tw: blessures, homophobie.
Il y a les mêmes images qui se répètent encore et encore, qui semblent incruster sur sa rétine depuis un moment déjà. Il sait, Levi, que c’est normal, que tout est trop récent encore et que ce n’était pas une douche qui allait chasser tout ce qui venait d’arriver. Il le sait mais une part de lui ne souhaitait déjà que passer à autre chose, que faire en sorte de ne jamais avoir à revivre ce moment, même s’il ne s’agissait que de souvenirs. Les émotions ne l’aident pas, celles des deux sorciers qui semblent collés à lui, cette fois, dégoût et haine qui se mêlent et glissent dans ses veines. Ce n’est que son empathie, parce qu’ils ne sont plus là, qu’il ne peut plus vraiment les ressentir, seulement leur aversion de ce qu’il était avait été si forte qu’il en ressentait encore des fragments. Ce n’est qu’en sentant l’affection de son petit-ami qu’il se détend un peu, l’amour qui lutte contre la haine en faisant de son corps un champ de bataille. Il ferme les yeux quelques secondes, profite de cette douceur qui semble calmer peu à peu l’agitation en lui, Connor qui n’est même pas encore dans la pièce qu’il est déjà en train de l’apaiser. C’était devenu une habitude prise sans même le remarquer – Levi qui sentait les émotions de Connor avant même de savoir qu’il était là, l’affection si familière et agréable que c’était comme si son cœur ne faisait qu’attendre le moment où il pourrait s’en nourrir à nouveau. C’est dans ces instants là qu’il aime son empathie, qu’il aime à quel point ça le relie un peu plus à son petit-ami d’une façon que lui seul ne connaîtrait jamais. Ses pas qu’il entend dans le dortoir cette fois et il sait que l’agitation reviendra parce que bientôt, il devra expliquer son état. Il n’en a pas envie, ne voulait que passer la soirée dans les bras de celui qui aimait et qui effaçait tout de par la tendresse qu’il lui dévouait. Seulement il connaissait le brun, assez pour savoir qu’il ne supportera pas cette vision, qu’il cherchera sûrement même à venger ce qui était arrivé. Levi qui agrippe un peu plus la couette à cette idée car ce n’était pas ce qu’il voulait, pas maintenant en tout cas. Pourtant, quand la voix inquiète de son petit-ami lui parvient, il ne peut que relâcher prise sur la couverture. Sans doute qu’il pense que c’était son empathie la coupable – ce n’était pas la première fois qu’il le trouverait ainsi isolé et emmitouflé, solution de fortune qui lui permettait de souffler quand son don faisait des siennes. C’était différent, cette fois, différent parce qu’on l’avait agressé pour avoir osé aimer, qu’on s’en était pris à lui comme si son affection était contre-nature. Il sait bien que ce n’est pas le cas – il le ressent réellement, l’amour, et si les nuances en sont différentes d’une personne à l’autre, il ressent à quel point c’est beau, qu’importe que la passion ne naisse au sein d’un couple hétérosexuel ou non, qu’importe qu’ils s’agissent de deux hommes ou de deux femmes – c’était ce qu’il y avait de plus pur et merveilleux au monde. Il soupire et retire sa couverture, se redresse avant de se tourner vers Connor. Son regard se relève vers le sien alors qu’il ne peut plus se cacher cette fois. Connor qui verra forcément sa lèvre fendue, l’œil au beurre noir qui était en train d’éclore. Heureusement, les bleus sur son corps restaient cachés par le hoodie qu’il lui avait volé, même si ça aussi, ce n’était qu’une question de temps. « C’est rien. » commence-t-il. A vrai dire, Levi ne sait pas vraiment quoi dire. Rien ne rassurera son petit ami, ça ne pouvait pas être le cas quand il était dans cet état là. « Je te jure que c’est rien d’important. » Sa main vient chercher la sienne parce que c’est ce dont il a besoin à ce moment-là, de sentir qu’il était là, avec lui, de se sentir en sécurité et aimé comme c’était le cas à chaque fois qu’ils étaient ensemble.

Du temps s'était passé avant que ses mains n'arrêtent de trembler mais son âme elle, demeurait survoltée. Connor qui s'était laissé mener par sa colère, submerger par elle sans même en avoir peur, en la laissant le consumer au point de la chérir et d'en tirer toute sa force pour faire déferler sur les deux étudiants la vengeance qu'ils méritaient, la punition qu'il leur avait accordé d'avoir osé porter la main sur celui qu'il aimait tant. Accompagné de Leo, arrêté par Rachael, il y voyait un sens incroyable à tout cela, le premier nourrissant et soutenant sa colère, la seconde le raisonnant et lui confiant l'assurance d'une vengeance plus juste allant plus loin. Il avait été rassuré d'entendre sa cousine, la seule famille qu'il possédait encore par le sang, le soutenir et lui assurer être de son côté. Pour une fois, Connor avait vraiment eu l'impression qu'elle l'était pleinement. Et peut-être que cela l'avait aidé à réfléchir plus loin, à ce qu'il perdrait si il persistait à vouloir venger son amour jusqu'au point d'avoir à quitter Poudlard pour ses actes alors il s'était promis de ne pas recommencer tant qu'ils ne le referaient pas. Il était collé pour plusieurs jours, avait eu rendez-vous avec une Chourave soupirante mais tout valait le coup selon lui. Les mains abimées, entourées de bandages là où la chair s'était sacrifiée dans la violence, Connor traverse sa salle commune sous les murmures de certains, les regards inquisiteurs des autres. Son expression est fermée, sur son visage se lit une arcade fendue, seule témoin visible de la violence qui avait eue lieu. Il ne voit que les regards inquiets de Maisie et Noah, ce dernier lui montrant d'un mouvement de tête la porte menant à leur dortoir alors il comprend et inspire, a l'impression de bloquer sa respiration tout le long jusqu'à refermer la porte avec précaution et observer la silhouette recroquevillée et emmitouflée de son petit-ami. Il en a le cœur qui devient douloureux, Connor qui ne sait même pas encore dans quel état physique il le retrouve mais qui a une idée sur son état émotionnel en le voyant ainsi. La différence avec tout ce qu'il s'était permis plus tôt, c'était qu'en sa compagnie le poufsouffle savait qu'il ne pouvait pas laisser ses émotions le submerger. Il la sentait pourtant toujours là en lui, cette colère sourde qui l'avait mené à probablement dépasser certaines limites, mais c'est parce qu'il aimait l'homme qui se redressait vers lui que Connor savait qu'il ne pouvait pas la laisser prendre le pas à nouveau. Même si il détestait voir son visage abimé et la lueur supportée par son regard, il serre les dents Connor et accuse le coup, ravale sa salive, il était là pour lui avant tout. Et le poufsouffle vint s'installer au bord du lit en s'asseyant auprès de lui tandis que sa main venait enlacer la sienne. Il avait vraiment envie de hurler. Mais il avait aussi besoin que Levi ressente pleinement tout son amour et que ce dernier dépasse tout le négatif, toute la haine, toute la colère et la douleur. Alors si sa main tremble un peu à autant se contenir, le sorcier inspire et puis souffle en refermant ses doigts sur les siens pour les lui presser. Son autre main remonte jusqu'à l'épaule puis la nuque de son amour, il colle son front au sien en fermant les yeux. « ce n'est pas rien et tu es important. »  il l'aimait, il l'aimait de tout son cœur et c'était ce qu'il se répétait parce qu'il avait compris avec le temps qu'emplir son esprit de positif, attarder ses pensées sur Levi, lui apportait la puissance d'un apaisement hors du commun et que Levi le ressentait tout cela, qu'il avait besoin de le ressentir maintenant. Il l'aimait et cela faisait éteindre toute rage interne, toute la douleur. Il l'aimait si fort et comme le sortilège du patronus, Connor s'imposait le souvenir de ce qu'ils avaient déjà vécu ensemble, de ce qu'ils étaient. Les joies de leurs victoires au quidditch, leur amitié surpassant tout, leur premier baiser à la soirée clandestine, leurs soirées remplies de rires et de longues conversations, les dernières vacances et la première fois qu'ils s'étaient dédiés leur amour. « je t'aime. » et sa main se pressait à nouveau à la sienne. « je t'aime. » et l'autre quittait sa nuque pour glisser jusqu'à se superposer sur son cœur. « je t'aime. » et alors il l'embrassait d'une douceur infinie, de peur de ne lui apporter que sa noirceur si il ne le faisait pas ainsi, il le faisait avec tendresse parce qu'il savait que tout ce que Levi a besoin à ce moment présent n'est que tout l'inverse qui avait violement consumé Connor de l'intérieur un peu plus tôt. Il ne sait pas si ce qu'il lui offre est assez, il ne sait même plus si il fait bien de le mettre en danger en l'aimant ainsi mais la vérité était que jamais Connor ne parviendrait de lui-même un jour à quitter les côtés de Levi.

Il aurait aimé se montrer plus fort, Levi, ne pas se sentir si faible à cet instant mais la réalité était qu’il peinait à encaisser ce qui venait d’arriver. S’il avait su que certains ne comprendraient pas la relation qui le liait à Connor, il ne s’était pas attendu à ce que l’amour ne génère des réactions aussi violentes. A vrai dire, il ne comprenait pas vraiment comment on pouvait se montrer aussi virulent sur un sujet aussi beau. Du moins il n’avait pas compris mais c’était plus clair maintenant – il avait ressenti le dégoût et la haine véritable qui leur étaient dévoués parce qu’ils osaient s’aimer quand ce n’était pas tout à fait dans les normes. C’était viscéral, spontanée de la part des sorciers qui s’en étaient pris à lui. Il ne voulait pourtant plus penser à eux mais il avait peur, peur que les sensations ressenties alors ne viennent entacher ce qu’il ressentait pour son petit ami, peur qui s’estompe peu à peu car à peine Connor fait-il irruption qu’il réalise que rien ne pourrait diminuer ou changer ce qu’il éprouvait pour le brun. Il aime Connor et c’est aussi naturel que de respirer, c’est aussi beau que toutes les formes d’amour qui peuvent exister. C’est à ça qu’il s’accroche et aux mots de son amour, à ses gestes aussi tandis que le sorcier ne prend sa main dans la sienne. C’est alors qu’il remarque ce qui lui avait échappé, le coup à l’arcade, les bandages sur les doigts et il ne lui en faut pas plus pour comprendre qu’il avait cherché à le venger. L’idée pourtant noyée sous la force des sentiments qu’il lui offre, par cette puissante affection qu’il lui dévoue. Il sait qu’il prend sur lui, qu’il s’efforce de ne penser qu’aux sentiments positifs pour lui et ça ne peut que l’émouvoir un peu plus. Toute cette situation n’aurait pas du arriver, ils auraient du s’aimer sans avoir à supporter des coups, sans avoir à réconforter l’autre après une telle agression. Il ferme les yeux, se concentre d’abord sur ce que lui offre son amant, sur les sentiments si beaux qui l’enveloppent et chassent le reste. Connor l’aime et le lui dit, alors rien d’autre ne compte, rien n’est plus beau que ça. Il l’embrasse à son tour, de cette même tendresse qui l’habite et qu’il ressent pour lui, celle qui fait battre son cœur plus fort et l’enveloppe d’une douce chaleur dès qu’il pense au sorcier. Son front se pose contre le sien et alors qu’il a l’impression d’être revenu à lui, d’être un peu plus calme, son regard s’attarde l’arcade fendue qui révèle les coups qu’il a encaissé. Sa main touche du bout des doigts les bandages qui doivent sans doute cacher les traces des coups qu’il a porté et c’est tout son être qui s’affole à nouveau face à la violence subie et imposée, celle qui était sa seule faute. « Je voulais pas. » murmure-t-il. C’est une tristesse différente qui s’empare de lui, celle de la culpabilité parce qu’il restait persuadé que tout aurait pu être évité s’il avait agit autrement, s’il n’avait pas provoqué comme il l’avait fait. Encaisser des coups était une chose – savoir que Connor en avait encaissé et donné pour lui en était une autre, qui le bouleversait plus que de raison. Parce qu’il était celui qu’il aimait, celui pour qui il serait prêt à tout, celui qu’il ne voulait nullement voir souffrir, d’une façon ou d’une autre. L’émotion qui se bloque dans sa gorge tandis qu’il relève les yeux vers son petit ami, ses doigts tremblant viennent effleurer l’arcade fendue sans jamais vraiment la toucher. « Je te jure que je voulais pas Connor, je voulais pas tout ça. » La culpabilité qui l’étouffe et c’est un tout, l’addition de tout ce qui était arrivé qui le fait craquer au point de sentir des larmes couler le long de ses joues. « Je suis désolé, je suis tellement désolé. » Son visage s’enfouit dans son cou pour masquer sa peine alors qu’il entoure le corps du brun de son bras pour le serrer contre lui, sa main s'agrippant à son tee-shirt. « Je t’aime je t’aime je t’aime. » répète-t-il en guise d’excuses – il l’aimait et ne voulait pas le voir souffrir, il l’aimait et s’en voulait d’être en vrac comme il l’était, de lui imposer ce trop plein qu’il ne savait pas gérer. Tout s’était enchaîné et c’était trop pour Levi, trop pour celui qui se perdait entre ses émotions et celles des autres, trop pour celui qui craquait ce soir et qui s’accrochait à Connor, seul point d’ancrage qu’il désirait sentir contre lui quand tout s’effondrait.

C'est auprès de Levi et Levi seul que Connor parvient à calmer la colère qui bouillonait en lui depuis son retour au château. Ca avait toujours été le cas du moment que le brun lui avait laissé une place plus importante et le faire avait sans le moindre doute été la plus importante décision de sa vie. Levi pour qui il veut être là aujourd'hui et plus que tous les autres jours, car c'était important, il devait l'être après ce qu'il lui était arrivé. Dans l'envie de trouver un retourneur de temps et de lui éviter cette attaque injuste, la haine qu'il avait pu ressentir. Connor n'a alors que son amour à lui offrir et le lui répète en une litanie de je t'aime dont ses lèvres ne se lasseront jamais de l'évoquer pour lui, amour qui parvient à lui seul à étouffer tout le négatif qui lui avait fait perdre ses moyens et sa consistance. Il l'embrasse en ressentant le même chagrin que lui à l'idée qu'on puisse les haïr pour quelque chose de pourtant si beau et puissant. Levi qu'il ressent abattu et son front contre le sien tandis que c'est auprès de lui et ainsi, que le calme réapparait dans son esprit, dans un souffle balayant sur son passage toutes les pensées parasites et ne permettant qu'il n'y ait plus que l'essentiel, Levi et lui. Son petit-ami qu'il sent pourtant un peu s'affoler en découvrant ses bandages et il se mord l'intérieur de la joue Connor, se détestant de lui imposer cela. Car il avait craqué et s'était livré à une violence pour en punir une autre, dans une bagarre qui avait tout de personnel et rien de raisonné, qui ne l'avait même pas aidé à se calmer. « yeah i'm.. i'm sorry. » murmure qui s'élève en même temps que le sien et alors ses sourcils se froncent aux mots du blond. Son regard qui se relève sur lui et il n'aime pas ce qu'il y lit Connor, toute cette culpabilité qu'alors il exprime tandis qu'il secoue la tête en première réponse. Ses doigts de son amour effleurent son arcade blessée et il sent son cœur s'étreindre d'une soudaine tristesse en voyant ses larmes couler sur ses joues. Alors ses bras l'encerclent aussitôt et Connor l'amène avec urgence se blottir contre lui pour recueillir sa détresse, pour consoler sa moitié. « c'est pas d'ta faute, hey, c'est pas de ta faute j't'assure.. » il le serre contre lui avec force en accueillant ses mots d'amour, pressant ses yeux dans une expression illustrant pratiquement la douleur tant il l'aimait au point de ne pas pouvoir supporter combien la tristesse l'emportait. Levi ne méritait pas tout ça et le poufsouffle ne pouvait qu'imaginer combien ce moment avait pu être violent pour lui, principalement à cause de son empathie. Il les déteste tous à ce moment précis, ceux qui ont frappé, ceux qui les dévisagent depuis des semaines, ceux qui ne sont pas intervenus. Il ne pense qu'à Levi et il n'y a que lui qui compte, que son bien être et le besoin de le sentir s'apaiser. Connor les fait alors basculer contre le matelas pour s'allonger ensemble sans qu'une seule fois ses bras ne le quittent. « it's alright, i'm ok, we're ok.. » mais ils ne l'étaient pas tout à fait et ça lui donnait envie d'hurler, comment pouvait-on tenter de leur faire du mal, d'en faire à Levi ? Il s'en voulait d'être revenu blessé, l'une de ses mains glissant dans le dos de son âme-sœur pour le frictionner avec chaleur tout en faisant attention à ses gestes car il savait reconnaître un corps qui se tendait car il avait été meurtri. « on va s'aimer plus fort qu'ils nous détestent Levi. » promesse qu'il lui murmurait près de l'oreille mais à laquelle il tenait plus que tout. « je suis désolé, j'aurais dû être là. » et il le serait à présent à chaque fois qu'on les dévisagerait. Il n'hésiterait plus à grogner, à menacer de ses regards pour protéger la bulle de bonheur qui leur appartenait. Connor qui avait l'impression d'avoir failli à l'une de ses missions les plus honorables, celle de protéger celui qu'il aimait. Son corps se presse un peu plus contre le sien tandis que sa main continue à lui caresser le dos. « you can't imagine how much i love you. » au point de pouvoir tout envoyer valser sans hésiter une seule seconde, au point de sacrifier sa vie pour lui. C'était un amour comme celui-ci qui le liait à Levi et il n'en avait pas peur, rien n'aurait pu être meilleur que d'aimer et d'offrir sa loyauté entière à Levi Kowalski. Son visage vient rechercher le sien dans un mouvement doux, caressant l'arrête de son nez par le sien, effleurant ses lèvres. « we're gonna be okay love, i promise you. » et plus personne ne portera la main sur celui qui était tout à ses yeux, Connor se le jurait dans un frémissement de dévotion éternelle.

Il n’avait pas prévu de craquer comme il le faisait, Levi, car il n’aime pas ça, parce qu’il a déjà l’impression de trop s’imposer à Connor à cause de son empathie. Si son petit ami ne s’est jamais plaint à ce sujet, le blond n’a que trop conscience d’à quel point sortir avec un empathe n’était probablement pas le plus facile qui soit – il y avait les émotions qu’il prenait trop à cœur et qui pouvaient l’envahir, les journées passées à s’isoler car le monde était soudainement trop bruyant pour lui. Il connaissait les efforts fournis par le brun pour ne pas avoir à lui imposer d’émotions négatives trop fortes en une volonté de le préserver qui le poussait à l’aimer encore plus fort. Et c’est toute cette accumulation couplée aux blessures visibles de Connor qui pousse Levi à craquer, à laisser la culpabilité l’envahir. Il ne voulait rien de plus que le rendre heureux et non être ce poids qu’il avait l’impression d’être, il refusait surtout qu’il se retrouve blessé par sa faute. Connor qui tente de le rassurer, l’entourant de ses bras en même temps que ses mots ne venaient chatouiller son oreille, il sait bien Levi qu’il perd le contrôle, qu’il s’enfonce dans une tristesse qu’il pensait pourtant pouvoir maîtriser. Seulement c’est à eux qu’ils se sont attaqués, à ce qu’ils avaient et qui étaient si beau qu’il avait eu la naïveté de croire que rien n’arriverait, à celui qu’il aimait qui se retrouvait les poings meurtris. Il enfouit son visage dans le cou de son amant après que celui-ci ne les ait fait basculer dans le lit. L’anglais ferme les yeux, sa main qui s’agrippe au tee-shirt du brun tandis qu’il essaie de caler sa respiration sur la sienne pour calmer la tristesse qui dévalait le long de ses joues. Son corps se tend en dépit de la délicatesse dont son âme sœur faisait preuve, les coups tellement récents qu’il en ressentait encore la douleur. Il s’accroche à lui, à lui et ses paroles, celles en qui il voulait croire. Il aurait sombré bien plus sans lui, il en a alors conscience alors qu’au fond, Levi réalise qu’il avait eu besoin de craquer un bon coup, d’expier la tristesse qu’il avait tenté d’enterrer. Il avait le droit d’être triste, il avait le droit de se sentir abattu alors qu’on venait de s’en prendre à lui parce qu’il osait aimer. Connor qui était alors la lumière lui permettant de ne pas se perdre dans l’obscurité, lui permettant de retrouver le chemin le menant vers lui, vers celui qui représentait tout ce qu’il y avait de beau dans sa vie. Son cœur qui s’emballe à ses mots, à leur signification à laquelle il s’accroche. Ils y arriveront parce qu’ils s’aiment et tant pis si ce n’était pas toujours facile – tout ce qui valait la peine était difficile, après tout. Seulement ça ne l’était pas. Aimer Connor était aussi facile que de respirer, que de rire et de sourire. Il n’avait pas besoin d’y réfléchir ni même de se demander comment faire. C’était dans sa nature, que d’aimer Connor et Levi était persuadé qu’il était fait pour ça, qu’il était né avec un cœur qui ne pouvait s’ouvrir qu’aux côtés de sa moitié. Et c’était ça qu’il voulait retenir, le blond, cette facilité avec laquelle il l’aimait et ça non plus, il ne les laissera pas le lui arracher. Il reste silencieux, encore sous le coup de l’émotion, tandis que ses mains restent accrochées à son tee-shirt et qu’il s’efforce de se calmer. Sa respiration s’apaise peu à peu car il se calque à celle de Connor, sorcier dont les larmes cessent de couler. La tristesse est toujours là, niché dans sa poitrine, et il sait qu’elle y restera un moment mais il est dans les bras de celui qu’il aime alors tout allait bien. Le brun qui s’excuse aussi et il a envie de lui dire d’arrêter, de ne pas se reprocher ce qui était arrivé mais il n’y arrive pas encore, la voix encore trop fébrile après le chagrin qui l’avait traversé. Il relève la tête vers Connor aux mots du sorcier pour pouvoir s’accrocher à ce regard qu’il adorait et il sent bien que ses mots le sauvent, qu’ils guérissent ce qui venait d’être brisé grâce à cet amour qu’il lui dévouait. La douceur de ses gestes ne font que l’achever un peu plus, d’attiser cet amour qui ne faisait que grandir pour lui jour après jour. Son front se pose sur le sien alors qu’il remonte une main sur sa joue, les yeux encore rougis mais les pleurs calmés grâce à lui. « Je t’aime tellement. » murmure-t-il en une volonté d’affirmer son amour, parce que les coups n’y avaient rien changé, qu’il continuerait à l’aimer, même s’il lui fallait affronter la haine de la Terre entière juste pour cela. « Ce n’est pas ta faute. » Levi avait besoin que Connor ne le réalise, qu’il ne s’en veuille pas d’avoir été absent. A vrai dire, il en était plutôt soulagé parce qu’il refusait de voir quiconque lui porter atteinte, aurait encore moins bien encaissé le fait de voir un imbécile frapper celui qui était tout – plutôt encaisser mille coups que de le voir en endurer un seul. Un soupir le quitte alors qu’il dépose un bref baiser sur ses lèvres en une volonté de quérir plus d’amour encore au bout de ses lippes. « Tu peux pas toujours être là même si tu le voudrais. » Et c’était d’autant plus vrai alors que l’année finissait et que bientôt, Connor partira pendant que Levi restera derrière. Les pensées qu’il chasse car ce n’était pas le moment et qu’il n’était pas certain non plus de pouvoir les endurer à ce moment-là, il préfère se concentrer sur sa moitié, sur le réconfort qu’il lui apportait par sa simple présence. « Je vais bien, je te jure, c’était juste.. C’est beaucoup. » murmure-t-il pour justifier sa tristesse. Parce qu’elle restait là et qu’elle ne partira pas si facilement que ça, mais être prêt de lui l’aider plus qu’il ne s’en rendait sûrement compte. Son regard se pose à nouveau sur l’arcade abîmée avant de s’abaisser vers ses mains bandées, la sienne venant se nicher dans celle de son petit ami en s’efforçant de ne pas trop appuyer sur les bandages. « Je veux pas que tu te battes avec eux, ils méritent pas que tu t’abîmes pour eux. »  Ils ne méritaient même pas son attention à vrai dire et encore moins d’être à l’origine de ses blessures. Ses iris s’accrochent aux siennes, aux reflets bruns qu’il adorait et qui lui apportait toujours plus de réconfort tandis que ses jambes viennent s’entremêler aux siennes. « Ils méritent pas que tu laisses ta colère t’envahir. » Pas quand il s’efforçait constamment à l’écarter, qu’il faisait tant d’efforts que Levi admirait. « Promets moi que tu laisseras pas ces cons te pousser à être quelqu’un que tu n’es pas. » Parce qu’il est bien plus que sa colère, Connor, qu’importe à quel point il l’avait laissé le définir ces dernières années, il était bien plus qu’une émotion dévastatrice – il était celui qui avait tellement à offrir au monde même s’il ne le voyait pas toujours, il était ce sorcier qui s’efforçait d’être meilleur, il était celui avec qui il passera sa vie.

Il est plus difficile pour Connor d'encaisser l'une des réponses de Levi que les coups qu'il a pu se prendre l'heure précédente. Parce que le poufsouffle avait besoin d'être là en tout temps et tout spécialement pour les plus compliqués, ceux qui mettaient en détresse les émotions et l'équilibre interne de celui qu'il aimait, ceux qui le faisaient pleurer à faire détester Connor le monde entier pour oser présenter cette version si moche et détestable de lui à celui qui méritait bien mieux. Il réprime ce qu'il ressent lorsqu'alors Levi lui dit cette vérité qu'il ne supporte pas mais sans doute ce dernier le comprend mieux que lui grâce à son don alors il inspire profondément, expire sa frustration comme il le peut. Cinq, quatre, trois, deux, un, il passe à autre chose, il veut passer à autre chose et doit le faire, pour le bien être mental de celui qu'il enlace le plus fort possible, parce qu'aussi ça l'aidait à réguler ses tempêtes internes finalement. Mais il détestait ce jour, il détestait que la haine se soit propagée jusqu'à Levi à en bleuter sa peau, il pouvait détester le monde entier de ne pas aimer à sa juste valeur Levi et lui, soupirant à la tristesse entendue de son petit-ami dont il ne désirait que prendre sa peine et la faire sienne, l'en libérer. Plus habitué, il savait Connor qu'il la supporterait, plus encore en sachant s'en faire fardeau pour ne pas qu'il la ressente lui. Le regard de Levi qui s'attarde à ses blessures et ses sourcils se froncent car ce n'était pas lui, le plus important là et pourtant c'est bien de lui dont ils parlent. Alors il entend ce que Levi lui dit et cette vision de lui qu'il a que Connor n'arrive pas encore à avoir de lui-même. Pendant longtemps, il n'avait vu que la colère et le trou noir qu'il était lorsqu'il se regardait dans le miroir, maintenant ça allait mieux, juste un tout petit peu mieux mais pas assez pour ne pas savoir que la colère était forcément à lui et qu'il était à elle. Il n'arrivait pas à faire autrement, trop de choses bouillonnaient en lui depuis bien trop de temps, si bien que parfois il avait l'impression d'être né pour la ressentir et la porter à vie, être ce mauvais exemple qui poussait les autres à faire la paix avec eux-mêmes pour ne pas finir comme le Grimshaw. Pourtant Levi ne l'avait jamais vu comme ça, Maisie et Noah non plus, alors une part de lui parfois, le plus souvent ces derniers temps, réussissait à la mettre de côté et en être laissé tranquille mais aujourd'hui il n'avait pas réussi et elle s'était faite alliée. Elle le serait à nouveau à l'avenir et il le savait pertinemment. « ils ne me changeront pas. » mais Connor ne pouvait pas promettre que la colère ne prendrait pas place à nouveau et aussi, espérait-il que Levi ne lui en voudrait pas ce jour-là. Alors à défaut de savoir comment être une meilleure personne au quotidien, Connor veut l'être auprès de celui qu'il aime et se redresse sur un coude en soulevant en des gestes remplis de précaution le bas du t-shirt de son petit-ami. Il lui demande de façon tacite si il peut aller plus loin et lorsqu'alors il découvre son corps tâché de bleus de différentes couleurs, il serre les dents. Inspire profondément, réprime tout et le concentre en un « Putain. » rempli de rancœur et relâché avec amertume. Mais il n'en reste pas là, parce qu'il se penche vers sa table de chevet et attrape la crème apaisante et cicatrisante qu'il gardait pour ses propres blessures avant de grimper à califourchon sur Levi. « laisse moi te soigner. » dans une demande qui a tout du besoin chez lui, celui de servir à autre chose qu'à la destruction, Connor qui accroche son regard au sien alors que l'intensité de ce qu'il ressentait pour lui se lisait à ses yeux toujours assombris, comme ses cheveux, depuis qu'il s'était battu – preuve qu'il avait beau tout réprimer, la colère restait en lui. Ses doigts récupèrent un peu de crème à la texture légère mais froide et commencent à caresser avec délicatesse les côtes de Levi, d'un regard des plus sérieux et attentif qui s'attache à l'hématome mais aussi à son regard pour s'assurer que ce qu'il faisait était bien. Il prend soin de lui Connor, de celui qui avait été injustement frappé par la haine alors que tout ce qu'il ne ressentait pour lui n'était que de l'amour, de l'amour et encore de l'amour. « tu peux me promettre quelque chose, toi aussi ? » son regard se fait un peu hésitant tandis qu'il continue ses mouvements lents et doux afin de faire pénétrer la crème. « promets moi qu'ils ne te feront pas perdre espoir, en nous et en l'autre, de pas laisser la peur et la tristesse te pousser à ne plus y croire. » en eux, en l'humain, en lui-même aussi. Il aimait Levi pour tout ce qu'il était, il l'aimait pour son cœur, aussi et savait, il ressentait, combien tout cela l'affectait encore. Pour cela il était prêt à maudire la terre entière mais il savait que c'était en l'aimant plus fort qu'il l'aiderait et c'était ce qu'il comptait faire. Car Levi était mieux que la haine et la colère, mieux même que sa paix, il était l'Amour.