« Etes-vous encore perdue Miss ? » - « Pour la énième fois, je ne suis pas perdue ! » Max s'agace devant le tableau ennuyant et serre les dents en pressant son pas au sein de l'immense couloir du troisième étage – ou peut-être était-elle au cinquième, elle avait perdu le compte du nombre d'escaliers et de passages qu'elle avait pu prendre jusqu'à maintenant. Son pas est pressé mais incertain, agacée car après deux mois et demi au sein de l'école elle pensait enfin en connaître ses principaux lieux de passages, surtout pour les lieux où elle se rendait régulièrement mais force était de constater que sa mémoire et son orientation étaient défaillantes. Son autre théorie tenait sur le fait que le château se moquait d'elle d'une magie taquine à changer de place les portes – elle n'en aurait même pas été surprise, ni de la magie, ni même de la malice qui semblait s'attacher à ce lieu. Recherchant la salle de classe de sortilèges car elle avait égaré un foulard, Max s'impatientait, avait l'impression de perdre la tête et crut vraiment le faire lorsqu'elle pénétra dans une toute nouvelle pièce encore jamais explorée. Celle-ci était large et ses murs en pierres vieillies n'étaient pratiquement pas visibles à cause des hautes tapisseries les habillant. De part et d'autre de la pièce s'alignaient une panoplie d'armures de toutes tailles et aux différentes personnalités. L'une d'elle était aussi petite qu'un elfe de maison, une autre portait un blason si vieilli qu'il avait été effacé sous un coup d'épée, plus loin, une armure semblait avoir appartenue à un troll des rivières. Et c'était étrange de toutes les découvrir, de marcher parmi elles en se sentant regardée. Pour en avoir déjà vu deux se disputer près du hall d'entrée un jour, Max s'attendait à en voir une bouger à tout moment mais la pièce restait dans un incroyable silence où pas un seul léger bruit métallique se fit entendre, quelque part, c'était même plus angoissant. Resserrant ses bouquins contre elle, la blonde avance en tentant de se faire la plus silencieuse possible et c'est en apercevant une tête blonde un peu plus loin devant elle que l'américaine voit son issue. Elle l'observe premièrement avant tout geste, la façon dont sa posture est si différente de ceux qu'elle avait l'habitude de côtoyer, pas moins digne mais plus détendu, plus authentique peut-être, Billy était libre et ça s'en ressentait dans sa façon de vivre, chose que parfois elle lui jalousait. Car Max ne s'était toujours pas vraiment faite à l'idée qu'ils soient si proches avec Frankie, au point de les confondre avec un couple – à ses yeux – elle ne les avait pas évité depuis mais ne s'était jamais vraiment attardée non plus. Quelque peu troublée par ce qu'elle ressentait sans se l'admettre, l'américaine avait tranché sur le fait que ça serait bien plus simple de tout ignorer et de repartir de zéro, au point de tout laisser de côté, même les sensations incroyables qu'il avait fait naître en elle. Max était bonne actrice, elle saurait mentir à ses propres ambitions, n'est-ce pas ? Profitant du silence et de la surprise, Max apparaît derrière lui puis à ses côtés, réalisant à nouveau combien il était bien plus grand qu'elle au même moment. « elle est pour toi l'armure de troll ? » elle pointe celle qu'ils s'apprêtaient bientôt à dépasser dans un petit sourire avant de relever son regard vers le sien, accroche l'éclat de ses iris à celui de ses jades et regrette presque instantanément combien ça lui plaît. « pas de chips aujourd'hui ? » ni de Frankie, apparemment. Et elle ne sait si ça l'embête ou si elle en est soulagée, d'une certaine façon, ça lui évitera d'attester à nouveau de ses propres yeux combien ils étaient proches, tous les deux.

Il ne fait pas attention où il va, l’esprit ailleurs, tourné entièrement vers ce weekend qui s’approchait et qui allait lui apporter tout ce qu’il désirait depuis de si nombreuses années. Billy allait enfin revoir ses parents et il ne pouvait pas être plus heureux, lui qui avait si longtemps attendu que cela n’arrive se retrouvait à frôler ce moment du bout des doigts. Tout allait être parfait, ça ne pouvait qu’être le cas. La seule ombre au tableau était l’absence de Josh, le blond qui s’en veut un peu de ne pas lui avouer que leurs parents étaient de retour mais qui sait aussi qu’il tenterait sans doute de l’empêcher d’aller les voir, qu’il s’efforcerait de tout gâcher. Plus tard, il lui en parlera, quand il pourra lui expliquer à quel point tout s’était bien passé, à quel point leurs parents les aimaient et voulaient les récupérer. Il ne pouvait en être autrement, pas vrai ? Rêveur, il ne fait pas attention aux escaliers décidant de changer de trajectoire au dernier moment dans un caprice qui leur est propre, parfois. Ce n’est que lorsqu’il arrive au bout de la galerie qu’il s’arrête, regarde autour de lui et réalise qu’il n’était pas du tout au quatrième étage, qu’il se trouvait en réalité un étage plus bas. Un soupir franchit ses lèvres même s’il décide de ne pas laisser ce contretemps lui peser. Rien ne pouvait miner son moral, pas aujourd’hui ni dans les jours à venir, il en était persuadé. Continuant son chemin, il s’arrête face à une armure qu’il était persuadé d’avoir vu bouger, désirant la prendre en sur le fait. Il reste quelques instants à la toiser sans qu’elle ne bouge un instant, concentration telle qu’il n’a pas remarqué qu’il n’était plus seul. C’est en entendant la voix de Max si proche de lui qu’il se retourne soudainement, agréablement surpris de tomber sur elle. Un sourire étire ses lèvres alors qu’il se trouve plus ravi qu’il ne le devrait de la voir, Billy qui avait l’impression qu’il ne l’avait que trop peu vu depuis qu’il s’était retrouvé avec elle et Frankie en cours de métamorphose. « Quoi ? » il porte une main à son cœur et fait mine d’être offusqué par ce qu’elle avance. « J’suis outré que tu penses ça de moi.. J’aurais évidemment l’armure du prince. » dit-il avant de faire une révérence probablement loupée et de rire. Il se redresse, hésite un instant avant d’ajouter. « J’ai bien utilisé le mot ‘outré’ ? Non car j’savais pas ce que ça voulait dire j’l’ai découvert il y a deux jours. » dit-il en haussant les épaules. Il n’a pas honte de ses lacunes, Billy, gamin qui n’a jamais été très scolaire et qui préférait de loin expérimenter, apprendre autrement, ce qui n’était pas toujours possible selon les matières qu’il suivait. « Nan mais si j’avais su que j’allais te croiser j’t’en aurais ramené, j’savais que t’allais devenir une giga fan. » Sourire au coin des lèvres, il ne peut que penser à quel point cette première soirée avec elle avait été agréable, à quel point il avait aimé la découvrir, même juste un peu. Resserrant son sac sur son épaule, il fronce les sourcils en se demandant ce qu’elle pouvait bien faire ici. « Me dis pas que t’es encore perdue ? » Il s’en amuse, le blond, même si au fond il n’était pas étonné que ça lui arrive encore. Il avait mis du temps à se repérer même si Josh avait aidé un peu. « Si ça peut t’rassurer, j’me suis trompé d’étages alors que c’est ma septième année ici. » Et même si ça n’était pas tout à fait sa faute, c’était arrivé quand même parce qu’il n’avait pas fait attention réellement. Au même moment, un bruit se fait entendre un peu plus loin, Billy qui échange un regard surpris avec Max. « On va voir ? Enfin sauf si t’as trop peur.. » Provocation volontaire, il cherchait surtout à prolonger le moment avec elle, à éviter qu’elle ne lui échappe. Son regard qui s’attarde sur elle quelques secondes, sur son visage et l’harmonie de celui-ci alors qu’il est frappé encore une fois de voir à quel point elle était belle, réflexion qu’il se faisait dès lors qu’il la voyait, même si ce n’était que pour quelques secondes. Il se met en route vers la source du bruit, se tournant vers Max en même temps. « Sauf si tu préfères encore m’éviter, America. » Sa main qui s’accroche à la sangle de son sac alors qu’il faisait son possible pour l’inciter à rester, désir de sa présence qui se faisait plus fort que ce qu’il avait anticipé.

Elle était plutôt ravie de réussir à le surprendre aujourd'hui, un petit sourire sur les lèvres tandis que le garçon se retournait vers elle après avoir contemplé elle-ne-savait-quoi. Si ses jades observent vers le lieu qu'il regardait précédemment pour mieux comprendre, l'acting du lion la déconcentre assez dans un sourire franchement amusé lorsqu'il fait semblant d'être outré et puis souligne le mot. Elle ne savait pas si il plaisantait mais son sourire se mesura et la blonde haussa un sourcil. « je t'imaginais pas vraiment prince charmant.. c'est trop lambda, ils sont ennuyant à mourir eux.. » Croisant les bras devant sa poitrine par réflexe, elle sourit à nouveau doucement à sa remarque. A vrai dire, elle ne souriait généralement pas autant Max, mais il y avait des personnes – rares en ce monde il fallait le souligner – qui avaient le don de faire tomber ses barrières et activer ses zygomatiques avec une aisance incroyable. Billy en faisait partie, même si ils ne faisaient que commencer à se connaître. « je suis pas une.. giga fan des chips. » ça lui fait étrange d'utiliser ce genre de mots, elle entendait déjà sa mère soupirer face au manque de vocabulaire dont elle faisait preuve, sans doute trop de familiarité au goût de celle qui l'avait élevé. Sans cesse, le rappel des bonnes manières et de la bonne conduite s'imposait à elle et Max enviait ceux qui savaient vivre sans l'injonction incessante. « bien sûr que non. » peut-être que l'américaine avait sorti ces mots de façon trop abrupte pour qu'il puisse la croire, peut-être aussi que l'expression légèrement boudeuse face à son air amusé le mènerait vers la vérité. Mais son regard s'éveille d'une légère surprise et d'un doux amusement à son tour lorsqu'il lui avoue s'être trompé d'étage. « AH ! Donc je ne suis pas la seule ! » elle se met légèrement à rire Max, plantant rapidement son index sur le haut du bras de Billy tout en étant satisfaite. Elle eut un temps de pause d'ailleurs où son regard se figea sur le profil de son visage et plus particulièrement sa mâchoire parfaitement dessinée à son avis. Heureusement, parce qu'elle commençait à avoir l'envie d'y faire parcourir ses doigts, un bruit se fit entendre un peu plus loin ce qui lui permit de se reconcentrer et laissa évidemment au lion le luxe de la provoquer. Le suivre voulait dire faire poursuivre ce moment malgré ce qu'elle s'était promis. Et si elle secoua la tête en ne prenant pas au sérieux sa provocation, Max douta tout de même intérieurement. « c'est une habitude chez vous les gryffondors de provoquer tout le monde ? » elle le questionne, mais se dit aussi que c'était le moment ou jamais de tourner court à tout cela avant d'oublier qu'elle se devait de le faire. Mais Max passait déjà un bon moment et n'avait vraiment pas envie de le voir s'arrêter. Alors qu'ils avancent vers la source du bruit, Billy la prend d'ailleurs de court avec sa question et ce surnom qui lui plut plus qu'elle ne l'assuma. « si je t'évitais, tu penses que je serais venue te parler de ton armure de troll ? » elle l'évitait totalement et tentait seulement de s'en sortir avec de jolies hypothèses. « j'ai tout simplement pas envie de t'embêter avec Frankie. » glisse t'elle à voix plus basse tandis qu'un éclat de couleur apparu un peu plus loin. L'apparition lui donnant la parfaite occasion de s'échapper de ce sujet là, Max avance d'un pas plus rapide vers le pied d'une statue particulièrement vieillie par le temps, elle n'étincelait pas comme toutes les armures autour d'elle et si la blonde n'était déjà pas concentrée à repérer la boule de poils cachée derrière son piédestal, alors des questions auraient pu se formuler. Elle retrouva un petit boursouflet violet et lui présenta sa main, il tremblait de tout son corps en levant des yeux craintifs vers eux. « hey, tout va bien.. regarde, il y a ton nouveau papa juste là. » Max a un sourire amusé en portant le petit boursouflet tout contre elle et entre ses deux mains pour le caresser tendrement, lui montrant Billy au passage tout particulièrement visé par ses mots. « tu laisses traîner tes enfants partout, c'est pas très responsable.. » s'amuse t'elle avant de s'approcher du sorcier pour faciliter le passage du boursouflet d'entre ses mains à celles du garçon. « je trouve qu'il y a un air de famille, avec ses petits cheveux décoiffés.. » ses doigts caressent le haut de la tête du boursouflet qui répond par un petit son appréciatif tandis que Max rit doucement, toujours aussi proche de Billy dans un tableau à trois auquel elle ne s'était pas attendue. Quand elle relève enfin son regard vers le garçon, son sourire se fige mais ne diminue pas, elle le trouve si beau, surtout d'aussi près alors qu'elle ne se mesure pas pour détailler son visage et l'éclat doux et léger de son sourire. Lorsqu'il relève son regard pour l'ancrer au sien, Max se sent légèrement prise en faute mais ne dit rien, se contentant de sourire tout en abaissant à nouveau son regard sur la petite créature ayant trouvé réconfort et chaleur entre les mains de Billy – et quelque part, Max la jalousait un tout petit peu.

« Pas un prince comme moi en fait, j’serais un prince rebelle évidemment. » Parce que même dans un monde alternatif où il était membre d’une quelconque famille royale, Billy imaginait sans mal qu’il ne tiendrait pas un rôle traditionnel. Ce n’était pas lui, ça ne le serait jamais parce que quand bien même il aurait été élevé par des parents avec plus de manières que les siens, il était convaincu qu’il n’aurait pas été capable de supporter la pression. C’était un électron libre et ça l’avait toujours été, sorcier qui préférait suivre ses envies que de se fier aux règles déjà instaurées. S’il n’avait pas été renvoyé de Poudlard, c’était d’ailleurs parce qu’il avait fait des efforts pour Josh, pour ne pas avoir à être séparé de lui. Que deviendrait-il sans lui, de toute façon ? Josh était tout ce qu’il avait et il avait au moins pu faire ça pour lui, pour lui enlever certains des soucis qu’il lui causait en étant lui. « Si tu le dis. » Tout le monde était fan des chips, le blond en était convaincu alors il ne croyait pas un mot de ce que la sorcière pouvait bien dire à ce sujet. De toute façon, il comptait bien lui faire goûter toute une variété de snacks, ce qui ne fera que la convaincre un peu plus d’à quel point cette nourriture était supérieure aux autres. Un sourire qui glisse spontanément sur ses lèvres quand il entend Max rire, un son qu’il sait déjà qu’il apprécie et qu’il ne veut qu’entendre encore et encore. « Nan tu peux te rassurer, j'crois que ça nous arrive presque à tous au moins une fois par an. » Du moins quand le château leur faisait subir de nouveaux caprices, il n’était pas rare d’être déstabilisé quelques instants avant de retrouver son chemin. Billy qui n’a que l’envie de passer un peu plus de temps avec elle, d’apprendre à la connaître davantage. Il n’en avait pas vraiment eu l’occasion, ce qui le frustrait plus qu’il ne voulait l’admettre. « C’est une obligation pour venir dans notre maison. » répond-t-il du tac au tac, amusé. C’était sans doute pour ça qu’elle lui plaisait tant, pour cette répartie qu’il adorait et l’impression qu’elle était si différente de l’image qu’elle renvoyait. Elle était tout ce qu’il n’aimait pas – l’argent qui émane d’elle, les manières qu’elle avait et qui faisaient clairement défaut au lion, l’éducation précieuse qu’on lui avait sans doute inculqué quand on ne s’était jamais vraiment intéressé à ce qu’il pouvait bien faire. Pourtant, ce qui aurait du le repousser ne lui semblait pas si important que ça en contrepartie de ce que le blond avait déjà découvert à son sujet. Il avait aimé ce visage qu’elle lui montrait, celui de la sorcière intrépide capable de le suivre alors qu’elle le connaissait à peine, avait adoré plus encore la voir sourire sincèrement de ce sourire pour lequel il ferait beaucoup, ne serait-ce que pour le voir illuminer un peu plus son visage. Mais il y a cette impression qu’elle l’évite, cette impression qu’il n’hésite pas à formuler à voix haute, lion qui a toujours été franc sur ce qu’il pensait et ressentait. La réponse de l’américaine intrigue Billy qui fronce les sourcils mais il n’a pas le temps de creuser que leur attention est volée par une apparition soudaine au bout du couloir, par un mouvement de couleur qu’ils ne pouvaient pas louper. Il la suit alors qu’elle s’empresse de se diriger vers la source du mouvement, ne s’arrête qu’à quelques centimètres d’elle tandis qu’elle se relève avec un boursouflet un peu trop adorable entre les mains. Un sourire aux lèvres, Billy ne peut que rire en entendant comment elle le qualifie. « J’y peux rien, il est en pleine crise d’adolescence et fait que fuguer… C’est pas facile la vie de père célibataire. » Une mine désolée au visage, il porte une main à son cœur avant de rire. Finalement, c’est entre ses mains que se retrouve la petite créature qui semble se détendre peu à peu, probablement aidée par les caresses de Max. Son regard qui accroche le sien et pendant un instant il a l’impression qu’il n’y a plus rien qui les entoure, qu’il n’y a qu’elle qui compte. L’instant ne dure pas longtemps car la blonde baisse les yeux vers le boursouflet mais lui ne le fait pas – comment pourrait-il détourner le regard quand elle était là, face à lui, si jolie que ça devrait être illégal ? Il n’y a rien qu’il n’aime pas admirer chez elle, sorcier qui s’était surpris de temps à autre à laisser ses yeux traîner en sa direction, s’accordant quelques secondes à profiter d’elle quand bien même il n’était peut-être pas supposé autant chercher sa compagnie. « Après j’pense que ce serait plus facile de l’élever si j’avais quelqu’un pour m’aider.. Quelqu’un de plutôt canon et d’assez cool, j’sais pas si ça te fait penser à quelqu’un ? » Le jeu qu’il continue, toujours aussi amusé, alors que le boursouflet se glisse tout naturellement vers son épaule. Amusé, Billy tourne la tête vers la créature qui semble vouloir rester sur son nouveau perchoir, ce qui ne le dérange pas du tout. « Faudrait qu’on lui trouve un endroit où s’installer, j’peux pas vraiment le garder. » Comment pourrait-il prendre soin de lui alors même qu’il ne savait pas s’occuper de lui-même ? Il serait mieux avec n’importe qui d’autre, il en était convaincu. « Allez viens on va chercher tous les deux. » Et dans une impulsion révélatrice de ses envies réelles, il lui prend la main et l’attire avec lui vers le couloir. Il ne sait pas trop où il va, Billy, il sait seulement qu’il a trouvé le prétexte idéal pour rester avec Max sans qu’elle ne cherche une excuse pour l’éviter. « Puis, c’est trop bizarre ce que t’as dit, j’vois pas pourquoi tu nous dérangerais avec Frankie, en fait ce serait même cool que tu traînes plus souvent avec nous. » dit-il en faisant quelques pas. Il était persuadé que Frankie pensait la même chose que lui à en juger par ce qu’il avait aperçu entre elles lorsqu’ils ont été réuni tous les trois pour la seule et unique fois jusqu’à présent. Quand il tourne la tête vers la vipère, Billy fronce les sourcils, perplexe en la voyant ainsi. « Max ? Tu vas bien ? Tu veux que j’te ramène vers ton dortoir ? » Qu’importe si cela signifiait alors que leur moment devrait être écourté, son bien-être passait avant toute chose.  

Elle en avait rencontré des princes et ne les appréciait pas vraiment, ils étaient la plupart du temps ennuyants au possible et n'avaient rien dans la tête. Le prince rebelle face à elle défiait pourtant tous ses à priori car lui, elle le trouvait intéressant, depuis le début d'ailleurs sans quoi elle ne serait restée plus longtemps auprès de lui, ne serait pas non plus venue l'interpeller aujourd'hui, ne ressentirait pas cette étrange attraction envers lui. Avec Billy, il était simple de sourire et même de rire, de rire sincèrement, quand la plupart du temps Max se suffisait d'apparences comme on le lui avait toujours appris. Elle n'a pas besoin de le faire avec le blond, d'une façon qu'elle n'expliquait pas, elle se sentait tout simplement à l'aise en sa compagnie et il était assez rare que ce fait se produise pour le souligner. Entre ses mains, un boursouflet à la tête velue et violette rapidement confiée au tuteur tout désigné qui ne manque pas de faire rire la blonde à sa mine désolée et son trait d'humour. Il la fait rire, encore et encore, à chacune de leur rencontres et c'est si plaisant de le réaliser, de s'entendre rire de façon spontanée et si véritable, elle n'a pas même besoin de faire le moindre effort avec Billy si ce n'est celui de réussir à s'arracher au contact visuel qu'ils entament et qui la désarçonne. Elle aimait la profondeur de ses yeux bleus et l'éclat souvent amusé qui les accompagnait mais c'est quand il la regardait comme il le faisait là, de façon si attentive qu'il réussissait à lui faire tout oublier dans un drôle d'enchantement. Elle s'empêcha tout juste de se racler la gorge pour se ressaisir mais releva son attention vers lui à son compliment, profitant de simplement jouer à l'innocente. « oh, Frankie donc ? » elle assumait entièrement que la latina était aussi jolie et cool que le profil qu'il recherchait, même son hétérosexualité y avait succombé. « mais je peux t'aider aussi.. » ajoute t'elle d'un ton plus bas, presque murmuré parce qu'elle savait de toute façon que ce n'était pas très sérieux, qu'ils ne faisaient que blaguer dessus tous les deux, preuve étant que même si la créature grimpait sur l'épaule de Billy, ce dernier savait qu'il devait s'en débarrasser. « c'est dommage, il a l'air de beaucoup t'apprécier. » et ça l'arrangeait que ce ne soit pas sur elle que l'animal portait toute son attention, puis elle le comprenait d'une certaine façon, Billy était intéressant. Dans sa façon d'agir et d'être, les quelques idées qu'elle l'avait déjà entendu énoncer, sa spontanéité, ils étaient si différents, elle appréciait ça aussi ce qui ne pouvait que l'étonner finalement. Elle ne sortait jamais de sa zone de confort Max, sauf depuis la rentrée et par lui, par Frankie aussi, c'était nouveau et à la fois dangereux. Quand sa main est attrapée si naturellement par celle du blond, Max se laisse entraîner en observant le contact qui l'électrise, répand une douce chaleur en elle alors qu'elle tente de dissimuler le sourire qui naît sur ses lèvres. Sans ce contact, peut-être aurait-elle cherché à éluder sa remarque mais la blonde reste étonnement silencieuse, appréciative d'un 'nous' qui lui plaisait plus qu'elle ne le devrait, plus qu'elle ne le comprenait aussi.

Seulement tout change lorsque se produit en elle l'inexplicable, esprit submergé d'impressions floues et à la fois bien précises, un sentiment de désespoir, de solitude, de frustration mais surtout de profond chagrin, elle en perd le souffle et son teint devient livide, Max qui doit se retenir au bras du blond à ses côtés qui s'inquiète et elle ferme les yeux avec violence quand le monde tourne. Seulement en le faisant, elle a l'impression que c'est pire encore quand des flashs l'envahissent, l'image de Billy tournant en rond et puis posant une main sur son torse, trois mots parfaitement distingués « ils vont venir. » que Max ne comprend pas vraiment, mais ses sourcils se froncent tandis que sa respiration s'emballe. « Billy. » gémit-elle pratiquement dans un ton affaibli. « Billy, tu.. » tu vas être dévasté, se retient-elle de lui dire mais Max reste spectatrice de ces images sans les comprendre, sans réaliser que le futur se présente à elle. Et sa gorge se serre, son regard brillant de peine se rouvre au monde, au blond qui s'inquiète pour elle. La blonde réalise pourtant que ce n'est pas normal, toutes ces sensations, toutes ces images lui venant d'un coup et sans prévenir, comme avec Caïn finalement mais le serpent allait bien pourtant, non ? « je ne sais pas ce qui m'arrive, c'est la seconde fois que.. » elle était confuse, allait-elle vraiment se confier à ce sujet au blond ? N'était-ce pas donner plus d'importance qu'il n'en fallait à ces faits inexpliqués ? Il n'y avait aucune conséquence, aucun lien précis établi entre ça et la réalité, seulement un cœur battant beaucoup trop vite jusqu'à l'étourdir, son esprit sans dessus dessous et son cœur chamboulé. Que lui arrivait-il ? A chaque fois qu'elle fermait les yeux, Max revoyait et ressentait la détresse de Billy et elle détestait cette image. Elle ne voulait que le voir sourire et heureux, son regard pétillant d'amusement. Ses mains se posent sur son visage comme pour le cacher tandis qu'elle inspirait profondément. « tu vas me prendre pour une idiote si je te le dis.. » murmure t'elle derrière ses doigts d'un ton aussi craintif que rempli d'émotion. Ces images, ces impressions restaient ancrées en elle, comme la dernière fois avec le serpent et elle savait que ce n'était que lorsqu'elle lui avait dévoilé ce qu'elle avait vu qu'enfin le flot avait cessé. « je fais des cauchemars assez.. violents et tristes, ces temps-ci et parfois lorsque je touche la personne concernée par le cauchemar, ça me revient.. » sauf que ce n'était pas tout à fait vrai, Max n'avait pas cauchemardé de Billy en comparaison à Caïn, cette fois-ci les images étaient venues d'elles-mêmes et en plein jour mais ça, l'américaine n'était pas même prête à en assumer la raison vis à vis d'elle-même. Alors elle préférait l'expliquer ainsi, car c'était pratiquement la version la plus proche de la vérité. « et je ne comprends pas pourquoi c'est aussi violent quand ça revient, mais j'ai l'impression de suffoquer de l'intérieur à revivre tout ça et puis surtout à.. à te voir aussi triste. » elle a son cœur qui se resserre et ses jades se relevant vers Billy d'un air désolé. « ça ne veut rien dire je le sais mais.. tu es si triste dedans et abattu et je ne comprends pas pourquoi ni comment et.. tu te touches le torse. c'est.. c'est vraiment pas ce que je te souhaite, d'être aussi triste que dans ce cauchemar. » son regard est légèrement embué d'émotion, elle qui déteste se sentir aussi vulnérable sent pourtant le flot de ses émotions se calmer maintenant qu'elle lui a délivré son message, l'avertissement de ces images qui ne pouvaient pas être véritables de toute façon, non ? Max ramène ses cheveux derrière ses oreilles et baisse la tête en reniflant doucement, elle tente de reprendre au mieux contenance mais réalise que ses mains tremblent légèrement. « je suis désolée, c'est.. je n'arrive pas à le contrôler quand ça arrive. » et combien était-ce frustrant, aussi parce qu'elle préférait principalement se souvenir de rêves ou imaginer des choses bien plus joyeuses et douces que ces traumatismes offerts à des personnes à qui elle tenait. C'était violent et douloureux parce qu'elle détestait la simple idée qu'il aille mal, haïssait l'imaginer comme ça, sous cette douleur si intense. Et elle se sent nerveuse et idiote face à lui à tenter de contrôler à nouveau le rythme d'une respiration plus calme, en réalité, elle aimerait être à l'autre bout du château pour ne pas lui imposer ça, pour ne pas s'imposer elle en ces circonstances.

« Frankie pourrait carrément ouais.. Mais toi aussi. » dit-il en haussant les épaules. En tout cas, du peu qu’il la connaissait, Billy trouvait que Max correspondait tout à fait à la description qu’il venait d’avancer. Il ne l’avait fréquenté qu’à deux reprises mais c’était assez pour lui donner envie de plus, de la découvrir davantage et pour se rapprocher de celle qui savait si facilement attiser sa curiosité. Le boursouflet qui s’agrippe à son épaule et il devait avouer qu’il le trouvait attendrissant, Billy, avec ses yeux apeurés, ses poils hirsutes qui l’amusaient, mais il savait aussi que le garder serait irresponsable. Il n’était pas en condition de pouvoir gérer un autre être vivant, n’en avait pas les moyens et n’était clairement pas assez responsable, ce qu’il reconnaissait aisément. Il se portera bien mieux en liberté, ou en tout cas, entre les mains de quelqu’un d’autre, quelqu’un qui prendrait soin de la petite créature comme elle le mérite. Finalement, le boursouflet lui offre l’excuse idéale pour passer du temps avec l’américaine, ce dont il est plus que ravi, d’autant plus quand cela lui permet de lui tenir par la main sous prétexte qu’il voulait l’inciter chercher l’endroit parfait pour la créature qui restait tranquillement installé sur lui. Seulement il ne faudra que parcourir quelques mètres pour que le blond ne remarque que quelque chose n’allait pas. Quand il se tourne vers Max, il remarque d’abord sa posture figée, presque crispée, avant de voir que son regard semblait comme ailleurs. Elle n’a pas l’air de l’entendre, pas tout à fait en tout cas, comme si elle était enfermée dans son propre monde. La façon dont elle gémit son prénom lui brise le cœur, souffrance évidente qu’elle semble ressentir et il ne sait pas quoi faire pour l’aider, pour faire en sorte qu’elle se retrouve soulagée. Il réalise alors qu’il n’aime pas la voir ainsi, qu’il préférait quand c’était un sourire qui s’étirait sur ses lèvres, le sourire qui le faisait déjà craquer à chaque fois qu’il l’avait vu s’épanouir véritablement, plus encore quand il en était le responsable. « Max.. ? » Il aimerait la rassurer mais ne sait pas de quoi elle souffre alors comment pourrait-il la réconforter ? Quand elle semble hésiter à se confier, le sang-mêlé fronce les sourcils et fait un pas vers elle sans pour autant oser la prendre dans ses bras. Il en avait envie, pourtant. Il voulait l’enlacer, la serrer dans ses bras si fort qu’elle s’y sentirait en sécurité au point d’oublier tout ce qui pouvait la troubler. « Pas du tout, Max, j’te promets de te prendre au sérieux. » dit-il pour la rassurer. Et il le pensait vraiment, incapable de prendre à la légère quelque chose qui réussissait à la mettre dans un tel état. Quand elle évoque des cauchemars, il n’est pas sûr de saisir où elle veut en venir et surtout, il se dit qu’ils devaient être d’une violence sans nom pour réussir à la perturber ainsi. Son regard reste accroché à elle, à la vulnérabilité qu’elle lui présente et qu’il n’avait encore jamais perçu jusqu’à présent, à la crainte qu’elle lit dans ses iris, celle de voir ce cauchemar se réaliser. Quand l’américaine parle de lui, de la tristesse qu’il a ressenti dans son rêve, Billy se fige. Il ne sait pas quoi en penser – ce n’était qu’un rêve, pas vrai ? Il n’y avait pas de raison pour qu’il s’inquiète. Pourtant, c’est à cause de Max qu’il n’arrive pas tout à fait à se convaincre que ce qu’elle évoquait restait au stade de l’illusion. Peu importe ce qu’elle avait vu, c’était assez pour qu’elle ne se retrouve totalement déboussolée. Il reste silencieux car il a l’impression que c’est ce qu’il faut faire, qu’il faut la laisser s’exprimer jusqu’au bout. Son regard embué rend la tâche difficile car il n’avait que l’envie de chasser ce malaise qui était sien, de la rassurer en lui montrant qu’il était là, avec elle, qu’il allait bien. Rien ne pourrait le rendre aussi triste que ce qu’elle avait rêvé, de toute façon, il en était convaincu. Enfin.. Il y avait bien certains évènements qui pourraient le pousser à se sentir si mal mais le sorcier préférait ne pas y penser, préférait de loin se concentrer sur la blonde face à elle qui avait besoin de lui. Quand elle s’excuse, Billy ne parvient plus à se contrôler. « Hey t’excuse pas, ok ? » Aussitôt, il l’attire à lui et glisse ses bras autour d’elle. Il l’étreint avec force, assez pour qu’elle puisse s’accrocher à lui si elle en ressent le besoin, assez pour tenter de lui transmettre sa propre force afin de surmonter ce qui la secouait autant. « C’est pas ta faute si tu fais ces cauchemars là donc t’as vraiment pas à t’excuser. » Peu importe ce qui semblait déclencher ces mauvais rêves, elle ne faisait clairement qu’encaisser, que les endurer sans pouvoir les contrôler. Il trouve ça étrange, mais il vivait à Poudlard et avait clairement vu pire au cours de ces sept années passées au sein des couloirs du château. Il dépose un baiser sur son crâne pour la réconforter et également parce qu’il le voulait, au fond. Puis, il s’écarte d’un pas, encadre son visage en posant ses mains sur ses joues. « T’as pas à t’en faire j’vais bien, d’accord ? » Et c’était le cas. Il se sentait bien, Billy, il était même heureux car il savait qu’il allait retrouver ses parents dans quelques jours, que bientôt, ils seront à nouveau une famille. Il y avait ses amis, aussi, avec qui il se sentait toujours aussi bien, Josh avec qui tout semblait aller ces derniers temps et Max qui avait fait irruption dans sa vie pour son plus grand plaisir. « C’était qu’un cauchemar. Il était violent ouais.. Mais c’est rien de plus, faut pas que tu t’inquiètes pour moi. » Il lui offre un sourire pour la rassurer alors que son pouce caresse tendrement sa joue. Il espère réussir à l’apaiser, à chasser ces images bouleversantes qu’elle avait en tête. « Tu veux qu’on aille prendre l’air peut-être ? Tu fais quoi d’habitude quand ça t’arrive ? » Visiblement ça lui était déjà arrivé et elle avait forcément réussi à surmonter ça, alors Billy écoute attentivement, prêt à faire ce qu’il fallait pour lui remonter le moral.

Elle se sent idiote Max, terriblement ridicule sous son regard tandis qu'elle tente au mieux de refreiner ses larmes. Pourquoi donc perdait-elle autant le contrôle pour quelque chose qui ne devrait n'être qu'un bref souvenir, si du moins venait-il d'un cauchemar comme les images qu'elle avait eu de Caïn.. La différence est bien présente et la blonde le sait très bien, ces impressions vives et désastreuses, elle ne les avait jamais vu avant, seulement lorsque Billy l'avait touché juste précédemment et elle ne comprenait pas pourquoi son cerveau décidait d'imaginer quelque chose comme ça, d'aussi triste et désespérant, d'aussi réel surtout. Elle se sent minable et plutôt nulle à ce moment précis Max et ce sentiment aussi, elle le déteste. Mais Billy comprend ou du moins semble le faire, surtout, il l'attire soudainement à lui pour l'enlacer et non pas d'une façon douce ou timide mais bien avec force et volonté de le faire. Elle le ressent dans la façon dont ses bras l'entourent et la soutiennent, dans cette vague de chaleur qui l'enlace tout autant et lui fait du bien. Max qui n'avait jamais vraiment connu les bienfaits d'un câlin dans son enfance, qui avait toujours plus ou moins rejeté le contact de ses anciens amis se retrouvait là enlacée par Billy et réalisait que c'était tout ce dont elle avait besoin pour se sentir bien. Et elle se rassure aussi en se rendant compte que les images ne reviennent pas même si ils sont plus proches que jamais ils ne l'ont été jusqu'à maintenant, elle ferme alors les yeux quelques instants et soupire tout en l'entourant à son tour avec ses bras un peu maladroitement mais sincèrement. Max l'écoute la rassurer et se sent réchauffer au baiser déposé sur le haut de ses cheveux, ça aussi, c'était nouveau. Autant en terme de contact découvert – et très apprécié – mais aussi entre Billy et elle. Quand ses mains encadrent son visage, la sorcière n'a nul autre choix que de connecter ses jades aux iris du garçon et se sent malgré elle fondre sur place. Il éclipsait absolument tout et surtout le pire avec son regard attentionné et son sourire, s'en rendait-il au moins compte ? Billy qui parvient parfaitement à la rassurer qui trouve les mots juste en plus de lui apporter une chaleur réconfortante en la touchant ainsi. Si son cœur persistera sans doute inquiet à son sujet pendant encore un moment, elle se tait et préfère accepter cette vérité que le blond lui soumet en acquiesçant. Il lui sourit et son cœur s'emballe, il fallait vraiment qu'il arrête de lui faire ça. Surtout quand son pouce caressait tendrement sa joue, elle découvrait un réconfort physique qu'elle n'avait jamais eu avec quiconque autre Max mais surtout elle apprenait combien elle aimait ça. « je- oui.. » il la déconcentrait, elle en oubliait à peu près tout et même le boursouflet qui s'était échappé d'eux depuis. Sa lèvre inférieure mordillée en tentant de refreiner ses idées et ses envies, Max observe un instant ses lèvres puis ses épaules pour tenter de retrouver un minimum de sens dans son esprit. « je fais des origamis. » elle se met à sourire d'amusement, car jamais elle n'avait avoué ça à quiconque et qu'elle même trouvait ça étrange venant d'elle de s'apaiser l'esprit avec l'art du pliage japonais. « tu veux en faire ? » peut-être savait-il déjà maîtriser certaines formes, elle pourrait aussi lui en apprendre. Max regarda autour d'eux, ils étaient seuls dans un long couloir où aucune assise n'était à disposition. « par contre je ne sais pas où on pourrait aller. » mais lui oui, forcément vu qu'il connaissait mieux Poudlard qu'elle. La blonde oubliait déjà les mésaventures de son esprit en s'avançant avec lui dans la destination qu'il avait choisi, s'amusant à discuter avec le lion des dernières péripéties en cours de sortilèges car la salle de classe avait été drôlement sans dessus dessous à leur dernière séance. Elle retrouvait alors des couleurs, aimait relever son regard sur lui pour simplement observer son sourire ou l'air qui s'affichait sur son visage quand il parlait de façon animée. Elle aimait véritablement passer du temps avec lui. Quand enfin ils furent ensemble dans un lieu aussi calme, confiné que cosy, Max vint s'asseoir sur l'une des banquettes en lui faisant face. Ils étaient à l'abri dans une alcôve de Poudlard qu'elle n'avait jamais découvert avant ce jour et trouva la vue de la fenêtre contre laquelle ils se tenaient tout simplement magnifique. On y voyait une partie du château et sa hauteur, le lac et les highlands l'entourant et finissant à l'horizon. « c'est si beau. » elle tombait peu à peu amoureuse de Poudlard, il fallait bien que Max l'avoue enfin alors qu'elle commençait finalement à se faire à son tout nouveau environnement, cette nouvelle école vraiment appréciée grâce à de rares personnes qui en valaient pourtant tant la peine, comme Billy face à elle. Max repliait ses jambes l'une sur l'autre tandis que son dos reposait contre l'un des murs courbés, plissant d'un air distrait les pans de sa jupe. Elle tira de son sac deux parchemins vierges dont l'un qu'elle lui tendit avant d'écrire sur le sien trois simples mots tenus pourtant secrets à Billy. I like you. Max plia progressivement son parchemin pour former un origami en forme d'oiseau, l'une des formes les plus simples et tenta de l'apprendre à Billy. « promis, tu peux y arriver ce n'est pas si compliqué. » quand le sien fut terminé, elle le confia au blond avant d'un peu plus se pencher vers lui et de l'aider tout en guidant ses doigts. « regarde, c'est comme ça. » elle appréciait tout particulièrement lui apprendre, ses doigts frôlant les siens qui étaient beaucoup plus chauds d'ailleurs, relevant finalement son regard vers ses iris en souriant. « t'es même plutôt doué, tu trouves pas ? » plus que Max ne l'avait été quand le fils d'un ambassadeur de Mahoutokoro lui avait appris en tout cas. Rapprochée de lui, elle avait tout le luxe de ressentir à nouveau les effluves du garçon qui menaçaient à tout moment de la déconcentrer mais elle tint bon Max car ils étaient là pour une tâche importante, n'est-ce pas ?

Il ne sait pas s’il réagit comme il le faut, Billy, s’il parvient à se montrer assez rassurant. Il essaie de faire au mieux, d’agir comme il le fait avec ses amis les plus proches lorsqu’ils ne se sentent pas bien, avec Frankie, notamment, quand il tente de lui changer les idées tandis qu’elle se laisse envahir par des angoisses qu’elle essaie de lui dissimuler. Il n’avait pas aimé voir Max si vulnérable, si désemparée face à ce qui l’avait brusquement envahi. C’était soudain et perturbant aussi, de la voir si mal sans comprendre pourquoi véritablement. Si l’américaine tente de lui expliquer qu’il s’agissait de cauchemars plutôt virulents, le blond reste étonné qu’elle ait été envahie par ces visions à nouveau à ce moment-là mais ne dit rien, préférant se montrer présente pour elle plutôt que l’interroger sur des évènements qui semblaient la troubler. Malgré les conditions, il aime cette proximité physique entre eux, aime pouvoir la serrer contre lui et la retrouver d’une certaine façon alors qu’il avait plutôt eu l’impression qu’elle cherchait à l’éviter dernièrement. Son pouce caresse sa joue dans un geste tendre et réconfortant, son regard s’accroche au sien à la recherche de la moindre indication que ça n’allait pas, contrairement à ce qu’elle avançait. Il est surpris par ce qu’elle avance, Max, et laisse un sourire s’épanouir sur ses lèvres. Il ne s’y attendait pas et quelque part, il se dit qu’il aurait du s’en douter car elle passait son temps à le surprendre encore et encore, et il ne doutait pas qu’elle avait encore de nombreuses surprises en réserve qu’il n’avait que la hâte de découvrir. « J’ai jamais fait mais j’ai trop envie de tenter ! » dit-il avec enthousiasme. Il était véritablement curieux à l’idée d’essayer, lui qui adorait bien plus les activités manuelles que les cours théoriques avec lesquels on les bassinait tous. « Hey t’inquiètes, t’as ton guide personnel avec toi ! » dit-il en se désignant d’un geste de la main avant de rire. Il l’entraîne vers une alcôve située plus loin, le boursouflet toujours sur l’épaule. Il aime discuter avec Max, Billy, aime la découvrir un peu plus à travers sa façon de s’exprimer, aime découvrir les mimiques de son visage tandis qu’elle s’exclame et rit. Il aime un peu trop entendre ce son et n’a plus que l’envie de l’entendre recommencer encore et encore. Quand enfin ils arrivent dans cet endroit qu’il affectionnait, Billy s’installe d’un coté de la banquette et laisse Max en fait de même tandis qu’elle observe les paysages époustouflants de Poudlard se présentant à eux à travers la fenêtre. « Tu devrais voir ça quand il neige, c’est encore plus joli. » dit-il avec un sourire aux lèvres. Même si, à son avis, ça n’était clairement pas aussi joli qu’elle, elle qu’il aurait pu admirer des heures durant sans même se lasser alors qu’il découvrait à chaque fois quelque chose de nouveau chez elle, comme à quel point les rayons du soleil venaient apporter des nuances différentes au vert de ses iris. L’écossais détourne le regard quand elle se tourne vers lui, s’empare du parchemin qu’elle lui tend. Il regarde Max faire, adore voir son front plissé sous la concentration, observe la précision de ses gestes et la rapidité avec laquelle elle réalise l’oiseau en papier. « T’es vraiment trop forte ! » Un sourire aux lèvres il adore la voir se lancer dans une activité qu’elle apprécie, aimerait la voir faire plus souvent encore tandis qu’il récupère l’oiseau qu’elle venait de préparer. Il le pose doucement à côté de lui pour se concentrer sur le sien, voulant véritablement bien faire. « Avec une prof comme toi j’peux que réussir en fait. » Elle était une motivation plus qu’efficace à ses yeux en tout cas. Billy se concentre et tente de refaire les mêmes plis que ceux qu’elle venait de réaliser, grandement aidé par la blonde qui le guide au mieux. Il profite de cette proximité qui les lie alors et qui lui avait sans doute un peu manqué depuis leur première soirée ensemble alors que peu à peu, l’origami prend forme pour devenir l’oiseau qu’elle avait elle même réalisé. Un sourire fier étire alors ses lèvres, le sorcier qui n’était pas vraiment habitué à ce qu’on l’encourage et le complimente de la sœur, il aimait particulièrement que ça vienne de Max. « C’est grâce à toi. » avoue-t-il alors qu’il relève les yeux vers elle. « Après j’ai toujours été doué avec mes doigts tu sais. » Il rit, Billy, fait l’idiot car il ne veut que l’entendre à nouveau. Pourtant, son rire se meurt peu à peu car il réalise à quel point ils sont proches, ses iris qui se posent sur ses lèvres qu’il aimerait quérir et ce serait facile, finalement, il suffirait de se pencher, de combler les quelques millimètres qui les séparaient. Il inspire et se fait violence, pourtant, parce qu’il n’avait pas envie de donner l’impression qu’il profitait d’elle alors qu’elle était en proie à de nombreuses angoisses à peine quelques minutes plus tôt. « Tu veux un secret ? » demande-t-il pour se changer les idées. Il se recule, repose sa tête contre le mur. « J’suis pas très fan des oiseaux.. Mes parents m’ont montré le film d’Hitchcock quand j’étais petit et depuis ils me font un peu flipper. » Il rit Billy alors qu’il avoue ce que peu de personnes savaient finalement, ce malaise ressenti face aux différents volatiles. Soupirant, il réalise que ce n’est pas assez, que ses pensées sont toutes dirigées vers elle encore et encore. Alors il tend la main pour lui offrir l’oiseau qu’il venait de réaliser, se penche à nouveau vers elle. « Tu veux un autre secret ? » Il murmure, sa main qui se tend vers la sienne pour venir effleurer ses doigts. « I really want to kiss you right now. » dit-il franchement alors que leurs regards se croisent. Ses doigts se posent sur les siens et remontent dans une caresse lente jusque son poignet. « Mais j’vais pas le faire car j’ai pas envie de profiter de la situation alors que t’étais pas très bien. » dit-il en préférant se montrer franc alors même que sa main ne quittait pas la sienne, incapable de totalement prendre ses distances.

Passer du temps avec Billy, réellement rien qu'à deux, faisait plus plaisir à Max qu'elle n'aurait du se le permettre. Surtout maintenant qu'elle savait combien ils étaient proches avec Frankie et qu'elle ne voulait pas s'immiscer dans ce qu'ils avaient, ne voulait surtout pas se prendre la tête non plus à dire vrai. Les relations, ce n'était pas pour elle, c'était ce qu'on lui avait répété du plus loin qu'elle s'en souvenait, ce dont quoi on lui avait fortement conseillé de se tenir à l'écart parce que personne ne devrait ne serait-ce que caresser tendrement sa joue. On devait l'admirer et la désirer mais jamais l'atteindre ou croire qu'on la possède, c'était ainsi que Max devait paraître et se rendre inaccessible, quitte à ne jamais jouir de tout geste affectueux ou trop intime, elle n'était qu'une poupée à admirer, non pas le cœur qui battait sous sa porcelaine. Pourtant Billy l'avait enlacé et puis il l'avait embrassé, il lui avait caressé tendrement la joue, lui avait fait ressentir bien plus d'affection et de tendresse que n'importe qui d'autre à Ilvermorny ou dans sa vie passée. Surtout, Max avait ressenti combien chacun de ses gestes n'avaient été que sincérité et c'était sans doute cela qui l'avait le plus touché. C'est pourquoi alors elle lui offre l'un de ses secrets, hobby tout particulièrement apprécié depuis de nombreuses années, qui lui servait à se concentrer mais aussi à vider son esprit, à le faire voyager ailleurs lorsqu'elle ne désirait plus se confronter à sa réalité. En ce jour pourtant, ses tourments s'étaient effacés grâce au garçon lui faisant face et assise sous cette alcôve offrant une vue spectaculaire sur le domaine de Poudlard, Max ne pouvait pas être à un meilleur endroit. Billy se débrouillait particulièrement bien et elle en fut surprise, non pas de ses prouesses mais bien parce qu'elle avait plus longtemps peinée à réussir elle-même l'exercice. Elle est fière de lui, de croiser son sourire qui l'est tout autant, compliment qui lui réchauffe le cœur et le rire qui s'échappe de ses lèvres et fait que Max y accroche son regard un long instant coupable avant de baisser sa tête dans un sourire conquis. Il serait mentir d'affirmer que la remarque du blond ne lui avait pas fait penser à certaines choses qui étaient à l'origine d'un peu plus de couleur sur ses joues – heureusement, la rougeur restait encore discrète. Plus proches alors parce que Max s'est penchée en sa direction, ses jades se relèvent à son visage en se rendant compte que les doigts du garçon restent immobiles et remarque aussitôt que c'est à ses lèvres que son regard est figé quelques instants. Alors elle se mordille celle inférieure dans un réflexe, peut-être que ça n'aidera en rien à dissimuler ses propres envies. Pourquoi les regardait-il ? Avait-il envie de l'embrasser ? Max acquiesce pourtant à sa demande, bien évidemment qu'elle désirait un secret, surtout si ça lui permettait d'un peu plus le connaître. Seulement son aveu lui fit relever les sourcils dans une douce expression de surprise. « oh vraiment ? on peut essayer autre chose alors.. » ce ne serait qu'une façon de plus de faire perdurer leur moment ensemble, tandis que son rire réussit comme à chaque fois à la charmer et lui faire étirer les lèvres. Elle ne s'était pas attendue à une telle confession et trouvait cela un peu amusant mais entièrement valide. Quand Billy soupire, Max est déjà en train d'essayer une nouvelle forme à plier et relève ses yeux verts à son adresse pour savoir de quoi il s'agit mais il lui tend son oiseau et son sourire s'adoucit. « Merci. » la sorcière acquiesce ensuite, elle a l'impression que la tension est cette fois tout à fait différente mais pas moins meilleure, les doigts du garçons effleurent sa main et son cœur bondit au sein de sa poitrine à son nouvel aveu. Billy avait envie de l'embrasser. Malgré elle et sa promesse de se tenir sage, un sourire en coin s'esquisse tandis qu'elle frissonne discrètement au contact de leurs mains. Elle entend sa concerne et fixe son regard du sien d'une intensité reconnaissante. Il pensait à elle et son bien être et il n'y avait pas de meilleur sentiment tandis que sa main continuait de toucher la sienne. Max sentit une vague de chaleur l'envahir, elle ne dit rien durant quelques instants, pesant le pour et le contre sans tout à fait le faire non plus parce qu'elle connaissait le sujet de ses propres envies et que celles-ci étaient plus fortes que sa raison aujourd'hui. Alors au lieu d'attendre plus longtemps, Max délaisse les papiers pliés pour poser sa main sur son bras et approcher son visage du sien. Elle sourit presque timidement et rougit aussi, son cœur s'emballe alors qu'elle était celle qui franchissait le pas cette fois, qui déposait ses lèvres sur les siennes pour les embrasser dans un sentiment doux qui prend le temps de se transmettre, en caresses et la façon dont il s'appuie, lèvres du garçon qu'elle retrouve tandis qu'elle ressent tout son corps s'engourdir soudainement mais aussi lui offrir un long frisson. Ses doigts se pressent à son bras, ça lui plaît, au point qu'elle ne rompt pas le baiser dans la précipitation mais prend entièrement le temps de l'embrasser comme son cœur le désire. Elle dépasse ses propres limites, encore une fois mais s'en fiche à ce moment précis parce que le baiser vaut tout. Quand finalement Max se sépare de Billy, son souffle est légèrement plus court et son cœur toujours emballé. « est-ce que ça te convient ? » s'amuse à lui demander la sorcière qui rouvre ses paupières pour le regarder tout en souriant, les joues réchauffées et ses envies enfin comblées. Le soucis était que maintenant, elle n'avait que la hâte de recommencer.

Il a toujours été spontané, Billy, ce qui lui avait souvent valu de s’attirer des ennuis. Il avait la fâcheuse tendance à dire ce qu’il pensait sans vraiment faire attention ni sans prendre de pincettes, à agir comme il le voulait sans réfléchir aux conséquences. Spontanéité qui pouvait plaire ou agacer mais qui était sienne, en tout cas, et dont il ne pouvait se défaire de toute façon. S’il lui arrivait de regretter parfois, c’était un fait qui restait rare. Il était lui même et se moquait bien de savoir si ça plaisait ou non, finalement. Là, face à Max, il peine à véritablement maîtriser ses envies, volonté de l’embrasser qui s’était réveillé alors qu’ils étaient bien trop proches, tous les deux. L’activité réalisée qui n’a pas vraiment aidé, même si il a aimé qu’elle partage ça avec toi, qu’il a aimé découvrir un aspect différent de la sorcière. Il se demande si ça arrive souvent, si elle souffre régulièrement de ces rêves étranges qui semblent la perturber n’importe quand. Son regard qui se pose sur elle, sur la beauté qui était sienne. Elle n’était pas juste jolie, Max, elle dégageait un charisme qui agissait sur lui comme un aimant, sorcier incapable de se sortir la blonde de la tête depuis leur première soirée ensemble. Il n’a pas pour habitude d’être séduit si facilement pourtant. Il flirtait, souvent, riait en embrassant une sorcière rencontrée au cours d’une soirée et avec laquelle il n’y aurait rien de plus que ce baiser qui se confondait avec les autres. Ce n’était que des divertissements éphémères, des jeux adolescents poussés par l’alcool – les coups de cœur, les vrais, étaient plus rares. Frankie en avait été un et l’était toujours, quelque part. Elle était celle vers qui il revenait toujours, celle qui occupait ses pensées constamment. Puis, il y avait Max, Max qui s’était imposée à lui avec la force d’une catastrophe naturelle et qui pourrait, s’il la laissait faire, réaliser autant de dégâts. Max à qui il pensait un peu trop souvent, sans même en avoir conscience, sans même le réaliser vraiment. Il était plus que ravi d’être tombé sur elle par hasard, de pouvoir la voler au reste du château même pour quelques minutes seulement. L’aveu quitte les lèvres du blond spontanément, leurs regards qui se croisent alors qu’une véritable décharge électrique semble le parcourir en sentant la main de la sorcière sur son bras. Son cœur qui s’accélère alors qu’elle s’approche et qu’enfin, leurs lèvres ne se touchent à nouveau. Et il ne sait pas, Billy, comment il peut ressentir tant d’émotions différentes – c’est comme si un brasier venait de naître en lui et se répandait dans ses veines à chaque pression de ses lèvres contre les siennes et, pourtant, il sent son cœur s’apaiser à son contact, comme si c’était tout ce dont il avait besoin alors. Sa main glisse sur sa joue alors que l’instant se prolonge, qu’il profite de chaque seconde passée à l’embrasser jusqu’à ce qu’elle ne s’écarte de lui. Un sourire au coin des lèvres et le cœur battant à tout rompre, il ne répond pas à sa question, Billy, obnubilé par sa bouche encore si proche de la sienne, par l’envie manifeste qu’elle éprouvait, elle aussi, alors qu’elle avait été celle prenant l’initiative pour eux cette fois. Sa main se dépose sur sa nuque, cette fois, alors qu’il ne l’attire à lui pour venir quérir ses lèvres à nouveau en un baiser lent et tendre, trahissant à quel point il désirait profiter, à quel point il aimait les sensations agréables qu’elle éveillait en lui. Son corps est parcouru de frissons alors que ses doigts se perdent dans ses cheveux, baiser qui dure jusqu’à ce qu’il ne doive quitter ses lèvres à regret, le souffle court. Leurs regards se croisent et il rit, Billy, en réalisant à quel point ils s’étaient emballés tous les deux encore une fois. « Maintenant ça me convient. » dit-il en se reculant, s’appuyant à nouveau contre le mur. Et forcément, il rêvait de recommencer, l’écossais, de retrouver ses lèvres jusqu’à l’ivresse mais il s’abstient, lui tend un nouveau bout de parchemin pour qu’ils tentent tous les deux une forme d’origamis différente. Son regard qui va du papier entre ses doigts à Max, éclat complice qui les lie et qui fait battre son cœur plus fort à chaque fois qu’il admire le vert de ses yeux. Il ne sait pas ce qu’il fait avec elle, Billy, mais il sait qu’il aime chaque minute passée avec elle et qu’il ne fait qu’en vouloir encore et encore.

Une semaine plus tard.

Sa fourchette triture le morceau de poulet dans son assiette, regard absent et appétit qu’il ne trouve pas. Il ne fait que penser à ses parents, à leur absence qui avait été un véritable coup porté au cœur pour celui qui avait tant espéré retrouver sa famille. Il peinait à comprendre pourquoi ils n’avaient pas daigné venir le voir après ces mois passés à renouer avec lui, a cette impression qu’il avait fauté, quelque part. Peut-être qu’il avait dit quelque chose qui ne leur avait pas plu dans sa dernière lettre, peut-être qu’ils avaient réalisé que ce serait une perte de temps. D’humeur maussade, il n’entend pas les conversations de ses amis, n’entend pas son frère l’interpeller. Ce n’est qu’en voyant le paquet de chips sous son nez qu’il relève la tête et réalise que Josh avait essayé de lui parler, de l’interroger. « J’ai pas faim. » dit-il et il n’en faut pas plus pour qu’il ne sente les regards inquiets que s’échangent ses amis alors qu’il se relève. « J’vais prendre l’air j’ai envie d’être seul. » Il n’y a que Frankie qui sait et comprend les raisons de son comportement, Frankie qui n’a rien dit parce que c’était ce qu’il désirait, qu’il refusait d’avouer à tous que ses parents l’avaient abandonné une fois de plus. Il ne répond pas à leurs questions, incapable de prendre sur lui et de faire le moindre effort, même pour eux. Le sorcier quitte la grande salle, enfonce ses mains dans les poches de son sweat noir tandis qu’il se retrouve dans la cour de l’horloge. L’air frais ne l’aide pas vraiment à avoir les idées claires, l’automne qui s’est installé à cette heure-ci. Il s’appuie contre le mur en pierres, regard qui vogue un peu plus loin sans réellement prêter attention, du moins jusqu’à ce qu’une silhouette familière ne se dessine à quelques mètres de lui. « Max ! » Il se redresse soudainement car il repense à ce qu’elle lui avait dit, à ce drôle de cauchemar dont elle lui avait parlé et qui était arrivé, finalement. Et ça ne pouvait pas être une coïncidence, pas vrai ? Il presse le pas jusqu’à elle alors qu’elle s’était arrêtée, s’arrête face à elle. « Comment t’as su ? » Il manque sans doute à ses manières – non pas qu’il en ait beaucoup – mais il a l’impression de se noyer, Billy, et a l’espoir que Max puisse être celle qui l’extirpe de ce chagrin dans lequel il se complaisait. « Le cauchemar dont tu parlais l’autre fois je.. C’est arrivé. Comment t’as su ? » Sa main se perd dans ses propres cheveux, tignasse indisciplinée qui se retrouvait agitée sous l’effet du mal être ressenti par le sorcier. « J’ai vraiment besoin de savoir Max, s’ils te l’ont dit avant ou.. ou j’sais pas moi. J’sais pas comment t’as pu savoir mais j’ai besoin que tu m’le dises. S’il te plaît. » Et ça ne fait pas sens, rien n’a de sens, Max ne pouvait pas connaître ses parents pourtant elle avait su qu’il serait anéanti – alors peut-être savait-elle ce dont il avait besoin pour se sentir mieux.

« je n'ai vraiment pas le temps non.. » elle secoue sa main d'un geste distrait en direction d'un élève lui posant une question qu'elle n'écoute même plus, à propos des clubs peut-être, ou quelque chose comme ça. Mais elle n'a vraiment pas l'envie de se tourner vers ce genre de sujet, ni même le temps de le faire tandis que les aspics approchent et que tant pèse sur ses épaules. Elle repense à la lettre qui ne peut se froisser car coincée entre deux pages de son manuel depuis des jours, chapitre des malédictions générationnelles. Parents en demandant beaucoup trop à leur fille qui pensait avoir au moins coupé quelques ficelles en étant si loin d'eux, qui déchantait sérieusement depuis que les ordres la pressaient de trahir l'un de ses rares amis. Ses jades fixent un point inconnu tandis qu'elle s'interrompt dans sa lecture jusqu'à ce que son prénom ne se fasse entendre dans son dos. La voix lui est aussitôt familière et chasse l'entièreté de ses pensées pour se focaliser sur Billy et Billy seul. Sourire qui naît naturellement sur ses lèvres en voyant le garçon approcher avant qu'il ne s'affaisse en l'observant aussi troublé. Ses sourcils se froncent tandis qu'une fois près d'elle, la blonde relève son regard vers son visage pour en détailler l'expression. Elle ne comprend pas trop sa première question et s'apprête à lui demander de préciser, quelque peu nerveuse face à l'air qui hante le regard du blond qu'elle n'avait jamais vu sauf dans le cauchemar qu'il mentionne alors juste ensuite. Et ses jades glissent alors jusqu'à ses épaules en s'en souvenant, elle en a presque aussitôt la gorge qui se resserre en se remémorant des impressions ressenties lors de ce moment, en ressentant encore aujourd'hui combien le simple fait qu'il se sente aussi mal lui était détestable. Que ce moment se soit véritablement passé lui comprime le cœur tandis que son regard impuissant revient au sien qui la trouble, l'attriste un peu plus encore. « Personne ne m'a rien dit Billy, je- » elle inspire pour se forcer à retrouver son souffle, détresse du lion qui l'amène à rechercher timidement sa main par ses doigts, venir en caresser doucement ses phalanges avant de les lier aux siennes. Sa peau était plus chaude que la sienne, Billy semblait si perdu. « c'est juste un cauchemar que j'ai fait et.. je ne.. » elle perd ses mots, n'a jamais appris à consoler quiconque mais ne pense pas à se dérober pour une fois, au contraire, Max ressent même le besoin d'une proximité nouvelle avec le blond de qui elle s'approche pour l'entourer de ses bras. Peut-être alors que dans un autre univers avait-elle le pouvoir instantané de le soulager de sa peine, une version d'elle plus utile à la détresse de celui à qui elle tenait sincèrement. Le flashback de ces images lui reviennent et Max ferme les yeux, la joue blottie contre son torse. « je suis désolée que ce soit arrivé Billy, je suis vraiment, vraiment désolée. » ses mains se liaient dans son dos pour mieux l'enlacer encore, le soutenir dans cette épreuve. Avait-elle annoncé le pire ? La peine, le trouble, l'abandon ? Sa bouche et ses cauchemars étaient-ils finalement de mauvaise augure ? Max se recule doucement de lui, le regard rempli de peine pour lui. Ca lui était étrange de sentir combien ça l'attristait alors qu'elle ne l'avait rencontré que depuis quelques mois, combien son âme s'était déjà attachée à la sienne. Elle se demandait secrètement comment et pourquoi sans oser le faire véritablement de peur de lui faire revivre à lui aussi et bien plus fort alors, ce moment. « est-ce que je peux faire quelque chose ? » tout, si elle le pouvait, tout pour chasser la peine de son regard et celle qui alourdissait ses épaules, pour faire partir ce qui lui volait sa joie, son contentement de tous les jours qu'elle aimait tant chez lui. Tout pour Billy, parce qu'elle n'imaginait pas qu'il ait droit à moins. Et si elle tombait un jour sur la raison de cette profonde peine, alors Max était prête à s'en occuper sur le champ.

Une forme d’espoir idiot renaît en Billy, l’espoir que Max ait toutes les réponses dont elle avait besoin, comme si elle pouvait savoir pourquoi ses parents n’étaient pas venus en dépit des lettres échangées et des promesses couchées sur le papier. Elle était le phare vers lequel il nageait en espérant atteindre les rives qui le sauveraient d’une noyade imminente, la bouée à laquelle s’accrochait quand tout menaçait de l’emporter loin de ce qu’il était. Il sentait bien qu’il n’était plus tout à fait lui – il n’y arrivait pas, pas alors que cela faisait à peine quelques jours que ses géniteurs l’avaient déçu une nouvelle fois. Ses sourires étaient faux, presque autant que les rires qu’il offrait pour donner le change à son entourage. Il n’y avait que Frankie qui connaissait les raisons de son chagrin et de son changement et il s’acharnait à ne vouloir rien dire, surtout pas à Josh. Il espérait qu’en ayant des réponses près de Max, alors il pourra tout arranger ou au moins, se sentir un peu mieux. Mais Max ne semble pas comprendre ce qu’il veut, sa main qui vient chercher la sienne tandis qu’il la laisse faire et entrelace leurs doigts. Le geste qui lui apporte un réconfort auquel il ne s’attendait pas car il n’y avait qu’auprès de Frankie qu’il parvenait à se sentir un peu mieux ces temps-ci, qu’il n’y avait qu’elle qui était supposée avoir cet effet là et pourtant il apprécie le geste de l’américaine. Ses sourcils se froncent alors que sa main libre retourne s’enfouir dans ses mèches, ne comprenant pas comment un simple rêve pouvait être si réel. « Mais ça peut pas.. non, ça peut pas être un cauchemar Max c’est arrivé. » Et il ne sait pas comment c’est possible, comment elle peut avoir rêvé d’un événement qui est réellement arrivé. La confusion s’ajoute au reste, déception qui se mêle quand il réalise alors qu’il n’aurait aucune réponse. Max s’approche et l’entoure de ses bras, son corps qui se détend aussitôt alors que ses bras l’enlace à son tour pour la serrer contre lui. Il ne sait pas pourquoi c’est si agréable et réconfortant, rien n’a de sens car au fond, il la connaît à peine alors pourquoi se sentait-il à ce point à l’aise avec elle ? La blonde qui s’excuse et compatit alors que Billy ferme les yeux, tente de chasser cet espoir ridicule, tente d’oublier aussi la déception et la tristesse qui s’acharnent à lui marteler le cœur sans relâche depuis des jours déjà. Il reste silencieux, incapable de s’exprimer véritablement. Peut-être qu’il n’y avait rien à dire, qu’il ne pouvait rien faire d’autre que d’encaisser tout ce qui arrivait. La vipère se recule, leurs regards qui se croisent et il n’aime pas la peine qu’il y lit, celle qui lui était dirigée. La question qui reste en suspens quelques secondes, quelques secondes durant lesquelles la raison et le cœur luttent pour prendre le dessus. Billy qui abdique et l’attire à lui, ses mains posées sur ses joues alors qu’il vient l’embrasser. Il suit ses instincts, suit ce dont il a besoin à ce moment là et c’est elle, qu’il veut, elle qu’il veut sentir près de lui, elle qu’il embrasse avec une fougue qu’il maîtrise à peine. Une main s’enfouit dans ses cheveux alors que sa langue frôle ses lèvres, vient quémander plus encore, soupire d’aise qui s’étouffe contre ses lèvres quand enfin leurs langues se rencontrent. Son être qui semble s’éveiller à ce contact, comme si c’était tout ce dont il avait eu besoin pour se sortir de la spirale dans laquelle il était emporté, comme si enfin son palpitant daignait faire autre chose que se tordre de douleur. « I’m sorry » murmure-t-il contre sa bouche alors que ses lèvres se pressent à nouveaux aux siennes. « I’m sorry I need.. I need... » La phrase qu’il ne termine pas alors qu’il l’embrasse encore, qu'une main s'agrippe à ses hanches pour s'assurer qu'elle ne lui échappe pas, Billy qui se perd et se retrouve contre elle à la fois, Billy qui ne veut plus que rester là, contre elle, à profiter des émotions plus agréables qu’elle arrive à générer chez lui. Il ne sait pas comment elle, quelle sorcellerie est à l’origine de cette chaleur qui étreint son cœur, de sa tristesse qui disparaît alors pour ne plus laisser que Max Max Max en une litanie dont il se repaît sans penser aux conséquences.

Elle ne sait strictement pas ce que cela veut dire, cette histoire de cauchemar se révélant véridique, ces visions qu'elle avait eu et qu'elle n'avait pas alors compris comme telles. Max savait seulement que ce n'était pas normal qu'elle ait pu distinguer en avance ce qui était arrivé à Billy, que ce n'était pas non plus acceptable qu'il l'ait vécu alors que les souvenirs de ce moment qui avait donc été réel lui reviennent. Et elle inspire profondément, tente de chasser ses propres émotions qui remontent en écho à celles vues et ressenties au jour de ces visions pour ne se concentrer que sur Billy et Billy seul. Car à cet instant rien d'autre ne comptait, il était le sujet de son attention entière, celui qu'elle soutenait dans ses bras et par son regard jade compatissant. « Je ne sais pas, je ne comprends pas. » qu'elle murmure la joue blottie contre lui. Chaleur du garçon qui l'englobe alors qu'elle est celle qui aimerait lui offrir toute la sienne, tout son soutien mais elle ne peut pas s'empêcher de se sentir si bien lorsqu'il l'enlace à son tour avec force. C'est aussi réconfortant qu'agréable et elle s'en veut un peu de ressentir autant de bien alors que lui se sent mal, si seulement elle pouvait lui retirer toute cette peine qui semblait l'assaillir. La sorcière reste contre lui et est prête à le faire autant de temps qu'il ne le faudra, pas le moins du monde mal à l'aise, au contraire même. Elle cherche les mots qu'elle peut lui offrir pour le soulager mais n'en trouve pas vraiment parce qu'elle ne sait pas le véritable contexte, seulement les images et la détresse et c'est déjà trop à supporter pour Billy. Quand elle se recule, Max ne peut que lui demander ce qu'elle peut faire pour lui et la réponse du blond la surprend alors lorsque ce dernier l'attire soudainement à lui, avec ses mains chaudes posées sur ses joues, pour l'embrasser. D'abord surprise, ses sourcils se relèvent avant qu'un sentiment plus doux ne l'envahisse et qu'elle ne s'accroche à lui à son tour, baiser répondu, baiser qui l'emporte ailleurs par cette main qui vient glisser dans ses cheveux et cette autre calée contre sa hanche. Billy avait besoin d'elle en ce sens et Max ne désirait que lui offrir ce qu'elle pouvait pour l'aider, surprise et à la fois enivrée par lui, cette intensité qui réussit à la désarçonner, éveiller en elle une chaleur dont elle se sent presque coupable à cause de sa localisation en ce moment des plus tristes. Seulement Billy s'accroche à ses lèvres et les capture d'une façon qui ne peut que lui couper le souffle et éveiller en elle une panoplie de désirs et de besoins, ceux de le combler et de lui offrir le réconfort recherché, celui de sentir plus de lui et de combien il la désirait. Il déclenche en elle un nouveau niveau de plaisir qui restait encore en sommeil en elle, ou bien pas tout à fait et il n'avait fallut que lui pour qu'il se fasse puissamment ressentir. Leurs langues qui se rencontrent et caressent d'un ballet qui la fait frissonner, Max attache ses mains aux bras de Billy maintenant, ressent sous ses doigts la musculature du garçon qui commençait à la faire perdre pied sous l'intensité de son baiser. Alors elle reprend son souffle lorsqu'il s'excuse mais observe toujours ses lèvres tandis que leurs visages restent proches, si proches que son souffle chaud glisse jusqu'à sa bouche. Il l'embrasse à nouveau alors que Max comprend, elle sait ce qu'il veut exprimer par cette fin de phrase inachevée, ces baisers de plus en plus chauds, ses mains qui possèdent un peu plus son corps tandis qu'elle tente de ne pas perdre pied. Alors elle y répond Max, avec envie et passion, sa main qui remonte jusqu'à sa joue, qui glisse jusque derrière sa nuque et appuie doucement dessus pour mieux approfondir ces nouveaux baisers qu'ils s'offraient. Elle l'embrasse et puis craque légèrement, quand elle se sépare de lui à bout de souffle et lui attrape la main sans dire un mot, l'emmenant jusque dans le château où ils n'ont qu'à franchir quelques mètres avant de trouver un placard ressemblant à une sorte de réserve à potions vidée de tous ses étages. Elle l'y engouffre et passe à sa suite en profitant que personne ne soit dans les alentours, plongeant aussitôt sur ses lèvres tandis que la porte se referme derrière eux. « i'm here. » qu'elle murmure entre deux baisers, les joues chauffées en accrochant son regard au sien, lui offrant un endroit pour expier ses émotions en toute pudeur avant tout. Max accroche ses mains à son hoodie et se laisse enivrer par son parfum. Les mèches blondes de Billy retombent devant ses yeux et elle le trouve particulièrement beau à la lumière tamisée des rares rayons de lumière perçant dans la pièce exiguë. « i wish i could take it all from you. » qu'elle lui murmure alors avec sincérité et émotion, dévotion pour celui que finalement elle ne connaissait encore si peu et qui pourtant semblait déjà valoir tout.

C’est comme être dans un brouillard dont il n’arrive pas à s’échapper, étouffé par des volutes qui l’empêchent de retrouver celui qu’il était. Il essaie, Billy, il essaie vraiment de faire comme si rien n’était arrivé, mais c’est compliqué quand il a passé des mois à nourrir l’espoir de retrouver ses parents, c’est compliqué quand il se sent encore coupable de la séparation de leur famille. Quand il voit Max, il se permet pourtant d’espérer, de se dire que peut-être, elle avait les réponses aux questions qu’il se posait mais elle ne sait rien et le blond s’en retrouve d’autant plus perdu. Il ne comprend pas comment elle a pu décrire la scène exacte qui était arrivé avant même qu’elle ne se produise. Il ne faudra qu’une étreinte et un regard de la part de la sorcière pour qu’il ne cède totalement, qu’il ne l’embrasse en y lançant ses dernières forces. Il s’accroche à elle comme on s’accroche à une bouée pour éviter la noyade, s’accroche à celle qui semble parvenir à lui faire sortir la tête de l’eau, au moins quelques instants. Il ne sait pas comment elle fait, il ne sait pas pourquoi il n’y a qu’aux côtés de Frankie et de Max qu’il se sent bien ces derniers temps. Ça n’a pas de sens, finalement, parce que si Frankie est sa meilleure amie, il connaît à peine l’américaine et pourtant, ce qu’il sait d’elle lui plaît, assez en tout cas pour qu’il ne veuille sa compagnie en ces instants compliqués. Les sensations qui s’éveillent en lui, qui chassent la tristesse pour laisser place à des désirs différents alors, ceux qu’il savait posséder pour elle tout en se persuadant qu’il fallait les repousser. S’il s’en veut un peu de s’imposer à elle, il est rassuré en voyant que tout lui plaît, en sentant ses mains sur ses bras. Pourtant, il s’arrête Billy, s’excuse car il ne sait pas s’il agit convenablement pour elle, qu’il se sent égoïste de chercher à se réconforter comme il le fait. Il arrête mais ne tient pas longtemps, craque à nouveau en une faiblesse évidente, le lion qui ne parvient pas à lui résister et qui n’en a pas envie de toute façon. Pourquoi résister, quand il se sentait enfin mieux avec Max dans ses bras ? Il n’en a pas envie, ne veut que continuer à l’embrasser aussi longtemps qu’elle le voudra. Pourtant, la blonde recule et pendant un instant, il croit avoir mal fait, il se dit que peut-être, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Il cherche son regard alors qu’elle le prend par la main, l’attire à l’intérieur du château jusqu’à trouver un placard vide dans lequel elle les attire. Le soulagement l’envahit alors quand il a conscience qu’il n’avait pas tout gâché entre eux par ses impulsions et envies, Max qui retrouve ses lèvres et il se sent craquer un peu plus pour elle. Ses mots qui n’aident pas, qui ne font que lui donner envie de rester ici avec elle aussi longtemps qu’il le pourra. Leurs lèvres se séparent, Billy qui appuie son front contre celui de l’américaine, fermant les yeux en entendant ses mots. Il ressent une drôle d’émotion l’envahir au son de la voix de la sorcière, dévotion qui le frappe en plein cœur et qui ne fait que l’émouvoir un peu plus. Elle était là, Max, alors que rien ne l’y obligeait, qu’elle aurait très bien pu le laisser gérer seul ce qu’il traversait. Elle ne l’avait pas fait et c’était assez pour éveiller des sentiments nouveaux en lui, une affection particulière qui semblait lui être destinée. Il ouvre les yeux alors que leurs regards ne s’accrochent, Billy qui pose doucement une main sur sa joue. Il aime se perdre dans le vert de ses yeux, aime pouvoir laisser ses iris parcourir les traits délicats de son visage. Ses lèvres flirtent avec les siennes, les frôlent avant de s’y poser plus doucement cette fois en un baiser débordant de tendresse. Il sent son cœur battre plus fort alors qu’il fait durer l’instant, qu’il profite de la douceur de ses lèvres sur les siennes, de l’apaisement qu’elle lui offre par ce nouveau baiser. Seulement l’envie de plus se fait pressante, baiser qu’il approfondit en même temps qu’une main ne se faufile dans ses mèches blondes. Il oublie tout Billy, tout ce qui est supposé l’attrister pour se concentrer uniquement sur la sorcière responsable des diverses émotions qui le traversent alors. Le sorcier laisse ses lèvres parcourir sa mâchoire et se perdre dans son cou qu’il parsème alors, sa main libre qui s’agrippe à sa cuisse pour l’attirer un peu plus à lui. La chaleur qui se fait plus grande encore, l’endroit si étroit qu’ils ne peuvent qu’être pressés l’un contre l’autre. Il sent bien qu’il s’emballe, qu’il se laisse emporter par ses désirs pour la sorcière et que ce n’était pas ce qu’il était supposé faire, que Max méritait mieux qu’être embrassée de la sorte dans un placard alors qu’il lui imposait sa tristesse. Ses lèvres qui la quittent, le sorcier s’appuie alors contre la porte pour tenter de retrouver le souffle qu’il avait abandonné contre sa peau. « Sorry. But.. You're so pretty I got carried away. » dit-il, lui offrant un sourire. Les reflets contre sa peau la rendent plus belle encore et il ne peut s’en empêcher, vient chercher sa main de la sienne pour entrelacer leurs doigts ensemble. « Thanks Max. » Sa voix n’est qu’un murmure mais c’est assez pour qu’elle ne l’entende, surtout dans un tel endroit. « You really helped. » dit-il, conscient lui même que ça ne faisait pas vraiment sens. Ils n’avaient fait que s’enlacer et s’embrasser et pourtant, elle avait réussi à insuffler à son cœur l’apaisement nécessaire pour chasser, même pendant quelques instants seulement, les troubles qui le hantaient.