Elle avait mis plusieurs secondes à relever la tête sur son interlocuteur, celui-ci insistant lourdement sur son nom de famille pour qu'elle ne décroche de son parchemin et lui accorde toute son attention. « Alors ? Possible d'avoir une autorisation de sortie ? » Le poufsouffle attendait une réponse et un coup d'oeil vers l'extérieur fut son unique repère concernant l'heure qu'il était, Hermione n'ayant - comme d'habitude - pas vu le temps passer. « Il est tard » en déduit-elle en fronçant les sourcils, privilèges accordés aux huitièmes années qu'elle avait considérablement durcie ces derniers jours parce qu'elle était seule à gérer les allées et venues de ses camarades en l'absence de son homologue. A la pensée de Theodore, cloué au lit de l'infirmerie depuis son attaque, elle sentit l'émotion la gagner à nouveau, la tristesse se mêlant à une certaine colère totalement destinée à ceux l'avaient blessés. Elle ne supportait pas d'imaginer la violence qu'ils avaient utilisés pour qu'il se retrouve dans un tel état et plus encore de ne pas savoir qui en était les responsables. Parce qu'elle voulait les faire payer, la Granger, mais que c'était en ce moment impossible, de la même manière qu'elle était impuissante face aux harceleurs anonyme de son amie lionne ou encore, face aux résultats médicaux récents de son père. C'était la raison principale de sa présence dans la bibliothèque ce soir - comme si elle avait besoin d'en avoir réellement une, elle qui passait sa vie dans cet endroit. Elle ne sut pas si l'expression de son visage changea - mais sans doute que si, elle était un livre ouvert après tout - mais le sorcier précisa qu'il serait de retour bien avant le couvre feu et c'est ce qui la poussa à céder dans un soupir. « Ne sois pas en retard ou je ne serais pas là pour te faire entrer et tu passeras la nuit dehors - avec tout ce que ça implique » En d'autres termes, les punitions. Dans un hochement de tête il quitta les lieux et elle se massa doucement les tempes pour se donner du courage. Il lui faudrait maintenant attendre le retour de son camarade avant d'aller dormir et elle ne pouvait pas dire que cela la dérangeait vraiment. C'était même l'excuse idéale pour rester ici et peut-être trouver des informations complémentaires dans les livres traitant de médecine moldue et médicomagie. Il le fallait. Elle savait qu'elle aurait du être sortie depuis longtemps, promettant même une énième fois à madame Pince qu'elle quitterait les lieux en n'oubliant pas de refermer derrière elle seulement elle avait une autre idée à l'esprit et celle-ci n'était pas de retourner à sa salle commune. La lionne ignora les légères crampes d'estomac lui rappelant qu'elle avait sauté le repas et remettant ses affaires en ordre sur la table, ce fut la direction de la réserve qu'elle emprunta naturellement - alors qu'il n'y avait rien de normal à vouloir y entrer. Son accès était interdit pour de nombreuses raisons mais s'il y avait un bouquin là-dedans qui pouvait l'aider, elle était prête à tout. Armée de son bois de vigne et d'un lumos, elle avait presque la main sur la poignée lorsque des bruits de pas très - trop - proches d'elle la firent bondir. Elle se retourna précipitamment, prête à attaquer le nouvel arrivant, quand elle tomba sur le visage de l'autre référent. « Holy crap Theo ! You scared me ! » Pour preuve, son coeur battait la chamade maintenant. Elle n'était pas tout à fait sereine ces temps-ci, frissons de peur et la peine en pensant à Bea et ce qui lui était arrivé. Hermione ne réalisa qu'après deux secondes qu'elle avait dit Theo, qu'elle avait vu Theo et qu'il était supposé être à l'infirmerie. Ou peut-être que... Qu'elle avait raté sa sortie, préoccupée par tout le reste. Et sans doute aussi parce que leurs derniers échanges avant son attaque avaient été surprenant et inaccoutumés. « Theo ?! Tu ne devrais pas être là » le réprimanda t'elle dans un murmure tout de même assez autoritaire. « Tu devrais être en train de te reposer » Même s'il était forcé de faire juste ça depuis des jours. « Comment... comment tu te sens ? » Elle se sentait nulle de ne pas été là quand il était sorti, et tout autant de ne pas avoir eu l'occasion de partager plus que quelques mots avec lui depuis son réveil. Il y avait toujours quelqu'un pour les interrompre - elle ne comptait pas les moments pendant lesquels il dormait et où elle s'était laissée aller à lui tenir la main sans un bruit - et son niveau de frustration était tel qu'elle avait passé beaucoup de temps à râler sur les autres, à leur plus grand désespoir. Hermione s'accrocha au regard du brun un instant, ses iris bleutées qui avaient apparemment le don de soulever son palpitant. L'inquiétude pour lui avait été réelle, elle l'était encore tandis qu'elle se retint de lui attraper la main, de chercher le moindre contact pourtant si agréable et apaisant. « Tu n'as pas dit ce que tu faisais là... » ajouta t'elle d'une voix plus douce, surement sa manière à elle de le ménager et lui éviter ses dernières sautes d'humeur. Une part d'elle espérait peut-être qu'il l'avait cherchée en sortant bien que la plus rationnelle lui rappelait qu'il aimait la bibliothèque autant qu'elle et que c'était souvent l'endroit où ils trouvaient toutes les réponses aux questions qu'ils se posaient. Presque toutes.

L'orage gronde et ses paupières se ferment face aux hautes fenêtres de l'infirmerie. Parsemées d'innombrables gouttes affluant avec force contre le verre, il apprécie le son du chaos qui danse dans les ténèbres, tempête pratiquement assourdissante apaisant celle de ses pensées. Il s'agissait de la fin d'une énième journée passée entre les murs impersonnels – et pourtant à la pièce trop remplie à son goût – de l'infirmerie et l'envie de s'extirper du lieu ne lui paraissait pas plus insistante qu'à ce moment. Agacé de rester enfermé contre son grès loin de son confort, de ses habitudes et finalement de sa vie, les visites de ses plus proches amis ne lui suffisent plus et c'est parce qu'il récupère peu à peu de l'énergie que Theodore ressent d'autant plus la morsure de la frustration attaquer sa patience. C'est pourquoi il n'attend guère longtemps pour s'éclipser derrière les grandes portes blanches du sanctuaire de santé, après avoir vérifié que ni Pomona Pomfresh, ni son assistante particulièrement attentive à son état, ne pourraient réaliser son absence – ou du moins pas le poursuivre dès sa sortie. Retrouver alors les couloirs de l'école figure comme première étape à un sentiment qui lui fait du bien et l'amène à la notion toute relative de retrouver un peu d'air. Il sait évidemment où ses pas le mènent car il y a pensé toute la journée, s'en est languis de cette bibliothèque manquée, vrai havre de paix et de repos figurant parmi les lieux qu'il fréquentait le plus. Plus encore, il espérait y retrouver Hermione. Sorcière manquée et que peu trop vue ces derniers jours, par l'indélicatesse d'un hasard se mettant toujours sur leur chemin, les empêchant de pouvoir converser comme il l'aurait voulu, il avait pourtant parfois eu l'impression de sentir son parfum auprès de lui lorsqu'il se réveillait. Attiré par l'idée de la revoir, de s'assurer qu'elle allait bien à en oublier que c'était de lui, qu'il fallait s'inquiéter, Theo arrive relativement rapidement jusqu'aux portes menant à la bibliothèque, descend les escaliers en bois, ne pense pas à un possible forfait malgré l'heure et la prise de congé de ses fonctions par Pince. Elle était là, il en était persuadé, recherchant sa silhouette par son regard au bleu tempête qui le resterait jusqu'à ce qu'il ne retrouve celle qui savait l'apaiser. Ses mains sont enfoncées dans les poches de son pantalon noir, il se demande comment elle va, comment se sont passés ces derniers jours pour elle, il se demande si elle a relevé ses cheveux en un chignon à cette heure-ci quelque peu défait ou si ses jolies boucles brunes caressent ses épaules. Hermione lui manquait et il ne souhaitait pas épuiser sa chance de s'évader de sa prison sans la voir. Tandis qu'il redescend les escaliers en colimaçon après avoir fait un rapide tour de l'étage vide de sa présence, son instinct et sa curiosité le poussent à vérifier du côté de la réserve, faisant traîner un pas aussi silencieux qu'il pouvait l'être dans la pénombre relative jusqu'à l'antre normalement interdite aux élèves. Quand enfin Theo la voit, son torse se soulève naturellement d'une inspiration un peu plus profonde et un sourire étire ses lèvres en coin lorsqu'elle sursaute par sa faute après qu'il ait prononcé un « Granger. » ferme et dans le simple but de lui provoquer un soubresaut au sein de sa poitrine. Aussitôt pivote t'elle vers lui que le bleu s'accroche au chocolat tant manqué, l'étincelle reprend de son éclat, le cœur s'accélère puis s'apaise. Elle était là. Il ne faut guère attendre bien longtemps avant que les réprimandes n'affluent, ne résultant chez lui qu'une arabesque un peu plus prononcée à la limite de l'insolence mais se confondant dans une satisfaction sans nom. Ca aussi, ça lui avait manqué. Il sait bien qu'il devrait être au fond de son lit, mais n'était-ce pas bien plus intéressant d'être en sa compagnie à cet instant ? « Quelque chose me dit que tu ne devrais pas être là non plus. » son regard se relève en direction des contours métalliques des grandes portes condamnant normalement l'accès à la réserve, elles étaient ouvertes, Hermione à l'intérieur et lui à l'extérieur, seulement séparés par son entrée. Theodore réalise qu'elle n'est sans doute pas là pour rien et désire déjà savoir et au mieux, l'aider dans ses recherches. Alors il avance d'un pas au sein de la zone interdite et referme la porte derrière lui d'un coup de baguette. La vérité était qu'il était encore fatigué malgré ces derniers jours finalement pas si reposants à cause des potions enchainées pour faire taire la douleur et l'esprit. Son rythme de sommeil n'a jamais été aussi chaotique qu'en ce moment et il ne peut pas faire de mouvements brusques au risque d'éveiller une douleur au niveau de ses côtes. « Debout, actif, vivant et curieux. » le sourcil se hausse à la fin de sa phrase tandis qu'il recherche à travers son regard ce qu'il désirait savoir. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser Hermione Granger à enfreindre les règles ? Il le faisait aussi, mais il savait pourquoi – ou du moins pour qui – lui. Pourtant lorsque la lionne lui demande ce qu'il fait là, l'information reste bloquée au fond de sa gorge et il lui faut le temps de quelques secondes de réflexion, peut-être trop longues, pour lui délivrer une demi-vérité. Il ne souhaitait pas la brusquer plus qu'il ne l'avait déjà fait la veille de la St Valentin, car même si ce moment lui paraissait être il y a une éternité, il y pensait évidemment toujours. Parmi le pêle-mêle de tous ses ennuis et de toutes ses inquiétudes, Hermione persistait à hanter ses pensées et parfois, c'était en redirigeant son esprit sur elle que le sang-pur avait réussi à ne plus se laisser tourmenter par ses réflexions. « j'avais besoin de quitter l'infirmerie une soirée. » et de la voir, aussi. Le regard s'est accroché au sien un peu trop de temps pour que cela soit normal, il le sait et l'abaisse alors aux mains de la sorcière, à son sac. « que fais-tu ici ? » le ton s'était fait plus sérieux et à la limite de l'inquiétude, car si il avait pu discrètement admirer son visage, Theo n'avait pas pu manquer la fatigue évidente qui semblait s'attacher à elle. « comment est-ce que je peux t'aider ? » s'énonce presque aussitôt ensuite, dans une évidence certaine qu'il serait là pour elle si Hermione le lui demandait, l'envie de lui affirmer qu'il le serait même en toutes occasions qu'il tait pourtant mais qui n'est pas moins vraie.

Si elle s'était persuadée qu'il n'y avait pas d'endroit plus tranquille et agréable que la bibliothèque dont elle foulait les murs depuis plus de sept ans, Hermione avait été tenté de changer d'avis ces dernières semaines, re-découverte de la salle sur demande où elle avait trouvé refuge à de nombreuses reprises. Seule ou en compagnie de Theo parce qu'elle n'avait voulu partager cet endroit avec personne finalement - pensée qu'elle appréciait secrètement - la référente ne pouvait malgré tout pas oublier son premier sanctuaire ici, la pièce l'ayant accueillie les bras ouverts dès son arrivée et là où elle s'était très souvent coupée du monde, coupée du temps, volontairement ou non. Ce soir n'était donc qu'un soir parmi tant d'autres malgré l'objectif bien précis qu'elle avait en tête depuis des jours, repoussant le moment jusqu'à ce qu'elle n'en convienne que ce soit le bon moment. D'abord pour ne pas se faire prendre même s'il y avait peu de chance puisque personne ne pouvait savoir qu'elle était là - du moins le croyait-elle - et ensuite parce que cela lui faisait autant peur de trouver des réponses à ses questions que de rester dans l'inconnu. Elle sursauta un peu trop facilement lorsque son nom fut prononcé dans son dos, l'angoisse due aux dernières agressions dominant la peur d'avoir été prise la main dans le sac et son soulagement fut réel en reconnaissant les traits de ce visage manqué ces derniers jours ; Theo qui ne devait pas sortir de l'infirmerie avant la fin de la semaine - information qu'elle avait soutiré non sans mal à madame Pomfresh, très discrète sur le sujet, à juste titre. Hermione croisa les bras devant elle dans cette habitude qui lui collait à la peau depuis des années. « Je crois que je pourrais supporter une madame Pince en colère... Je n'en dirais pas autant pour toi et madame Pomfresh » Tous savaient que l'infirmière savait faire peur quand elle le voulait. Petit sourire à cette pensée tout de même amusante, l'inquiétude la gagna à nouveau parce qu'il était là, Theo, et que son coeur ne pouvait pas en être plus ravie mais que s'il devait rester au lit, ce n'était pas pour rien. Elle fronça les sourcils, peu rassurée par ses mots, pas très amusée non plus à leurs choix, le troisième lui faisant froid dans le dos. « Super drôle aussi apparemment » maugréa t'elle entre ses dents avant de soupirer, n'ayant pas raté ce qu'il voulait dire ou plutôt, lui faire dire. Seulement ce n'était pas le plus important ici, Theo et son état de santé l'était, Theo pour qui elle avait eu si peur quand Snape avait parlé d'incident, Theo qui avait déjà une place si particulière dans sa vie et qui semblait en avoir une plus grande encore aujourd'hui, Theo qu'elle n'avait décidément pas assez vu cette semaine, rencontres toujours interrompues par une tierce personne. Ce Theo là et bien plus encore qui accrocha son regard et les chocolats qui se perdirent facilement dans ce bleu spécial, son préféré. Elle pouvait largement comprendre son envie de s'évader des murs de l'infirmerie après tant de temps enfermé dedans cependant et à sa place, Hermione aurait certainement essayé elle aussi. Elle bégaya presque à l'intensité de cet échange visuel, lâcha un « Bien » convaincu, mais ajoutant tout de même « Tu as de la chance de m'avoir manqué suffisamment ces derniers jours pour que je ne t'y renvoies pas sur le champ » Et l'aveu était naturel quand elle aurait sans doute du se contenir un peu plus mais il était tard, elle était fatiguée et elle n'en avait ni la force, ni l'envie. « Je veux dire que j'aurais voulu être beaucoup plus présente pour toi... mais il y a pas mal de concurrence à cette place » finit-elle avec un vrai sourire. Par là elle voulait dire ses amis, la majorité ne connaissant pas l'amitié les liant eux aussi et la plupart pas non plus fan de la Granger de manière générale. Le savoir entouré lui faisait tout de même chaud au coeur et cela la réconfortait quand elle ne pouvait pas aller le voir. Evidemment il redirigea la discussion sur elle et elle n'avait pas non plus manqué qu'il l'avait suivie dans la réserve volontairement sans même se poser plus de question. Avait-il ce même goût du risque qu'elle n'assumait généralement qu'à moitié ? Ou lui avait-elle manqué elle aussi pour qu'il décide de passer un peu de temps avec elle, et rien qu'elle ? Elle baissa les yeux à sa question, pas certaine d'être prête à tout raconter parce qu'elle n'en avait parlé à personne jusque là. « Je cherche des livres de médicomagie sur les maladies neurologiques et les pertes de mémoire » C'était à la fois vague et spécifique, interrogations qu'il aurait peut-être d'ailleurs. « Je sais qu'il y a peu de chances de trouver ça ici sauf s'il existe aussi des médecines non-conventionnelles chez les sorciers » Mais elle devait essayer. Et quelque part c'était aussi assez excitant d'être là pour la première fois. « Et pour être honnête, j'ai toujours voulu entrer ici. Est-ce que tu imaginais ça comme ça toi ?! » dit-elle une fois arrivée en bas de l'escalier. Elle retint une remarque sur Harry qui ne s'était pas attardé sur les détails à l'époque où il était venu parce que c'était le genre d'aventures qu'ils n'avaient évoqués avec personne. « Il y en a des centaines... tu crois que ça ne traite que de magie noire ? » Elle parlait toujours beaucoup trop, Hermione, s'intéressait trop aussi mais le Nott avait décidé de la suivre après tout... alors il devrait la supporter quand bien même il en avait l'habitude de toute façon.

Il saisissait évidemment l’agacement mêlé d’inquiétude de la lionne et ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, lui-même aurait réagi pareil dans le cas inverse. Seulement il ne comptait pas bouger d’un pouce et retourner à l’infirmerie, il était bien où il était et le resterait, ça aussi, elle le comprenait bien facilement. Parce que ces deux-là avaient parfois des comportements plutôt similaires, plus que ce que la majorité de l’école n’imaginaient, plus que ce qu’il n’avait songé au début de leur relation. Il eut un simple sourire à la limite de l’insolence lorsqu’elle évoqua le possible courroux de l’infirmière, car honnêtement, il s’en fichait entièrement. Sourcils froncés face à lui mais surtout minois manqué ces derniers jours, Theodore attend que la tempête passe, qu’elle accepte sa présence sans rechigner et lorsqu’alors elle abandonne suite à l’échange visuel – qui soyons honnête, a su éveiller une panoplie de sensations au sein de son thorax auxquelles il ne s’était pas attendu – il souffle discrètement. « je t’ai manqué ? » il réagit au quart de tour, avant même qu’elle ne termine sa phrase, ce simple fait le surprend et lui plaît à la fois, lui étire les coins de son sourire qu’il ne peut dissimuler. S’il n’a pas d’autre réaction, Theodore accueille ce fait avec un plaisir certain car il est réciproque, bon sang qu’il était réciproque. Par toutes ces fois où il avait étiré le cou en la voyant passer non loin alors qu’il était en discussion avec quelqu’un, ces autres où ils n’avaient le temps d’échanger que quelques mots avant d’être brutalement interrompus. Il avait attendu ces instants-là. « c’est vrai qu’il y a eu du monde, mais pas forcément ceux que j’attendais. » son regard s’était relevé sur la profondeur de la réserve prenant place derrière Hermione, pour ne pas insister ni même concrètement y penser, il enfonce ses mains dans les poches de son pantalon, lui adresse finalement toute son attention au sujet de sa présence ici. A sa réponse, un pli soucieux et concentré se forme entre ses sourcils, il l’écoute avec une grande attention non pas seulement car la médicomagie était son domaine mais aussi parce que cela paraissait incroyablement sérieux. Il avait une panoplie de questions à lui poser, la première et la plus importante qui désirait savoir si c’était une concerne la touchant elle. Sa mémoire fonctionne à plein régime, il recherche dans le labyrinthe de ses archives mentales dans quels livres il avait possiblement pu croiser ce  sujet tandis que la lionne enchaîne à propos de la réserve. « tu n’y es jamais venu ? » cette fois Theo est véritablement surpris, lui qui aurait pensé qu’avec toutes ces années elle aurait déjà bravé l’interdit. Sa surprise annonce d’ailleurs une vérité qu’il ne peut plus cacher. « la première fois c’était en cinquième année et j’imaginais le lieu beaucoup plus sombre et poussiéreux. » ils avancent ensemble de quelques pas au sein de la réserve. Ils sont en zone interdite, Theo fait donc attention à ne pas parler trop fort et tandis qu’ils dévalent les marches, ses méninges restent entièrement focalisées sur la concerne de la lionne. Une médicomagie traitant des maladies neurologiques et des pertes de mémoires, il n’avait encore jamais lu sur ce sujet mais cela l’intéressait, si cette question se posait, c’était qu’il devait y avoir des réponses à fournir dans ce domaine. Les étagères débordaient de livres de toutes tailles et de tous sujets et Theo avança vers le côté droit afin de commencer à inspecter les reliures pour trouver la section médicomagie. « Non pas tous, certains traitent d’anciennes magies ou de sujets trop délicats pour être mis entre les mains d’étudiants insensés. » il ne faisait pas confiance à la majorité de ses camarades et était rassuré que le personnel de Poudlard en fasse de même. Quelles idioties certains finiraient par créer à partir de sorts compliqués et dangereux sinon ? « garde tes mains pour toi, certains sont enchantés. » et aucun d’eux n’avait l’envie de faire face à un ancien manuel agressif. Il a conscience qu’il n’a toujours rien dit à propos de sa recherche, qu’elle n’est pas non plus commune et il craint toujours que ce soit grave et à son propos, c’est pour cela qu’après une longue minute de silence à rechercher la section médicomagie, Theo brise le silence. « est-ce que je dois m’inquiéter à ton sujet ? » le ton était sérieux, sa main s’était arrêtée sur un livre traitant des soins de l’esprit avant de le reposer. Il avait enfin trouvé les étagères désirées. « Ici. » il avait entre les mains des recherches d’un sorcier du XVIII siècle et approcha une lanterne vers eux afin de leur apporter plus de clarté. « je ne crois pas avoir croisé ce sujet au cours de mes lectures mais je vérifierai quand je reviendrai à mon dortoir, je peux le faire dès demain si c’est urgent. » ses iris s’étaient relevées à son sujet, observaient la façon dont l’une de ses boucles se formait si joliment sur l’une de ses épaules, réfrénant son envie d’en tirer doucement sur le bout pour en tester le rebondi. Theo ne rentrait pas à son dortoir avant la fin de la semaine mais il saurait faire exception pour elle, il le faisait toujours.

Les yeux relevés en direction de Theo à sa question, elle sentit son coeur rater un battement, surprise qu'il l'ait repris sur ce point quand il semblait plutôt éviter les épanchements en règle générale. Du moins c'était comme ça qu'ils le connaissaient tous, qu'elle le connaissait elle même si elle devait admettre que leurs dernières rencontres l'avaient étonnées sur plus d'un point. Et pour une fois, Hermione ne tenta pas de se dérober comme elle l'avait si souvent fait, admettant que c'était le cas d'un « Oui, bien sûr » des plus sincères. Le sourire du brun lui échappa puisqu'elle avait baissé les iris à ce moment là et elle ajouta d'un ton plus sérieux encore : « Je suis vraiment contente que tu ailles mieux, tu nous as fait peur »  Elle plus qu'elle ne l'aurait jamais cru d'ailleurs. Ils avaient été beaucoup à son chevet, le seraient encore sans doute jusqu'à sa sortie et c'était finalement ce qui l'avait empêché de l'être également. Pendant un instant elle se demanda si ce serait toujours comme ça entre eux, s'il faudrait qu'elle s'efface aux dépends des autres et cette idée n'était pas des plus agréables à son coeur. Elle repoussa celle-ci pour se concentrer sur Theo qui avait décidé d'enfreindre les règles pour être là avec elle quand il aurait pu juste repartir et la laisser à ses occupations. C'était mal connaître cet esprit curieux qu'il possédait et que la lionne appréciait particulièrement, qui l'attirait aussi. Hermione savait qu'elle aurait directement du venir le voir pour lui poser des questions parce qu'il s'intéressait aux techniques de médicomagie bien plus qu'elle, que c'était son domaine mais elle n'avait pas vraiment osé et les derniers évènements n'avaient pas aidé. Il l'étonna avec sa révélation et la brunette le regarda comme si elle n'y croyait pas - parce qu'elle n'y croyait pas ! « Evidemment que non, c'est interdit ! » lança t'elle sur un ton plus offusqué qu'autoritaire. Il connaissait son attrait pour le règlement, pour toutes ces règles qu'elle se fatiguait à faire respecter et bien sur qu'elle les avait déjà enfreintes plus d'une fois mais pas en ce qui concernait la réserve de la bibliothèque. « J'ai déjà demandé l'autorisation à madame Pince mais la réponse était toujours non » Et sans doute qu'à sa place, Hermione aurait fait la même chose avec les élèves trop insistants. « Theodore Nott est donc un rebelle caché dans l'âme, qui l'aurait cru ? » le taquina t'elle cette fois, écoutant son commentaire sur les lieux avec attention malgré que son regard partait déjà en direction des grandes bibliothèques remplies de livres. Des livres qu'elle n'avait jamais touché, lu, ou même entendu parler pour la plupart et elle resta émerveillée pendant quelques minutes à tout découvrir. Elle hocha la tête à son explication, incapable d'oublier le fait qu'il était déjà venu et réabordant donc le sujet en croisant son regard de l'autre côté de l'étagère. « Qu'étais-tu venu chercher à l'époque ? » Elle se doutait qu'il ne le dirait pas ou blâmerait sa curiosité, peut-être même ne s'en souvenait-il pas. « Attends, tu as dit la première fois n'est-ce pas ? Ca veut dire qu'il y en a eu d'autres ! » Et quelque part elle en était outrée ; déçue aussi qu'il n'ait jamais eu envie de la prendre avec lui dans ces moments là en sachant qu'elle adorerait - bien qu'ils n'étaient alors pas aussi proches que maintenant. Mais quand même ! « Oui monsieur l'habitué » rétorqua t'elle avec un sourire, consciente qu'elle ne pourrait pas lui en vouloir une seconde de plus, qu'elle n'en avait pas envie. Elle ne lui retourna pas l'avertissement mais le pensait, peu envie de le voir blessé à nouveau et encore moins par sa faute. Pensée qui vint froncer ses sourcils, Hermione releva les yeux des reliures et titres de livres pour regarder le serpent inquiet et elle choisit ce moment pour le rejoindre de son côté de l'étagère. « Non, je vais bien. Et mon cerveau aussi, heureusement » S'il y avait bien une chose qu'elle ne serait jamais prête à perdre, c'était celui-ci. Elle lut les premières lignes du livre qu'il lui montra, son doigt traçant l'avancée de sa lecture et réalisant à cet instant à quel point ils étaient proches physiquement. Proximité qui la dérouta quelques secondes, son traître de coeur battant à mille à l'heure dans sa poitrine et elle revint à elle quand il reprit la parole. « Tu n'es pas obligé, vraiment, ça peut attendre que tu sortes. C'est... je crois que mon père en est aux prémices d'une maladie touchant à la mémoire. Ca pourrait prendre des années à réellement se manifester et dans le meilleur des cas, ne pas dégénérer » Mais ça c'était son optimisme qui parlait, elle le savait. « Je sais ce que tu te dis sûrement, que c'est un moldu et que tout traitement magique sur lui pourrait être dangereux mais je n'en suis qu'au stade de recherche de toute façon, il faudra sans doute... faire des test avant, je ne sais pas » Elle voulait se sentir utile, Hermione, comme toujours, au lieu de laisser faire les médecins mais c'était plus fort qu'elle. Et c'était son père. « Peut-être que ça ne sert à rien mais je dois essayer » Si elle avait eu quelques disputes avec ses parents ces dernières années notamment sur son avenir, ils l'avaient bien élevée et elle n'avait manqué de rien à tous les niveaux. « Il y a des dizaines de livres qui pourraient être intéressants de lire ici » constata t'elle en se penchant légèrement pour voir les titres avant de revenir au visage de Theo éclairé par la lanterne. Il avait encore des traces de son agression sur son front et elle se demanda pourquoi l'infirmière ou son assistante n'avaient pas utilisé d'essence de dictame pour refermer les coupures. Elle dut se forcer à ne pas venir toucher dans un geste doux et instinctif, se mordant la lèvre à la place. « Est-ce que tu souffres encore ? Et ne mens pas, s'il te plaît » Ce n'était pas dans ses habitudes, elle le savait, pourtant elle était sûre qu'il ne voulait inquiéter personne.

Il n’avait jamais voulu faire peur à ses proches, encore moins les inquiéter mais cet événement lui était tombé brutalement dessus sans qu’il ne puisse l’anticiper ou y échapper. Ce qu’il avait aussi pu remarquer, c’était le soutien sincère de ses proches et d’une certaine façon, ça l’avait touché. Lui qui s’était convaincu avec les années que la solitude était l’une de ses plus grandes amies se trompait alors, des personnes autour de lui se souciaient véritablement, il n’était plus aussi isolé qu’à l’époque du joug de son père et ce simple fait lui faisait du bien. Alors les mots d’Hermione ont un impact sur lui, plus qu’il ne le montre ou ne le réalise encore, il se promet également de faire triplement attention à l’avenir. Et il fut amusé face à sa réaction vis-à-vis de l’interdit de la réserve, Theo pensait vraiment qu’Hermione aurait craqué durant ces sept dernières années. « ne m’insulte pas s’il te plaît. » il a un fin sourire, il n’aimait pas qu’on le catégorise de rebelle, ce n’était ni dans son éducation, ni une envie pour lui de se démarquer par besoin d’attention. Mais elle le taquine et il voit bien que la lionne essaie de bouder sans vraiment y arriver, accroche son sourire du regard un instant allongé avant de répondre à sa question « de quoi me soigner. » Il avait eu besoin de soigner ses cicatrices tout seul, s’était pris le droit d’entrer dans la réserve et après quelques mauvaises expériences, avait fini par découvrir une crème cicatrisante oubliée au fin fond d’un manuel d’antan. Elle lui avait sauvé bien des chemises en sang à chaque retour de vacances et il espérait, un épiderme moins sillonné que prévu. « j’ai l’impression de sentir un peu de jalousie. » il reposa un livre, lui jeta un rapide coup d’œil avant d’en attirer un autre à lui tandis qu’elle l’avait rejoint et lui accordait un soulagement certain à sa clarification. Il savait d’ors et déjà qu’il aurait tout fait si elle en avait été sujet. Lorsqu’Hermione évoque son père, ses gestes s’immobilisent, il ne lit plus, l’écoute attentivement avant de la surplomber d’un regard sérieux et concentré grâce à leur nouvelle proximité. Si son propre père s’était révélé comme la pire des ordures, le sang-pur comprenait aisément les inquiétudes et l’envie d’agir d’Hermione. On ne possédait qu’un seul père, qu’une seule mère, il était important de prendre soin des personnes que l’on aime. A ce qu’elle suppose qu’il pense, un sourcil se redresse avant qu’ils ne froncent. « Ce n’est pas ce que je pense et ça ne sert pas à rien. Si tu rencontres cette problématique c’est que d’autres le font également et qu’il y a matière à faire de la recherche à ce sujet. » il réfléchit à ses propres recherches, s’apprête alors à lui exposer un avis qu’il a rencontré au fil de certaines lectures. « On nous habitue à l’idée que tout traitement magique est inadéquat et dangereux pour les moldus mais savais-tu que la peste noire a été arrêtée par un couple de sorciers ? Il a été prouvé de nombreuses fois que la magie pouvait aider les moldus mais c’est le secret magique qui retient légalement beaucoup d’interventions et on annonce alors une dangerosité qui n’est pas aussi importante qu’on ne l’imagine afin de justifier l’inaction sorcière. » il ne se positionnait pas à ce sujet, pas encore, mais le débat méritait d’avoir lieu dans bien des domaines. Les moldus eux-mêmes faisaient de grandes avancées médicales et Theo était persuadé qu’il y aurait un temps où les deux méthodes devraient forcément se lier plus qu’à ce temps présent. Toutefois, le domaine neurologique persistait si inexploré du côté sorcier qu’il faudrait sans doute agir avec de grandes précautions. « il y a même des romans. » ajoute t’il suite à sa remarque tandis qu’il lui montrait d’un mouvement de tête une pile oubliée sur une table derrière eux. Theo avait déjà regardé ce dont il s’agissait, la plupart n’étaient que des œuvres moldues qui n’avaient jamais été remises dans les étagères de la bibliothèque après s’être vues interdites à une époque plus conservatrice. Le serpent remarqua alors qu’elle le regardait avec attention et vit arriver sa question avant même qu’elle ne la prononce. Sa lèvre légèrement mordillée aussi, il put l’observer. Était-elle vraiment obligée de faire ça en cet instant, à la lumière de la lanterne éclairant si joliment son visage ? Il inspira profondément, mais ce n’était pas par appréhension vis-à-vis de sa question. Theo savait qu’elle désirait la vérité et jugea qu’il ne valait mieux pas la lui dissimuler. « Pratiquement plus, mes côtes mettent plus de temps à se rétablir, j’ai encore quelques bleus et.. » lui annonçait-il ce que l’assistante de Pomfresh avait découvert sur lui ? lui-même n’avait pas encore totalement encaissé ce qu’il se passait. « juste une petite complication au niveau de mon dos. » il sent que son cœur s’emballe un peu, c’est sa peur qui n’a toujours pas été domptée, qu’il tente au mieux de dissimuler, encore un peu au moins, il ne voulait pas l’inquiéter. Lui tournant le dos pour mieux dissimuler son visage, Theodore en profite pour attraper un autre traité à la lecture interdite et se plonger dans sa lecture.

Le sourire qui apparait à sa plaisanterie et qui disparaît sitôt ses autres mots prononcés, elle s'en voulait presque d'avoir posé la question, Hermione, pourtant l'entendre évoquer son passé avec elle avait toujours un impact particulier sur elle, de par cette confiance qu'il lui offrait et qu'elle savait précieuse. La lionne ne laissa pas le désolée franchir ses lèvres mais il pouvait facilement le lire dans ses yeux, Theo, compassion qu'elle aurait pour l'éternité et admiration aussi parce que si ce qu'il avait vécu était terrible, le Nott avait réussi à ne pas se laisser influencer par la violence. Ce n'était pas ce qu'elle souhaitait lui rappeler ce soir, il avait déjà bien assez à faire avec cette nouvelle attaque alors au lieu de ça, elle s'offusqua et s'amusa de ses escapades clandestines dans le seul but de le faire rire - et quand même aussi pour réellement s'offusquer. « Si tu trouves que c'est seulement un peu alors je peux continuer toute la nuit » répondit-elle la tête haute, en relâchant ses bras, cachant son propre sourire en coin qui la trahirait. Theo savait qu'elle en était capable, elle aussi, et cette fois ce serait une discussion qu'elle gagnerait haut la main, elle en était persuadée. Une autre l'attendait néanmoins, moins réjouissante, problèmes de santé familiaux qu'elle avait préféré garder pour elle, par déni sans doute et l'impression qu'ainsi, ce n'était pas réel. Mais ça l'était ou ça le serait dans un avenir plus ou moins proche - le plus loin possible pensa t'elle avec émotion - et alors peut-être que d'ici là elle serait préparée, peut-être que d'ici là, elle aurait trouvé un moyen de combiner deux médecines différentes pour aider son père. Elle avait déjà posé la question en cours de médicomagie mais peu avaient tenté le coup et elle comprenait parfaitement pourquoi. L'espoir pouvait faire plus mal que la vérité quand celui-ci s'effondrait et rien n'était certain dans ce domaine si compliqué. Hermione écouta attentivement la théorie du référent, chacun de ses mots faisait sens en elle et elle se remémora leurs longues conversations qui pouvaient débuter avec ce genre de questions. Elle retint un sourire de l'égayer parce que le sujet était trop sérieux et secoua la tête à son interrogation à propos de la peste noire. « On parle de moyens folkloriques et magiques dans l'histoire mais je crois que... je n'avais fait le rapprochement avec le monde sorcier que je connais aujourd'hui » Elle se sentit rougir à cette confession idiote, elle qui prenait un malin plaisir d'élargir sa science d'habitude. « C'est vrai que ça peut rapidement devenir difficile. Dire à un moldu qu'il a guéri par magie et il te prendrait pour un fou » « Bien sûr pour mon père ce serait différent parce qu'il a connaissance de notre existence... mais même avec ça, je ne sais pas s'il donnerait son accord » Il était le genre de père à s'émerveiller lorsqu'elle rentrait pour les vacances et qu'elle lui racontait les nouveaux sortilèges qu'elle avait appris et il avait eu l'occasion de voir des sorciers à l'œuvre en l'accompagnant sur le chemin de traverse mais ça s'arrêtait là. Elle fronça les sourcils à cette éventualité qui ne lui avait pas traversé l'esprit avant ce moment et sur laquelle elle devrait pourtant s'attarder un jour, revenant au présent par Theo, le « Vraiment ? » concernant les romans qui l'étonnait un peu. Elle comprit pourquoi en lisant les quelques titres, retenant une remarque sur le côté antique de la pensée commune sorcière avant de préférer offrir toute son attention au serpent lui tenant compagnie, à son bien-être qu'elle avait très à coeur. Elle grimaça, sachant que les côtes faisaient partie de ses os difficiles à guérir mais ce fut le reste, évidemment, qui l'interpella presque aussitôt. « Quel genre de complication ? » Il fuyait son regard cependant et c'était assez pour l'angoisser. « Theo ? » l'appela t'elle plus doucement pour qu'il se retourne, posant prudemment une main sur son bras. « Est-ce que tu en sais davantage et tu n'as pas envie de m'en parler ou... ? » Ou il n'avait pas encore idée de ce qu'il se passait et dans ce cas là, ce n'était pas pareil. Les iris du brun désormais attachés à un autre livre, elle y trouva pourtant beaucoup moins d'intérêt maintenant. « Je parle beaucoup mais je sais écouter aussi » ajouta t'elle sur un ton plus léger mais honnête. C'était dans ces instants là qu'elle réalisait à quel point leur relation avait changé en quelques mois et à quel point elle appréciait ce fait.

« ton père est réfractaire à la magie ? » la question était sortie d'un coup, sans vraiment réfléchir assez longtemps pour réaliser qu'elle pouvait être indélicate ou trop personnelle et Theodore s'en voulu un peu. Tout de même, il restait curieux. Lui qui ne savait pas grand chose de ses origines ou sa vie moldue, cet autre monde qu'elle avait parfois mentionné sans qu'il ne sache évidemment le conceptualiser véritablement. Il était également peut-être trop rationnel en plus d'avoir toujours vécu dans un monde de magie pour imaginer qu'en connaissant son existence, on puisse la refuser. Pourtant cela serait en son droit le plus total, mais Theodore ne savait pas grand chose à propos de cet homme, seulement qu'il avait élevé une fille incroyable. Hermione qu'il suit du regard tandis qu'elle attrape certains des romans de la pile abandonnée et oubliée afin d'en découvrir les sujets, sa pensée était claire à ce moment tandis qu'il l'observait dans son élément : il la trouvait vraiment belle. Il le réalisait avec l'apparition d'une douce chaleur venant se loger en lui, faire accélérer légèrement plus les battements de son cœur avant de s'efforcer à détourner son regard bleu et envieux. Elle avait été suffisamment explicite la dernière fois qu'ils s'étaient vus et il se devait de refreiner toutes ses envies devenant pourtant de plus en plus étourdissantes. A son regard à son sujet, Theo sait qu'il pourrait perdre le fil de ses pensées, alors il tient un traité du XVIème siècle en lui répondant d'un ton quelque peu distrait ce qui évidemment ne suffit pas à ne pas l'inquiéter, Hermione réagit aussitôt. Et il craque, lorsque la lionne prononce son surnom parce qu'il ne sait faire autrement. Elle avait ce genre de pouvoirs sur lui qu'il ne savait expliquer et cela ne datait pas que de la dernière heure. Sa concerne l'interpelle alors, tout autant que son regard inquiet et le ton adouci qui est le sien. Elle lui offrait la chance de parler de ses inquiétudes vis à vis de son dos et de libérer sa parole, d'emmètre ses doutes, ses craintes, mais c'était comme si tout restait bloqué au fond de sa gorge et à dire vrai, ça l'était depuis des années. Pas une seule fois Theodore n'avait réussi à s'épancher sur ses complications chez lui avec son père sans que ça n'en vienne à un point critique ou qu'il n'y soit obligé, en plus de ne pas être habitué à libérer sa parole, il y avait ce sentiment faussé qui s'ajoutait à l'idée. Comme si il n'en avait pas le droit, comme si il ne voulait pas être un poids. Après des années de mise au silence pour garder son image parfaitement maîtrisée, il n'était pas censé avoir une seule tare Theodore, c'était le cas de chaque enfant de l'élite qu'ils représentaient. Alors le poids des traditions et bien plus encore pèse et peut-être s'échappe un peu lorsqu'un long souffle assez équivoque dévale ses lèvres. Il la regarde, longuement, tente de trouver les mots qui réussiront à dépasser la barrière mentale qui est sienne, mais c'est compliqué. « Je sais juste qu'il y a quelque chose d'anormal, de source magique. » et c'était déjà assez pour en dire long à ce sujet car dans très peu voir aucunes circonstances un fait comme celui-ci devrait avoir lieu chez un sorcier en pleine forme. « Terry m'aide. » et cette idée restait encore si étrange à son avis, mais à la fois étonnement si juste sans qu'il ne sache expliquer pourquoi. « c'est lui qui l'a remarqué. » dans des circonstances qu'il tairait car raconter à Hermione qu'il s'était vu faire déchirer son vêtement de quidditch lors d'un match improvisé au clair de lune n'aiderait en rien, un nouveau soupir commente ses lèvres avant qu'il ne repose ce qu'il tenait entre ses mains et ne se tourne complètement vers elle. Il réalise un peu mieux combien il la surplombe là dans le noir, combien ils sont seuls tous les deux tandis que la lumière à leurs côtés vacille légèrement. Si il était plus alerte, alors Theodore aurait pu réaliser plus tôt qu'elle s'effaçait progressivement grâce au sort qu'il y avait appliqué et qui faisait que la flamme s'éteignait dès qu'un intru approchait des deux élèves en infraction. Pourtant son regard reste rivé au sien pendant l'un de ces moments suspendus qui les attrapait bien souvent ces derniers temps. Et puis l'obscurité vint les quérir et les surprendre, réveillant au passage le référent réalisant aussitôt ce qu'il se passait. « quelqu'un arrive. » lui souffle t'il doucement en s'approchant d'elle, glissant sa main sur son bras, ses yeux bleus se plissent légèrement pour finir de s'habituer au noir total tandis qu'ils regardent tous les deux en direction de la sortie de la réserve. Seulement au lieu de faire l'erreur de sortir au risque de croiser quiconque, sa main attrape celle de la gryffondor et Theo l'attire à sa suite à travers les nombreux rayons. Ils ne se précipitent pas dans la panique comme certains le font, ils avancent l'un à côté de l'autre tandis que sa tête pivote de droite à gauche afin de trouver quoique ce soit leur permettant de se cacher. Comme un meuble assez large ou une porte dérobée, qu'importe du moment qu'ils trouvaient sécurité à travers cette escapade interdite qui réveillait chez lui des idées d'aventures qui d'habitude n'étaient pas les siennes mais ceux qu'il stoppait lui-même à la nuit tombée.

Elle parlait rarement de ses parents et de sa vie dans le monde moldu en général, principalement parce que rares étaient ceux qui comprenaient vraiment. C'était facile de discuter avec Harry, avec ses camarades de chambre qui partageaient aussi cette particularité d'être nées et d'avoir grandies dans des foyers non-magiques. Hermione avait tenté - et tentait toujours - de combler ce manque en apprenant tout ce qu'elle pouvait sur la magie mais l'impression que c'était insuffisant se manifestait encore parfois avant de se laisser convaincre que faire partie des deux mondes était une force plus qu'une faiblesse. Que Theo s'intéresse à son père, à cette pathologie sans vrai remède la touchait beaucoup seulement sa question la fit froncer les sourcils, légèrement déstabilisée. « Je ne dirais pas qu'il est entièrement réfractaire non mais c'est totalement inconnu pour lui en dehors de ce que je peux lui dire. Et pour beaucoup de personnes, l'inconnu peut fait peur » Evidemment elle savait que mr Granger lui faisait confiance et que jamais elle ne tenterait de le blesser d'une façon ou d'une autre - au contraire - mais il y avait sans doute une petite part de lui qui resterait toujours méfiant. « Ils... après notre troisième année, j'ai du batailler avec eux pour revenir à Poudlard. Je ne leur avais rien raconté, évidemment, mais ils ont presque tout découvert » Grâce ou à cause des Weasley d'ailleurs. Elle grimaça, réalisant qu'elle n'avait pas choisi la bonne option à l'époque en cherchant à les préserver mais elle avait su qu'ils l'obligeraient à reprendre une éducation ordinaire sinon. La référente haussa pourtant un sourcil amusé suite à cette confession, comme pour ne pas trop s'y attarder elle-même en disant « Tu imagines ? Tu n'aurais eu aucune compétition pour la première place, plutôt nul non ? » Parce que cette compétitivité entre eux avait été le début de leur relation, cette amitié sur laquelle aujourd'hui elle se posait beaucoup de question - ou en tout cas sur ce qu'elle ressentait elle. Cependant ses sentiments n'étaient pas importants ici, pas quand Theo se remettait tout juste d'une agression des plus dangereuses. Elle avait essayé, Hermione, de laisser les questions et l'inquiétude de côté parce que l'essentiel était de le voir rétabli mais elle restait Hermione et il y a des choses qu'elle ne pourrait jamais changer chez elle. Alors évidemment que sa confession concernant des probables complications l'alarmait et qu'elle désirait en savoir plus. Autant que lui s'il le voulait et le fait qu'il ne lui cache pas la rassura - un tout petit peu. Elle assimila les mots du brun, les tourna et retourna dans sa tête jusqu'à comprendre ce qu'il ne disait pas clairement ou ne voulait pas dire, et traduire : « Tu veux parler d'une malédiction ? » Il y avait sans doute d'autres dizaines d'explications mais c'était la première qui lui venait en tête parce que ses sorciers ne lui étaient pas tombés dessus par hasard et elle n'avait pas besoin de Theo pour le lui expliquer. Le prénom dans la bouche du serpent la surprit au point qu'elle ne le répète en fronçant les sourcils. « Terry ? » C'était tout aussi étrange d'imaginer ce duo qui pourtant, n'aurait peut-être pas du. Les garçons avaient fait plusieurs fois équipe en cours de médicomagie. « Je pourrais t'aider, moi aussi » Une proposition qui n'en était pas une puisqu'il aurait été mal connaître qu'Hermione qu'affirmer qu'elle ne chercherait pas toutes les réponses possibles dès le lendemain. Trois cerveaux valaient mieux que deux, pas vrai ? Son regard dans le sien qui ne semblait pas vouloir quitter ce bleu si intense, elle repensa à ces derniers jours, ces dernières semaines qui avait vu leurs quotidiens bouleversés de bien des manières mais consciente qu'il avait été là, Theo, à ses côtés à chaque fois et qu'elle appréciait cela plus que de raison. Elle se racla la gorge, ne sachant pas comment briser ce silence pas vraiment inconfortable mais ce fut lui qui la devança au même moment où la flamme les éclairant jusque là s'éteignit, signe qu'ils n'étaient plus seuls. « Oh » lâcha t'elle inutilement, sentant la présence du Nott par cette main sur son bras et l'appréhension montant en elle que de se faire prendre par le corps professoral. Elle savait qu'il leur serait facile de présenter une excuse mais c'était la perspective de devoir se séparer maintenant - déjà - qui lui pinça le coeur un instant. Et peut-être qu'il partageait sa pensée ou peut-être ne souhaitait-il simplement pas être démasqué dans leur infraction mais la main de Theo attrapa la sienne et elle lâcha un soupir de soulagement involontaire à son contact. Elle lui évita les questions superflues du genre qu'est-ce que tu fais pour le suivre aveuglément - et dans tous les sens du terme - un peu plus loin dans la réserve. Il se rappelait visiblement ses anciennes escapades pour les conduire si aisément et Hermione s'accrocha un peu plus fort à ses doigts lorsqu'un nouveau bruit se fit entendre derrière eux. Son palpitant tambourinait dans sa poitrine sans savoir s'il s'agissait de l'adrénaline avec laquelle elle était familière ou si c'était la proximité du brun seulement ce n'était pas le moment d'y penser quand l'intrus était toujours là et maintenant que ses yeux semblaient s'être habitués au manque de lumière, elle réussissait à deviner l'espace devant eux. Les étagères pleines de livres bien sûr dont une beaucoup plus large et imposante que les autres à côté d'un mur, laissant la place nécessaire pour s'y faufiler à deux et ne plus être dans l'angle de vue principal. Sans lui expliquer quoique ce soit, Hermione se servit de sa prise sur sa main pour l'y guider - ou plutôt l'y pousser jusqu'à ce que son corps ne touche le mur. Elle chuchota : « C'est un fantôme » le plus discrètement possible, réalisant après de longues secondes que sa main reposait toujours sur le torse de Theo - lorsqu'elle l'avait attiré dans ce coin. Son regard se releva à celui du sorcier et elle regretta l'obscurité, visage qu'elle aurait voulu observer plus en détail ; lionne qui se surprit à avoir envie de se rapprocher du sien. Elle était bien là malgré la situation incongrue et cela devait en dire long sur ce qu'il se passait en elle. « Désolée » murmura t'elle après un temps et en laissant sa main retombée le long de son corps, à regrets. Elle se décolla du sang-pur, ignorant les battements toujours anormaux de son coeur, pour écouter le silence autour d'eux et bafouiller - idiote - l'évidence. « Il est... il est parti » « Si c'était Peeves, on aurait eu des problèmes » ajouta t'elle dans un léger rire pour se détendre elle-même. Parce que rien ne l'aurait empêché de les vendre, pas même leurs deux badges. « Je sais que ce n'est pas prudent mais... j'aimerais quand même rester encore » Et pas uniquement pour les livres si elle était honnête. Et si elle l'était encore plus, elle avouerait avoir eu envie de l'embrasser il y a à peine quelques minutes mais il n'y avait rien de raisonnable à ça, encore fallait-il de toute façon qu'il le veuille aussi. Si elle en avait eu la sensation dans la salle sur demande récemment, la brunette ne souhaitait pas se faire de fausses idées, espérer pour rien, laisser son coeur - à nouveau - se perdre là où il ne le devait pas. Sortant finalement de leur mini cachette, elle sortit sa baguette pour lancer un lumos et éclairer les étagères face à elle, lisant les titres avec attention. Ou c'était ce qu'elle essayait de leur faire croire à tous les deux mais elle était bien trop décontenancée par ces dernières pensées. « On a dépassé la section des livres traitant de la médicomagie » confia t'elle à Theo quand elle sentit sa présence dans son dos, avant de se retourner vers lui et oublier un court instant de respirer. « C'est le rayon des démons ici » Ce que, des années plus tôt, elle n'aurait jamais cru être vrai.

Hermione se livre à propos de son père, de cette peur de l'inconnu légitime qu'il semblait détenir et d'une certaine façon, Theodore peut amplement comprendre. S'il ne le montrait pas vraiment parce qu'il n'y était que peu confronté, combien de fois avait-il hésité avant de se mélanger au monde moldu lors de ses vacances ? Plus ou moins protégé (dans les faits seulement) au sein de son manoir, de la communauté sorcière, le sang-pur n'avait jamais vraiment mis le pied en dehors autrement qu'en de rares occasions loin d'être rassurantes. Alors penser un jour faire amplement confiance en la médecine moldue afin de le guérir relevait de l'improbable, lui et sa méfiance naturelle ne l'accepteraient sans doute pas à moins que par exception, les arguments ne soient portés par celle à ses côtés. Avocat de bien des situations, comme celle de sa scolarité et plus particulièrement sa scolarité aux trois premières années plutôt risquées, il entend qu'elle aurait pu ne jamais revenir sans qu'il ne le sache, qu'ils auraient pu ne jamais devenir collègues puis amis et enfin, ce qu'ils étaient aujourd'hui. Et quelque part ça l'ennuie, presque comme si cette éventualité avait existé et Theo déteste imaginer ce que ça aurait été, sans elle. Si la lionne semble amusée à sa question, il peine à lui sourire en retour mais le fait par courtoisie, seulement il n'arrivait pas à prendre la chose plus légère. « Quel ennui ça aurait été. » et plus que cela même, mais il se priva de le lui dire, ne fit alors que le ressentir pleinement. Bientôt, il fut face à son inquiétude et si Theodore essayait de réduire l'importance de la chose, lui aussi ressentait la crainte au fond de lui. Il demeura pourtant impassible, du mieux qu'il le puisse face à son regard scrutateur et sa question. Au moment où ils en étaient, ni Terry ni lui ne pouvaient affirmer qu'il s'agisse d'une malédiction mais malheureusement, ça en avait déjà tout l'air. Et Theodore ne pouvait être surpris que ça en soit une. « On ne sait pas encore. » il ne mentait pas, préférait engager cette conversation peut-être plus tard, lorsqu'il aurait de quoi la rassurer. Hermione qui d'ailleurs ne tarde pas à proposer son aide et un fin sourire apparaît, évidemment qu'elle s'impliquait et il en fut reconnaissant, la regardant en réfléchissant un temps si ce serait une bonne chose ou pas. Le serpent comprit pourtant bien vite qu'elle le ferait peu importe sa réponse et son sourire se transforma en réponse soupirée. « même si je dis non, je sais déjà que tu le feras. » d'un sourire qui se transforma en long regard, d'une flamme éteinte qui les emmena se dissimuler ailleurs, Theodore eut un fin sourire à la pensée que pour une fois, les rôles étaient inversés. Ils auraient très bien pu s'en sortir tous les deux, mais il n'avait pas envie de clore leur moment et qu'Hermione n'objecte pas lui plu. Le référent la guida jusque dans les profondeurs de la réserve, passant les rangées de livres les plus bruyants et animés, sa main enlacée à la sienne, il en appréciait le privilège. Peu à peu habitué à la nouvelle profonde obscurité, ils recherchaient ensemble un moyen de ne pas être vus,  dans une aventure qui lui plaisait et d'autant plus lorsqu'elle l'attira dans un recoin. Armoire suffisamment large et grande afin de les dissimuler en étant entre elle et un mur, il n'y avait tout juste la place que pour eux deux. Lui le dos appuyé contre la tapisserie, elle contre lui, si proche qu'il n'a pas besoin de la regarder pour sentir combien elle l'est, la chaleur de son corps frôlant suffisamment le sien, une main sur son torse qui ne le quittait pas. Les siennes restaient le long de son corps mais il préféra les relever afin de les poser sur les deux bras de la lionne, comme un moyen de canaliser sa présence si près de lui mais aussi ses propres mouvements, une façon de réaliser amplement qu'elle était là, si proche. Il se fichait à présent que ce soit un fantôme ou même un préfet, il ne ressentait que la chaleur qui se diffusait en lui de partager ça avec elle, son regard bleuté glissant à son adresse, elle le regarde et il en fait de même, sans aucunement se lasser. Theo ne sait pas combien de temps ils restent ainsi mais lorsqu'Hermione se sépare de lui en s'excusant, il sait que ce temps n'a pas été assez. Il ressent l'envie de plus, comme souvent quand il est en sa compagnie ces derniers temps et embrasser ne serait-ce qu'un peu de ce plus ne nourrissait pas assez ses nouvelles ambitions. Le sang pur savait pourtant qu'il ne devrait pas les formuler, mais après des mois à se forcer à les effacer il savait à présent que c'était inutile et le réalisait d'autant plus en ces situations. Si la réelle faiblesse de l'homme se résumait à toutes ces sensations qu'Hermione lui offrait sans même qu'ils ne s'enlacent réellement, alors il acceptait volontiers de l'être car c'était ainsi qu'il se sentait le plus vivant possible. Et alors qu'elle se recule, s'extirpe de leur bulle pour revenir à la réalité et qu'il avance en dehors de leur cachette, Theo ne dit rien et ne fait que l'écouter, elle et son rire à travers l'obscurité profonde, elle est pourtant comme une lumière dans les ténèbres et ses mains glissent dans les poches de son pantalon d'uniforme jusqu'à retrouver ses côtés. Le serpent pourrait très bien bifurquer dans une autre allée et tout oublier, apaiser le cœur qui a décidé de prendre un rythme plus soutenu par sa seule faute, mais il n'en est rien. Il ne pense pas à Peeves, il pense à elle. Il sent son parfum qui le guide un peu plus jusqu'à elle et envoûte la palpitant. « Restons, alors. » quand la sorcière les éclaire d'un lumos et se remet à ses recherches, il est perdu Theo. Par tous les ressentis en lui qui se bousculent et qu'il ne sait taire, par l'idée que si ça lui avait fait quelque chose à elle aussi elle ne se serait pas détournée aussi vite de lui, parce que rien que l'observer en ce lieu à s'adonner à une recherche assidue tout juste éclairée à la lumière d'un sortilège magnifiant les traits de son visage avait le don d'emballer encore un peu plus son cœur. Il ne savait plus quoi faire en cette situation qui durait depuis déjà des semaines et qu'il ne parvenait pas à arrêter, plus Theo passait du temps avec la lionne, moins il lui était évident de réfréner ce qu'il pensait d'elle, ce qu'il ressentait pour elle. Et Hermione ne semblait même pas s'en apercevoir. Dans son dos, il inspire profondément et refoule du mieux qu'il le peut son désir profond, il se répète que leur amitié ne vaut pas d'être gâchée mais elle se retourne vers lui et lève son visage en sa direction. Sa mâchoire se contracte, généralement maître de lui-même et de ses ressentis se retrouve incapable de lui faire la conversation comme à l'habituel, incapable de nier ce qui se jouait en lui, dualité incessante, lui mordant le cœur en attendant la moindre délivrance, celle qu'il savait maintenant qu'il ne pourrait trouver qu'en elle et elle seule. Et ici dans l'obscurité de la réserve, parmi les livres seuls témoins de leur présence, il se demanda à nouveau quel goût avaient ses lèvres. Il se demanda ce que cela faisait de vraiment embrasser Hermione Granger, est-ce que ce serait aussi doux qu'une plume se posant sur le dos d'une main ou digne d'un feu d'artifice intérieur éclatant de mille couleurs ? Est-ce qu'il aurait envie de recommencer tout de suite après ou arriverait-il à s'en suffire ? Est-ce qu'elle apprécierait autant que lui – parce qu'il était certain qu'il aimerait – est-ce qu'elle se poserait les mêmes questions ou préférerait-elle perdre à nouveau son souffle tout contre ses lèvres ? Theo inspire à nouveau et son torse se soulève de la lourdeur qu'il semble supporter, celle d'une frustration ressentie bien trop de temps, de questions par centaines, d'une seule envie, profond désir. Elle. Elle était si belle même là à la faible lueur d'un lumos vacillant, elle était belle au quotidien, quand elle enroulait une mèche de cheveu brun autour de son doigt en réfléchissant, lorsqu'elle souriait au monde, elle était belle quand elle s'agaçait, quand elle parlait de choses savantes, elle était belle lorsqu'elle ne faisait rien, lorsqu'elle faisait tout, de jour comme de nuit, dans la lumière où même ce soir dans l'obscurité. Il sut au moment où ses mouvements prirent acte qu'il faisait la bonne chose, qu'il ne doutait plus alors que ses deux mains vinrent avec douceur s'emparer de ses joues. Celles qu'il caresse d'un mouvement de pouce comme la plus belle pièce précieuse qu'il ait eu un jour entre ses mains, sa nuque qui se penche en sa direction, son visage plus qu'à de faibles centimètres du sien. Theo ressent ses lèvres frôler les siennes et croit que son cœur va quitter son thorax par le tambour passionné qu'il y exerce, délicatesse au touché, caresse aussi tendre qu'enivrante, il goûte de si près à son ambition la plus forte, ce désir en ébullition en lui, regard tourné vers le bas de son visage qu'il relève vers ses yeux fermés. Hermione semblait attendre tout autant que lui qu'il rompe l'attente, l'interrogation qui n'en était plus vraiment une tandis que leurs lèvres se frôlaient sans qu'aucun n'esquisse de mouvement ailleurs, le souffle chaud se mélangeant à l'autre, il ne lui faut qu'avancer son visage d'un seul centimètre pour enfin embrasser Hermione. Avec passion et dévotion, tendresse et sincérité, il fond sur ses lèvres et y épouse les siennes d'un baiser bien plus franc que celui partagé au cours d'un jeu en novembre, il l'embrasse comme il désire l'embrasser depuis des mois maintenant, de toute sa personne et surtout avec tout son cœur. Désir qui explose en lui, se mue en autre chose d'indescriptible tant le sentiment est fort, si juste, comme destiné. Son corps entier se réchauffe au contact qui se prolonge, son souffle se perd à ses lèvres sans qu'il ne pense en avoir besoin à nouveau. C'est divin, passionnant, apaisant. C'est tout à la fois et tellement plus encore. Et lorsque Theodore se recule légèrement, il ne le fait pas tout à fait. Ses yeux encore fermés, il accuse le bouleversement que ça a provoqué en lui, ce sentiment de bien être et d'accomplissement, l'affection qui déborde, il n'avait jamais embrassé quiconque ainsi, n'avait jamais ressenti tout cela à la fois. Et son visage reste proche du sien, si bien qu'il ressent leurs souffles chauds et épuisés se mélanger l'un à l'autre, la douceur de l'arête de son nez contre le sien se caresser d'un mouvement lent, comme si ils continuaient ensemble de partager ce moment sans que leurs bouches ne se touchent. D'un ton rauque, il parvient à esquisser quelques mots « i wanted to do this for a long time. » et il savait Theodore que quelque chose avait immédiatement changé entre eux. Il savait aussi que quoiqu'elle décide, il accepterait, que ce soit leur seul et unique baiser, qu'il n'y ait rien de plus. A lui seul, ce moment en avait valu mille autre et elle, valait plus que tout le reste.

Elle était inquiète, Hermione, de cette nouvelle information qu'il venait de lui avouer, cette malédiction qui semblait être une conséquence de son attaque et que certainement, Theo n'avait lui même pas pu imaginer. Et elle avait déjà des dizaines de questions lui traversant la tête concernant celle-ci, notamment de savoir s'il s'agissait du résultat d'un sortilège, d'une potion qu'on lui avait fait ingurgiter de force ou d'un artéfact de magie noire qu'on avait glissé dans une de ses poches durant le combat. Tout était possible y compris le pire et ça, elle l'avait compris petit à petit au cours de sa scolarité. Le monde sorcier était merveilleux, il l'avait faite rêver en apprenant son existence, l'impressionnait encore beaucoup aujourd'hui mais il n'était pas tout blanc. Si elle était désormais sûre de consacrer sa vie à le rendre meilleur, elle réalisait que ce ne serait pas sans efforts. Theo devenait pourtant sa priorité dès maintenant et le sujet de ses prochaines recherches parce qu'il lui était inconcevable de rester sans rien faire pour lui, de laisser ce mal le ronger - elle n'était pas idiote, il y avait peu de chances que les répercussions soient positives - quand elle avait déjà failli le perdre il y a quelques jours. Elle haussa les épaules d'un air nonchalant à sa remarque, un sourire mimant discrètement le sien. « Evidemment, ce n'était pas une question » Il la connaissait très bien après toutes ses années à se côtoyer, la connaissait autant voire mieux que la majorité de ses proches et elle avait elle-même presque toujours du mal à croire que c'était possible. Ils n'étaient pas supposés s'entendre, encore moins être amis et sans doute, n'était-elle pas non plus censée sentir son cœur battre si fort lorsqu'il était près d'elle. Sans doute n'était pas censée avoir envie de rester plus longtemps contre lui dans ce coin empêchant à tout intrus de les trouver, de se sentir aussi bien et en sécurité blottie contre son torse, le silence comme seul témoin de ce rapprochement pas si étonnant. Ils prenaient plus de liberté avec l'autre depuis plusieurs semaines, physiquement et émotionnellement, elle le sentait la lionne, tellement que cela lui avait fait peur dans la salle sur demande. Parce qu'il lui restait des morceaux brisés de sa dernière relation et qu'elle n'avait pas envie de souffrir encore, que sa confiance en l'autre et en elle-même avait été ébranlé au point de faire ressortir ses insécurités et, par-dessus tout, que le garçon qui emballait son palpitant n'était pas n'importe quel sorcier. Ils avaient dépassé les limites pour être amis, enfreint des règles - en quelque sorte - pour devenir plus que de simples camarades, associés, rivaux alors peut-être pousserait-elle sa chance au maximum en allant plus loin. Et ce, même si l'évidence l'avait rattrapé les jours précédents en croyant le perdre, ses sentiments aussi alors qu'elle s'était posée la question de savoir si c'était normal d'être autant inquiète. Bien sûr qu'elle l'aurait été de la même façon pour Harry ou Ron mais aurait-elle eu envie de tenir leur main durant des heures, d'entremêler leurs doigts aux leurs comme elle l'avait fait avec lui une fois certain qu'il dormait ; ou envie de se glisser à leurs côtés dans le lit, de poser sa tête contre leur thorax pour s'assurer qu'il respirait parfaitement ? La réponse lui avait sauté aux yeux et inconsciemment, elle avait laissé sa charge de travail doubler pour éviter de trop cogiter. Sauf qu'elle ne pouvait faire rien d'autre qu'y penser à cet instant Hermione, tandis que leurs corps se séparèrent en même temps qu'elle s'éloigna et qu'elle eut la soudaine impression d'avoir froid alors que la température n'avait pas bougé - ou seulement la sienne, à l'intérieur - et que son cœur ne se calma pas. Elle pouvait le sentir furieusement cogner contre sa cage thoracique et menacer de sortir, elle pouvait l'entendre si fort, la référente, que les mots qui s'échappèrent de sa bouche lui semblèrent étrangers, comme appartenant à une autre alors qu'ils n'étaient que deux et qu'elle avait été la seule à parler. Lui ne dit rien et ce fut ce qui l'alarma un peu, ce fut l'instant où elle sut, instinctivement, que se retourner maintenant était risqué de par cette électricité étrange qui flottait dans l'air depuis quelques minutes, de par ce qu'elle ressentait aussi et qu'elle ne pouvait plus nier. Pas quand sa remarque sur le rayon des dragons resta suspendu entre eux, pas quand Theo la regardait avec une telle intensité dans le regard qu'elle crut défaillir. Elle se sentait faible sous cette attention visuelle et si forte à la fois que s'en était déroutant. Il y avait dans ses iris bleutées tout ce qu'il ne disait pas, elle le savait, et quand il posa ses deux mains sur ses joues pour entourer son visage, un frisson agréable lui parcourut entièrement le corps. L'impatience se mêla à la nervosité, une certaine timidité aussi quand il approcha ses lèvres des siennes tandis qu'elle ferma les yeux, à la fois pour masquer son trouble que pour rendre ce qui allait suivre plus magique encore. Parce qu'elle avait déjà été perturbé la première fois alors qu'ils avaient tous deux insisté pour dire que ce n'était qu'un jeu, que son cœur n'était pas libre pour s'y perdre totalement et apprécier mais que les choses étaient différentes aujourd'hui. Elle assumait son envie de l'embrasser, elle voulait qu'il réduise à néant la distance entre leurs visages. Et il le fit quelques secondes plus tard, il le fit et son cœur déborda sous la passion de ce baiser, le désir qui se décupla au contact de leurs lèvres qui, surprenamment, se trouvèrent rapidement et aisément, comme si elles étaient connectées au même titre que leurs âmes. Ça, c'était nouveau, terrifiant, inédit, incroyablement spécial et à toutes ses émotions se bousculant en elle, elle sentit ses jambes faiblir sous son poids, Hermione, ses mains s'accrochant aux hanches de Theo pour se rattraper. Il y avait de la tendresse dans cette étreinte, tant de délicatesse mais aussi d'engouement que la chaleur s'infiltra dans tout son être sans qu'elle ne puisse contrôler cette réaction de la même manière qu'elle ne pouvait maîtriser les battements de son coeur dans sa poitrine. Leurs lèvres se découvrirent encore et elle s'étonna à peine d'en vouloir plus, la Granger, parce que son désir se réveillait enfin, s'affirmait et un instant plus tard, son corps se retrouva coller au sien. Seulement c'était plus que ça, plus que l'envie de s'embraser à sa proximité et elle aurait été idiote de ne pas le reconnaître alors quand il sépara leurs lippes, elle désirait encore plus, mais elle n'en fit rien, profitant de la douceur qui lui était offerte et qu'elle affectionnait fortement à ce moment précis. Elle respira à nouveau dans cette impression d'avoir eu le souffle coupé par son baiser - qui n'en était surement pas une d'ailleurs - leurs souffles chauds se mélangeant presque intimement et ses mains sur ses joues qui les caressaient encore lentement. Une des siennes vint se poser dessus tandis que l'autre restait cramponner à sa hanche et elle n'osa pas rouvrir les yeux, peur peut-être, que de tout ne disparaisse. Lui, elle, ce cadre parfait, ses sentiments. Ses mots brisant le silence furent ce qui la poussa à les ouvrir pourtant, un léger sourire éclairant son visage alors que les siens étaient toujours fermés, l'observant tendrement. Hermione le croyait, au moins à cause des moments passés ensemble dernièrement et ce qu'elle avait perçu plusieurs fois dans son regard. Elle retrouva la parole après quelques secondes, avouant sur un ton qui se voulait désolé « I didn't realise how much I wanted it too. How much I needed it » Ou  du moins elle l'avait réalisé, plus tard, sans l'assumer et affronter ses angoisses. Lorsque Theo lui présenta à nouveau ses iris bleutées, elle resta encore un long instant à seulement le regarder, attester de sa présence et de ce qu'il venait de se produire avant de passer ses bras autour de son cou, se mettre sur la pointe des pieds et l'embrasser à son tour. Pour être sûre s'attarda une voix dans sa tête qui la fit sourire intérieurement. Moins doux que le précédent, plus demandeur de sa part, elle resserra son emprise pour rapprocher leurs corps et le sentir plus près d'elle. Et elle fut rassurée de ressentir la même chose qu'il y a deux minutes, sinon plus encore, d'avoir toujours le palpitant prêt à s'évader, de battre pour lui et pour lui seul. Elle se recula finalement juste pour pouvoir reposer les pieds complètement sur le sol, les bras ne le lâchant pas et l'une de ses mains venant même masser les cheveux à l'arrière de sa tête. « I did not run away finally » glissa t'elle avec un petit sourire en référence à la conversation qu'ils avaient plus ou moins eu sur le sujet le soir de la pré Saint-Valentin. « And you didn't either » Parce qu'il l'avait fait lors de la soirée clandestine et qu'elle n'avait pas compris sur le coup, l'accusant de pleins de choses ensuite au bal d'hiver. Une année riche en évènement pour leur amitié, mot qui lui paraissait un peu moins approprié après ces baisers d'ailleurs. « Is this real ? » demanda t'elle soudainement, en écho à ses pensées et son cœur tambourinant encore mais d'appréhension cette fois. Ses yeux rivés aux siens, elle ne savait pas à quoi s'attendre, son cerveau ne lui accordant aucun répit et réfléchissant déjà à toutes les éventualités.

Theodore ne parvenait pas très bien à saisir sa chance, combien ce moment pouvait être réel après l'avoir désiré pendant un si long moment sans se l'admettre ou bien l'assumer. Hermione avait été de toujours inaccessible à ses yeux et étonnement, les raisons motivant cette pensée n'étaient pas même celles à quoi tout le monde penserait. Evidemment qu'ils étaient de deux mondes différents et qu'il y avait un véritable conflit d'origines et de statut de sang mais ça ne comptait pas à ses yeux, plus avec elle depuis un long moment déjà et c'était même sans doute depuis leur sixième année que Theodore ne la considérait plus différente en ce point, il ne laissait plus ce fait là interférer dans sa pensée envers sa personne. Pour autant, Hermione lui avait toujours semblée inaccessible car il savait, qu'elle était bien meilleure que lui. Et il y croyait toujours, même après ce baiser partagé, toujours plus d'ailleurs. Baiser qui l'extirpe hors de l'espace et du temps, qui l'emporte ailleurs avec elle et ancre tout aussi bien ses pieds dans la réalité d'une façon bien particulière lui permettant de savourer chaque instant. Ses mots qui l'atteignent en plein cœur et lui font ressentir qu'il n'avait vraiment pas fait d'erreur, ses mains qui glissèrent jusqu'à l'arrière de sa nuque tandis que le corps de la lionne se collait au sien à nouveau. Cette fois-ci, ses propres mains l'entouraient et l'enlaçaient comme là aussi il avait voulu le faire tant de fois. Lorsqu'elle l'embrasse alors, c'est l'apothéose dans son esprit et un sentiment de douce victoire qui étreint son cœur, Theodore qui sourit tout contre ses lèvres alors que le baiser est un peu plus appuyé que le précédent. Hermione veut l'embrasser tout autant que lui et s'en prend le droit à sa plus grande satisfaction tandis que ses bras à lui l'enserrent avec affection et attachement. Et ce baiser là est tout aussi bon que le précédent, voir même meilleur à ses yeux car il scellait l'intention du premier et l'attente du prochain, référents outrepassant les limites, rivaux devenus amis, très bons amis, cédant enfin pour l'autre. Lorsque la brune s'écarte de ses lèvres mais reste tout contre lui, il continue de sourire Theo et passe une main dans ses cheveux dans un geste tendre. C'était un geste qu'il pouvait enfin se permettre pour la première fois en la dévorant du regard et il ne comptait vraiment pas s'en empêcher. Il réalisait combien il ne s'était pas senti apaisé depuis bien longtemps maintenant qu'il l'avait dans ses bras, combien il avait attendu ce moment depuis plus de temps encore qu'il ne le pensait. Et les mots de la lionne raisonnèrent en lui à cette histoire écrite ces dernières semaines qui avait failli les séparer pour de bon et empêcher ce moment d'exister à jamais. « and i'm glad we didn't. » conclut alors le serpent tandis que sa main caressait tendrement son dos. Le cœur toujours rythmé d'affection et d'un pur sentiment de satisfaction, de joie sous-jacente qui éclate en lui en une douce chaleur se répandant dans son corps, sentiment meilleur encore que la moindre de ses dernières victoires, c'était elle et tout simplement elle qui surpassait toutes choses et qui le rendait heureux. « i think it is.. » son regard ancré au sien, le sang-pur l'admire, contemple ses traits dans cette pénombre toute relative tout en déplaçant le revers de son index le long de sa machoire. « you're so beautiful. » et la sincérité de ses mots pouvait s'entendre dans le ton de sa voix, déclaration spontanée qui venait tout droit du cœur, de ses lèvres qui avaient retenu le compliment honteusement depuis tant de temps. « we can't freak out about this, we have to be careful to protect it. » Theo était sérieux à nouveau et espérait ne pas lui faire peur, mais c'était ce que sa raison exprimait avant tout pour protéger leurs cœurs, les protéger de tout ce qui pourrait tenter d'anéantir ce qu'ils avaient. Et c'était bien trop spécial, unique et cher à son cœur pour qu'il veuille risquer quoique ce soit. « i just want to kiss you again and again now. » de ses lèvres se tissaient un sourire en coin, comblé tandis qu'il approchait à nouveau son visage du sien pour les presser contre les siennes avec envie et dévotion. Il était en train d'embrasser Hermione et par Merlin, il n'y avait pas de moment qu'il chérissait plus.

Il y avait quelque chose de magique, presque symbolique, au fait de partager ce moment spécial et particulier - sensationnel même, souffla une petite voix dans sa tête - dans la bibliothèque de Poudlard quand on savait que leurs premiers vrais échanges s'étaient déroulés en ce lieu fétiche il y a plusieurs années. Comme si c'était écrit et que l'évidence les avait simplement rattrapé, elle avait en mémoire la majorité des moments partagés avec Theo ces derniers mois, ceux-là même qui pouvaient expliquer ce qu'elle ressentait à l'heure actuelle et qu'elle avait volontairement associé à leur amitié unique. Mais deux amis n'auraient pas ressenti l'envie de s'embrasser et de ça aussi, alors que ses lèvres cherchaient à nouveau le contact des siennes, Hermione en prit fermement conscience. Elle ne pouvait plus nier les émotions se jouant en elle à cet instant, ni la passion qui animait tout son être, ni la douceur qui s'y mêla pour un baiser plus fort encore, plus intense. Elle ressentait tout, la lionne, et surtout ce qu'elle s'était efforcée d'ignorer, comme sa tête et son coeur se libéraient et se vengeaient de ne pas les avoir écouté ; ce qui était à la fois prodigieux et assez effrayant. Mais il y aurait tant à penser plus tard que sur l'instant, sa priorité était seulement de sentir à nouveau les lèvres du brun sur les siennes, sa chaleur aussi, ou encore ses bras autour d'elle qui n'avaient jamais été si assurés parce qu'il n'y avait pas de retenue comme cela avait été le cas les quelques fois où ils avaient été proches - principalement pour danser un soir d'hiver à Pré-au-Lard ou au bal - et cette liberté rendait les gestes plus naturels, plus justes et définitivement plus agréables. Il la serrait comme il ne se l'était jamais permis, exactement comme elle avait envie d'être enlacée à ce moment par le serpent et ce fut la raison principale la poussant à ne pas s'en détacher de sitôt. Parce qu'il n'y avait pas de meilleur endroit où elle pouvait et voulait être et que, parallèlement à ce qu'elle venait de lui dire, Hermione n'avait pas envie de fuir. Elle aurait pu, elle aurait peut-être dû mais la sensation de bien-être ressentie à être dans ses bras, à sentir sa main glisser dans son dos, l'autre caresser sa joue et son regard des plus sincères la faisaient chavirer. Et son compliment lui allait tout droit au coeur parce qu'il n'était pas question de dire qu'elle était belle pour lui faire plaisir, il le pensait, Theo, et ses pommettes chauffèrent doucement à cette réalisation. « Careful, i could really love hearing it often » et même finir par le croire vraiment. Sa confiance en avait pris un coup récemment mais comment ne pas fondre sous ses iris adorées, ce bleu tempête auquel elle s'était habituée au fil des années et dans lequel elle avait aimé plonger plus d'une fois. Il reprit un peu plus sérieusement mais sans savoir pourquoi, Hermione laissa plutôt échapper un petit rire tandis que son palpitant lui faisait des saltos dans sa poitrine. Sans doute de nervosité finalement. « I will freak out, you know me » « But not now » Les derniers mots qu'elle avait murmuré alors que sa main vint toucher le beau visage du sang-pur, parfait même mais encore blessé des suites de son agression. Maintenant, elle avait juste envie de profiter de l'instant présent, de ce qui était en train d'arriver sans forcément le réaliser. Elle passa délicatement par dessus une éraflure et fronça les sourcils, tout en confiant « I hate the fact that someone did this to you » [/color]Elle détestait qu'il ait été si violemment attaqué et sentit son coeur accélérer le rythme en se rappelant la peur qu'elle avait eu en le découvrant dans son lit d'infirmerie. Il était là cependant, il allait mieux et c'était à ça qu'il fallait qu'elle se raccroche. Un sourire étira ses lèvres à sa prochaine confession, le « I can't believe you said that » se perdant dans le baiser qu'il lui offrit, soupir de soulagement ou de contentement, surement des deux à la fois ; Hermione qui prolongea le contact un peu plus juste parce qu'elle avait envie, juste parce qu'elle avait le droit - en quelque sorte. « I can't believe this is happening » laissa t'elle encore échapper en souriant dans cette impression d'être sur un petit nuage. « I love it » avoua t'elle comme ça, sans raison particulière autre que dire ce qu'elle pensait sur le moment. Embrasser Theo était certainement fou, improbable et pourtant, c'était précisément ce qu'ils firent durant les prochaines minutes avec pour seuls témoins des centaines de livres qui garderaient le secret. Puis sans savoir comment le parchemin les avait trouvé au fond de la réserve - la magie, bien sûr - Hermione libéra ses mains pour lire le papier, le visage de Theo au-dessus d'elle pour le lire en même temps, et elle soupira de frustration. « We have to go.. Well, I have to go and you have to go back to your bed and rest » dit-elle en relevant ses yeux vers lui tout en posant encore une main délicate sur sa joue. Il était dispensé des devoirs de préfets et référents jusqu'à sa sortie - minimum - et elle comptait bien lui faire respecter ça. Et si elle était attendue ailleurs, cela n'empêcha pas la lionne de lui voler à nouveau quelques baisers pendant qu'ils rangeaient les livres empruntés et de sortir de la réserve puis de la bibliothèque en tenant sa main dans la sienne, l'escortant ainsi jusqu'à l'infirmerie au même étage. Devant les grandes portes en bois, elle jeta un regard dans le couloir pour être sûre qu'il n'y ait personne dans l'ombre et sur la pointe des pieds, elle déposa un dernier baiser sur ses lèvres, le « I'll come to see you tomorrow » telle une promesse qu'elle avait déjà hâte de tenir. La gryffonor attendit qu'il entre avant de tourner les talons et prendre la direction des étages inférieurs, un sourire béat pour éclairer son visage en repensant à cette soirée, à Theo, à ce qu'ils avaient fait, à ce qu'elle souhaitait recommencer tout en ignorant les nombreuses interrogations que son cerveau s'appliquait à lui faire entendre. Les comment et les pourquoi qu'elle décidait de laisser dehors, seules les regards et les sourires du brun hanteraient ses rêves ce soir en plus de la chaleur de ses baisers toujours sur ses lèvres.