cw : incendie, flammes, blessures, possible crise d'angoisse

La nuit est sombre et seule la lueur de la lune décroissante filtre à travers les rideaux de la chambre d'Alec, les ombres dansant sur son visage endormi. Plongé dans un sommeil profondément agité, marqué par des cauchemars et des échos lointains, le lion remue entre ses draps, et fronce les sourcils inconsciemment dans son sommeil. Il sent soudainement sa gorge le gratter tandis qu’une odeur désagréable vient lui piquer le nez. Rêve et réalité se confondent et c’est un hurlement strident qui sort Alec de son sommeil dans un sursaut, son cœur martelant dans sa poitrine comme un tambour enragé. Incapable de déceler le vrai du faux et déterminer s’il avait été jusqu’à imaginer le cri, il jete un coup d’oeil ensommeillé autour de lui, et constate avec soulagement qu’il est de retour dans l’appartemment d’Alicia, leur maison, et non pas dans la forêt, soumis à sa malédiction. Il a le souffle court, le cœur qui continue de battre trop vite, trop fort, et il papillonne des yeux alors qu’une sensation de malaise le gagne sans qu’il ne parvienne à en connaître la provenance. Et soudain, il comprend. Ses sens s’aiguisent et l’odeur âcre de la fumée emplit ses narines, le poussant à ouvrir grand les yeux et voir sa chambre baignée d’une lueur rougeâtre. Il ne lui faut pas plus de temps pour comprendre que quelque chose ne va pas et il se lève d’un bond en voyant des volutes de fumée commencer à s’infiltrer par les interstices de sa porte. La panique le gagne, et il sent son cœur faire des bonds dans sa poitrine en même temps qu’une première quinte de toux vient lui couper provisoirement la respiration. Il reste interdit de (trop) longues secondes, paralysé par la peur et l’incompréhension, incapable de croire ce que ses yeux semblaient pourtant voir. Il ne pouvait pas vivre une nouvelle tragédie, pas après tout ce que lui et sa sœur venaient de vivre. Alicia. Le visage de son aînée s’impose à lui, et Alec sent une décharge électrique le parcourir, c’est comme si on lui vidait un seau d’eau glacée sur le crâne. « Alicia » plus question de réfléchir, le lion se rue hors de sa chambre, ignorant les flammes léchant déjà les murs de leur appartement et réduisant en cendre leurs affaires, leurs projets et tout ce qu’ils étaient en train de construire pour courir jusqu’à la chambre de sa grande soeur. Il actionne machinalement la poignée de la porte, mais elle est déjà brûlante et lui arrache un cri de douleur en marquant la paume de sa main d’une trace rougeâtre. Il a les yeux qui brûlent, Alec, et même les larmes qui perlent au coin de ses yeux ne parviennent pas à hydrater ses prunelles séchées par la fumée et la chaleur irradiant du feu grandissant tout autour de lui. « Alicia réveille toi, il y a… Il y a le feu » hurle-t-il en tambourinant à la porte de la chambre de sa sœur. Pas de réponse. Une vague de terreur glacée déferle sur lui, il ne peut pas perdre sa sœur, pas après tout ça. La gorge nouée par la terreur, Alec est secoué par une nouvelle quinte de toux avant de décider d’enfoncer la porte de la chambre d’un coup d’épaule, protégeant son visage des flammes crépitantes déjà infiltrées dans la chambre de son aînée. Ni une, ni deux, Alec s’approche d’Alicia, encore allongée et endormie - le loup refusant l’éventualité qu’elle soit inconsciente et avec une douceur pressante, il la secoue pour la réveiller. « Ali, réveille toi s’il te plaît, j’ai besoin de toi » autour d’eux, les flammes semblent incontrôlables, dansant avec une lueur maléfique au-dessus d’eux, prêtes à les engloutir et les dévorer. Alec, sentant l’urgence de la situation, soulève sa sœur dans ses bras avec précaution, ignorant la chaleur des brûlures qui lui mordait la peau à travers ses vêtements, et la guide vers le salon, près des fenêtres où les flammes semblaient avancer moins vite. « Nos baguettes » souffle un Alec dépité et le cœur serré par la peur en jetant un regard vers leurs chambres entourées par les flammes. Sans magie, impossible de s’en sortir, et c’est pourquoi Alec, prenant son courage à deux mains, attrape un morceau de tissu épargné par les flammes, le noue autour de son visage pour protéger son nez et sa bouche, et sans réfléchir davantage, court jusqu’à sa chambre pour y récupérer sa baguette magique. Tout est déjà presque entièrement détruit. Il ne reste plus rien des souvenirs ramenés de chez lui, des habits empruntés, des quelques affaires ramenées de Poudlard, et son cœur se serre de douleur à l’idée de devoir tout recommencer à zéro une fois de plus. Il étouffe un sanglot, conscient qu’il ne peut pas se permettre d’être faible maintenant, et est rappelé à l’ordre par les flammes crépitantes et menaçantes projetant des ombres fantomatiques sur les murs. Il ferme brièvement les yeux, resserre le morceau de tissu de fortune protégeant à peine son visage et alors que le feu vient le frôler, il quitte sa chambre pour retourner auprès d’une Alicia bien réveillée. « Ça va, tu n’as rien ? » il y a une certaine urgence dans sa voix et il s’apprête à repartir récupérer la baguette d’Alicia, mais les flammes lui barrent la route, et empêchent non seulement l’accès à la chambre de cette dernière, mais se rapprochant dangereusement de la porte d’entrée, leur unique échappatoire. « Accio baguette d’Alicia. » priant Merlin qu’elle n’ait pas encore été engloutie par les flammes, il soupire de soulagement, quand, un instant plus tard, l’objet magique vole jusqu’à eux. Prenant la main d’Alicia dans la sienne, Alec y glisse la baguette et referme ses doigts dessus, puis se penche vers le visage de sa sœur pour dégager des mèches de cheveux collées à sa peau. « Tu peux te lever ? » dans son dos, il sent la chaleur se rapprocher dangereusement mais il est incapable de regarder, inquiet de constater qu’ils n’ont aucune chance de s’en sortir. Sentant toutefois l’urgence de la situation en voyant notamment les flammes commencer à lécher leur canapé à seulement quelques mètres d’eux, Alec saisit sa propre baguette. Sa main tremble, mais il se force à se concentrer « aguamenti » lançant un jet d’eau sur les flammes qui sifflent et reculent momentanément, avant de reprendre leur assaut. « We have to go, Ali. I.. I’m scared. » mais quelque chose cloche, Alicia n’est pas dans son état normal, Alicia ne va pas bien, les flammes sont sur le point de les encercler et de ne leur laisser aucune échappatoire et Alec sent les filaments de son anxiété au bord de son esprit, prêts à l’engloutir tout entier aussi mais au delà de ça, la douleur, la chaleur, les brûlures lui rappellent qu’il est encore vivant, mais pour combien de temps ?

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Quand ses épaules sont attrapées pour la secouer et l'extirper de son sommeil, Alicia peine à émerger. Peut-être par son inconscient sachant d'avance combien l'épreuve des flammes serait bien trop difficile pour elle, peut-être car elle s'était endormie d'épuisement il y a quelques heures à peine. Alicia avait généralement le sommeil léger, mais ce qui l'accueillit lorsqu'elle accéda à ses esprits était loin de ce qu'elle aurait pu un jour s'imaginer. En premier lieu, la sorcière remarque la chaleur du lieu, brûlante mais pas comme en plein été, brûlante comme lorsque la chair brûle et les murs s'écroulent sur eux-mêmes. Elle avait déjà connu ça, elle avait même failli perdre sa vie ce jour-là. Et puis le regard paniqué de son frère fut ce qui la sortit de sa léthargie, Alicia dont le cœur s'emballe avec urgence, qui regarde avec effroi les flammes lécher les murs devant elle. « ALEC ! » il la soulève dans ses bras et elle n'a rien le temps de faire, c'est comme si sa réflexion était au ralenti, empêchée de faire sens, de réagir comme elle l'aurait fait généralement. Parce que la peur l'emporte, terreur qui lui était familière dès lors que le feu se faisait protagoniste. La mort soufflant non loin, elle la ressent dans ses cauchemars lorsqu'elle y pense, elle la ressent à cet instant même alors que la fumée lui bloque la trachée et la fait tousser. Ses yeux lui piquent, elle s'accroche à son petit frère en s'inquiétant pour lui mais est tout bonnement incapable de faire quoique ce soit pour se sauver. Quand il la repose un peu plus loin, un sentiment d'effroi l'emplit en voyant combien le feu a déjà ravagé l'appartement, la sortie principale empêchée d'accès, elle suffoque Alicia et ça s'empire quand Alec la quitte pour retourner dans les flammes. Elle a alors envie de crier, le fait sans qu'aucun son ne sort et ses mains tremblent, ses jambes ne la supportent plus. Elle revit le traumatisme laissé d'il y a quelques mois, elle revoit Miles gisant dans les flammes avec un poignard enfoncé dans son corps, elle ressent à nouveau les flammes brûler sa peau et perd peu à peu le contrôle de tout. Assise et recroquevillée contre l'un des rares murs non atteints, Alicia se laisse entourer par la fumée qui empoisonne ses pensées, sa perception de la réalité et commence peu à peu à l'étouffer. Dans son esprit pourtant le prénom de son frère qui se répète, qui la garde attachée au réel jusqu'à ce qu'il ne revienne vers lui et que des larmes brulantes ne coulent en le voyant blessé. Elle a envie de le protéger et de le sauver mais ses membres ne lui répondent pas, tremblante de tout son être, elle se saisit de sa baguette et s'y accroche de toutes ses forces mais est tout simplement incapable de faire quoique ce soit. Elle se sent si faible, si terrorisée à ce moment précis, l'impression de mourir sans même que la mort ne soit venue l'embrasser. Et tout ce qu'elle désire n'est que son petit frère s'en sorte, car son cœur se brise lorsqu'il lui confie combien il a peur, elle éclate en de plus gros sanglots à ce moment précis. En recherche d'appel d'air, la gorge nouée au point de ne plus savoir respirer correctement, seulement quelques mots réussissent enfin à surgir faiblement parmi cette crise d'angoisse en train de l'anéantir. « les secours, appelle à l'aide. » sa gorge lui brûle, son corps lui brûle elle sursaute en voyant une poutre s'affaisser et se demande alors comment et pourquoi personne n'est encore arrivé pour leur sauver la vie. Elle se demande si elle vit ses derniers instants, si tout cela valait la peine d'être vécu. Une main enserrant sa gorge, elle pleure Alicia et est capable de rien, pas même de sauver son petit frère, cette fois.

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Les flammes rugissent et dévorent tout sur leur passage sous les yeux impuissants et terrorisés d'Alec qui sent son cœur se serrer dans sa poitrine. Ses yeux brûlent, son nez le picote, sa gorge est irritée et tout son corps tremble. C'est à peine s'il réussit à tenir sa baguette tant il est paralysé par la peur en voyant le feu lécher les murs et réduire en cendre les meubles et tout ce qu'ils ont construit ici depuis un mois. Prostré aux côtés d'Alicia qu'il n'ose pas quitter des yeux trop longtemps de peur qu'elle disparaisse à son tour dans les flammes, il la tient fermement dans ses bras, cherchant frénétiquement une échappatoire. Les couloirs sont devenus labyrinthe de chaleur et de fumée, les pièces de l'appartement sont ruines et chaque direction semble mener à une impasse de feu et de désespoir. L’obscurité de l'appartement en flammes est étouffante et chaque inspiration devient un combat contre l'air brûlant et empoisonné. « Les secours, oui, je » il balbutie maladroitement à l'encontre de sa sœur, ses pensées devenant brumeuses et évasives. Dans le chaos de la scène, même ses propres pensées semblent partir en fumée et laissant un vide énorme autour de lui qui le paralyse d'autant plus. Seulement, la vision d'une Alicia en pleurs et secouée de tremblements agit comme un électrochoc sur Alec. Son visage est strié de larmes et de suie, sa main est enserrée autour de sa gorge et cette vision finit de briser le cœur du sorcier qui s'agenouille près d'elle et entoure son visage de ses deux mains en essayant de capter son regard paniqué. « Ali écoute moi, concentre toi sur ma voix, je te laisserais pas ok ? On va sortir de là. » sa voix est ferme et empreinte de confiance malgré la frayeur qui le tord de l'intérieur. Il sait qu'il doit rester fort pour elle, pour eux et ce même si son propre cœur crie de peur. En dépit de cette terreur qui le ronge, une nouvelle détermination résonne en lui et dans des gestes rapides, il tend sa baguette devant lui pour en sortir un patronus. Il n'hésite qu'un bref instant avant de l'adresser à Miles, le collègue d'Alicia qui avait été si présent pour lui, elle et eux quelques semaines plus tôt quand ils avaient dû confronter leur géniteur. Il observe la patronus partir et se penche à nouveau vers sa grande sœur. « C'est bon Ali, tiens le coup, on va venir nous aider. » seulement Alec n'a aucune idée du temps qu'il faudra pour qu'on leur apporte de l'aide et ce constat lui provoque le tournis et manque de le faire tomber mais il puise sa force dans sa sœur et dans son désir brûlant de la sauver. Les flammes dansent autour d'eux, menacent de le consumer à chaque instant et Alec, il sent la douleur lui dévorer la peau à travers ses vêtements mais il se refuse à abandonner. Après tout ce qu'ils ont traversé ces derniers mois – ces dernières années – il est impossible qu'ils se laissent consumer par les flammes. Formant un bouclier autour d'Alicia à l'aide de son corps, le loup réfléchit à toute allure à la meilleure solution pour leur donner du répit le temps que les secours arrivent, et la solution s'impose à lui après quelques instants. C'est risqué et dangereux, mais pas plus que laisser les flammes ronger leur chair, ce qu'elles feraient bientôt. Avant de changer d'avis, il pointe sa baguette sur l'une des fenêtres et la fait exploser, quelques débris de verres venant se planter dans la peau de son avant bras mais il ne ressent même pas la douleur pour l'instant, l'adrénaline parcourant ses muscles pour l'aider à sauver la vie de sa grande sœur. Avec précaution, Alec glisse une main sous les genoux d'Alicia, l'autre dans son dos pour la soulever avec autant de douceur que possible malgré l'urgence de la situation. Elle est légère entre ses bras, presque trop, brûlante aussi, et il se force à ne pas penser à l'alternative terrifiante qui hante ses pensées alors qu'il se dirige vers la fenêtre, se frayant un chemin à travers les débris en feu qui tombent du plafond en flammes. Chaque pas est un défi, chaque seconde semble s'étirer à l'infini. L'air est épais de fumée, lui brûlant les yeux, la gorge, mais il tient bon. Veillant à ne pas la blesser, il passe la tête à travers la fenêtre, et son regard glisse en bas avant qu'il ne relève les yeux sur elle pour ne pas laisser la panique le gagner à nouveau. Il resserre son emprise autour d'elle, lance un regard derrière son épaule mais plus question de faire demi-tour quand les flammes se rapprochent dangereusement de leur position. « Merde » il souffle à voix basse d'une voix rendue rauque par toute la fumée inhalée. Prit d'une quinte de toux, il continue d'avance, tenant fermement Alicia dans ses bras et pose un pied tremblant sur le rebord de la fenêtre, juste assez large pour s'y tenir. S'aidant du rebord pour trouver un équilibre précaire, il aperçoit un vieil escalier délabré et inutilisé, déformé par la chaleur et en partie détruit par les flammes, mais leur seule issue pour quitter la chaleur étouffante de l'appartement. Les fondations de l’escalier ont sûrement été attaquées par les flammes aussi, et sûrement qu'ils ne tiendront pas longtemps dessus, mais c'est pour l'instant leur seule échappatoire. « Ali, Alicia écoute, écoute moi c'est important. Je vais devoir te lâcher d'une main, alors tu vas t'accrocher de toutes tes forces à moi ok ? T'as intérêt à t'accrocher » il étouffe un nouveau sanglot et réalise seulement maintenant que ses joues sont humides, marquées par des sillons de larmes. D'une main hésitante, il relâche l'une de ses mains tenant le corps d'Alicia et attrape la barre métallique de l'escalier pour s'avancer dessus. Il sent une légère secousse au moment où il abandonne totalement le rebord de la fenêtre au profit de l'escalier, comme si le métal cédait peu à peu sous leur poids et un vent de panique le traverse qu'il refoule pourtant instantanément. Malgré l'instabilité de la plateforme, Alec, il s'accroche d'autant plus fort pour s'éloigner une explosion de flammes à l'intérieur de l'appartement qui s'échappe de la fenêtre. Tout ne tient qu'à un fil, leur vie, cet escalier, et il refoule encore et encore les vagues de terreur et d'angoisse qui le parcourent. Alicia a besoin de lui, maintenant plus que jamais et en attendant qu'on vienne à leur secours, Alec n'a d'autre choix que d'être fort pour eux deux, comme elle l'a fait pour lui. Il lui doit la vie, et s'il devait donner la sienne pour la sauver, il le ferait sans l'ombre d'une hésitation.

mention de @miles bletchey

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C’est en sursaut qu’il se réveille, le cœur battant à la chamade, l’esprit encore à moitié endormi. Il plisse les yeux Miles, trop éclairé par une lumière dont il ignore la provenance. Il cligne des paupières plusieurs fois, se frotte les yeux alors que tout se met en place peu à peu. Il dormait et s’était réveillé avec une sensation d’urgence qu’il n’explique pas jusqu’à ce que son regard ne se pose sur la patronus qui était au beau milieu de sa chambre. Il se fige, l’impression que la Terre vient de s’arrêter de tourner alors que l’angoisse l’envahit. Il ne reconnaît pas le patronus mais finit par comprendre qu’Alicia était concernée, et il n’en faut pas plus pour qu’il se relève précipitamment. Il a peur, Milo, peur qu’il ne soit déjà trop tard, peur qu’il lui soit arrivé quelque chose et c’est la seule perspective qu’elle ait besoin de lui qui l’aide à ne pas craquer. Il refuse de penser au pire, se concentre et récupère son tee-shirt et son pantalon de survêtement qu’il enfile en quatrième vitesse. Puis, sans perdre davantage de temps, il transplane jusqu’au pied de l’immeuble. Quelques secondes plus tard, il se retrouve face à un spectacle qui lui donne le tournis. Son cœur se serre en voyant les flammes à travers la fenêtre, à l’endroit même où se trouve l’appartement occupé par Alec et Alicia. Aussitôt, il se retrouve des mois plus tôt, a l’impression de sentir à nouveau le poignard enfoncé dans son flanc, la chaleur des flammes qui le frôlaient et qui les entouraient tous les deux. Il n’ose pas imaginer ce que sa partenaire ressent, l’angoisse éprouvée et surtout, il espère qu’elle n’a rien, qu’ils vont bien tous les deux. Alors que le sorcier s’apprête à se ruer dans l’appartement en feu pour en faire sortir les deux bruns, il entend un drôle de grincement métallique et en plissant les yeux, il comprend que le bruit vient du vieil escalier situé sur le côté de l’immeuble. Il court et en levant les yeux, il aperçoit Alec dans un équilibre précaire, Alec qui agrippe Alicia et il comprend l’urgence de la situation. Il tait ses inquiétudes, ignore les quelques curieux qui étaient sortis et qui restaient à ne rien faire alors que le drame se déroulait sous leurs yeux.

Patronus envoyé vers la brigade de pompiers magiques, il analyse rapidement la situation, examine les possibilités qui s’offrent à lui. « Alec ! » Il attire son attention, en partie pour le rassurer et lui faire comprendre qu’il allait faire de son mieux pour l’aider, également pour qu’il puisse suivre ses explications au mieux. « Ne bouge pas j’arrive ! » L’escalier ne pouvait pas être utilisé dans l’état, il n’était même pas sûr qu’il tiendrait encore longtemps entre la rouille qui devait le ronger et les flammes qui commençaient à se répandre. D’un coup de baguette, il lance un sort qui métamorphose une benne à ordure en échelle qu’il fait léviter alors qu’en parallèle, le futur auror grimpe sur l’escalier de l’immeuble adjacent, situé à quelques mètres et qui est bien plus stable. Miles positionne l’échelle entre les deux escaliers pour en faire un pont de fortune qui devrait leur permettre de traverser sauf qu’il sait qu’Alec ne peut pas y parvenir avec Alicia dans les bras. « Ne bouge pas je viens chercher Ali. » Il enjambe la balustrade et se concentre, assez pour progresser peu à peu sur l’échelle jusqu’à arriver à hauteur d’Alec. Il n’a pas le temps de vérifier que tout va bien, urgence de la situation qui le pousse à agir en tant qu’auror et non pas en tant que proche d’une des personnes souffrant de la situation. Il lui faut chasser toute inquiétude, toute crainte pour se concentrer sur l’instant. « Tu dois passer d’abord. » Quand le jeune loup semble sur le point de protester, il secoue la tête. « Non, pas de négociation. J’ai besoin que tu passes pour maintenir l’échelle de l’autre côté car je ne pourrais pas le faire avec Alicia dans les bras. » Il ne dit pas qu'il le fait passer d'abord aussi parce que c'était ce qu'Alicia choisirait, les autres avant elle, toujours, et qu'il se devait de protéger son frère comme si c'était le sien pendant ces quelques minutes durant lesquelles elle ne pouvait pas le faire. Il prend place sur l’escalier et glisse ses bras sous les jambes d’Alicia pour la garder contre lui tandis que le lion commence sa progression sur l’échelle. « It’s gonna be okay love. » murmure-t-il alors qu’il se permet un regard vers elle pour la première fois. L’instant ne dure que quelques secondes mais c’est suffisant pour que son cœur ne se serre en réalisant à quel point elle allait mal, à quel point ce qui arrivait l’atteignait. Il étouffe sa colère, celle qui le pousse à vouloir s’en prendre à quiconque a pu être responsable d’un tel évènement et se concentre plutôt sur Alec qui était sa priorité à ce moment là, baguette prête à lancer un sort s’il venait à chuter. Ce n’est que lorsqu’il est de l’autre côté que Milo prend une profonde inspiration. Il se lance à son tour, debout cette fois car il ne peut pas en être autrement avec Alicia dans ses bras. « Il faut que tu fasses contrepoids de ton côté pour que ne bouge pas trop!» explique-t-il alors qu’il sent la chaleur des flammes dans son dos, qu’il entend les grincements de l’escalier et qu’il comprend qu’ils n’en ont plus pour longtemps. Il regarde devant lui et tente de rester en équilibre alors que l’échelle plie un peu sous leur poids, barreau qu’il loupe mais il arrive à reprend ses appuis à temps. La prise de ses doigts se raffermit sur Alicia alors qu’il ne reste plus que quelques centimètres quand il entend un craquement sourd derrière lui et il sait qu’il ne faut pas regarder en arrière, tente une grande enjambée qui lui permet de se rattraper à l’escalier sur lequel était Alec. Avec son aide, il parvient à passer de l’autre côté au moment même où l’escalier sur lequel ils étaient tous quelques minutes plus tôt s’effondre et emporte l’échelle avec lui. Son cœur bat à tout rompre contre sa cage thoracique, adrénaline qui parvient à taire son angoisse alors qu’il entraîne Alec et Alicia qu’il a encore dans ses bras jusqu’au sol, en sécurité loin des flammes qui continuent à ravager l’appartement. Une foule commence à se former et les regards sont rivés sur eux, certains s’approchent mais Milo hurle un « FUCK OFF » qui les pousse à faire quelques pas en arrière. Enfin, il s’arrête, le torse se soulevant rapidement sous l’effort qu’il venait de fournir, souffle court qu’il retrouvait peu à peu. « Tu vas bien ? » demande-t-il à Alec en levant les yeux vers lui. Ses blessures n’avaient pas l’air graves, heureusement, même s’il fallait qu’il se fasse examiner et en attendant l’arrivée des secours c’était Alicia sa priorité, l’angoisse qu’il lui fallait chasser du mieux qu’il le pouvait. « C’est les flammes elle.. elle supporte pas ça. » explique-t-il pour qu’Alec ne comprenne. Doucement, il s’agenouille et pose ses mains sur les joues de la sorcière, s’accroche à son regard. « C’est fini Alicia. » Sa gorge se noue pourtant alors qu’il réalise à quel point la situation aurait pu être pire, alors qu’il réalise surtout qu’il aurait pu la perdre, l’idée qui lui paraissait inconcevable tant il ne pouvait imaginer un monde sans Alicia Spinnet. Elle était tout, Alicia – elle était le soleil qui illuminait ses journées, le souffle qu’il retrouvait dès lorsqu’il était près d’elle, elle était celle qui chamboulait sa vie pour la rendre meilleure, celle qui lui donnait envie de s’améliorer pour elle. Sans elle, il ne serait rien qu’une ombre de celui qu’il pourrait être, rien qu’un cœur mort qui aurait perdu sa moitié. Elle était tout ce qu’il y avait de bon sur cette Terre et l’idée de l’avoir presque perdue suffisait à le bouleverser totalement. Se moquant bien de savoir qu’on pouvait les voir, il colle son front au sien alors que son pouce caresse sa joue tendrement. « I’m here. Alec is safe, you’re safe and nothing will happen to you. Just… Just breathe with me slowly. » Il inspire et expire pour l’inciter à en faire de même, pour l’aider à s’accrocher à lui afin de reprendre pied avec la réalité peu à peu. Qu’importe ce que l’auror devait faire pour l’aider, il n’hésiterait pas avant de le faire, sorcier capable de chercher toute sa vie durant comment faire pour lui décrocher la lune si c’était ce qu’elle lui demandait.

cw : incendie, flammes, blessures, possible crise d'angoisse

Elle avait oublié combien un incendie pouvait être aussi bruyant, flammes léchant les murs et plafonds se détachant à leur passage, le bruit du fracas et de la chaleur qui environne, qui menace et prend place. Les battements assourdissants de son cœur tambourinant dans sa tête, le bruit de sa respiration courte, affolée qu'elle tente pourtant de calmer du mieux qu'elle le peut, l'écho de la voix de son petit frère qui se fait parfois si proche et d'autres fois bien lointaine. Elle navigue dans un monde à part Alicia à cause du traumatisme qui remonte et l'ébranle, incapable de quoique ce soit et pas même se sauver son frère ni elle-même. L'auror qui cède à la panique, à la douce mort, celle prédite par son géniteur il n'y avait que quelques semaines avant. Ca lui terrifie l'âme de réaliser qu'il avait peut-être eu raison et mentalement elle glisse vers des abymes dangereuses alors que le manque d'oxygène se fait ressentir et n'aide en rien. Elle se sent pourtant soulevée dans les bras d'Alec, voit le monde bouger dans un flou gaussien tandis que bientôt un air un peu plus frais remplit ses poumons. Alec était en train de les faire sortir de là et quand Alicia rouvrit les yeux, elle ne put voir que le vide sous leurs pieds et s'accrocha un peu plus à son petit-frère l'intimant de le faire. « Je t'aime Alec, je t'aime, tu peux le faire, je t'aime. » répétait-elle tout contre sa peau, son visage enfoui dans son cou, les seuls mots qu'elle était capable de formuler et qui faisaient sens à cet instant dans sa tête. Elle l'aimait si fort, son petit-frère devenu sauveur et la lionne apeurée se raccroche à lui pour ne pas voir les flammes parvenant progressivement jusqu'à eux ni l'instabilité de l'escalier de secours. Dehors, c'est comme si la terreur infiltrée en elle laissait enfin un peu de place à plus de raison et l'invitation au courage. C'est comme ça qu'elle discerne qu'une nouvelle voix s'est ajoutée, que des nouveaux bras la portent et c'est à ce moment là qu'elle peut alors le reconnaître. « Miles. » prononcé avec détresse et réconfort à la fois, Alicia qui tremble toujours de tout son corps mais s'attache à lui comme elle l'avait déjà fait tant de fois en d'autres manières. Elle aimerait pouvoir lui dire qu'elle n'est pas aussi forte qu'elle devrait l'être, que quelque chose ne va pas, qu'elle n'y arrive tout simplement pas alors qu'elle est censée maîtriser la situation aussi bien que lui. Elle aimerait lui dire combien elle se sent faible et combien le feu lui fait peur, combien c'est plus fort qu'elle, son âme tremble, est effrayée sans qu'elle ne puisse y faire quoique ce soit. Et son cœur est soulagé lorsqu'elle remarque qu'Alec est en sécurité de l'autre côté de l'échelle et elle sait Alicia qu'elle ne peut pas faire grand chose alors elle fait la seule chose que ses membres et son instinct de survie lui permettent de faire en s'accrochant de toutes ses faibles forces restantes à Miles. Le temps passe à une vitesse aussi lente que fulgurante car elle ne le maîtrise plus, elle n'entend que les flammes, la respiration haletante de l'auror, la sienne affolée et puis une secousse lui fait comprendre qu'ils sont saufs et assurés avant qu'un énorme fracas ne s'entendent derrière eux. Alicia se répète qu'ils sont sains et saufs, qu'Alec est en sécurité, qu'ils sont encore en vie et c'est inlassable, jusqu'à ce que son rythme cardiaque ne recommence enfin à retrouver une cadence moins affolée. Déposée au sol, ses bras entourent ses jambes ramenées contre elle et elle ferme les yeux la lionne mais se rend compte qu'elle n'y voit que les flammes dans l'obscurité de son esprit. Et elle a mal, aux brûlures laissées sur ses bras, au cœur, à la tête, dans tout son corps encore tendu. Eloignée du feu, Alicia continue de brûler, de sentir son esprit suffoquer. Même lorsque deux mains entourent son visage et que Miles lui promet que tout est terminé, sa respiration se fait douloureuse. Visage sali par une suie toute aussi importante sur ses bras, elle s'y revoit encore, a son cœur étreint par la peur refusant de la lâcher. Et il lui faudra du temps pour s'en remettre et tout de suite, le front collé de Miles contre le sien et ses mots qui l'atteignent à travers toute la fumée nocive qui entoure son esprit. Alicia ne peut pas faire grand chose, toujours quelque part paralysée par tout cela mais inspirer et expirer restent dans sa capacité et c'est ce à quoi elle s'emploie par l'aide de l'auror. Poitrine qui se soulève alors en un meilleur rythme, oxygène qui permet à son esprit d'y voir plus clair, elle finit par acquiescer plusieurs fois Alicia tout en laissant ses larmes couler sur ses joues, sa main fermement enlacée à celle de son frère, l'autre recherchant les doigts de Miles. Elle se raccroche aux deux hommes de sa vie, à ses plus grand soutiens, à ceux sans qui elle ne serait plus même en vie à ce moment précis.

Les secours n'ont pas tardé à arriver. Le feu dévorant leur appartement commençant à se propager a vite été pris en charge par les pompiers sorciers à cause de sa nature et si certains aurors dépêchés s'assurent que cela fasse le moins de bruit possible du côté moldu et cadrent le périmètre, le trio est pris en charge par des médicomages d'urgence. On s'assure de leur état avant de les faire transplaner à Ste Mangouste et c'est ainsi que plusieurs heures se suivent afin de les prendre en charge aussi physiquement que psychologiquement. Les brûlures sont aussitôt soignées, les visages et la partie nue de leurs membres délicatement nettoyés. On leur fait passer plusieurs examens, tousser dans du tissu, Alicia est même apaisée par une potion calmante qui l'anesthésie de tout durant un temps. Et pas une seule fois les trois ne s'éloignent vraiment des autres. Epuisés, déconnectés de la réalité, ils ont vécu une expérience pouvant s'apparenter à ce qu'il y a de pire car tourne dans leur tête la question de si ça avait été autrement. S'en seraient-ils sortis ? Seraient-ils encore en vie à l'heure actuelle ? Ce n'est qu'au petit matin, quand les rayons du soleil commencent à percer à travers les stores de l'hôpital sorcier qu'on leur accorde une sortie avec de nombreuses recommandations et un prochain rendez-vous de contrôle pour le frère et la sœur. Alicia reste emmitouflée dans la veste que Miles lui a prêté pour se couvrir, elle reste près des garçons sans même savoir où ils iraient à présent. Transplaner à Bristol chez leur père lui semblait impensable, peut-être que Vesper accepterait de les héberger quelques temps.. Seulement Miles proposa de venir trouver du repos chez lui et ils acceptèrent en étant rassurés. Ils pourraient à présent repousser cette question et l'idée même qu'ils avaient absolument tout perdu qui avait le don de lui faire monter les larmes aux yeux. Alicia était pourtant trop épuisée pour y penser, serrant la main d'Alec mais aussi celle de Miles qui les fait transplaner jusqu'à chez lui. Elle a l'impression d'être dans un autre monde alors que quelques heures plus tôt ils survivaient aux flammes. Et c'est dans un silence évident de fatigue qu'ils pénètrent dans l'antre de l'auror et qu'inexplicablement, Alicia s'y sent aussitôt plus en sécurité. « Merci Miles. » lui souffle t'elle alors qu'elle déposait sa baguette sur le comptoir, seul bien qu'elle possédait toujours. Alicia se retourne alors vers son petit-frère et ancre son regard au sien. « On est en sécurité ici. » elle le lui affirmait en pleine assurance, convaincue de ce qu'elle avançait tandis qu'Ali s'approchait de lui pour venir lui caresser la joue d'un geste tendre. « tu m'as sauvé la vie Alec. » et combien elle le remerciait, le regard embué de larmes. « Merci. » s'échappait à nouveau de ses lèvres avant de l'attirer à elle pour l'enlacer avec force. Sa joue collée à son torse et son regard posé sur l'auror, Miles vers qui elle tendit une main afin qu'il les rejoigne. « Merci à tous les deux. » qu'elle esquissait cette fois dans un faible sanglot avant d'inspirer profondément pour éviter de pleurer encore une fois. Elle était trop épuisée pour cela Alicia, ils l'étaient tous tandis que la chaleur de leurs corps autour du sien la réconfortait profondément. « Je crois qu'on a tous besoin de repos maintenant. » elle s'essuya les joues d'un revers de manche, relevant son regard fatigué sur l'un et l'autre. Ils étaient en vie. Ils étaient en vie et c'était ce qu'elle ne faisait que se répéter sans cesse pour éloigner d'elle la terreur qui avait ébranlé son âme comme jamais.

cw : incendie, flammes, blessures, possible crise d'angoisse

Tout n’est que chaos, destruction et chaleur. Alec sent les flammes se propager et se rapprocher d’eux et il commence doucement à paniquer à l’idée de rester coincé ici et de ne pas pouvoir sauver sa grande sœur. Il a peur pour elle, refuse de la perdre et puise sa force dans ses je t’aime malgré la douleur dans ses poumons à cause de toute la fumée inhalée. Prostré sur cet escalier, il tient Alicia contre lui de toutes ses forces et s’il se surprend à fermer les yeux très fort plusieurs fois dans l’espoir de pouvoir accélérer le temps et voir des secours arriver, il finit toujours par les rouvrir de crainte de lâcher sa sœur, ce qu’il ne peut pas se permettre. Quand Miles arrive pour les aider, des larmes perlent au coin des yeux d’Alec qui pousse un long soupir de soulagement, ses yeux ne quittant pas la silhouette de l’auror qui est à cet instant symbole d’espoir. C’est à ça qu’il se raccroche pour continuer de tenir mais lorsqu’il les rejoint et lui demande de lâcher Alicia, il resserre instinctivement sa prise autour d’elle. « Non. » la voix éraillée par les flammes, il la serre encore plus fort contre lui. Il doit la sauver, c’est son rôle de frère, il ne veut ni ne peut risquer de la perdre de vue, de la perdre tout court et refuse de la lâcher. Seulement, Miles réussit à le convaincre et avec regret, c’est les mains tremblantes que Alec confie sa grande sœur à l’auror pour passer de l’autre côté, le cœur tremblant en attendant qu’ils le rejoignent. Sa peur ne diminue pas, elle ne fait qu’augmenter à mesure qu’il passe du temps loin d’elle et s’il écoute les consignes de Milo et fait contrepoids pour leur faciliter le passage, son cœur s’arrête un million de fois en entendant les grincements de l’escalier et en voyant les flammes se rapprocher d’eux. Il oublie même de respirer tout le long de leur ascension vers lui et ne pense à remplir ses poumons d’air que lorsqu’Alicia est à nouveau près de lui, son corps se crispant de manière involontaire quand il voit l’escalier s’effondrer devant eux. Il prend conscience qu’ils auraient pu mourir, Alec, et une boule se forme dans sa gorge au même moment où il sent des larmes dévaler le long de ses joues alors qu’ils regagnent la terre ferme. Son cœur bat encore trop fort dans sa poitrine, et il est incapable de détourner son regard de sa sœur, son inquiétude pour elle allant en grandissant en la voyant dans cet état et il répond à peine à la question du sorcier, parce que lui-même ne sait pas comment il va, mais aussi parce qu’il n’y a qu’Alicia qui compte pour lui à cet instant. Il garde le silence tout en observant l’échange entre Miles et Alicia, la tête encore bien trop encombrée par les flammes pour vraiment saisir l’ampleur de leur relation. Il a mal, Alec, mal à la peau, là où les flammes l’ont brûlées, mais surtout mal au cœur de voir sa sœur ainsi, sans pouvoir rien faire d’autre pour la réconforter que prendre sa main dans la sienne et la serrer de toutes ses forces pour lui dire qu’il est là, et qu’il ne bouge pas.

Les heures qui suivent sont terriblement longues, mais à la fois bien trop courtes pour Alec qui a l’impression d’être engloutit dans une sorte de brouillard désagréable. A l’hôpital, il insiste pour rester près de sa sœur avant même de se soucier qu’on soigne ses blessures, le jeune sorcier qui ne veut pas la quitter d’une semelle en ces conditions, mais aussi parce qu’il a besoin de sa présence et qu’il ne peut pas être seul. Au-delà de cette tragédie qu’ils viennent de vivre, le fait de se retrouver à nouveau dans cet hôpital ne fait que rappeler à Alec que quelques mois auparavant, il était admis dans ce même hôpital pour un drame bien différent, mais à la fois bien similaire. Traumatisme au bord de son esprit qui se réveille en même temps que ses angoisses, on lui administre à lui aussi une potion calmante qui lui permet de souffler un peu et de ne pas se laisser davantage rongé par l’afflux d’émotions qui se bousculent en lui et ça fait du bien. L’espace d’un instant, il se sent anesthésié de tout et se sent un peu moins mal, mais il ne trouve pas le sommeil pour autant et se surprend à être soulagé lorsqu’on les relâche finalement après des tas d’examens et de soins divers. L’angoisse le ronge à nouveau quand il pense qu’ils n’ont nulle part où aller, et l’espace d’un instant, il lève les yeux vers Alicia en se demandant s’ils devront retourner chez leur père le supplier de les aider – ce que le loup détesterait après qu’il a tiré un trait sur son père mais lorsque Miles propose de les héberger, il sent un poids s’ôter de ses épaules et il laisse Alicia accepter pour eux tout en donnant son accord d’un regard et d’un signe de la tête épuisé. Ils s’aventurent chez lui et Alec sent la tension de ses épaules commencer à disparaître un peu maintenant qu’ils sont au chaud et en sécurité. Tout va bien, rien ne peut vous arriver, se répète-t-il en boucle dans son esprit même si cette petite angoisse qui noue son ventre refuse de partir. « On est en sécurité ici. » il répète dans un murmure alors qu’il ferme les yeux au contact de la main d’Alicia sur sa joue. « You saved me first. That was the least i could do » il lâche avec un faible sourire en coin qui n’atteint pas ses yeux alors qu’il fait référence à tout ce sa grande sœur a pu faire pour lui depuis la morsure. Elle l’a véritablement sauvée, et il n’a fait que lui rendre la pareille ce soir, le loup qui refuse d’imaginer une vie dans laquelle Alicia n’est pas à ses côtés. il referme ses bras autour d’elle et la serre comme si sa vie en dépendait et puise sa force dans cette étreinte alors qu’il enfouit son visage dans ses cheveux après y avoir déposé un baiser. « I love you. » murmuré tout bas, il ferme les yeux pour éviter de laisser ses émotions déborder et profite longuement de ses étreintes où Miles les a rejoint pour se ressourcer. « Can I sleep with you ? Just for tonight. » il regarde Alicia avec gêne, le loup qui a un peu peur de dormir seul même s’il ne veut pas l’avouer, puis regarde Miles pour savoir si l’idée le dérange et bientôt, après quelques derniers échanges, tous les trois s’écroulent dans leurs lits et pour une fois – aidé d’une potion sans rêve, Alec plonge dans un sommeil dénué de cauchemars, et reposant, son corps étant arrivé aux limites de ce qu’il pouvait supporter et ayant cruellement besoin de repos.

Quand il se réveille quelque heures plus tard, Alicia dort encore à ses côtés, et tout en veillant à ne pas la réveiller, Alec se lève et ramène la couverture sur elle. Il se lève et la regarde, juste quelques secondes pour s’assurer qu’elle respire bien et qu’elle va bien et une fois rassuré, il part sans bruit en quête du salon, où Miles est déjà bout. « Hey » il s’approche, un peu gauche dans ses mouvements, encore bouleversé par la soirée de folie qu’ils ont passé la veille, et passe une main dans ses cheveux rebelles. « T’es debout depuis longtemps ? » il s’assoit à l’une des chaises, mais son pied tapote nerveusement le sol. « Merci, au fait. Je sais que je te l’ai pas dit hier soir. Sans toi… bref, merci. » il se frotte le visage pour chasser les images qui dansent devant ses yeux et soupire alors que ses yeux se posent instinctivement sur la porte de la chambre fermée où Alicia dort encore. « Is she gonna be ok ? » il demande dans un froncement de sourcils, inquiet pour sa sœur après cette épreuve qu'ils viennent de traverser. S'il sait qu’elle est incroyablement forte et qu'elle peut tout surmonter, il peut pas s'empêcher d’avoir peur pour elle, sorcier qui ne veut pas que son aînée se tourmente d’images et de traumatismes après cette expérience. « You’ll take care of her ? When I'll be back to Hogwarts ? » il demande dans un froncement de sourcils en tournant le regard vers lui pour le regarder, inquiet qu’Alicia se retrouve seule et lui, loin d'elle, incapable de veiller sur elle. Il soupire à nouveau et frotte encore son visage en cherchant une idée pour rendre le sourire à sa soeur, quand quelque chose le frappe. « You know, I just thought of something… I think I have an idea to help Ali a bit. I think we could… » mais un bruit provenant de la chambre l'empêche de poursuivre et il se contente juste d'échanger un regard entendu avec Milo, la promesse implicite de lui dire plus tard ce à quoi il pense parce qu'à cet instant, Alec se fiche de tout, il n’y a qu’Alicia qui compte et se concentrer sur elle lui permet d'éviter de penser à lui, et a son propre traumatisme.

cw : mention d'incendie, flammes, blessures

Les minutes s’écoulent lentement au point de devenir heures alors que les médicomages s’efforcent de faire le plus d’examens possibles. Si Miles a tenté de refuser, annonçant ne pas en avoir besoin, il n’a pas vraiment eu le choix – et quelque part, il a bien vu aussi que ça rassurait Alicia de voir qu’on s’occupait de lui également. Son regard reste dédié aux Spinnet, volonté de veiller sur chacun d’entre eux jusqu’à ce qu’enfin, ils ne puissent rentrés. C’est tout naturellement qu’il leur propose de venir chez lui. Il trouvera la place, Miles, il le savait et de toute façon, il n’avait pas envie de les voir partir. Il voulait pouvoir veiller sur eux, s’assurer que rien ne leur arriverait, ce qu’il ne pouvait faire que depuis chez lui. Le sorcier qui garde ses distances tandis qu’ils se retrouvent tous les deux au sein de son salon, étreinte qui leur était sans doute nécessaire après tout ce qu’ils venaient de vivre. Il a mal au cœur pour eux, pour tout ce qu’ils venaient de perdre si rapidement, pour cette vie qu’ils étaient en train de se construire mais qu’on leur arrachait si brutalement. L’étreinte à laquelle Alicia l’invite à participer, sa main qu’il attrape et qu’il serre dans la sienne tout en l’entourant d’un bras. « It’s okay now. » murmure-t-il, cherchant à les rassurer tous les deux. Miles qui acquiesce quand son regard croise celui d’Alicia puis d’Alec, sorciers qu’il guide jusque sa chambre. « Vous pouvez rester là. Je suis à côté si vous avez besoin de quoi que ce soit, ok ? » offre-t-il avant de s’éclipser et de les laisser tous les deux. Nuit qu’il passe sur le fauteuil, la télévision allumée en arrière fond pour éviter ses pensées de trop gamberger, sans grand succès. Il ne fait que penser à ce qui était arrivé, aux flammes ravageant l’appartement, au regard apeuré d’Alicia, à l’inquiétude d’Alec. C’est l’adrénaline qui redescend pour laisser place à l’angoisse, à celle d’avoir failli perdre celle qu’il aimait – il sait à quel point tout va vite lors de ces évènements tragiques, qu’en quelques secondes à peine, tout pouvait basculer. Ses doigts qui pianotent nerveusement sur le fauteuil alors que la nervosité le gagne et qu’il est incapable de trouver le sommeil. Bruit soudain qui le tire de ses pensées tandis que la porte de la chambre se ferme, la silhouette d’Alicia qu’il aperçoit dans la cuisine. « Ali ? » murmure-t-il dans une volonté de ne pas réveiller Alec. Leurs regards se croisent et, sans pouvoir se contrôler davantage, il se relève brusquement et se rue vers elle pour l’attirer à lui et le serrer dans ses bras. Il a l’impression qu’enfin, son palpitant se calme, que son corps entier ne se relaxe maintenant qu’elle était là, contre lui. C’était ce dont il avait besoin, de ce moment d’apaisement qui lui était permis parce qu’elle était là et qu’elle allait bien. Les mains de Miles qui se posent sur ses joues alors qu’il colle son front à celui de la brune, son regard qui reste ancré au sien.  « It’s just.. I thought I’ve lost you. » L’idée lui donnait encore des palpitations alors qu’il avait eu peur pour elle, peur d’être arrivé trop tard. Il n’ose imaginer ce qui serait arrivé s’il l’avait perdu, Milo qui ne pouvait imaginer sa vie sans la sorcière. Elle était celle qui rendait tout plus beau, celle qui permettait au monde d’être plus lumineux et coloré par sa simple présence, celle qui lui donnait l’impression qu’il pouvait tout faire, tant qu’elle était là. Sans elle, tout devenait fade, insipide, alors que l’auror ne préférait même pas penser à une telle possibilité. Il ferme les yeux, profite de ce moment pour se ressourcer contre elle en espérant qu’elle en fasse de même, jusqu’à venir déposer un baiser sur son front. « Have some rest. You need it, love. » murmure-t-il alors que son pouce caresse tendrement sa joue. Le moment qui se prolonge quelques instants avant qu’Alicia ne retourne auprès d’Alec, Milo qui retourne dans son fauteuil, l’esprit un peu plus léger. Il parvient à dormir à moitié, se réveillant soudainement alors que ses songes étaient peuplés des pires images possibles.

Miles qui abandonne finalement après avoir dormi trois heures, café qu’il prépare avant de faire les cent pas dans le salon. Il peine à rester en place, bien trop obnubilé par des pensées qui le ramènent toujours à l’incendie mais pour d’autres raisons, cette fois. L’auror qui se demande comment le feu avait démarré et comment il avait pu se répandre assez vite pour coincer les deux sorciers dans leur propre appartement. S’il espérait que ce soit accidentel, une part de lui envisage le pire, la même que celle qui possédait ce mauvais pressentiment au sujet du logement quand Alicia avait emménagé. Peut-être que ce n’était rien. Peut-être que ce n’était que le résultat de ce métier qui le poussait à si souvent voir le pire et à envisager les plus mauvais cas de figure possibles. Il peine pourtant à se débarrasser de ces craintes, jusqu’à ce qu’il n’entende des pas et que l’arrivée d’Alec ne lui offre un court répit. « Hey. T’as réussi à dormir quand même ? » Il espérait qu’il ait pu se reposer un minimum en tout cas, qu’il puisse souffler même s’il n’était plus chez lui. « Je sais pas trop. Je crois que je suis réveillé depuis deux heures environ. » Il ne dit pas qu’il n’a pas beaucoup dormi – ça ne compte pas, ça, pas quand le jeune sorcier face à lui vient de perdre son foyer. Milo repart vers la cuisine pour préparer une autre tasse de café et revient au moment où Alec le remercie. « T’as pas à me remercier Alec, vraiment. » Il ne dit pas qu’il serait capable de braver tous les dangers pour Alicia, qu’il risquerait sa vie autant de fois que nécessaire si ça permettait de sauver la sienne. L’anglais s’installe face au plus jeune, dépose la tasse sur la table basse et la fait glisser jusque lui. Faible sourire offert au lion alors qu’il l’interroge sur sa sœur, inquiétude qu’il comprend et partage, au fond, mais il devait faire de son mieux pour le rassurer. « She’s the strongest witch that I know. She just needs some time but she’ll be ok. » Il en était certain, Miles, car il estimait la connaître assez désormais pour pouvoir en attester. Alicia était incroyablement forte et il n’y avait rien qu’elle ne pouvait affronter. Son regard qui se pose sur le brun et sur la question qu’il lui pose, celle à laquelle il répond sans hésiter un instant. « I’d protect her with my life If I had to. » affirme-t-il le plus sérieusement possible. Il veillera sur elle, encore et encore, parce que c’était plus fort que lui, réflexe dont il serait incapable de se défaire quand bien même il le voudrait. Il ferait tout pour lui, Milo, ce qu’il serait prêt à promettre à qui voudrait bien l’entendre. Quand Alec évoque une idée, il l’écoute attentivement, volonté partagée avec le jeune sorcier de distraire celle qu’ils aimaient tous les deux à différentes échelles. Seulement, Alicia se réveille et ils échangent un regard – si la conversation n’est plus possible, ils savaient tous les deux que ce n’était que partie remise et qu’ils trouveront un moyen de lui remonter le moral, ensemble.

Le lendemain.

« Tout est prêt ? » demande-t-il à Alec. Ils se sont affairés toute la journée, tous les deux. Alicia était sortie avec Vesper en début d’après-midi, ce qui avait laissé aux deux sorciers le loisir de préparer cette surprise qui était l’idée du Spinnet. Ils avaient d’abord fait quelques courses et le reste du temps avait été passé à installer leurs différents achats un peu partout dans l’appartement. « Tu sais que maintenant je vais flipper car si une d’elles meurt à cause de moi ta sœur va littéralement me tuer. » dit-il en soupirant à Alec, plaisanterie qui visait surtout à lui changer les idées même si une part de vérité se cachait dans ses mots. « Elle devrait pas tarder, V m’a envoyé un papier pour me dire qu’Alicia venait de partir il y a dix minutes. » Ce qui fait qu’elle allait sans doute bientôt arriver. Dernières vérifications effectuées, il ne faudra que quelques minutes supplémentaires avant qu’ils n’entendent la porte d’entrée s’ouvrir. Autour d’eux et un peu partout dans l’appartement se trouvaient de nombreuses plantes vertes achetées dans l’après-midi. C’était Alec qui y avait pensé et Milo n’avait pu qu’approuver l’idée. Il savait à quel point elle adorait les plantes – il s’efforçait encore de maintenir en vie celle qu’il lui a offert des mois plus tôt – alors il avait tout de suite su que c’était une bonne idée. Il avait tout de même fallu la complicité de Vesper pour s’assurer qu’Alicia ne parte de l’appartement un après-midi entier tout en étant certain qu’elle ne rentrerait pas plus tôt que prévu. Même s’il était certain qu’elle apprécierait, il ne peut retenir cette drôle de nervosité qui l’envahissait – il voulait bien faire, Miles, il savait que c’était également le cas d’Alec et il ne pouvait plus qu’espérer que cette surprise l’aiderait à retrouver le sourire. « Wow heureusement que t’es arrivée Ali, nous on galérait vraiment avec cette invasion sortie de nulle part. » dit-il avec un coup d’épaule complice à Alec, regard qui se pose malgré tout sur la sorcière face à eux, sur celle pour laquelle ils étaient prêts à faire tous les efforts du monde pour apercevoir ne serait-ce que l’ombre d’un sourire sur ses lèvres.

Serrer les deux hommes de sa vie lui fait un bien fou, elle reprend confiance Alicia, pieds dans la réalité après avoir cru s'en faire brutalement arracher, consumée dans les flammes. Et ils sont ses plus grands soutiens, ceux grâce à qui elle n'a pas totalement vacillé par le traumatisme et l'effroi. Alec et Milo sont tout et elle espère qu'ils comprennent combien elle leur en est reconnaissante, combien elle les aime. Si Alicia ne sait pas très bien si elle réussira à trouver le sommeil malgré l'épuisement bien présent, elle accepte de partir jusqu'au lit de l'auror, sans lui cette fois, pour s'allonger près de son frère qu'elle enlace jusqu'à ce qu'elle ne sente sa respiration entièrement apaisée et régulière. Sa main caresse le haut de ses cheveux de mouvements doux comme lorsqu'ils étaient enfants et Alicia comprend la chance qu'il ait été aussi fort. Elle, elle n'y arrive pas à trouver le sommeil, les pensées encore malmenées tandis qu'elle réalise peu à peu ce qui aurait pu se passer, qu'elle revit chacune des étapes de la soirée et c'est en se rassurant du bien être de son petit-frère qu'elle ressent aussi le manque évident des bras de son partenaire, de celui sans qui les choses n'auraient pas aussi bien tournées en leur faveur. Miles qui hante ses pensées, pour qui son cœur s'effraie encore pour tous les risques qu'il a pris pour eux deux et que la sorcière finit par rejoindre sans même le réaliser totalement. A pas de loup et refermant doucement la porte de la chambre derrière elle, Alicia hésite devant celle-ci, peu certaine à présent car peut-être était-il déjà assoupi lui aussi. Seulement le timbre de sa voix s'entend dans son surnom énoncé et le simple fait de l'entendre la réchauffe tout entière, a cet effet chaud qui l'enlace avant même que Miles ne soit devant elle pour l'attirer dans ses bras. Une fois blottie contre lui alors, quelques nouvelles larmes qu'elle pensait incapable à verser encore maintenant s'échappent et ses bras s'enroulent tout autour du corps de cette ancre qu'était devenu Miles Bletchey pour elle. Le front posé contre le sien et ses mains chaudes sur ses joues, elle le regarde avec reconnaissance et un cœur malmené mais soulagé. « i'm here, you're here. » le rassure t'elle alors que c'était finalement le principal, qu'ils soient tous encore en vie. Comment aurait-elle survécu si l'un des deux avait succombé aux flammes ? Nullement, sans aucun doute. Miles que son cœur appelait, qui restait près d'elle et lui prouvait une loyauté sans faille, qu'elle veut consoler et rassurer à son tour, Miles qui lui embrasse le front et lui permet alors enfin de se reposer, parce qu'il a ce don inédit de l'apaiser en très peu d'efforts. Elle se hisse finalement un peu après sur la pointe des pieds pour l'enlacer un peu plus fort et lui embrasser tendrement la joue avant de partir retrouver Alec, lançant une fois à la porte un dernier regard à celui qui détenait l'autre partie de son cœur sans qui elle ne savait vivre.

Alicia parvient à dormir plus ou moins profondément, c'est surtout le lendemain finalement qu'elle se repose le mieux en leur compagnie tandis que peu à peu, ils se remettent, ils réalisent tout ce qu'ils ont perdu. Ils ne s'organisent pas encore, elle n'en a pas la force, elle n'a que l'envie de rester dans un canapé, sous un plaid épais, à poser la tête sur l'épaule de son petit-frère puis celle de Miles pendant qu'ils regardent des contenus à la télé ou jouent à des jeux vidéos. C'est doux, c'est une journée hors du temps et ça lui fait du bien même si aléatoirement son esprit se teinte d'horreur à nouveau et tente d'assimiler le traumatisme. Le jour d'après, la brune accepte temporairement de sortir voir Vesper et si elle ne pensait pas que ce serait une bonne idée parce qu'elle ne souhaitait pas s'éloigner du lieu sécurisant qu'était l'appartement de Miles, elle put souffler autrement. Auprès de Vesper en la prenant dans ses bras, en plein air à se balader au soleil, elle ne revient finalement que quelques heures plus tard avec le teint moins ternit par le trop plein d'émotions ressenties depuis quarante huit heures et se demande même ce qu'ont pu faire Miles et Alec à qui elle a acheté des pâtisseries. Tandis qu'elle pénètre dans l'appartement à nouveau, son attention est entièrement attirée par l'ajout nouveau de toutes ces plantes de diverses tailles au sein du salon de l'auror. Et elle ne comprend pas tout de suite Alicia, restant figée dans l'entrée en les regardant une à une puis son frère et Milo et à nouveau les plantes. « Qu-quoi ? » ses doigts relâchent sans faire exprès le sac de pâtisseries qu'elle venait d'acheter pour eux et son corps s'avance aussitôt vers la plante la plus proche pour faire courir doucement ses doigts sur l'une de ses grandes feuilles. Elle reconnaissait chaque espèce à chaque rencontre qu'elle faisait, lui rappelant aussi toutes celles qu'elle avait perdu et forcément que c'est beaucoup à encaisser pour Alicia qui finit par sentir ses yeux piquer et finalement, pleure. « Mais.. » sa voix se brise un peu, se retournant vers les investigateurs de cette idée qui savaient tout particulièrement lui mettre du baume au cœur, qui la connaissaient réellement. Elle ne les méritait pas, c'était ce qu'elle réalisait tandis que sous l'émotion et même si sa main par son revers essayait d'éloigner les larmes, Alicia continuait de pleurer. « Je vous ai pris des pâtisseries mais elles doivent être toutes écrasées maintenant.. » ajoute t'elle dans un petit rire et un ton déçu tout en laissant ses joues se laisser inonder de toutes ces larmes d'émotion débordante. Et elle ne se sentait pas faible de pleurer en ce jour auprès d'eux mais forte par leur présence, était-là toute la différence et son apaisement pour son chemin vers la guérison de son traumatisme. Alicia qui s'approcha d'Alec pour le prendre dans ses bras et lui glisser un chaleureux remerciement doublé d'un « tu vas devoir avoir la main verte maintenant. » amusé. Elle lui dépose un doux baiser sur la joue en lui frottant le haut de ses cheveux et en profite encore pour l'enlacer plus longtemps avant de finalement défaire ses bras et regarder Milo cette fois vers qui elle n'hésite pas un seul instant avant de venir se blottir dans ses bras aussi. Les deux câlins se valaient mais étaient entièrement différents et bons à leur façon, Miles qu'elle remercia à son tour avant de lui glisser « tu sais ce qu'il va se passer si l'une d'elles meurt.. » aussi menaçant qu'amusé, parce qu'elle savait que ça le ferait rire. Et que c'était ainsi avec ce cadeau parfait, leurs bras chauds et présences précieuses qu'ils réussiraient petit à petit à passer à autre chose. Elle les aimait, si fort que c'était ce sentiment là qui surpassait tout après les épreuves des flammes et finalement, c'était ce qu'il y avait de plus beau et important à retenir.