Cela ferait bientôt une semaine que tout était parti dans les flammes. Son ancien appartement entièrement dans les cendres, il n'y avait rien eu à sauver si ce n'est une fleur éternelle qu'on lui avait offert à sa crémaillère qui s'était relevée après le chaos mené par le feu. Et ça avait été terriblement douloureux pour Alicia, ça l'était toujours tandis que l'apprentie-auror s'était vue accordée plusieurs jours d'arrêt afin de s'en remettre. Seulement c'était compliqué, évidemment que ça l'était et jour après jour, alors que la sorcière dépassait un nouveau stade sur le chemin d'un bon rétablissement, une nouvelle crainte se formait, la colère la gagnait, un cauchemar apparaissait. Comme si on l'empêchait d'aller correctement de l'avant, elle se demandait parfois même si elle n'était pas celle qui le décidait sans le réaliser. Parce que reprendre le cours de sa vie serait revenir dans un quotidien en faisant comme si rien n'avait changé, comme si avec Alec ils n'avaient rien perdu, comme si ils n'étaient pas passés à côté d'un tragique drame. Et pour une fois, Alicia n'avait pas envie de prendre sur elle et d'effacer ses émotions pour arranger les autres. Elle savait surtout que si elle ne profitait pas du temps qui lui était offert pour s'en remettre afin de le faire correctement, alors elle n'arriverait jamais à recoller tous les morceaux qui la composent. Tout ce qui avait été ébranlé cette nuit là, ravagé par les flammes, où elle avait été incapable de se sauver et surtout de mettre en sécurité son petit frère. Si Alec n'avait pas été là, elle ne serait probablement plus de ce monde aujourd'hui, si Miles n'était pas intervenu, aucun des deux n'existerait. Un frisson d'effroi lui secoue une nouvelle fois l'échine tandis que la lionne ayant perdu son rugissement tentait de balayer pour une énième fois cette pensée. Il lui fallait se rappeler qu'elle était à présent en sécurité, dans l'appartement de Miles, qu'elle était en vie, qu'Alec allait bien et elle aussi. Et habiter depuis ces derniers jours chez son partenaire lui avait permis d'être rassurée, plus que ce qu'elle ne l'aurait cru, Miles s'était montré présent et solide pour elle, pour eux deux. Alicia ne savait pas très bien comment le remercier. Ni au fond pourquoi, il faisait tout cela pour eux. Pourquoi tant de dévotion, de sincérité dans son regard après tant d'années à se détester. Bien sûr que les choses avaient changé entre eux depuis ces derniers mois, Alicia avait ressenti plus, bien plus qu'elle ne l'avouait mais pourquoi au lendemain de ce drame se trouvait-elle chez lui de bonne grâce et non pas chez ceux qu'elle clamait depuis des années compter le plus pour elle ? Pourquoi et comment, réussissait-elle à se sentir le plus en sécurité au sein de cet appartement là et nulle part autre ailleurs ? C'était les questions qui se bousculaient dans sa tête tandis que la sorcière avait réussi à sortir un peu de chez lui ce jour-là, revêtue d'une tenue sportive empruntée à Vesper alors qu'elle n'avait toujours pas pris le temps de racheter toute une garde-robe, elle court dans le quartier où habite l'auror et se fond dans la ville en espérant oublier le son assourdissant de ses pensées avec les bruits du monde. C'est une heure plus tard qu'Alicia revient dans un pas tranquille jusqu'à l'appartement de l'auror. L'adrénaline et la dépense physique lui ont permis de se vider partiellement la tête, de pouvoir enfin un peu souffler sans réaliser qu'elle avait dépassé légèrement l'heure du retour potentiel de Miles chez lui. En arrivant, la brune est étonnée du sentiment agréable lorsqu'elle déverrouille la porte d'entrée et entre dans l'appartement devenu cocon. Plus encore quand elle réalise que Miles est déjà là. La sorcière l'observe encore habillé de sa tenue d'auror et le détaille de la tête aux pieds dans le but de déterminer si il avait pu se passer quelque chose d'inconvénient aujourd'hui mais rien ne le lui indique et si Alicia reste attentive, un soulagement l'aide à lui sourire. Elle approche naturellement vers lui et remarque bien vite ses sourcils froncés. « qu'est-ce qu'il se passe ? » aussitôt inquiète, elle ne peut pas s'empêcher de penser au pire en recherchant sa réponse dans le même regard brun clair qui l'apaisait chaque jour. Elle se tient devant lui maintenant et note tendrement combien elle apprécie le simple fait qu'il la surplombe, qu'il se tienne à nouveau près d'elle comme à chaque fin de journée quand enfin il lui revenait. C'était différent, maintenant qu'ils ne se croisaient plus au bureau à cause de ses jours d'arrêts et tout lui manquait, mais en ce moment, surtout lui lorsqu'il partait. Alicia observe son visage, elle ne peut pas s'empêcher de le faire et le fait évidemment avec une attention plus marquée qu'à l'ordinaire, ce visage qui lui était si cher, même son sourire arrogant qu'à l'heure actuelle elle préférerait voir plutôt que sa mine inquiète.

« Tu viens ? On va boire un verre. » Son regard qui se relève vers Andy alors que Miles récupérait ses affaires dans son casier, il secoue la tête. « Nan sans moi, je suis fatigué ce soir. » Il voit bien à quel point son collègue est surpris par ce refus venant de celui qui ne refusait jamais le moindre prétexte pour consommer de l’alcool et qui était même le premier à proposer de sortir après le travail. L’envie n’était pas là, pourtant, pour une raison qu’il se devait de taire car elle ne regardait que lui. « Woow t’es malade ? » Un léger sourire étire les lèvres de Milo alors qu’il enfile sa veste par dessus son uniforme d’auror alors qu’il secoue la tête. « T’inquiètes, je me rattrape la prochaine fois ! » Andy qui finit par renoncer et le laisser après l’avoir salué, permettant au sorcier de quitter le centre des aurors pour rejoindre le hall principal du ministère. Il n’avait pas envie de perdre de temps alors qu’Alicia était chez lui et qu’elle l’attendait, il désirait plutôt la retrouver au plus vite. C’était ainsi depuis ces quelques jours passés chez lui, routine qui s’instaurait peu à peu entre eux et à laquelle il prenait sans doute un peu trop goût. Miles qui fait un court arrêt avant de rentrer afin de faire quelques courses et qui s’empresse ensuite de se rendre chez lui. Au fond, il avait besoin de s’assurer qu’elle allait bien, que la journée n’avait pas été trop compliquée et lourde pour elle. Il savait à quel point se reconstruire après ce qu’elle avait vécu devait être difficile. Il aurait aimé être là un peu plus, pouvoir s’accorder du temps loin du travail pour pouvoir l’aider à supporter le poids des souvenirs qui pouvaient la heurter à tout moment mais ce n’était pas possible et quelque part, c’était sans doute plus raisonnable. L’anglais avait conscience que sa lionne devait aussi guérir d’elle-même en partie, que même s’il voulait veiller sur elle constamment, il ne pouvait la protéger de tout, qu’importe à quel point il désirait que ce soit le cas. Quand il pénètre dans son appartement, il a pour premier réflexe de la chercher après avoir quitté sa veste et déposer son sac d’emplettes sur la table basse du salon. Seulement il n’entend rien, ni ses pas ni la preuve éventuelle de sa présence et son cœur se serre soudainement. « Ali ? » Le surnom lancé assez fort pour qu’elle l’entende mais il n’y a aucune réponse en retour alors l’inquiétude s’accentue, nœud qui se noue au creux de son estomac. Le sorcier fouille chaque pièce de son appartement avant de revenir à son point initial, sourcils froncés, incapable de chasser l’angoisse qui s’empare de lui et qu’il n’explique pas. Il tente de se rassurer, de se dire que sa réaction était exagérée et que peut-être, elle était simplement partie prendre l’air. Il y a l’image des flammes qui reviennent et s’imposent à lui, celle de sa partenaire tremblant contre lui, la peur qui l’avait envahi alors et qui était là à nouveau. Il a pris sur lui, Miles, a réussi à taire son inquiétude parce qu’alors elle avait eu besoin de lui, de sa force et il le lui avait offert sans mal, probablement parce qu’il lui donnerait tout ce qu’il a si elle le lui demandait. Seulement c’est plus difficile de la contenir maintenant qu’il n’était plus face à une situation urgente, ça l’était d’autant plus alors qu’il s’était déjà habitué à la retrouver chez lui quand il rentrait. La porte d’entrée qui claque au même moment et Milo qui tourne les talons pour voir la silhouette de la brune pénétrer dans le salon. Ses épaules s’affaissent alors qu’un soupir de soulagement le quitte quand il réalise qu’elle était partie se dépenser. Il ne parvient pas à effacer son inquiétude assez rapidement pourtant car Alicia la remarque et l’interroge, poussant Miles à rester silencieux une fraction de secondes. « Tu n’étais pas là. » dit-il comme si c’était suffisant à ce qu’elle comprenne et quelque part, ça l’était peut-être, parce que ça fait partie de ce qu’ils doivent apprendre à gérer tous les deux, conséquences du danger qu’ils frôlaient trop souvent au point de les pousser à s’inquiéter trop vite et trop fort pour l’autre. Elle est face à lui et il n’en faut pas plus pour qu’il cède, pour qu’il ne l’attire à elle et ne l’entoure de ses bras en une étreinte qui l’aide à réellement comprendre qu’elle était là et que tout allait bien. Les battements de son cœur qui s’apaisent parce qu’elle est dans ses bras, parce qu’il l’aime et qu’il peut la serrer contre lui. Il n’avait besoin de rien d’autre que ça finalement, que de son corps blotti contre le sien et des sensations qui l’accompagnaient, ses cheveux qui chatouillent sa peau, son odeur familière qui revient l’envelopper, la douceur de sa peau sous ses doigts. Milo dépose un baiser sur sa tempe avant de se reculer et de se racler la gorge, conscient de la faiblesse dont il avait fait preuve sans pour autant s’en soucier. Qu’importe à quel point il pouvait sembler faible, il ne réprimerait jamais ce qu’il ressentait pour elle, que ce soit son inquiétude ou son amour pour la lionne. « T’es sortie longtemps ? » Il faut qu’il s’occupe, dirige son esprit vers une autre direction pour reprendre contenance. « Je parie que t’avais juste trop peur que je te batte encore au prochain entraînement si tu reprenais pas. » Un sourire au coin des lèvres, il rit légèrement avant de se reculer d’un pas. Son regard rivé vers elle, il s’interroge sur ses ressentis après ce moment, recherche du regard la moindre indication que ça n’avait pas été. Il ne trouve rien pourtant et elle semble même en meilleure forme que lorsqu’il était parti ce qui le soulage pour elle. Sans rien ajouter, il récupère le sac et le lui tend. « Je t’ai pris ça en rentrant du boulot.. Enfin je précise que c’est pas une invitation à ne plus porter mes vêtements, je t’encourage plutôt à continuer de dormir avec mes tee-shirts en fait. » Il savait qu’elle avait quasiment tout perdu dans l’incendie et qu’il lui fallait de nouveaux vêtements alors Milo avait fait quelques courses pour qu’elle puisse avoir le minimum (et s’il a glissé de la lingerie c’est uniquement par soucis pratique bien entendu). Son ventre gargouille alors, un coup d’œil à l’horloge lui permet de réaliser qu’il était largement l’heure de manger. « File te doucher avant que j’aille te prendre toute l’eau chaude encore. » Ou en tout cas qu’elle ne prétende que c’était le cas alors que c’était évidemment faux. Quand Alicia part vers la salle de bain, c’est vers la cuisine que Miles se dirige pour leur préparer un repas, lui qui s’était entraîné pour la surprendre un jour en cuisinant lui-même, sans se douter que le moment arriverait plus tôt que prévu. Il sait d’avance que ça ne sera probablement parfait mais il espère que l’intention lui plaira, qu’elle saura faire naître un sourire radieux sur son visage, elle qui n’est jamais plus belle que lors qu’elle sourit pour lui.

Son souffle est plus court que d'habitude et elle ne sait pas bien si c'est dû aux restes de l'exercice physique qu'elle venait de faire ou bien à l'air hantant le regard de celui qui l'accueillait dans son appartement à son retour. Alicia savait immédiatement que quelque chose n'allait pas, c'était instinctif chez eux à force de se côtoyer sur le terrain et en dehors. Plus encore avec les récents événements, elle avait besoin d'avoir le cœur net alors de ses lèvres, dépassent très vite quelques mots inquiets et rapidement répondus par l'auror. Les siens lui serrèrent le cœur. Alicia inspira plus profondément pour réprimer cette sensation dans sa poitrine ni agréable, ni désagréable mais juste présente comme pour lui rappeler combien ça comptait. Cette attention de sa part, leur lien, cet attachement qu'elle ne savait même plus expliquer et ne tentait plus de justifier ou d'ignorer. Elle n'avait pas été là et elle comprit aussitôt ce que cela voulait dire, baissant ses yeux caramel au sol pour trouver les mots justes et rassurants qui ne viennent pas assez vite. En contrepartie, c'est les bras forts de Miles l'entourant qu'elle trouve et ses paupières se ferment aussitôt, le palpitant soulagé, un soupir expiré tout contre son épaule. Alicia profite de l'étreinte pour lui montrer qu'elle est présente et se rassurer elle-même qu'il le soit aussi en entourant son corps de ses bras. C'était nouveau, ça aussi, ces démonstrations d'affection et d'attachement qu'ils ne prenaient plus vraiment la peine de justifier pour se les autoriser. Si Alicia en était toujours un peu nerveuse au moment de se séparer, ce n'était rien face au soulagement qui l'envahissait dès lors qu'ils laissaient libre court à leur envie remplie d'affection sans se poser de questions. Elle resserre alors une dernière fois ses bras autour de lui comme pour profiter des derniers instants sans savoir quand ce serait possible à nouveau. « Je suis là maintenant. » et la lionne comptait le rester. L'antre de son ancien ennemi devenu synonyme de sécurité et de paix, qui l'aurait donc cru ? Dans ses bras, elle se souvenait encore du soulagement qui l'avait emplie lorsqu'il était venu les sauver du feu, elle se souvenait de ces longues heures à la tenir contre lui après ça et ça l'aidait considérablement à progressivement réussir à aller de l'avant et ne pas se laisser envahir par les sensations terribles du traumatisme vécu. Elle n'avait pas réalisé combien ça l'avait impacté lui aussi, combien il aurait pu craindre qu'elle ne soit pas là à son retour du travail comme si ils étaient finalement et véritablement bien plus que des proches collègues, comme si.. Un baiser déposé sur sa tempe coupe le fil de ses pensées en la laissant un peu désorientée, Alicia se décale en même temps qu'il ne racle sa gorge et elle attrape les manches de son t-shirt long pour jouer nerveusement avec. « Juste une petite heure je pense. » heureusement, Miles leur changeait bien vite les idées. « même avec une semaine de pause, je peux toujours te mettre au tapis. » Alicia n'avait pas perdu son habitude de lui répondre du tac au tac, preuve que ça commençait à vraiment aller mieux même si l'auror mériterait plus qu'une semaine de repos. Quand un sac lui est tendu, Alicia l'attrape machinalement tout en étant surprise. « tu.. tu m'as acheté des vêtements ? » elle était décontenancée, sans savoir vraiment quoi en penser. L'auror avait fait ça en pensant à elle et son confort et son regard alla de Miles au sac puis du sac à Miles deux fois au moins. « tu n'étais pas obligé. » mais il l'avait fait, sans qu'elle ne lui demande, sans même qu'elle ne le mentionne, il l'avait fait sans rien demander en retour mais seulement pour l'aider. Et son corps se réchauffa d'une douce chaleur, sans même qu'elle ne comprenne comment, ce simple geste, l'effort effectué pour elle et simplement pour elle lui fit extrêmement plaisir. Au point qu'elle resta un peu désorientée tandis qu'il la poussa à aller prendre une douche, un sourire en coin persistant sur ses lèvres. Alicia posa sa main sur son bras avant de venir lui embrasser spontanément la joue. « Merci Milo. » elle aimait la façon dont son surnom se formait à ses lèvres et sentit même ses joues se réchauffer tandis qu'elle s'en allait en direction de la salle-de-bain de l'auror. L'eau chaude lui servit de bon décontractant musculaire alors que son sourire ne la quittait pas, c'était comme si elle commençait enfin sa journée maintenant qu'il était là, en tout cas la partie la plus intéressante. Sous le pas de la porte de la salle d'eau, une bonne odeur de repas cuisiné s'infiltra alors qu'elle se séchait. Elle sentait bon, comme Miles sentait bon au petit matin lorsqu'ils se croisaient et qu'ils remontaient ensemble les couloirs jusqu'au bureau des aurors, elle sentait bon comme quand elle se blottissait contre lui et enfouissait son visage dans son cou. Alicia découvrit ce que l'auror lui avait acheté et eut un sourire en découvrant de la lingerie. Elle n'était pas surprise et apprécia même son audace, là où il y a quelques mois elle en aurait profité pour s'offusquer tout en cachant combien au fond cela lui plaisait. La sorcière s'habilla donc de l'un des ensembles de lingerie puis d'un sweatpant confortable avant d'hésiter sur son haut, sa main s'attardant au dessus de l'un des t-shirts neufs ou bien d'un de ceux du garçon. C'était qu'elle avait pris l'habitude agréable de les lui piquer depuis quelques jours et elle se demanda si ce n'était peut-être pas cela qui avait fini par l'agacer pour lui acheter des vêtements. Ses sourcils se froncèrent tandis que ses insécurités remontaient à la surface alors elle tenta de les chasser d'un mouvement de tête négatif et Alicia enfila finalement un top à bretelles avant de récupérer une veste de sport à Miles trainant non loin. Elle coiffait ses cheveux en une tresse – plus aussi longue qu'avant à cause du sortilège d'un sorcier il y a une mission ou deux de cela – quand elle revint vers la cuisine en humant avec un sourire ce qu'il leur préparait. « ça sent si bon.. » Alicia s'apprêtait à passer derrière le comptoir quand elle s'arrêta. « permission de vous rejoindre, Chef ? » ses lèvres aussi amusées que son regard n'était envieux d'en savoir plus, elle attendit que Miles l'y autorise avant de venir à ses côtés en observant ce qu'il faisait et l'intérieur des casseroles. Elle ne l'avait jamais vu cuisiner, ou du moins pas aussi bien et avec d'application. En planque, c'était généralement des sandwichs et des chips. Deux de ses doigts vinrent faire glisser de quelques centimètres le haut de son jogging pour lui montrer un bout de sa lingerie, délicat tissu qui menait le regard vers l'arrondi de ses fesses et le laissait amplement deviner ce que cela rendait sans être caché par le vêtement chaud. « j'ai essayé ce que tu m'as acheté, tout me va. » elle eut un sourire, plus mesuré cette fois tandis qu'elle relevait son regard vers le sien alors qu'ils étaient côte à côte. Assez proches pour qu'il relève les mêmes éclats brillants dans son regard quand elle était heureuse d'être en sa compagnie mais aussi ceux qui virevoltaient quand elle jouait un peu avec lui pour l'attiser. « tu me fais goûter ? » son regard resta ancré au sien quelques instants de plus avant qu'elle ne détourne son visage en direction de la sauce en train de cuire devant eux. Demandé de façon aussi innocente et enjouée, il ne pouvait qu'accepter, non ?

Il se sent un peu ridicule, Milo, à s’inquiéter si vite, d’être incapable de contrôler l’anxiété qui l’envahit alors. Alicia était une auror tout ce qu’il y a de plus redoutable et chaque jour, ils affrontaient ensemble des situations périlleuses et pourtant, il était incapable de chasser les pensées parasites qui s’immiscent dans son esprit quand il réalise qu’elle n’est pas là. C’était ce qui lui faisait le plus peur, à Miles, qu’il lui arrive quelque chose et qu’il ne soit pas là pour l’aider, qu’il soit incapable de l’empêcher de souffrir du moindre mal. Il aurait voulu la protéger de tout en sachant que c’était impossible, que jamais il ne pourrait veiller sur elle constamment. Alors quand elle n’est pas là son cerveau formule les pires hypothèses possibles, influencé par le drame encore récent, incendie qui avait réveillé de nombreuses peurs chez le sorcier. Quand elle arrive, il ne peut réprimer ses envies, l’étreint contre lui et profite de la sentir en bonne santé et indemne près de lui. Ses mots achèvent de le rassurer, d’apaiser l’inquiétude toujours un peu présente malgré tout. « I know I’m sorry. » marmonne-t-il contre son crâne alors qu’il enfouit son visage dans ses cheveux, qu’il ne fait que profiter de chaque seconde avec elle. Il ne sait pas trop pourquoi il s’excuse – peut-être de s’inquiéter si vite, d’être trop rapidement arrivé à penser au pire. Sorciers qui se séparent et Milo tente au mieux de changer le sujet, conscient que celui-ci était peut-être trop risqué encore. Hors de question qu’il ne plombe sa soirée alors même qu’elle s’était sentie assez en forme pour sortir un petit moment, il préfère plutôt s’intéresser à ce qu’elle a fait. Un sourire amusé étire ses lèvres à la répartie de la brune, il fronce alors les sourcils et fait mine de regarder sur son crâne. « Attends, je regarde si t’as pas une bosse parce que tu serais tombée pendant ta sortie, ça expliquerait la commotion cérébrale qui te fait dire n’importe quoi là. » plaisante-t-il non sans retenir son rire. Il enchaîne avec les vêtements qu’il lui a acheté en espérant que ça lui plaise. Ce n’était pas grand-chose à ses yeux, juste de quoi la dépanner le temps que la situation ne se régule – et si ça lui faisait plaisir au passage, alors c’était un plus non négligeable. Le baiser déposé sur sa joue accompagné du remerciement d’Alicia était alors tout ce dont il avait besoin, geste qui fait naître un petit sourire sur ses lèvres tandis qu’il suit la brune du regard quand elle part vers la salle de bain. S’il aurait pu tenter de l’y rejoindre, il a autre chose en tête, Miles, sorcier qui s’affaire aussitôt et se met à cuisiner en espérant faire plaisir à celle qu’il aimait. Il sait au fond que ce qu’il fait n’est pas la recette la plus élaborée, mais c’était déjà un grand effort venant de lui, bien plus habitué aux plats à emporter ou déjà préparés. A vrai dire, ça ne l’avait jamais vraiment intéressé, habitué à être servi quand il vivait chez sa mère – une fois vivant dans son propre appartement, il préférait dédier son temps libre au sport (ou aux bières) plutôt qu’apprendre à cuisiner pour lui-même. C’était différent, maintenant, parce qu’Alicia était là et qu’elle méritait mieux que de simples plats à emporter, elle méritait d’être traitée et servie comme la reine qu’elle était à ses yeux. Ingrédients réunis sur le plan de travail, il s’occupe des pâtes d’un côté et de la sauce dans l’autre, veillant à ne surtout rien faire cuire trop fort ou trop longtemps de craindre de tout gâcher. Quand sa partenaire revient quelques instants plus tard, l’auror relève les yeux vers elle et réalise à quel point il aime la voir porter ce qu’il lui a offert mais également voir qu’elle avait choisi d’enfiler une de ses vestes de sport. « Permission accordée. » dit-il en riant avant qu’elle ne le rejoigne pour pouvoir observer ce qu’il préparait. Il tente de garder son attention concentrée sur ce qu’il cuisine mais c’est soudainement bien plus difficile quand Alicia est à ses côtés, source de distraction permanente tant il était habitué à lui dévouer toute son attention. Elle n’aide pas alors qu’elle écarte un peu son pantalon de jogging pour lui montrer la lingerie enfilée, son regard qui s’attarde naturellement sur le galbe apparente de ses fesses, souligné à merveille par la dentelle qu’elle portait. Quand l’anglais relève les yeux vers elle et que leurs regards se croisent, c’est un sourire satisfait qui étire ses lèvres. « Tout te va même très bien, je dirais. J’ai hâte de voir le reste. » Sous-entendu évident alors qu’il veut tout voir, Milo, qu’il veut la voir dans chaque vêtement acheté, même ceux qui la couvraient le plus. Il savait qu’il la trouverait belle peu importait ce qu’elle enfilerait car ça avait toujours été ainsi, qu’elle était la sorcière la plus incroyable qui puisse exister à ses yeux et que ce fait ne risquait pas de changer. Tout lui plaisait chez elle, de l’éclat particulier qui luisait dans ses yeux noisettes, aux mèches de cheveux qu’il aimait sentir caresser sa peau, sa silhouette athlétique se moulant parfaitement à la sienne, ce sourire capable d’illuminer ses nuits les plus sombres. S’il tente de se faire violence pour ne pas se laisser emporter par les sensations qu’elle attisait facilement en lui, Alicia ne l’aide pas, même quand elle pose cette question sur un ton faussement innocent qui lui donnait plutôt envie de l’attirer à lui. « Évidemment, que tu peux goûter. » Milo chasse sa main quand elle tente de récupérer la louche lui permettant de remuer la sauce, vient plutôt récupérer sur celle-ci un peu de sauce à l’aide de deux de ses doigts. Puis, se tournant vers Alicia, son regard accroché au sien, il tend la main vers elle. « Fais-toi plaisir. » Il la défie presque, Miles, alors même qu’il savait qu’elle en serait capable parce qu’il la connaissait désormais, que son audace équivalait à la sienne. Quelque part, retrouver ce jeu entre eux lui permettait aussi de vérifier qu’elle allait vraiment bien, qu’elle redevenait peu à peu celle qu’elle était. Quand elle s’approche, son regard baisse vers elle, vers sa langue venant quérir la sauce recouvrant ses doigts et forcément, que cette vision lui arrache quelques frissons, incapable d’être indifférent face à elle. « Alors ? T’en penses quoi ? » l’interroge-t-il, à la fois taquin et curieux véritablement. Puis, parce qu’il était toujours bien trop faible face à la sorcière, il se penche, attrape son menton entre ses doigts et vient l’embrasser un peu trop légèrement à son goût, volonté de l’attiser elle aussi comme elle s’amusait à le faire depuis qu’elle était sortie de la douche. Quand il s’écarte, il soutient son regard, sourire au coin des lèvres. « T’en avais un peu sur les lèvres. » Ce qui était faux, prétexte utilisé pour pouvoir l’embrasser simplement parce qu’il en avait envie. « Tu me déconcentres. » dit-il en soupirant, aveu qui l’amuse plus qu’autre chose. Il s’efforce pourtant de se tourner vers les plats pour achever leur cuisson alors que les couverts s’installent sur la table et que deux assiettes viennent se poser à côté de lui, magie qui était d’une grande aide. « Si t’aimes pas, faut savoir que j’ai vraiment pas voulu t’empoisonner ok ? J’ai juste pas l’habitude. » se justifie-t-il alors qu’il dresse les plats – c’est-à-dire qu’il ajoute spaghettis, jambon de Bayonne, tomates et sauce au parmesan dans les assiettes avant de les amener jusque la table où ils s’installent tous les deux. « Attends ! » s’exclame-t-il alors quand il réalise qu’elle est face à lui. Sans réfléchir, il se relève et soulève sa chaise pour s’installer plutôt à côté d’elle, leurs genoux touchant alors qu’il glisse un bras sur le dossier de la chaise d’Alicia. « C’est mieux je trouve. » avoue-t-il sans contenir un léger sourire. Il se met à manger, Milo, a goûté ce plat préparé pour elle surtout. Il est presque surpris quand il réalise que ce n’est pas mauvais, que c’est même plutôt bon, ce qui le soulage quelque part même si son avis importait peu à côté de celui de sa lionne. C’est d’ailleurs vers elle qu’il se tourne, guettant avec impatience sa réaction. « T’en penses quoi ? Et réellement, évidemment, pas la peine de mentir, t’as le droit de trouver ça dégueulasse surtout que je suis vraiment pas un pro ! » Pourtant malgré ce qu’il disait, une pointe d’anxiété était bien présente, surtout car il craignait de la décevoir alors même que c’était tout l’inverse qu’il désirait.

C'était doux, d'habiter chez son ancien rival. Plus qu'elle ne l'aurait imaginé ou qu'on ne penserait en les connaissant depuis ces dernières années, pourtant tout fonctionnait à merveille. Si cela ne faisait que très peu de jours qu'Alicia était chez lui, Miles s'était très rapidement révélé comme son soutien le plus fort, cette ancre à laquelle elle s'accrochait lorsque la réalité d'avoir tout perdu s'imposait à nouveau à elle. La réalité d'avoir failli perdre la vie ainsi que celle de son petit frère également. Heureusement, tout se passait bien maintenant et surtout, elle était en sécurité. Sans qu'à aucun moment le sentiment négatif qu'elle avait ressenti dans son ancien appartement ne s'impose à elle, c'était tout simplement comme ça lorsque Milo était là et qu'elle était chez lui, une source de confiance dont elle avait entièrement besoin à ce temps précis. Découvrant des nouvelles facettes de son collègue et ancien camarade de classe, Alicia se voit attirée jusqu'à la cuisine par l'odeur alléchante qui s'en libère mais aussi et surtout l'envie de ne pas perdre une minute du temps qu'ils avaient ensemble. Si Alicia n'avait pas repris le travail, Miles ne s'était pas arrêté et les deux colocataires ne pouvaient se voir que le soir lorsqu'il revenait ou très tôt le matin, quand elle faisait en sorte d'être réveillée pour grapiller quelques instants tendres avec lui. C'était nouveau pour tous les deux d'avoir ce genre de rituels, de l'assumer aussi alors qu'ils n'auraient très bien pu que partager quelques murs et un confort ensemble sans que ça ne semble autant compter. Il n'y avait pourtant qu'à les regarder tous les deux évoluer ensemble pour se rendre compte de combien ça les rendait heureux. Alicia qui profite de chaque instant avec Milo, aussi pour l'attiser, s'amuser avec lui, c'était ainsi qu'elle reprenait un peu des couleurs d'une certaine façon. Et elle ressent bien qu'elle réussit à l'attirer à l'éclat de son regard, s'approchant simplement un peu plus pour goûter comme l'auror le lui permettait sauf qu'elle le voit lui proposer de le faire d'une façon à laquelle elle ne s'était pas attendue. Deux doigts lui sont présentés, recouverts d'un peu de cette sauce qui la rendait curieuse et le défi de Miles qui s'entend clairement dans sa voix tandis qu'Alicia relève son regard au sien. Elle hésite un instant, pas vraiment plus parce que ce jeu lui plaît et qu'ils y avancent tous les deux de façon égale alors que sa langue vient sensuellement lécher la sauce proposée de bas en haut des doigts de l'auror qu'elle finit par embrasser et faire coulisser entre ses lèvres. En reculant son visage, Alicia se mord doucement la lèvre inférieure en haussant une épaule. « c'est pas trop mal. » c'était mieux que cela même, ça lui donnait d'ailleurs des envies qu'elle tenta de réfréner du mieux que possible mais le menton capturé peu avant ses lèvres par celles de l'auror lui offrit une vague de chaleur supplémentaire. Ils ne s'étaient pas embrassés ainsi ces derniers jours et ça lui avait manqué d'une certaine façon, même si ça avait permis qu'elle n'ait pas les pensées sans dessus dessous comme à cet instant durant un moment plus critique. « je sais, je te déconcentre tout le temps. » lorsqu'ils avaient cours ensemble, au bureau, à l'entraînement, en soirée et même là en quasi pyjama. Elle en joue Alicia mais s'éloigne aussi un peu pour mieux respirer tandis que les couverts s'alignent sur la table et qu'elle prend place en l'attendant. Les plats se dressent et la lionne rit un peu à sa précision. « on écrira sur ma tombe que tu m'as empoisonné par accident t'en fais pas. » elle bouge les couverts pour les aligner à sa droite et observe les assiettes se dresser avec un appétit certain. Seulement Miles la surprend en déplaçant soudainement sa chaise tout près d'elle afin qu'ils puissent manger côte à côte et c'est naturellement que sa main vient se poser sur son avant bras pour le lui presser avec affection. Car Alicia s'était découvert un besoin véritable de toucher Miles, de le sentir tout près d'elle et plus encore depuis ces derniers jours, là où elle aurait pu se sentir étouffée il y a quelques semaines de cette prise de décision et cette proximité nouvelle, Alicia ne pouvait qu'apprécier. Elle laissa d'ailleurs sa main s'appesantir sur son bras et glisser jusqu'à ses doigts qui s'enlacèrent aux siens et c'est naturellement qu'ils restèrent ainsi liés tandis qu'ils commençaient tous les deux à manger. Alicia piqua avec sa fourchette dans le plat de spaghettis et commença sa dégustation pendant qu'il s'inquiétait à nouveau. Elle trouvait ça adorable de sa part, étonnant aussi, car elle n'avait jamais vu Miles s'inquiéter de quelque chose comme cela avant. « sincèrement.. » elle attendit de terminer tout ce qu'elle avait en bouche tout en faisant mine de réfléchir, les différentes saveurs du plat se découvrant progressivement à son palais. « c'est le meilleur plat de pâtes que j'ai pu manger depuis longtemps. » il saurait qu'elle ne mentait pas à l'air de son regard, à ses doigts qui se pressent aux siens et parce qu'Alicia n'avait jamais eu tendance à le complimenter au fil des années. Mais c'était vraiment très bon et elle ne pouvait pas faire semblant. Surtout, elle comprenait qu'il avait fait tout cela pour elle et ça la touchait véritablement. « tu te découvres une nouvelle passion pour la cuisine en ce moment ? » la lionne avait remarqué qu'il lui avait aussi fait le petit-déjeuner deux fois ces derniers jours et à vrai dire, elle commençait à plutôt s'y habituer. « oh il faudra que je te fasse goûter mes lasagnes, tu aimes les lasagnes ? » tous ses amis en raffolaient, Alicia adorait cuisiner, surtout les plats destinés aux familles nombreuses car c'était ce qu'elle connaissait le plus. Ce que Miles lui faisait était plus intime, un cadeau culinaire juste pour elle et lui et ça avait plus de valeur à ses yeux. « l'instructeur m'a envoyé un hibou aujourd'hui, j'en ai encore pour une semaine d'arrêt alors.. ce sera à mon tour de cuisiner pour toi. » d'une certaine manière, ce serait comme pour le remercier de tout ce qu'il faisait pour elle et de son hospitalité. Ils discutèrent de travail mais pas que, au cours de ce dîner vraiment délicieux et Alicia fut celle qui s'occupa de lancer le sort ménager de vaisselle une fois qu'ils eurent terminé. Elle le laissa aller prendre sa douche et se changer, s'installant sur le canapé comme chaque soir depuis quelques jours maintenant et déplia le grand plaid rouge que Vesper lui avait acheté la veille pour lui redonner un peu le moral. Alicia s'enveloppa dedans au point qu'il n'y eut plus que sa tête de visible et lança une chaine de télévision où une série policière dont ils avaient déjà vu un épisode n'allait pas tarder à commencer. Quand Miles apparut dans l'encadrement de la porte de sa chambre, elle le pressa tout en déployant le plaid à l'aide d'un bras afin qu'il la rejoigne. « dépêche toi ça va commencer ! » alors il vint s'asseoir lui aussi dans le canapé et Alicia redisposa le plaid sur lui afin qu'ils le partagent. « t'es en train de me mouiller, t'as pas séché tes cheveux ! » s'amuse t'elle à constater tout en passant ses doigts à travers les mèches humides des cheveux de l'auror tandis qu'il était tout contre elle. Alicia attrapa sa baguette pendant que le générique commençait, « oh, j'ai failli oublier » et un sachet de popcorn lévita jusqu'à eux avant de se gonfler dans un POP, s'ouvrant au passage lorsqu'il arriva près d'eux. Une douce odeur sucrée se répandit tout autour d'eux, elle en attrapa quelques uns pour en faire glisser dans la bouche de l'auror avant de mettre les derniers dans la sienne en souriant. Et si cela ne paraissait pratiquement rien, ce moment lui était finalement plus important qu'on ne l'imaginait. C'était un souvenir qu'ils étaient en train de se créer ensemble et qu'elle chérirait, un moment de complicité simple partagée entre les deux anciens rivaux qui en avaient véritablement besoin tandis que sous le plaid, sa main rejoignait la sienne pour l'enlacer tendrement, l'épisode de leur série commençant, Alicia savait qu'elle n'avait besoin de rien d'autre en ce moment précis. Que de lui et elle, ensemble.

C’est main dans la main qu’ils mangent tous les deux, contact qui semble nécessaire et qu’aucun des deux ne questionne. Parce que c’était ainsi entre eux. Ils agissaient spontanément, laissaient le cœur s’exprimer sans jamais avoir à poser de mots sur ce qu’ils faisaient et c’était assez pour Milo, du moins, il fallait que ce soit assez car il ne pouvait et ne devait pas s’attendre à plus. L’angoisse qui disparaît quand il réalise qu’Alicia apprécie réellement son plat, qu’il avait réussi à cuisiner un plat, basique évidemment, mais qui avait réussi à la satisfaire. Un sourire sincère s’épanouit sur ses lèvres, sourire qui trahit à quel point il était soulagé car son avis comptait véritablement. « En fait j’ai réalisé qu’être auror c’était pas pour moi, je vais devenir chef. » dit-il en haussant les épaules avant de rire. Ce n’était pas un plat de pâtes qui allait faire de lui un chef et, de toute façon, il s’imaginait difficilement faire autre chose qu’auror, même s’il avait conscience des dangers et inconvénients liés à leur métier. Ce qui l’intéressait plutôt, c’était la possibilité de lui faire plaisir, de la traiter comme elle le méritait. Petites attentions dont il voulait garnir son quotidien et, maintenant qu’elle vivait avec lui, il pouvait laisser libre court à ses envies. « Ok alors maintenant t’es juste obligée de me faire goûter tes lasagnes. » Et quelque part ça faisait vibrer son cœur de voir qu’elle désirait cuisiner pour lui, elle aussi, désirait faire ce même effort, aime aussi le fait qu’elle continuait s’imaginer vivre à ses côtés durant cette semaine au moins. Et évidemment, il lui avait dit qu’elle pouvait rester aussi longtemps qu’elle le désirait tout en ayant conscience que c’était un arrangement qui ne pouvait – ne devait – probablement pas durer, mais le sorcier ne faisait qu’espérer qu’elle reste aussi longtemps que possible. Tout était mieux, avec Alicia chez lui, plus beau et si spécial qu’il se demandait comment il pourra faire quand elle partira. La discussion qui suit son train jusqu’à ce que le repas ne se termine et que Milo ne file prendre une douche – qui aurait probablement été bien plus intéressante si elle avait été avec lui mais sur ça aussi, il essayait de se contrôler. Alicia qu’il rejoint dans le canapé, s’empresse de prendre place à ses côtés, un bras glissant derrière elle. « Hey je pouvais pas louper les sécher, ça m’aurait mis en retard ! » Le rituel qu’il ne louperait pour rien au monde, celui auquel ils s’adonnaient chaque soir tous les deux. L’en-cas sucré qui s’ajoute pour rendre le tableau plus parfait encore, il réalise à quel point c’était simple et pourtant suffisant. Ils ne faisaient rien de particulier, tous les deux, ne faisaient que s’enlacer en riant ou en s’indignant devant les sottises présentées dans cette série policière et pourtant, c’était tout ce dont il avait besoin. Il ne voulait que ça, que des moments peuplés d’elle, d’eux réunis sans avoir à se soucier de quoi que ce soit d’autre que de leur bonheur.

(one week later)
Sa fourchette triture son repas sans qu’il n’en éprouve d’appétit, l’esprit ailleurs, encore trop plein des instants passés avec Nicholas un peu plus tôt dans la journée. Sa visite n’avait fait qu’apporter de nouvelles questions, de nouveaux bouleversements dont Miles ne savait pas quoi faire. Il sent le regard d’Alicia sur lui, lève les yeux vers elle en réalisant qu’elle venait probablement de l’interroger. « Je sais pas de quoi tu parles j’étais.. dans mes pensées. » admet-il. Alicia qui ne savait rien de ce nouveau choc rencontré, personne ne savait finalement et c’en était frustrant d’avoir à gérer ce secret en plus du reste. « J’ai un frère. » L’aveu qui quitte spontanément ses lèvres avant même qu’il ne puisse débattre avec lui-même. C’était Alicia, après tout, alors il ne risquait rien en lui en parlant. Il lui faisait confiance et il avait surtout l’impression que leur relation ces derniers temps lui permettait de s’ouvrir un peu plus et avec tout ce qu’elle lui avait montré de sa famille, il savait que la confiance était mutuelle et, sans doute, qu’elle comprendrait à quel point ces histoires de parentés pouvaient être perturbantes. « Enfin, tu sais déjà que j’ai un demi-frère mais ce que je veux dire c’est que j’en ai un autre. » Le secret qu’il gardait depuis janvier déjà alors qu’ils étaient en froid et qu’il traversait un mauvais moment – suffisamment mauvais pour qu’il ait volontairement laissé de côté ce fait dans une volonté de ne pas en ajouter à ce qu’il vivait déjà. L’auror qui pose sa fourchette et croise ses bras sur son torse, le regard tourné vers son amante. « C’est Nicholas. Nicholas est mon demi-frère. » Il lâche alors, attend sa réaction quand elle réalisera de qui il parlait. Sorcier qu’ils connaissaient tous les deux et qu’il avait cru n’être qu’un ami avant de réaliser que tout était bien plus compliqué que ce qu’il pensait – parce qu’il avait non seulement un frère de plus mais également une sœur. La famille qui a toujours été un sujet compliqué pour lui, ce qui rendait cette nouvelle d’autant plus difficile à accepter. Et peut-être quelque part qu’en en parlant, il espère que la solution miracle s’imposera à lui, qu’Alicia saurait lui dire ce qu’il était supposé ressentir – par Merlin, pourquoi tout ne pouvait-il pas être aussi clair que ce qu’il éprouvait pour elle avec une telle force que rien ne saurait l’ébranler ?

« un frère ? » ses sourcils se froncent, de tous les sujets qu'elle imaginait hanter les pensées de Miles, la lionne n'imaginait vraiment pas que ce soit celui-ci. Alicia ne lui en tenait d'ailleurs pas vraiment rigueur de cette absence et le manque de réponse, après tout, ces deux là commençaient à s'habituer à la présence de l'autre d'une nouvelle façon toute aussi chaude et familière qu'au noël dernier – si ce n'était plus – et elle aimait qu'il soit aussi franc avec elle, sans détour. Frère auquel elle pense, le peu de ce qu'elle savait de la famille que possédait Milo et l'un de ses sourcils se fronce tandis que l'autre se relève au moment où il affirme en avoir un autre. « un autre frère ? » cette fois Alicia repose son yaourt et sa cuillère, l'observant croiser les bras sur son torse – qu'elle ne peut évidemment pas s'empêcher de regarder se contracter avant de se concentrer à nouveau sur ses mots. Lorsqu'un prénom est énoncé, Alicia met du temps avant de réussir à véritablement connecter le propos du fait réel et son regard fixe celui face à elle avant que ses yeux ne finissent par s'agrandir de surprise en même temps qu'elle ne réalise alors ce que cela implique. Elle se redresse sur sa chaise et se penche légèrement à la fois « Nicholas ? Comme.. Nicholas-Nicholas ? » ça n'avait sans doute pas vraiment de sens dit comme cela mais ils savaient tous les deux de qui ils parlaient. Alicia se remémora le visage du Burke et tenta de comparer leur ressemblance se retrouvant principalement dans leurs carrures, finalement. Ils en avaient passé du temps ensemble, surtout au bar à fêter tout et n'importe quoi mais surtout la fin de leurs journées de travail, à rire, à boire, à parler ensemble, il lui avait même envoyé son soutien lorsqu'Alec avait été mordu. Nicholas n'était plus au Royaume-Uni depuis quelques temps mais auprès de dragons, il avait tout quitté et elle se demanda alors si ça avait un rapport. Son dos revint contre sa chaise tandis que son regard se perdait ailleurs avant de revenir à Miles. « mais comment ça ? je pensais que vous n'étiez qu'amis. » et depuis quand le savait-il ? En quelles circonstances ? Une multitude de questions se bousculaient en elle et le seul fait qui lui fut évident, c'était que cela perturbait Miles et donc, que quelque chose clochait. « comment tu.. » la sorcière hésita un instant mais sa main vint se poser sur le genou de l'auror aussi naturellement qu'elle ne le réalisa pas elle-même, elle espérait ne pas le brusquer, ni compliquer les choses. « comment tu te sens vis à vis de ça ? » ils ne parlaient pas vraiment des sentiments entre eux, pratiquement jamais d'ailleurs à part lorsqu'un événement suffisamment troublant venait les secouer de l'intérieur et qu'alors, certaines vérités leurs échappaient. Mais s'il y avait bien quelque chose qu'Alicia avait compris ces dernières semaines c'était qu'ils étaient tous les deux là, présent pour l'autre, qu'importe les circonstances et qu'ils continueraient à l'être en tout temps. Miles avait été là pour elle et Alec à de nombreuses reprises, elle avait pu l'aider avec sa malédiction, elle se devait d'être encore présente pour cette révélation si Miles le lui permettait. N'étaient-ils pas plus forts à deux ?

mention de @nicholas burke

« Nicholas, oui. » confirme-t-il. Miles ne peut que comprendre son hésitation, sa surprise aussi. Il avait été le premier étonné, au point de ne pas y croire d’abord, avant de s’emporter, à la fois blessé par l’aveu tardif et agacé par la situation en général. Son regard se perd sur Alicia, Alicia qui semble tout assembler comme un puzzle dont il manquait certains éléments pour qu’il puisse être complet. « C’est ce que je pensais aussi jusqu’en janvier. » Il sait que ça fait un petit moment déjà, qu’il aurait probablement dû lui en parler avant mais la situation avait été compliquée alors. Les sorciers qui étaient alors en froid à cause du mensonge de Milo et alors qu’il avait peu à peu retrouvé la brune, il n’avait pas su comment aborder le sujet. Ce n’était pas comme s’ils avaient l’habitude d’évoquer des sujets aussi importants – ils étaient là pour l’autre et ça, il le savait, mais les discussions à cœur ouvert se faisaient rares. Et ça lui convenait, à l’anglais, parce qu’il aimait leur relation, qu’il aimait apprendre à découvrir sa partenaire un peu plus chaque jour, au point de l’aimer davantage à chaque nouvelle information qu’elle lui offrait. La venue de Nicholas avait toutefois perturbé le sorcier, assez pour qu’il éprouve le besoin de lui en parler. Sa jambe qui cesse de trembler nerveusement qu’en sentant la main d’Alicia se poser sur son genou, le contact qui l’apaise tandis qu’il relève les yeux vers elle. La question le pousse toutefois à froncer les sourcils parce qu’il n’est pas certain lui-même de ce qu’il ressentait vis-à-vis de cette nouvelle famille qui se présentait à lui. « Je sais pas. La famille c’est.. C’est pas vraiment lié au positif chez moi. » dit-il en haussant les épaules. Il n’entre pas dans les détails car il n’en voyait pas l’intérêt, ne désirait pas s’attarder sur sa mère et tout ce qu’elle pouvait bien lui inspirer. Il soupire, avale quelques gorgées de son verre d’eau. « J’ai pas vraiment bien réagi quand il est venu me voir en janvier. C’était.. Trop soudain. Entre la malédiction et le fait qu’il savait tout ce temps sans me l’avoir dit.. Je l’ai frappé. » Miles qui se mord l’intérieur de la joue, conscient que sa réaction n’avait rien eu de saine. Seulement, gérer ses émotions n’était pas son fort, surtout face à une telle nouvelle. « Depuis j’ai un peu évité d’y penser. » C’était plus facile de mettre l’information de côté, de considérer que rien n’était arrivé ou presque. Il passe un bras sur le dossier de la chaise d’Alicia, ses doigts se mettent à jouer distraitement avec les mèches de ses cheveux. C’était d’elle dont il avait besoin, constamment, un peu d’elle pour apaiser les maux qui le rongeaient parfois. « Mais il est passé tout à l’heure. Il a découvert qu’on avait une sœur. » La nouvelle qui était venue l’assommer une nouvelle fois, peut-être un peu moins fort. Au fond, il ne pouvait que se demander pourquoi, pourquoi avait-il fallu qu’il ne se mette à concevoir des enfants qu’il n’élèverait jamais ? Pourquoi avait-il choisi d’être là pour Nicholas ? La réponse qui est simple, pourtant – Nicholas était de sang pur quand lui et sa sœur n’étaient rien aux yeux de leur géniteur, rien de plus que des erreurs qui n’auraient jamais du exister. « Je sais pas vraiment quoi faire de tout ça, Ali. » admet-il alors que leurs iris se rencontrent. Les questions qui y demeurent alors alors qu’il se repose sur elle, comme si elle était capable de lui apporter la solution de tous ses problèmes. Au fond, il sait bien que ce n’est pas le cas, Milo. Mais il sait aussi que tout est bien plus doux quand il est près d’elle et que jamais il ne pourrait renoncer à ce qu’ils avaient.

Sa main posée sur son genou, Alicia l'écoute attentivement et fronce à la fois les sourcils face à ce que Miles lui révèle. Elle n'aurait jamais pensé que Nicholas et lui puissent être liés de cette façon, pas après tant de temps à les imaginer simplement bons amis mais maintenant qu'elle y réfléchissait, il était vrai qu'ils partageaient ensemble quelques traits physiques ressemblant. Pour autant, les deux hommes étaient différents et avaient été élevés différemment, Alicia ne savait pas si cela leur ferait défaut ou non. A dire vrai, elle ne savait même pas comment réagir véritablement face à la découverte d'un frère après avoir passé toute sa vie à l'ignorer. Notion familiale particulière pour celui qui était près d'elle et pas des plus positives que la lionne comprend évidemment, dans un silence compréhensif tandis qu'elle soutient son regard. Elle ne connaissait pas les détails de son enfance et de sa relation avec les membres de sa famille, ne savait même pas véritablement à quoi ressemblait la famille de Milo mais comprenait qu'elle ne soit pas la plus bienveillante par ses mots et d'autres rares instants partagés où Alicia avait déjà pu attester qu'il ne s'agissait pas d'un sujet joyeux. Et une part d'elle s'en agaçait, car elle ne savait que trop bien l'importance et le besoin d'être bien entouré et soutenu par sa famille et se sentit forcément plus connectée à lui, par cette expérience négative. Elle était frustrée pour lui qu'il n'ait pas eu mieux, agacée aussi que l'annonce ait pu être faite finalement en de mauvais termes et timing et elle acquiesce encore une fois Alicia, lorsqu'il lui révèle l'avoir frappé. Elle comprend mieux maintenant pourquoi cela fait des mois qu'elle ne les voit plus boire un verre au bar qu'ils ont en commun, peut-être pourquoi également Nicholas était parti pour la Roumanie en lâchant tout. Tout était si déstabilisant pour eux et elle réalisait que Miles se confiait à elle comme en de rares fois il ne l'avait fait. Ses doigts se resserrèrent doucement à son genou, elle connaissait son partenaire, elle savait qu'il n'avait pas voulu mal faire. « c'était beaucoup à la fois pour la période. » compréhensive, la lionne laisse sa main s'appesantir sur lui tandis qu'il passe un bras sur le dossier de sa chaise et commence à jouer avec la pointe de ses cheveux. Elle réprime alors un sourire et le fait d'autant plus quand il lui annonce maintenant avoir une sœur. Expression de surprise renouvelée sur son visage, la sorcière s'empêche de répéter une nouvelle fois ses mots et recherche dans son regard ce qu'il en pense véritablement. Elle ne peut s'empêcher d'en vouloir à cet homme qui ne semblait pas savoir se contrôler ni se soucier de ses progénitures. Si Nicholas avait découvert une sœur, il s'agissait donc d'une autre enfant illégitime.. Ce que Miles était aussi, Alicia le réalisait tout juste. Et elle détestait ça pour lui, ce que cela devait entacher dans sa pensée envers lui et la façon dont il avait du se construire. « tu n'es pas obligé de faire quoique ce soit tout de suite, tu peux prendre le temps pour envisager la nouvelle et savoir comment tu veux réagir. » son ton était plus doux, se laisser le temps pour encaisser et assumer tout ce gros morceau lui paraissait l'une des premières solutions, surtout pour eux qui étaient habitués à devoir prendre rapidement des décisions très décisives. Il n'en était pas obligé cette fois, Miles pouvait entreprendre tout cela comme il le souhaitait. Sa main glisse alors de sa cuisse pour venir quérir celle qui lui restait libre et l'enlacer, nouer ses phalanges aux siennes. « t'es pas obligé de faire ça tout seul aussi si un jour tu veux la rencontrer, on peut organiser quelque chose ensemble pour que ce soit plus simple.. et c'est pareil pour Nicholas, si tu veux renouer avec lui, il y a des moyens de faciliter tout ça et que tu ne sois pas le seul à tout porter tout seul. » elle réfléchissait déjà à une réconciliation et puis la rencontre, s'imaginant déjà organiser un pique-nique ou une simple soirée dans un bar avec plusieurs personnes à la fois, pour que ce soit moins étrange pour eux trois. Mais peut-être que ce n'était pas dans les plans de Miles et Alicia y pensa tout de suite après. « ou alors tu repousses à plus loin la rencontre, tu n'es même pas obligé de la voir ni de renouer avec lui si tu ne le veux pas ou si tu n'es pas prêt, c'est.. enfin j'imagine que tu ne sais pas trop.. » son regard glisse vers ailleurs en esquissant un petit sourire d'excuse, la vérité était qu'elle était enthousiaste pour lui au fait de découvrir enfin une famille qui lui apporterait du positif et rien que du positif. Elle l'espérait du moins. « ce n'est pas toujours facile avec mes frères et mes sœurs mais ils.. ils sont ce que j'ai de plus précieux aujourd'hui, ça demande beaucoup de courage parce que s'attacher à eux c'est aussi être triste quand ils le sont.. mais c'est aussi fêter avec eux leurs victoires et vivre des instants simples et joyeux quand on en a l'occasion, c'est.. c'est ce que je te souhaite si tu décides de faire confiance en tout ça. » ses doigts se raffermissent aux siens. « c'est comme tu veux et quand tu veux. » et elle lui faisait confiance pour prendre la bonne décision en espérant fort, si fort qu'ils soient à la hauteur pour lui. Miles le méritait, elle voulait qu'il connaisse les joies d'une fratrie soudée parce qu'il s'agissait d'un des meilleurs cadeaux de la vie selon elle.

Alicia semble le comprendre et c’est tout ce dont il a besoin, Milo, qu’elle ne juge pas l’impulsivité couplée à la violence dont il avait fait preuve alors qu’il le faisait assez lui-même. Il n’avait jamais été le meilleur en gestion des émotions, parce que ça lui était totalement inconnu, que chez lui, les émotions avaient toujours été tues et ignorées. Alors il avait grandi en s’accrochant à ce qu’il savait faire, enterrant les sentiments jusqu’à l’explosion, celle qui traduisait à quel point il avait trop encaissé. C’était ce qui était arrivé avec Nicholas ; tout s’était enchaîné et l’annonce était arrivée au pire des moments, annonce couplée à un mensonge qu’il n’avait pas accepté. Cette fois, c’est différent parce qu’il se confie, qu’il ose présenter à Alicia cette situation des plus personnelle. Il sentait qu’il le pouvait car c’était elle, après tout, et qu’elle avait pris une place telle dans sa vie qu’il lui semblait même normal de se montrer si vulnérable et hésitant auprès de la sorcière. C’est de Bea dont il parle désormais, cette sœur qui venait compléter ce drôle de schéma familial qui était désormais le leur. Il ressent encore cette drôle de sensation à l’idée d’avoir une sœur, sorcier qui avait déjà mis un peu de temps à se faire au fait qu’il avait un frère. Sans même qu’il ne sache comment elle peut bien le faire, Alicia parvient à trouver les mots, à lui apporter ce dont il avait besoin. Il avait le droit de prendre son temps, de digérer la nouvelle, et c’était ce qu’il voulait finalement, il voulait s’assurer qu’il ne précipitait pas les choses en s’emballant comme il pouvait si souvent le faire. Il lui sourit et acquiesce, digérant son mot alors que l’idée elle aussi se fait une place, celle qui affirmait que sa réaction était juste et légitime, que son besoin de temps l’était. Il serre cette main qu’elle est venue glissée dans la sienne, leurs doigts qui se nouent comme ils ont si souvent l’habitude de le faire. Milo ne sait pas quoi lui dire quand elle évoque la possibilité de ne pas aller voir Bea ou de ne pas renouer avec Nicholas. A vrai dire, il n’y avait pas pensé, parce que même si tout était compliqué, il n’a pas envie de renoncer à ce qui s’offrait à lui, ne veut pas faire une croix sur ce qui semblait envoyé par Merlin même tant c’était inespéré. Pourtant il reste silencieux, ce qui ne lui ressemble pas vraiment mais rien de cette situation n’est ordinaire. Son pouce caresse tendrement le dessus de sa main dans un mouvement qui relève du réflexe, dans un geste qui lui permet de rester ancré à la situation. Alicia évoque sa propre famille ce qui pousse Miles à relever les yeux vers elle, un sourire aux lèvres quand elle évoque sa fratrie. Il ne peut que voir l’affection qu’elle leur porte, la tendresse qui brille dans son regard tandis qu’elle évoque les joies apportées par de tels liens. Il prend une profonde inspiration, décision qui était déjà prise depuis un moment s’il devait être honnête avec lui même. « En fait.. C’est ce que je veux, tout ça. Je veux une famille. » avoue-t-il à voix haute pour la première fois. Mais c’était sa moitié, face à lui, celle qui le connaissait plus que quiconque alors il n’avait pas peur de se livrer ainsi, il n’avait pas peur d’être entièrement lui. « En fait c’est juste que je sais pas vraiment comment on fait, tu sais ? Ma mère elle.. Disons que je ressemble beaucoup à mon père alors c’était pas facile pour elle. » Milo qui diminue et ne dit pas, surtout, à quel point ce n’était pas facile pour lui non plus, de se voir refuser l’amour qui lui était dû car il avait le malheur de ressembler à celui qui ne voulait plus rien d’elle. « Alors je sais pas comment on agit quand on a une famille parce que c’est pas vraiment ça que j’avais avec elle, je pense. Et.. Bon, soyons honnêtes Ali, j’ai tendance à souvent me précipiter et faire n’importe quoi. » dit-il en riant avant de serrer un peu plus sa main. L’impulsivité qui avait souvent poussé sa lionne à le taquiner avec une éventuelle appartenance à sa maison, d’ailleurs. « Je préfère prendre mon temps pour être sûr de faire les choses correctement. » Il lève leurs mains liées jusque ses lèvres, y dépose un baiser. « Merci. » lance-t-il en un souffle. Parce que ça lui avait fait du bien de pouvoir se confier, qu’il avait le cœur un peu plus léger même si tout n’était pas réglé. « Je dirais pas que je sais pas ce que je ferais sans toi mais… Presque. Presque, seulement, d’accord ? » lance-t-il avant de se pencher vers elle pour l’embrasser tendrement. C’était évident, lui-même le savait, qu’il ne saurait plus faire sans elle, sans celle qui lui apportait plus que ce qu’il pensait pourtant mériter.

Ses doigts se resserrent aux siens d'une légère pression tendre tandis que le pouce de l'auror caressent le dos de sa main. C'était agréable, de pouvoir passer ce genre de moments avec lui aujourd'hui, ça lui donnait même des envies de plus qui seraient inarrêtables, comme cette affection grandissant de jour en jour pour lui. Un attachement qui l'avait pris de court après tant d'années à se disputer et bien plus, qu'elle avait senti prendre de plus en plus de place en elle en étant tout à fait incapable d'en arrêter l'évolution. Et qu'en ce jour ils parviennent à se confier sur des sujets aussi délicats que la famille et les manquements qu'ils avaient pu avoir au fil de leur vie, prouvait bien le chemin qu'ils avaient tous les deux faits l'un envers l'autre. Miles se confiait et Alicia l'écoutait et il n'y avait rien de plus simple, naturel et à la fois important. La sorcière qui attache ses caramels attendris au visage de son amant lorsqu'il lui avoue désirer une famille et alors c'est entièrement ce qu'elle lui souhaite, de connaître ce que cela fait, combien cela peut être beau et fort, et vu ce qu'il lui confie, racheter même le passé. Elle fronce forcément les sourcils lorsqu'il évoque sa mère, Alicia qui commençait à comprendre au fil des indices glissés ici et là, très rares mais présents, que son ancien rival n'avait pas la plus douce des relations avec sa mère et si elle ne commente rien, elle note tout, silencieuse et compréhensive envers lui parce qu'elle aussi, était le fantôme de sa propre mère aux yeux de son père. Point commun qui s'ajoutait à tous les autres qu'Alicia était désormais capable de compter et d'en sourire, elle notait encore une fois tout, tout ce qui les reliait, tout ce qui les séparait aussi tout en les amenant à se compléter. « C'est pas vrai.. » elle s'était un peu précipité pour rectifier la vérité. « Enfin pas tout le temps, je trouve que tu choisis de mieux en mieux ces moments-là. » ne mesurait-il pas combien il avait mûri depuis leurs années Poudlard ? Depuis le début de leur formation, également. Alicia le saisissait en tout cas et de toute façon, avait même fini par apprécier ce côté impulsif de lui, surtout lorsque c'était pour venir fondre sur ses lèvres. « Tu as raison. » et elle savait qu'il adorait lorsqu'elle le lui disait. Il attire sa main pour l'embrasser en concluant sur le sujet et un petit sourire s'éveille à ses lèvres. La sorcière secoue doucement la tête à son remerciement, esquissant un léger rire à ce qu'il lui lance alors, n'ayant pas même le temps de lui répondre qu'il venait l'embrasser tendrement. Et ce simple baiser a le don de faire s'emballer son cœur sans même qu'elle ne lui en ait donné la permission, ses doigts glissant jusqu'à la nuque de l'auror pour y laisser une douce caresse. « Seulement presque ? » elle accroche son regard pétillant au sien avant de venir rechercher un nouveau baiser, quittant même sa chaise pour s'installer sur lui, à sa juste place. « On peut dire seulement presque pour le moment alors. » car ça lui allait, de ne pas définir plus et ça convenait aussi à Miles alors pourquoi changer, pourquoi compliquer au risque de rompre l'harmonie qu'ils possédaient ? Alicia qui ne peut pas être à un meilleur endroit qu'entre ses bras et elle le sait, au plus profond d'elle-même et jusqu'à son cœur. Elle serait toujours une oreille attentive pour lui s'il le désirait, une aide qu'elle était fière aujourd'hui de pouvoir être pour celui qui redéfinissait tant.


Il n'est pas rentré de toute la soirée et Alicia a eu le temps de s'inquiéter. Elle qui n'avait pas encore repris le travail s'était occupée autrement durant toute la journée, d'abord en allant faire des courses afin de remplir les placards plutôt vides de l'auror, lui acheter la marque de céréales qu'elle avait noté être sa préférée, lui prenant aussi du café, des légumes et d'autres aliments de quoi faire de bons plats durant tout le long de la semaine. Et Alicia ne peut pas s'empêcher de se sentir excitée à cette simple idée, celle de lui faire plaisir, lui faire découvrir de nouvelles saveurs aussi ou au moins, sa cuisine. Des plats indiens, italiens, des gratins, des pâtisseries, elle prévoit tout d'avance la sorcière, achète même du vin et ne peut s'empêcher de prendre un paquet de bonbons moldus qu'elle veut lui faire découvrir. Elle ne réalise pas qu'elle n'a pas été aussi excitée à l'idée de faire à manger pour quelqu'un depuis qu'elle le faisait pour sa famille, qu'il y avait là dans ce programme aussi culinaire autant que la façon dont elle restait encore chez lui, des impressions de couple, d'une relation bien plus officielle et consommée qu'ils ne l'admettent mais cela lui convient et à Miles aussi, alors pourquoi changer ? Alicia qui cuisine durant le reste de l'après-midi. Elle prépare alors une pâte brisée faite maison et en fait un crumble aux fraises avec des morceaux de chocolat noir, puis passe à la préparation d'une pâte à pizza qu'elle fait reposer durant quelques heures. Elle en profite pour appliquer un sort ménager à tout l'appartement, pour l'aérer, changer les draps et arroser la plante qu'elle lui avait offert, oublier le temps devant une série télévisée sur trois sœurs sorcières américaines. Quand vint le soir, son cœur s'emballe à l'idée qu'il ne va pas tarder alors Alicia prépare l'une des meilleures pizzas de sa vie et lui ajoute les garnitures qu'elle sait que Milo va aimer. Elle revêt une jolie robe décontractée et tente au dernier moment de rendre le tout plus casual pour ne pas qu'il croit qu'elle a pris tout cela trop au sérieux, un simple rouge à lèvres accompagne son maquillage léger mais fait déjà tout, pour la brune qui n'a pas besoin de grand chose pour mettre ses traits en valeur. Et alors elle attend, longtemps et puis encore, avant d'envoyer un mot au bureau et c'est Vesper qui lui répond. Miles n'est pas encore revenu de sa mission et ça l'inquiète parce que ça aurait dû être plus bref que ça ne l'était devenu. Alors elle patiente mais difficilement, elle fait les cent pas dans son appartement, n'ose pas sortir prendre l'air au cas où il ne revienne, ne supporte soudainement pas de regarder la série policière qu'ils aimaient sans lui. La pizza refroidit, son cœur s'engourdit et Alicia ne gagne pas le sommeil mais reste recroquevillée dans son fauteuil, les bras entourant ses jambes. Minuit passe et puis deux heures du matin, alors toutes sortes de scénarios ont eu le temps d'envahir son esprit et elle se demande aussi Alicia, si il s'agissait d'un aperçu de son avenir. Dans le cas où elle serait l'auror attendue ou l'épouse, arriverait-elle vraiment à supporter l'absence et l'incertitude à chaque retard ? La lionne qui doit inspirer profondément et se rappeler combien elle lui fait confiance pour (lui) revenir, combien il est talentueux et débrouillard, Miles qui n'apparaît que vers quatre heures du matin, quand Alicia vient tout juste et contre son gré de s'endormir, le cœur en peine et en perdition.

Il peste Milo alors qu’il remplit les derniers formulaires détaillant ce qui était arrivé au cours de cette mission qui s’était bien trop attardée. Il soupire, râle encore et encore, sous l’œil d’Andy qui tente de l’interroger mais il reste silencieux, refusant d’expliquer pourquoi il était si agacé de finir tard. Ce n’était pas la première fois après tout et ça pouvait même arriver assez souvent avec ce travail, il en avait conscience, mais c’était différent cette fois. C’était différent car Alicia l’attendait, qu’elle allait s’inquiéter, il le savait. Il aurait voulu rentrer directement mais il ne travaillait pas le lendemain alors il valait mieux se débarrasser de la paperasse tout de suite plutôt que de revenir alors qu’il pourrait passer la journée avec elle. C’était devenu une habitude, de penser à elle comme vivant chez lui, de penser aux moments qu’ils pourront partager, maintenant qu’une grande partie de son temps libre lui était dédié. Il aime ça Miles, sans doute plus qu’il ne le devrait, mais il se sentait bien avec elle, comme si elle arrivait à effacer tout ce qu’il y avait de mauvais en lui pour ne laisser que celui qu’il aurait pu être, si on l’avait aimé convenablement. Le sorcier finit par quitter son bureau trente minutes plus tard, une fois le dernier document complété. Quand bien même il ne désirait que de rentrer pour la retrouver, il passe pas les vestiaires pour une douche nécessaire, sorcier qui ne veut pas l’inquiéter plus que nécessaire. L’auror ne s’attarde pas sous le jet d’eau chaude, sort et vérifie dans le miroir qu’il n’y a plus aucune trace de sang sur son visage. Il ne s’était rien passé de si grave que ça finalement – ils s’étaient retrouvés pris au piège dans un hangar alors qu’il ne s’agissait que d’une simple mission de reconnaissance et avaient du se défendre face à quelques sorciers qui n’avaient, évidemment, pas voulu les suivre sans broncher. Miles n’avait rien en dehors de cette égratignure à son arcade mais ça avait été assez pour sentir le carmin rouler le long de sa joue et il avait alors su qu’il était hors de question de rentrer dans cet état. Alicia avait déjà eu son lot de stress ces derniers temps et il voulait faire au mieux pour ne pas en ajouter. Enfin prêt, l’anglais s’empresse de partir et de retrouver son appartement, celui qui était devenu foyer depuis qu’elle y habitait avec lui. Quand il ouvre la porte, son regard s’attarde d’abord sur la table dressée pour eux, sur les efforts qui avaient été faits et qu’il ne pouvait que remarquer. Silencieusement, il se débarrasse de sa veste et de ses chaussures et fait quelques pas, jusqu’à apercevoir la silhouette endormie d’Alicia sur le canapé. Il comprend alors qu’elle l’avait attendu et il ne sait pas vraiment ce qu’il ressent alors, entre la culpabilité de savoir qu’elle avait gâché une partie de sa nuit et l’étrange tendresse qui s’empare de lui quand il réalise qu’elle voulait l’attendre. Il remarque sa robe, le rouge sur ses lèvres, remarque aussi à quel point elle est belle alors que les rayons de la lune frappent son visage. Le sorcier perd quelques secondes ainsi à la regarder, à l’admirer même, se sentant incroyablement chanceux quand il réalise tous les efforts qu’elle avait pu réaliser pour lui entre sa tenue et le repas qu’elle leur avait préparé. Dans un geste affectueux, il décale une mèche de cheveux qui était tombée derrière son oreille. Alicia qui s’agite légèrement dans son sommeil jusqu’à ouvrir les yeux et, aussitôt, un léger sourire naît sur les lèvres de Milo. « Hey. » murmure-t-il. Sa main glisse jusque la sienne, leurs doigts qu’il enlace alors. « Désolé je voulais pas te réveiller. » Il voit son regard s’attarder sur son arcade et sur la plaie qui s’y trouvait ce qui le pousse à reprendre aussitôt. « C’est rien vraiment, faut pas t’en faire. La mission a pris plus de temps que prévu, c’est tout. » Il n’a pas envie de rentrer dans les détails car elle n’avait pas besoin de ça, pas ces temps-ci surtout. Et parce qu’il a l’impression qu’elle en a besoin, que lui aussi finalement, il l’attire à lui et la serre dans ses bras, comme pour la rassurer, lui prouver qu’il était bel et bien là et que tout allait bien. « Tout va bien. » murmure-t-il contre ses cheveux alors qu’il dépose un baiser sur son crâne. Elle était là, dans ses bras, alors tout ne pouvait que bien aller.

Elle ne sait pas l'heure qu'il est lorsqu'elle se réveille d'un sommeil qui n'avait en rien été reposant, Alicia dont les sourcils se froncent légèrement et longtemps, qui ressent toujours son cœur étreint de la même crainte avec laquelle elle s'était endormie. Pourtant il y a les doigts de celui qu'elle avait tant attendu qui décalent l'une des mèches de ses cheveux et lorsqu'elle s'en rend compte, une sensation puissante de soulagement l'envahit. Elle doit papillonner un peu des paupières et forcer son cœur et son esprit à comprendre qu'il s'agit bien de la réalité pour entreprendre le fait qu'il était véritablement là face à elle et qu'elle ne rêvait pas. Alors Alicia s'accroche au contact de leurs mains qui s'enlacent, à ce regard qui capture le sien et ses mots qui raisonnent seuls dans la nuit noire et imposante, la même qui l'avait englouti quelques temps plus tôt dans un silence froid et redouté. « hey, je- je me suis endormie, désolée. » elle voulait veiller, être là à son retour et n'avait pas réussi. Quand Alicia remarque son entaille à l'arcade, ses doigts viennent aussitôt toucher son visage et le prendre entre ses mains, l'observant sous toutes les coutures d'un air inquiet tandis que les battements de son cœur s'emballent. « tu as quand même été blessé. » et elle savait que ça pouvait n'être rien tout comme cela pouvait aussi cacher l'iceberg des problèmes qu'il avait pu rencontrer, alors elle continue de s'inquiéter mais l'auror l'attire à lui et la serre dans ses bras. A ce simple mouvement, son corps entier se détend aussitôt, par ce pouvoir incroyable qu'il avait sur elle et qu'elle redécouvrait ce soir, Miles lui offrait la paix dont elle avait besoin et l'ancienne lionne avait l'impression de réussir à en faire de même par sa seule présence. Un soupir s'entend, elle blottit sa joue contre son torse et ferme les yeux au moment où il embrasse le haut de ses cheveux. Elle avait longtemps pensé à lui ce soir et pratiquement toute la journée finalement, dans les petits détails de son quotidien où elle pensait à lui et tout ce qu'elle aurait voulu lui partager dans l'instantané, par ces pensées qu'elle découvrait aussi apprécier de plus en plus lui partager et discuter avec lui ces derniers temps. Il était alors enfin là, mais ce qui la tracassait l'empêchait de retrouver l'apaisement complet qu'elle avait normalement auprès de lui à ses retours. Après quelques instants où le silence s'impose à nouveau, la sorcière ne peut s'empêcher de laisser son cœur toujours tiraillé par sa crainte de s'exprimer. « I didn't realize how horrible it was, waiting like that, not knowing anything. » ses mots se font pratiquement murmure dans la nuit, Alicia dont le regard un peu plus grave se relève vers lui. Elle garde la boule d'émotion logée dans sa gorge secrète mais peut-être peut-il la deviner au son de sa voix. « i hate it. » et si on ne prêtait attention qu'à la surface, aussi pourrait-on croire qu'un ton de reproche se fait entendre dans sa voix à l'égard du sorcier mais il n'en est pourtant pas le cas. C'était toute cette situation qu'elle détestait, elle savait que lui n'avait simplement fait que son devoir. « it must be awful over the years. » et dans le sous-entendu de cette simple pensée, cette question inaudible de combien de temps ils auraient le droit à cette parenthèse au temps s'allongeant d'eux deux, de leur bonheur ensemble. Si ils supporteraient de ne pas savoir et d'attendre toute une nuit, voire plus lorsque cela arriverait et ses doigts se raccrochent un peu plus au tissu entourant son torse, elle a besoin de le savoir près d'elle, maintenant et puis après aussi. Elle déteste leur travail ce soir, cette vocation qui pourtant les avait fait se rapprocher, elle déteste tout ce qui peut le mettre en danger et l'éloigner d'elle tout simplement.