Ça a commencé par une rumeur entendue au milieu de l'après-midi. « J'ai entendu dire que Nott est à l'infirmerie. » - « Paraît qu'il s'est fait cassé la gueule par un autre élève » en entendant ça, Leo s'est figé et a lutté contre l'envie de mettre son poing dans le nez des deux étudiants pour oser dire des conneries pareilles, mais quand il a cherché son meilleur ami pour en discuter avec lui et que celui-ci n'a pas répondu à l'appel, Leo a commencé à y croire. Ce n'est qu'après s'être vu refusé l'accès à l'infirmerie par la nouvelle assistante qu'il a compris qu'il était vraiment arrivé quelque chose à son meilleur ami et piqué dans sa fierté et son entêtement, il n'a trouvé d'autre solutions que s’engouffrer dans l'infirmerie par la force à défaut d'y être accepté de bon cœur. Il a fait le tour du problème pendant un long moment, tournant en rond dans sa salle commune et plutôt que demander des conseils ou de l'aide, plutôt qu'attendre patiemment qu'on l'autorise à voir Theo, il a préféré jouer les idiots et trouver un moyen de s’infiltrer au cœur même de l'antre de Pomfresh. Il n'a pas eu trop de mal à trouver certains des bonbons vendus par les jumeaux Weasley et après avoir avalé deux berlingots de fièvre, faisant augmenter drastiquement sa température au point de le voir trembler sous l'effet du chaud-froid qu'il ressentait, il a trouvé intelligent d'ingurgiter cette fois deux petits-fours tournedeloeil, provoquant cette fois un évanouissement presque instantané, et le plongeant dans le noir pour quelques heures. Quand il a rouvert les yeux, allongé sur un lit plus ou moins confortable, un linge humide sur le font et Mme Pomfresh dos à lui, Leo, engourdi, en a profité pour ingurgiter un nouveau berlingot de fièvre, forçant l'infirmière à le garder en observation pour la nuit malgré ses tentatives de le renvoyer dans son dortoir. Têtu et déterminé, l'Américain a finit par la faire céder et occupe désormais l'un des rares lit de l'infirmerie. Devant le succès de son plan idiot, il ne peut que sourire et fermer les yeux en attendant que le soleil se couche et qu'il puisse enfin parler à son meilleur ami.


Perdu dans ses pensées, Leo fixe le plafond s'assombrissant de plus en plus à mesure que la nuit tombe dans un froncement de sourcils. Un bruit attire son attention à sa droite et une boule lumineuse traverse la pièce pour éclairer faiblement celle-ci, poussant l'américain à fermer rapidement les yeux et faire semblant de dormir. Il patiente quelques secondes, le cœur battant à tout rompre, et une fois la lueur éloignée, il rouvre les yeux en cherchant à percer l'obscurité. Il tend l'oreille, et entend une porte se fermer, puis ne reste plus que le bruit régulier de sa respiration, couplée à celle d'un autre étudiant à l'autre bout de la pièce, entouré par des rideaux. Par précaution, Leo attend quelques minutes pour s'assurer que la femme ne reviendra pas puis, après ce qui lui semble être une éternité, il se relève prudemment. Tendant l'oreille pour rester alerte à la moindre présence humaine, il s'éloigne sur la pointe des pieds de son lit pour rejoindre celui du seul autre étudiant présent à sa connaissance. « Nott ? » aucune réponse. « Aller Theo, je sais que t'es réveillé, bouge. » il sait pas vraiment s'il est réveillé ou pas, mais il s'en fiche complètement, tout ce qu'il veut, c'est parler à son meilleur ami. « Bouge tes pieds. » il attend à peine pour s'asseoir au bout du lit, ses yeux s'habituant peu à peu à l'obscurité se posant sur le visage tuméfié de son meilleur ami. Il grimace en le voyant dans cet état, sentant sa colère enfler dans sa poitrine, mais opte pour un sourire à l'encontre du sang-pur qu'il ne verra même peut-être pas au vu de l'obscurité. « T'as une sale tête. » il pose brièvement sa main sur son bras pour lui donner une petite pression fraternelle et réconfortante, avant d'avoir une illumination et de prendre sa baguette. « Accio sacoche. » formule prononcée dans un murmure, sa sacoche vole jusqu'à lui et il la rattrape en plein vol pour ensuite fouiller dedans et récupérer quelque chose enveloppé soigneusement dans un morceau de tissu pour le conserver. « J'me suis arrangé pour te ramener une part de tarte, mais l'dit pas à pompom elle va vraiment me virer après, déjà qu'elle est dégoûtée d'avoir dû me garder.. » il rigole doucement en poussant la part de tarte à la mélasse jusqu'à son meilleur ami, et garde  le silence quelques instants avant de poser la question qui ronge son cœur. « So, how do you feel ? » l'inquiétude transperce sa voix, parce que Theo est son meilleur ami et qu'il déteste le savoir souffrant et qu'au même titre que tous ses amis, il ressent l'envie de le protéger, voire de l'aider à se venger.

Perdu dans les abimes de ce qui a été sa demeure pour ces dernières longues heures aussi éprouvantes qu'anesthésiantes, le serpent ne veut que revenir dans le monde des vivants. Il ne sait pas depuis combien de temps un faux sommeil l'emporte, ne réalise qu'en se réveillant et accédant à ses derniers souvenirs qu'il s'extirpe d'un repos presque sans fin. Tout son corps lui fait mal, du moins c'est ce qui lui vient en pensée en tout premier tandis que même le fait de respirer lui évoque une douleur aigue au niveau des côtes. Il se souvient d'un regard brun et inquiété penché au dessus de lui, de celui d'habitude confiant de l'infirmière possédant un éclat tout aussi anxieux. Il émerge car il n'a pas le choix, mais aussi car il le veut finalement, plus en sécurité alerte qu'endormi. Lorsqu'il entend son nom prononcé, ses sourcils se froncent légèrement et c'est à ce moment qu'il ouvre les yeux et observe les alentours de son lit d'infirmerie, ce qu'il avait déjà deviné. Apercevoir son meilleur ami passer le rideau l'encerclant par contre, il ne s'y était pas attendu. Et même si pour le moment il ne comprend que la moitié des choses en étant un peu dans les vapes, voir enfin un visage familier et important lui fait du bien. C'était signe qu'il n'était pas seul et surtout que Leo allait bien. Ophelia aussi d'ailleurs, sinon le Burgess ne paraitrait pas aussi détendu. Le  serdaigle assit au pied de son lit, il désenclenche sa mâchoire dans un mouvement pour tenter de commencer à reprendre petit à petit contrôle de son corps. Il ne savait même pas combien de temps il avait dormi et été inaccessible. Comment allaient les jumeaux ? Et Hermione ? Et le reste de ses proches sans doute visés pareillement par Yaxley ? Les rouages de ses méninges s'activent progressivement à nouveau, le poids de toute une vie et de bien trop de soucis revient progressivement se poser sur ses épaules. Mais Leo est là, et la pression qu'il lui offre sur son bras lui permet de calmer la tempête qui commençait à gronder dans ses pensées et de le recentrer sur le réel. Il a envie de lui répondre quelque chose mais sa bouche est sèche, alors il se tourne en des mouvements difficiles jusqu'à sa table de nuit pour récupérer un verre d'eau déjà rempli et en boire quelques gorgées. « C'est toi qui a une sale tête, qu'est-ce que tu fais là ? » ce n'était pas normal, ne faisait pas non plus le moindre sens à moins qu'il ait réussi à passer la sécurité apposée aux grandes portes de l'infirmerie ou bien que.. Ses pensées sont coupées soudainement, d'abord par la vue d'une part de tarte à la mélasse, puis l'évocation de cette dernière et enfin la délicieuse odeur sucrée. Cette fois, il salive et sent son ventre grogner légèrement. « Qu'est-ce que t'as fait encore ? » il ne réagit que sur la fin de son aveu, un maigre sourire venant tisser ses lèvres en avançant doucement ses mains vers la part pour commencer à en récupérer un morceau. Si cela lui demande un certain effort et lui tire quelques douleurs, par Merlin que ça vaut le coup. « Prêt à sauter de la tour d'Astronomie et m'en tirer indemne.. Ah non, ça c'est toi. » croyait-il vraiment que son jeu resterait inconnu à son référent de meilleur ami ? Un préfet de garde ce soir-là avait cru halluciner et c'est justement grâce à cela que Theo a alors pu couvrir les arrières de Leo au moment où on lui avait conté l'histoire, parmi tous les serdaigles âgés, il n'y avait que lui qui était capable d'une telle idiotie. Son regard pèse sur lui avec l'envie de lui demander ce qu'il lui a pris mais une autre information, bien plus importante, lui fut confiée. « Ophelia ne sait pas. » et il ne lui dira pas, il tenait à sa peau malgré son apparence remplie de contusions.

Leo ferait mieux de laisser son meilleur ami tranquille, tout dans son attitude et dans ses gestes trahit sa fatigue et sa douleur. Ce constat arrache une grimace interne à Leo qui ne peut pas s’empêcher de sentir sa colère remuer en lui. Au-delà d’être un simple ami, Theo est ce qui se rapproche le plus d’un frère pour lui, et l’idée qu’il soit en danger, menacé ou blessé a le don de le mettre hors de lui. Il aurait été bien incapable de rester sans nouvelles de lui, aigle qui supporte mal de ne pas pouvoir protéger ses proches et qui a passé de longues heures à s’inquiéter de l’état de santé du vert et argent. Le voir émerger lui apporte un certain réconfort, et il en profite pour prendre une profonde inspiration en se rendant compte qu’il avait retenu sa respiration jusqu’à présent. « J’suis toujours plus beau que toi. » surrenchérit-il à sa réflexion, veillant toutefois à ignorer sa question tandis qu’il glisse en sa direction une part de tarte à la mélasse, pâtisserie connue pour être la favorite du référent. Il ignore une fois de plus la question de son meilleur ami sur les raisons de sa présence ici, conscient que celui-ci risque de le réprimander et au lieu de ça, il hausse les épaules de façon nonchalante, comme pour balayer la conversation et lui ôter son importance. Il s’apprête néanmoins à balancer une nouvelle remarque quand Theo le prend de court en mentionnant la tour d’astronomie. Leo se fige sur place et sent son coeur rater un battement., puis deux, trois, et il est incapable de prononcer le moindre mot dans les secondes qui suivent, quand la pensée d’Ophelia s’impose à lui. Si elle l’apprenait, elle le tuerait, et sa soeur jumelle était un danger bien plus grand que ce saut du haut de la tour. Heureusement, Theo le rassure en lui apprenant qu’elle ne sait pas, et Leo se force à remplir ses poumons d’airs et à affronter le regard de son meilleur ami pour tenter de deviner ses pensées et son avis sur la question. « Comment t’as su ? Enfin, c’est pas important. » il soupire et passe une main sur son visage et se sent obligé de se justifier, parce qu’il sait qu’il ne pourra pas y échapper. « Ecoute, j’sais que c’était stupide et que ça aurait pu vraiment très mal finir… » il ne s’en était pas vraiment rendu compte sur le moment, l’adrénaline courant dans ses veines et brûlant sa peau, mais il aurait pu en mourir, et voir sa vie s’arrêter ce soir-là. « But it felt really good, Theo. » il ne devrait pas l’admettre, il n’aurait pas dû ressentir ce plaisir, mais c’était plus fort que lui. « C’était la première fois depuis des mois que j’étais pas en colère contre mon père et que je me sentais vraiment vivant. » et ça n’excuse sans doute pas son geste, mais c’est tout de même sa seule excuse. « Du coup, tu sais que j’étais avec Carrow… C’est une fille plutôt dangereuse.. » un sourire transparaît sur ses lèvres au souvenir de la nuit qu’ils avaient passé ensemble après leur saut et il tente de refouler son sourire et se racle doucement la gorge. « Merci de pas avoir prévenu Ophelia, elle me tuerait je crois. » la pensée de sa soeur en colère lui arrache un frisson et c’est le moment parfait pour changer de sujet et se reconcentrer sur son meilleur ami. « C’était une belle diversion, mais je suis là pour toi de base » il se penche vers lui pour scruter ses blessures et afficher une mine concernée. « Qu’est-ce qu’il s’est passé Theo, qui t’as fais ça ? » il n’a pas infiltré l’infimerie pour parler de lui, mais bien parce que son inquiété pour son meilleur ami le rendait nerveux et Leo, il ne compte pas abandonner, il a l’intention de rester à ses côtés, épaule contre épaule, unis contre ceux qui lui voudraient du mal, comme Theo a toujours été là quand il en avait besoin, notamment quand il était question de son géniteur, et de sa jumelle.

Il analyse son meilleur ami du regard et intérieurement, une bouffée de reconnaissance l'atteint de l'avoir encore dans sa vie. Tout n'avait pas été facile entre eux, du moins, leur amitié avait été mise à rude épreuve au cours de la scolarité mais il tenait à Leo comme un frère prenait soin de l'autre et il savait que l'attachement était réciproque. Et autant dire que cela faisait du bien, de réaliser avoir au moins un peu de famille. C'est pourquoi il veille sur lui même lorsque l'aiglon ne le sait pas et de l'avoir auprès de lui ce soir alors que ses côtes crient leur douleur, lui prouvait que c'était également le cas pour lui. Le serpent secoue la tête en silence à ses mots et l'écoute lui avouer le contexte de ce qu'il savait déjà, qui l'avait bien évidemment inquiété. Ils étaient différents et Theo l'avait bien compris au fil des années, jamais il n'aurait pris ce risque inconsidéré, mais ce que son meilleur ami lui confia, ça, il put le comprendre. L'importance de se sentir vivant et plus en colère, combien de fois l'avait-il recherché ou espéré ? Si il ne sautait pas d'une tour, Theodore faisait ses propres choix pour parfois retrouver cette sensation, même si c'était éphémère. C'est pourquoi il n'objecte pas, ne le sermonne pas non plus, il n'était plus le référent avec lui mais bel et bien le meilleur ami. Le sang-pur se promit tout de même de garder un œil sur lui afin de vérifier que ça ne devienne pas une tendance dangereuse. « I understand. I'm glad you felt good. » il inspira après cela, ne laissant qu'un faible sourire apparaître sur ses lèvres. « la prochaine fois, essaie juste de faire quelque chose de plus sécurisé. » Ophelia le tuerait lui aussi, sinon. A la mention d'une des jumelles Carrow, son sourcil s'arqua, il ne s'y était pas attendu. « Flora ? » En y réfléchissant, Theodore savait que tous les deux avaient besoin de cette dose d'adrénaline. Il ne pouvait imaginer la pression reposant sur les épaules de son meilleur ami depuis le mois de janvier. Il acquiesça sans ajouter le moindre commentaire au sujet de sa jumelle, ils savaient tous les deux ce qu'il en serait si Ophelia l'apprenait. « tu lui as dit que tu fréquentais Flora ? » sourire amusé sur les lèvres qui s'effaça lorsque le sujet lui fut retourné, sa mine devint plus sombre. Theodore essayait de ne pas montrer combien ça le travaillait, combien ça tournait en rond dans ses pensées alors qu'il n'avait pas encore mis de l'ordre dans son esprit à ce propos. Il venait à peine de retrouver des pensées claires, Leo l'interrogeait au moment le plus vulnérable pour lui qui préférait mille fois maîtriser les situations et leur sujet avant d'en parler. Mais c'était son meilleur ami et il n'avait pas peur d'être sans filtre et raisonnement parfait devant lui. Theodore releva les yeux autour d'eux, il ne pouvait pas s'exprimer sans être sûr de ne pas être écouté par n'importe qui de curieux, c'est pourquoi il demanda d'abord à Leo de calfeutrer leur conversation d'un sort. Alors il lui expliqua tout, le rendez-vous sur le chemin de traverse et son trajet curieusement détourné, son passage dans une allée mal et peu fréquentée, ces deux hommes l'attendant. Il ne lui expliqua pas combien il s'était senti de retour sous les coups de son père, combien cette violence l'avait brusqué. Et plus il s'exprima, plus Theodore sentit sa colère s'éveiller. « Je me souviens de leurs chevalières, ce sont les mêmes hommes de main dont mon père se servait pour régler ses affaires. En frappant l'un des deux, j'ai remarqué le seau Yaxley sur une lettre qu'il avait dans sa veste. » le ton était devenu dur. Ils savaient qu'il était en vie et maintenant plus que jamais Theodore regrettait que ce soit le cas. Maintenant, il savait qu'il en avait après probablement eux tous. « Il veut se venger. Mais moi aussi, maintenant. » Il était encore difficile de l'imaginer avoir gain de cause vu dans l'état dans lequel il était, mais il planta son regard bleu tempête à l'adresse de son meilleur ami. « Et mon père m'a laissé tout ce dont j'ai besoin pour le faire. » Leo comprendrait parfaitement qu'il en valait de son honneur, de son statut d'héritier parmi les grandes familles de l'élite, de son avenir et son autorité. Libéré de son monstre personnel, Theodore n'aura aucun soucis de s'attaquer à un autre.

Leo ne craint pas véritablement le jugement de Theo quand celui-ci mentionne ses récentes péripéties à la tour d'astronomie, mais son cœur rate tout de même quelques battements à l'idée qu'il le sermonne ou qu'il en parle à Ophelia. Il n'en fait rien, et quelque part, ça rassure un peu l'américain qui voit un véritable soulagement à l'idée de faire face à Theo son meilleur ami, et non pas Theodore son référent, qui lui aurait tous les trois de l'engueuler. Il a un fin sourire qui plane sur les lèvres et garde le silence au moment où son meilleur ami l'encourage à faire des expériences plus sécurisées et s'il ne lui fait aucune promesse, il se contente d'un hochement de tête, comme pour approuver et une part de lui est sincère, mais il n'avait pas prévu de sauter de la tour d'astronomie au moment où il l'a fait. Ça n'était pas prémédité, et rien n'assure qu'une telle situation ne se présente pas un jour à nouveau. « Pourquoi j'lui dirais que je fréquente Flora ? Tu crois qu'elle voudrait savoir ce genre de choses ? Enfin, c'est pas comme s'il se passait quoi que ce soit entre nous de toute façon. » il s'abstient de parler des baisers, des caresses, des rires et de la complicité qu'ils ont noué cette nuit là bien qu'un sourire plane sur ses lèvres à la pensée de la vipère. Seulement il fronce les sourcils en se demandant s'il doit vraiment en parler à sa jumelle, après tout il sait pas vraiment ce que ça donnera avec la Carrow, ni s'ils se reverront vraiment, c'est un sujet assez flou, même pour lui, et il profite d'une occasion pour changer de sujet et s'inquiéter de l'état de son meilleur ami, diversion de sa part qui n'aura pas réussi à lui faire oublier la raison principale de sa venue à l'infirmerie : lui. Il plisse les yeux, cherchant à percer l'obscurité pour détailler le visage du serpent et il voit son sourire disparaître et une expression soucieuse se dessiner sur ses traits. Pour autant, il ne cherche pas à le brusquer dans sa réflexion et lui laisse le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées, étrangement silencieux et calme le temps pour le Nott de réussir à réunir ses esprits. Puis il entame son récit, et Leo ne cherche pas à l'interrompre. Il hoche la tête dans le noir, serre les poings, puis la mâchoire, est tenté de hurler sa haine et son envie de vengeance mais par respect pour son meilleur ami et son histoire, il se contente de fulminer en silence, captant chaque nuance de douleur et de colère dans le récit du serpent. La mention des chevalières et du sceau Yaxley le fait frémir alors que Leo réalise que l'affaire est bien plus grave que tout ce qu'il a pu imaginer. Yaxley, utilisant les hommes de main de son propre père, cherchant à se venger de lui, prêt à aller jusqu'à le laisser pour mort dans une ruelle. Il a une gorge dans la boule, Leo, parce qu'il peut pas s'empêcher de penser au passif douloureux de Theo, à la façon dont il a longtemps été maltraité par son père, stigmates de ces années de maltraitances qu'il porte encore sur la peau, et il se fait la réflexion que cette attaque qu'il a subie a dû réveiller de vieux traumatismes, même s'il n'en parlera jamais. Il ferme douloureusement les yeux, cherchant à contenir sa colère alors qu'un besoin viscéral de protéger et aider son meilleur ami le ronge soudain. « Alors ce sont des représailles pour ce qu'il s'est passé en janvier. » il résumé d'un ton neutre où il essaie de ne pas faire transparaître sa colère. Theodore plante son regard dans le sien, et en voyant sa détermination, sa colère et sa soif de vengeance, Leo peut pas s'empêcher de sourire, juste un peu, de le voir prêt à riposter, de le voir si fort en dépit de son état. « On s'assurera que t'obtiennes ta vengeance. » il affirme d'un ton ferme en venant attraper l'épaule de son meilleur ami pour une accolade fraternelle alors que ce « on » implique inévitablement qu'il sera de la partie. « I'm in, Theo, and I mean it. » il comprend que son meilleur ami veut frapper un grand coup, et qu'il en va de son avenir en tant qu'unique héritier des Nott, mais Leo veut faire tout ce qui est en son pouvoir pour l'aider. « Ecoute, j'sais qu'en ce moment, on a pas forcément bonne réputation à cause de mon père. » il serre les dents, maudissant silencieusement tous ces pères incapables, mais reprend d'un ton plus calme. « Et j'veux pas que ça t'attires des emmerdes qu'on te voie avec moi. J'veux pas non plus que ça contrarie tes plans. » il est prêt à tout le gamin, même à step back pour ne pas que son nom lui porte préjudice, le temps que Theodore puisse renverser Yaxley et obtenir réparation. « Mais j'veux t'aider. J'veux que tu puisses t'appuyer sur moi si t'as besoin d'aide pour mettre en place tout ça. » il est peut-être tempétueux, colérique, et terriblement imparfait, mais il est un serdaigle et au-delà de ça, il n'y a rien qu'il ne ferait pas pour ceux qu'il l'aime, et Theo fait partie de ces personnes. « Je déconne pas, je veux t'aider à obtenir ta vengeance, même en restant dans l'ombre. » il fronce les sourcils et renverse la tête en arrière, essayant d'encaisser tout ce qu'il a apprit ce soir et se force à prendre de longues inspirations pour remettre de l'ordre dans ses pensées. « What a life, uh ? That sucks. » il passe une main dans ses cheveux pour les ébouriffer et soupire. « Whatever you want to do, you're not alone, bro, understood ? » il ancre son regard au sien, la promesse implicite dans ses yeux qu'il sera là et ne le lâchera pas et l'aidera à aller jusqu'au bout de ses plans, quoi qu'il arrive.

Il n'eut qu'un haussement d'épaule à la question de Leo à propos de révéler à sa sœur qu'il fréquentait la Carrow ou non, parce qu'il ne savait pas lui-même si Ophelia trouverait cela important, parce que ça appartenait à Leo après tout, quand bien même celui-ci n'osait pas encore assumer quoique ce soit vis à vis d'elle. Et il se promet de veiller un peu sur les deux pour ne pas découvrir du jour au lendemain des fiançailles impromptues – et devoir canaliser la réaction de la jumelle – se demandant aussi un peu jusqu'où ça irait pour eux deux. Pour autant, le sujet bifurque évidemment sur ce qui lui était arrivé et si une légère grimace de douleur hante ses traits quand Theo se redresse un peu, il ne tarde pas à tout expliquer à son meilleur ami l'écoutant attentivement. Il le voit frémir, retenir ses remarques et sa colère, fermer douloureusement les yeux et si le serpent entend parfaitement son ton neutre, il sait aussi ce qui se cache derrière ce dernier. Leo maîtrisait bien mieux sa colère du haut de sa huitième année et Theodore en était le premier soulagé, mais l'était tout autant finalement. Il s'agissait bien de représailles à cause des événements du nouvel an et il obtiendrait sa vengeance. Promesse offerte par Leo dont il soutient le regard tandis qu'il notait bien combien il s'impliquait à ses côtés dans ce vœu. C'était dangereux pourtant, surtout après ce que les Burgess avaient enduré en janvier et continuaient encore aujourd'hui de vivre mais Theo savait qu'il ne pouvait pas refuser la place à ses côtés de son meilleur ami. Il en avait besoin, il lui était important et tout aussi loyal que lui, il comprenait et l'acceptait. Et tout son discours l'appuyait en ce sens sans que Theo n'ait rien à dire tandis que c'est après un hochement de tête qu'il finit par lui offrir. « je m'en contrefiche que ça m'attire des ennuis qu'on me voit avec toi ou Ophelia. » réitère t'il après leur avoir déjà dit maintes fois. Que quelqu'un ose venir le lui reprocher et Theodore saurait parfaitement lui faire savoir le fond de sa pensée. Ils étaient les personnes les plus importantes dans sa vie après tout. « On fera au mieux. » et ce on, il y croyait et l'acceptait, ce serait sans doute dangereux mais il avait confiance en eux deux. Ses épaules se détendent pendant que Leo s'ébouriffe les cheveux, il arrive même à lui tirer un sourire en coin. « Toi non plus. » promesse entre deux meilleurs amis qui seraient présents l'un pour l'autre quoi qu'il arriverait. Ils étaient prêts au pire, l'avaient peut-être déjà traversé dans certains domaines et se battraient pour le meilleur, pour l'un et pour l'autre, pour Ophelia, une chose était sûre, ces deux là étaient les plus loyaux possibles envers l'autre et ne se laisseraient jamais tomber.