Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait tenu à tout de même traverser le couloir du troisième étage alors que ce dernier était clairement infranchissable, il ne savait pas non plus comment il avait réussi à s'en sortir sans se faire écarter par les différentes lianes joueuses. Magie des saisons faisant de la vie des habitants une expérience infernale depuis trois mois déjà, Harry n'avait pas pu compter sur les bons conseils d'Hermione pour s'en sortir tranquillement cette fois. Se détendre pour échapper au filet du diable en première année avait finalement été bien plus facile que se débarrasser de la flore à la fois joueuse et capricieuse. Et si ils avaient été plusieurs – gryffondors évidemment – à s'infiltrer à travers elles par challenge et surtout ennui de devoir faire un conséquent détour, Harry avait été l'un de ceux les plus bloqués par l'exercice. Sans savoir comment, Ginny s'en était vraiment trop bien sortie et un regard pour son ex petite-amie lorsqu'elle s'en extirpe lui fait comprendre qu'elle ne l'aidera pas. « HEY ! » s'insurge t'il même si l'amusement qu'il cueille à son regard a quand même le don de le faire sourire, le pousser à redoubler d'effort ce qui n'est pas sans motiver la magie à en faire de même. Il réussit alors à s'en échapper au bout de ce qui lui semble être une éternité, replace correctement ses lunettes rondes sur son nez avant de relâcher un énorme soupir. Les mains flanquées à ses hanches, il regarde le couloir jungle qu'il vient de franchir, se rend compte que jamais ça n'a valu le coup et effectue un mouvement rapide sur le côté lorsque l'une des lianes claque près de lui comme dans l'envie de le ramener à elles. « No way. » il était essouflé, avait gaché sa dernière heure à prouver il-ne-savait-quoi à personne, Hermione aurait été loin d'être fière, Ron aurait ricané. Et Ginny.. elle l'avait abandonné à son sort dans toute la malice qui était sienne. Secouant la tête, le lion prend la direction des extérieurs et change complètement ses plans. Il ne savait pas exactement où ils en étaient tous les deux, mais rien de négatif ne semblait pourtant dominer, ils étaient dans un entre-deux qui persistait, qui devenait normalité. Ginny lui manquait, aussi. Parce que leur rupture aussi amicale avait-elle pu être apportait son lot de solitude pour réussir à ne pas retomber dans des schémas qui n'étaient plus pour eux, il savait pourtant aujourd'hui que c'était elle qu'il voulait rejoindre, surtout après leur échange. Quelques minutes plus tard, le voici arrivant sur le terrain de quidditch, persuadé la retrouver dans les airs comme la plupart du temps lorsqu'il la cherchait depuis quelques mois – si ce n'est des années, maintenant – Harry reste un temps au sol à l'admirer voler comme il l'avait toujours fait avant d'attraper lui-même son éclair de feu et taper du pied contre le sol. Un vent particulièrement insistant soufflait aujourd'hui, le ciel se couvrait progressivement de nuages sombres, elle avait toujours le don pour voler dans des circonstances compliquées. Sans même échanger de mots, il la suivit et ils s'embarquèrent dans une sorte de course à travers le terrain. Le vent filait contre sa peau et à travers les mèches de ses cheveux, il se penchait sur son balai en souriant, recherchant la performance, à l'égaler mais aussi la pousser à performer comme elle adorait faire. Il se démontrait adversaire et à la fois allié, lui permettait d'assouvir ses envies de plus, de compétition et de performance tandis qu'ils quittaient même le domaine du terrain de quidditch pour partir ailleurs, frôler la cime des arbres, glisser au dessus de l'eau. « Gin. » lâcha t'il un peu essoufflé, lorsqu'ils ralentirent ensemble sur cette partie de leur course où ensemble ils avaient toujours eu l'habitude de voler à moyenne allure pour tout simplement profiter du paysage fantastique. L'orage grondait au loin, l'atmosphère n'en était que plus électrique. « i could have used a hand, back there. » lui rappela alors Harry en haussant un sourcil. Il avait tout simplement besoin de savoir si ça allait, entre eux, si il était le seul à se sentir dans cet entre-deux incertain et à la fois assuré, si tout simplement elle allait bien.

Ginny était fidèle aux membres de sa maison et elle n’avait pas hésité à suivre les courageux qui voulaient affronter le troisième étage et ses lianes. Elle déambulait dans le couloir en observant ses camarades braver les dangers, elle-même rassemblant son courage pour s’infiltrer à travers les lianes. L’endroit était imprégné de magie malicieuse, et la rousse se moquait silencieusement de ses camarades lions, elle fit moins la maligne une fois bloquée par les lianes joueuses. Elles se tordaient, s’enroulaient autour d’elle et l’empêchaient d’avancer mais elle n’avait pas dit son dernier mot et son esprit vif se mit rapidement en action. D’une voix ferme, elle murmura un « Diffindo » et elle réussit à se libérer de l’étreinte des lianes. Elle joua des épaules pour s’extirper de cette jungle de lianes, sautant par-dessus un mur de liane désirant l’emprisonner et son regard croisa celui de Harry, toujours coincé à l’intérieur. Un sourire prit forme sur ses lèvres et elle lui adressa un clin d'œil malicieux avant de s’éclipser, le laissant livré à lui-même, mais ne doutant pas une seconde qu’il saurait s’extirper de la situation tout seul. Elle s’éloigna avec un sourire et se mit à courir à travers le château pour gagner le plus rapidement possible le terrain de Quidditch. Elle avait une envie irrésistible de voler, et son cœur battait d’exaltation.

Le ciel était chargé de nuages sombres et elle entendait au loin le tonnerre grondait mais cela n’avait jamais arrêté Ginny qui n’hésita pas à monter sur son balai. Elle s’élança dans les airs, sentant le vent fouetter son visage et soulever ses cheveux en une cascade de feu. Elle se laissa emporter par la sensation de liberté et son esprit se vida instantanément de toutes ses pensées. Elle volait en spirales, montait de plus en plus haut dans le ciel et savourait chaque instant de son ascension. Alors qu’elle filait à toute vitesse contre le vent, une silhouette familière apparut dans le ciel. Harry, monté sur son éclair de feu. Un sourire se dessina sur le visage de Ginny. Il la rejoignit dans les airs et ensemble, sans dire un mot, ils se lancèrent dans une course effrénée au-dessus du lac. Ils ignoraient les éclairs lointains et le grondement menaçant de l’orage qui approchait et ne se concentraient que sur leur course. Ginny se pencha sur son balai pour garder la même allure qu’Harry, savourant chaque sensation que leur chevauchée faisait naître en elle. Elle sentait plus libre et plus vivante que jamais en étant perchée dans les airs, et elle chérissait profondément cet état de frénésie dans lequel elle se trouvait. Harry était l’allié et l’adversaire parfait pour lui permettre de se dépasser. Ami et concurrent à la fois, il ne lui laissait aucun répit, la poussait dans ses retranchements et la challengait comme personne d’autre ne l’avait jamais fait, et elle appréciait ça chez son ami. Naturellement, il quittèrent le terrain de Quidditch pour voler vers d’autres alentours, frôler les arbres, se faire envelopper par les nuages, voler avec les oiseaux. Ginny profita d’une ligne droite pour fermer les yeux et pour lâcher son balai afin d’étendre ses bras et accueillir davantage de sensations sur sa peau. La voix du Gryffondor l’arracha à ses rêveries et la ramena à la réalité, et elle rouvrit les yeux. Le surnom employé n’a jamais été aussi doux que sur les lèvres d’Harry et il soutira un sourire nostalgique à Ginny qui en profita pour ralentir et adopter une allure de croisière plus douce. Cette portion de circuit avait le don de lui rappeler tout ce qu’elle avait vécu avec le Potter, ces après-midi où ils se retrouvaient pour venir voler sans un mot et profiter de la présence de l’autre et là encore, son cœur se serra de nostalgie. Cependant, la malice remplaça vite la nostalgie et Ginny ne retint pas un éclat de rire à la mention de la jungle dans laquelle elle avait abandonné Harry. « really ? aren’t you THE boy who lived ? » se moqua-t-elle gentiment sans pouvoir cacher son hilarité. « I thought you could survive anyyyything, did you really need my help ? » elle rapprocha son balai du sien et lui offrit un regard complice. « come on, you’re here now, right ? » et cette fois, son sourire se fit plus timide. Elle était conscience que leur relation était parfois étrange, qu’ils se balançaient dans un entre-deux inexplicable, mais ça ne l’empêchait de tenir encore profondément en lui et bien que les sentiments amoureux se soient dissipés, elle l’aimait toujours, et elle l’aimerait sans doute toujours. « still in the game potter, or does the 8A left you with no skills ? » Ginny releva ses sourcils dans un air de malice, et s’amusa de l’expression sur le visage de son ex-petit ami avant de descendre en piqué vers le lac. Si elle laissait entendre qu’elle voulait une autre course, ses intentions étaient toutes autres. Elle se rapprocha au-dessus de l’eau, suffisamment près de celle-ci pour la frôler du bout des doigts et y glissa l’une de ses mains sur quelques mètres. Elle jeta un coup d'œil derrière son dos et quand Harry parvint à sa hauteur, la rousse esquissa un sourire et en profita pour l’asperger d’eau. Elle remonta brusquement dans les airs pour ne pas lui laisser le temps de se venger sur elle, et son rire se mêla au rugissement du vent alors qu’elle recommençait à tournoyer, repoussant les limites de son agilité sur son balai. C’était un moment d’adrénaline pure, une évasion de la réalité, un instant où elle se sentait véritablement vivante et libre. Au loin, des éclairs zébrèrent le ciel, mais Ginny ne se laissa pas impressionner et retourna près de Harry. « Careful, i think you’re wet. » de toute la malice qui était la sienne, elle lui sourit et se replaça à ses côtés pour continuer aventure au-dessus du lac. « It feels good to be here with you, i’ve missed that. » confessa-t-elle finalement au vent pour qu’il remette son message à Harry. Elle lui glissa vers lui un nouveau regard, cette fois bien plus doux, de ces regards qui n’imposent pas de parler, de ces regards qui disent “tu m’as manqué”. Elle savait pertinemment que leur relation était perdue dans un entre-deux aussi incertain qu’assuré, mais ça ne les empêchait pas de se retrouver.

hj: je t'ai piqué ton code.

L'émeraude s'attache au bleu pétillant de malice et c'était presque comme si rien n'avait changé entre eux, comme si ils étaient de retour à quelques semaines en arrière, le dernier mois de décembre ayant attesté du reste de l'affection amoureuse restant entre eux. Stabilisé sur son balai, il l'admire toujours pourtant parce qu'il ne peut pas s'en empêcher et ne le veut pas non plus, à bien y réfléchir, Harry sait qu'il admirera Ginny probablement toute sa vie. Comment ne pas le faire envers une sorcière telle qu'elle ? « oh mais je peux survivre à n'importe quoi, souviens-toi la chute dans les escaliers au Terrier. » en caleçon et en pleine nuit alors qu'il avait failli marcher sur Pattenrond, basculant en arrière au moment de se faufiler hors de la chambre de Ginny après que son frère n'y soit entré sans savoir qu'Harry s'y trouvait. De multiples bleus, des excuses bidons et une hilarité excessive du côté des jumeaux l'ayant retrouvé au bas des marches, Harry s'est toujours pourtant vanté que Ron n'avait jamais su – ou avait eu l'étonnante décence de ne rien dire. Ginny s'approchant de son balai dans un regard complice, Harry n'eut qu'un sourire, toujours charmé par l'éclat de complicité qui les liait depuis des années maintenant. Ça le rassurait sur sa crainte que tout ne finisse par être gâché entre eux, car c'était loin ce qu'il voulait, Ginny lui était chère. Elle le mit alors au défi et n'attendit pas avant de filer en piqué en direction du lac, laissant le Survivant avec un joyeux éclat de rire avant d'abaisser à son tour le manche de son balai afin de la suivre. Le vent glisse à travers les mèches de sa chevelure noire, il a un sourire compétiteur aux lèvres et surtout pas froid aux yeux, mais elle non plus. Et la liberté d'être et de vivre l'étreint comme à chaque fois qu'il s'élance de cette façon avec la rouquine, se sentant plus vivant que jamais à ces moments-là, il savait que c'était le cas pour elle aussi. Frôlant la surface de l'eau, la ruse de la lionne le mouille dans un mouvement taquin alors qu'il souffle sans réussir à se départir de son sourire. « really ? » rugit-il en relevant son balai pour la suivre à nouveau au gré du vent et de ses accrobaties. Course s'étant transformée en une séance de vol libre et instinctif, ce qu'il préférait. Elle se joua alors de lui une fois à nouveau proches et c'est l'arrivée de quelques timides gouttes de pluie qui le fit d'autant plus sourire. « je ne vais bientôt plus être le seul. » plutôt content de ce fait même si il entendait déjà le reproche de l'infirmière si ils attrapaient un vilain rhume dans les heures qui allaient suivre, Harry ne pense plus à rien si ce n'est eux, lorsqu'elle s'exprime à nouveau. « yeah, me too. » et il était tenté d'accrocher son regard au sien à en oublier le monde entier le brun, mais il savait qu'il ne le pouvait plus. Ça ne l'attristait pas, mais ça ne le contentait pas non plus vraiment. Entre deux qu'ils apprenaient toujours à apprivoiser, Harry profite qu'ils repassent au dessus du lac pour l'arroser à son tour dans un rire amusé avant qu'ils ne tournent tous les deux dans un bel arc effectué en direction du terrain de quidditch à nouveau. La pluie s'intensifiait, si bien que ses lunettes l'empêchaient de totalement y voir, les essuyant tant bien que mal alors qu'ils arrivaient vers les pelouses en perdant de la hauteur. « j'vois absolument plus rien. » s'amuse t'il tandis qu'ils se posent, balai balancé sur l'épaule, une main glissant dans sa chevelure humide. L'orage grondait au dessus d'eux, ils avaient déjà volé dans ces conditions, s'étaient déjà engueulés mais aussi embrassés. « ça me rappelle plein de choses ce temps. » glisse t'il alors à son adresse tandis qu'il restait planté là sur le gazon, les éléments météorologiques balayant leurs corps et vêtements déjà pratiquement entièrement mouillés. Seulement son sourire persistait et à nouveau, un regard qui en disait long s'échangea entre eux, de ceux qui approuvent combien elle lui a manqué, fait indéniable, se ressentant parfaitement en lui. Il n'était peut-être pas vraiment doué avec les émotions mais ça, Harry savait le reconnaître.

« J’ai bien cru que les jumeaux allaient te griller ce jour-là. » le souvenir de cette nuit déclencha l’hilarité de Ginny dont le cœur se mit soudain à battre un peu plus fort. Elle en avait vécu de belles choses avec Harry, et Merlin savait combien elle avait de beaux souvenirs avec lui. Ils avaient rit, ils s’étaient aimés, et si aujourd’hui ils avaient mis un terme à leur relation amoureuse, une part d’elle savait que dans le fond elle l’aimerait toujours, juste un peu différemment. Ce constat lui serra un peu le cœur, et une esquisse de sourire nostalgie flotta sur ses lèvres pendant quelques secondes. Elle sentait le vent fouetter son visage alors qu’elle s’élançait à travers le ciel aux côtés du sorcier. L’éclat de complicité dans les yeux de ce dernier ravivait des souvenirs chers et pour un instant, tout semblait suspendu dans le temps, comme si le présent se mêlait harmonieusement aux fragments du passé si bien que petit à petit, la douleur finit par disparaître. Ginny avait en tête de profiter de l’instant présent, et le challenge qu’elle lui lança était le prétexte idéal pour se libérer d’une énergie débordante. Elle fila en piqué vers le lac, laissant Harry derrière elle avec un rire joyeux résonnant dans l’air s’entremêlant à celui du Survivant pour ne former qu’une douce mélodie de complicité et d’espièglerie. Leurs balais tournoyaient, glissaient dans une course effrénée, une danse aérienne qui les libérait de toutes contraintes et Merlin, que ça pouvait faire du bien de se laisser aller et de tout oublier. La pression qu’elle ressentait tous les jours avec les cours, l’équipe, tout ça s’envolait au profit d’une agréable sensation de liberté et de vivacité, comme s’ils étaient les maîtres du monde. Elle s’amusa à taquiner Harry de ce mouvement de main destiné à le mouiller, retenant avec difficulté un éclat de rire à sa réaction. Elle aimait se jouer de lui ainsi, et se prouver à elle-même  que tout n’était pas gaché entre eux, qu’ils savaient encore profiter l’un de l’autre et que leur amitié restait intacte en dépit de tout ce qu’ils avaient vécu. Un fantôme de sourire aux lèvres, Ginny s’apprêta à taquiner davantage le sorcier, mais la pluie commença à tomber, légèrement d'abord, puis de manière plus insistante. Un sourire espiègle éclaira le visage de la rousse dont les pointes commençaient à être trempées mais elle continua à défier les gouttes de pluie et les règles de la gravité avec une agilité déconcertante. « I’m not afraid of a little rain, Potter. Are you ? » elle leva un sourcil vers lui, le mettant au défi de râler davantage et n’eut pas le temps d’éviter la gerbe d’eau qu’il envoya vers elle pour la mouiller, comme elle l’avait déjà fait pour lui. Elle poussa un petit cri offusqué coupé par son éclat de rire qui résonna encore alors qu’elle rejoignait Harry quand il remarqua qu’il ne voyait rien avec ses lunettes. « Stop moving, let me help you. » elle attrapa sa baguette et pointa le bout de celle-ci sur ses lunettes pour lancer un sortilège d’imperméabilité qu’elle avait appris, pour lui. « Better now, right ? » elle esquissa un sourire alors qu’un grondement au loin attira son attention. Les gouttes de pluie formaient des perles sur les brins des cheveux de Ginny, et elle sentait la fraîcheur de l’herbe sous ses pieds alors qu’ils se posaient à nouveau sur le terrain de Quidditch. Une douce nostalgie l’enveloppa lorsque le sorcier évoqua le passé et la rousse le fixa, captant l’expression de ses yeux qui parlaient sans mots. Il n’était peut-être pas le meilleur pour exprimer ses émotions mais dans ce regard, Ginny pouvait lire une vérité et une sincérité qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps. « Same, I miss that. » ce n’était pas la relation de couple qui lui manquait, mais tout ce qui englobait ça. Les souvenirs, les rires, la création de souvenirs. Elle avait l’impression qu’on rompant, ils avaient mis de côté et oublié leur amitié, et Harry, son ami, lui manquait plus qu’elle ne voulait le reconnaître. Elle se rapprocha du sorcier d’un pas, les gouttes de pluie glissant sur son visage et elle balaya une mèche de cheveux détrempés de son propre front. Elle plongea ses prunelles dans les siennes, ses yeux parlant pour elle une conversation silencieuse qui disait “tu me manques”. L’orage grondait au-dessus d’eux, mais Ginny ne se sentait pas intimidée. Au contraire, elle appréciait particulièrement l’instant présent. Elle prit une décision impulsive et s’approcha encore doucement du survivant alors que les secondes semblaient s’étendre et Ginny, guidée par une pulsion irrésistible, posa délicatement ses lèvres sur celles d’Harry. Ça ne dura que quelques secondes, c’était doux et agréable, mais ça avait un coup étrange de fin et d’inconnu. Quand elle s’éloigna, les mains posées sur le torse du lion comme elle avait l’habitude de le faire, elle se recula pour rompre la proximité entre eux. « One last kiss, just to remember. » ce n’était pas un appel à plus, ni à un recommencement, mais un appel à la fin d’une chose, et au début d’une autre. « It shouldn’t change, you know. Us, I mean. » elle fronça les sourcils, désormais complètement trempée mais ne s’en souciant guère. « The way we can be ourselves when we’re together. It shouldn’t change. » elle passa une main dans ses cheveux trempés par la pluie, et offrit un sourire à Harry. « We don’t need to change anything or fix something that isn’t broken. We can still be there for each other and enjoy every moment like we used to. Just differently, as friends. » son sourire s’accentua et elle frappa doucement son épaule d’un geste complice. « I miss my friend. » elle prit sa main dans la sienne et leva son visage vers le ciel pour accueillir les gouttes de pluie sur son visage. « Aaand… I don’t really feel like going back right now. » la pluie ne la dérangeait pas, l’orage non plus et pour le prouver, elle s’éloigna à reculons et ouvrit grand les bras de chaque côté, défiant le survivant du regard. « What do you say Potter ? Ready for a new challenge, or do you prefer going back to cozy up with Ronron ? »

Quand Ginny l'aide avec ses lunettes et leur imperméabilité, il ne peut qu'avoir un petit sourire sur les lèvres tout en l'observant faire. C'était pour ce genre de gestes qu'il craquait avant, ces attentions diverses et prouvant l'affection de la rouquine à son égard qui le faisait craquer et ça ne manquait pas là encore une fois, mais d'une différente manière, avec même un sentiment plutôt nostalgique qu'il chérit secrètement. « always. » acquiesça t'il sous le sourire de la Weasley tandis qu'il pouvait à nouveau tout observer tranquillement sans être ennuyé par toutes les gouttes se posant sur ses verres. Harry passa sa main dans ses cheveux déjà humides avant de laisser exprimer son cœur. Les émeraudes rencontrant les océans si appréciés soutenus par des constellations qu'il connaissait par cœur, Harry esquisse un tendre sourire à sa réponse. Il était évident qu'ils ressentaient la même chose à ce moment précis, qu'ils étaient ensemble dans cet entre-deux qu'ils ne savaient pas vraiment définir après tant de temps à s'aimer. C'était nouveau mais pas forcément négatif. L'orage gronde alors, comme pour approuver ses pensées tandis que Ginny s'avança vers lui en réduisant drastiquement la distance entre eux. Encore une fois, une sensation de déjà vu s'associe à leurs attitudes et Harry ne bouge pas d'un poil en la voyant si proche. Quand elle vint l'embrasser, un petit sourire se dessina sur ses lèvres et ses mains vinrent retrouver leur place habituelle sur ses hanches. Ils s'embrassèrent comme ils eurent l'habitude de le faire avant, au tout début de ce qu'ils avaient été, d'une douceur incroyable qui lui fait forcément ressentir une vague chaleureuse. Ginny est blottie contre lui et ils s'embrassent quelques secondes, mais ce n'est pas tout à fait la réalité et ils le savent tous les deux, d'autant plus quand leurs corps se séparent pour remettre de la distance entre eux. Harry acquiesce, pas forcément confus vis à vis de Ginny mais plutôt dans ce qu'elle réussissait toujours à lui faire ressentir alors même que tout était terminé. Comment rompait-on totalement le lien qui nous liait à quelqu'un (principalement quand on ne le désirait pas forcément) ? La sorcière sembla alors leur offrir une sorte de réponse qui convainquit plutôt assez bien Harry, car elle implicitait une liberté d'agir et d'être comme avant tout en restant eux-mêmes qu'il désirait ardemment. « i think you're right. » - « i know you love when i say that. » il se met doucement à rire, surtout à son léger coup sur l'épaule en clamant qu'il lui manquait. Mains enlacées, il savait ce que cela signifierait aux yeux de n'importe qui connaissant leur histoire mais ils savaient que ce n'était définitivement plus comme ça entre eux. Et ça lui convenait amplement. Ginny s'éloignait alors de lui sous la pluie et en direction du centre du terrain, il secoua la tête, elle avait toujours eu ce tempérament sauvage qu'il adorait. « you're insane. » il rit pourtant le lion et la suit dans l'herbe, les mains dans les poches et les épaules détendues. Les habits de plus en plus humides, les perles d'eau glissant sur sa peau, elle le défie, évidemment qu'elle le fait. Alors sans attendre l'attrapeur s'élance en sa direction pour la poursuivre sur le terrain de quidditch dont l'herbe se transformait peu à peu en boue glissante. Ils jouaient ensemble, à se poursuivre, à défier le temps et la cohérence, leurs rires se mêlant au tonnerre. Et ce qui devait arriver arriva, Harry glissa en emportant Ginny dans sa course pour glisser sur quelques mètres dans des rires et enfermant ses bras autour d'elle pour l'empêcher de se faire mal. Ils arrivent un peu plus loin, essoufflés par leurs rires tandis qu'elle se sépare de lui et qu'il reste assit au sol boueux, les jambes écartées et se retenant sur ses bras dans un rire s'essoufflant. « t'aurais vu ta tête. » ses doigts s'enfoncent dans l'herbe et la terre mouillée à la fois. Il est quasi entièrement sali mais il s'en contrefiche, attrapant même un peu de boue pour en balancer sur la rouquine. Le projectile s'élance alors et s'éclate en un SPLAF en plein sur sa poitrine ce qui n'est pas sans lui faire redoubler son rire. « non, en fait c'est là que t'aurais du voir ta tête » le lion en rit à bientôt en avoir mal au ventre tout en tentant de se redresser pour s'échapper de son futur courroux – il était persuadé qu'elle ne laisserait pas le geste impuni, la connaissant pratiquement par cœur maintenant – sauf que Harry ne fait que patiner dans la boue pour tenter de se relever et parvient finalement tout juste à se relever quand l'orage gronde une nouvelle fois comme dans une façon de jouer avec eux. Et c'était tout ce dont il avait besoin Harry, simplement rire à nouveau avec Ginny.

La pluie s’abattait autour d’eux, une symphonie de gouttes tambourinant le sol et leurs corps déjà trempés. Ginny n’en avait rien à faire d’être mouillée de la tête au pied ou de risquer d’attraper un rhume, elle ne voulait que profiter de ce moment de complicité avec Harry. Les gestes et les mots échangés éveillaient une vague de souvenirs de tendres qui faisaient accélérer imperceptiblement les battements de son cœur. Ses sentiments pour le survivant ne s’étaient pas tout à fait envolés et elle savait qu’il lui faudrait du temps. Elle avait passé bien plus de temps à l’aimer que le contraire et il faisait partie intégrante de sa vie, si bien qu’il était difficile de tirer un trait sur lui et sur ce qu’ils avaient construit ces dernières années malgré les bas qui avaient entachés leur relation. Ils étaient là, sous la pluie battante, sur le terrain de Quidditch où tant de souvenirs avaient été gravés, debout l’un devant l’autre. L’orage grondait, en écho à leurs sentiments complexes et lorsque les émeraudes d’Harry croisèrent les siennes, Ginny s’avança, réduisant l’espace entre eux. Un baiser partagé, doux et familier, réveilla des émotions enfouies en elle. L’espace d’un instant, la réalité se plia à leurs souvenirs et la rousse retrouva projetée dans le passé mais la séparation qui suivit rappela la complexité de leur relation actuelle et ses difficultés à le sortir complètement de sa tête. Une main posée sur le torse du brun, elle posa brièvement son front contre celui-ci avant de se reculer avec un sourire résigné aux lèvres. Elle savait qu’ils ne pouvaient pas continuer comme ça et savait tout autant que ce baiser avait un goût de dernière fois, mais ça ne l’empêchait pas d’apprécier leur échange. Un fin sourire aux lèvres, elle laissa ses mains traîner sur le torse du Potter en partageant quelques pensées avec lui, dont la plus importante reflétait la façon dont il leur amitié lui manquait. Elle pensait sincèrement que leur histoire avait été belle, qu’elle n’était pas faite pour perdurer et qu’ils n’étaient pas obligés d’ignorer ce qu’ils avaient vécu mais qu’ils pouvaient toujours être eux-mêmes, présents l’un pour l’autre. Elle refusait de dire au revoir à son ami, parce qu’il faisait partie de sa vie depuis maintenant sept ans et qu’elle ne l’imaginait plus sans lui, même s’ils avaient dû renoncer à quelque chose de beau qui n’avait pas marché. Ils n’étaient pas brisés, seulement un peu fissurés, et ils ne tenaient qu’à eux de renforcer les choses. C’est ce que Ginny s’employa à lui faire comprendre. Un rire partage, des mains entrelacées, une connivence qui transcendait le romantisme passé et Ginny taquina son ami d’un coup d’épaule. « It’s my guilty pleasure. » évidemment qu’elle aimait l’entendre dire qu’elle avait raison, elle ne s’en cachait pas. Bribes de complicités retrouvées (se sont-elles même un jour effacées ?), Ginny, sauvage et intrépide, fit comprendre à Harry qu’elle ne souhaitait pas rentrer immédiatement et s’élança vers le centre du terrain, rapidement suivie par le brun. Tous deux se laissèrent emporter dans leur jeu, se courant après, riant aux éclats, défiant toutes les formes de bienséance. Ils étaient sûrement fous, peut-être un peu égarés sentimentalement, mais jeunes, intrépides, audacieux et incroyablement amusés par la situation. Ils jouaient, dansant un ballet imprévisible sous les coups de tonnerre, leurs rires se mêlant à l’atmosphère lorsqu’Harry glissa, entraînant la rousse dans sa chute incontrôlée. Ils roulèrent sur le sol boueux, et Ginny, d’abord surprise, esquissa une moue étonnée avant de rire de plus belle, plus fort, jusqu’à ce que ça lui coupe le souffle. « La tienne est pas mieux. » ses cheveux étaient recouverts de boue maintenant, tout comme ses vêtements, mais ça ne dérangeait toujours pas Ginny. Parfois garçon manquée, elle n’était pas de celles qui se souciaient toujours d’avoir une manucure parfaite, la sueur et la saleté ne la dérangeaient, encore moins maintenant qu’elle passait un si bon moment avec Harry. L’orage gronda de nouveau, attirant le regard de Ginny sur un éclair, ce qui détourna son attention du survivant qui en profita pour lui lancer une salve de boue sur sa poitrine. La rousse tourna un visage outré vers lui qui se mua en un sourire incontrôlable devant un Harry boueux mais radieux qui semblait ravi de son petit effet et qui tentait déjà de se redresser pour échapper à la vengeance imminente de la Weasley. « Tu vas me le payer Potter. » les yeux pétillants de malice, elle rassembla une poignée de bout entre ses mains et se redressa tant bien que mal pour poursuivre Harry sur quelques mètres. Alors qu’il tentait de lui échapper une nouvelle fois, elle décida de le prendre en traitre et de réunir plusieurs boules de boue à l’aide sa baguette magique et les envoya toutes (au nombre de 6 environ) dans le dos du survivant, ainsi que dans ses jambes pour le ralentir. Profitant du fait qu’il soit déconcentré, elle attrapa une autre poignée de boue qu’elle enferma dans son poing et s’avança à grandes enjambées d’Harry pour lui sauter dans le dos et étaler la boue dans ses cheveux en bataille. « T’es encore plus beau comme ça. » elle marqua une pause, toujours perchée sur son dos, et se pencha pour observer son visage après quoi elle déposa un baiser sur sa joue. « T’aurais dû voir ta tête. » se moqua-t-elle en reprenant ses mots. Elle entoura le cou du survivant de ses bras pour rester cramponner à lui mais à force de mouvements trop brusques et de pas sur la boue glissante, ils se rétamèrent à nouveau par terre et Ginny finit le nez dans la boue, les jambes au-dessus de celles de Harry dans un méli-mélo de corps. « Je te jure que si je te vois toucher de la boue pour te venger, tu pourras oublier ton surnom de survivant. » le prévint-elle alors qu’elle arborait pourtant une mine espiègle. Elle avait de la boue au bout du nez, dans sa belle crinière rousse, sur ses bras et ses habits, littéralement partout bien que la pluie la nettoyait un peu mais ça ne la dérangeait toujours pas, au contraire. Le souffle court, elle se redressa un peu pour observer le brun. « C’est quoi la suite du programme, un saut dans le lac pour se nettoyer ? » elle ne put pas s’empêcher de rigoler à cette idée alléchante, bien que la raison voudrait qu’ils retournent aux vestiaires pour se doucher mais elle était trop bien ici, et elle voulait que le temps continue de s’étendre pendant encore des heures, toujours bien peu déterminée à rentrer dans son dortoir.

Elle le prend en traitre Ginny et il le comprend dès lorsqu'il tente de se relever et qu'au moins une trentaine – c'est ainsi qu'il le ressentait, même si en vérité c'était beaucoup moins – de boules remplies de boue ne s'abattent sur son dos et dans ses jambes. Alors Harry manque forcément de peu de chuter et s'écrie d'un « hééééé tricheuse » outré sans pouvoir s'empêcher de rire avant que le poids de la lionne ne se ressente sur son dos car elle venait de lui sauter dessus. Et même si elle lui étale la boue dans les cheveux, le garçon ne peut ni ne veut faire autrement que s'assurer qu'elle soit stable et ne se fasse pas mal en la rattrapant par les jambes, la soutenant dans son dos pendant qu'elle s'amusait. « t'es vraiment la pire des traitresse. » annonça t'il dramatiquement, le crâne plus qu'humide maintenant qu'elle venait de le shampouiner de terre mouillée. Alors elle s'amuse de lui et lui plaque un baiser sur la joue qui le fait sourire, affermissant ses mains aux cuisses qu'il supportait, il secoue sa tête comme le ferait un animal sortant de l'eau pour mieux l'éclabousser de sa propre farce. L'amusement continue tandis qu'ils rient du retour et de la réaction de Ginny et puis basculent à nouveau au sol, mais ensemble cette fois tandis qu'elle est maintenant presque tout aussi salie que lui. Sa menace ne prend pas, principalement parce qu'il est fatigué et épuise un rire en restant au sol. « ça va j'abdique, de toute façon y a plus un seul endroit de propre sur nous là. » et elle était belle avec son sourire espiègle, ses tâches de rousseur commentées de boue, il ne voyait que ça lui, pas même tout ce marron qui la tâchait autant qu'il devait le faire. Ca lui faisait un bien fou ce moment, à rire et s'amuser de façon innocente avec elle après tout ce temps à être séparés. Harry y pensait encore avant qu'elle ne lui demande la suite du programme. L'orage grondait alors pour commenter leur jeu, participant par sa pluie froide ne parvenant pas entièrement à les laver de toute la terre étalée dans leurs habits et sur leurs peaux. Il rit en l'écoutant proposer un saut dans le lac avant de regarder en direction des arches du stade bien loin d'eux. « on y arriverait jamais sans se casser une jambe je crois. » et il était plutôt sûr de cette affirmation tandis qu'il s'allongeait alors dans la boue et l'herbe humide, observant les cieux et la multitude de gouttes leur tombant dessus. « c'est beau quand même. » et il soupire, se laisse aller à la contemplation avant que l'orage ne gronde beaucoup plus fort, beaucoup plus proche cette fois. « ok, that's it. » il comprend très bien qu'il faut qu'ils bougent maintenant et se relève en rigolant, tendant sa main à Ginny pour l'aider à en faire de même avant qu'ils n'avancent en direction des vestiaires sous une pluie qui devenait de plus en plus puissante. Ils s'engouffrent alors ensemble entre les murs et en sécurité, n'entendant plus que le raffut de la tempête au dehors qui martelait les tôles métalliques du toit, puis leurs respirations rapides. Ils se regardent à nouveau et se mettent à rire, regard complice échangé avant qu'Harry ne s'approche pour retirer un peu de boue sur son front. « on est même plus sorciers, ni humains, on appartient à un tout autre peuple maintenant. » un sourire en coin, Harry accroche son regard au sien et puis soupire. « mais j'crois qu'on va quand même devoir aller sous l'eau maintenant. » un sourire s'esquisse avant qu'il ne bouge la tête de droite à gauche comme il l'avait fait plus tôt de façon à l'éclabousser dans un rire en entendant sa réaction, partant ensuite pour les casiers, à la recherche d'un jogging ou quoique ce soit de propre et de sec pouvant faire l'affaire après sa douche. « j'espère qu'il reste de l'eau chaude sinon on va moins rigoler. » ajoute alors le Survivant qui n'avait pas vraiment envie de survivre sous une eau gelée à ce moment et qui partait en direction des douches après avoir enlevé ses baskets et chaussettes. Il dégoulinait d'eau et de terre, laissant son jean et son pull sur une chaise faisant face aux cabines de douches, particulièrement habitué après tant d'années à jouer au quidditch à ces commodités tandis qu'il essayait surtout de ne pas glisser sur le carrelage blanc. Harry s'avança pour déclencher l'eau et en tester sa température, si l'eau chaude arrivait. « t'as trouvé quelque chose toi ? » lui lançait-il alors de là où il se trouvait, pas encore entré sous sa douche mais attendant les bras croisés devant lui tout en commençant à avoir particulièrement froid. C'était donc ça, les conséquences d'une bonne session de jeu sous l'orage et dans la boue ?

Ginny se laissa emporter par l’euphorie du moment, riant aux éclats alors qu’elle bombardait Harry de boules de boue. Elle savait qu’elle trichait un peu, mais elle ne pouvait pas résister à l’occasion de s’amuser comme ça avec lui. Quand il lui reprocha sa trahison, elle lui offrit un sourire malicieux et claqua un baiser sur sa joue, savourant chaque instant de complicité retrouvée. Elle sentit les mains de Harry sur ses cuisses pour l’empêcher de tomber, et elle serra un peu plus fermement ses bras autour de lui, appréciant l’attention du garçon qui lui permettait de s’amuser en la soutenant ainsi. Elle éclata de rire lorsqu’il secoua sa tête pour l’éclabousser, et elle en perdit alors toute notion de propreté en venant elle-même passer une main dans ses cheveux bruns pour les ébouriffer. Elle s’amusait et riait à s’en faire mal aux côtes mais elle se sentait aussi reconnaissante de sa présence à ses côtés. Même si leur relation avait connu des hauts et des bas, il était toujours là pour elle, et elle pour lui, et elle n’imaginait pas un monde dans lequel ce ne serait pas le cas. Elle claqua un baiser sur sa joue, le couvrant encore plus de boue, avant de rire aux éclats en se retrouvant elle-même projetée au sol, aux côtés de Harry. La pluie continuait de tomber, finissant de salir à défaut de les nettoyer et Ginny se laisse tomber aux côtés du brun, approchant son corps du sien pour poser sa tête sur son torse, riant de bon coeur alors qu’ils étaient tous les deux couverts de boue et trempés jusqu’aux os. Elle s’en fichait totalement parce qu’elle se sentait bien, incroyablement bien même, comme si rien d’autre ne comptait à cet instant précis qu’Harry et elle, étendus dans la boue, le souffle court et la complicité intacte. Elle releva les yeux vers lui, et vint lui donner une petite pichenette boueuse sur le menton. « Maintenant y’a plus un seul endroit de propre sur toi. » corrigea-t-elle dans un sourire espiègle. Elle voulait prolonger ce moment entre eux et elle proposa un tour dans le lac que le lion réfuta, ce à quoi la rousse répondit par une moue faussement déçue. « J’aurais essayé au moins. » soupira-t-elle, suivant son regard jusqu’aux cieux offrant un joli spectacle qui lui tira un sourire. L’orage gronda plus fort et les arracha à leur contemplation, et si Ginny n’avait aucune envie de rentrer se mettre à l’abri car cela signifiait quitter leur petit coin de bonheur, elle accepta quand même la main de Harry pour se relever, et la garda fermement serrée dans la sienne en courant jusqu’aux vestiaires pour échapper à une pluie drue. Elle frissonna, réalisant combien elle avait froid et besoin de se réchauffer, finalement impatiente de goûter à l’eau chaude. Une fois à l’abri, elle se tourna vers Harry, son sourire s’élargissant lorsqu’il retira un peu de boue de son front et qu’il mentionna ce nouveau peuple dont ils faisaient partie. « Le peuple de la teEErrrE » gronda-t-elle en poussant volontairement sur sa voix pour la rendre plus rauque avant d’éclater de rire et de poser son front contre son épaule pour étouffer un râle. « Dommage, j’aimais bien tout ce côté boueux. » lâcha-t-elle d’un ton étouffé, toujours collé contre lui. Elle finit pourtant par se reculer, le poussant un peu lorsqu’il recommença à l’éclabousser non sans pouvoir empêcher un nouveau rire de traverser ses lèvres. Elle partit d’un autre côté, cherchant dans son casier de quoi se changer et se réchauffer alors que la voix du Survivant lui parvint par l’écho du vestiaire. « Je suis sûre qu’on trouvera un moyen de se réchauffer sinon. » lâcha-t-elle d’un ton mystérieux en passant la tête au-delà du casier pour croiser son regard. Elle ne rigolait qu’à moitié, et Harry n’aurait sûrement aucun mal à comprendre le sous-entendu mais elle devait aussi reconnaître qu’elle avait terriblement besoin de se réchauffer par une eau brûlante après leur aventure dans la boue. Alors elle revint vers lui avec des vêtements propres et chauds à l’instant où Harry la questionna, et elle leva alors en l’air un sweat-shirt qu’il n’aurait aucun mal à reconnaître parce que c’était le sien qu’elle lui avait volé quelques mois plus tôt. « J’avais un hoodie dans mon casier, toujours prête à toutes les éventualités. » elle n’avait pas prévu de se retrouver dans la boue avec lui, mais les rencontres imprévues ne sont-elles pas les meilleures finalement ? Elle poussa un soupir et se déshabilla, ne gardant que ses sous-vêtements avant de rejoindre Harry sous la douche et goûter l’eau qui commençait à chauffer. Elle détendit alors ses épaules, et releva un sourire malicieux vers le brun. « Garde les yeux en haut, n’en profite pas pour mater Potter. » elle le poussa un peu de ses hanches pour récupérer l’eau, et poussa un soupir d’aise lorsqu’un jet brûlant vint caresser son corps et la réchauffer. « Merlin, ça fait du bien. » un regard en coin pour Harry, elle le prit en pitié après l’avoir poussé et tendit la main vers lui pour le rapprocher d’elle de façon à ce qu’ils profitent tous les deux de l’eau brûlante. La boule coulait sous leurs pieds, l’eau débarrassant leurs corps de toute cette saleté et Ginny releva son regard vers le sorcier, puis la main pour retirer quelques traces de boues sur ses joues, mais aussi dans ses cheveux. « C’est quand même mieux comme ça. » elle se mit sur la pointe des pieds, et déposa un baiser à la commissure de ses lèvres, tentée d’en demander et d’en prendre plus; mais n’osant pas se le permettre après l’avoir embrassé plus tôt en guise de dernière fois. À la place, elle laissa sa main appuyée sur sa joue quelques instants avant de le relâcher dans un sourire, puis de finir de se doucher. Une fois propres et réchauffés, ils se séchèrent, et Ginny enfila le sweat-shirt volé à Harry, attachant sa chevelure de feu en un chignon alors que son regard glissait vers lui. « On devrait le refaire bientôt. » lâcha-t-elle en se rapprochant de lui pour arrancher ses cheveux avec un sourire amusé. « Voler, je veux dire. Pas la partie sur la boue. » une étincelle de malice dans les yeux, son regard laissait pourtant entendre qu’elle n’était pas contre l’idée de recommencer cette partie-là aussi. « Tu entends ? Ça s'est arrêté de pleuvoir, on devrait rentrer tant qu’on peut. » elle baissa les yeux vers ses mains, et entremêla ses doigts aux siens pour l’entraîner à sa suite à l’extérieur. À l’aide de sa baguette, elle matérialisa tout de même un parapluie au cas-où, et ils retournèrent au château main dans la main, faisant un détour vers les cuisines pour prendre une boisson chaude. Ils se réfugièrent ensuite dans l’antre des lions où Ron s’empressa de les harceler de questions mais Ginny ne lui offrit pas d’autres réponses qu’un haussement d’épaules, partageant un regard amusé avec Harry. Ils avaient vécu un bon moment tous les deux, et elle tenait particulièrement à le garder pour elle et le chérir, comme l’assurance que malgré leur rupture, il restait quelque chose de beau et de sincère de leur relation, quelque chose que rien ni personne ne pourrait venir entacher.