« On est telleeeeement en avance ! » C’était en partie sa faute et il le savait, Billy, lui qui trépignait depuis des jours déjà et qui attendait ce moment avec une impatience que Frankie avait été la seule à comprendre. Il n’avait rien dit aux autres, surtout pas à Josh et sa meilleure amie avait gardé le secret comme elle le lui avait promis. C’est ensemble qu’ils ont quitté le château assez tôt, profitant d’un moment plus calme pour s’éclipser du château et rejoindre pré-au-lard. S’il avait eu une autorisation de sortie exceptionnelle en raison de sa situation, ce n’était pas le cas de la brune et il leur avait fallu marchander avec un préfet arrangeant pour partir tous les deux. Sa main glissée dans celle de Frankie, ils marchaient tranquillement dans le village sorcier, profitant de ce cadre différent qu’ils n’avaient pas véritablement l’occasion de fréquenter régulièrement. L’année prochaine serait différente et lui permettrait d’avoir plus de libertés – huitième année qu’il envisageait de plus en plus sérieusement en se disant que, peut-être, ce ne serait pas une si mauvaise idée que ça que de s’accorder une année de plus auprès de ses amis, que peut-être, il serait capable d’en tirer quelque chose, lui qui n’était pas si incapable que ça d’après certains professeurs. Billy préfère toutefois laisser ces idées de côté. Il préférait profiter de la présence de sa meilleure amie, de ce temps libre qu’ils ont avant de retrouver ses parents dans quelques temps. Il peinait encore à croire qu’une heure seulement le séparait de leurs retrouvailles, qu’enfin, le moment qu’il avait tant attendu était arrivé. Une certaine forme d’appréhension était là, logée au creux de son estomac en une boule qui lui pesait – et s’il n’était pas à la hauteur ? Et s’il n’était pas assez pour que ses parents ne restent ? Et s’ils lui en voulaient d’avoir tout gâché en racontant ce qui était arrivé, qu’ils n’étaient pas parvenus à lui pardonner ? Inconsciemment, il presse la main de Frankie comme pour s’accrocher à elle et ne pas s’enfoncer dans des doutes qui n’avaient rien de bon. « Alors tu veux quoi pour ton anniversaire ? » Il s’efforce de tourner la tête vers la brune, sourire sincère qui étire alors ses lèvres car c’était ainsi avec elle, qu’il n’avait jamais à se forcer. « Et pas la peine de me dire que tu veux rien, on sait tous les deux que j’vais te prendre un truc dans tous les cas et que ce sera carrément mieux si tu me donnes des idées ! » Il s’arrête net et attire Frankie à lui, attrape son menton. « Enfin j’ai bien quelques idées de cadeaux mais ceux-là, tu pourras pas vraiment les montrer aux autres. » Ses lèvres qui retrouvent les siennes aussitôt dans un baiser rempli de promesses, celles d’une dévotion qui n’était plus à prouver, celles de caresses et de baisers qui sauront la célébrer comme elle le méritait. Il sait bien Billy que ce n’était pas ce qu’il était supposé faire avec sa meilleure amie et il s’en moque – de toute façon, il ne se souciait pas de ce qu’on pensait de lui et il se voyait mal se priver de ce qu’il aimait tant faire sous prétexte que ce n’était pas adéquat. Ses lèvres qu’il presse une nouvelle fois sur les siennes, profitant de ces sensations qu’il aimait tant retrouver auprès de la brune, le sorcier finit par s’écarter et reprendre sa marche avec elle, ralentissant devant les devantures de certaines boutiques. « D’ailleurs j’pense qu’il faut qu’on discute de quelque chose. Enfin, de quelqu’un. » Il était quasiment sûr qu’elle saurait de qui elle voulait parler mais rajoute « Max » pour être certain qu’ils soient sur la même longueurs d’ondes. « Tu l’aimes bien. » Ce n’était pas une question. Il la connaissait assez pour savoir quand une personne l’intéressait et si ça ne lui a jamais véritablement posé problème jusqu’à présent, c’était différent cette fois – parce qu’il l’aime bien, lui aussi, qu’il avait un peu trop aimé ce moment qu’ils avaient partagé et qu’il n’avait que l’envie de recommencer depuis. Il avait bien tenté de la reléguer dans un coin de son esprit, d’arrêter d’y penser, surtout depuis qu’il avait compris que sa meilleure amie n’était pas indifférente au charme de l’américaine. Il n’y arrivait pas, le blond, déjà convaincu qu’elle avait du lui lancer un sort pour qu’il ait à ce point envie de passer du temps avec elle.

Elle avait du soudoyer le préfet des gryffondors pour pouvoir sortir sans autorisation, même si celui des poufsouffles les avait grillés à quelques mètres du portail d'entrée de Poudlard et que le duo n'avait eu que le temps de courir en direction de Pré-au-Lard pour lui échapper. Frankie était officiellement en infraction contre le règlement de l'école et à vrai dire, elle s'en fichait totalement. Elle n'avait jamais été de celles qui suivaient les règles mais plus que ça, elle aurait pu toutes les enfreindre si ça signifiait être là pour Billy. La brunette n'était pas à une heure de colle près bien qu'elle détestait l'idée de rater une nouvelle fois le rassemblement du club de danse qui lui tenait à coeur et l'une des seules choses pour laquelle elle s'impliquait ici, à l'école. Et c'était peut-être idiot parce qu'on lui avait toujours répété que sa passion n'était qu'un hobby qui ne la mènerait à rien tandis qu'elle avait besoin de bons résultats pour réussir, ce qu'elle commençait à croire cette année, maintenant que plus rien ne semblait la retenir dans le monde qui l'avait vu naître. Pensée qui l'éloigna un instant de la réalité avant d'être ramenée à celle-ci par Billy et sa main scellée à la sienne. Elle haussa un sourcil à sa question, prête à répondre avant qu'il ne reprenne la parole et qu'elle se mette à rire. « Je n'allais pas dire rien, je cherchais le cadeau le plus cher du monde que tu puisses me faire, évidemment » Elle plaisantait, Frankie, valeur de l'argent qu'elle et Billy comprenaient plus que n'importe qui - parce qu'ils n'en avaient jamais eu. Un sourire à ses prochains mots et son baiser qui la transporta un instant sur un autre continent, elle soupira d'aise une fois leurs lèvres séparées, c'était l'effet qu'il lui faisait Billy - entre pleins d'autres. Sentiment de sécurité entre ses bras, c'était peut-être à cette familiarité qu'elle s'accrochait éperdument ou tout simplement à lui, le meilleur garçon qu'elle connaissait. Et son meilleur ami. « Dommage, j'étais prête à demander un cadeau de pré-anniversaire mais si tu n'oses pas parce qu'on nous regarde... je comprends... » Elle le cherchait, la brune, comme souvent, mais la vérité était qu'elle préférait aussi garder égoïstement ces moments pour eux et seulement eux, quand bien même tout le monde savait - ou pensait savoir - ce qu'il y avait entre les deux lions. Leur relation était unique bien que sans doute pas très saine mais la Ramírez ne s'était jamais considérée comme une personne saine de toute façon. Ils suivaient leurs envies et leurs besoins sans se soucier des avis des autres, pas même leurs plus proches amis qui auraient pu leur reprocher de bouleverser l'équilibre de leur groupe. Chacun vivait sa vie comme il l'entendait et si le plaisir de Billy et Frankie résidait en ces quelques moments intimes, cela ne concernait qu'eux, pas vrai ? Ou peut-être pas, finalement, pensa t'elle en entendant le prénom de la jolie vipère blonde qui hantait encore ses pensées depuis leur soirée entre filles - et aussi ses rêves si elle était honnête. La lionne tenta de ne pas dévoiler ce trouble à son meilleur ami, feignant même le tout d'un haussement de sourcil qui lui aurait valut un Oscar dans une autre vie. « Max ? Oh oui, Max » La sorcière en question n'aurait surement pas apprécié cette tentative d'indifférence d'ailleurs mais Frankie releva tout de même seulement les yeux à la remarque du garçon. « Elle est sympa, pour une serpentard » affirma la latina comme si elle ne comprenait pas là où Billy voulait en venir, l'image de Max se matérialisant dans sa tête et d'autres pensées, bien différentes du sympa tout juste lâché la percutant. Elle soupira ; si mentir était une spécialité chez elle, si elle n'avait pas toujours le sens le plus moral qui soit, il s'agissait de Billy et pas de n'importe qui face à elle. Elle soupira et ses iris brunes se fixèrent à celles de son meilleur ami, une seconde peut-être deux avant que la vérité ne lui saute aux yeux. « Toi aussi ! » l'accusa t'elle en le pointant du doigt, riant à cette découverte qui ne l'était pas vraiment - il lui suffisait de se rappeler les regards ou le comportement du gryffondor quand ils s'étaient retrouvés tous les trois. « Attend. Quand elle parlait de l'accueil que tu lui as donné quand elle est arrivé... est-ce que tu l'as draguée ?! » Après tout elle était bien placée pour connaître toutes les techniques du sorcier. Alors pour être tout à fait honnête avec lui et parce qu'elle croyait avoir une longueur d'avance sur lui, elle annonça « Je l'ai embrassée. Et je crois bien qu'elle a aimé ça. Plus qu'elle ne le pensait » Si Frankie n'avait aucun souci avec son attirance pour les garçons et les filles, ce n'était pas le cas de tous, elle en avait conscience. Et parce qu'il était maintenant sûr que tous les deux avaient flashé sur l'américaine, Frankie reprit leur marche jusqu'au village - les parents de Billy attendaient, que cette idée lui hérisse les poils des bras ou non - et elle demanda : « Alors, comment on fait ? » Etre en compétition avec lui pour obtenir les faveurs de Max ne lui plaisait pas tellement, peut-être pourraient-ils trouver un accord qui leur convienne à tous les deux.

« Hm ok alors il me reste plus qu’à prévoir le plus grooos braquage de tous les temps pour ton anniversaire. » Un sourire aux lèvres, il sait bien que Frankie plaisante et qu’elle ne se soucie pas véritablement de ce qu’il pouvait dépenser pour elle. A vrai dire, c’était plutôt Billy qui était frustré car Frankie méritait le meilleur et il ne pouvait pas le lui offrir, pas avec le peu de moyens dont il disposait. Les quelques emplois qu’il occupait pendant les vacances ne suffisaient pas à lui donner de quoi vivre correctement et sa famille d’accueil ne pouvait se permettre de lui donner de grosses sommes d’argent. Si en général il s’en moque, quand il s’agit de sa meilleure amie c’était différent et ça le sera toujours. Elle occupait une place particulière dans sa vie, une place que personne d’autre ne saurait jamais tenir. Il voudrait lui offrir le monde car c’était ce qu’elle méritait et plus encore et en attendant d’y parvenir, il ne pouvait que lui offrir sa présence et surtout son affection inconditionnelle, celle qu’il réservait à peu de personnes finalement et Frankie était en tête de cette liste. Baiser qu’il lui offre par pure envie, un sourire naît au coin de ses lèvres quand la brune se met à le chercher sans grande surprise. C’était toujours comme ça entre eux, un jeu dont le sorcier ne se lassait jamais et qui pouvait durer un moment. Il fait un pas, la pousse contre le mur et glisse ses doigts sous son visage pour attraper son menton et relever son regard vers le sien. « J’aurais aucun problème à te le donner ici aussi tu sais. » Ses lèvres frôlent les siennes avant de venir s’y poser dans un baiser léger visant à lui donner envie de plus, ce qu’il fait dès lorsqu’elle entrouvre les lèvres. Une main se pose sur le mur derrière elle, Frankie qui se retrouve coincée entre celui-ci et son corps tandis qu’il l’embrasse avec une envie non dissimulée. Les battements de son cœur qui accélèrent comme à chaque fois qu’ils s’embrassent et il ne sait pas comment elle fait pour avoir un tel effet sur lui, sorcière qui avait probablement posé un sort sur son cœur pour qu’elle parvienne si facilement à l’influencer. Il mordille sa lèvre inférieure avant de s’écarter de quelques centimètres sans la lâcher du regard. « Mais il nous faudrait un endroit privé car j’ai prévu de prendre mon temps. » Billy n’en dit pas plus parce qu’il n’en a pas besoin, que les nuits passées ensemble parlaient déjà assez pour lui. Il s’écarte et récupère sa main dans la sienne, peinant malgré lui à apaiser son palpitant lancé dans une course folle. Ils parcourent quelques mètres quand le blond évoque celle qu’ils connaissaient tous les deux sans même l’avoir réalisé. Si la dernière fois qu’il avait vu Max les choses s’étaient mal terminées, il ne pouvait s’empêcher de penser à la vipère, ce qui était aussi frustrant qu’agaçant aux yeux du lion qui n’était pas habitué à retrouvée ses pensées ainsi hantées par quelqu’un qu’il connaît à peine. Il ne croit pas un instant à cette façon qu’a sa meilleure amie de feindre ne pas voir de qui il voulait parler. « Sympa ouais. » dit Billy sans être convaincu un instant. Il était plutôt persuadé qu’elle tentait de diminuer la réalité et son lien avec Max. Il connaissait la lionne mieux que quiconque et avait sans mal compris le sens des regards qu’elle avait envoyé à la vipère lors du moment qu’ils avaient partagé tous les trois. Il hausse les épaules quand elle lui renvoie son accusation, il n’avait pas l’intention de mentir, pas à elle en tout cas. « Ben évidemment que je l’ai draguée! » dit-il comme si c’était une évidence, riant même face au regard de sa meilleure amie. Le rire qui se meurt quand il apprend que Frankie a embrassé Max, sorcier qui n’est alors pas véritablement sûr de ce qu’il ressent à ce moment-là. Il est partagé entre l’étonnement et une pointe de jalousie qu’il préfère taire. « Je l’ai embrassée aussi. » se contente-t-il de dire en haussant les épaules, soudainement plus calme. La question de la brune le pousse à rester silencieux alors qu’il réalise qu’ils sont tous les deux attirés par la même sorcière. Savoir que l’autre draguait d’autres sorciers n’avait rien de surprenant puisque leur relation n’était pas exclusive mais jusqu’à présent, ils n’avaient jamais voulu séduire la même personne. « J’sais pas Frankie. » admet-il en soupirant. Il craint alors que cette histoire ne vienne les perturber, eux, alors même que tout lui semblait parfait jusqu’à présent. Il ne supporterait pas de perdre Frankie alors il lui semble qu’il n’y a qu’une seule marche à suivre. « J’pense qu’on devrait rien faire. » commence-t-il. Face à eux, le parc où il doit rencontrer ses parents se dessine à quelques mètres seulement. « J’ai pas envie que ça foute la merde entre nous. » admet-il sans mal. Il ne comptait pas cacher ses peurs, celle de voir ce fait nouveau tout chambouler. « Alors j’sais pas mais j’pense qu’on devrait laisser tomber ? Aucun de nous devrait la draguer et c’est tout, c’est le plus facile. » Du moins, c’était supposé être ça. Ils arrivent enfin au parc et si Billy ne voit pas ses parents, il ne s’inquiète pas parce qu’ils sont en avance de quelques minutes. « Tu veux faire quoi toi ? » lui demande-t-il toutefois, conscient qu’il n’avait fait qu’exprimer son point de vue jusqu’à présent. De temps à autre, son regard se dirige vers le parc encore vide à la recherche de ces silhouettes qu’il avait tant attendu durant toutes ces années, le cœur empli d’espoir alors même qu’il réalise à quel point l’instant était proche, parce qu’ils ne tarderont pas à arriver, pas vrai ?

Tous deux libres dans le village sorcier pour l'occasion, Frankie était bien décidée à profiter de ce temps précieux avec Billy avant ce rendez-vous avec les parents du blond. Elle avait du mal à rester optimiste sur le sujet, comme elle l'avait déjà dit à son meilleur ami lorsqu'il lui avait exposé l'idée de les rencontrer, mais elle était passée par-dessus ses propres insécurités et ses jugements pour l'accompagner. Et pour l'instant elle ne le regrettait pas ; pas quand il flirtait outrageusement avec elle, de cette manière qui savait animer si facilement le feu en elle, désir insatiable pour le sorcier qui savait très bien en jouer. Heureusement la réciprocité semblait aussi vrai et Frankie lui rendait donc plutôt bien. Son dos contre le mur et Billy déposant ses lèvres sur les siennes, elle ne mit que quelques secondes à approfondir le baiser et chercher plus de contact, plus de lui. Ses mains s'agrippant à son sweat de façon presque féroce, elle se perdit rapidement dans cette étreinte, soupirant de frustration quand il se détacha d'elle. Son coeur en pleine course folle à cette provocation des plus agréables, il reprit sa main dans la sienne et elle en profita pour l'attirer à nouveau à elle et poser volontairement leurs deux mains sur sa cuisse. Le regard fixé au sien, elle les remonta dangereusement sous son vêtement et lui murmura malicieusement à l'oreille « N'attends pas trop longtemps, je n'ai pas mis ma plus belle jupe pour rien.. » Même si elle savait qu'ils avaient d'autres choses à faire avant, Frankie ne pouvait nier que s'ils devaient s'éclipser maintenant, elle ne dirait pas non. Un clin d'oeil et un petit rire plus tard, ils étaient déjà en route pour le parc avec pour nouvelle conversation, la jolie vipère qui lui avait faite tourner la tête le soir de la fête entre filles. Elle tenta de ne rien montrer à Billy cependant, surtout quand il admit l'avoir draguée à son arrivée. Elle n'aurait pas dû être étonnée, après tout son meilleur ami avait de bon goût en matière de filles - elle en était la preuve concrète. Mais il aurait très bien pu lui faire du charme pour l'oublier après, ce qui n'était visiblement pas le cas puisqu'ils étaient en train d'en discuter. C'était assez... étrange de réaliser qu'elle leur plaisait à tous les deux quand bien même ils avaient l'habitude de donner leurs avis sur les fréquentations de l'autre. C'était étrange et Frankie ne savait pas encore si ça lui plaisait ou si ça l'ennuyait. Elle avait passé un bon moment avec Max, elle l'avait même suffisamment appréciée pour l'embrasser et avoir envie de recommencer. La lionne ne mentait pas en affirmant que Max avait aimé aussi - elle le lui avait dit - mais par contre elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pensait aujourd'hui. Peut-être s'agissait-il juste d'une envie passagère à cause de l'ambiance de la soirée, ou juste le désir d'embrasser une fille pour essayer, chose que la brunette ne pourrait même pas lui reprocher puisque c'était de cette façon qu'elle avait elle-même décrété aimer les deux sexes. Elle n'en savait rien et maintenant qu'il y avait Billy et ce possible crush, c'était peut-être mieux de ne pas savoir. Ou en tout cas, ce fut ce que le blond proposa après une bonne minute de réflexion. Elle fronça les sourcils, la latina, incapable de déterminer si l'idée lui plaisait ou non mais il précisa ne pas vouloir que cette histoire interfère avec leur amitié et sur ce point, elle était d'accord alors elle soupira et hocha la tête, un sourire étirant ses lèvres. « T'as raison, c'est la meilleure chose à faire » admit-elle en serrant ses doigts dans les siens. « Je veux dire, c'est vrai qu'elle est vraiment jolie et drôle, et que pour une riche, elle est plutôt cool - » Elle aurait pu continuer mais s'arrêta en voyant le regard de son ami sur elle. « MAIS je suis d'accord. Si je ne peux pas l'avoir alors toi non plus et inversement » Ils avaient toujours dit pas la famille - en l'occurrence pas Josh du côté de Frankie - et pas les mêmes personnes. Cela n'était pas un problème jusque maintenant parce que le cas n'avait jamais eu lieu, il leur fallait donc respecter leurs propres règles aujourd'hui. « Je ne veux pas non plus risquer de tout gâcher entre nous. T'es mon meilleur ami » Et bien plus que ça. Son regard relevé vers lui et un haussement de sourcil, elle annonça : « Deal ? » en lui tendant la main pour qu'il l'attrape et qu'ils scellent cette promesse de manière plus officielle. Quand il tapa dedans, elle l'attira tout de même à lui pour l'embrasser furtivement, comme un deuxième serment. Remarquant les yeux du blond se poser à l'horizon, elle le relâcha et avança d'un pas vers le fameux parc, petit sourire aux lèvres. « Allez viens, ils ne devraient plus être longs » Une fois là-bas, elle s'installa sur un banc et l'incita à s'asseoir à ses côtés tout en déposant une main sur son genou. « T'es nerveux ? » osa t'elle demander, réalisant à quel point il devait être angoissé même s'il ne le montrait pas - c'était Billy après tout, il prenait la vie avec autant de légèreté qu'elle mais parfois, comme dans ces moments là, ils n'étaient pas mieux que n'importe quel être-humain. Peut-être même pire au vu de leur passé catastrophique.

Il n’est pas étonné par la tournure que prennent les choses entre eux, par cette façon que Frankie avait de le provoquer alors même que ce n’était pas ce qu’ils étaient venus faire. Billy doit même admettre que s’il se retient, ce n’est que parce qu’il doit revoir ses parents après des années sans eux et qu’il ne louperait ce rendez-vous pour rien au monde. Il attendait depuis si longtemps qu’il refusait de risquer le moindre retard alors même que quelques minutes seulement le séparait de cet instant si souvent rêvé. En attendant, c’est un tout autre sujet dont il discute ensemble, Max qu’ils connaissaient depuis quelques semaines seulement et qui, pourtant, était apparue dans leur vie à tous les deux sans même qu’ils n’en prennent conscience. Il avait aimé l’instant passé avec la vipère, ce qui l’avait surpris car elle n’était pas le genre de sorciers qu’il avait l’habitude de fréquenter – à vrai dire, elle faisait plutôt partie de ceux dont il se moquait, ceux trop précieux à son goût. Pourtant, il n’avait fallu que quelques longues minutes à ses côtés pour que le lion ne comprenne qu’elle était différente, que quelque chose d’autre se cachait derrière ses allures de princesse. S’il devait être honnête, Billy avait envie d’en savoir plus, de creuser pour tout savoir d’elle, pour apprendre ce qui la faisait sourire pour être sûr de toujours y arriver parce qu’il savait déjà qu’il aimait ça. Sauf qu’elle plaisait aussi à Frankie et que ça ne pouvait pas être bon, qu’au contraire, peut-être que leur attirance pour la blonde risquerait de mettre à mal leur amitié. Alors il propose cet accord, celui d’en rester là pour s’assurer que rien ne vienne se mettre entre eux parce qu’il n’est pas bien sûr de ce qu’il ferait s’il n’avait plus Frankie dans sa vie. Elle était sa meilleure amie, son repère, probablement celle avec laquelle il passait le plus de temps et il n’arrivait pas à imaginer ce qu’il adviendrait s’ils venaient à se disputer réellement. Sa main dans celle de sa meilleure amie, Billy est soulagé qu’elle accepte ce qu’il propose, convaincu qu’il n’y avait aucune autre solution possible. Il savait que ça ne serait pas facile à cause de cette attraction que Max exerçait déjà sur lui alors même qu’il la connaissait à peine mais il le fallait, pour Frankie et ce qu’ils avaient. Aux compliments énoncés envers la blonde qui quittent les lèvres de sa meilleure amie, il arque un sourcil et tourne la tête vers elle, plus amusé qu’autre chose de la voir s’emballer de la sorte. Il comprend alors qu’elle l’attirait autant que lui et que pour elle non plus, ça ne sera pas facile et quelque part, il s’inquiète un peu, Billy, se demande ce qu’il adviendrait d’eux s’ils n’arrivaient pas à tenir leur parole. « T’es ma meilleure amie aussi. » Et évidemment qu’il aimait chaque membre de leur groupe, qu’il ferait n’importe quoi pour eux, mais c’était différent avec Frankie, ça l’avait toujours été d’aussi loin qu’il se souvienne. Sa main qu’il attrape pour la serrer légèrement alors qu’un « deal » ne franchisse ses lèvres. Frankie qui l’attire à elle pour l’embrasser brièvement, autre moyen de sceller leur accord qui lui plaît un peu plus. Le sorcier la suit avec hâte vers le parc, s’installe à ses côtés sur un banc alors que le moment se rapproche un peu plus. Le blond passe un bras derrière la sorcière et en profite pour jouer distraitement avec ses cheveux alors qu’il hausse les épaules à sa question. « Nan tu me connais, j’vais pas stresser. » Le silence ne dure que quelques secondes avant qu’il ne reprenne quand il réalise que lui mentir était inutile. « Bon ok j’suis un peu nerveux mais ça va aller ! J’vais revoir mes parents et ça va être trop cool. » Il a un large sourire aux lèvres, excité et impatient alors qu’il allait enfin retrouver ceux qui lui avaient tant manqué.

Sauf que le temps passe et qu’ils ne sont toujours pas là. Si Billy n’a rien dit au début, trop occupé à bavarder avec Frankie pour remarquer les minutes qui s’égrainent, il a fini par s’inquiéter au bout de quinze minutes de retard. Se raisonner n’a duré qu’un temps – rapidement, l’anxiété a pris place, la peur de ne jamais les voir arriver. Il a fini par se lever, faire les cent pas, sa main qui passe dans ses cheveux, signe manifeste de l’inquiétude qu’il ressent. « Pourquoi ils sont toujours pas là ? » Il refuse d’accepter l’idée qu’ils ne viendront pas, préfère imaginer qu’ils ne sont qu’en retard, que d’un instant à l’autre, ils apparaîtront. Rien ne se passe pourtant, qu’importe le nombre de fois qu’il laisse son regard se relever vers l’entrée du parc en espérant les voir apparaître par magie. Pourquoi ne viendraient-ils pas, après toutes ces semaines passées à échanger des parchemins ? Billy ne comprend pas, du moins c’est le cas au début, jusqu’à ce qu’il comprenne. Ils ont du être déçus en le voyant. Ils sont venus mais en le voyant lui et son air désinvolte, lui et sa tignasse ébouriffée, lui et les manières qu’il n’avait pas, ils sont repartis, loin de lui, loin de la déception qu’il était. « Ça va faire une heure Frankie. » Son pied tape contre un caillou qui rebondit plusieurs fois avant de s’arrêter tandis que l’idée que ses parents aient été déçus en le voyant se fraye un chemin pour devenir omniprésente. Par Merlin, comment avait-il pu être aussi stupide ? N’importe quel parent aurait honte de lui, honte de ce qu’il était, honte d’avoir un fils qui n’avait jamais rien réalisé de bon et qui, sans doute, ne réalisera jamais rien de sa vie. Pourquoi s’embarrasser d’un tel fardeau ? Les battements de son cœur s’accélèrent alors que le contrôle lui échappe, que ses pensées suivent un chemin de plus en plus sombre. « Ils vont venir. » Cette fois, ses mots manquent de conviction parce qu’il sent son cœur se briser un peu plus à chaque minute passée sans les voir arriver. Il le sent, ce palpitant qui agonise d’avoir été une nouvelle fois abandonnée par ceux pour lesquels il ferait tout. Il s’arrête, se tourne vers Frankie alors qu’une boule se noue dans sa gorge. Il relève des yeux pleins d’espoir vers elle. « Dis moi qu’ils vont venir. » C’était ce dont il avait besoin, qu’elle le rassure alors même qu’il peine à se confronter à la réalité, qu’elle l’aide à continuer d’espérer alors qu’il n’y avait plus rien à quoi se raccrocher. « Please. » Sa voix n’est qu’un murmure qu’elle entendra à peine car il n’arrive pas à rugir, pas cette fois. Il a mal au cœur, Billy, main qui se pose sur sa poitrine et cette fois, il sait que ça n’a rien à voir avec cette pathologie décelée et qu’il continuait d’ignorer. Cette fois, il a mal au cœur car ceux qui étaient supposés le protéger de tout, ceux qui devaient veiller sur ce palpitant malade s’acharnait à le briser encore et encore.

Frankie ne manquait jamais une occasion de flirter avec Billy, et ça se vérifiait encore tandis qu'ils déambulaient dans les rues du village sorcier. Elle ne se rappelait pas vraiment quand et comment leur relation avait basculé en ce côté plus intime mais pour être honnête, ce n'était pas important. Parce que cette amitié lui plaisait et que ne pas y poser une autre étiquette dessus lui plaisait malgré les remarques de leurs amis sur le fait qu'ils n'étaient pas que meilleurs amis comme ils le prétendaient. Pourtant à ses yeux ils l'étaient et rien ne pouvait venir perturber ses pensées sur le sujet. Ils n'avaient même jamais évoqués ce qu'ils vivaient tous les deux parce que simplement, ils vivaient, profitaient de l'instant présent sans se poser de questions et elle savait, Frankie, que peut-être un jour cet équilibre serait perturbé. Il suffisait qu'un beau jour, Billy craque réellement pour une autre fille, qu'il éprouve des sentiments pour elle, qu'il tombe amoureux, et qu'elle soit reléguée au second plan. Et si cette idée ne lui avait même pas traversé l'esprit une seule fois avant aujourd'hui, si dans la logique des choses, ce serait comme ça que ça se passerait, comme ça que leur relation redeviendrait la même qu'à leurs débuts, alors cette pensée avait quelque chose de perturbant à cet instant. Elle n'expliquait pas ce sentiment, la lionne, et n'avait pas non plus très envie de s'y pencher alors que c'était un jour important pour Billy. Il y avait ce pacte concernant Max venu se glisser dans la conversation et pendant une seconde, elle fit le rapprochement avec ses pensées précédentes en grimaçant. La vipère semblait avoir attirer l'œil des deux meilleurs amis et il ne fallait pas que ça devienne un problème alors stopper immédiatement toute approche de la part de l'un comme de l'autre, était la solution la plus envisageable. Elle savait déjà que ça l'ennuierait, Frankie, parce que Max lui plaisait vraiment mais il le fallait, pour Billy, et pour leur lien qu'elle souhaitait inébranlable. Ce n'était pas tout à fait le moment de penser à la blonde - aussi agréable cela était-il - parce que l'heure du rendez-vous avec les parents du garçon approchait et qu'il était sa priorité. Elle n'avait aucun mal à le privilégier dans un moment pareil et les minutes s'écoulant, elle tenta de ne pas s'inquiéter de ne pas les voir arriver, enchaînant les sujets de conversation avec le Cunningham pour ne pas qu'il stresse. Il était nerveux - à juste titre - et elle commençait aussi à l'être que de sentir l'inquiétude du blond. « Peut-être qu'ils ont eu un petit contre-temps, ça arrive » Elle gardait le sourire, se leva même pour se mettre devant lui et attraper ses mains, le rassurer d'un regard, et même essayer de plaisanter. « Toi aussi, tu es toujours en retard, il faut bien que tu aies hérité ça de quelqu'un » Tout comme il était du genre maladroit, blagueur, charmeur et la personne la plus merveilleuse qu'elle connaisse. Plus que le stress, c'était l'énervement qui commençait à monter chez le garçon et chez la brunette, toute la rancœur qu'elle avait alors laissé de côté lorsque Billy lui avait raconté pour son passé refaisait aussi rapidement surface. Où étaient-ils quand leur fils avait besoin d'eux ? Ils n'étaient pas là, comme ils ne l'avaient jamais été avant et si elle ne voulait pas en faire la remarque à Billy, c'était pourtant la triste vérité. Il ne méritait pas d'être encore malheureux à cause d'eux, son meilleur ami ne méritait plus que ça, il méritait le monde et eux ne s'en rendaient même pas compte. « Je sais » lâcha t'elle plus durement qu'elle l'aurait souhaité. Une heure c'était beaucoup, et bien sûr que ça pouvait arriver, qu'un imprévu avait pu les retenir chez eux ou ailleurs mais il y avait ce présentiment, ce mauvais présentiment qui prenait doucement place au creux de son estomac, celui qui disait que le couple ne viendrait pas. Leurs regards se perdirent encore à l'horizon, la brunette impatiente à chaque fois qu'un ou une sorcière apparaissait au loin pour finir déçue quand ils approchaient. Si elle ne savait pas à quoi ils ressemblaient, le langage corporel de Billy était une indication suffisante pour qu'elle le devine. Réinstallée sur ce banc qui n'avait plus rien de confortable après ces heures d'attente, elle se renfrognait clairement sur elle-même avant que son meilleur ami ne l'interpelle une nouvelle fois pour assurer qu'ils allaient venir. Et pourtant il n'y avait plus aucune certitude dans sa voix, elle le savait, elle le sentait, elle le lisait dans les prunelles adorées de ce sorcier pour qui elle était prête à tout donner. Seulement là elle était incapable de lui donner ce qu'il désirait plus que tout et ça la peinait, tellement. « Je - » Elle ne pouvait pas lui mentir, c'était Billy, alors elle secoua la tête mais ce n'était pas la réponse qu'il attendait et lorsqu'il la supplia, elle craqua pour se relever et le prendre dans ses bras. Le serrer de toutes ses forces et murmurer un « Je suis désolée » réel et sincère, malgré tout ce qu'elle avait pu dire et penser de cette histoire. « Je suis désolée Billy, tellement désolée » Ce n'était pas la peine de chercher à le réconforter en lui disant que c'était sans doute un malentendu, qu'ils avaient oublié et que peut-être, ils planifieraient un autre rendez-vous parce qu'ils savaient tous les deux que c'était pas le cas. Qu'aucun d'entre eux ne pouvait compter sur leurs parents, ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. Elle le relâcha au bout d'une bonne minute pour le regarder, tout en attrapant son visage entre ses deux mains. « Ce n'est pas ta faute, Billy » Elle savait que ce à quoi il pensait parce qu'elle le connaissait. Elle le connaissait par cœur et ses propres parents eux, ne s'étaient même pas pris la peine de le connaître pendant une heure. « Ce n'est pas ta faute, tu m'entends ? » répéta t'elle pour être sûre qu'il comprenne. « C'est leur faute à eux. Et je te jure qu'ils regretteront de ne pas être venus » Le regard féroce, elle ne précisa pas que s'ils ne regrettaient pas de leur plein gré alors elle se chargerait de le faire pour eux. « Ils ne te méritent pas Billy, ni toi, ni Josh. Ils ne vous ont jamais mérité » Sans doute ne souhaitait-il pas l'entendre parler d'eux de cette manière mais elle voulait qu'il comprenne, qu'il ne culpabilise pas. Passant cette fois ses bras autour de sa taille pour l'enlacer, elle posa une main sur son cœur comme elle l'avait vu faire avant, sentant aisément les battements même à travers ses vêtements. Elle le sentait fébrile, comme jamais auparavant, et ça lui faisait mal à l'intérieur, ça lui faisait d'autant mal qu'elle ne pouvait rien faire d'autre qu'être là pour lui et le soutenir.

Il s’accroche à tout et n’importe quoi, Billy, à une arrivée tardive éventuelle de ses parents, les imagine arriver essoufflés mais heureux de le retrouver. Alors plus rien ne compterait, que ce soit l’absence de ces dernières années ou ce retard qui l’angoissait. Il retrouverait ses parents et passerait avec eux des moments inoubliables qui le rendront plus heureux que jamais et ils n’auraient plus à se quitter. Josh se rendrait compte qu’il avait eu tort de se méfier d’eux et ils pourront former une famille à nouveau. Rien ne se passe, pourtant, peu importe combien de fois il regarde vers l’entrée du parc en espérant les voir arriver. Alors quand l’espoir s’effrite et qu’il ne reste plus rien, c’est forcément vers Frankie qu’il se tourne, prenant appui sur celle qui était son ancre depuis des années déjà. Au fond, il sait qu’il réclame d’elle l’impossible, qu’il désire qu’elle prononce des mots qu’il rêvait d’entendre, parce que si ça venait d’elle il pourrait y croire réellement, qu’importe s’il savait que c’était un mensonge. Seulement Frankie se relève et se rue vers lui en s’excusant et il n’en faut pas plus pour qu’il comprenne, qu’il saisisse que jamais ses parents ne viendraient. Son cœur qui se brise un peu plus alors que ses espoirs sont réduits à néant, ses bras qui enlacent sa meilleure amie pour y puiser la force nécessaire afin de ne pas s’effondrer. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque, celle de crier, de pleurer, de s’indigner contre le monde entier. Par Merlin, qu’avait-il bien pu faire pour que ses parents ne parviennent pas à l’aimer ? Il n’avait pas l’impression d’être une personne si horrible que ça, Billy. Il n’était pas le meilleur sorcier qui soit et sûrement qu’il pouvait être difficile à supporter parfois, mais ses parents n’étaient-ils pas supposés l’aimer inconditionnellement, lui et ses fautes ? Il enfouit son visage dans son cou alors qu’il se sent partir, vriller un peu plus en pensant à ses géniteurs, aux espoirs qu’ils avaient nourri pour les lui arracher brutalement. Quelques jours plus tôt, sa mère n’avait eu de cesse de dire dans son parchemin qu’elle avait hâte de le retrouver, de l’enlacer de toutes ses forces et aujourd’hui elle n’était pas là, elle l’avait abandonné une nouvelle fois. Respiration erratique qu’il s’efforce de calmer parce qu’il ne devait pas céder à l’anxiété et au chagrin, surtout, qu’il devait prendre sur lui autant que possible. Frankie qui s’écarte et croise son regard humide des larmes qu’il avait retenu de justesse, Frankie qui est la seule raison pour laquelle il ne craquait pas totalement. A ce moment-là, elle était son monde, elle était ce qui l’empêchait de couler et il ne sait pas ce qu’il a fait pour mériter sa présence mais il était prêt à remercier mille fois Merlin de l’avoir mis sur sa route, celle sans qui il ne serait plus qu’une ombre. Ses mots le heurtent et il les refuse, refuse d’imaginer que cela puisse être de la faute de ses parents et non la sienne. C’était plus facile d’imaginer qu’il était responsable de ce qui n’allait pas plutôt que de réaliser que ceux qui lui avaient donné la vue étaient une nouvelle fois déficitaires parce qu’alors, il faudrait renoncer à eux, à l’espoir d’un jour nouer une véritable relation avec ses parents même si c’était ce dont il avait toujours rêvé. Frankie qui est là et affirme ses mots avec force, il voit bien qu’elle y croit, qu’elle croit en chaque syllabe prononcé et pourtant, Billy peine à les accepter, à concevoir qu’elle puisse avoir raison. « C’est plus compliqué que ça Frankie, c’est.. » Il ne termine pas sa phrase, ne sait pas vraiment comment expliquer ce qu’il ressent, ne parvient pas à expliquer pourquoi il s’accroche alors même qu’ils ne faisaient que prouver encore et encore que ni lui ni Josh ne pouvait compter sur eux. Ses mains se posent sur ses bras alors qu’il pose son front contre le sien et ferme ses yeux, puise en elle l’énergie dont il a besoin pour ne pas dévier totalement jusqu’à couler. « C’est ma faute. » finit-il par dire, sa voix tremblante, témoin de la fébrilité qui l’habitait encore. Il ouvre les yeux et se confronte au regard de sa meilleure amie, celui dans lequel il aimait se perdre quand ils étaient proches mais qui semblait soudain peser si lourd. « C’est ma faute si on est plus une vraie famille, si on nous a séparé et.. » Sa voix se coupe car il ne se fait pas confiance pour réussir à dire ce qu’il a sur le cœur. Billy s’écarte de quelques pas  et passe une main nerveuse dans ses cheveux. « Si j’avais pas fait n’importe quoi ce jour là on serait encore tous ensemble et ils m’aimeraient toujours parce que j’aurais pas tout gâché, tu comprends ? » Le sang-mêlé qui continue à porter le poids de leur séparation à tous, qui était incapable de concevoir que ses parents aient pu être défaillants à un moment ou un autre. Sans cet accident, jamais les services sociaux n’auraient pris la décision de les placer, Josh et lui seraient encore avec leurs parents et tout irait pour le mieux. C’était de sa faute si ses propres parents ne l’aimaient plus, il l’avait mérité car il leur avait fait défaut, qu’il n’avait pas été le fils parfait pour eux. Billy qui se laisse emporter sans mal par une spirale de culpabilité qui est bien plus facile à gérer que la tristesse qui lui broie le cœur, sentiment qu’il accepte bien plus facilement que d’affronter une vérité qu’il ne désire pas. Il fait les cent pas, Billy, ses doigts qui agrippent de frénétiquement les pans de sa veste. « J’vais tout arranger Frankie, j’vais tout arranger et comme ça ils verront qu’ils peuvent m’aimer encore. » Il en est persuadé, le blond, qu’il devait batailler pour obtenir leur amour, pour gagner une tendresse qu’il aurait déjà du acquérir à sa naissance mais dont il a été privé par des parents incapables de remplir leur rôle.

Le parc presque vide, il y avait quelques personnes qui se promenait pourtant aucunes qui ne ressemblait aux parents de Billy. Et c'était idiot comme pensée parce que Frankie ne les avait jamais vu, n'avait pas non plus vu de photos du couple ayant mis au monde deux de ses amis les plus précieux alors la latina ne pouvait que les imaginer. Evidemment elle ne pouvait que soupçonner l'un d'eux d'être blond et pariait sur leur mère, bien que là encore, tout n'était que supposition. Elle connaissait l'essentiel de leur histoire familiale de par le passé de Billy qu'il lui avait raconté, naturellement, un soir après l'un de leurs moments les plus intimes, elle blottie dans ses bras et ses doigts pour caresser sa peau en guise de réconfort. Et elle aurait mille fois aimé revenir à l'un de ses instants-là, où ils étaient biens, heureux et apaisés ensemble plutôt que vivre celui-ci et voir la personne la plus géniale qu'elle connaisse devoir surmonter une nouvelle épreuve. Elle le voyait défaillir à chaque seconde supplémentaire passée, perdre espoir à chaque fois qu'un duo approchait du parc et ça la tuait intérieurement d'imaginer ce qu'il ressentait à cet instant. Elle ne le pouvait pas, pas vraiment, parce qu'elle ne s'était elle-même jamais permise de rêver à un retour de sa mère dans sa vie après les avoir abandonné avec son père, qu'elle n'avait jamais eu d'illusion de petite famille parfaite dans une belle et grande maison, alors que Billy si. Ses parents lui avaient donné les clés de l'espérance et Frankie les détestait pour ça. Elle les détestait, sans les connaître, pour les mots écrits sur papier qui ne valaient rien de plus que de gros mensonges - et c'était hypocrite pour celle qui mentait si aisément mais peu importait, elle n'était pas la concernée ici. Billy, c'était lui qui comptait à ce moment, plus que tout au monde, et il ne lui fallut que quelques pas pour franchir les mètres les séparant pour le prendre dans ses bras et lui transmettre toute sa force, son courage et aussi son amour. Elle espérait que ce soit suffisant pour qu'il ne sombre pas, la sorcière, parce qu'elle ne savait pas si elle supporterait de le voir le noyer sans pouvoir lui sortir la tête de l'eau. Elle ne savait rien de plus que ce que Billy lui avait dit sur ses parents mais elle pouvait affirmer aujourd'hui qu'ils étaient les plus égoïstes qui soient. Relâchant le blond en tentant de lui donner tout le réconfort qu'il méritait, qu'il avait besoin, ce fut la colère qui pris le pas sur le reste parce que ça lui était injuste de voir son meilleur ami triste, mais ça l'était encore plus de le rendre responsable d'une situation qu'il ne maîtrisait pas. « Il n'y a rien de compliqué Billy, ces gens sont égoïstes et ils n'ont pas pensé à quoi, à ce que tu pourrais ressentir ! » Comment ne pouvait-il pas le voir ? Comment pouvait-il rester si fort dans le déni ? Ou était-elle trop insensible désormais pour être touché par l'état des parents de Billy ? Non, elle était juste réaliste, déçue tout au long de sa vie par ceux qui devaient prendre soin d'eux en premier lieu. Son coeur se brisa à nouveau aux prochains mots du blond, consciente qu'elle ne pouvait pas aller trop loin dans ses paroles si elle ne souhaitait pas le blesser - et Merlin c'était la dernière chose qu'elle voulait. Seulement la lionne ne pouvait pas non plus le laisser dire n'importe quoi, s'enfoncer dans ce qu'il croyait être la vérité. « Tu n'étais qu'un gamin, Billy. Un enfant sur qui ils auraient dû veiller plutôt que préférer leurs dr- » Elle s'arrêta en réalisant la dureté de ses propos, inspirant profondément pour ne pas empirer les choses. « Ce n'était pas ta faute » répéta t'elle pour contrer ce que le lion disait, comme si elle espérait que ce serait suffisant pour qu'il la croit. Mais elle n'avait pas ce pouvoir sur lui, et ça la peinait énormément. « Comment tu peux être sûr que ce se serait déroulé comme ça, Billy ? Comment tu peux savoir que sans ce jour là en particulier, tout n'aurait pas fini par dérailler quand même ? » Elle essayait ainsi une autre méthode pour lui faire voir les choses différemment plutôt que de lui radoter les mêmes mots, sans savoir si ça allait fonctionner ou l'anéantir davantage. « Tous les parents devraient aimer leurs enfants sans rien exiger en retour. C'est comme ça que ça marche et s'ils ne sont juste pas capables de le faire alors pourquoi est-ce que toi, tu continuerais à les aimer inconditionnellement ? » ajouta t'elle dans un murmure, refusant d'y faire un parallèle avec sa propre vie. Le garçon faisant les cent pas devant elle, Frankie avança pour se mettre face à lui et l'arrêter dans ce geste anxieux. Elle posa les deux mains sur ses épaules pour qu'il revienne à lui, à elle, le « Billy, stop » en secouant la tête. « Et si... et s'il n'y avait rien plus rien à arranger ? » Si c'était trop tard ? Ses mains qu'elle déplaça jusqu'aux joues du sorcier, elle le força à le regarder dans les yeux. « T'as pas besoin d'eux. T'as pas besoin de leur amour, je suis là moi. On est tous là » Son frère, Amalia, Laïos, Buster, tous ses autres amis. Ils étaient là, sa famille, alors pourquoi cherchait-il absolument à changer ça ? Dans un geste plus tendre, elle déposa un baiser sur ses lèvres ; sa façon à elle de lui montrer son amitié puissante, son amour, sa loyauté puis lorsqu'elle le sentit plus calme, elle le relâcha seulement pour attraper ses mains. « Tu veux qu'on aille retrouver Josh ? » Il était son sang après tout et elle pensait que peut-être, il serait plus amène de l'aider à cet instant même s'il ne savait rien de cette rencontre gâchée. Elle lui avait prié de lui en parler mais il ne l'avait pas fait et parfois elle se demandait si ce n'était pas son rôle de le faire, pour le bien et la sécurité de Billy mais Frankie ne voulait pas le trahir ; il était son meilleur ami. Et bien plus encore.

Peut-être qu’elle avait raison, Frankie. Peut-être qu’il devrait être égoïste, lui aussi, comme ses parents l’étaient en ne se souciant pas de ce qu’il pouvait bien éprouver tandis qu’ils avaient choisi de ne pas venir sans même le prévenir. Il aimerait s’en détacher parce que ce serait plus facile mais il n’y parvenait pas – il restait ce gamin qui voulait l’affection de ses parents, cet enfant qui aurait souhaité plus que tout qu’ils aient une de ces familles parfaites, de celles qu’il a déjà vu, parfois, dans des films, de celles dont il rêvait à l’époque quand il venait d’être placé et encore maintenant. Il avait souhaité que ce soit le cas à chaque anniversaire, alors qu’il soufflait ses bougies et qu’on lui disait de faire un vœu. Il avait souhaité encore et encore de retrouver sa famille, une version différente d’elle, une version parfaite comme celle qu’il voyait à la télévision. Rien n’était jamais arrivé et Billy avait finalement compris que rien de bon n’arrivait spontanément aux gens comme eux – il fallait lutter pour obtenir ne serait-ce que des miettes d’un bonheur qu’ils méritaient pourtant autant que les autres. Le regard baissé, il peine à affronter celui de sa meilleure amie alors qu’il était au plus bas. Il n’aime pas ça, le sang-mêlé, n’a pas pour habitude de se montrer aussi abattu. Il était plutôt de ceux qui ne laissaient pas grand-chose les atteindre, du moins, en apparence. Cette fois, pourtant, il n’y arrive pas, parce que ça le touche directement, que c’est son palpitant qui est mis à mal par ceux qui l’avaient mis au monde. Il déglutit à la question de la brune. Il cherche une solution, une réponse qui permettrait à Frankie d’arrêter d’insister et de remettre la faute sur le dos de ses parents mais après plusieurs secondes, rien ne lui va. « J’sais pas Frankie, j’sais pas mais... » Il ne termine pas sa phrase. Mais il fallait bien trouver une raison valable pour expliquer que ses propres géniteurs ne l’aimaient pas comme ils le devraient, pas vrai ? Autrement, cela voudrait dire qu’ils ne l’avaient probablement jamais vraiment aimé et le sorcier n’était pas sûr de supporter l’idée. Son regard qui se relève vers sa meilleure amie, lionne qui fait de son mieux pour l’aider et il le voit à la force qu’elle insuffle à ses mots, à la conviction qu’elle avait en ce qu’elle disait. Il déglutit, retient au mieux l’émotion qui menaçait de l’envahir à chaque instant. « Ce sont mes parents Frankie, j’vais pas arrêter de les aimer. » dit-il sourcils froncés. Et tant pis, s’ils n’arrivaient pas à l’aimer correctement. Lui était capable de les aimer assez fort pour compenser l’affection qu’ils n’éprouvaient pas pour lui, le temps de leur prouver qu’il était digne d’eux. Les mains de la lionne qui l’attire à lui alors qu’elle ose poser une question qui le désarçonne encore une fois. Il n’ose pas imaginer que ça puisse être le cas, Billy, que sa relation avec ses parents était définitivement terminée. « Il y a forcément quelque chose à sauver c’est.. ce sont mes parents. » Sa voix se brise malgré lui à la mention de ceux qui lui ont si souvent martelé le cœur. Son regard accroche celui de Frankie, Frankie qui confirme sa présence, leur présence, et il sait qu’elle a raison, au fond, qu’il peut compter sur elle, sur eux. Elle était celle qui réparait ce qu’ils avaient brisé, celle qui guérissait des maux qu’elle n’avait même pas causé. Elle l’embrasse et il reste interdit une fraction de secondes à peine avant de venir poser ses mains sur ses joues pour prolonger l’instant. Elle l’embrasse et c’est tout ce dont il a besoin à ce moment alors que c’est en elle qu’il puise l’amour et l’affection dont il avait besoin, c’est auprès d’elle que les morceaux éparpillés de son cœur semblent se réparer un peu. Mains attrapées, il secoue la tête et pose son front sur celui de sa meilleure amie. « Non j’ai pas besoin de Josh. J’ai besoin de toi. » Parce qu’il n’y avait qu’elle capable de le comprendre et de l’apaiser, qu’elle pour réussir à l’empêcher de vriller une nouvelle fois. Ses lèvres sur lesquelles il dépose un tendre et bref baiser, un « merci » qu’il murmure avant de se redresser. Tout n’allait pas mieux, ça ne pouvait pas être le cas, mais il fallait qu’il prenne sur lui, qu’il cesse d’être un poids pour elle. Il attrape sa main et lie ses doigts aux siens. « Viens, j’ai besoin de marcher un peu. » De toute façon, plus rien ne les attendait ici, Billy avait fini par le comprendre. Le cœur encore lourd, il marche en silence aux côtés de Frankie, ses pensées encore floues et pesantes. Quand son regard se pose sur la devanture de Gaichiffon, c’est une nouvelle impulsion qui le prend alors. « J’dois récupérer une commande, tu peux attendre deux minutes ? » Sans lui laisser le temps de répondre, il fonce dans le magasin et récupère une paire de lunettes qu’il avait vu Frankie regarder à plusieurs reprises. Puis, il dépose quelques pièces pour les acheter – l’argent qu’il avait ramené pour offrir une boisson et une collation à ses parents pour faire bonne impression, mais ses parents n’étaient pas là et Frankie si, alors autant lui faire plaisir à elle. Il ressort, les mains derrière le dos. « Ferme les yeux. » Il attend que la brune n’obtempère avant de venir glisser les lunettes sur le nez de sa meilleure amie. Quand elle ouvre les yeux, il lui offre un sourire – il se force, Billy, mais c’était déjà mieux que ce dont il était capable quelques minutes plus tôt. « T’es encore plus parfaite comme ça. » Et ça, il le pensait, il n’avait nullement besoin de se forcer pour le lui dire.

Il y avait de la peine pour ce garçon à qui elle offrirait le monde et qui méritait tout, sans condition, et aussi beaucoup de colère contre les personnes supposées être là pour lui, les personnes qui n'avaient pas honoré ce rendez-vous qu'il attendait pas. Frankie avait du mal à gérer ses deux émotions, à ne pas laisser parler son impulsivité en abandonnant Billy pour retrouver elle-même les parents du jeune homme et leur déverser toute sa haine. Elle ne savait pas s'il s'agissait uniquement d'eux ou d'un ensemble, si elle ne mettait pas dans le même panier tous ceux qu'elle trouvait indigne d'avoir des enfants mais elle dût inspirer profondément pour ne pas vriller. La seule chose qui la retenait était Billy finalement, son meilleur ami pour qui elle voulait être présent là où d'autres avaient visiblement échoué et si elle avait conscience de ne pas toujours être l'amie parfaite avec lui - ou avec les autres - elle faisait de son mieux avec le blond. Et c'était facile avec lui, tout l'avait toujours été, c'était sans doute pour ça qu'ils s'entendaient si bien. Elle avait mal pour lui à cet instant et elle détestait ça, cette douleur qui lui était bien trop familière pour qu'elle puisse l'ignorer. Alors elle était dure dans ses propos, sans forcément s'en rendre compte, elle était dure parce que Billy n'était pas totalement comme elle, qu'il avait encore l'espoir de tout arranger pour sa famille et lui quand la sienne était éclatée au point de non-retour. C'était peut-être égoïste comme réaction, raison pour laquelle elle se détendit ensuite légèrement. Pourtant elle ne pouvait que dire ce qu'elle pensait, être honnête sur son ressenti et essayer d'éviter une nouvelle déception à Billy. Ce serait trop à supporter pour lui, elle en était persuadée. Elle aurait préféré qu'il abandonne pourtant, pour son propre bien, mais Frankie était incapable de lui demander ça, dans le fond ça ne la regardait pas. « J'dis pas... j'dis pas que tu dois arrêter » Etait-elle horrible, de son côté, pour détester sa propre mère ? « Mais tu ne devrais pas en attendre trop d'eux » Elle avait murmuré ses mots, les assumant évidemment, mais sachant qu'il ne serait pas heureux de les entendre. « Ils ne sont pas fiables » Et c'était presque une blague venant d'elle, sans doute, mais il comptait, Billy, il comptait tant à ses yeux qu'elle ne pouvait que l'empêcher d'être blessé une nouvelle fois. Elle sentit sa voix trembler à ces derniers mots, elle sentit ses défenses craqueler encore un peu et se promit de ne pas en rajouter au risque de lui briser le coeur un peu plus. Elle fit donc la seule chose qu'elle savait fonctionner avec lui, entre eux, et s'accrocha à ses hanches pour venir l'embrasser doucement. Un baiser tendre, naturel, qu'il n'eut pas besoin de prolonger pour qu'elle sache qu'il apprécie. Elle ne le relâcha pas tout à fait, Frankie, ne le lâcherait même jamais si on voulait être précis, et proposa de retrouver Poudlard et Josh mais sa réponse la surprit une seconde avant de réaliser qu'à sa place, elle n'aurait eu besoin que de lui aussi. Hochant la tête, elle resserra ses doigts autour des siens et le laissa la diriger dans Pré-au-Lard, relevant les yeux vers lui à ses remerciements qui n'étaient pas nécessaires. Il était son meilleur ami et il n'y avait rien de plus à ajouter. En silence, à ses côtés, elle marchait simplement, Frankie, espérant que bientôt, le coeur de Billy serait moins lourd. « Bien sûr. Et après, on ira se chercher une biéraubeurre » Chose pour laquelle elle ne lui laissait pas le choix. Elle attendit à l'extérieur et obéit à sa demande - bien qu'étrange - le « Quoi, pourquoi ? » qu'il balaya d'un revers de la main et qui la fit rire. La Ramírez rouvrit les yeux après quelques secondes, sentant inévitablement un nouveau poids sur son nez et retirant les lunettes pour les observer. Il savait, Billy, que cet accessoire était sans aucun doute son préféré, qu'elle en avait déjà plusieurs paires et qu'elle adorait en porter, même quand le soleil était absent. Un sourire écarta ses lèvres et un petit rire lui échappa, tout en lui donnant une petite tape sur l'épaule. « Billy ! T'avais pas besoin de m'acheter ces lunettes... » Elle les détailla du regard, relevant ses iris vers lui. « Mais elles sont géniales, je les adore » Ça lui faisait plaisir au blond, elle le savait. Une main posée sur la joue du lion, elle passa celle-ci derrière sa nuque et se mit sur la pointe des pieds pour l'enlacer. « It's gonna be okay » You're gonna be okay, en tout cas Frankie s'en assurerait. « Merci pour le cadeau » lui glissa t'elle à l'oreille avant de se détacher de lui. Il n'était pas rare qu'ils s'en fassent, bien que le peu de moyens ne leur permettait pas de grandes possibilités mais chaque fois, c'était bel et bien le geste qui comptait. L'attrapant par la taille pour pouvoir continuer à le serrer contre elle et profiter de sa chaleur - aussi parce qu'ils étaient de nature tactiles tous les deux - la brunette l'entraîna vers les Trois Balais. « Laisse-moi t'offrir à boire maintenant. J'ai fait le mur pour venir ici je te rappelle, autant en profiter pleinement non ? » Un sourire espiègle pour accompagner ses propos, elle était prête à  enfreindre toutes les règles sans aucun souci, Frankie, si cela pouvait rendre le sourire à son meilleur ami.

Un « peut-être que t’as raison » quitte ses lèvres, murmure à peine audible offert à la sorcière. Peut-être qu’elle avait raison. Peut-être que ses parents n’étaient pas fiables et qu’il ne devrait rien attendre d’eux. Il sait ce que c’est, que la fiabilité. C’est ce qu’il a auprès de cette famille qu’il s’est créé au sein de Poudlard, auprès des sorciers qui étaient là constamment, qu’importe à quel point ils étaient différents les uns des autres. C’était ce qu’il avait avec Frankie, quand elle restait à ses côtés même quand tout était sur le point de s’effondrer. C’était tout ce que ses parents n’étaient pas, ce qui restait compliqué à accepter pour Billy. Quelque part, il restait ce gamin qui voulait que tout s’arrange, ce gamin encore persuadé d’être coupable de la dislocation de sa famille. Il était prêt à faire tous les efforts du monde mais ça ne semblait pas être assez puisqu’ils n’étaient pas là alors qu’ils étaient supposés l’être, ce qui était peut-être une preuve qu’il devrait ne plus y penser. Le sorcier préfère pourtant ne pas s’attarder sur l’idée qui lui paraît trop douloureuse pour vouloir l’appliquer et l’accepter. Le baiser qui parvient à le ramener à elle, à eux, et à tout ce qu’il y avait de positif entre eux, le baiser qui l’aide aussi à se concentrer sur autre chose que sur la déception qu’il venait de traverser. Elle est là Frankie et elle est tout ce dont elle a besoin. Il aurait pu aller voir Josh mais il savait qu’il ne comprendrait pas, pire encore, qu’une dispute risquerait d’éclater entre eux et ce n’était pas ce qu’il lui fallait, pas maintenant. Frankie qu’il abandonne l’espace de quelques secondes pour acheter ces lunettes qu’elle avait déjà observé. C’était l’envie de lui faire plaisir qui primait, comme un cadeau offert pour la remercier de sa présence indéfectible à ses côtés. Il sait qu’il n’en avait pas besoin, Billy, qu’elle était sa meilleure amie et qu’à ce titre, elle ne demanderait jamais rien en contrepartie de tout ce qu’elle faisait pour lui, mais il aimait lui faire plaisir quand il le pouvait. Un sourire sincère cette fois éclot sur ses lèvres en réponse au sien, l’écossais qui n’est que trop ravi de voir à quel point elle était heureuse avec un cadeau aussi simple. C’était assez pour illuminer un peu ce jour maussade, le cœur qui s’étreint tendrement pour elle. « J’en avais envie. » se contente-t-il de dire pour se justifier. Il pose une main sur le creux de ses reins pour la garder contre lui, un léger sourire qu’il lui offre alors qu’il l’enlace avec cette impression que la sentir si proche de lui suffit à recharger un peu ses batteries après ces instants passés à laisser la tristesse l’envahir. « I know. » En tout cas, il l’espérait Billy. Il n’était pas vraiment du genre à se laisser abattre, sorcier qui était capable de vite rebondir. Quelque part, même si cette déception est encore difficile à encaisser, il sait que tout s’arrangera et, que d’une façon ou d’une autre, il parviendra à surmonter tout ça, à reprendre le dessus sur la tristesse qui semblait s’accrocher à son palpitant. Sa main glissée derrière elle, sur sa taille, ils avancent ensemble, le septième année qui suit sans protester la brune vers les Trois Balais. « Tu sais que t’as jamais besoin de me convaincre quand il faut boire une biéraubeurre ? » assure-t-il en riant. Le sorcier qui essaye de prendre sur lui, de faire en sorte d’être de bonne compagnie pour Frankie. Elle avait raison – ils étaient en dehors du château, après tout, ce qui n’arrivait pas tous les jours donc ils pouvaient bien se permettre d’en profiter un peu. Les deux étudiants qui pénètrent dans le pub et vont s’installer sur une table libre au fond de celui-ci. Commande passée, Billy glisse un bras derrière Frankie, doigts qui effleurent ses mèches et jouent avec ses cheveux. « Tu sais, plus tard, on aura plus besoin de faire attention à ce qu’on dépense. » Son esprit qui divague vers l’avenir pour ne pas se concentrer sur le présent, volonté d’imaginer un futur dans lequel l’argent ne serait plus un soucis. « Sérieux, on sera comme tous ces crétins pleins aux as là.. Mais en plus cool, quand même, faut pas déconner. » Parce que c’était eux, alors forcément, qu’ils ne seront jamais tout à fait comme eux. Billy se penche vers sa meilleure amie, doigts qui attrapent son menton pour le soulever un peu afin de l’attirer à lui, son regard qui s’accroche au sien pour cette promesse qu’il pourrait jurer si elle le désirait. « J’sais pas encore comment, Frankie, mais j’te promets que j’trouverais le moyen de t’offrir absolument tout ce que tu veux. » Mots murmurés avant de venir l’embrasser une nouvelle fois. Ils se moquent bien des choses matérielles mais Billy estimait qu’elle méritait de ne pas avoir à se soucier de savoir de quoi le lendemain sera fait, l’écossais qui n’avait que l’envie qu’ils profitent, tous les deux, sans avoir à se tuer à la tâche pour quelques pièces qui ne leur permettent pas grand-chose. Elle mérite plus, Frankie, mérite un avenir confortable qu’il voudrait pouvoir lui offrir. Le baiser qui se veut plus appuyé alors qu’une main se faufile dans ses cheveux, le sorcier qui sent quelques frissons le traverser tandis qu’il profite de la chaleur de sa meilleure amie contre lui. Un raclement de gorge qui se fait entendre, Billy qui s’écarte alors qu’on ne dépose les pintes devant eux. Il se penche toutefois vers son oreille, murmure un « j’vais totalement recommencer dès qu’elle sera partie. » avant de se redresser en riant pendant qu’ils sont servis. Et il oublie tout, Billy, oublie son cœur brisé et ses espoirs anéantis pour se laisser porter par les rires de celle qui illuminait ses journées.

Un léger soupir qui quitta ses lèvres à sa réponse, tout en sachant qu'il ne lui disait pas ça pour lui faire plaisir, elle lui offrit quand même un petit sourire triste, Frankie, parce que le blond gardait cet espoir de retrouver sa vie d'antan, sa famille comme il l'avait quitté il y a des années et elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était adorable dans le fond. C'était la part de sensibilité que le sorcier ne montrait pas ou à peu de personnes et elle sentait son coeur gonfler d'affection au fait qu'avec elle, il ne se cachait pas. Ce qu'ils avaient était fort et surtout authentique, une chose que la brunette ne pouvait pas affirmer que ce soit le cas avec tout le monde. Il était son meilleur ami certes, mais Billy avait toujours été plus que ça aussi sans qu'elle ne puisse réellement l'expliquer. Leur relation était différente que celle que Frankie avait avec Josh, Amalia et Laïos et il ne s'agissait pas uniquement du côté physique en plus. Les lunettes de soleil déjà adorées qu'il venait de lui offrir, elle le remercia évidemment de ce cadeau qu'il n'aurait pas dû dépenser pour elle, l'argent qui se faisait suffisamment rare dans leurs poches pour ne pas qu'ils se permettent trop d'excès de ce genre. Alors elle l'enlaça, Frankie, avec plus de tendresse que d'habitude, et tous les deux ils décidèrent de profiter de leur temps ensemble hors du château, loin des règles - qu'ils n'hésitaient jamais à franchir si on était honnêtes - et rejoignirent les Trois Balais où elle leur commanda une biéraubeurre chacun. Le sorcier à ses côtés vers lequel elle se rapprocha naturellement, elle grimaça à ses premiers mots réfléchis tandis qu'en effet il paraissait dans ses pensées depuis quelques secondes. Il avait raison, bien sûr, mais ce n'était pas vraiment quelque chose à quoi elle avait pensé. « Oui sauf que eux, ce sera de la radinerie, nous ce sera de la survie » Peut-être abusait-elle un peu avec les mots, il serait surtout de continuer à économiser le moindre gallion comme elle le faisait actuellement, trouver des bons plans pour s'en sortir comme elle l'avait toujours fait en essayant de garder la tête haute et ne pas se laisser déborder - de la même manière que son père l'avait fait. « Je vais travailler cet été. Je ne sais pas encore où ni dans quoi mais je vais forcément trouver. Nottingham est bien assez grand » dit-elle en haussant les épaules, ville qu'elle aimait autant qu'elle détestait pour en connaître les coins les plus craignos. Toit qu'elle n'était pas sûre de retrouver, chose qu'elle n'avouait pas à son meilleur ami ni à personne d'ailleurs, perspective quant à cet avenir qui lui faisait un peu peur mais une huitième année qui tomberait à pic parce qu'au moins à Poudlard elle était logée gratuitement. Sincérité débordante dans les yeux du blond au moment où il attrapa son visage de deux doigts sous le menton, elle ne répondit rien parce qu'il n'attendait certainement pas de réponse mais surtout parce qu'elle n'eut pas le temps que déjà, il posait ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser. Et Frankie ne se fit pas prier pour le prolonger, trouvant toujours ce dont elle avait besoin avec lui, du réconfort, de la force, l'envie de continuer à se battre contre la vie, pas facile avec eux. Il y a un rire qui s'échappe à sa remarque, sa tête qu'elle secoua légèrement et un « You're terrible » sur la langue qu'elle ne pensait pas vraiment avant d'attendre que la serveuse s'éloigne pour attraper sa boisson et en boire une gorgée. « J'avais presque oublié le goût que ça avait » commenta t'elle dans un soupir de contentement, boisson que finalement ils n'avaient pas souvent l'occasion d'avoir entre les mains. De longues minutes à discuter encore, à perdre sa main sur la cuisse du garçon ou dans son cou dans des gestes tendres et ordinaires entre eux, la brunette passa par la case toilettes avant de ressortir du bar les doigts noués avec Billy, espérant simplement que pendant toute cette heure, il avait oublié ce pour quoi il était venu à la base. Et ce n'était surement pas le cas mais elle faisait son maximum, le ferait encore jusqu'à ce que son lion se sente mieux, parce que c'était tout ce qu'il méritait et même plus. « Peut-être que je pourrais t'offrir un cadeau à mon tour quand on sera à Poudlard » lui glissa t'elle d'un air un peu coquin tandis qu'ils rentraient doucement au château, des idées plein la tête pour le satisfaire et de nombreuses qui seraient d'ailleurs en adéquation totale avec les siennes, elle en était persuadée. Leur façon de régler leurs soucis n'était certainement pas parfaite, mais c'était la leur et comme leur affection l'un pour l'autre, elle était difficilement oubliable.