblait avoir deviné ce à quoi il pensait justement au même instant. Yaxley lui restait dans un coin de ses pensées quoi qu'il fasse et le serpent se projetait évidemment déjà dans l'après. Lorsqu'il pourrait être plus mobile et acteur de sa situation, mettre en place les pièces suivantes de cet échiquier établi de ruse et de principe vicieux entre lui, ses amis et cet homme. Alors il ne répond pas tout de suite mais garde son regard rivé sur elle tandis que ses pensées forment la logique à laquelle sa réflexion s'était associée jusqu'ici. « Je pensais à deux choses. » il reposa son verre, non sans ressentir la douleur le tirailler à nouveau. « Ouvrir les dossiers de mon père. Son amitié avec lui ne l'empêchait pas de couvrir ses arrières avec tout le monde, lui le premier voudrait que je réplique. » il en valait de son autorité au sein de l'élite au long terme. « Puis me présenter à la réception de mars et surtout celle d'avril. » si la première n'était accessible qu'à l'élite, la seconde était ouverte au grand public et les enjeux seraient grands. Theo laissa Ophelia entreprendre ce qu'il venait de lui dire, laissant un certain temps avant de lui demander. « Est-ce que je t'y verrai ? » Quelques soirées les séparait de la dernière fois où sa meilleure amie y avait montré son visage et le serpent ne pouvait que comprendre suite au scandale dans lequel sa famille avait été traînée. Il comprenait, mais ça n'empêchait pas qu'elle lui manquait cruellement à ces moments là.

Un léger rire quitte les lèvres d’Ophelia alors qu’elle imaginait sans mal son jumeau vivre au milieu des lions, sorcier qui était aussi impulsif qu’eux. Elle se doutait que ça ne serait pas la dernière fois qu’elle s’inquiéterait pour lui, tout comme ce n’était pas la dernière fois qu’il se mettait en danger inutilement. Elle sait qu’il peut se débrouiller et qu’il sait sans doute ce qu’il fait mais elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour Leo. Elle n’était pas sûre de supporter qu’il lui arrive quoi que ce soit, inquiétude exacerbée par la période compliquée qu’ils traversaient. Si tout semblait se calmer un peu de ce côté-là, elle craignait toujours une nouvelle offensive de la part de leur géniteur, qui viserait plus directement son frère cette fois-ci. Si elle n’avait rien dit de ses craintes à Leo, elle n’avait pas pu s’empêcher de s’agacer face à cette admission à l’infirmerie qui, si elle partait d’une bonne intention, restait une action idiote et trop impulsive. « Merci. Je sais qu’il n’a pas besoin d’être surveillé mais je n’ai pas envie qu’il lui arrive quelque chose alors que je le retrouve seulement. » admet-elle. C’était facile d’avouer ses peurs à Theodore, car c’était lui justement, et qu’il la connaissait sans doute mieux que quiconque. Elle n’avait jamais peur d’être elle-même avec lui, ni qu’il la considère faible sous prétexte qu’elle disait ce qu’elle ressentait. Il l’avait vu dans ses états les plus désastreux et ne l’avait pas moins aimé pour ça, meilleur ami qui l’avait aidé à se relever à chaque fois qu’elle était tombée. Et s’il la connaissait, l’inverse était vrai, alors elle savait qu’il réfléchissait déjà au meilleur moyen de se venger. Elle le voit au pli soucieux sur son front, à la façon qu’il avait d’être perdu dans ses pensées, tant de détails appris au fil de cette amitié construite peu à peu. La vipère le laisse réfléchir, patiente, alors que ses propres pensées empruntent bien des chemins pour chercher à l’aider au mieux. Quand il lui révèle la première partie de son plan, Ophelia acquiesce. Si un frisson de dégoût la traverse toujours quand le père de Theodore est évoqué en raison de tout ce qu’il a fait endurer au sorcier, elle le réprime – s’il a au moins pu apporter une certaine garantie à son fils grâce à ses dossiers, alors il fallait en profiter, qu’importe à quel point il ait été abjecte. La présence du sang-pur à ces réceptions était logique. Il allait falloir apparaître, renforcer les relations entre le Nott et le reste de l’élite pour pouvoir se munir de suffisamment d’armes contre le Yaxley. Elle reporte entièrement son attention sur lui, ses doigts qui pianotent nerveusement sur la couverture du lit. « Oui, bien sûr. » Elle réalise à quel point elle n’a pas l’air convaincante, à quel point elle paraissait encore inquiète à ce sujet alors même qu’elle avait elle-même décidé qu’elle en avait assez de vivre dans l’ombre comme si elle était coupable quand le seul qui devrait répondre de ses actes était son père. « Je ne compte pas me cacher éternellement. Il est temps de leur rappeler que les Burgess sont toujours présents, qu’importe ce que notre père ait pu faire. » Elle insuffle plus de force à ses mots lancés alors qu’elle soutient le regard du référent. Puis, elle avait un nouvel objectif désormais. Elle se devait d’être là pour soutenir son meilleur ami, pour lui apporter un peu de répit si tout devient trop compliqué. « Puis, il faut bien que quelqu’un s’assure que tu t’amuses entre deux complots. » Un léger sourire aux lèvres, elle se sert un verre d’eau à son tour, non sans avoir rempli celui du sorcier juste avant. « Fais des copies de chaque dossier que tu trouveras et mets les en lieu sûr. » dit-elle brusquement. Elle repense à ce qui est arrivé avec son père, à son désir viscéral de retrouver les dossiers qu’ils avaient sur lui, qu’importe comment il devrait s’y prendre.  « Il va savoir que ça vient de toi car tu fais partie des rares sorciers qui seraient prêts à s’en prendre à un membre de l’élite aussi bien placé que lui. Alors.. Quand il saura, il enverra sans doute d’autres hommes à la recherche de ce que tu peux avoir sur lui. » Si son cœur se serre à cette pensée, elle n’en dit rien. Il avait besoin qu’elle soit là pour lui, pas qu’elle ne passe son temps à s’inquiéter.

Il n'avait plus le choix que d'agir, Theodore. Lui qui était devenu à un si jeune âge parmi les familles de l'élite héritier et chef de sa famille, décisionnaire des affaires Nott et principal responsable du rayonnement de sa lignée, il savait que son statut rendait jaloux et réfractaires certains. Des sorciers l'avaient déjà accosté aux derniers galas pour rechercher quel pouvoir ils pourraient avoir sur lui en profitant de cette situation, Theodore n'ayant toujours été que dans l'ombre de son père s'était révélé plus présent et imposant qu'on ne l'avait imaginé. Certains avaient senti un vent nouveau intéressant dans tout ce jeu de pouvoir, dynamique changeante depuis que le père n'était plus présent quand d'autres regrettaient ne plus pouvoir profiter du venin et des menaces, de l'ancien jeu vicieux du Nott à présent à Azkaban pour faire avancer leurs propres pièces de cet échiquier malsain. A lui seul, Theodore dérangeait et faisait bousculer bon nombre de choses et cela soufflait un vent aussi positif que négatif selon les familles. Et c'était ainsi qu'il espérait que sa génération se démarque, malgré les reproches et coups en traitre qu'ils allaient surement recevoir, un bombarda dans toute cette hiérarchie et organisation élitiste, c'était tout ce qui importait. C'est pourquoi il était important qu'il ne laisse pas un seul instant le Yaxley prendre le dessus ou même le laisser croire qu'il le détenait, par ce jeu d'autorité et de respect, si Theodore se doutait bien qu'il n'avait pas fait ébruiter le fait d'avoir porté atteinte à un sorcier de son rang, il était évident que le sang-pur se suffisait pour le moment à l'imaginer à genou après les événements du nouvel an. Sa dignité était en jeu après avoir été mis en déroute par une bande de jeunes adultes pas même encore sortis de Poudlard. Le serpent se présenterait donc au gala, sans fléchir ou démontrer la moindre vulnérabilité et Theodore était soulagé de savoir qu'il n'y serait pas seul. Ophelia était son ancre, sa meilleure amie, celle dont il avait besoin pour se sentir plus fort et surtout plus apaisé. Et il aurait supporté qu'elle ne vienne pas pour se protéger un peu plus encore du mal s'abatant sur sa famille depuis le mois de janvier, mais Theodore, au delà de son soulagement, fut incroyablement fier quand elle lui annonça les raisons de sa future présence à l'événement. Il acquiesça alors, un fin sourire sur les lèvres tandis que sa main pressait doucement la sienne. « S'amuser me paraît pourtant parfois d'une autre époque en ce moment. » admet-il en inspirant lourdement, mais Ophelia avait raison et ce qu'elle lui conseilla ensuite fut tout autant entendu et compris. D'un nouveau mouvement de tête alors, le serpent a la mine un peu plus sérieuse sans pouvoir s'empêcher de réfléchir à tout ce que les jumeaux avaient vécus ces derniers mois. Il ne dit pourtant rien de plus, pas tout de suite, car un nouveau silence s'installe et dans celui-ci, une nostalgie toute particulière mêlée d'une réalité quelque peu cruelle. « On ne devrait pas avoir vécu et vivre tout ça à notre âge. » son pouce caresse le dos de sa main, dans un geste aussi réconfortant pour elle que pour lui. Il admire son visage mais plus que cela, il admire qui elle est. Si forte et persévérante, droite et déterminée, il espérait qu'elle sache combien elle était exceptionnelle à ses yeux. « Mais au moins, nous sommes ensemble. » Theo qui n'abandonnerait aucun des Burgess quelle que soit la raison, qui n'avait qu'une hâte, le repos, l'apaisement et l'épanouissement pour eux trois qui le méritaient plus que jamais. Seulement avant cela, il faudrait se battre et si parfois cela paraissait épuisant par avance, il espérait que tout comme lui, ils savaient pouvoir entièrement se reposer sur chaque membre de ce trio.

« Et ça ne va pas du tout, j’ai l’impression qu’il va falloir l’intégrer à nouveau à ton quotidien. » Les occasions pour s’amuser n’étaient pourtant pas si nombreuses, surtout quand on venait d’un milieu comme le leur. Très tôt, les responsabilités se sont mises à pleuvoir sur eux sans qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit. C’est probablement plus vrai encore pour Theodore depuis qu’il devait être celui qui représentait seul sa maison et elle l’admire pour la force qu’il a chaque jour employé à ce propos, Ophelia. Pourtant, il y avait ces moments rares qu’elle appréciait, ceux qu’elle avait souvent partagé avec son meilleur ami et qui l’avait aidé à souffler de temps à autre. Ces moments qui leur donnaient l’impression qu’ils auraient pu être des adolescents ordinaires, quand ils riaient ensemble et qu’alors le reste était oublié, qu’importe que ça ne soit pour quelques minutes seulement. Elle avait appris à s’accrocher à ces instants là, à ceux nombreux partagés avec Theo, les autres vécus auprès de Natalia quand elle daignait encore être sa meilleure amie, et ceux qu’elle partageait avec Leo depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Un sourire triste étire ses lèvres alors qu’elle ne peut qu’être d’accord. « Sans doute. J’imagine que ça n’est que le début. » Ils n’avaient que dix-huit ans alors ils ne pouvaient qu’appréhender ce futur qui se dessinait face à eux, celui qui n’annonçait pas que de bonnes choses, ils pouvaient aisément le deviner. La sorcière qui tente pourtant de se montrer optimise, aidé par son pouce caressant sa main qui l’aidait à s’ancrer à quelque chose de tangible, à lui, présent sous ses doigts, qui finira par guérir de ses blessures et se relever plus fort. Ses mots lui mettent du baume au cœur et elle ne peut qu’être d’accord, relève leurs mains enlacés pour y déposer un baiser. « Toujours. » Qu’importe les épreuves qui les attendaient, ils pouvaient compter les uns sur les autres, Leo avec qui ils formaient un trio qui pouvait être redoutable, si le besoin s’en faisait sentir. Et c’est dans ça qu’elle puise la force de tenir, Ophelia, dans la certitude qu’importe ce qu’elle pourrait faire, il y aura toujours Leo et Theo pour la soutenir, et c’était assez pour continuer à avancer la tête haute.


Elle progresse d’un pas décidé et pressé au sein des couloirs du château, le cœur battant encore furieusement d’une colère contenue toute la journée. Elle était à peine rentrée de son stage, Ophelia, et elle ne savait pas comment expier cette frustration accumulée, cette envie d’exploser à force d’avoir du ne pas laisser ses pensées véritables franchir ses lippes. Elle n’avait pas été étonnée par les remarques envoyées une énième fois par des sorcières supposées faire partie de sa communauté et si Olivia avait tendance à l’encourager à s’exprimer, elle savait aussi qu’il lui fallait prendre sur elle un minimum. La brune ne pouvait décemment pas s’emporter contre chaque imbécile trouvant à redire sur sa famille, qu’importe à quel point elle désirait les faire taire. Elle ne serait ferait probablement pas une place en mordant dès qu’elle en a envie et si elle était habituée à prendre sur elle, certaines journées étaient plus compliquées que d’autres. C’était notamment le cas quand elle avait l’impression que tous ses efforts ne menaient à rien, qu’importe à quel point elle tentait d’être la sang-pur parfaite, ce ne sera jamais suffisant. Quand elle pénètre dans la salle commune de sa maison, la sorcière se met à fait les cent pas, incapable de savoir ce qu’elle devait faire à ce moment là pour se débarrasser de cette agitation qui lui collait à la peau. Ophelia était plus que ravie de voir que la pièce était vide – entre les cours, les stages et la météo clémente à cette heure-ci de la journée, il n’était pas rare de trouver l’endroit désert ou presque. Pourtant, elle se tend en entendant des pas derrière elle, ne se détend qu’une fois qu’elle s’est retournée et qu’elle a réalisé qu’il s’agissait de son meilleur ami. Un « Theo » qu’elle souffle, soulagée de constater que c’était lui et non pas un autre imbécile qu’elle peinerait à supporter. « Si tu savais à quel point ces mégères peuvent être agaçantes, comme si j’étais... » Elle se coupe car ce n’est qu’alors qu’elle réalise l’air sur le visage de son meilleur ami et elle comprend que quelque chose était probablement arrivé sans savoir quoi. « Tu vas bien ? Tu as l’air… Enfin je ne sais pas trop de quoi tu as l’air, à vrai dire. » dit-elle, s’arrêtant pour lui faire face, les inquiétudes qui reviennent toujours avec force dès qu’il s’agissait de lui, réflexe dont elle peinait à se débarrasser depuis son agression.

Il est ailleurs Theo, complètement ailleurs tandis qu'il marche d'un pas relativement serein jusqu'à sa salle commune. Ses affaires sous le bras, une main enfoncée dans la poche de son pantalon, il n'est pas tout à fait dans le temps présent mais bien quelques minutes en arrière dans cette salle de cours vide à embrasser Hermione. Et sur ses lèvres réside encore la chaleur des siennes et de leur échange. Il avait été bref, parce qu'ils n'avaient finalement que peu de temps dans ce quotidien surchargé avec la présence des stages dans leur emploi du temps, mais pas moins mémorable. Si bien qu'il ne remarque pour une fois pas la farce honteuse que deux serdaigles tentent de cacher dans leurs dos en le voyant traverser le couloir, il n'adresse aussi qu'un regard appuyé à un première année qui court à travers les allées. Ca suffit à le ralentir mais pas à déconnecter Theo de ses doux souvenirs qui ont refait sa journée. En direction de sa salle commune, il observe d'un air alors distrait le serpent onduler lorsque la porte se dévoile et coulisse afin de le faire passer. Pour sa plus grande satisfaction, il n'entend pas de conversations, même chuchotées, au loin et réalise qu'il sera sans doute seul pour relire ses notes de stage. Pourtant lorsqu'il s'approche des canapés, une silhouette debout de dos à lui l'attend et un petit sourire en coin apparaît. Ophelia à elle seule réussissait à l'extirper de ses rêveries et tandis qu'elle se retournait vers lui, le serpent sut avant même qu'elle ne parle qu'elle était quelque peu fulminante. Un sourcil s'arque à son commentaire, prêt à relever les noms de ces fameuses mégères. Il savait que ce n'était pas évident pour elle et que ce stage aussi gratifiant était-il la mettait pourtant au contact direct de nombreuses femmes de l'élite particulièrement douées pour juger et crucifier les autres sorcières. Il était là le combat principal de sa meilleure amie et parfois, Theodore aimerait simplement qu'ils puissent tous les trois évoluer dans un univers politique et communautaire différent, aux Etats-Unis peut-être, si seulement le père Burgess ne s'était pas ternit la réputation là-bas non plus. Prêt à répondre mais surtout à l'écouter, il se tait pourtant quand elle le fait aussi avant de le questionner et d'essayer de le sonder. Elle ne pouvait tout de même pas déjà savoir ?« Moi ? Oui, hm très bien. » plus que cela même, il eut même un sourire avant de venir s'asseoir à sa place préférée près des grandes fenêtres donnant sur les profondeurs du lac. « .. comme si t'étais l'une de leur plus grande rivale car tu es jeune, tu es sublime, tu n'as pas peur de t'exprimer et de remettre en doute leur fausse autorité donc tu leur fais de l'ombre ? » continua le serpent sur un ton qui laissait entendre l'évidence totale. Ophelia était une menace pour elles et il était persuadé que la plupart le sentaient. « bientôt, elles n'auront plus le choix de composer totalement avec toi et ça les ennuie profondément. » parce qu'elle quitterait le château et prendrait un peu plus encore sa place de femme de l'élite dans les rangs malgré les frasques de son père qui ne tarderaient pas à être remplacées publiquement par celles d'un autre homme parmi l'élite. Ophelia serait bientôt d'autant plus aux yeux de tous, de ses futurs prétendants, qu'ils soient de possibles promis ou bien déjà mariés et en quête de mieux. Aussi détestable était cette idée aux yeux du meilleur ami.

Il voit ses iris flirter avec le plafond, un demi sourire qu'elle tente de réfréner et le sien étire alors discrètement ses lèvres. Si le serpent n'avait pas été présent ni capable de faire taire toutes ces harpies qui dérangeaient sa meilleure amie et lui rendaient son quotidien parfois bien trop agaçant, au moins savait-il encore lui tirer un sourire. Et il acquiesce à ce qu'elle ajoute, âme soupirante face à ce simple fait, à combien il serait bien plus facile de pouvoir choisir avec qui on désirait, ou non, composer au cours de sa vie et tout spécialement au sein de la communauté sorcière. Il n'imaginait pas entièrement ce à quoi Ophelia pouvait faire face en tant que sorcière de son rang, en tant que femme également et le savait très bien, c'est pourquoi il se refusait de lui offrir certaines phrases faussement réconfortantes comme le fait de savoir, de comprendre ou de vivre la même chose, ça aurait été tout simplement lui mentir. Theodore ne pouvait pas comprendre, pas avec son statut. Il avait ses propres batailles qu'elle ne possédait pas – et il en était d'une certaine façon parfaitement soulagé qu'elle n'y ait pas affaire – mais elle avait les siennes et lorsqu'Ophelia évoqua son envie de parfois tout simplement abandonner pour ne plus avoir à se soucier de rien, alors il acquiesça car à cela, il pouvait s'identifier. Il accueillit son sourire complice d'une œillade où la sienne brillait en réponse. « on devrait trouver une île et y vivre un temps jusqu'à ce que la chaleur nous agace. » il se souvenait parfaitement de la Grèce, de leur temps ensemble, du bon, de pratiquement que cela d'ailleurs mais aussi de la chaleur que l'écossais avait parfois eu du mal à supporter. « et puis changer d'identité, tout recommencer ailleurs mais en mieux. » sans malédiction à base de magie ou de décisions parentales, sans le poids de leurs noms. « je suis sûr que Leo ne refuserait pas. » et ils seraient heureux tous les trois, n'est-ce pas ? Ils se suffiraient sans doute un bon moment avant de se faire rattraper par leurs responsabilités laissées derrière eux, celles qui leur pèsent tant aujourd'hui mais qui restent leur héritage avant tout, une partie de qui ils sont. Ophelia lui rappelle d'ailleurs un élément qui lui manquerait forcément si ils décidaient de suivre ce plan un jour. C'était Hermione qui le rendait heureux, il ne pouvait pas vraiment le nier. Mais là sous le regard inquisiteur et curieux de sa meilleure amie, il perd un peu ses moyens, l'une de ses mains vient même frotter l'arrière de son crâne et Theodore esquisse un sourire avant de se détourner d'elle pour pénétrer un peu plus dans leur salle commune et revenir vers la pile de livres qu'il avait laissé un peu plus tôt sur l'une des tables. Il en feuillète distraitement le contenu. « il y avait de la tarte à la mélasse ce midi. » et ce n'était pas faux. « et puis on a un peu volé ce matin avec Leo, pour se préparer au match des huitièmes. » ça non plus ce n'était pas faux, mais il n'évoquait pas le moment agréable qu'il venait de passer en compagnie de la lionne, combien elle réchauffait son cœur d'un simple sourire, la façon dont elle était devenue encore plus importante à ses yeux depuis quelques temps. Theodore finit par relever son regard vers Ophelia et comprend très bien qu'il ne peut pas vraiment lui faire croire quoique ce soit, elle savait lire en lui comme personne d'autre, ça avait toujours été le cas. Toutefois il n'était pas celui qui était le plus adroit avec ses mots et surtout ses sentiments, il ne savait pas exprimer réellement ce qu'il se passait, pourquoi il se sentait aussi apaisé en compagnie d'Hermione alors c'est quelque peu maladroitement qu'il finit par lui confier une forme de vérité qu'il lui adresse après avoir vérifié que personne ne les entendait. « j'ai peut-être trouvé mieux que la tarte à la mélasse, vraiment mieux. » et il ne savait pas très bien comment Hermione, ni Ophelia réagiraient si elles comprenaient qu'il parlait ainsi de la lionne, il valait peut-être mieux espérer que cette fois la brune ne comprenne pas le message et que celle qui faisait naître ces nouveaux sourires ne le sache jamais.

mentions de @leo burgess et @hermione granger

Il aurait du continuer de mentionner cet univers alternatif dans lequel ils auraient été heureux tous les trois, à lézarder en bord de plage, subir la chaleur mais plus légers que jamais. Il aurait du poursuivre le sujet même si ils savaient tous les deux que leurs ambitions les auraient rattrapé bien trop vite si ils avaient osé se lancer dans cette voie. Tout, plutôt que d'afficher aussi facilement sur son visage et peut-être même son attitude entière combien en ce jour, il se sentait aussi léger grâce à quelque chose en particulier. Et Theodore n'est pas vraiment étonné que sa meilleure amie comprenne, ou en tout cas s'approche très fort de la raison jusqu'à ce qu'il ne soit un véritable idiot en comparant Hermione à son dessert préféré.. en mieux. C'est à la réaction d'Ophelia commençant à comprendre qu'il réalise alors la gaffe et se met malgré lui à rire légèrement. « Noon. » mais si, il l'avait fait et Hermione n'en serait sans doute pas ravie. Il ne voulait pas mal Theo et la vipère le comprend forcément à l'éclat de son regard et vu sa réponse. Il n'a alors qu'un sourire en coin face à son soupir et réfugie son regard au niveau du livre qu'il soutient entre ses mains, tout pour lui éviter la sensation de pouvoir lire en lui comme elle le désirait. Parce qu'il n'était pas certain de vouloir ébruiter encore à qui son affection revenait, pas certain même de savoir ce qui existait véritablement entre Hermione et lui. Et même si c'était Ophelia, surtout parce que c'était elle, Theodore préférait le lui révéler à un moment où plus aucun doute ne subsistera. Qu'il craque ainsi en lui révélant une partie alors que Theo était très fort pour garder les secrets voulait bien dire que c'était en parfaite voie pour le lui révéler. « promis. » ajoute alors le serpent ayant compris son erreur bien qu'un sourire en coin persiste. « tu ne la détestes pas. » comme seule indication à toutes ses questions, serpent qui accroche son regard au sien alors qu'un sourire entendu se lit entre eux. « tu veux me dire le prénom de celui à qui tu penses si je te retourne la question ? » et la vérité était que Theodore n'avait guère envie de le connaître. Demeurer dans l'idée qu'Ophelia restait inaccessible comme elle était censée l'être car aucun étudiant ne lui arrivait à la cheville lui allait. « tu peux me dire sinon si tu es libre fin mai pour aller à Oxford, procéder à quelques repérages. » ils n'avaient pas encore reçus leurs lettres d'admission mais Theodore y croyait suffisamment pour eux deux. Il était évident qu'il s'agissait de leur future étape et même si le référent n'avait pas forcément hâte de quitter le château, l'idée de rejoindre la prestigieuse université lui permettait de ne pas rester sur un long sentiment nostalgique ou négatif. Surtout qu'il y serait avec ses meilleurs amis. C'était tout ce qu'il avait souhaité ces dernières années, continuer dans un avenir où ils seraient tous les trois et maintenant qu'ils touchaient du bout des doigts ce prochain chapitre à leur histoire, Theodore n'en était que ravi.