Les verres se remplissaient et s’enchaînaient, ivresse qui s’entendait aux rires qui éclataient, aux démarches titubantes et aux mots susurrés maladroitement. Il n’est pas forcément mieux, Zade – s’il se plaît à prétendre qu’il saurait se contrôler, qu’importe la quantité d’alcool ingérée, il pouvait aisément avouer cette fois qu’il avait fait fort, le sourire qui étire si facilement ses lippes en même temps que sa posture se faisait plus détendue qu’à l’accoutumée. L’étudiant qui ne faisait pas exception cette fois, l’envie de célébrer la fin de l’année scolaire qui s’approchait à grands pas. Le plus dur était derrière eux, ou presque, première année à Oxford qui arrivait à sa fin d’ici quelques semaines à peine, une fois les derniers examens terminés. Ses parents l’avaient incité à profiter de cette soirée, casino dont il n’avait pas à s’occuper ce week-end et ça lui faisait un bien fou, de pouvoir couper de cet endroit à la fois béni et maudit. Verre en main, son regard scrute la foule, un sourire épanoui aux lèvres. Il ne connaît pas la moitié des personnes présentes, chacun ayant invité un peu qui il le voulait. Célébration qui s’étendait jusque dans le couloir et l’appartement voisin – l’avantage des immeubles étudiants et des sorts pour insonoriser l’étage entier, empêchant les autres voisins de protester contre le bruit de la musique. Verre vidé, il fend la foule compacte pour s’approcher de la table sur laquelle les bouteilles d’alcool étaient accumulées dans un désordre qui n’avait rien d’étonnant. Le sorcier cherche du regard une autre bouteille de whisky pur feu avant d’en attraper une pour remplir son verre, se tournant ensuite vers les étudiants présents. Son regard tombe soudainement sur Lou – Louise, plutôt, parce qu’elle n’est plus Lou pour lui depuis un long moment déjà. Malgré lui, il ne détourne pas le regard, absorbe chaque détail d’elle, profitant de l’ébriété générale pour ne pas avoir à cacher quoi que ce soit. Elle était belle, Louise, elle l’était toujours. La détester ne changeait rien à ce fait qu’il pouvait reconnaître malgré tout, son attirance pour elle qu’il n’a jamais vraiment réussi à masquer et encore moins à étouffer. Il avait bien essayé, Zade, s’était concentré sur d’autres sorcières en se disant que peut-être alors, ça lui passerait, mais elle était toujours là, quelque part, et ça l’agaçait plus que ça ne le devrait. Il sait très bien ce que Nash aurait dit – reste à distance, oublie-la, elle est pas pour toi. C’était ce qu’il s’était en tout cas efforcé de lui marteler encore et encore, jusqu’à ce que ça ne finisse par le faire douter de tout. Aujourd’hui, pourtant, c’est compliqué de se souvenir de ses paroles quand elle est là, à quelques mètres de lui et que l’alcool altère ses sens et sa raison. Son regard se porte alors au sorcier à côté d’elle, un abruti dont il ne savait rien mais il n’avait pas besoin de savoir quoi que ce soit pour ne pas l’apprécier. Surtout, il n’aime pas à quel point il s’impose dans l’espace de Lou – Louise, n’aime pas non plus sa façon d’attraper son poignet alors qu’elle semble vouloir se débarrasser du troll. Il sait, Zade, qu’il devrait garder ses distances, ignorer ce qui n’était probablement pas son problème mais que ce soit maintenant ou dans dix ans, qu’une dispute ou mille ne s’écoulent, elle restera la Lou sur laquelle il s’était juré de toujours veiller. Alors il avale son verre d’une traite, bouscule quelques corps en traversant la piste de danse improvisée au milieu du salon. Les voix de Louise et l’abruti lui parviennent, il comprend alors qu’il ne s’était pas trompé, qu’elle tentait de le repousser mais qu’il insistait. « Je crois qu’elle vient de dire non. » lance-t-il sans un regard pour la brune alors qu’il prenait place à ses côtés. Aussitôt, l’attention du blond se reporte sur lui – vraiment, comme si un blond pouvait avoir la moindre chance avec elle. « Qu’est-ce que ça peut te foutre à toi ? » Zade hausse les épaules, son regard qui ne lâche pas l’homme face à lui alors qu’il reste impassible. « Rien, vraiment. Mais tu vois, t’es là, t’insistes alors qu’elle a pas envie, et ça va se finir avec elle qui te fait tellement mal que tu vas pleurer, et moi qui en rajoute derrière pour être sûr que t’aies bien compris, ça va juste plomber la soirée de tout le monde. » Il ne doute pas un instant de la capacité de Louise à prendre soin d’elle, loin de là. Il savait qu’elle le pouvait, mais qu’importe ce qui pouvait les opposer, jamais il ne pourrait laisser faire alors qu’on l’importunait. L’autre se met à rire alors que l’hispanique sent sa patience s’effriter, mâchoires qui se serrent tandis que son regard ne s’obscurcit. « Ouais c’est ça, tu devrais dégager avant que moi, je m’énerve. » Le sorcier qui a le malheur d’esquisser un mouvement vers lui en tendant sa main vers son épaule pour le pousser, Zade qui le voit venir et attrape son poignet, le tord en arrière sans même ciller. Le blond se met à jurer, à lâcher quelques insultes avant de le supplier de le lâcher. Et, seulement alors, l’étudiant ne se tourne vers la brune, son regard qui s’accroche au sien l’espace de quelques secondes. « J’en fais quoi ? » demande-t-il, décision qu’il lui offre alors qu’il lutte lui-même pour retenir la myriade d’émotions qui menaçaient de l’envahir en étant si proche d’elle.  

La fête bat son plein et Lou, elle danse comme si sa vie en dépendait. Elle danse au point d’entendre son cœur battre dans ses oreilles. Elle danse jusqu’à ce que la tête lui tourne et qu’elle ne fasse plus qu’un avec la musique. Elle tourne, bouge son corps en rythme avec les murs qui tremblent et se laisse même aller contre le corps d’un mec qu’elle a rencontré plus tôt et qui l’a invité à danser pour la draguer. Elle a dit oui, parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire et personne de plus décent à voir. Elle a dit oui parce qu’elle s’en fout de qui elle fréquente, tant qu’elle peut danser, prendre du plaisir et oublier le temps d’une soirée. Oublier la disparition de son père, oublier qu’elle a perdu le contrôle de sa magie et qu’un vase a explosé ce matin et lui a entaillé l’avant-bras, oublier qu’elle va peut-être foirer ses examens de fin d’année. Tout oublier, c’est dans cette idée qu’elle a bu ce soir. Sûrement un peu trop, peut-être pas assez. En tout cas, elle se sent enfin légère, enivrée par l’ambiance, l’alcool, les rires et par la main masculine qui se lie à la sienne pour l’extirper de la piste de danse et l’emmener un peu plus loin dans un coin de la pièce. Elle pouffe de rire et le suit, mais son regard croise celui de Zade, et toute sa bonne humeur redescend d’un seul coup. L’amertume prend place, et elle se force à détourner le regard. C’est trop dur de le regarder, parce qu’il n’est plus son Zade. Il n’est plus que Calderon, et elle a tenté de s’y habituer, mais c’est comme lui demander d’arrêter de respirer. Elle ne lui avouera jamais mais il lui manque. Chaque pore de sa peau ressent son manque, chaque homme qu’elle croise lui rappelle combien il lui manque et chaque chose qu’elle accomplit sans lui ne fait que lui rappeler qu’il lui manque. « Lou ? » la voix de l’autre mec l’arrache à ses pensées et elle le dévisage. Il n’est pas Zade. Zade ne fait plus partie de sa vie. Elle ferme douloureusement les yeux, soudain prise d’un vertige à cause de la quantité d’alcool ingurgitée et elle pose sa main sur l’avant-bras de ce mec dont elle a déjà oublié le prénom. C’est pour ça qu’elle pense à lui ce soir, parce qu’elle est bourrée et vulnérable, parce qu’il a débarqué de nulle part et qu’elle s’attendait pas à le voir, mais il lui manque pas vraiment. Il l’a abandonnée, traitée comme une moins que rien, et elle pourra, jamais lui pardonner. « Sorry love, tu disais ? » – « Ma chambre est en haut, tu viens ? » elle pouffe de rire, Lou, parce que l’idée lui semble ridicule, et elle voit bien que le mec se vexe mais elle s’en tape et ne cherche pas à rectifier le tir. « Ouais alors… désolée mais non. T’es pas du tout mon genre. La danse était cool, mais c'est tout » il est blond, et elle a toujours eu un faible pour les bruns, même si elle ne fait parfois pas la difficile quand il s’agit de se consoler dans les bras d’inconnus. « Donc maintenant que t’as bien fait ta chaudasse tu veux plus de moi ? » elle lève les yeux vers lui et lui jette un regard interloqué, soudain beaucoup moins amusée. « Excuse-moi, répète un peu pour voir ? » il attrape son poignet, un peu trop violemment, y laissera peut-être même une trace et elle essaie de se dégager, Lou, se retient même de lui hurler sa haine au visage. « Viens avec moi, ça va être cool tu verras. » – « Qu’est-ce que tu comprends pas dans le mot non, dumbass ? » elle voit qu’il commence à s’énerver, mais elle aussi, et elle s’apprête à répliquer avec plus de hargne quand Zade se ramène et intervient. Elle lève les yeux au ciel, évidemment qu’il se ramène pour jouer les héros. Evidemment qu’elle trouve ça aussi attirant qu’exaspérant, et qu’elle a autant envie de l’étrangler que… non, seulement de l’étrangler en fait. Elle ne dit rien pourtant, parce que ça pousserait l’autre abruti à continuer et à l’heure actuelle, elle a juste envie de se débarrasser de lui. Il parle pour elle et ça l’agace, mais elle ne peut pas s’empêcher d’esquisser un sourire en coin à l’idée de voir qu’il la connaît toujours aussi bien même après toutes ces années. Elle se dégage enfin de l’emprise du type et masse son poignet rougit par sa poigne. « Tu devrais l’écouter. » elle ajoute dans un haussement d’épaule similaire à Zade alors que l’autre ne semble pas vouloir en démordre. Ce qui devait arriver arriva et avant même que Lou ait pu faire le moindre geste pour ralentir ou empêcher les choses – comme si elle l’aurait fait – elle voit Zade attraper le poignet du gars et le tordre à son tour comme un juste retour du bâton. Zade, qui jusqu’alors évitait son regard, tourne enfin les yeux vers elle et elle met son trouble sur le compte de l’alcool. C’est l’ébriété qui lui arrache un frisson, lui coupe le souffle et fait naître tout un tas d’émotions au creux de son ventre, et certainement pas la présence du sorcier. « Tu peux le lâcher, vas-y. » ordre lancé avec une douceur presque effrayante, elle attend qu’il s’exécute pour se rapprocher du gars et prendre sa mâchoire entre ses doigts pour la serrer, sans se soucier que l’expérience soit douloureuse pour lui. « La prochaine fois qu’une femme te dit non, je te conseille de l’écouter si tu tiens à tes bijoux de famille » les mots sont susurrés à son oreille, suffisamment fort pour qu’il entende par-dessus le bruit de la musique, et elle sait déjà que Zade a entendu aussi. Elle n’adresse pas un regard à ce dernier alors qu’elle met un coup de genoux dans les parties intimes de celui qui a gâché sa journée avant de prendre la main de Zade dans la sienne et de s’éloigner sans un regard de plus vers lui. Un nouveau verre attrapé qu’elle boit cul sec, puis un second qu’elle prend pour continuer de le siroter, elle tente de faire abstraction des sensations qu’elle ressent maintenant que sa main est emprisonnée dans celle de Zade. Elle l’entraîne vers la fenêtre qui donne sur une espèce d’escalier en fer où deux jeunes – qui ne sont peut-être même pas étudiants ici – s’apprêtent à fumer et elle lève les yeux au ciel en lâchant enfin la main du brun, ce qui lui laisse une sensation de froid désagréable « Dégagez. » elle en profite pour prendre la cigarette – ou le joint – qu’ils n’ont pas encore commencé et elle l’allume, le portant entre ses lèvres pour en prendre une grande bouffée. Elle le dévisage longuement, Zade, sans arriver à dire quoi que ce soit. Il l’énerve, il l’exaspère, il lui manque. « C’était quoi ça, avec ce type ? » elle tire une nouvelle bouffée de la cigarette et la tend et lorsqu’il la prend, elle s’approche plus près de lui. « Ne refais jamais ça, t’as compris ? » elle est agacée, trop pour que ce soit naturel, et elle tapote du pied par terre. « Je suis pas ta copine, et encore moins ton amie. Je peux me défendre toute seule, j’ai en aucun cas besoin de toi pour m’en sortir alors ne recommence jamais. » les mots sont dur, même pour elle, parce qu’il y a une époque où ils étaient tout. seulement aujourd’hui, ils ne sont plus rien, et il n’a aucun droit sur elle.

Il sait bien qu’elle peut s’occuper d’elle-même, Louise, elle a toujours. D’aussi loin qu’il se souvienne, elle avait un caractère trempé, le genre à ne pas se marcher sur les pieds et c’est bien ça qui l’a attiré chez elle, qui l’a poussé à vouloir se rapprocher de la brune. Pourtant, Zade n’avait pas réussi à la laisser gérer cette situation seule, influencé par une ivresse qui le poussait à être plus impulsif peut-être, et qui floutait la ligne entre ce qu’il voulait et comment il devait agir. Pourtant, quand son regard croise celui de la sorcière, plus rien ne compte totalement. Il n’y a plus qu’elle, elle et ce qu’ils ont un jour partagé, elle et ce courant électrique qui le parcourait entièrement. Il ne comprend même pas comment c’est possible, comment une sorcière qui n’était plus rien d’autre qu’une étrangère qu’il détestait pouvait éveiller chez lui autant de sensations et il ne cherche pas vraiment à comprendre, Zade, bien trop enivré par l’alcool et par elle pour y parvenir. Le sorcier qu’il lâche enfin, reculant d’un pas mais toutefois prêt à intervenir si la situation l’exigeait. C’est Louise qui fait un pas vers l’inconnu, le menace avant d’accompagner ses paroles par un coup de genou entre les jambes. Il ne peut qu’avouer que ça lui plaît, de la voir ainsi, parce qu’il a toujours aimé la voir envoyer balader les autres, fort caractère qu’il appréciait sans doute plus que de raison. Son regard ne la lâche pas, incapable de vraiment le faire de toute façon, surtout quand soudainement elle l’attrape par la main. La sensation est étrange, familière et étrangère à la fois, l’impression d’être de retour vers une époque plus simple, quand ils n’étaient que des adolescents qui profitaient de la présence de l’autre, qui profitaient de ces instants simples – eux se tenant la main ou s’enlaçant, eux s’embrassant jusqu’à en perdre le souffle, souvenirs trop nombreux qu’il se doit de chasser pour ne pas totalement s’y perdre. Il attrape un verre plein au passage, persuadé qu’il en aura forcément besoin. Louise le lâche et c’est comme les sensations semblables à un membre fantôme, impression de toujours sentir la douceur de sa peau contre la sienne alors même que sa main lui échappait. Un sourire amusé étire toutefois ses lèvres face à l’aisance qu’est la sienne tandis qu’elle se débarrasse des deux étudiants qui avaient désiré s’installer sur les escaliers. Le brun s’assoit et s’appuie contre les marches, ses coudes appuyés contre celles-ci alors que son regard se pose sur elle à sa question. « Rien. » Ce n’était rien du tout, comme absolument tout ce qu’il y avait entre eux désormais. Rien. Rien d’autre que des souvenirs amers. Il reste silencieux alors qu’elle s’approche de lui, joint qu’il attrape alors qu’elle s’affirme, qu’elle rejette ce qu’il venait de faire. Les mots le heurtent plus qu’il ne veut l’admettre, chaque rappel de ce qu’ils ne sont pas qui le frappent comme le ferait un coup de poing porté à l’estomac. Il sait tout ça, Zade, ne l’oublie jamais, chaque journée un rappel de la distance qui existe entre eux. « Parce que tu t’imagines que je te veux comme amie ou copine, Louise ? » Le prénom en rappel de ce qu’ils ne sont plus alors même qu’il l’appelait constamment Lou, avant. « J’ai juste vu une sorcière se faire emmerder par un idiot qui avait trop bu et j’ai voulu aider, rien de plus. » Il tire sur le joint, grande inspiration alors qu’il se penche vers la brune, leurs visages à quelques centimètres seulement l’un de l’autre. Il expie la fumée, la laisse flotter jusqu’à elle. « Toi ou une autre, c’est la même chose. » Son regard soutient le sien – c’était à celui qui blessera le plus l’autre, à celui qui trouvera les mots pour faire capituler l’autre. N’était-ce pas ce qu’était devenue leur relation ces dernières années, de toute façon ? Il tire une nouvelle fois sur le joint avant de le lui tendre, s’affalant contre la marche. « Mais qu’est-ce que tu cherches, toi ? » Son regard la scrute alors qu’il demeure incapable de détourner les yeux, lui qui n’avait plus envie de s’éloigner à ce moment-là, ni de se priver de l’occasion de l’admirer, maintenant qu’elle était si proche de lui. « T’aurais pu te tirer. Envoyer chier ce gars et m’ignorer. » Parce que c’était ce qu’ils faisaient habituellement, sauf quand ils se mettaient à se crier dessus ou à se lancer des piques pour embêter l’autre. Zade avale de longues gorgées de sa boisson avant de reporter son attention sur elle. « Alors pourquoi t’as voulu m’attirer ici ? Je te manque tant que ça ? » Le sourire qui reste au coin des lèvres, narquois, comme s’il n’était pas lui même quelque part satisfait d’être avec elle, même pour quelques minutes seulement.

Elle déteste leur proximité et cette façon qu’il a de la regarder, déteste qu’il soit si proche mais à la fois si loin, déteste qu’il se soit senti obliger d’intervenir alors qu’ils n’ont plus rien en commun depuis déjà longtemps, déteste ce que sa présence fait naître en elle. En bref, Lou déteste tout de cette foutue situation. Elle a juste envie de se débarrasser de lui, qu’il lui foute la paix et retourne à sa vie pour qu’elle retourne à la sienne mais il faut qu’il intervienne et qu’il maîtrise l’autre mec, il faut qu’il la regarde avec ces yeux qui avaient le don de la faire tomber autrefois, et la sorcière, elle le maudit intérieurement. Elle se venge sur l’idiot, sa colère et son amertume renforcées par la présence de Zade qui ne l’aide pas à rester calme face à lui et elle prend un malin plaisir à lui faire mal et le mettre en garde. Elle n’aura aucun scrupule à mettre ses menaces à exécution s’il recommence, la sorcière qui n’est pas de ceux qui restent en retrait et qui sait s’affirmer lorsque c’est nécessaire. Elle l’envoie balader et ne réfléchit pas quand elle attrape la main de Zade pour l’emmener plus loin mais elle maudit tout ce qu’elle ressent à cet instant et cherche à noyer son trouble dans l’alcool et la fumée. Zade ne compte pas, sa présence lui est indifférente, il n’est plus rien à ses yeux. Litanie qu’elle se répète encore et encore jusqu’à s’en convaincre, ce n’est que lorsqu’elle a refermé son cœur à ses émotions qu’elle se retourne vers son ancien ami pour le remettre à sa place. Pourtant, en dépit de toutes ses tentatives pour repousser ce qu’elle ressent pour lui, elle ne peut pas tout effacer, mais elle décide alors de se concentrer sur certaines émotions plutôt que d’autres pour les laisser gonfler en elle et prendre le pas sur le reste, et c’est entre autres l’agacement et la rancœur qui s’expriment alors contre le brun. Mais Zade n’est pas en reste, et il a toujours su où frapper pour lui faire du mal et Merlin sait qu’il la blesse avec ses mots, le regard qu’elle détourne et la mâchoire qu’elle serre alors qu’elle lui arrache presque le joint des mains quand il le lui tend pour en prendre une longue bouffée. « Va te faire foutre Calderon. » il n’y a même plus de Zade, parce qu’il n’est plus rien pour elle. « Je t’ai juste emmené ici pour régler nos comptes et pas faire une scène devant tout le monde. T’as gâché ma soirée ça veut pas dire que je veux gâcher celle des autres. » elle échappe un rire qui est pourtant tout sauf amusé. « Mais si tu veux jouer à ça on peut, pourquoi t'as accepté de me suivre ? T’aurais pu la fermer et partir, tu sais si bien le faire, c’est pas nouveau pour toi. » elle a la mâchoire douloureuse de trop la serrer, mais c’est la seule chose qui l’empêche de laisser la douleur atteindre son cœur. Ils se font du mal, se brusquent et se renvoient la balle, c’est à celui qui blessera le plus l’autre et c’est un jeu auquel ils jouent depuis déjà bien trop  longtemps pour qu’ils n’arrêtent. « Tu me donnes la gerbe, je sais même pas pourquoi j’ai voulu m’expliquer avec toi alors que je pourrais être en train de me taper l’autre abruti. » et finalement ça aurait peut-être préférable, parce qu’alors elle ne serait pas en train de souffrir par sa proximité avec Zade à ne pas pouvoir détacher son regard du sien. Elle boit dans son propre verre, le vide d’une traite et penche son visage vers celui du sorcier tout en s’accrochant à la barre de fer pour lui susurrer quelques mots. « On sait l’un comme l’autre que moi ou une autre c’est pas pareil. Mais ça fait très longtemps que j’ai plus besoin de toi, alors n’interfère plus dans ma vie. » elle réitère son avertissement lancé plus tôt et s’éloigne enfin de lui, tout ça pour tirer à nouveau sur le joint et se laisser envirer par l’alcool et la drogue mélangés et détourner son regard de lui, même si une part d'elle ne veut pas totalement le quitter et qu'il y a un plaisir presque malsain à leurs interactions, parce qu'alors au moins, ils sont près l'un de l'autre.

Louise mord en retour et ça n’a rien d’étonnant, fougue qui n’était pas nouvelle et qu’elle avait toujours manifesté quand on s’en prenait à elle – seulement, à l’époque, c’était les autres qui étaient victimes de ses foudres pendant que lui riait ou l’encourageait. Tout avait changé par sa faute principalement et maintenant, il était celui contre lequel ses injures étaient dirigées. Zade qui les essuie d’un haussement d’épaules, comme si ses mots ne l’atteignaient pas quand elle était l’une des rares, justement, à pouvoir le blesser. Armure revêtue depuis des années maintenant, armure qui tenait le choc face à tout mais qui s’ébranlait face à la sorcière. Elle le connaissait, sans doute mieux que quiconque encore aujourd’hui, alors elle savait très bien quoi dire pour faire apparaître des fissures sur les murs qui l’entouraient. Il soutient son regard, lit aisément les flammes qui brûlent dans ses iris et qui lui sont entièrement destinées. « C’est ça, essaye de te justifier comme tu veux. » Il secoue la main nonchalamment, comme s’il chassait les mots employés d’un bref mouvement, sorcier persuadé qu’elle ne faisait que se trouver des excuses. Quand la question lui est retournée, il boit quelques gorgées de sa boisson, gagnant quelques secondes alors qu’il n’est pas certain de ce qu’il pouvait dire. Elle avait raison, Louise, il aurait pu refuser de la suivre, ne pas prendre sa main et encore moins aimer les sensations qui l’avaient parcouru alors. Seulement il l’avait fait et même maintenant, alors que les mots volaient et qu’ils s’affrontaient comme ils avaient l’habitude de le faire, il ne parvient pas à regretter. Il ne peut pas regretter quand elle est si proche de lui, ce qui n’arrive quasiment plus depuis qu’il leur avait imposé de la distance. « Faut croire que cette fois, j’ai du temps à t’accorder. » Zade qui choisit de mentir comme c’est si souvent le cas, parce que c’est plus facile de la tenir à distance en lui faisant du mal que de la laisser approcher. De toute façon, la brune non plus ne cherche pas à prendre de pincettes et il ne comprend pas pourquoi ça l’agace autant que ça ne l’attire, peut-être parce qu’il n’était pas habitué à ce qu’on lui tienne tête comme elle le faisait, avec autant de hargne et de détermination. Sa mâchoire se serre pourtant quand elle évoque l’imbécile qu’elle venait pourtant de maltraiter, jalousie qu’il ne pensait pas ressentir mais qui se manifeste avec une force inattendue. Le brun n’avait pas envie de l’imaginer avec un autre, n’aimait pas cette idée qu’il préfère refouler sans y parvenir totalement. « Qu’est-ce que t’attends Wickham ? Vas y, fonce pour le retrouver, c’est vrai que t’avais l’air de mourir d’envie d’y aller. » Regard noir qui ne la lâche pas malgré tout, même malgré cette colère qui semblait bouillir en lui en dépit de l’indifférence qu’il voulait afficher. Louise s’approche, si proche que les effluves de son parfum viennent chatouiller ses narines, si proche que ça en devient un calvaire. Il n’avait que l’envie de franchir l’espace les séparant jusqu’à ce qu’il n’existe plus et que même l’air ne peine à passer entre eux. Ses mots lui parviennent mais il n’y croit pas ou plutôt, il refuse d’y croire, refuse d’envisager qu’il ne compte plus du tout pour elle. L’idée ne le lâche pas alors qu’elle s’éloigne, qu’elle détourne son visage du sien. Zade qui refuse qu’ils en restent là, qui ne veut que laisser une impression indélébile sur elle pour que jamais elle ne l’oublie. « Vraiment Louise, c’est ce que tu crois ? » Il se penche, l’attire vers lui en glissant une main sur ses hanches, contact électrisant qui pourrait le déconcerter s’il n’était pas aussi déterminé à lui faire payer ce qu’elle venait de prétendre. « Tu penses vraiment que t’as plus besoin de moi ? Que tu pourrais te faire n’importe quel sorcier et que ça serait pareil que si c’était moi ? » Sa main libre soulève son menton pour attirer son visage vers le sien. Être aussi proche d’elle continue à le perturber, parce qu’elle est belle, Louise, encore plus quand les rayons de la lune éclairent sa peau, encore plus quand il peut distinguer clairement chaque nuance chocolatée de ses iris. « Tu sais bien qu’aucun de ces idiots pourraient t’apporter ce dont t’as besoin. » Alors que lui, si, ses lèvres viennent frôler les siennes en un jeu dangereux qui lui plaît et qui fait battre son cœur plus fort. Il se perd lui même dans ce piège tendu alors qu’il a presque l’impression que plus rien n’existe si ce n’est eux – l’envie de franchir ces quelques millimètres qui les séparent, d’oublier tout ce qui peut les opposer. Le sorcier se fait violence, la lâche et se recule brusquement. « Mais vas-y, tente de retrouver ce crétin, maintenant. » Provocation lâchée tandis qu’il porte son verre à ses lèvres, qu’il en boit de grosses gorgées sans la quitter du regard, espérant que l’alcool avalé l’aiderait à retrouver les esprits clairs, sorcier trop influencé par la présence de celle qui fut tout pour lui.

Véritable poison qui se propage entre eux, Lou n’en démord pas et ne veut pas le laisser gagner. C’est toujours comme ça entre eux : ils se cherchent, se font du mal et jouent au jeu de celui qui blessera le plus l’autre jusqu’à craquer et cette fois elle n’a aucune intention de se laisser avoir et ça peu importe à quel point il la blesse par ses mots et ses actes. Elle brûle de rancœur et d’animosité à son égard, mais aussi d’une certaine satisfaction à l’idée d’être si proche de lui, même alors qu’il balaye sa réflexion d’un revers de la main et qu’il lui fait lever les yeux au ciel. La vérité, c’est qu’elle n’est pas insensible à sa présence, il l’électrise et lui fait tourner un peu la tête – à moins que ça ne soit l’alcool, une hypothèse qu’elle préfère parce qu’elle refuse de croire, fierté oblige, qu’il a toujours autant d’effet sur elle-même après toutes ces années à se détester. Force est de reconnaître que son regard appel au sien, que son corps se crispe dès qu’elle est proche de lui et que des sensations oubliées viennent la chatouiller de l’intérieur dès qu’il effleure sa peau dans la sienne. Ça ne fait qu’attiser son agacement, sorcière qui a l’impression d’être faible face à celui qui l’a pourtant tant de fois brisées et c’est parce qu’elle ne veut pas être la plus faible d’entre eux qu’elle le cherche en retour. Elle sait qu’il ne lui est pas non plus insensible, peu importe à quel point il veuille prétendre le contraire, et c’est pour ça qu’il n’a pas lâché sa main et qu’il l’a suivie jusque-là, c’est pour ça qu’il est encore là alors qu’il pourrait retourner faire la fête. Lou cherche à obtenir son aveu alors qu’elle le scrute sans pouvoir détacher son regard de lui, de sa mâchoire, de ses yeux, du rictus en coin qu’il lui adresse. Sa justification est bancale et lui arrache un sourire à mi-chemin entre la moquerie et le dédain, la sorcière qui est toutefois agacée par sa réponse et qui n’a qu’envie de mordre en retour, provocation qu’elle lance alors à son ancien ami qui réagit enfin. Elle connaît par cœur chacune de ses réactions et elle prend un malin plaisir à voir sa mâchoire se serrer et une étincelle de jalousie traverser son visage. « Ne me tente pas. » susurre-t-elle d’une voix dangereusement basse, son regard parcourant alors le salon où un tas d’étudiants se déhanchent comme si elle cherchait sa cible. Son regard revient inévitablement jusqu’à lui et ce regard noir qui lui lance, et elle ne peut pas s’empêcher de sourire, plaisir coupable qu’elle ressent en voyant ce qu’elle arrive à provoquer chez lui. Force est de reconnaître que ses réactions font aussi naître des émotions à la chaîne chez elle, comme un désir qui se propage dans son bas-ventre et elle est sûrement folle, Lou, de le désirer en ces circonstances alors qu’ils se détestent et se provoquent mais c’est plus fort qu’elle et elle ne peut nier : elle est inexorablement attirée, mais elle n’est pas prête à l’avouer. Plus troublée qu’elle ne veut l’admettre, elle se détourne de lui pour ne plus se laisser déstabiliser par tout ce qu’il est, mais un instant plus tard, il est déjà à nouveau près d’elle. Elle arrête de respirer lorsqu’il pose ses mains sur ses hanches, sent son cœur s’arrêter lorsqu’il l’attire vers lui et un frisson la parcourt au regard qu’il lui lance. Elle se mord la lèvre, se rappelle de respirer et mime l’indifférence tout en posant une main sur son torse. « N’importe lequel. » elle murmure en soutenant son regard lorsqu’il soulève son menton. Mais le fait est qu’elle est totalement paralysée et qu’elle ne pourrait pas bouger même si elle le voulait. Totalement hypnotisée par le sorcier, Lou se mordille à nouveau la lèvre, le souffle court maintenant qu’elle peut sentir celui de Zade sur sa peau. Il y a trop longtemps qu’ils n’ont pas été aussi proches et ça la déstabilise totalement, sorcière dont le cœur bat bien trop vite dans sa poitrine mais qui s’efforce toujours de garder un regard impassible. Son regard baisse sur ses lèvres pendant une courte seconde et elle avance légèrement son visage vers le sien sans vraiment en avoir conscience, l’envie de briser les barrières entre eux qui se fait plus forte que jamais. Elle résiste pourtant Lou, même lorsqu’il frôle ses lèvres des siennes elle résiste alors que ça lui demande un immense self-control. Elle résiste à l’envie de découvrir à nouveau le goût de ses lèvres seulement pour ne pas être la première à craquer, seulement parce qu’elle veut qu’il se perde dans ce jeu qu’il a lui-même décidé de lancer. Lorsqu’il la lâche, elle doit se faire violence pour ne rien laisser transparaître et pour reprendre son souffle en toute discrétion, la sorcière qui a encore le tournis après cet échange. Provocation que Zade lui lance, elle en oublie presque instantanément le désir qu’elle a pour lui pour qu'il ne reste plus à nouveau que leur animosité mutuelle. Elle a envie de le remettre à sa place, de lui faire ravaler son arrogance et son insolence, ce sourire satisfait qu'elle lit au coin de ses lèvres. Elle veut lui donner une leçon, est presque obsédée par cette idée à laquelle elle s’efforce de penser pour oublier ses lèvres, ses mains sur elle, l'odeur de sa peau, son désir de le sentir en elle. Elle ne peut pas y penser, c'est bien trop dangereux, alors elle fait la première chose qui lui passe par la tête et remarque un sorcier adossé à la fenêtre. Elle lui tapote l'épaule, et lorsqu'il se retourne elle prend son visage entre ses mains pour l'embrasser tout en s’assurant que son ancien ami assiste à tout le spectacle. Le sorcier répond à son baiser sous les sifflements de ses amis et elle aimerait dire qu’elle ressent quelque chose Lou, mais la vérité c’est qu’elle ne ressent même pas un centième de ce que lui fait ressentir Zade. Lorsqu’elle met fin au baiser, elle donne une petite tape sur la joue du garçon, lui lâche un « Thanks honey » puis retourne vers l'ancien Serdaigle tout en passant sa langue sur ses lèvres. « Toi ou un autre, c’est la même chose. » elle lui ressort cette même phrase qu'il a utilisée contre elle plus tôt et vient récupérer le joint pour le glisser entre ses lèvres. Elle devrait partir, mais elle ne peut s’y résoudre et d’une certaine manière, elle espère qu'il ne le fera pas non plus même s'il le pourrait après ce qu’elle vient de faire. « Je ne vois pas ce que tu pourrais m’apporter de plus que lui, mais dis le moi, Zade, de quoi est-ce que j’ai besoin ? » son prénom qu'elle susurre et sur lequel elle appuie particulièrement alors qu’au fond elle sait très bien qu'il sera toujours le seul à lui faire ressentir ce qu’elle ne peut sentir avec aucun autre. Les frissons, l'électricité, le désir, l’incandescence, elle ne le trouvera jamais chez aucun autre, mais elle ne l’admettra jamais devant lui.

Elle le connaît, Louise, assez pour savoir où appuyer, assez pour connaître la moindre de ses réactions. Si Zade se targuait de savoir maîtriser ses émotions à la perfection, c’était toujours plus compliqué quand elle était dans les parages. Parce qu’elle le connaissait, justement, qu’elle avait le don de le faire sortir de ses gonds avec une aise déconcertante. L’alcool ne l’aide pas, loin de là, et il en vient à regretter d’avoir baissé la garde, de s’être laissé embarquer dans cette soirée. Louise est trop proche de lui et ça éveille en lui des sensations qu’il croyait éteintes, l’envie de plus, de la sentir plus près d’elle encore. Il provoque, attise un désir qu’il sait qu’elle possède – parce que l’électricité entre eux est palpable, qu’ils ont déjà consommé ce désir il y a des années et que pourtant, encore maintenant, il a parfois l’impression de sentir l’empreinte chaude de son corps contre le sien, parce qu’il est persuadé à cet instant que les étincelles qu’il ressentait en sa présence trahissait un désir difficile à chasser. Il meurt d’envie qu’elle craque, qu’elle franchit l’espace les séparant pour ne pas avoir à le faire. Leurs lèvres se frôlent, le souffle de Louise s’écrase sur son visage et il doit se faire violence pour ne pas céder, pour ne pas prendre ce dont il a envie. C’est pourtant Zade qui rompt le charme, qui provoque parce que c’est ce qu’il y a de mieux à faire, qu’il a besoin de revenir à leur animosité, à s’y raccrocher pour ne pas flancher totalement. Il voit dans le regard de la sorcière qu’elle brûle d’envie de lui faire regretter ses mots et ça ne tarde pas – elle se tourne, interpelle un sorcier adossé contre la fenêtre et se met à l’embrasser. Les mains de Zade deviennent poings serrés contre ses jambes alors qu’il doit lutter pour ne pas l’attirer loin de l’homme. Il ne savait pas à quoi il s’attendait mais il n’aime pas ce qu’il voit, aime encore moins sentir la jalousie lui mordre le palpitant avec une telle force qu’il peine à se raisonner. C’était sa faute, après tout, il savait à quel point elle pouvait être impétueuse, il connaissait sa fougue et aurait dû se douter qu’elle ne le laisserait pas gagner. Le regard qui s’assombrit alors qu’il termine son verre d’une traite – il n’a plus l’envie de l’attirer à lui, de prendre encore et encore jusqu’à ce qu’elle en oublie l’existence même des autres sorciers, ceux présents à cette fête mais pas que. Le baiser se termine et il a l’impression qu’il a duré bien trop longtemps, Zade qui ne la quitte pas du regard alors qu’elle utilise les mots qu’il avait lui-même employé contre elle à peine quelques instants plus tôt. Le cœur qui tambourine fort, qui proteste, demande à réparer l’affront subi à cause de ce qu’elle venait de dire – il refusait qu’elle ne le qualifie de sorcier quelconque quand leur relation avait un jour été ce qu’il avait de plus précieux, quand elle avait été celle qu’il chérissait plus que quiconque. « Continue de te répéter ça en boucle, t’arriveras peut-être à te persuader que c’est le cas. » Son ton est sec, trahit l’agacement qui est le sien et dont il n’arrive pas à se défaire. Le prénom susurré alors que Louise continue, le provoque encore et il sait bien qu’elle veut le faire réagir et qu’il ne devrait pas, qu’il devrait partir et prendre ses distances mais il en est incapable et, surtout, il n’en a pas envie. Zade se relève et sans rien ajouter, il l’attire à lui par les hanches. Sa main attrape le joint qu’elle tient pour le balancer par dessus le balcon avant de glisser sa main sous son menton pour relever son visage vers le sien. « Je crois que je ferais mieux de te montrer. » Il écrase ses lèvres contre les siennes en un baiser demandeur. C’est comme si tout son être était secoué par une tempête nouvelle et dévastatrice alors qu’il retrouve des sensations autrefois familières. Il n’y a rien de doux ni de tendre – il prend et prend sans répit, fait glisser sa langue sur ses lèvres pour quémander plus alors que des frissons le parcourent quand le baiser s’approfondit. Sa main se glisse jusque ses cheveux pour s’y enfouir alors qu’il avance d’un pas jusqu’à ce que Louise ne se retrouve bloquée contre le rebord du balcon tandis que sa main libre, elle se glisse sur sa hanche. C’était tout ce qu’il avait désiré, tout ce dont il avait besoin à cet instant. Il aurait pu jurer sur Merlin que ses baisers étaient plus grisants encore que tout l’alcool qu’il avait avalé, les sensations si différentes mais bien plus agréables. C’est un véritable courant électrique qui circule dans tout son corps et il ne veut pas arrêter, jamais, se perd contre ses lèvres où il laisse mourir son souffle. Sa main agrippe sa cuisse alors que de l’autre il tire un peu sur ses cheveux pour lui faire pencher sa tête, jusqu’à laisser ses lèvres parcourir sa mâchoire, son cou, se délectant de la peau qu’il redécouvre de ses baisers passionnés. Zade qui se redresse, le souffle court, mais qui s’empresse de venir l’embrasser à nouveau, de venir quérir ce dont il avait besoin, lui, ce nouveau souffle de vie qu’elle lui insufflait, cette fièvre entêtante qui l’envahissait alors que leurs lèvres se livraient à une nouvelle bataille dont aucun ne sortira gagnant.  

cw : léger rapprochement physique

Ils jouent à un jeu dangereux tous les deux, se tournent autour, se piquent, manquent de se brûler à trop flirter avec le feu qui brûle en eux, mais Lou adore ça. Zade lui fait mal autant qu’il fait renaître en elle des sensations oubliées et elle ne peut nier aimer ça, au moins à elle-même à défaut de le lui dire. Il lui fait mal, et elle sent son cœur remuer dans sa poitrine, mais tant qu’il est là et la regarde, peu importe que ce soit avec des yeux remplis de rage, ça veut dire qu’elle compte encore, qu’il ne l’a pas totalement effacé de sa vie. Ses réactions, ses regards, ses soupirs, ses gestes, tout lui prouve qu’elle compte encore, et elle en tire un plaisir presque malsain. Il n’a pas le droit de l’oublier, pas après tout ce qu’il lui a fait, elle s’y refuse, même si ce serait plus facile. Il n’a pas le droit de l’oublier ou de l’effacer et elle se jure de tout faire pour y arriver, même si ça implique de le faire souffrir en retour, de le chercher, de mordre et de frapper. Aussi s’applique-t-elle à jouer avec le feu elle aussi, à embrasser le premier garçon venu, pauvre sorcier si insignifiant à ses yeux auprès duquel elle ne ressent rien. C’est quand elle offre à nouveau son attention à Zade qu’elle recommence à ressentir le frisson. C’est dans son regard qu’elle retrouve la chaleur, et dans la vision de ses poings serrées qu’elle ressent la satisfaction d’avoir réussi son coup. Elle n’en montre rien pourtant, se contente d’agir avec nonchalance, comme si rien de comptait, parce que rien ne compte plus maintenant, c’est du moins ce dont elle essaie de se persuader alors qu’elle continue de le défier. Il n’y a que ça qu’elle sache faire désormais : le détester, le narguer, le provoquer, et ça lui est suffisant, parce qu’alors elle sait qu’elle a son attention et qu’elle compte encore. Son regard ancré au sien, elle ne s’en détache pas, et a presque le souffle coupé par l’intensité qu’elle lit dans ses yeux mais un sourire vient étirer le coin de ses lippes par l’agacement qu’elle entend dans sa voix. « Est-ce que c’est une pointe de jalousie que je sens là ? » elle souffle à voix basse en approchant volontairement son visage du sien, le tout pour provoquer encore un peu et obtenir une réaction. Seulement elle ne s’attendait pas à le voir l’attirer à lui, et elle retient de justesse un hoquet de surprise lorsqu’elle sent ses mains sur ses hanches, sa poigne laissant une empreinte brûlante sur sa peau en dépit de la couche de vêtement les séparant. Son regard brille de curiosité, mais aussi d’une lueur de défi alors qu’elle attend son prochain mouvement, son cœur accélérant brutalement dans sa poitrine au point qu’elle a presque peur qu’il l’entende. Elle se fige un peu sous ses gestes, et a une réplique bien trouvée au bord des lèvres qu’elle a envie de lui envoyer au visage, seulement il l’en empêche en venant écraser ses lèvres sur les siennes. Zade l’embrasse, et alors, Lou s’embrase. Elle en perd toute pensée cohérente alors que c’est un véritable brasier qui s’éveille en elle au contact du sorcier. Le baiser est brutal, leurs lèvres s’entrechoquent plus qu’elles ne s’effleurent et malgré ça, un frisson parcourt sa peau sous l’effet de cette passion dévastatrice et agressive qui les lie. L’instant est suspendu une seconde avant qu’elle ne réponde à son baiser avec avidité, sa langue cherchant sa jumelle pour retrouver toutes les sensations qu’elle croyait avoir oublié mais qui renaissent avec une facilité déconcertante. Il lui fait perdre pied à la simple force de son baiser et son souffle se meurt contre ses lèvres, au point que l’air qu’elle respire ne soit même plus le sien et qu’elle sente ses poumons brûler de ce même désir qui habite aussi son cœur et son corps. Elle l’embrasse en retour, et rapproche instinctivement son corps du sien lorsqu’il la bloque contre le rebord du balcon, la sorcière qui a soudain terriblement envie d’un contact plus appuyé entre eux et ses mains viennent alors entourer son corps, l’une sur son torse, l’autre dans son dos en prenant soin de glisser les mains sous son tee-shirt. Il lui fait un peu perdre la tête et elle sent une vague de désir déferler en elle lorsqu’il pose cette fois les lèvres sur la peau de son cou, de sa clavicule et de sa mâchoire, la sorcière qui retient à grande peine à un gémissement de s’échapper de ses lèvres mais qui ne lui offre pas cette satisfaction. Il y a toujours cet appétit féroce et brusque, presque animal lorsqu’il l’embrasse à nouveau et elle ne s’en plaint pas, plonge à nouveau à corps perdu dans cette étreinte en lui offrant encore et encore son souffle. Il prend et elle donne, elle demande encore plus et il répond à ses désirs en continuant de l’embrasser, si bien que Lou finit par oublier où elle est et avec qui. Elle oublie tout autour d’elle jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Zade, ses lèvres et sa chaleur. Elle oublie le monde, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que son propre désir grandissant, et son besoin de plus. Une petite voix à l’arrière de son crâne lui souffle qu’il serait raisonnable de s’arrêter maintenant avant qu’ils n’aillent trop loin, cette voix cruelle qui lui rappelle qu’il ne mérite pas ce qu’elle a à lui offrir mais c’est plus fort qu’elle pour l’instant, elle se perd bien trop dans ces baisers pour penser à l’après. Seulement, lorsque le souffle lui manque et qu’elle doit se rappeler de respirer, elle rompt le baiser, mais pas la proximité entre eux. Son nez frôle le sien, ses lèvres sont encore proches des siennes, au point qu’elle peut encore sentir son souffle alcoolisé caresser sa peau en lui arrachant un nouveau frisson. « Alors c’est ça, ce dont j’avais besoin ? » elle a le souffle court, et cela s’entend à ses mots un peu hachés. Elle rompt le peu de distance qu’il y avait entre eux en collant ses lèvres aux siennes et là, tout contre lui, elle se met à sourire. « Ou peut-être que c’est toi qui en avais besoin. » elle retire la main posée dans son dos, veillant à tracer le contour de ses muscles du bout des doigts au passage et de ses deux mains, elle s’amuse à pianoter sur son torse. « Peut-être que c’est toi qui essaies de te persuader que tu n’as pas besoin de moi, mais ça ne marche pas très bien. » elle écrase ses lèvres contre les siennes à son tour et sans crier gare, l’une de ses mains posée sur son torse trouve le chemin de l’entrejambe du sorcier pour attester du désir palpable à travers son pantalon qu’elle empoigne d’une main ferme. « Yeah, that’s what I thought. Still hard for me. » elle lâche contre ses lèvres en appuyant un peu plus sa main contre sa virilité, tout en admettant que la barrière du tissu la frustrait. « Moi ou une autre, c’est pas la même chose. » elle marque une pause, et cette fois vient embrasser sa mâchoire, puis la mordiller. « Why would you kiss me like that if it were ? » elle relève un sourcil en sa direction, persuade qu’elle n’est pas rien pour lui. Elle ne peut pas l’être, parce que tant qu’il réagit, c’est qu’elle compte encore. Tant qu’il la regarde, l’embrasse et la touche comme il le fait, le feu continue de brûler en elle, la bataille se poursuit, et elle sait qu’elle est importante, quoi qu’il en dise.

Il n’aurait jamais dû céder, n’aurait jamais dû se laisser emporter par les sensations grisantes que Louise lui apportait. C’était plus fort que lui pourtant, Zade qui était bien incapable de résister à cause de cette proximité qui les unissait, de l’alcool qui l’incitait plus encore à flancher. Quand leurs lèvres se trouvent, il a l’impression que tout pourrait s’écrouler autour de lui sans qu’il ne remarque quoi que ce soit. Il n’existe plus rien d’autre que Louise, que son corps pressé contre le sien alors que le baiser s’approfondit. Il repense aux premiers baisers qu’ils ont échangé, peut-être plus timides à l’époque mais tout aussi entêtants, il repense à la douceur sa peau contre la sienne, à la pression de sa poitrine nue contre son torse. Tout lui revient et ne fait que lui donner plus chaud encore tandis que sa prise sur ses hanches se raffermit, comme par crainte qu’elle ne lui échapper. Des frissons le parcourent quand les mains de la sorcière glissent sous son tee-shirt pour venir toucher sa peau, Zade qui en veut déjà plus. Son cœur semble sorti d’une léthargie qu’il s’était lui même imposé depuis la mort de Nash, éveillé par la passion qui brûle en lui. Il a l’impression que chaque baiser de Louise, que chaque caresse devient poison destiné à le faire flancher, destiné à l’habiter pour ne plus jamais partir. Son coeur tambourine de toutes ses forces contre sa cage thoracique alors que leurs lèvres se séparent pour qu’ils puissent tous les deux respirer, l’organe qui proteste et réclame toujours d’elle, incapable de se rassasier de ce contact qui a été bien trop court à ses yeux. Son regard se perd dans celui de Louise, Louise qui lui parle mais qui reste aussi influencée que lui par ce qu’il venait d’échanger, il l’entend à sa respiration hachurée, à la façon dont elle semblait reprendre son souffle. Zade qui ne prend pas la peine de répondre parce qu’il ne sait pas quoi dire, cette fois, parce qu’il a presque l’impression que sa tête lui tourne, ivre d’elle, ivre d’eux. Le baiser offert par la sorcière ne l’aide pas, sa main qui appuie dans son dos pour la garder contre lui. « You wish. » murmure-t-il en un souffle qui s’écrase sur ses lèvres. Elle met de la distance, un peu du moins, ses mains lui arrachant de nouveaux frissons alors que c’est sur son torse qu’elles se posent cette fois. La brune vise juste, peut-être un peu trop d’ailleurs et ça l’agace, le sorcier qui n’a que l’envie de la faire taire, de l’empêcher de continuer à le toucher par ses propos, par ses accusations qu’il aimerait fausses. Il n’a toutefois pas le temps de répondre qu’elle le prend par surprise en venant quérir ses lèvres en un autre baiser fiévreux, sa main vient dans ses cheveux comme pour l’inciter à ne plus jamais partir. Le brun qui halète en sentant sa main empoigner la preuve de son désir pour elle, ce même désir qu’il avait senti s’éveiller pour elle au fil de leurs baisers et de leurs caresses. Il serre la mâchoire mais ne peut retenir ce mouvement de ses hanches vers sa main en une recherche de plus, d’une pression plus appuyée, de n’importe quoi qui pourrait le soulager un minimum mais à la place, il y a les mots de Louise. Et ça allait forcément être ça entre eux – des mots utilisés comme du venin alors même qu’ils s’embrassaient et se caressaient, des mots pour leur rappeler, à chacun, où en était leur relation. « Arrête de prendre tes désirs pour la réalité. » N’était-ce pourtant pas ce qu’il y avait de plus vrai à ce moment-là ? Zade pouvait bien embrasser toutes les sorcières qu’il désirait, aucune n’avait jamais réussi à éveiller un tel incendie en lui comme elle y arrivait elle. Alors plutôt que de lui répondre, il l’attire à lui par la nuque et l’embrasse à nouveau, quémande plus d’elle pour oublier les réponses qu’elle exige de lui. Son corps bloqué contre le balcon, il ne peut empêcher ses mains de se balader sur son corps, presque aussi demandeuses que ses lèvres. Il a envie qu’elle n’admette elle aussi l’effet qu’il lui faisait et alors il sait ce qu’il veut, sa main qui glisse jusque son bas-ventre.