entrée à poudlard en même temps que le golden trio, sally-anne resta longtemps cette élève apeurée, entrée dans un monde ne lui appartenant pas, dans lequel elle ne comprenait pas tout, où elle était loin d'être reine, loin d'être compétente. aussi, passés la surprise et le choc, elle s'affirma, décidant de devenir ce qu'ils n'attendaient pas d'elle. parce qu'elle était compétente, mieux, elle travaillait d'arrache pied pour valoir le coup et s'opposa rapidement à ceux qui la jugeaient indigne d'être à Poudlard parce qu'elle était née-moldue. leurs provocations étaient devenues habituelles et elle y prenait du plaisir ; on ne critiquait que ce qui dérangeait, on ne provoquait que ce qui effrayait. rapidement, elle devint une des sorcières les plus performantes de sa promotion et put s'épanouir dans ce monde qu'elle avait fait sien. mais elle aspirait à mieux encore, elle aspirait à tout comprendre, tout connaître. mais ce n'était pas quelque chose d'incompréhensible chez elle. il existait une rumeur dans la famille de sa mère, un vieux conte qu'on racontait aux enfants; il parlait de ces fillettes qui venaient au monde à la lueur des étoiles, quand la Lune gibbeuse croissante s'épanouissait dans un ciel aux milliards de petites chandelles. ces fillettes-là étaient alors dotées de pouvoirs magiques et elles étaient dessinées dans des livres reliés aux couvertures étincelantes d'or. sally-anne était de celles-ci, et lorsque la famille vint d'Israël en visite pour voir la nouvelle venue au monde, les regards entendus ne trompèrent pas sa mère qui se rappela elle-même les contes d'autrefois.


le conte devint légende racontée le soir, pour s'endormir, puis la légende devint réalité. a l'éclosion de ses pouvoirs s'ensuivit une longue période de doutes pour ses parents qui eurent toutes les peines du monde à l'accepter mais qui y parvinrent, néanmoins, et la différence que présentait sally-anne devint leur plus jolie fierté. les années s'écoulèrent à Poudlard, en douceur et elle s'épanouit sans problème entre ces murs. un drame familial se joua cependant sur la terre de ses ancêtres et elle accompagna sa mère dans ce qui sembla être un pèlerinage identitaire important pour elle. plus proche de ses racines pendant quelques mois, elle rencontra de vieilles tantes qui partagèrent avec elle de nombreux secrets, y compris ceux qu'elle n'ignorait pas réellement, elle à qui l'intuition lui avait déjà soufflé la vérité ; elle n'était pas la première sorcière de sa lignée. Si elle revint de son voyage redoublante de la cinquième année, elle avait emmagasiné assez de souvenirs pour plusieurs vies et la volonté farouche de profiter de la sienne, quoi qu'il advienne. les souvenirs devinrent histoire et elle s'enveloppa dans un manteau d'histoires et de mythes qu'elle se plaisait à raconter; d'un coup de baguette naissaient nuages et ombres et avec eux, elle contait les légendes lointaines de chevaliers, de nuits étoilées et d'aventures merveilleuses.