(tw agression, violence, duel)
S'il n'allait pas à reculons au ministère depuis le début des stages des huitièmes années, ce n'était que parce que Caïn savait qu'à n'importe quel moment de la journée il pouvait y croiser Bea, quand elle n'était pas sur le terrain avec l'auror en charge d'elle. Et c'était moindre comme raison, tout comme il était toujours ravi et même soulagé de pouvoir déjeuner avec ses amis certains midis, Blaise par exemple qui se trouvait assez logiquement dans les locaux, ambitions que le Flint lui connaissait depuis des années et qu'il admirait en réalité secrètement et ce, malgré les derniers évènements lui étant tombés dessus. Lui n'avait pas choisi d'être là, encore moins au sein du département des transports magiques - qui lui semblait le plus ennuyeux de tous, à juste titre - mais il avait aussi conscience que sans ça, sans l'aide de son paternel sur ce coup, le sorcier n'aurait rien trouvé d'autre ou plutôt il n'aurait pas su où chercher. Et ça ne lui paraissait pas vraiment important il y a encore quelques semaines mais Caïn semblait s'être réveillé tout à coup, envie de trouver sa voie d'une certaine façon, de croire et d'espérer à nouveau que les rêves soient possibles. Réveil qui n'avait rien d'un hasard quand on y réfléchissait, il ne devait ce regain d'aspiration qu'à une seule personne, celle qui le faisait sourire à la simple petite pensée. Sourire qui n'échappa pas à son supérieur, maître de stage qui trouvait ça beaucoup moins drôle et qui le réprimanda une fois de plus sur la qualité de son travail. Alors il soupira, le serpent, et dut se retenir de balancer une remarque cinglante à celui qui appelait son père ami et qui, il l'avait remarqué pour s'être lui-même pris une remontrance par hibou la semaine précédente, ne se gênait pas pour lui dénoncer tous ses faits et gestes. Il avait froissé le parchemin au dîner ce soir là, presque heureux que celui-ci ne soit pas arrivé sous forme de beuglante mais son regard ne trompait personne et surtout pas ses proches ; Flora qui n'avait pas tardé à lui demander ce qu'il se passait mais le brun qui avait balayé ses inquiétudes d'un revers de main. Il avait aussi relevé les quelques remarques bien cachées d'Helena qui visiblement n'avait pas manqué les dernières péripéties à Poudlard et il se demanda si Mulciber fille n'était pas derrière ça également, vipère à qui il regrettait de ne pas avoir eu le temps de faire de sa vie un enfer comme elle l'avait fait avec Bea. Poings serrés en repensant à sa petite-amie blessée autant physiquement qu'émotionnellement, il ne respira convenablement qu'en se rappelant que les jumeaux du mal ne pouvaient plus atteindre la rousse à Poudlard et que là-bas, ils étaient désormais libres d'exister ensemble, d'être deux, d'être eux, sans crainte autre que des commérages auxquels ils survivraient sans doute. Parce qu'il y avait pire que des potins et insultes derrière leurs dos et il allait trop rapidement le découvrir, Caïn.

Comme souvent cette dernière année, il n'avait pas eu hâte des vacances scolaires, le Flint, même si cette fois les choses étaient un peu différentes. Les étudiants continuaient leur stage la journée pour rentrer chez eux le soir, ce qui diminuait radicalement le temps passé au manoir, chose dont il ne se plaignait pas. Alors il ne s'était pas attendu à tomber sur un Augustin non pas froid mais glacial dans l'immense salle à manger où le repas avait été servi - et était terminé pour ses parents. « On t'a attendu pour le repas » furent ses premières paroles et Caïn releva la tête vers lui en tentant de ne pas lever les yeux au ciel également. « J'ai été retenu par Fawley pour - » « Ne mens pas Caïn » Et même s'il s'agissait vraiment d'un mensonge, son paternel ne devait pas le savoir, ne le pouvait pas. « Je sais que tu détestes ce stage et je me fiche royalement de ce que tu en penses, mais il n'est pas question que tu te comportes autrement que comme je te l'ai appris » Il comprenait très bien là où il voulait en venir. Ses envies et ressentis n'entraient pas en jeu ici, il devait bien faire son travail et se taire parce que c'était le ministère, qu'un jour il y travaillerait et que comme tous les sang-pur là-bas, il avait pour obligation de se comporter comme un roi, rien de moins. « Il n'est pas question que tu me fasses honte ou que Fawley ait quelque chose à redire sur toi, tu m'entends ? » Il grinça des dents, Caïn, incapable de répondre de la manière dont il aurait du, d'être à nouveau le parfait petit pantin qu'on attendait de lui depuis des mois. « Sinon quoi ? » osa t'il plutôt, défiant l'autorité un peu trop frontalement pour son propre bien. Augustin se rapprocha d'ailleurs à la vitesse de la lumière pour l'empoigner par la gorge, serpent qui s'accrocha au bras de son père pour essayer de le faire lâcher, en vain. « Sinon on va avoir un problème toi et moi mon garçon » L'appellation fit rire intérieurement l'héritier en mauvaise posture mais toujours déterminé à ne pas se laisser faire, il repoussa plus violemment son paternel qui recula de plusieurs pas, surpris par l'agressivité du geste. Et à cet instant, Caïn vit le visage de son aîné changer, passant de l'indifférence habituelle à la colère en un clin d'oeil et au mépris aussi, il le devinait facilement. Le premier sortilège fusa ainsi que le premier reproche, celui de se disperser autant à l'école qu'à la maison, d'être distant quand il aurait déjà du prendre en charge les comptes de la famille ou tout au moins, s'y intéresser. Il n'osa pas répliquer d'autres choses que de protego bien lancés, suffisant pour parer aux attaques d'Augustin qui restaient encore minimes. Il n'avait surement pas l'intention de blesser son fils, plutôt de l'avertir de ce qui pourrait arriver s'il continuait dans cette direction jusqu'à ce qu'il ne mentionne indirectement Bea, réalisant qu'Helena lui avait tout raconté, ou presque. Et que le serpent ne puisse plus se taire. « Je pourrais peut-être te pardonner cette erreur si tu te montres à nouveau digne de ton rang et de ton sang, fils » Caïn n'était pas stupide, il savait très bien que sans lui les Flint n'auraient pas d'héritier et que la lignée se terminerait avec eux, ce qu'ils ne souhaitaient pas, d'où cette promesse de pardon qui finalement, servait uniquement leurs intérêts. « Ce n'était pas une erreur. Ce n'est pas une erreur » répondit-il en insistant sur le présent, lui informant que les manigances de sa femme n'avaient pas fonctionné, qu'il voyait toujours la lionne. Et ce n'était certainement pas l'idée du siècle que de l'avouer comme ça, là tout de suite, tandis que Flint sénior le regardait avec dédain et dégoût mais il s'en moquait. « Mère a raté son coup. Est-ce qu'elle t'a dit qu'elle avait fait appel à Marcus d'ailleurs ? Tu sais, le fils que tu as banni et qui a réussi sa vie sans vous » lâcha t'il dans un rire faussement amusé, de sorte à énerver son père et rien d'autre, ce qui ne manqua pas puisqu'à peine une seconde plus tard, sa magie fut plus sévère, plus forte aussi telle que Caïn ne l'avait jamais vu avant. Mais avait-il déjà eu l'occasion de le voir au combat ? Pas vraiment. Tout comme il n'avait pas imaginé qu'il en serait la cible à un moment donné. Il reçut le maléfice cuisant sur l'épaule gauche sans pouvoir retenir un cri de douleur de lui échapper, étonnement dans les iris brunes du garçon qui, malgré le côté peu chaleureux du père, ne s'était jamais retrouvé sous ses coups. Et Augustin profita de cette incompréhension pour lui renvoyer un sort qui cette fois, le toucha au thorax et le propulsa quelques mètres plus loin. Le serpent réagit enfin, attaquant son assaillant en retour mais ne le toucha que légèrement. Assez cependant pour que Caïn ne se relève et rende le combat plus équitable, enchaînant les maléfices appris au cours des années et durant les séances du club de duel, sans se douter qu'un jour il devrait les utiliser contre celui ayant participé à lui donner la vie. Paternel qu'il ne reconnaissait pas actuellement, Caïn, le coeur battant la chamade dans sa poitrine et pas de joie. C'était la peur qui infiltrait tout son organisme, comme jamais auparavant, parce que pour la première fois depuis toujours, il avait peur pour lui-même. Pour sa propre sécurité. La violence n'avait jamais fait partie de lui, même s'il s'était allé à quelques excès les mois précédents, mais Augustin ne lui laissait pas le choix que de rétorquer parce qu'il ne voulait pas mourir, Caïn et qu'il avait l'impression que ça pourrait arriver à tout moment. Etait-ai ce le regard meurtrier que son père lui offrait en plus d'insultes tranchantes, le fait qu'il se moque de tout détruire sur son passage alors que les vases et autres objets inutiles volaient en éclat autour d'eux et les blessant à chaque mini explosion, ou les yeux terrifiés des quelques tableaux les entourant - pour ceux qui ne subissaient pas de ricochets des deux sorciers brutaux ? Essoufflé après une énième esquive, l'héritier maintenant à genoux tenta un « Dad, stop » suppliant qu'il ne pensait réellement pas avoir en stock, de la même façon qu'il ne croyait pas être un jour à la merci de quelqu'un, à celle de son père. Néanmoins il n'arrêta pas, vieux sorcier devenu tyran de son propre enfant et coordonnant des nouveaux maléfices que Caïn renvoya - il n'était plus question de juste se protéger - jusqu'à ce que l'endoloris ne soit entendu dans la bouche d'Augustin et que le jeune sorcier le reçoive sans le moindre avertissement, corps qui se tendit sous les effets de l'impardonnable, douleur le transperçant de haut en bas et lui procurant uniquement l'envie de disparaître tant c'était insoutenable. Il avait entendu parler des effets, comme tout le monde, mais rien ne pouvait l'avoir préparé à une telle souffrance. Et pourtant celui-ci manquait de puissance et de conviction, il le sentit une fois la baguette baissée de Flint Sr, le lut dans les yeux brun - parfaits miroirs des siens qu'il détestait - le surplombant encore, entendit le « It could be worse » qu'il ne prononça pas. Il resta de longues secondes à se remettre de cette énième attaque, la pire peut-être, Augustin aussi comme s'il réalisait dans un élan de lucidité l'ampleur de son geste et des dégâts. L'angoisse était réelle chez l'étudiant désormais affaibli, le sang des sorts précédent coulant le long de son visage ainsi que des parties touchées de son corps tout tremblant alors qu'une apparition soudaine d'adrénaline le força à se redresser et sauter sur son père pour l'attaquer façon moldue, crochet du droit parfaitement envoyé sur sa joue qui eut le mérite de le faire tomber à terre et permettre à Caïn de courir - ou marcher vite - pour s'en éloigner. Le paternel le rattrapa aisément dans l’un des couloirs de l’aile du manoir occupée par les enfants et le renvoya au sol dans un fracas ; son dos frappant une statue dans sa chute derrière laquelle il se protégea un instant, - peu capable de bouger de toute façon - le temps d'essayer d'envoyer un patronus à quelqu'un, n'importe qui, pouvant lui venir en aide. Mais s'il avait performé le sortilège ce dernier mois, s'il avait parfois réussi à y voir la forme d'une chauve-souris, seule de la fumée blanche en sortit aujourd'hui et il dut abandonner son idée. Ses blessures ne l’aidaient pas à être totalement concentré et imager un moment heureux lui paraissait impossible là tout de suite. Le souffle court, la douleur lancinante lui empêchant certains mouvements, l'unique solution - et espoir - se manifesta avec ce tableau toujours accroché au-dessus de lui qu'il reconnut comme étant le gardien de la chambre de son frère quand celui-ci était encore là, et qui possédait un doublon que le Flint avait normalement emporté. En tout cas, il avait envie d'y croire. Il parvint à murmurer un « Go find Marcus » au portrait apeuré avant de recevoir une sorte de diffindo amélioré et bien placé au niveau de l'abdomen, Caïn ne retenant pas l'insulte de franchir la barrière de ses lèvres cette fois afin de ne pas totalement sombrer. Il ne pouvait pas, ne le devait pas, parce que si personne n'arrivait, il ne donnait pas cher de sa peau. Avait-il vraiment été trop loin au point de mériter ce châtiment extrême ou Augustin était-il en train de devenir fou ? Quoiqu'il en soit, il devait garder les yeux ouvert et continuer à se défendre de son bourreau, puisant l'énergie dans ses souvenirs, dans les sourires de ses amis, dans les regards tendres de Bea, pour qui il se battrait toujours comme il l'avait promis. Le soulagement fut intense et réel quand quelques minutes plus tard, la silhouette de son frère apparut derrière celle plus imposante de leur géniteur à qui il ressemblait tous les deux beaucoup. Mais ça ne signifiait pas qu'ils étaient comme lui et à cet instant, il se demanda si Marcus aurait le courage et la force mentale de s'opposer à lui, de l'arrêter, de l'attaquer comme il avait attaqué Caïn puis il se rappela de leur dernière bagarre, de la hargne qu'ils y avaient mis malgré leur lien et il ne douta presque plus. Marcus allait le sortir de là ; il lui devait bien ça.

(tw agression, violence, duel)
Affalé dans un fauteuil, une revue sportive entre les mains qu'il parcourt distraitement des yeux, Marcus décapsule une bière de son autre main et la porte aussitôt à ses lèvres. C'est son premier jour de repos depuis ce qui lui semble être une éternité et pourtant, il s'ennuie fermement. Milo est probablement au travail, Vesper aussi, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas énormément de gens à voir en dehors des deux aurors. Comme s'il lisait dans ses pensées, son chiot choisit ce moment précis pour lui sauter dessus et lui léchouiller tout le visage, forçant Marcus à lâcher sa bière et à accorder toute son attention à l'animal. « Goose, stop, laisse moi respirer. » il ricane un peu malgré lui et se surprend – comme c'est le cas depuis maintenant presque deux mois – à venir caresser son chien derrière les oreilles et à apprécier ça. S'il n'a jamais été capable de s'occuper de quoi que ce soit, y compris lui-même, Marcus trouve pourtant un certain plaisir à avoir cette compagnie chez lui et il devait bien reconnaître qu'il s'était attaché à l'animal bien plus rapidement qu'il ne l'aurait cru. « Mais oui t'es trop mignon, mais oui » il réalise tout juste ce qu'il vient de dire, et la voix incroyablement mièvre qu'il vient de prendre et regarde autour de lui pour s'assurer que personne ne l'a entendu avant de tapoter la tête de son chien d'un geste affectueux et de se lever pour rejoindre sa cuisine et y récupérer des restes de pizza. « Monsieur Flint » l'intéressé relève brutalement la tête en entendant son nom et fronce les sourcils avant de hausser les épaules en se faisant la réflexion que ça n'est que le reflet de son imagination. « Monsieur Flint » la voix se fait à nouveau entendre, plus pressée cette fois, et Marcus regagne le salon, son regard se posant sur son chien, assis à le regarder. « C'est toi qui m'appelle Goose, tu peux parler ? Dis un truc aller, recommence » son chien tourne la tête, mais aucun son ne sort de sa bouche, seulement la voix s'élève à nouveau, lasse, cette fois. « Par ici, Monsieur Flint » il a l'impression de se faire engueuler, Marcus, mais il suit la direction de la voix jusqu'au mur d'un couloir qu'il emprunte peu et qui dévoile un tableau accroché à celui-ci. « Hé, je croyais que je t'avais enfermé dans un placard toi » il s'offusque en reconnaissant le tableau qu'il avait autrefois dans sa chambre au manoir et dont il avait ramené le double ici mais qu'il gardait enfermé depuis son départ, au point de l'avoir totalement oublié jusqu'à aujourd'hui. « T'as 5 secondes pour me dire si c'est Helena qui t'envoies m'espionner avant que je te réduise en cendres. » il lève sa baguette vers le nez du portrait dans le tableau qui affichait un visage pâle, des yeux hantés par la crainte et l'urgence de la situation. Sourcils froncés, Marcus baisse sa baguette alors que le tableau commence à s'exprimer d'une voix chevrotante avec empressement. « Votre frère et votre père sont au manoir, la situation est dangereusement critique. Votre jeune frère m'envoie vous chercher, un terrible danger le menace. Les ombres du passé ressurgissent, ne tardez pas, le temps est compté pour lui. » sans plus d'explications, le tableau repart, laissant un Marcus interdit face à un cadre vide. Il fronce les sourcils en essayant de décortiquer les mots de l'objet magique, et si un mauvais pressentiment s'empare de lui, il n'arrive pas à déceler le vrai du faux, à savoir si tout ça n'est qu'un vaste piège visant à lui faire subir les foudres de ses parents, ou si Caïn est véritablement en danger. Il sent son cœur s'emballer dans sa poitrine et une fine pellicule de sueur recouvrir son front. Il déteste l'idée d'être seul, de ne pas pouvoir demander conseil à Vesper ou à Milo, mais leurs voix résonnent dans sa tête et soudain, il sait que pour la première fois depuis des mois, si ce n'est des années, il doit porter ses responsabilités et aller sur le devant de la scène. Pour la première fois, il ne peut pas fuir, pas quand l'incertitude est si grande. Le cœur battant jusque dans ses tempes, il ferme les yeux, se concentre, et l'instant d'après, Marcus lève son regard vers le manoir familial d'où il vient de transplaner.

Il déglutit difficilement alors que ses pas le mènent machinalement jusqu'à l'entrée. Il ne réfléchit pas, tente d'ignorer l'angoisse froide qui s'empare de lui à mesure qu'il s'approche de l'endroit qu'il a tant persisté à fuir et dans lequel il n'est pas revenu depuis presque deux ans. Marcus frotte ses mains moites contre son pantalon et tente de refouler tous les souvenirs qui affluent alors qu'il franchit la vieille porte d'entrée et qu'un frisson lui parcourt l'échine. Prostré dans le hall, il se fait d'abord la réflexion que rien n'a changé, puis son regard est attiré par un vase brisé, des meubles cassés, des traces de luttes ci-et-là, sans compter cette atmosphère chargée d’électricité et de magie. « What the... Caïn ? » il tente prudemment d'appeler son frère, mais ne reçoit aucune réponse. Serrant ses doigts autour de sa baguette à s'en faire mal aux jointures, Marcus emprunte le même parcours que son frère et leur géniteur semblent avoir emprunté, et la nausée le gagne à mesure qu'il voit l'étendue des dégâts. Là du verre brisé, ici des meubles éclatés en morceaux et là, par terre, une traînée de sang. Marcus se fige sur place, la terreur et l'inquiétude prenant le pas sur toute forme de prudence et cette fois, il court à travers le manoir à la recherche de son frère et il n'a pas besoin de le chercher longtemps puisque bientôt, c'est la silhouette de son père, imposante et terrifiante qu'il rencontre devant lui, juste devant celle d'un Caïn étendu au sol, le visage pâle et blessé, le visage et l'abdomen recouverts de sang. « Shit. Shit shit shit shit shit. » son père ne semble pas encore l'avoir vu, contrairement à Caïn, et alors qu'Augustin lève à nouveau sa baguette pour la pointer sur son second fils, Marcus s'interpose et se place entre eux pour faire face à celui qu'il a tant essayé d'oublier, au risque de recevoir lui-même le prochain sortilège. « Dad stop, you're gonna kill him » ça fait longtemps qu'il a pas prononcé ce mot, dad. ça fait longtemps qu'il l'a pas appelé comme ça non plus et ça lui laisse un goût étrange dans la bouche. Augustin reste interdit de brèves secondes, avant qu'il ne se ressaisisse et qu'un rictus mauvais éclaire son visage. « Le fils prodige est de retour. » son attention détournée de Caïn, Marcus jette un regard paniqué derrière lui, et lui lance discrètement un revigor puis un second sort destiné à lui donner plus de temps et à l'empêcher de se vider de son sang, un sort destiné à la protéger ne serait-ce qu'un peu en attendant que Marcus arrange – ou au moins essaie d'arranger – la situation. « Dad what - » « You're not my son, not anymore. » il serre la mâchoire à s'en faire mal pour ne pas se laisser atteindre par cette réflexion mais rien n'y fait, il sent ses barrières céder sous le poids du regard paternel qu'il a toujours tant cherché à impressionné en dépit de tout ce qu'il prétend. « You've always been such a disappointment » Augustin claque sa langue contre son palais en tournant autour de Marcus qui reste impassible, le dos droit, le cœur serré de devoir écouter son discours. L'espace d'un instant, il redevient le petit garçon qui a toujours tant cherché à ressembler à son père et à lui plaire, le petit garçon qui baissait les yeux quand il lisait la déception dans le regard d'Augustin, le petit garçon toujours divisé entre l'envie de rendre fier, et le besoin d'être libre et de se rebeller. « I'm so ashamed to have a son like you, a son who destroyed our name and our reputation. Well I shouldn't be surprised, don't you destroy everything you touch ? » la colère enfle en Marcus, si fort qu'elle lui fait mal mais un nouveau coup d’œil à Caïn lui permet de garder encore un temps soit peu de self-control. « I don't give a fuck about what you think. It's enough, I won't let you hurt this family more than you already did. » mots remplis d'une force inattendue, le père Flint leva toutefois un sourcil méprisant, semblant se moquer de sa prétendue rébellion et sans crier gare, il leva sa baguette pour la diriger vers Marcus et le percuter d'un sort qui lui coupe le souffle et l'envoie épouser le mur le plus proche. Une grimace douloureuse prend forme sur ses traits, mais il se relève aussitôt pour faire face à son père, déterminé à ne pas le laisser gagner. Une fureur froide embrase les veines du joueur de Quidditch qui sent tout le mépris accumulé ces dernières années le frapper de plein fouet. Il n'a jamais été assez bien, il n'a jamais fait quoi que ce soit de bien à leurs yeux, il n'a toujours été que l'enfant gênant, pas assez intelligent, pas assez prestigieux, pas assez ambitieux, la déception ambulante, le boulet de service, celui qu'on manipule, qu'on insulte, qu'on méprise, qu'on déteste et il en a assez, Marcus, il ne veut plus se laisser faire, il n'est plus cet homme-là. C'est dur pourtant de le reconnaître, d'affronter son propre père, et il n'est pas sûr d'avoir le courage nécessaire pour vraiment s'opposer à lui finalement tant il l'effraie en cet instant précis. Baguette en main, il surenchérit pourtant, et c'est à son tour d'envoyer Augustin valser plus loin, brièvement inconscient, le temps pour l'aîné de rejoindre son frère et d'examiner ses blessures. Cette vision lui donne la nausée et lui arrache un frisson et il peine à croire ce qu'il a devant les yeux. « Merde. Bordel de... » ses mains tremblent, il n'ose pas toucher Caïn mais l'observe de haut en bas pour juger de la gravité de son état. « Qu'est-ce que je dois faire ? Allez abruti, réfléchis, réfléchis, réfléchis » mais il n'arrive à penser à aucune solution particulière, si ce n'est appeler son meilleur ami à l'aide, le seul à qui il pense vraiment en cas de soucis. Récupérant sa baguette, il regarde Caïn puis ferme les yeux, se concentrant tant bien que mal sur ses souvenirs les plus heureux. C'est difficile comme exercice, surtout dans ces circonstances, mais il pense au sourire de Vesper, à sa bienveillance et sa douceur, il pense à tous les bons moments passés avec elle, aux baisers échangés, à tous ces sentiments étranges et inconnus - mais positifs - qu'il ressent en sa présence, et le visage de Milo, puis d'Alicia s'impose à lui, et il repense à toutes ces soirées remplies de rires, de jeux et de réflexions débiles, y compris avec la Spinnet qu'il persiste tant à faire semblant de détester. Il repense aux souvenirs d'enfance heureux avec Caïn, quand ils couraient sur le chemin de traverse et jouaient, l'époque où ils étaient le meilleur ami de l'autre et Marcus, petit à petit, il s'imprègne de tous ces sentiments positifs et ne pense plus qu'à ça au moment de lancer un « Expecto Patronum » Le corbeau n'est pas aussi fort qu'il l'aurait voulu, mais suffisamment pour transmettre son message aussi paniqué que désespéré. « Je sais pas comment ça marche ce truc, fais chier. Dis à Miles Bletchey qu'il doit me rejoindre le plus vite possible au manoir Flint, que c'est urgent et que... j'ai vraiment besoin de lui. » il espérait que l'urgence de sa voix aiderait son meilleur ami à comprendre qu'il avait besoin de lui, l'ami, et non de l'auror en cet instant précis. Un coup de baguette magique plus tard, et le patronus s'en va retrouver son meilleur ami, pendant que Marcus se penche vers son frère. « Ça va, ça va aller ok ? Tu vas t'en sortir, j'ai appelé des renforts. » ses mains tremblent au dessus de son corps, et il observe son visage pâle. « T'façon t'es obligé de t'en sortir parce que... parce qu'on a encore plein de sujets sur quoi s'engueuler, on a encore plein de raisons de se battre donc t'es obligé d'aller mieux » il n'arrive pas à avouer la vraie raison qui le tourmente, le fait qu'il refuse d'imaginer un monde sans lui et qu'il refuse le perdre malgré tout ce qui les oppose et la haine mutuelle qu'ils ressentent l'un pour l'autre la plupart du temps, il refuse d'admettre le fait qu'il l'aime encore suffisamment, son frère, pour ne pas vouloir lui dire au revoir. « Puis j'ai encore plein de choses à me faire pardonner et je suis sûr que tu crèves d'envie de me voir m'excuser, tu veux pas manquer ça right ? » il offre un faible sourire à son frère, constatant que les sorts qu'il lui avait jeté étaient utiles et que, grâce à ça, il donnait plus de temps à Caïn. « See, I haven't let you down for once. You owe me one. » il tente une plaisanterie maladroite qui n'atteint pas ses yeux ni son sourire parce que fidèle à lui-même, il ne sait pas quoi dire dans une situation aussi sérieuse mais le fait est qu'il est terrifié, Marcus, il n'a aucune idée des blessures que porte son frère, ni de leur gravité. L'avenir est incertain et le chaos de l'environnement autour de lui lui rappelle combien tout peut dégénérer rapidement, combien rien n'est gravé dans le marbre et combien la vie ne tient qu'à un fil.

(tw agression, violence, duel)
Il ne savait pas quoi dire, Caïn, il ne savait plus quoi penser excepté le fait que tout son corps lui faisait tellement mal qu'il avait juste envie que ça s'arrête. Que son père cesse ses attaques qu'il avait de plus en plus de difficultés à encaisser et qu'il ne le regarde plus avec cette rage au fond des yeux que le serpent était certain de ne jamais avoir vu chez Augustin. Il avait déjà été témoin de sa colère, notamment lorsque Marcus désobéissait aux ordres et obligations familiales, lorsque celui-ci avait poussé ses parents à le déshériter et le bannir de leurs vies ; tout comme il avait déjà attesté de la déception chez les sorciers les ayant élevés mais ce niveau de férocité était telle que le bouclé se demandait réellement si son patriarche n'était pas fou. Une folie passagère qui expliquerait pourquoi il tenait tant à blesser physiquement son fils qui représentait aujourd'hui sa seule descendance. C'était cette raison qui avait poussé Caïn à se croire intouchable, à espérer que ce statut d'héritier qu'ils ne pouvaient plus léguer à personne lui offrirait une liberté différente et peut-être plus étendue en comparaison de celle accordée à Marcus en premier lieu mais force était de constater que l'étudiant s'était trompé. L'amour lui avait donné des ailes - c'était indéniable - et alors qu'il retombait une énième fois sur le carrelage froid du manoir où il avait grandi, c'était comme si on les lui avait coupées parce qu'à cet instant, il perdit toute perspective d'avenir. Tout espoir aussi jusqu'à ce que ses iris ne tombent sur ce tableau duquel il s'était maintes fois moqué parce que qui avait besoin d'un gardien à la porte de sa chambre hormis l'enfant roi, désiré, désigné pour être le seul héritier ? Tableau qui, cruellement, lui sauverait peut-être la vie dans les minutes à venir si le frère que Caïn avait pourtant insulté, dénigré et même frappé au cours des derniers mois décidait qu'il en valait quand même la peine. Pourrait-il vraiment lui en vouloir si le Flint ne venait pas à sa rescousse ? Egoïstement, le gamin avait envie de croire que oui, que Marcus avait une dette envers lui après tout ce qu'il s'était passé, mais la vérité était que rien ne pouvait forcer le déchu à le rejoindre s'il ne le voulait pas. Ils n'étaient plus de vrais frères si on les écoutait parler tous les deux seulement qu'ils l'acceptent ou non, ils le seraient toujours quand même un peu. De par le sang qui les liait mais aussi le lien fraternel bien que bancal qui résidait entre eux malgré les années, les disputes et la rancœur. Il essaya de se concentrer sur celui-ci, sur les bons souvenirs en compagnie de son frère plutôt que les mauvais, espérant sans doute que ce serait les seuls que Marcus se rappellerait même si c'était peine perdue. Si le Flint devait vivre ses derniers instants, il voulait que ce ne soit pas que dans la douleur et pensa à sa petite-amie avec qui il avait d'ailleurs prévu de passer une partie des vacances, le week-end prochain. Il voulait honorer ce rendez-vous, Caïn, de tout son cœur parce qu'elle le méritait, ils méritaient tous les deux un peu de repos ensemble cependant ça lui paraissait loin à ce moment-là, aussi loin que sa lucidité qui le lâchait et son prénom qu'il entendit en écho dans sa tête mais la voix qu'il ne sut détecter au premier abord. S'agissait-il justement de Bea ? Chose impossible puisqu'elle ne connaissait pas cet endroit. Peut-être l'un de ses amis en visite, ou une cousine... mais la silhouette s'interposant entre le nouveau sortilège de son père et lui était celle de Marcus ; il n'en avait plus aucun doute après que son cerveau ne se reconnecte au reste de son corps. Il était venu et il aurait pu en pleurer de joie si les larmes sillonnant son visage et se mélangeant à son sang ne coulaient pas déjà involontairement sous la douleur. Il tenta de comprendre ce que père et fils se disaient mais ne capta que quelques mots, incapable d'assembler le tout dans son esprit encore endolori mais Augustin ne semblait pas calmer et cette constatation lui faisait peur. Il reçut les sortilèges de premiers soins de son frère avec soulagement et reconnaissance, sentit certaines des plaies les moins entaillées se refermer par magie et souffla, blêmissant ensuite en voyant Marcus s'écraser contre le mur sous la baguette du patriarche. S'il attaquait le plus vieux de la même façon, alors aucun ne s'en sortirait. Ce fut sa réflexion en tout cas qui fut coupée par la réplique de Marcus, sorts envoyés dans la direction opposée qui redonnèrent la foi à Caïn, assimilant quelques secondes plus tard que le sorcier était à genoux devant lui, en train de lui parler. Avait-il évoqué les renforts ? Il n'intégra pas toutes les paroles mais certaines le firent sourire à travers sa détresse, gémissements de douleurs que même son égo, plus gros que le monde, ne pouvait le faire retenir. « J'veux... plus m'battre » réussit-il à dire en bégayant un peu à la suite du brun, ne sachant lui-même pas vraiment s'il signifiait ne plus se battre contre Marcus ou ne plus se battre tout court. Lâcher prise, là maintenant et laisser ses blessures l'emporter. Abandonner. Choisir la facilité. « Toi, t'excuser ? Je n'peux pas le croire » ajouta t'il en riant presque cette fois, seulement presque parce que ça aussi, c'était douloureux. Ca aussi, ça lui demandait une force qu'il n'était plus certain d'avoir encore. Il hocha la tête comme il le put à l'entente de ces derniers mots, souhaitant lui répliquer que s'ils faisaient les comptes alors Marcus lui en devait certainement plus qu'une et inversement cependant il se sentait trop faible pour rétorquer, trop faible pour se disputer avec celui qu'il avait prétendu détester toute sa vie mais qui était là pour lui actuellement, parce qu'il l'avait appelé. « But you lied the other day, you're in my camp finally »  Il se promit de le remercier quand il irait mieux mais une quinte de toux assez violente lui arracha la gorge - quelque chose devait bloquer ses voies respiratoires - tandis qu'une de ses blessures lui tordit l'abdomen et il comprit qu'il n'aurait peut-être pas le temps. « J'crois pas que je vais tenir Marcus » Et ce fait le terrorisait plus que tout, plus qu'Augustin un peu plus tôt... Augustin. Ses yeux s'agrandirent à cette pensée et il chercha son frère, dépassé, du regard. « Où est-il ? » Il avait été touché par un sort mais il pouvait toujours se relever, les attaquer à nouveau et... « On doit partir, on doit - » Caïn se reprit à plusieurs reprises avant de formuler son idée à voix haute, méninges refusant de collaborer et sa tête lui faisant aussi mal que le reste de son corps. « Theo, j'veux dire, chez Theo, chez Nott » Il y avait d'autres endroits où ils pourraient aller bien sûr et Sainte-Mangouste aurait du être la première et seule option mais ce n'était pas possible en l'état ; ce qui se passait chez la plupart des familles de sang-pur restait chez les sang-pur. Et si son cœur lui criait le prénom de Bea, si tout son être réclamait la jeune sorcière pour se sentir bien, mieux, comme à la maison, il ne pouvait pas débarquer dans les Highlands dans cet état, n'en avait pas non plus la capacité magique à cet instant et en plus, Marcus ne connaissait pas le lieu. C'était donc la solution la plus envisageable, celle qui pourrait aussi les sauver si tout au moins, ils transplanaient tout de suite. Pourtant une ombre derrière son frère le força à relever difficilement le regard et il mit du temps à réaliser que Flint Sénior était réveillé, peut-être pas en plus grande forme qu'eux, mais la baguette tout de même pointée sur eux. Ses yeux s'écarquillèrent et de sa bouche sèche et pâteuse, il parvint à prévenir son frère d'un « Marcus, derrière toi ! » apeuré, tandis que son propre bois de prunellier lui échappa des mains avant même qu'il n'ait le temps de jeter un simple protego. Ses forces retrouvées grâce au sportif le quittèrent peu à peu et il sombra dans l'inconscience, du moins espérait-il que ce ne soit que ça.

(tw agression, violence, duel, accident au court d'une bagarre)
Tout n’est que chaos, désolation et destruction. Le manoir est souillé par la violence qui a régné – et règne encore en son sein. Les sorciers sont devenus des monstres, père et fils ne sont plus que des étrangers et la vie qui habitait autrefois la demeure familiale semble avoir disparue pour ne laisser place qu’à une atmosphère lugubre. Se tenir debout devant son père après cette année écoulée, être témoin de sa violence, ça donne le tournis à Marcus qui se sent nauséeux et qui a l’impression de redevenir un enfant qui baissait le regard devant l’autorité de son père. Pendant un bref instant, il redevient cet enfant, baisse les yeux vers ses chaussures et déglutit difficilement devant les mots qui traversent ses lèvres. Il tente d’ériger une barrière pour ne pas se laisser atteindre par sa haine, mais il sent ses défenses faiblir sous le poids du mépris paternel et se sent propulsé des années en arrière quand il essayait de le rendre fier tout en s’amusant à le défier. Ça a toujours été une balance parfaite pour lui : le fils décevant qui défiait l’autorité de ses parents pour leur faire croire qu’ils n’avaient aucune emprise sur lui d’un côté et le fils au besoin d’attention et de validation constant prêt au pire pour espérer avoir un sourire, des félicitations, un peu d’égard pour sa personne de l’autre. Il n’a toujours été que ça, n’a jamais brillé par lui-même et n’a toujours cherché qu’à briller dans leurs regards à eux avant de tout faire pour leur échapper, au point d’avoir fait de terribles erreurs et au point d’avoir l’impression que sa vie ne lui a jamais vraiment appartenu, finalement. Tout se bouscule en lui quand il est face à Augustin, presque autant que lorsqu’il était face à Helena, et s’il manque de perdre ses moyens et de laisser la victoire à son père, il parvient à lui tenir tête comme il ne l’a jamais fait et à prendre le dessus dans le duel qui les opposent. Il se bat pour sa vie, Marcus, mais au delà de ça, il se bat pour la vie de Caïn et c’est dans cette idée qu’il puise la force nécessaire de repousser leur agresseur, au moins le temps de lui permettre de rejoindre son frère et de pouvoir lui parler, s’assurer de son état. La vision du corps meurtri de Caïn le paralyse, de peur, d’angoisse, d’horreur. C’est là qu’il prend vraiment conscience de la situation et qu’il se rend compte des tremblements qui le secouent alors qu’il se force à remplir ses poumons d’airs et à ne pas céder à la panique tandis qu’il tente maladroitement de faire appel à des renforts, Miles qui traverse immédiatement son esprit et que le sportif contacte sans y réfléchir à deux fois avant de rejoindre son frère. Caïn à qui il s’adresse maladroitement et sans réfléchir à ses mots, balançant tout ce qui lui passe par la tête pour le garder conscient et l’empêcher de sombrer, et il constate avec un sourire crispé que le sorcier est encore suffisamment alerte pour lui répondre, mais son état l’inquiète, Marcus n’a pas besoin d’être médecin pour savoir qu’il ne va pas bien et qu’il a besoin d’être pris en charge, son angoisse et ses tremblements qui s’accentuent à mesure que le temps passe mais fidèle à lui-même, il tente de taquiner son frère, de lui donner des raisons de rester avec lui. « Bah tu vois, tu pourras me le rappeler quand t’iras mieux, on verra si t’as raison d’y croire ou pas, ok ? » sa gorge se noue de le voir dans cet état. Pendant tellement de mois – d’années – il a cherché à se persuader qu’il le détestait et qu’ils n’étaient que des inconnus l’un pour l’autre, mais la vérité c’est que Caïn est son frère, envers et contre tout, et que Marcus n’est pas capable de l’abandonner ou d’imaginer une vie où il n’est pas là pour se chamailler et se battre avec lui. « I suck at showing it, but I’ve always been on your camp, dickhead. » une quinte de toux secoue le cadet, et le palpitant de Marcus s’affole sous cette vision et la réflexion de son frère. « Shut up. » il pose une main tremblante sur son épaule, et lance un nouveau sort pour le protéger, sans savoir s’il aura un quelconque effet. « Tu vas tenir. Tu vas penser à ta copine. Pense à Bea ok ? Qu’est-ce que je vais lui dire moi ? J’suis sûr qu’elle t’attend là donc tu vois t’as pas le choix de tenir en fait. » il pensait pas se servir de la rousse un jour pour permettre à son frère de s’accrocher à la vie, mais ça lui semble être la réaction appropriée à cet instant précis alors qu’il le sent faible, presque éteint. Sa gorge se serre davantage jusqu’à lui faire mal et il tente de le rassurer quant à la présence de leur père, mais le fait est qu’il ne pense même plus à lui, bien trop absorbé par l’état de Caïn qui l'inquiète de plus en plus. « Nott, ok, je vais t’amener chez Nott et on va te soigner. » évidemment qu’ils ne peuvent pas aller à Sainte-Mangouste, comment expliquer que leur père, un sang-pur, a été pris d’un tel excès de folie qu’il a failli tuer son propre fils ? Il réfléchit à une solution pour le transporter et l’emmener loin de là sans le blesser davantage et se résout à accepter de transplaner avec lui jusqu’au domaine Nott mais au moment même où il prend la décision et s’apprête à passer ses bras autour du corps de son frère pour le surélever, celui-ci l’avertit d’un danger. La voix rauque de Caïn s’éteint dans le néant de l’inconscience, laissant Marcus avec une boule d’angoisse nouée dans l’estomac ne faisant qu’enfler à mesure que les secondes passent. Son regard passe de son frère épuisé à l’ombre menaçante de Flint Senior se dressant derrière lui et il sent l’atmosphère se charger d’électricité à son approche. Un frisson glacial parcourt l’échine de Marcus alors qu’il se retourne brutalement pour faire face à son père, baguette pointée sur eux et regard empreint d’une haine féroce. Désemparé, le cœur gagné par la terreur, l’ancien serpent se relève lentement, son corps faisant barrière avec celui de Caïn pour empêcher leur père de s’attaquer davantage à lui et mettre un terme à sa vie. « Caïn a besoin d’aide, père. Je vous implore de cesser ces hostilités et de me laisser le conduire là où il pourra être soigné. » sa voix est grave, ses yeux ne quittent pas le visage impitoyable de son père alors que les tensions familiales semblent atteindre leur paroxysme. L’air vibre d’une énergie magique tendue, et avant que Marcus ait le temps de réagir, une lumière vive jaillit de la baguette de Flint Sénior et fila droit sur lui, déchirant l’obscurité de la pièce. « Tu veux fuir, évidemment. Tu as passé ta vie à le faire, ça ne devrait pas me surprendre. » il continue sa tirade, mais Marcus ne l’écoute plus, concentré sur sa survie, sur celle de Caïn et déterminé à mettre un terme à cette horreur. Projeté en arrière par le sort, il se relève maladroitement, tenant fermement sa baguette dans ses mains et en voyant Augustin prêt à attaquer, il décide cette fois de ne plus reculer et de se lancer à corps perdu dans ce nouveau duel opposant père et fils. Les sorts fusent, créant des éclats de lumière éblouissants et Marcus, bien que déterminé à protéger son frère, ressent chaque sort comme un coup physique. Chaque mouvement est une danse macabre, chaque sort est une nouvelle épreuve pour son endurance et sa détermination mais il ne fléchit pas. Il encaisse les coups et les blessures se multiplient, son père attaquant sans scrupule pour blesser quand Marcus s’évertue à contrer et protéger à défaut d’avoir le temps d’attaquer. Il ignore la douleur dans son estomac, sous son crâne, mais ne retient pas un cri quand un sort de découpe vient entailler son bras et libérant une décharge de douleur en lui. Il sent un liquide chaud couler le long de son avant-bras, mais il ne s’en soucie même pas, il lui est impossible de prendre une seconde de répit, parce que ça voudrait dire laisser Augustin gagner, et il n’en est pas capable. Les attaques s’intensifient de toute part, une tempête de sorts dévastateurs déchirant la pièce et la patriarche, dans sa fureur, enchaîne les maléfices puissants et dangereux, mais Marcus trouve enfin l’énergie de riposter avec la même violence et bientôt, il sent son père faiblir sous les coups reçus. À mesure que le duel se prolonge, le brun sent ses forces diminuer, la fatigue s’insinuant dans chaque fibre de son être mais il tient bon, les paroles de Caïn résonnant sous son crâne pour lui insuffler la force et la détermination nécessaire à ne pas le laisser gagner. Pourtant, la réalité est implacable, les blessures s’accumulent, laissant Marcus en proie à une douleur lancinante. Les pensées de Caïn sur la nécessité de partir tourbillonnaient dans son esprit, mais la confrontation avec son père occupait le devant de la scène et l’aîné ne parvenait même pas à glisser un regard vers son cadet pour s’assurer de son état, constat auquel il essayait de ne pas penser pour ne pas flancher de terreur. Les deux Flint étaient couverts de coupures et contusions, marqués par les stigmates de leur affrontement et dans un court moment de répit, Marcus put faire un point rapide sur ses blessures. Une vive brûlure sur ses côtes, là où un sortilège l'avait touché, une douleur aiguë irradiant de sa cuisse, la coupure de son bras et une autre, moins profonde, sur le visage, qu’il avait tenté d’ignorer au point qu’il ne sentait que maintenant le sang coagulé près de son oeil. Le silence entre eux est lourd de tension, la fatigue se lisant dans les yeux de chacun et les respirations saccadées de l’un et l’autre remplissant la pièce, témoignant de leur épuisement physique et émotionnel. « Dad, please, why are you doing this ? » il est épuisé, Marcus, il ne veut que s’échapper et sauver son petit frère d’un destin fatal, mais le duel n’est pas terminé et Flint Senior reprend de plus belle, envoyant un sort puissant en direction du sportif qui n’a d’autre choix que riposter de toutes ses forces pour échapper à tout ça. Les deux sorts se rencontrent dans une explosion de magie, créant une onde de choc qui projette les deux hommes en arrière, loin de leurs baguettes magiques. Quand la poussière retombe, révélant une scène de désolation, Marcus, haletant, se relève péniblement et d’un geste impulsif, puisant dans ses dernières forces, se jette sur son père. S’en suit une lutte physique, coups de poings volant dans toutes les directions, jusqu’à ce que les deux sorciers vacillent, luttant pour maintenir leur équilibre. Sans réaliser pleinement ce qu’il faisait ou ce qu’il se passait, Marcus poussa son père qui bascula en arrière et dévala les escaliers du grand hall tête la première pour s’échouer en bas, inconscient. Le silence qui suit son geste semble éternel. Marcus fixait le lieu où son père gisait, son esprit tourbillonnant entre le soulagement d’avoir échappé à la menace immédiate, la culpabilité d’avoir blessé à mort son propre sang, et l’inquiétude de savoir son frère blessé derrière lui. Sa raison lui souffle de se rendre près de Caïn, de le sortir de là et de le sauver parce qu’il sent son inquiétude pour lui être au bord de ses pensées et de son coeur, mais ses oreilles bourdonnantes et ses tremblements l’empêchent de faire quoi que ce soit d’autre que s’effondrer par terre, le regard rivé sur le corps de son père. « What have I done » sa propre voix n’est qu’un murmure douloureux qu’il entend à peine. Il n’a plus conscience de quoi que ce soit autour de lui, sinon de sa propre existence et du monstre qu’il est devenu en moins de cinq minutes.  Un sentiment de terreur s’insinue en lui, glaçant tout son être. Une part de lui n’arrive pas à comprendre ce qu’il vient de se passer, les échos des derniers instants se bousculant dans son esprit. Tout est flou, comme un rêve fiévreux dont on essaie de se rappeler au réveil. Il cligne des yeux pour tenter de dissiper le brouillard mental qui l’enveloppe, mais il ne ressent plus rien qu’une immense confusion, comme si ses émotions étaient bloquées par un maléfice. Il sent, pourtant, les battements de son cœur résonner jusqu’à ses tempes, martelant un rythme erratique qui semble être le seul son audible dans le silence lourd. Ses jambes ne semblent pas vouloir le soutenir, et Marcus n’est de toute façon pas capable de se relever seul, et encore moins capable de quitter des yeux la silhouette immobile de son père. « What have I done ? » la terreur le paralyse sur place, et à l’extérieur du manoir, devant la porte, il croit entendre un bruit lointain qui lui paraît étouffé mais ça ne suffit pas à faire réagir Marcus qui, s’il avait toute conscience de sa tête et de son état, ne pourrait qu’espérer que c’est de l’aide pour Caïn qui arrive, et non pas l’ombre d’une nouvelle menace venue mettre un terme à ses souffrances.

(tw blessures, sang)
Son doigt fait tourner nerveusement l’alliance dans un geste mécanique qui trahit son anxiété alors que de temps à autre, son regard vrille vers Alicia, située à quelques mètres de lui. Il peine encore à se souvenir de la veille, de ce qu’ils avaient pu faire pour en arriver là, pour finir marié à son amante alors qu’ils n’étaient supposés que profiter d’une soirée pour décompresser. La situation était tendue depuis leur réveil jusqu’à ce moment, aurors incapables de trouver le moindre créneau pour discuter, brèves minutes de discussion reportées le matin même alors qu’ils étaient en retard pour le travail – et qu’il était hors de question qu’ils évoquent ce sujet au ministère, où n’importe qui pourrait bien les entendre. C’était là, dans un coin de sa tête, incapable de le quitter depuis son réveil, depuis qu’il avait réalisé ce qui était arrivé en voyant l’anneau à son doigt et celui qui était assorti à Alicia. Il ne sait pas quoi en penser, encore convaincu que c’était un rêve dont il s’éveillerait à tout moment pour constater que rien n’était vrai, qu’ils avaient trop bu la veille et que ça s’était arrêté là. L’idée ne lui déplaît pas autant qu’elle le devrait et il ne sait pas quoi en faire, préfère mettre de côté toutes les pensées relatives à ce sujet pour tenter de se concentrer sur la fin de ce briefing qui semblait interminable. A peine ce dernier est-il terminé qu’il bondit hors de son siège afin d’essayer de se glisser près d’Alicia sauf qu’Andy est là, à le retenir pour des détails ridicules concernant leur dernière mission ensemble et ça le fait soupirer, forcément. Il prend quelques instants avec lui pour finaliser leur dossier avant de rejoindre le hall principal du centre, là où sa partenaire se trouve. « Alicia. » dit-il pour attirer son attention en même temps qu’elle se retourne vers lui. Il s’arrête à quelques centimètres, reste silencieux quelques secondes avant qu’un « je.. » ne quitte ses lèvres. Il n’a pas le temps d’élaborer qu’un patronus arrive au milieu de la pièce, Milo qui se tourne et reconnaît aussitôt celui de son meilleur ami. Son cœur loupe un battement avant qu’il ne fronce les sourcils, conscient que jamais Marcus ne lui avait envoyé de patronus aussi urgent jusqu’à présent. Il sent alors que quelque chose ne va pas, sensation confirmée quand c’est au manoir Flint que le patronus veut l’amener et aussitôt, il se tourne vers Alicia. L’inquiétude se lit dans son regard et il oublie tout de leur union, oublie tout des craintes et questions qui le rongeaient depuis le matin-même. « Est-ce que.. Tu peux venir Ali ? C’est.. Marcus me fait jamais venir là-bas, c’est forcément grave.. » Il n’en doute pas un instant, sensation qu’un poids lourd s’était posé sur son estomac et qu’il lui fallait savoir de quoi il retournait. Machinalement, il attrape la main de la brune dans un besoin de s’ancrer à elle pour ne pas paniquer réellement, inspire avant de transplaner jusqu’aux portes du manoir.

Quand il se trouve face aux lourdes portes du manoir, Milo ne tarde pas avant de les ouvrir sans même chercher à savoir si quelqu’un était présent. Marcus avait besoin de lui et il se moquait bien des convenances qu’il était supposé respecter. « Marcus ? » dit-il assez fort pour qu’il l’entende aussitôt. Il ne faut que quelques pas avant que son regard ne tombe sur un corps inerte au sol, sang qui ne fait qu’un tour alors qu’il imagine le pire. Sa main encore liée à celle d’Alicia serre ses doigts quelques secondes, deux, peut-être trois, le temps de prendre conscience de la situation qui se présentait à lui. C’était différent des missions habituelles, parce que cette fois c’était son frère qui était concerné, c’était personnel et le sentiment d’urgence était oppressant, loin de l’adrénaline habituelle qu’il ressent quand il part en mission. Alors le sorcier prend une profonde inspiration. Il lui fallait tout compartimenter, s’occuper de chaque chose en son temps et essayer d’omettre que c’était peut-être son meilleur ami, qui était étendu là. Il lâche les doigts d’Alicia et se rue vers le corps inerte face à lui, s’agenouille près de lui et se penche pour mieux l’observer. Ce n’était pas Marcus et malgré lui, un soupir de soulagement l’envahit parce qu’il valait mieux que ce soit n’importe qui que lui, pensée horrible qui lui vient un peu trop spontanément mais sur laquelle il ne s’attarde pas. C’était le père de Marcus qui était là et il comprend encore moins ce qui est arrivé, repère les traces de lutte, le carmin qui teinte le carrelage, certains objets aussi et il comprend qu’un affrontement terrible devait avoir eu lieu. « Marcus ! » Il relève la tête, cherche où peut bien être son meilleur ami avant de croiser son regard. Il est là, au sommet des escaliers, à fixer la silhouette de son père et il n’a pas besoin de plus pour savoir que c’était lui, qui l’avait poussé. Il ignore comment tout a pu dégénérer à ce point, mais le regard du sorcier était plus que parlant – à moins que ce soit parce qu’il le connaissait, peut-être. Il franchit quatre à quatre les marches de l’escalier, s’arrête à sa hauteur et constate à quel point il est blessé, lui aussi, tandis qu’il voit le corps de son plus jeune frère un peu plus loin. « Fuck Alicia I need you here » dit-il, convaincu qu’elle devait sans doute tenter d’apporter des soins au corps qui était en bas des marches. « Marcus ? Marcus j’ai besoin que tu me parles, que tu m’expliques, d’accord ?» Son meilleur ami qui semble ailleurs, probablement en état de choc alors il réalise qu’il n’obtiendra peut-être rien, lui, mais qu’il connaît quelqu’un qui devrait pouvoir l’aider. Il se relève et file vers Caïn pour s’occuper de ses blessures, du moins pour tenter de limiter les saignements et autres chocs subis quand Alicia arrive à leur niveau. Il relève la tête vers elle, le cœur tambourinant si fort contre ses tempes qu’il a l’impression qu’il perdra pied à tout moment mais il n’en a pas l’occasion, il ne peut pas se le permettre car la situation exigeait qu’il fasse preuve de tout son sang froid. « Il répond pas. J’ai besoin que tu fasses venir V, elle saura le faire parler. » Il prend sur lui, se concentre sur les tâches présentes face à lui – il veut des explications avant de faire quoi que ce soit qui pourrait nuire à Marcus et Caïn. Qu’importe qu’il agisse comme un auror à ce moment là pour être le plus efficace possible, il restait avant toute chose son frère et il fera tout pour le protéger, qu’importe les conséquences.

(tw blessures, sang)
Ils s'étaient mariés et c'était invraisemblable. Pourtant Alicia regardait sa main habillée de sa nouvelle alliance un peu trop de fois depuis ce matin et à chaque fois, son cœur s'emballait. Si les sentiments ressentis étaient multiples et qu'une part de ceux-là la faisaient se sentir étrangement heureuse, la plupart, bien plus importants, ne lui apportaient que de l'anxiété. Comme l'impression d'avoir fait une trop grande erreur cette fois. Ce n'était pas comme cela qu'elle désirait mener sa vie et faire ses choix, se marier, surtout. Sur un coup de tête et sans sa famille, avec son collègue amant alors qu'ils n'étaient même pas véritablement ensemble.. C'était tout simplement fou et impensable, Alicia ne savait pas comment elle avait pu craquer à ce point, alors que les souvenirs de cette soirée lui revenaient en tête à mesure que les heures défilaient. Elle n'arriva pas à se concentrer dans la moindre tâche, se fit forcément plus distante avec tout le monde tant dans son esprit régnait un chaos infini mais surtout perdait un peu plus pied dès que le regard de Miles croisait le sien. Parce que malgré toute la confusion qui l'emplissait, les sentiments qu'elle ressentait dès qu'elle se reconnectait à lui revenaient et existaient véritablement eux, et c'est en cela qu'Alicia avait compris comment elle avait pu céder à ce point la veille. Pour autant cela restait une mauvaise idée, une très mauvaise idée et elle comptait le lui dire dès la première occasion mais se retrouva muette quand après un interminable briefing, Miles l'interpella et sembla lui aussi sans voix. L'apparition d'un patronus est ce qui les sauve de leur torpeur et la sorcière comprend aussitôt relève t'il son regard vers le sien que quelque chose de grave vient d'arriver. Elle commençait à détester ce sentiment plus que tous les autres Alicia, l'impression que décidément, ils n'avaient pas la chance de leur côté ces temps-ci. Cette fois-ci, c'était Marcus. Et même si l'ancienne lionne avait des idées bien précises à propos du garçon, elle n'hésita pas un seul instant avant d'attraper la main de son collègue – et mari – avant qu'il ne les fasse transplaner jusqu'à la demeure Flint.

Relevant la tête pour observer le manoir, elle réalise qu'elle atterrit dans un tout autre monde, celui dans lequel Marcus avait grandi qui était au total opposé du sien. Sa main dans celle de Miles y trouve chaleur et réconfort avant qu'ils n'avancent pour pénétrer ensemble dans l'habitation en précipitation. Elle oublie qu'ils sont mariés et que cela pose un véritable problème, elle oublie son animosité adoucie envers le Flint et sort sa baguette en suivant Milo qui semblait le plus inquiet possible. Ayant suffisamment confiance en l'instinct de l'auror pour elle aussi s'inquiéter, elle entend le silence assourdissant du lieu, observe les murs froids les entourant, découvre en même temps que lui un corps semblant inerte au bas d'escaliers. Miles se précipite vers lui tandis que le cœur d'Alicia semble tomber dans sa poitrine et son souffle se couper, se pourrait-il que Marcus soit.. Non, ce n'est pas lui, mais cela ne veut pas dire que c'est mieux. Alicia repère les signes de lutte et les meubles cassés, elle s'agenouille près de l'homme retourné pour vérifier ses signes vitaux en remarquant qu'il en possède toujours alors un profond soupir dévale ses lèvres. Cet homme – qu'elle assumait progressivement être le père de Marcus – n'était pas mort, au moins. Miles grimpe quant à lui les marches en recherchant son meilleur ami et elle espère si fort qu'il le retrouve rapidement et en bonne santé, elle commence à franchement avoir peur pour Marcus tandis que sa baguette entame un enchantement à base de rune qu'elle dispose sur la main de l'homme afin de tenir ses constantes en vie. C'est fait dans la précipitation et par ses mains légèrement tremblantes qu'elle calme aussitôt s'y applique t'elle. Ce n'était pas le moment de flancher. Pas quand il semblait y avoir eu un drame dans le foyer Flint. Quand Miles l'appelle, c'est le ton de sa voix qui emporte son cœur dans un rythme apeuré au delà de ses mots urgents et Alicia quitte le corps du père pour grimper les marches à toute vitesse. Quand elle arrive en haut, elle ne peut voir que tout le carmin tâchant le sol et les habits, imagine sans mal combien l'affrontement a pu être brutal. Marcus est en état de choc et celui qu'elle devine être en son petit-frère ne paraît plus même vraiment en vie. Elle s'agenouille face à Marcus en écoutant les directives de Miles, ils avaient été formés à à peu près tout en tant qu'aurors, mais pas forcément à aider leurs plus proches et leur détresse émotionnelle, des cas tragiques comme celui-ci. Alicia ferme les yeux, formule son patronus de lionne qui bondit et s'échappe de la demeure pour rejoindre Vesper. « comment va l'autre ? » demande t'elle à Miles car elle le sent fébrile et agité comme il est normal qu'il le soit alors qu'il s'agit de son meilleur ami. « fait état de ses constantes, vérifie ses entailles. » elle le guide Alicia tandis que face à Marcus, son regard lui revient. Elle a un genou posé à terre face à lui et ses mains qui viennent se poser sur ses épaules avec précaution. « Marcus. » le ton de sa voix n'a jamais été aussi doux et prudent avec lui, ses doigts s'enfoncent doucement sur ses épaules tremblantes. « Marcus tu es en sécurité, tu es en vie. Ton frère l'est aussi. Marcus ça va aller, ton père n'est pas mort. » il ne l'était pas, elle ne lui mentait pas, ne savait pas même exactement ce qu'il s'était passé et ne pouvait qu'assumer et imaginer tout comme Miles le faisait. L'odeur du sang la rend nauséeuse, elle positionne son corps de façon à couper le lien visuel de Marcus avec le corps de son père mais sait qu'il n'y aura que Vesper qui saura véritablement l'aider. Un véritable soulagement l'étreint quand la blonde apparaît seulement quelques secondes plus tard tandis qu'Alicia lui laisse sa place, seulement son amie n'a pas le temps d'arriver près de Marcus qu'une femme arrive à son tour et Alicia ne peut que comprendre qu'il s'agit de la mère des garçons.

Helena Flint devait sans doute posséder une belle prestance et imposer par sa beauté parmi ses paires seulement sa silhouette ne semblait que pâle et presque maladive, ce jour était celui de la déchéance de sa famille et la sorcière sembla le comprendre dès lors que son regard froid se posa sur le corps inerte de son mari. Alicia sentit son sang se glacer, car elle savait très bien que tout pouvait dégénérer à partir de ce moment là et principalement pour Marcus qui était après tout le seul Flint homme encore plus ou moins conscient. Ses gestes se figèrent alors en attendant la moindre réaction de la mère qu'elle s'attendait à voir s'écrier à tout moment au meurtre ou de désespoir, seulement elle n'en fit rien. Vesper se positionna en bouclier entre les garçons et elle et Ali comprit d'autant plus quel camp devait être le sien. Il n'y avait pas d'hésitation à avoir, elle n'en avait pas, même s'il s'agissait de Marcus, surtout car il s'agissait de lui. Auror mais aussi amie, finalement, du serpent. Le sourire mauvais de la sang-pur restée en bas des escaliers lui fit froid dans le dos, elle ne comprenait pas comment elle pouvait sourire en de telles circonstances et Alicia comprit que Vesper n'entrerait pas dans la moindre confrontation avec elle, que le plus important était de s'occuper de Marcus et de son petit-frère, pas de laisser cette femme empirer les choses. Alors elle descendit quelques marches, sa baguette toujours tirée, l'insigne des aurors cousue dans le tissu de sa cape. « Nous devons l'emmener à Ste Mangouste. » - « il n'en est pas question. » Helena avait répondu du tac au tac et d'un ton qui laissait dire qu'elle savait déjà exactement quoi faire. « Le plus jeune peut mourir à tout instant, votre mari aussi. » - « nous avons un médecin de famille pour lui. » mais pour son fils ? Les sourcils d'Alicia se froncèrent tandis qu'elle soutenait son regard. Elle entendait Vesper murmurer quelques mots auprès de Marcus en attendant, pendant que l'auror surenchérissait. « et votre fils ? » il n'y eut cette fois qu'un long silence, sans savoir si Helena ne savait pas quoi faire pour et de lui ou bien avait au contraire déjà pris sa décision. Son regard ne se posa pas même à l'adresse de Marcus, Vesper et Caïn se volatilisant, comme si pour elle, ils n'existaient déjà plus et elle resta de glace et imperturbable au dessus du corps de son mari qu'elle n'avait pas même daigné toucher. Finalement quand Miles rejoignit Alicia à la moitié des escaliers, Helena fixa son regard à son sujet. « Qu'attendez-vous pour le déplacer jusqu'à sa chambre ? Que vous serviez au moins à quelque chose alors que vous n'avez pas réussi à le protéger. »

(tw blessures, sang)
L’état du plus jeune des Flint semblait préoccupant, sorcier qui semble à peine en vie à ce moment-là. S’il n’est pas certain de ce qui est arrivé, peu à peu, les pièces du puzzle semblent se mettre en place. Si Caïn et Marcus n’avaient pas la meilleure des relations qui puissent être, Miles doute qu’ils se soient battus à ce point, ce qui ne laissait que la possibilité d’un affrontement avec leur père. Il ignorait comment tout avait commencé, savait encore moins comment les choses avaient pu dégénérer à ce point. Seulement, il paraissait évident que fils et père venaient de s’affronter en un combat brutal et sanglant. Les raisons qu’il ne pourra pas déterminer tant que Marcus ne parlera pas, le regard qui va un peu trop souvent vers lui tandis qu’il sentait l’inquiétude se nichait au creux de son thorax. C’est Alicia qui s’occupe de lui, désormais, Milo qui baisse les yeux vers le plus jeune alors qu’il tente de déterminer où sont les différentes blessures. « Mal, il doit être soigné de toute urgence. » Miles qui suit les recommandations d’Alicia et prend des constantes d’un sort appris au centre. Aussitôt, il s’occupe des plaies les plus graves, contient les saignements grâce à cette magie qui l’accompagne et sur laquelle il se concentre. C’est ce dont il a besoin alors pour ne pas sombrer. Il a besoin qu’on le guide, de se concentrer sur les tâches confiées afin de ne pas penser au pire possible. Il ne voulait pas imaginer ce qu’il adviendrait si son meilleur ami ne revenait pas à lui ou s’il perdait son frère. Il était même inconcevable que cela n’arrive, pas alors qu’ils étaient là et pouvaient faire au mieux pour l’empêcher. Ils ne restent pas seuls longtemps, Vesper qui arrive au grand soulagement de l’anglais. Il était convaincu qu’elle était la seule à pourvoir sortir Marcus de sa torpeur, à pouvoir obtenir un minimum de réponses et l’aider. Seulement, bientôt, une autre sorcière fait son arrivée, porte d’entrée qui s’ouvre et révèle la présence de la mère des Flint. Il ne lui accorde qu’un regard, Miles. Son avis sur la sorcière était déjà plus que négatif alors que celle-ci n’avait jamais daigné être la mère que méritait son meilleur ami, pire encore, qu’elle avait voulu le manipuler pour servir ses objectifs des plus égoïstes. Il reste concentré sur le plus jeune qu’il parvient à stabiliser mais qui avait besoin de soin bien plus grand que ce que qu’il pouvait lui offrir. Il connaît les gestes et sorts de premiers secours mais les blessures sont graves et profondes, il fallait forcément quelqu’un qui s’y connaisse bien plus qu’eux en soins. A en juger par les bribes de conversation qui lui parviennent entre Alicia et Helena, il comprend que Ste Mangouste n’est même pas envisagée, son sang qui ne fait qu’un tour en l’entendant alors qu’il réalise qu’elle ne se soucie pas un instant de ce qu’il advenait de ses propres enfants. Par Merlin, il ne comprenait pas comment on pouvait être si mauvais envers sa propre famille, envers ses enfants alors même que le but des parents était de les protéger, de les élever au mieux et de les aimer. Il savait pourtant que ce n’était pas si facile pour certains, il l’avait vu avec sa propre mère, l’avait vu aussi avec le père d’Alicia et d’Alec – certaines personnes ne méritaient même pas le titre de parent, n’étaient que des géniteurs incapables de la moindre tendresse. « Pars avec eux. Je sais pas.. Je sais pas où tu peux les emmener mais il faut quelqu’un qui s’y connaisse en soins. On s’occupe du reste ici. » dit-il à Vesper, regard qu’ils échangent alors. Son regard qui va de Helena à Vesper à nouveau, au ventre de son amie et ce secret qu’il gardait précieusement et que la Flint ne devait pas apprendre, surtout pas maintenant. « Fais attention. » murmure-t-il avant de se redresser. Ses mains arborent une teinte carmin, résultat des soins prodigués à Caïn du mieux qu’il le pouvait, il ne prend même pas la peine les frotter, préfère qu’Helena voit ce que son comportement et celui de son mari avaient causé. Il descend les marches alors qu’il entend Vesper transplaner derrière lui, s’arrête à la hauteur d’Alicia au moment de la remarque de la sorcière. Un rire mauvais lui échappe alors qu’il soutient son regard sans ciller. « Parce que vous servez à autre chose qu’à regarder les autres avec un air hautain et suffisant ? Pas la peine de répondre j’en ai rien à foutre. » Il se moque des convenances, situation à laquelle rien ne s’appliquait vraiment. Il n’agissait pas comme un auror mais comme le meilleur ami de Marcus, autrement, il y aurait bien longtemps qu’il aurait signalé au ministère ce qui était arrivé ici. Un regard échangé avec Alicia leur permet de se comprendre alors qu’ils se dirigent vers le patriarche de la famille. S’il aurait pu utiliser un sort pour le déplacer, Miles choisit de le soulever, de laisser ses mains tâcher du sang de son propre fils les vêtements de l’homme. Alicia de l’autre côté, ils le déplacent au mieux vers la chambre désignée par Helena qui les suit. Il dépose l’homme sans ménagement sur le lit, se moque bien des grognements de douleur qui lui parviennent de sa part. Enfin, il se tourne vers Helena, le regard froid qui s’accroche au sien. « S’il arrive quoi que ce soit à un de vos fils, je ferais en sorte que la communauté sorcière dans son intégralité sache ce qui est arrivé ici. Ils sauront tous comment les Flint élèvent leurs enfants et comment ils sont prêts à les laisser crever pour sauver les apparences. » Ses mots sont durs volontairement alors qu’il bouillonne, ne se contrôle que grâce à la présence d’Alicia à ses côtés. «  Est-ce une menace ? » « Une promesse. » ajoute-t-il en soutenant son regard. Il se moque bien des répercussions que cela pourrait avoir sur lui, sur sa carrière. S’il devait arriver quoi que ce soit à Marcus ou même à Caïn, le sorcier était prêt à tout pour s’assurer que les deux géniteurs Flint ne s’en tirent pas sans conséquences. « Qu’importe. Jouez les grands moralisateurs si vous le désirez, rien ne serait arrivé si vous aviez fait votre travail correctement. » Le poing de Miles qui se serre alors qu’elle s’éclipse, sans doute pour envoyer un patronus au médecin dont elle avait parlé un peu plus tôt. Les nerfs à vif, il se tourne vers Alicia, a tout oublié de ce qui l’avait perturbé toute la journée tant il a été secoué par ce qui est arrivé ici. « J’arrive pas à croire que ces gens puissent être si.. » Il ne termine pas sa phrase, serre la mâchoire. Il souffle, Milo, s’approche et tend sa main vers celle de sa femme jusqu’à venir effleurer ses doigts en un contact qui suffisait déjà à l’apaiser et, au moins, à le pousser à se concentrer sur elle pour quelques secondes. « On y va. De toute façon, on a plus rien à faire ici. Et lui.. Je me moque qu’il survive ou non. » Regard qu’il n’adresse même pas au patriarche toujours inconscient dans le lit situé près d’eux alors qu’il préfère garder son attention focalisée sur la brune pour ne pas céder sous le poids de l’inquiétude éprouvée vis à vis de son meilleur ami.

(tw blessures, sang)
La réponse qu'Alicia entend venant de la mère de Marcus lui fait froid dans le dos, non pas parce qu'elle s'en prenait directement à eux mais bien pour tout ce qu'elle ne disait pas. Elle ne s'inquiétait pas pour ses fils et leur bien vital, leur survie alors qu'une mère aurait dû, elle ne cherchait qu'à maîtriser les apparences et le bien être de son mari seul. Quel genre de mère pouvait donc agir ainsi ? Si elle-même s'y connaissait en déception maternelle, la lionne n'avait jamais vu cet aspect là et eut de la compassion pour le serpent traumatisé et son jeune frère à peine en vie. C'est Miles qui répondit à la vieille harpie tandis qu'Alicia ne lui lançait qu'un regard aussi glacé que l'atmosphère autour d'eux. Comme si la vie s'était échappée de ce lieu depuis plus longtemps encore que le dernier affrontement, elle n'imaginait pas dans quel contexte les frères avaient dû grandir. C'était une façon de voir Marcus désormais différemment, de revoir son jugement à son propos, n'étaient-ils pas finalement tous malmenés par l'impact qu'ont eu leurs parents dans leur vie ? Alicia suit silencieusement Miles jusqu'au corps, qui pourrait passer pour inerte, du père. Et elle déteste avoir à le toucher, le porter jusqu'à son lit. Non pas pour l'effort physique mais bien parce qu'elle a l'impression de supporter un monstre, de ressentir courir sur sa peau les restes de magie détestable qu'il avait pu utiliser à l'encontre de ses propres enfants et une moue désagréable se dessine sur son visage durant tout l'exercice. Il ne méritait pas qu'ils l'aident mais Alicia n'osait pas non plus énoncer sa véritable pensée sur la façon dont cet homme aurait du finir. Quand ils le déposent dans son lit, Alicia laisse Miles s'écarter et mettre en garde la Flint les ayant suivi pendant qu'elle vérifie à nouveau la vitalité de celui qui semblait sans vie en prenant son pouls. Ce dernier était régulier, ce salaud avait survécu bien qu'à sa manière, parce qu'en vérifiant ses pupilles à l'aide d'un lumos, l'auror remarqua que quelque chose n'allait pas. Elle ne l'avait jamais connu de son véritable vivant mais Alicia avait comme l'impression que plus personne ne le verrait ainsi. Et dans son dos, Miles et l'épouse se lancent dans une joute qui la fait revenir près de son mari plus rapidement comme pour lui apporter son soutien silencieux, du poids à ses propos et ses menaces. Ces dernières qu'Alicia craignait qu'elles n'aient de véritables conséquences sur lui, même si tout semblait se faire de façon officieuse entre ces murs. « Rien ne serait arrivé si vous aviez fait en sorte d'avoir une famille saine et qui ne se déteste pas. » sa voix ne tremble pas mais un frisson sous l'émotion remonte le long de ses bras, elle sent Miles tendu et ne peut que comprendre, même lorsque cette femme désastreuse les quitte, les laissant seuls avec le père Flint qui ne paraît plus que légume, ses yeux livides à moitié ouverts. C'est à Miles et Miles seulement pourtant que son attention persiste quand il se retourne vers elle et qu'Alicia recherche dans son regard si ça va aller, pour lui, pour Marcus aussi et elle sait que la réponse dépend autant de l'un que de l'autre. Sa main s'approche de la sienne mais ne fait qu'effleurer ses doigts et ce n'est pas assez à son goût alors elle vient les enlacer des siennes, en récupérant forcément un peu de ce sang qui teintait ses paumes sur les siennes, de ce fardeau qu'il portait comme pour l'en soulager, tragédie qu'ils traversaient tous finalement même si Marcus et Caïn étaient bien sûr les plus impactés. Alicia ancre ses caramels à son regard, elle a besoin de le sentir aller mieux mais elle sait que ça ne sera pas le cas tant qu'il ne retrouvera pas Marcus et le comprend parfaitement. « Elle ne sait pas ce qu'elle perd. » conclut-elle seulement avant d'acquiescer à ses prochains mots, ne laissant qu'un dernier regard au corps pratiquement inerte à leurs côtés. En tant qu'aurors ils auraient du suivre toute la procédure exigée mais ils ne l'étaient pas aujourd'hui. Si Alicia délaisse l'une des deux mains qu'elle était venue enlacer aux siennes, elle en garda une fermement ancrée contre sa paume avant de quitter le manoir de l'horreur avec lui. L'air frais leur fit le plus grand bien, elle repensa également à ce qu'ils étaient aujourd'hui en tant que mari et femme mais savait parfaitement que ce n'était pas le moment d'en parler ni de paniquer car chaque jour suffisait sa peine. Ils transplannèrent chez Milo pour se laver les mains, le corps, se changer, dans un silence inhabituel mais inquiet avant de recevoir un message de Vesper leur indiquant où Marcus se trouvait à présent. Ils seraient à ses côtés le temps qu'il le faudra, même Alicia qui pourtant ne l'envisageait pas officiellement comme son ami, elle portait en elle une compassion inédite mais sincère à l'égard du fils qui avait du empêcher son père de le tuer lui et son frère. Et elle le respectait pour cela.