who came first ? dragon or egg ? ☾ bea

Il était plus que nerveux, Nicholas. Il avait l'estomac qui se tordait dans tous les sens depuis quelques jours, depuis qu'il savait que ce fameux rendez-vous approchait; il ne savait pas du tout comment faire pour se départir de son anxiété. Mais le beau temps était arrivé et avec lui, c'était le coeur du jeune sorcier qui semblait se rasséréner. Owen n'y était pas pour rien, non plus, et chaque fois que l'angoisse semblait monter plus encore qu'auparavant, il venait trouver son maître pour le câliner et il était sensible à ça, Nicholas, il était convaincu qu'ils communiquaient tous les deux avec un langage qui leur était propre et il était content d'avoir osé ramener ce chien errant chez lui, un jour. Parfois, il se disait même que c'était Owen qui l'avait trouvé, et pas l'inverse, et l'avenir à ses côtés se parait de douces couleurs. La laisse du chien détaché dans ses main, il observait le fidèle labrador aller en tous sens, sans se départir de sa bonne humeur naturelle, de sa curiosité légendaire. Il approcha Pré-au-Lard en silence, n'ayant pas même besoin de le rappeler tant son fidèle calquait son pas à ceux de son maître et tant il ne faisait jamais plus de dix pas loin de Nicholas. Approchant le centre du village, il fut interrompu par quelques jeunes enfants désirant caresser Owen et il le leur confia pendant quelques minutes, le temps de s'assurer qu'il pourrait aller aux trois balais avec lui. Par chance, il faisait suffisamment beau pour que Mme Rosmerta ait sorti les tables extérieures et tout chantait déjà le printemps; les fleurs écloses sur les fenêtres de l'établissement, les oiseaux piaillant dans la fontaine centrale du village et même ces rires d'enfants courant les rues pavées qui pouvaient enfin profiter du beau temps après ce long et morne hiver. S'installant à une table donnant directement sur la rue, il invita Owen à le rejoindre et le chien se fit prier un instant, désireux d'obtenir encore plus de caresses des enfants qui semblaient ne pas vouloir le décevoir et Nicholas le laissa un instant à sa torture. Il faisait doux, et il se retint de commander une bière; elle aurait permis de juguler le stress qui montait doucement, mais sûrement, mais il ne voulait plus avoir recours à l'alcool comme il avait pu le faire par le passé, il ne souhaitait plus être cette personne et à la place, il se décida pour un soda qui lui fut rapidement servi, trop froid, trop sucré. Il savoura un instant la douceur du soleil sur sa peau avant de se débarrasser du manteau jeté sur ses épaules plus par habitude que par réelle nécessité et, fronçant les sourcils, il sortit de sa poche un dossier de papiers qu'il avait magiquement rétrécit et auquel il rendit sa forme initiale, d'un informulé. Owen vint le rejoindre d'un pas sautillant avant de s'installer à l'ombre, sous la table, pendant que Nicholas se replongeait dans sa lecture.

Quelques semaines plus tôt.
Quelques jours après la confrontation avec Miles, il était retourné chez ses parents pour chercher ses dernières affaires; il s'y était pris au bon moment, lorsqu'ils étaient absents et il n'avait dû de pouvoir rentrer dans le manoir que parce qu'il avait amadoué le vieil elfe majordome qui l'adorait lorsqu'il était enfant. Il avait fait un détour par les appartements de ses parents alors qu'il n'avait finalement eu à récupérer que quelques habits trop petits: c'était là le but de sa visite. Il était persuadé, et à juste titre, que tous les secrets n'avaient pas été livrés aussi, il avait déverrouillé d'un informulé la porte en bois massif et était entré. C'était à l'évidence l'antre de sa mère, d'où son père était exclu; il n'y avait plus aucune de ses affaires, aucun habit exclamant qu'il y avait une présence masculine dormant ici tous les soirs aussi, Nicholas haussa les sourcils. Il n'en avait plus rien à faire. Se dépêchant, il ouvrit tiroirs, armoires, coffres à bijoux, cherchant il ne savait quoi, prenant soin de remettre à leur place les choses, tout ce qu'il dérangeait. C'est dans la coiffeuse où elle entreposait bijoux, peignes et maquillage qu'il trouva une partie de ce qu'il cherchait. Un dossier épais dissimulé dans un fond secret et qui contenait une cinquantaine de feuillet. Il l'ouvrit rapidement pour tomber sur une photo animée de Miles plus jeune et le referma aussi sec, pour s'en aller, le dissimulant dans ses affaires. Il laissa en revanche le tiroir de la coiffeuse ouverte; elle devait savoir qu'il savait, à présent, il voulait qu'elle sache.

Aujourd'hui.
L'écriture de la jeune femme était arrondie, gracieuse, et c'est la première image qu'il avait eu d'elle alors; il imaginait une jolie jeune femme, souriante, radieuse, à l'opposé même de ce que son père était. Il l'imaginait comme Miles, à dire vrai. Elle avait écrit à sa mère, elle disait avoir trouvé des choses reliant leurs deux noms et alors, elle la laissait libre de la recontacter, de lui dire ce qu'il en était. Le coeur de Nicholas se serra, alors qu'il ne se rendait pas compte qu'une flamme de cheveux flamboyant s'était approchée des Trois Balais et que le regard de la lionne venait de tomber sur Owen qui leva la tête. Il se demanda brièvement quel supplice avait dû lui faire subir sa mère, terrible vipère au coeur déjà froid, déjà mort, et il se demanda même s'il n'était pas possible qu'elle ait subi le sortilège d'amnésie; ça ressemblait bien à l'idée qu'il se faisait de ses parents, à présent. Owen se dégagea de sous la table et fit quelques pas vers la jeune femme que Nicholas n'avait pas encore vue. Se rappelait soudainement où il était, le jeune sorcier releva les yeux et les posa sur Elle. Son coeur cessa de battre une infime seconde. Une seconde d'infinie. Il n'y avait pas de doute possible. La bouche sèche, il la laissa approcher tant bien que mal, alors qu'Owen semblait déterminé à faire connaissance avec elle de la plus ostentatoire des manières. Il avait envie de jouer et il sembla évident pour lui qu'elle était quelqu'un de confiance. « Owen, sois mignon, reviens ! » A contrecœur et affichant clairement sa déception, il revint se coucher à ses pieds, soupirant de déception. « Bonjour.. » Il lui sourit, ne sachant pas par où commencer; il était encore une fois porteur de nouvelles, sans savoir si elles étaient bonnes, et il commençait à en avoir marre de cette situation. « J'allais me commander un nouveau verre de ce soda... intéressant. Vous en voulez un? »

@Bea Hastings & mention @Miles Bletchey

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w/@nicholas burke

Dire que Bea était nerveuse n'était qu'un euphémisme mais à bien y regarder, la rouquine était sans doute la plus calme du trio quittant Poudlard sous l'hélios réchauffant. A sa droite, son petit-ami, son air renfrogné et beaucoup trop sérieux, observant les alentours, tentant à tout prix de repérer visuellement qui les attendait au village sorcier. A sa gauche, sa meilleure amie plissant les yeux face à chaque sorcier rencontré l'air de les menacer bien qu'ils n'aient rien fait – juste au cas où, selon elle – et prête à sortir sa baguette magique qu'elle tenait fermement dans la poche du hoodie rouge qu'elle avait piqué à son copain. « au moins pour une fois, vous avez l'air de vous entendre. » glissa alors Bea afin d'essayer d'alléger un peu l'atmosphère, ce à quoi les deux répondirent évidemment par la négation. Elle était nerveuse, évidemment qu'elle l'était alors qu'elle ne savait franchement rien de la personne qu'elle s'apprêtait à rencontrer. Et des mauvaises expériences, récemment elle en avait eu, trop selon l'avis de tous ses proches et d'elle-même. Ce n'était pas le moment de foncer dans la gueule du loup, la lionne l'avait déjà trop fait par le passé, muée par son impulsivité et une confiance en son prochain sans doute trop grande, faisait-elle une erreur en se rendant au rendez-vous aujourd'hui ? C'était possible. Mais les regrets la suivraient sans doute si elle n'y venait pas. Elle y avait pensé longuement depuis leur dernier échange et essayé d'anticiper ce jour du mieux possible, mais elle ne savait vraiment pas grand chose mis à part qu'elle s'apprêtait à rencontrer un sang-pur. Et quand Bea rencontrait un membre de cette liste affreuse, les choses avaient tendance à toujours prendre un tournant aussi fatidique que mauvais (sauf exception avec celui à ses côtés). Quand ils arrivent au village sorcier alors, sa nervosité prend le pas et elle s'arrête un instant. Aussitôt, ses deux gardes du corps l'entourent et la regardent avec inquiétude et elle doit les rassurer, elle avait simplement besoin de respirer profondément. « vous restez discrets, d'accord ? » ils étaient pas aussi enjoués à cette idée que prévu et si Bea comprenait bien pourquoi, elle réussit à leur faire accepter sa condition. Au fond, elle savait bien aussi qu'ils n'avaient surtout pas envie de rester simplement tous les deux mais pour elle, du moment qu'ils ne s'entretuaient pas, c'était une victoire. Tandis qu'elle avançait à nouveau vers le pub anglais, un adorable labrador s'avança en sa direction pour quérir quelques caresses et Bea fit ce qu'elle faisait à chaque fois dans cette situation. Son dos se courba légèrement, sa main caressa le haut de sa tête en gratouilles et elle s'adressa à lui avec un grand sourire. Elle aimait beaucoup les chiens, surtout les plus adorables comme lui. Seulement son maître l'interpella et se présenta ensuite à elle. C'était la première fois que Bea rencontrait Nicholas Burke. Il était grand, évidemment plus grand qu'elle et avait les cheveux châtains, pas si courts mais pas non plus longs. Il y avait des éclats presque auburn dans ses cheveux et puis ses yeux, ils étaient bleus comme les siens. Une petite tâche de naissance surplombait l'une de ses arcades sourcilières. Il paraissait jeune, dans la vingtaine et bien fort, il portait surtout à son regard un éclat qui lui fut aussitôt agréable et presque familier. Presque, parce qu'en dehors d'une impression vague, Bea savait qu'elle n'avait jamais rencontré cet homme de sa vie mais que c'était lui qu'elle était venue rejoindre aujourd'hui. Non pas seulement parce qu'il avait fait mention de son chien dans ses lettres mais aussi d'un quelque chose qu'elle ne savait proprement nommer. « Bonjour. » Il lui sourit et elle fut surprise Bea, se rappelant de sourire elle aussi au lieu de le détailler de façon aussi évidente. Ses ciels bifurquèrent vers le soda désigné et elle acquiesça simplement en souriant. « Pourquoi pas ? Merci. » elle n'avait jamais goûté celui-ci, optant toujours pour une bièraubeurre lorsqu'elle venait aux trois balais. Bea le suivit jusqu'à la table où il semblait s'être installé et repéra sans difficulté ses deux acolytes assis plus loin. Ca la rassurait d'une certaine façon, elle savait aussi qu'ils seraient assez prêts pour entendre ce que cet homme aurait à lui dire. « Owen est adorable. » il avait posé son museau sur l'une de ses cuisses et son palpitant un peu stressé et emballé de nervosité se calmait facilement par sa présence et les petites caresses offertes à l'animal. Il faisait beau aujourd'hui et en balayant les alentours du regard, Bea n'avait pas l'impression de voir la moindre harpie se dissimulant quelque part et prête à lui sauter au visage. Cet homme travaillait au Ministère de la Magie, était sang-pur et souhaitait lui parler d'une affaire familiale, elle attendait alors la sentence. « est-ce que je dois m'inquiéter ? » fut son premier réflexe, la toute première question qui lui vint naturellement en tête, un peu trop naturellement d'ailleurs pour une jeune femme de son âge qui n'aurait pas dû tant en vivre au fil de ces dernières années.

Elle lui sembla méfiante, de prime abord, mais il ne put empêcher son sourire de devenir naturel; il sentit une partie de son anxiété le quitter, une infime partie, mais c'était celle qui entravait sa profonde respiration et il se crut plus léger, d'un coup. Owen trottina vers lui, la queue battant les tables alentours comme à lui dire regarde qui j'ai trouvé, elle a l'air chouette, on joue? et il commanda un soda pour la jeune lionne, ne sachant pas du tout comment entamer la discussion, ses doigts tripotant nerveusement le dossier qu'il avait refermé en se levant. Son œil avisa dans l'extrême limite de sa vision deux petits regards tournés vers eux et il se garda bien de les croiser, ou de leur signifier qu'il avait remarqué leur manège: elle avait été pleine de prudence et c'était tout à son honneur de ne pas se jeter auprès d'illustres inconnus lui quémandant un entretien secret sans prendre de précautions. Il aimait déjà constater que Bea Hastings n'était pas irresponsable. Elle lui parla d'Owen et il jeta un œil distrait à l'animal qui, ayant posé son museau sur la cuisse de la lionne la regardait avec un regard si plein de désespoir parfaitement dosé qu'elle ne pouvait faire autrement que lui caresser le haut du crâne. Il était doué pour ça Owen, et il savait exactement quand et comment user de ses charmes, pour obtenir ce qu'il voulait. Il lui faisait parfois l'impression de ne plus savoir qui était maître de qui, tant il faisait ce qu'il désirait de Nicholas, même quand celui-ci se voulait d'abord réprimande pour un jouet traînant dans lequel il s'était pris les pieds ou une chaussette dérobée et retrouvée pleine de bave dans son panier. « Je n'ai malheureusement pas pu résister à ses grands yeux lorsque je l'ai trouvé et je l'ai immédiatement adopté. Il sait y faire, n'est-ce pas ? » Il sourit un instant en appelant son chien qui se contenta de lui jeter un regard de côté, bien plus intéressé par la flamme flamboyante assise face à son maître - chien ingrat. Il s'apprêtait à prendre la parole lorsqu'elle le devança, lui posant une question à laquelle il ne s'était pas du tout attendu. Sincèrement surpris, il répondit, après une seconde d'effarement. « Mais non ! Mon invitation était soudaine et étrange, j'en conviens, mais je pensais que vous retrouver ici, en plein jour, en public suffirait à vous rassurer.. Que puis-je faire pour que vous n'éprouviez pas plus d'inquiétude à mon égard? Dites moi, et je le ferai ! » Il avait à coeur de la rassurer, réellement, conscient que la discussion qui se jouerai aujourd'hui était de celles qu'il ne fallait pas rater - si l'on voulait éviter le désastre qu'avait donné celle avec Miles. Le serveur vint apporter un verre à Bea et Nicholas se dit qu'il aurait bien voulu prendre une bière, à la réflexion. Reportant son attention sur la lionne, il se mit à nouveau à tâtonner nerveusement le dossier posé entre eux. « Je peux peut-être me présenter un peu plus ? Ou préférez-vous que je vous dise directement la raison de notre présence ici ? » Il lui sourit, un air contrit sur le visage « Tout ce qui peut vous rassurer.. »

@Bea Hastings & mention @Miles Bletchey

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Rendez-vous surprenant et hors du commun pour la rouquine qui s'installe à l'une des tables extérieures des Trois Balais. Les rayons réchauffants du soleil l'aident à trouver ce moment plus agréable que celui qu'elle n'avait craint, se concentrant sur ses caresses offertes à Owen dont la tête reposait calmement sur l'une de ses cuisses. Elle eut un petit sourire tout en le regardant et en écoutant son maître avancer combien il n'avait pas pu lui résister et elle comprenait amplement Bea. Elle n'avait jamais eu d'animal de compagnie avant Sparkles et à vrai dire, le chat était si sauvage par moment qu'elle pouvait passer de longs jours sans le voir. Elle avait bien sûr droit à ses plus doux ronrons pour se rattraper lorsqu'il revenait, mais n'avait jamais eu l'occasion d'avoir un chien. Alors elle avait l'habitude de faire des câlins à celui de son village, puis à dire vrai à tous ceux qu'elle croisait qui voulaient bien de ses bras affectueux. Owen ne faisait pas exception, il ajoutait tout simplement son nom sur la liste de tous ces adorables chiens qui la poussaient à idéaliser un futur où elle en aurait un elle aussi un jour. Bea n'était pourtant pas là pour lui, elle ne savait pas exactement pourquoi elle l'était en fait. Relevant son regard sur l'homme lui faisait face, elle le trouvait assez jeune pour quelqu'un travaillant au Ministère même si encore une fois, elle ne savait vraiment pas grand chose sur lui. Alors c'est naturellement que Bea s'inquiète, essaie de savoir si tout va bien ou si elle doit s'inquiéter de la nouvelle qu'il était prêt à lui délivrer (c'était de ça dont il s'agissait, non?) et la réaction de châtain la surprit. Elle pique un fard Bea, parce qu'elle a l'impression de le froisser à être aussi inquiète et prudente, elle rougit parce qu'elle ne s'attendait pas à avoir à se justifier sur cela, c'était devenue vie courante pour elle d'assurer ses arrières, aussi triste cela puisse être. Elle bégaya alors des premières syllabes avant de se taire quand le serveur arriva leur servir leurs verres. « Je cherche seulement à être prudente, la vie a une drôle de façon de me rappeler de ne pas faire confiance à n'importe qui depuis ces dernières années. » sa voix s'était faite un peu terne, plus basse sans doute qu'elle ne l'aurait imaginée. Elle ne toucha pas à son verre, relevant simplement ses yeux bleus vers celui qui poursuivait ses efforts. « Vous pouvez faire les deux, je suis d'une bonne écoute. » et d'une curiosité débordante aussi, hâtive de savoir pourquoi elle se trouvait ici en ce jour en sa compagnie alors qu'elle ne le connaissait ni de Merlin ni de Morgane. Son sourire au moins lui permettait de se raccrocher à ce pressentiment qu'elle avait d'avoir fait le bon choix en venant quérir ces réponses qu'il était prêt à lui délivrer.

Il flottait un parfum de friandise dans l'air doux de cet après-midi et il se demanda si c'était Honeydukes qui faisait du zèle en laissant la porte de la boutique ouverte ou s'il se tramait quelque chose dans la cuisine d'une maison autour d'eux. Owen ne se laissa pas duper, cependant, et il agita son museau autour d'eux, délaissant la cuisse de la jeune femme pour chercher d'où pouvait bien venir la bonne odeur de sucre; il avait l'air si concentré à sa tâche que Nicholas laissa échapper un petit rire puis, le chien s'éloigna d'eux en direction des maisons proches, probablement pour venir mendier aux propriétaires quelques caresses, au mieux un petit quelque chose à manger. Il le suivit du regard un instant avant de reporter son attention sur Bea Hastings qui n'avait pu rien dire, interrompue par le serveur et leur commande. Il glissa quelques mornilles d'argent à celui qui s'éloigna après l'avoir remercié puis reporta son attention sur la lionne qui s'efforçait d'insuffler un air digne à des paroles bien tristes et il se sentit inquiet pour elle subitement, sans trop comprendre pourquoi une étudiante paraissait en proie à de bien sombres pensées. N'était-elle pas censée s'amuser simplement, apprendre, rire et tomber amoureuse? C'était là son unique travail et il se promit de lui demander qui avait osé la tourmenter, si elle acceptait ce qu'il avait à lui apprendre aujourd'hui. « Je comprends... Je crois.» Il reprit une gorgée de soda mais il était trop nerveux, le froid vint lui brûler les dents et il plissa les yeux, un moment, avant de s'affairer à se présenter. « Je m'appelle Nicholas Burke, ça vous le saviez déjà. J'ai quitté Poudlard il y a presque huit ans, maintenant, et j'ai rejoins le Département de la justice magique directement; d'abord au bureau du magenmagot puis rapidement j'ai monté les échelons. » C'était à gerber, ce chemin qui avait été le sien, simplement parce qu'il avait un nom de famille respectable. « Bien sûr, il n'y a personne d'autre à féliciter pour cela que mon père, qui m'a obtenu ce poste parce que, dans le genre de familles qu'on est, ça fonctionne comme ça. » Il marqua une courte pause, avant de reprendre, tentant de donner un air plus léger à ses propos. « Hum, et sinon, j'étais à Serdaigle, je faisais partie de l'équipe de quidditch, j'étais préfet-en-chef et voilà.. Ah si, j'ai adopté Owen il y a peu, je l'ai trouvé dans une poubelle, abandonné comme un malpropre et ses petits yeux là... J'ai pas résisté. Il a un peu plus de deux ans et j'imagine plus vraiment ma vie sans lui.. » Il regarda avec tendresse l'animal qui s'était allongé au soleil, profitant des caresses de deux enfants à une dizaine de mètres d'eux et reporta son attention sur elle, ouvrant le dossier plein de feuilles qu'il avait posé sur la table. « Quant à la raison de notre présence ici ... » Il sortit la lettre qu'elle avait un jour envoyée à sa mère et la lui tendit. « Vous êtes bien l'autrice de cette lettre ? » Il avait le coeur qui battait fort dans sa poitrine, tant il était excité par la situation et tout ce qu'elle promettait. Il avait peur, aussi, peur de lui faire peur et qu'elle nie, avant de s'enfuir. C'était un risque qu'il était prêt à prendre, cependant, et s'il le fallait, il la laisserait partir.
@Bea Hastings

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Bea fut soulagée que Nicholas Burke ne la juge pas face à sa prudence, elle se voyait un peu mal lui expliquer toutes ses raisons, toutes ces attaques injustes portées par des adolescents mais aussi des personnes d'âge mur au fil de ces dernières semaines et même parfois années. Quand elle y pensait, elle n'avait pas vraiment eu la vie facile de ce côté là et s'était très souvent fait agressée ou rabaissée de façon injuste mais justement, Bea ne voulait pas y penser. Et il lui fallait une certaine force mentale pour laisser ça derrière elle et que ça ne tourne pas en boucle dans sa tête comme parfois ça le faisait. Elle ne laissait pas leurs mots la définir, du moins elle le tentait du mieux qu'elle le pouvait et était au moins aidée par la chaleur et l'encouragement de ses proches amis et son petit-ami. Willow et Caïn à qui elle décerne un coup d'oeil discret tandis que son interlocuteur est en train de payer leurs boissons, elle était rassurée qu'ils soient présents même si plus le temps passait, plus Bea se sentait à l'aise. Par les beaux rayons de l'hélios la réchauffant, la bouille adorable d'Owen et la tranquillité relative semblant être attachée à l'homme face à elle, son pressentiment n'était pas mauvais, seulement incertain. Car elle ne savait toujours pas très bien pourquoi elle était là, mais au moins, en apprenait-elle plus sur celui face à elle. Ancien élève de Poudlard ayant apparemment eu bon nombre de privilèges, Bea se demande si Caïn aura cette chance lui aussi au Ministère, si du moins désirait-il (ou même avait-il le luxe de décider) y aller. Elle ne juge pas Nicholas mais en est curieuse, pourquoi quelqu'un de son rang et avec ces privilèges se renseignait sur quelqu'un comme elle ? Née moldue sortie tout droit de la forêt, maladroitement élevée par son oncle moldu n'ayant jamais su quoi penser de sa nièce sorcière après qu'elle fut abandonnée par sa mère, elle avait appris la magie sur le tas comme tous les autres enfants comme elle et s'était débrouillée pour se faire une place dans ce monde nouveau. Rien ne lui avait été facilité ou dû, elle avait toujours du batailler pour atteindre la moindre place ou compétence et ne se leurrait pas sur le fait que ce serait sans doute le cas toute sa vie. Nicholas semble du moins rester lucide sur ses privilèges et Bea boit un peu de sa boisson pétillante tout en l'écoutant, toujours silencieuse et attentive. Curieuse même, tandis qu'il lui parle de son ancienne maison et de ses différents postes. Un coup d'œil pour Owen quand il est mentionné, un sourire tisse ses lèvres. Elle inspire avant de reporter ses yeux bleus sur celui qu'elle connaissait à présent un peu mieux. « enchantée. » s'ajoute dans un petit sourire amical avant de boire un peu de sa boisson puis de la reposer. Le ton de Nicholas était devenu un peu plus sérieux maintenant, Bea se redressa même légèrement et releva sa main en direction de la lettre qu'il lui tendait. Avant même de l'avoir entre ses doigts, elle eut l'impression de la reconnaître et quand Bea l'embrassa du regard, ce fut comme si elle revenait un an auparavant. Elle en perdit alors son sourire et se souvint de tout, du coffre découvert dans son ancienne maison, des souvenirs collectés, l'hésitation ayant duré des semaines avant de l'envoyer et les plusieurs essais afin d'être satisfaite de ce qu'elle y avait inscrit. Elle se remémore les longs jours à attendre une nouvelle sans savoir si elle en aurait un jour, la réponse et l'excitation qui avait emballé son cœur, le rendez-vous et la déchéance. L'humiliation, le chantage, le mépris, la menace. Elle pâlit. « Oui. » elle ne mentirait pas, même si une bourse de gallions lui avait été glissée sur la table à l'époque, elle ne l'avait pas prise, s'était simplement jurée de ne plus jamais se poser de questions comme on le lui avait ordonné de le faire. Non pas pour obéir mais pour tout simplement ne plus ressentir la douleur qu'elle avait ressenti ce jour-là aux mots qu'on lui avait dédié. Bea releva son regard sur Nicholas d'un air un peu confus et reposa la lettre pratiquement comme si en toucher le papier lui brûlait le bout des doigts. « c'était une erreur et on me l'a bien fait comprendre. » admit-elle d'un ton bas qui ne parvenait pas à cacher les nuances de tristesse dissimulées en elle. « on m'a menacé et méprisé, pour l'avoir envoyée. » précisa finalement Bea, ce pourquoi elle ne comprenait pas pourquoi aujourd'hui elle revenait devant ses yeux et dans sa vie. Cela ne pouvait être qu'une erreur, n'est-ce pas ?

L'échange était empli de méfiance et il le comprenait difficilement, quand tout ce qu'il avait mis en place pour la rassurer semblait fonctionner. Il se promit de lui faire comprendre rapidement le motif de sa visite pour la rassurer et il fut rassuré dans sa promesse par le sang qui quitta le visage de Bea, lorsqu'il sortit la lettre. Il lui adressa un sourire qu'il avait voulu rassurant et elle poursuivit, en lui indiquant ce qu'elle avait subit. Serrant les mâchoires, il ne vit qu'une personne pour avoir fait cela tout en gardant la lettre comme preuve; sa mère. Maintenant qu'il avait entraperçu la femme qu'elle était réellement, il ne lui trouvait plus aucun des attraits qu'elle pouvait avoir lorsqu'il la pensait encore douce. C'était une harpie et elle le révulsait à présent, cette femme qui avait accepté la violence de son mari pour la faire sienne, qui avait toujours camouflé sous d'épais sourire la garce qu'elle était réellement. Aujourd'hui, il n'arrêtait pas de ressasser tous les moments qu'il avait eu avec elle, cette mine peinée lorsqu'il avait appris qu'il devait quitter Cicely et qu'elle avait eu l'audace de venir le réconforter dans sa chambre. Il les détestait, sans savoir lequel des deux méritait la palme du connard. « Je pense que ça n'était pas une erreur, loin de là. Je suis désolé que vous ayez été si mal traité.. » Il inspira profondément et lui adressa un nouveau sourire, timide celui-là. « Si je ne me trompe pas, la réponse que vous avez reçu portait le sceau de la famille Burke. C'est très certainement ma mère qui vous a écrit. » Il ne parvenait pas à poursuivre tant l'émotion lui remontait dans la gorge et pourtant il le fallait; il devait être plus fort qu'eux, plus fort que leurs mensonges éhontés et permanents. Pour Miles, pour elle et pour lui, il devait lui annoncer. « Si je ne me trompe pas, Bea, je crois que vous... tu es ma demi-sœur. » Il était forcé ce tutoiement, mais il n'aurais pu finir sa phrase autrement. Il plaçait tant d'espoir dans cette entrevue, celle de pouvoir avoir auprès de lui des gens sincères, se battant pour qui ils étaient et pour leur famille, à l'inverse de ce qu'il avait connu. Il ne la connaissait pas, ils avaient échangé quelques lettres et quelques mots, mais il avait envie, presque besoin, de se recomposer une famille à présent qu'il s'était désolidarisé de celle qu'il avait connu jusque là. Il y avait besoin d'espoir dans le regard qu'il posa sur Bea, sans se rendre compte, peut-être, de la portée de ce qu'il venait de lui dire. Dans une volonté de douceur, il glissa sa main sous la table pour rencontrer la truffe réconfortante de Owen qui lui lécha les mains, comme à lui dire "courage papa, t'as fait le plus dur" et, peut-être était-ce idiot, mais il se sentit rasséréné, comme à chaque fois qu'il avait l'impression que son chien saisissait parfaitement l'émotion l'ayant envahi. Il repartit vers Bea, délaissant la paume de sa main, et Nicholas comprit que c'était peut-être elle, à présent, qui avait le plus besoin de sa chaleur.

@Bea Hastings

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Se souvenir de ce moment était douloureux pour Bea qui avait alors dû à l'époque, et même depuis, faire le deuil d'une part de qui elle était, de son héritage. Petite fille ayant grandi sans véritablement pouvoir s'appuyer sur celui offert par sa mère qui aurait sans doute préféré ne même pas l'avoir, elle le lui avait parfaitement fait comprendre en s'enfuyant avec son partenaire au lieu de choisir son propre sang, son enfant. Elle avait dû faire avec, aller de l'avant, s'était même rendue prête à ne plus utiliser son nom de famille parce que la lionne n'arrivait plus à réellement l'identifier comme le sien. Elle n'était plus que Bea depuis de longs mois et cela lui suffisait amplement, pour elle comme pour ses proches qui la soutenaient et lui montraient depuis des années maintenant ce que cela faisait d'être aimée et respectée à sa juste valeur. Le coup dur des menaces n'avait été surmontable que grâce à eux mais le rappel de ces dernières lui réveillait une sensible douleur en elle, celle de l'enfant qui n'avait jamais su qui elle était et jamais ne le saurait. Nicholas semble pourtant avoir plus de réponses ou un contexte à lui offrir, même si Bea n'était finalement pas très certaine de le vouloir aujourd'hui, elle qui s'efforçait à ne plus du tout nouer d'espoirs à ce sujet se retrouva à découvrir que cette femme lui ayant répondu n'était autre que la mère du sorcier face à elle. Ses sourcils se froncent aussitôt, elle ne comprend pas tout de suite ce que cela veut dire et il faut que Nicholas finisse par lui admettre qu'elle pourrait bien être sa demi-soeur pour qu'enfin, tout fasse sens. Plus ou moins seulement, parce qu'en toute première réaction, la rouquine ne fait qu'hausser les sourcils d'un air de surprise totale tout en détaillant le visage de l'homme face à elle à la recherche de la moindre trace pouvant lui faire penser à un mensonge ou une plaisanterie. Au lieu de cela, Owen s'approche de son maître comme pour le réconforter et un silence s'en suit. « Qu-quoi ? » elle est hébétée, posant ses coudes sur la table face à eux en s'approchant un tout petit peu afin de venir se passer une main dans le visage puis dans ses cheveux. Plus loin, elle voit Caïn et Willow eux aussi se tendre et ne pas très bien comprendre, tout comme elle. « Non, c'est- c'est pas possible, je- » pourtant ça l'était et ça faisait entièrement sens. Il n'y avait qu'elles, les femmes de l'élite, pour répondre avec autant de mordant, autant de frayeur de voir leur dynastie s'écrouler pour une simple bâtarde un peu trop curieuse. Qu'une famille sang pur pour posséder ce genre de sceau, qu'un des leurs pour ne pas pouvoir assumer une relation avec une moldue. Et elle pense à Caïn, elle pense à elle, au fait qu'ils répètent pratiquement le même schéma sauf qu'ils ne sont pas menés par la peur et la honte eux, mais bien par un amour aussi impensable qu'inégalable. Mais comment est-ce que cela pouvait être possible ? Elle ? Enfant Burke ? Et Nicholas, son demi-frère. Owen semble sentir son trouble et bientôt, son museau humide vient rechercher ses doigts comme pour elle aussi la soutenir et l'apaiser. Cela fonctionne dès lors que Bea parvient à inspirer profondément à nouveau en fermant les yeux. Peut-être qu'en les rouvrant tout cela ne serait qu'une blague et elle se retrouverait à nouveau à Poudlard à tout ignorer de ses origines. Seulement Nicholas lui fait face quand elle rouvre ses yeux bleus et confus au monde, à lui. « je ne sais pas quoi en penser. » elle était sincère et complètement perdue. « ni ce que cela signifie vraiment. » qu'est-ce que cela voulait dire pour elle, pour lui ? Et puis son regard s'éclaire en réalisant que face à elle, le vœu d'un jour avoir une famille se manifeste. Elle possédait un frère en chair et en os, et Nicholas ne semblait pas vouloir la rejeter, lui. C'était même lui qui l'avait cherché. « tu es.. mon frère ? » le ton est hésitant car ça continue de sonner un peu faux chez celle qui s'était toujours considérée fille unique, enfant orpheline. Se pourrait-elle finalement qu'elle ne soit pas si maudite ?

Il flottait un drôle de quelque chose dans l'air, alors qu'il venait de lâcher la bombe, et le silence s'insinua entre eux. C'était tellement irréel, à présent, de s'imaginer quelques mois en arrière, suivant consciencieusement ce qu'on attendait de lui; son travail au ministère, sa solitude, et surtout, le fait d'avoir toujours placé son père sur un piédestal. A dire vrai, une grande partie de son existence avait été dédiée à idolâtrer cet homme, et Nicholas avait longtemps était persuadé qu'il était le patriarche parfait, celui qui avait su mener leur existence d'une main de maître, tout ça dans le respect de leurs valeurs principales; et pour ça, il avait toujours gagné son admiration. Apprendre qu'il n'avait fait que bafouer leur honneur et pire encore, abandonner à leur sort maîtresses et enfants n'avait réussi qu'à saupoudrer un peu de dégoût sur l'image de son père et alors, rien n'était plus pareil. C'était répugnant de l'imaginer ne jamais répondre aux lettres de ces femmes abandonnées contre un peu d'argent, ou contre un immense rien, et il ne pouvait plus que voir le sourire pincé de sa mère répondant aux diverses lettres, comme elle avait dû le faire avec Bea. Comme une tâche de plus dans son quotidien pour tenir la maison des Burke, quelque chose d'insignifiant. Il n'imaginait pas un univers où il aurait pu approuver ce genre de choix, parce qu'il avait eu la chance de s'ouvrir l'esprit au travers les récits de sa grand-mère, ou dans les bras de Cicely alors, là, aujourd'hui, devant la mine effarée de Bea, il sourit discrètement, persuadé d'être au bon endroit, cette fois encore, malgré la situation si étrange. Il manquait de mots pour rassurer la tempête qui devait battre sous son esprit et alors, il laissa le silence agir, espérant qu'elle parviendrait à mettre en ordre toutes les informations qu'il venait de lui offrir. « tu veux boire quelque chose de d'autre ? » perdue dans ses réflexions, il n'osait pas l'interrompre pour la ramener à lui et risquer briser le fil de ses idées, alors qu'il ignorait même si elle allait bien prendre tout ce qu'elle venait d'apprendre. Tout cela la conduisit à sa dernière question et il ne pu s'empêcher de sourire, le coeur battant à tout rompre. Lui qui avait toujours été triste d'être fils unique s'était trouvé une fratrie en quelques mois. C'était lui, probablement, le vainqueur dans toutes cette histoire. « biologiquement, je suis ton demi-frère.. » Il ignorait pourquoi il avait eu besoin de faire la nuance; probablement pour lui montrer qu'il ne venait pas pour bouleverser sa vie entière, simplement l'informer, qu'elle en ferait ce qu'elle voulait. « mais c'est à toi de voir, quand tu voudras. je peux bien être ton frère, même si je ne sais pas trop ce que ça veut dire.. » il réfléchit un instant à l'idée qu'il s'en était fait, plusieurs semaines auparavant. « en fait, je suis fils unique. 'fin, j'ai toujours été élevé seul, quoi ! mais... » il marqua une courte pause en trifouillant la cuillère de sa tasse et ajouta, le regard baissé, peu habitué à ce genre de démonstrations « on ne se connaît pas des masses et je sais même pas ce que t'en penses de tout ça. mais à l'avenir, on pourrait apprendre à se connaître, discuter un peu et si tu le souhaites, oui.. je pourrais peut-être être ton frère.. » Il faisait une nuance infinie entre ces deux notions, frère ou demi-frère mais à présent qu'elle était devant lui, il sentait un nouveau quelque chose palpiter dans sa poitrine, l'envie sincère d'être à ses côtés.

@Bea Hastings

hear me roar ;
w/@nicholas burke

« Non, je.. ça ira. » elle est troublée Bea et ne sait plus quoi penser exactement, ramenant quelques mèches de ses longs cheveux roux derrière son oreille, elle relève son regard vers celui qui était son demi-frère en peinant quelque peu à le croire. Après tant d'années à être enfant unique, enfant abandonnée à son sort également auprès d'un tuteur qui n'était que la moitié d'un réconfort émotionnel, elle découvrait une nouvelle chose sur son héritage et son sang. Et elle n'était pas certaine de juger cela comme étant une bonne nouvelle. Bea, qui avait toujours rêvé d'avoir une famille, d'être dans une belle et bonne famille fonctionnelle n'avait jamais imaginé que les choses se passeraient ainsi, qu'elles seraient aussi compliquées. Et depuis des mois maintenant, même un peu plus d'un an, elle avait appris à ne plus espérer pour se protéger avant tout. Alors elle l'écoute silencieusement mais attentivement lui préciser être biologiquement son demi-frère et acquiesce de moitié, bien trop secouée intérieurement pour réussir à totalement tout réaliser. Il lui propose une fraternité mais elle ne sait pas trop ce à quoi cela ressemble, si cela est encore viable ou même si il le désire véritablement, hésitante sous son regard mais écoutant son histoire. Lui aussi avait été seul d'une certaine manière, lui aussi faisait un grand saut dans le vide. Et Nicholas lui proposait plus, enfin, réveillant en elle un vieux désir enfouit qu'elle ne pensait jamais pouvoir découvrir si ce n'est en observant les autres. Apprendre à se connaître, avoir un frère, quelle drôle et jolie idée. Bea regarde Caïn et Willow un peu plus loin, elle se demande si ils ont tout entendu et ce qu'ils en penseront, si ils seront heureux pour elle et cette nouvelle idée de fratrie. « je crois qu'apprendre à se connaître ça peut être un bon commencement. » Bea lui sourit doucement avant de se redresser légèrement et de lui tendre la main. Elle accroche son regard au sien et inspire. « hi, i'm Bea, nice to meet you. » la tête légèrement penchée accompagne son sourire aussi bienveillant que sincère, l'éclat pétillant de son regard excité pour cette nouvelle aventure qui lui faisait tout de même un peu peur, mais elle essaya de ne pas y penser. Ne pas réfléchir au fait qu'elle invitait quelqu'un de nouveau dans sa vie qui serait capable de l'abandonner comme quasiment tous les autres avaient fait. Alors ils parlent ensemble, parce que Bea lui demande où est-ce qu'il a vécu et qu'en retour elle lui raconte sa vie dans les Highlands, les différentes randonnées, la forêt qu'elle aimait tant et surtout son Ecosse chérie. Ils parlent une jolie heure sans s'arrêter, elle en apprend plus sur les dragons et lui montre les trois tatoués, cachés, sur son avant-bras et puis elle l'écoute parler de sa scolarité avant qu'un papier ne les interrompe parce qu'il était déjà le temps de rentrer. Bea esquissa un sourire contrit parce qu'elle se plaisait vraiment déjà beaucoup, auprès de son demi-frère et alors qu'elle se levait afin de lui dire aurevoir, elle hésita un instant avant de préférer venir l'enlacer plutôt que de lui serrer la main. « j'espère qu'on pourra se revoir bientôt. » lui confia t'elle le regard bleu brillant de hâte. Elle espérait qu'il ne l'abandonnerait pas après ce jour, que tout cela n'ait pas été vain, elle espérait tout simplement avoir enfin trouvé sa famille.

Un nouveau silence s'étira entre eux, mais il était différent, celui-là. Il n'était pas gêné, honteux, il n'était pas empli de colère et de ressentiment; il était précieux, et Nicholas pouvait presque sentir les rouages qui se mettait en branle sous le crâne de Bea, son regard qui s'était réfugié derrière un manteau de brume, tant elle semblait réfléchir à tout ce qu'il venait de lui dire, de lui offrir. Il conserva ce silence, le cultiva pour l'accompagner dans cette réflexion qu'il savait essentielle aux fondations de la relation qu'ils pourraient peut-être avoir un jour; si tant était qu'elle lui offrait cette possibilité. Quand elle releva les yeux, il se demanda brièvement si elle n'allait pas tenter de s'enfuir, cherchant l'appui dans le regard de ces espions si peu discrets, quelques tables plus loin. Mais elle lui offrit pourtant un dénouement bienvenue et il sentit quelque chose se dénouer également, au fond de lui; il n'avait aucune possibilité d'influencer sa décision, à la lionne, mais il aurait été terriblement déçu qu'elle le repousse, quand bien même cela n'aurait pas été étonnant. Il avait le même sang qu'elle, quelque part, mais également celui de l'homme qui ne l'avait jamais reconnue, également celui de la femme qui l'avait chassée et rabrouée, si violemment. Avec un sourire aussi soulagé que timide, il attrapa la main qu'elle tendait devant lui et répondit « and I'm nicholas.. I'm so glad to finally meet you ! ». La glace n'avait pas été brisée; dans l'esprit de Nicholas, ils avaient simplement choisi de la contourner pour avancer sur un chemin plus doux et lentement, elle rajouta de ses couleurs bien à elle au tableau. Elle lui conta l'écosse et ses randonnées qu'elle avait adoré, et il découvrit une jeune femme éprise de liberté et de nature. Il lui parla de son enfance, de cette grand-mère qui avait guidé son âme de rêveur et de la froideur de son foyer, quand bien même il n'avait manqué de rien. Elle évoqua les dragons et il lui décrivit ceux qu'il venait d'apprendre; il lui parla de sa rencontre avec Owen et elle lui dévoila le tatouage qu'elle portait lové sur son avant-bras et qui représentait trois petits dragons. Comme si tout était écrit, au final. Il allait lui parler de Cicely, de ses récentes résolutions, lui demander de lui parler de sa vie à Poudlard, de son avenir et de ce qu'elle voulait y dessiner, mais ils furent interrompus. Il pouvait presque sentir remuer en lui une pointe glaciale de déception, mais il tenta de se rasséréner; si elle le souhaitait, ils pourraient trouver d'autres occasions de se découvrir. Quand, au moment de partir, elle le serra contre elle, il sentit une nouvelle porte s'ouvrir au fond de son estomac et elle s'y logea, avec une facilité déconcertante. « anytime, bea ! you only have one word to say, and i'll be there. » La regardant s'éloigner, ses amis à ses côtés, il rappela Owen et paya leurs consommations. Le sourire en coin qui ne souhaitait plus le quitter, il sentait brûler en lui une flamme que personne ne saurait plus éteindre. A la hauteur de ce que ces récentes retrouvailles pouvaient générer en lui; miles, puis bea et cicely, au final, ce n'était pas une flamme, non, c'était un brasier.

fin.
@Bea Hastings

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