« J’ai des tartes salées, des boissons fraîches, quelques friandises, oh et des gâteaux au chocolat aussi, tes préférés ! Tu emmènes quoi toi ? » elle referme le panier qu’elle porte en lorgnant sur celui de sa meilleure amie en ayant déjà l’eau à la bouche à l’idée de ce qu’il contient. Quand elles ont décidé d’aller pique-niquer dans le parc de l’école, elles se sont mises d’accord pour ramener chacun différentes choses à manger, et si Ethel a mêlé le sucré au salé en pensant également aux boissons, elle ne doute pas qu’il en sera de même pour sa meilleure amie et qu’elles auront sûrement trop prévu. Sortie improvisée entre les deux filles à l’occasion de l’anniversaire d’Ethel qui a soufflé sa dix-huitième bougie la semaine dernière, mais aussi parce qu’elles veulent profiter l’une de l’autre et se retrouver entre elles, la préfète change d’ailleurs son panier de main et entremêle son bras à celui de sa meilleure amie. Elles s’avancent ensemble dans le parc de l’école et longent le parc jusqu’à trouver un coin ombragé où les rayons du soleil percent à travers le feuillage d’un arbre près duquel Ethel décide de poser une gigantesque serviette sur laquelle elles pourront s’asseoir et exposer le contenu de leurs paniers. « Tu aurais dû dire à Terry de venir, ça aurait pu être chouette qu’il soit là aussi. » l’aiglonne qui aime sa meilleure amie et qui adore l’idée de passer un moment juste entre elles mais qui apprécie la compagnie du brun, parce qu’il la rend heureuse bien sûr, mais qu’il est lui-même incroyablement génial. Alors qu’elle plisse les pans de sa robe pour s’asseoir sur ses jambes, elle sort une part de quiche au jambon pour elle, une autre aux légumes pour sa meilleure amie végétarienne depuis aussi loin qu’elle la connaisse, puis elle sort également une salade composée de tout ce qu’elles aiment, avant de s’attaquer aux boissons. Deux sodas à la cerise, et deux jus de citrouille qui pourront être complétés avec les ajouts d’Eris. Evidemment qu’elle a trop prévu, vieille habitude d’aînée de sa fratrie qui a toujours adoré les grands repas conviviaux qui durent des heures. « J’ai tellement de choses à te dire. » elle soupire d’un air presque dramatique alors qu’elle observe Eris déballer son propre panier de pique-nique devant elles. « Je suis sûre qu’on aura même pas assez de toute l’après-midi pour parler de tout » elle ajoute d’un air complice, alors qu’elle songe déjà à tout ce dont elle veut parler. Ezra, bien sûr, dont l’absence lui a particulièrement brisé le cœur le jour de son anniversaire – comme chaque année passée loin de sa moitié – Rolf, aussi, et ce que l’avenir lui réserve avec le cousin de sa meilleure amie, mais aussi les récents événements qui ont touché celle-ci, ainsi que leurs perspectives d’avenir à toutes les deux, et tous les autres sujets qui pourraient bien traverser leurs esprits le moment venu. Elle échange un sourire avec sa meilleure amie et prend le temps de l’observer, tentant de refouler les élans de colères qui renaissent chaque fois qu’elle pense à ce qu’elle a vécu. Elle finit par adresser un sourire à sa meilleure amie et récupérer une bouteille de soda à la cerise pour elle, et une autre choisie par sa meilleure amie pour celle-ci, qu’elle dévisse et lève vers elle comme pour trinquer. Seulement, dès l’instant où elle lève sa bouteille jusqu’à ses lèvres, elle sent le sol se mettre à trembler, et sa bouteille aussi. « Qu’est-ce que… » elle lève un regard vers Eris et ouvre de grands yeux. « Toi aussi tu le sens ? » et le sol se met à gronder à nouveau comme si quelque chose menaçait d'en sortir alors qu’Ethel attrape déjà sa baguette, prête à se défendre contre quelque chose d’invisible, ou à ramasser au plus vite leurs trouvailles afin de protéger tout ce qu’elles ont ramené.

« J'ai apporté des sandwich que j'ai fait moi-même dans les cuisines, les elfes ont préparé des cookies au chocolat mais aussi aux fruits, il paraît que c'est meilleur pour la santé, tu le savais toi ? » répondit-elle à Ethel en haussant un sourcil amusé, ce moment qu'elle avait attendu toute la semaine alors qu'il s'agissait de fêter l'anniversaire de la plus jolie des aiglonnes et surtout, la meilleure des amies. « Il y a aussi du jus de citrouille et du chocolat chaud, je crois que la pluie va nous surprendre un peu plus tard, j'ai prévu plusieurs parapluies » ajouta t'elle en regardant vers le ciel, soleil qui venait de pointer le bout de son nez pour les accompagner dans cet après-midi détente au coeur du parc de Poudlard. Beaucoup semblaient avoir eu la même idée d'ailleurs mais elle ne s'en formalisa pas, Eris, bien trop occupée avec la Ponds pour pouvoir ignorer les regards insistants en leur direction, ceux qu'elle savait être pour elle à cause de ce qu'il s'était passé avec Eliott quelques jours plus tôt. Désireuse de ne plus penser à cet évènement humiliant et aussi un peu traumatisant pour elle, Eris préféra continuer à marcher, sautiller même, vers l'endroit choisi par la jeune sorcière à ses côtés. « Je lui en ai parlé mais il avait du travail en retard pour ses cours » Elle haussa les épaules, essayant de cacher sa déception, non pas seulement que Terry ne puisse pas être là aujourd'hui mais de constater qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de passer énormément de temps ensemble ces dernières semaines avec son stage. C'était surtout la perspective des mois à venir qui angoissait Eris plus que nécessaire, elle qui prenait à coeur de vivre au jour le jour normalement, sans se soucier de ce qui se passerait le lendemain. Mais c'était difficile de garder cette vision quand elle savait qu'avec son petit-ami, les choses changeraient inévitablement. Elle détestait le changement, la Goldstein, ce n'était pas nouveau, mais elle ne pouvait aussi que se réjouir pour ce qui attendait Terry l'année prochaine, Oxford, la médicomagie et le retour d'Anthony et Michael qui le rendait particulièrement heureux. Elle aussi d'ailleurs, les garçons qui lui avaient forcément manqué mais l'absence à laquelle, inévitablement, elle s'était habituée. Un constat qui l'effrayait davantage parce que si elle ressentait ça à l'égard de son frère, peut-être qu'avec Terry, ce serait la même chose ? Non, la brunette refusait tout bonnement cette option et une nouvelle fois distraite, elle revint au visage de la serdaigle à ses côtés. Et à son panier qu'elle déballa en même temps qu'elle une fois la couverture étalée sur le sol. « Je veux tout savoir et tant pis si on déborde sur la nuit. Je n'ai pas peur de rester ici pour toujours s'il le faut » dit-elle en exagérant un peu, toutes ces choses qu'elle semblait avoir raté dans la vie d'Ethel et qu'elle souhaitait absolument rattraper. « Je déteste qu'on ne soit pas dans la même maison, on aurait tout le temps de parler dans les dortoirs avant de s'endormir » soupira t'elle d'un air désespéré, la remarque que les filles s'étaient faites de nombreuses fois avant aujourd'hui. Elle sentit pourtant, en s'accrochant aux prunelles de la préfète, que celle-ci avait en elle différentes émotions contradictoires et elle tenta de ne pas tout analyser comme elle le faisait tout le temps, il lui fallait respecter l'intimité des autres, même les personnes les plus proches d'elle comme lui avait dit la professeur Wheeler. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle écoutait ses conseils maintenant - ou plutôt, elle le savait mais refusait de l'admettre - mais baissa les yeux vers leur futur repas pour en attraper un morceau de tarte salée végétarienne. Du moins jusqu'à ce que la terre se mette à trembler sous elles et les sorcières écarquillent les yeux, évidemment surprises. « Tu crois que c'est juste une petite secousse ? » Mais déjà, le sol se réveilla sans attendre et la brune se mit dos à dos avec Ethel, sa baguette en main, pour se défendre, les défendre toutes les deux. « J'adore la nature mais pour ton anniversaire, elle aurait pu s'abstenir ! » S'abstenir, ce n'était pas le mot, tandis que de la terre sortit des débuts de plantes, Eris croyant que des arbres allaient se mettre à pousser juste là mais des lianes joueuses dont une qui essaya d'attraper la boîte en plastique contenant... les gâteaux au chocolat préférés d'Eris. « Non, non, NON, PAS MES GATEAUX » s'écria t'elle avant de s'emparer de la boite et la serrer contre elle comme un trésor, avant de se retourner vers sa meilleure amie. « Dis-moi que tu as une idée pour nous sortir de là » Elle lui offrit un sourire encourageant, Ethel qui était le cerveau des deux, sans aucune hésitation, mais qui serait sans doute autant dépassée qu'elle par la situation.

« C’est tellement parfait » soupire une Ethel excitée dont le cœur est soudain léger maintenant qu’elle est avec sa meilleure amie. Elle arque elle aussi un sourcil intrigué et amusé à l’anecdote de la blairelle sur les cookies aux fruits et hausse une épaule, sans avouer qu’elle se fiche un peu de savoir ce qui est le meilleur pour la santé parce que le chocolat a et aura toujours la première place dans son cœur. « Tu crois qu’on a prévu pour un régiment ? Je pense qu’on a assez de nourritures pour au moins 3 pique-niques de ce genre. » elle rit de sa réflexion en suivant le regard de sa meilleure amie vers le ciel, priant Merlin que la pluie ne vienne pas gâcher leur après-midi entre filles parce qu’il n’y a rien que l’aiglonne souhaite plus au monde que se retrouver avec elle le temps de quelques heures. Si elles croisent des regards insistants sur le chemin, Ethel s’assure de faire les gros yeux à tous ceux les dévisageant un peu trop, regard noir qu’elle réserve à tous les indiscrets et tous les imbéciles qui n’ont aucun scrupules à se mêler de la vie de sa meilleure amie et lorsqu’elle est sûre qu’ils ne seront pas dérangés ou épiés, elle se détend un peu pour se concentrer sur la seule personne qui soit importante aujourd’hui et dont elle peut ressentir la déception à la mention de son petit ami qui ne sera pas présent. Elle comprend, l’aiglonne, elle voit bien la façon dont ils se regardent et dont ils sont attachés à l’autre et elle admire l’amour qu’ils partagent, véritablement comblée pour eux qu’ils se soient trouvés alors elle n’a aucun mal à comprendre sa déception à l’idée qu’ils passent moins de temps ensemble ces dernières semaines. « La prochaine fois. » rassure Ethel en liant sa main à celle de la sorcière quelques instants avant qu’elle n’installe la couverture et les différents mets rapportés pour l’occasion. Elle s’extasie déjà sur leur journée, sur tout ce qu’elle a à dire à sa meilleure amie, les sujets de conversations qui ne manquent pas entre elles mais qui sont tellement nombreux qu’elle en oublie déjà le compte. « J’aurais dû insister auprès du choixpeau pour être répartie dans ta maison, ce serait tellement mieux. » la Goldstein qui avait passé la cérémonie quelques minutes avant elle et Ethel qui parfois regrettait qu’elles ne soient pas dans la même maison, meilleure ami qui lui manque chaque fois qu’elles sont séparées. « Je rêve d’une nuit à la belle étoile avec toi ici dans le parc à parler de tout pendant des heures, promet moi qu’on le fera avant de quitter l’école. » elle lui tend son petit doigt pour sceller un pinky swear de la même façon qu’elles l’ont toujours fait pour des promesses plus ou moins importantes non sans qu’un sourire complice éclaire son visage. Elle s’accroche au regard d’Eris quelques instants, cherchant ses prochains mots en voyant bien son regard changer mais elle n’en a pas le temps qu’elles ressentent des secousses sous leurs pieds. « Je ne sais pas, on dirait un tremblement de terre, mais c’est pas possible, pas ici. » elle se relève difficilement et attrape sa baguette tout en essayant de ne pas tomber alors qu’elle se met dos à dos avec Eris, prête à affronter une menace potentielle à ses côtés. « C’est peut-être une surprise à retardement » mais elle n’y croit pas Ethel, pas quand la terre continue de gronder en dessous d’elles et cette impression se confirme quand des lianes commencent à sortir du sol. « Ughhhh » soupir lâché en voyant les lianes s’en prendre aux gâteaux, elle donne une petite tape sur l’une d’elles qui tente de se rapprocher d’Eris pour reprendre les gâteaux. « C’est sacré, on touche pas à la nourriture. » et pour appuyer ses dires, elle attrape un sachet de friandises qu’elle fourre dans sa poche, une boîte de cookies et tente de récupérer aussi des plats salés mais une liane s’en empare et le fait disparaître de sa vie sous le regard consterné de l’aiglonne. « MAIS NON ! »  elle tape du pied par terre comme une enfant alors qu’autour d’elle, d’autres lianes capturent certaines de leurs affaires : ici un calepin, là un manuel de métamorphose, ici encore des plumes, d’autres accessoires, mais aussi une bonne partie de leur pique-nique. Dans un nouveau soupir, Ethel parvient toutefois à sauver deux boissons en plus de ce qu’elle a déjà réussi à mettre de côté, mais elle accueille la réflexion de sa meilleure amie avec un froncement de sourcils. « A vrai dire, je ne sais pas trop… J'espère qu'on aura pas à les couper» autour d’elles, de nouvelles lianes continuent de sortir du sol et de les entourer, se prolongeant autour d’eux pour former une véritable jungle au point qu’elles sont désormais incapables de voir ce qu’il y a à 1 mètre autour d’elles. « Je crois que c’est un peu fichu pour le pique-nique » elle fait la moue, déçue que son après-midi avec sa meilleure amie soit gâchée par la magie des saisons capricieuses et espiègle, et elle secoue la tête. « Je crois aussi qu’on va devoir partir à la recherche de tout ce qu’elles ont volé… » elle se mord l’intérieur de la joue et pointe du doigt leur espace de pique-nique complètement détruit par la végétation et d’un mouvement de baguette, elle replie la couverture et range ce qu’ils restent de leurs provisions. « Prête pour partir à l’aventure miss Goldstein ? » elle tend sa main à sa meilleure amie et prend la tête de groupe en se frayant un chemin dans la jungle. « Je ne sais même pas tout ce qu’on a perdu.. » elle fait la moue, parce qu’elle n’a aucune idée du temps que ça leur prendra de tout retrouver, alors elle décide de ne pas se laisser faire et de prendre les deux bouteilles de sodas pour les ouvrir et en tendre une à sa meilleure amie. « Ca va pas nous gâcher notre après-midi. On va faire comme si de rien était et on va pas changer nos plans. » l’aiglonne qui veut quand même parler avec elle, la retrouver, profiter de sa présence et d’une journée à ses côtés mais qui est pourtant consciente que leur après-midi idéale ne sera pas tout à fait comme elles l’avaient imaginé. « Enfin, on ne va presque pas changer nos plans. » elles ont une quête et des affaires à retrouver, mais rien ne les empêche de faire leur pique-nique quand même, juste un peu différemment.

« Je crois qu'on pourrait nourrir la moitié des animaux de la forêt oui » répondit-elle à Ethel, son sourire mimant le sien dans ce qui était une parfaite représentation de la générosité des deux filles. Un petit pique-nique qui pouvait se transformer en camping de plusieurs jours sans le moindre doute, Eris était heureuse de passer ce temps là avec sa meilleure amie même si l'absence de son petit-ami se faisait ressentir, plus encore lorsque l'aiglonne le mentionna. Elle haussa les épaules, l'air de faire croire que ce n'était rien et dans le fond, ça ne l'était pas vraiment parce que Terry était occupé et que la blairelle adorait aussi les moments à deux avec la brunette, les occasions pas si rares mais qui auraient pu être bien plus nombreuses si elles étaient dans la même maison. Pour seule réponse, elle lui attrapa la main pour la serrer, toutes les deux sachant très bien que la Ponds avait sa place chez les Serdaigles avant tout. Son doigt lié au sien dans ce geste de promesse courant entre elles, Eris ajouta : « Oh oui, je veux qu'on fasse ça ! On devrait peut-être attendre que le rythme des saisons revienne à la normale... ou on va mourir de froid » Le but étant de profiter, elle ne croyait pas que ce soit possible si elles étaient à la limite de perdre leurs doigts de pieds ! Interrompues par de drôles de secousses sous leurs fesses, elles froncèrent les sourcils en même temps, dans l'incompréhension totale avant que cela recommence et qu'elles soient obligées de se relever. Des lianes sorties du sol sous les iris ébahies des deux jeunes sorcières, elles réussirent à attraper une partie de leur butin dans les bras pour les protéger, le mal déjà fait pour le reste alors que les plats furent renversés et que rapidement, la plante magique tenta de leur voler leurs affaires scolaires. « Héééé, rends-nous nos affaires !! » cria t'elle, énervée par une plante vivante oui, mais il y avait de quoi ! Elles avaient tout préparé pour rien et Eris avait faim par-dessus le marché. Des boissons soutirées par Ethel au dernier moment, elle écarquilla les yeux à la supposition de sa meilleure amie pour les lianes, incapable de penser à un tel acte. « On ne peut pas faire ça ! » Dans les faits, c'était possible mais la poufsouffle n'envisageait cette solution en dernier recours. Comme si la plante les avait entendu, elle se multiplia encore jusqu'à former une immense jungle autour d'elle, tellement qu'Eris se demanda un instant comment personne ne pouvait remarquer ce fait. N'avaient-elles pas croisées des élèves en venant ici ? « C'est... c'est assez incroyable comme spectacle mais je crois que je suis beaucoup plus contrariée pour le repas gâché » Ce qui était assez rare pour le souligner, la Goldstein qui adorait normalement cette nature joueuse, et tout ce qui s'y relatait. Elle ne savait pas pourquoi elle était aussi triste et déçue, et en même temps elle le savait certainement très bien quand même. « J'imagine qu'un accio ne fonctionnera pas » Et sans doute que non puisque les lianes les gardaient bien en sécurité et de toute façon, lorsqu'Ethel suggéra une nouvelle aventure, un large sourire étira ses lèvres et elle s'empara vite de sa main pour la serrer dans la sienne. « Prête, capitaine Ponds ! » Des pirates qu'elles n'étaient pas mais qu'Eris se plaisait à imiter, dans cet esprit enfantin qui ne la quittait presque jamais. La remerciant en attrapant la bouteille tendue, la brune l'ouvrit pour en boire une gorgée et elle hocha la tête à la remarque de l'aiglonne, avant d'éclater de rire quand elle se reprit et hausser une épaule, la bonne humeur retrouvée. « Moi je pense que ça va être amusant... et au moins, on s'en souviendra longtemps ! » dit-elle en commençant à avancer dans la petite jungle, sa meilleure amie à ses côtés et son regard qui se posait un peu partout à la recherche de leurs affaires. « Avec un peu de chance, elles n'auront pas tout mangé en plus » Après tout, les plantes ne mangeaient pas de sandwich ou de tartes, pas vrai ? Une plume au sol qu'elle récupéra pour mettre dans son sac, elle pointa du doigt l'une des lianes gigoteuses tenant un objet entre ses mains. « Regarde, celle-ci a ton carnet ! » « Je suis pour qu'on leur demande gentiment de nous les rendre avant de potentiellement les attaquer... » La douceur et le pacifisme avant tout. Eris s'approcha donc de la plante et s'adressa à elle en prenant une petite voix : « Heyy, salut toi, ça te dirait de me donner le petit carnet que tu tiens là ? Ma meilleure amie serait vraiment très triste de ne pas le récupérer, il y a toutes ses notes là-dedans » N'importe qui l'aurait prise pour une folle à cet instant, elle en était persuadée, mais pas Ethel, elle la connaissait bien. Avançant sa main comme on aurait pu le faire avec n'importe quel chien apeuré, Eris ne vit pas venir la prochaine action, liane qui lâcha bel et bien le carnet mais qui l'attrapa elle en retour en entourant son corps, la blairelle qui laissa échapper un cri par automatisme et se raidit mais la plante ne la serrait pas et elle savait qu'elle n'était pas en danger. Ethel qui réagit aussitôt pourtant en levant sa baguette mais la Goldstein l'arrêta d'un « Non ! Non, ne t'inquiètes pas, elle ne me fait pas mal » Peut-être souhaitait-elle seulement jouer ou les remercier de ne pas se montrer sauvages avec elle puisqu'après quelques secondes, elle la relâcha et tout de même, Eris se rapprocha d'Ethel pour passer un bras autour d'elle. « Woow, ok, je pense qu'elles vont collaborer finalement.. » Et elle se mit à rire, de nervosité, de la peur qu'elle avait eu aussi avant de reprendre la main d'Ethel, bien décidée à ne plus la lâcher.  

Évidemment qu’elles ont trop prévu pour leur supposé petit pique-nique, mais elles ont pour excuse leur gourmandise, et les dix-huit ans qu’Ethel a fêté quelques jours plus tôt et qu’elles doivent encore fêter toutes les deux. Forcément, elles ont déjà passé du temps ensemble le jour de son anniversaire, mais elles ont aussi voulu voir les choses plus en grand, ce pique-nique qui est non seulement l’occasion de fêter la majorité moldue de l’aiglonne, mais aussi de se retrouver à deux. Non pas que les filles manquent d'occasions de se voir, mais Ethel doit reconnaître qu’elle ne se lasse pas de passer du temps avec sa meilleure amie et que chaque occasion de la voir est bonne à prendre. Elle est son âme sœur amicale, l’une de ses personnes préférées au monde et elle l'aime de toutes ses forces, veut la protéger à tout prix de tout ce qu'il y a de mauvais dans ce monde et n'imagine pas son monde sans elle à ses côtés. Alors toutes les promesses d’avenir sont bonnes à prendre, Ethel qui est déjà impatiente à l'idée de cette soirée à la belle étoile avec Eris et qui regrette que la magie des saisons les empêchent de le faire dès à présent. Elle a pourtant l’assurance que rien, pas même la magie malicieuse, ne pourra jamais les empêcher de se réunir et de réaliser les projets qu’elles ont en commun, et rien ne peut faire vaciller cette certitude, y compris l'attaque soudaine de lianes qui contrecarre leurs plans et les contraint à repousser leur dégustation. Si elles réussissent à protéger quelques-unes de leurs affaires, les lianes sont pourtant féroces et parviennent à mettre hors de leur portée un bon nombre de leurs biens. « On ne fera pas ça, ne t'inquiètes pas. » rassure Ethel après qu’Eris ait rejeté sa fausse proposition. En fait, elle ne l'envisage pas sérieusement, elle non plus n’a pas spécialement envie de faire du mal aux plantes et veut trouver d’autres solutions pour se sortir de cette situation incongrue. Seulement les lianes ne semblent pas de cet avis et se multiplient, formant une véritable jungle autour d’elles qui leur enlève alors toute visibilité et possibilité de s’enfuir. Ethel soupire, un peu déçue de couper court à leur après-midi pique-nique entre filles mais après quelques instants de réflexions elle voit finalement l'occasion d’une nouvelle aventure un peu différente de celle prévue, mais quand même douce parce qu’Eris est là, et qu'elle n’a pas besoin de grand chose de plus pour être comblée. Un rire mêlé d’un soupir s’échappe de ses lèvres à la réflexion de sa meilleure ami, l'aiglonne qui n’a aucun mal à reconnaître que le spectacle est particulièrement impressionnant mais qui est elle aussi un peu agacée de ne pas pouvoir profiter de la poufsouffle et de leur déjeuner. Elles abandonnent rapidement l’idée d’utiliser la magie pour récupérer leurs affaires, et l’attitude d’Ethel change alors qu’elle décide de se frayer un chemin à travers la jungle : plus vite elles retrouveront leurs affaires, plus vite elles pourront profiter de leur journée à deux. Sa main dans celle de sa meilleure amie, la préfète s’aventure au milieu des lianes et boit une gorgée de sa bouteille alors que la réflexion d’Eris la fait sourire. « C’est vrai qu’on risque pas d’oublier cette journée… Mais regarde, on a à boire, on a quelques trucs à manger, c’est presque comme si on le faisait quand même ce pique-nique. » les règles du jeu ont seulement été un peu changées, et la sorcière ne peut qu’espérer avec son amie que les plantes ne soient pas friandes de chocolats, de tartes salées et de friandises en tout genre. Elle suit le regard de la blairelle jusqu’à son carnet – l’un de ses favoris – et fait la moue en se demandant comment elle va bien pouvoir le récupérer lorsque Eris suggère de faire preuve de gentillesse et de politesse pour les récupérer. Si la brunette n’est pas contre l’idée d’employer la manière douce, elle ne peut quand même pas s’empêcher de grimacer. « Mmh, Eris, t’es sûre que ça va marcher ? Tu penses vraiment qu’elles vont comprendre ? » ce sont des êtres vivants, et Ethel est persuadée que les animaux peuvent comprendre quand on leur parle, alors pourquoi pas des plantes finalement ? Elle reste pourtant un peu méfiante en observant sa meilleure amie s’avancer jusqu’à la liane pour ouvrir la conversation avec elle, et se surprend à hocher la tête pour confirmer qu’elle serait triste si elle ne pouvait pas récupérer son carnet. Il y a un doux sourire qui fleurit sur ses lèvres, l’aiglonne qui ne cessera jamais d’être impressionnée et attendrie par le caractère d’Eris. Elle l’observe et s’avance d’un pas à ses côtés, pile quand la liane décide de relâcher le carnet et d’empoigner la poufsouffle. « Eris ! » Réagissant au quart de tour et allant jusqu’à oublier son bien, Ethel a pour premier réflexe de sortir et lever sa baguette quand elle entend le cri de sa meilleure amie mais celle-ci la rassure presque aussitôt et c’est avec un regard méfiant qu’elle baisse son bout de bois tout en le gardant à proximité, juste au cas où. Une poignée de secondes s’écoule avant que la plante ne relâche le bras d’Eris et que celle-ci la rejoigne, Ethel qui place alors un bras protecteur autour d’elle. « Tu vas bien, t’es sûre hein? » elle prend délicatement son bras pour l’examiner et s’assurer qu’elle n’a rien avant de nouer ses doigts aux siens. « Tu avais raison, tu disais que ça marcherait de demander gentiment et ça a fonctionné. T’es la meilleure tu sais. » elle récupère son carnet tombé au sol et le range dans son sac, récupérant au passage une poignée de bonbons qu’elle partage avec sa meilleure amie. « Tu sais, en la voyant te prendre le bras, j’ai pensé à quelque chose. » elle glisse un bonbon entre ses lèvres, pensive, et poursuit sa route. « Enfin non j’y ai pensé après quand j’ai compris qu’elle ne te ferait pas de mal. » rectifie-t-elle après un instant. Elle s’arrête subitement et échange un regard vers sa meilleure amie. « Je pense qu’elles veulent juste s’amuser, en fait. Qu’elles veulent jouer. Peut-être qu’elles nous rendront nos affaires si on joue avec elles ? » l’espoir dans sa voix est perceptible alors qu’à quelques pas devant elles, Ethel aperçoit une liane traîner une trousse. « Eh, c’est pas la trousse où tu ranges tes pinceaux ? » elle serre la main d’Eris dans la sienne et se rapproche de la liane. « J’ai peut-être une idée. » bancale, certes, mais une idée quand même. Elle rouvre son sac, en sort une vieille plume qu’elle n’utilise plus beaucoup, et la fait léviter à l’aide de sa baguette jusqu’à la liane. « Hey toi, tu veux jouer un peu c’est ça ? Tu me rends la trousse si je joue avec toi ? » jouer est un bien grand mot, il s’agit plus d’une distraction qu’Ethel met au point en venant chatouiller la liane à l’aide de la plume. « Je sais que c’est une plante, mais elle a l’air d’aimer, non ? » un regard amusé tourné vers Eris, ses efforts portent leurs fruits puisqu’un instant plus tard, la plante relâche la trousse, et Ethel se précipite pour la récupérer. « Ah - Ah ! J’ai réussi ! » elle sautille sur place, fière et ravie avant de tendre l’objet à sa meilleure amie. De son côté, elle tente tant bien que mal de faire l’inventaire de ses affaires, et réalise qu’il lui manque un item particulièrement important. « Non, non pas ça. » elle gémit de désespoir et fouille un peu dans son sac mais force est de reconnaître que ce qu’elle cherche n’est pas là, mais qu’il a été volé. « Mon carnet à dessin, je… » elle en est perturbée et s’en veut, surtout qu’elles sont en bonne voie de récupérer leurs affaires. « C’est les dessins que je voulais montrer à Rolf, je voulais… Si elles déchirent tout je ne sais pas ce que je ferai. » elle se mord la lèvre, inquiète et un brin agacée parce qu’elle a passé tellement de temps à ne plus avoir l’inspiration qu’elle ne peut pas se permettre de tout perdre. Elle ne peut compter que sur Eris et sur son support pour retrouver ses affaires perdues, et ensuite la retrouver elle, les deux filles qui ont sûrement beaucoup de choses à se dire.

Au milieu de cette jungle, Eris réalisait qu'elles étaient complètement dans le pétrin et pourtant, les deux sorcières ne semblaient pas plus inquiètes que ça. C'est que cette année à Poudlard avait été mouvementé par de nombreux évènements de ce genre et la blairelle voyait la magie des saisons comme une chance, comme une démonstration de magie intense de ce que Merlin pouvait faire, de ce que pouvaient faire les sorciers les plus puissants dans leur monde. Alors peut-être que leur pique-nique n'était pas celui qu'elles avaient imaginé mais il devenait d'autant plus spécial maintenant, se transformant en chasse aux trésors un peu loufoque. « On peut toujours essayer » répondit-elle en haussant les épaules à la question d'Ethel, la Goldstein qui n'avait pas peur de prendre ce genre de risques, ni d'être ridicule en parlant à la plante comme une amie. Celle-ci l'attrapa pour la garder prisonnière un instant sous les exclamations effarées des deux demoiselles mais rapidement, et en gardant leur calme, les lianes la relâchèrent sans la moindre égratignure. « Oui, oui, tout va bien » la rassura t'elle avec un sourire, un peu sous le choc et le coeur battant certes, mais bien. « C'est une bonne idée ! On pourra ajouter ça à la liste de leurs particularités. Des plantes joueuses » Et c'était assez extraordinaire de le découvrir, Eris qui se sentait vraiment heureuse de partager ce moment avec la Ponds par-dessus tout. Sa trousse montrée du doigt, elle hocha la tête dans une confirmation silencieuse, la main de sa meilleure amie toujours serrée dans la sienne. Cette fois elle laissa Ethel prendre les devants et c'est un regard émerveillé et un sourire véritable qui égayèrent son visage en la voyant faire léviter une plume pour attirer l'attention de la plante et l'amuser. Elle aurait même applaudit si le son ne risquait pas de faire peur aux êtres-vivants de cette jungle mais son excitation était palpable tandis que l'aiglonne, après une petite minute, lui tendait l'objet récupéré en criant victoire. « Bravo !! C'était génial et vraiment très intelligent » Une qualité indéniable lorsqu'il était question de la préfète, Eris qui ne cessait jamais d'être étonnée par elle et ses capacités de réflexions. Encore quelques minutes à faire le tour des plantes pour retrouver leurs affaires, Eris releva la tête en entendant la sorcière et surtout en la sentant beaucoup plus contrariée qu'il y a encore plusieurs secondes. Elle approcha de sa meilleure amie pour poser une main sur son bras qui se voulait rassurante. « Ne t'inquiètes pas, on va les récupérer » Puis elle se rendit compte de la mention de son cousin après coup et haussa un sourcil interrogateur. « Je savais que tu avais retrouvé l'inspiration mais pas que tu en avais déjà suffisamment pour les envoyer à Rolf » Elle avait été si triste de voir la Ponds très mal après sa rupture, ne sachant pas vraiment quoi faire pour l'aider mais Terry semblait avoir réussi à le faire à sa place, Ruben et le Scamander aussi alors elle ne pouvait en être que ravie. « Je ne lui ai pas parlé depuis quelques temps, est-ce qu'il va bien ? » « J'étais sûre que vous vous entendriez à merveille tous les deux » Parce qu'ils avaient les mêmes passions et qu'ils étaient des personnes formidables qui comptaient pour elle, Eris qui avait remarqué leur correspondance sans se montrer trop curieuse - et c'était un grand effort pour elle. Avançant un peu plus dans la jungle, un objet brillant attira son attention au loin et elle attrapa la vieille montre de son père pour la remettre dans son sac, ses yeux bifurquant sur la droite et elle s'exclama « Ici ! Tes dessins sont là, Ethel » Elle se dépêcha de les ramasser, grimaçant légèrement en tendant une feuille à sa meilleure amie. « Celui-ci est un peu abîmé, il y a eu de la boue dessus... je suis désolée » Elle espérait que ce ne soit pas son préféré ou le plus important pour elle. « Je crois qu'on a tout retrouvé. On devrait sortir de cette jungle et aller se poser près du lac, t'en dis quoi ? » Parce qu'il leur serait impossible de manger là avec les lianes mouvantes qui ne se gêneraient pas pour attraper leur nourriture et qu'elle avait encore très faim.