Décembre est enfin arrivé. Et, tu sais pas trop pourquoi, Ed, mais t'es super contente de voir la neige s'installer dans le parc de l'école. Pour une fois tu ne rentreras pas en Italie pour les vacances, et peut-être que c'est ça qui te met autant en joie. En tout cas, ta mère, probablement attristée de ta non-présence pendant les périodes de fêtes, t'as envoyée la veille ton vieux pull habituel : celui avec le renne ensorcelé qui volent dans le ciel enneigé. On se doute bien que c'est affublé de ce fameux pull que tu as rejoins la grande salle, un peu en quête d'une activité, sans trop savoir sur quoi t'allais bien pouvoir tomber. Et, pour le coup, t'as été assez surprise du monde que tu y as trouvé. Non pas que tu pensais qu'elle serait vide, c'est surtout qu'avec le temps, tu aurais tendance toi-même à aller jouer dans la neige à l'extérieur, ou à profiter du feu de cheminée qui a été allumé dans ta salle commune. Remarque, c'est vrai qu'avec ce bouleversement qu'il y a eu à Halloween... Pas évident de se retrouver dans la salle commune d'autres, on n'y a pas ses marques. Tant pis, au pire, ça te donne encore plus de moyens de t'occuper.  Tes yeux parcourent rapidement la pièce, tombent sur des amis à toi, tranquillement installés à votre table, mais tu n'as pas vraiment le temps de t'avancer vers la table des rouges et ors que le professeur Flitwick t'apostrophe, et t'intime de manière plutôt vive à te diriger vers la table des blaireaux.
— Allez, allez, mademoiselle Pacino, dépêchez-vous !
— Professeur, je ne suis pas sûre que...
Tu ne finis même pas ta phrase, que Filius Flitwick s'est éloigné à grand petit pas en direction d'autres élèves. Avec ta maladresse légendaire, non, faire des biscuits n'est définitivement pas une bonne idée. Mais il semblerait que tu n'ai pas réellement le choix, Edelberga. Autour de toi, tu reconnais certains élèves, comme @Hermione Granger, à qui tu adresses un sourire timide, et un peu amusée, tout de même. Pourtant l'angoisse est plus que présente, et tu es loin d'être détendue. Par Merlin, faites que tu ne renverses pas tout.

La Serdaigle incendiait le professeur du regard, se demandant depuis quand elle se devait de se plier aux directives d'un lilliputien à la voix stridente. Si elle se trouvait ici, parmi cette plèbe à l'ichor perverti, c'était à cause du bon vouloir de son directeur de maison, la jugeant bien trop asociale et renfermée pour son propre bien. Mais c'était ce même côté glacial qu'elle avait mis des années à entretenir, fière d'une neurasthénie toute particulière, tel Mercredi Addams guillotinant ses poupées. Et en cet instant précis, elle rêvait de réserver le même sort à son professeur. Se faire sermonner par le cousin éloigné d'un elfe de maison ne l'enchantait guère, considérant toute opinion de sa part comme dignes d'un enfant de trois ans. Attablée chez les Poufsouffle, elle dédaignait ses camarades, leurs palabres incessantes mettant déjà sa patience à rude épreuve. Elle se contentait d'observer les ustensiles et ingrédients disposés çà et là de la table, désireuse de les balancer à la tête de chacun des élèves présents. Empoisonner le contenu de ces maudits biscuits lui semblait comme un doux songe éveillé, qu'elle savait ne pouvoir réaliser. Soit, elle devrait se contenter de coopérer, ce mot lui paraissant amer à cette simple pensée. Relevant les yeux quelques secondes, elle aperçut @Emrys Beurk dans son champ de vision, lui aussi tout aussi heureux d'être ici que Malefoy face aux Weasleys.  Elle lui adressa un de ces sourires rares et pratiquement invisibles pour ceux n'y prêtant pas attention, se dirigeant vers lui, soucieuse de ne pas partager le même banc qu'une sang de bourbe. Granger empiétait dans son espace personnel et c'était loin de lui plaire. Avare de gestes affectifs, l'aiglonne se contenta de prendre place aux côtés du jeune serpent, la perspective de pouvoir calomnier les autres en sa compagnie étant son étincelle de lumière dans une situation aussi aberrante.

this must be what hell looks like

Mains enfoncées dans les poches et l'air encore plus renfrogné que d'habitude, le Beurk entre dans la grande salle. Un premier frisson s'empare de lui en apercevant toutes ces vilaines têtes qu'il va devoir supporter le temps de l'activité. Il n'a rien à faire ici. Encore moins avec ce type de personnes au sang souillé. Lorsqu'une élève plus âgée le bouscule, les bras pleins de décorations de Noël, il se contente de lui lancer un regard noir en pinçant les lèvres de dégoût. Au diable les trois têtes de plus qu'elle fait, ces décorations vieillardes pleines de poussière et encore plus ce groupe d'élèves avec qui il va devoir travailler. Il approche de la table sans un mot et déglutit dans un haut le coeur quasi imperceptible. Comme si faire de stupides gâteaux de Noël entouré de sang-mêlés - ou plus sale et déshonorant encore, ô magie il aperçoit alors @Hermione Granger - ne suffisait pas, il faut que ça se passe à la table des plus gros abrutis de l'école. La preuve à cette théorie arrive d'ailleurs plus vite qu'il ne le faut alors que @Susan Bones rejoint le petit groupe en disant ne pas savoir ce qu'ils sont censés faire. « Du quidditch. Ça ne se voit pas ? » Lance l'héritier d'un ton cinglant en plantant ses petits yeux fous dans ceux de la rousse. Au moins la dernière élève du groupe, @Edda Pacino , a la bonne idée de ne pas l'ouvrir, elle. Peut-être que les autres devraient prendre l'exemple. Heureusement @Calypso Shafiq est là et contrairement à ce que laisse entrevoir son attitude, elle l'apaise. Il a envie de la saluer comme il se doit, comme elle le mérite, mais il ne peut pas. Pas devant ces trois truies qui lui donnent la nausée.

Les conversations ne cessaient de fuser de parts et d'autres de la table, arrachant une grimace à l'aiglonne qui désirait plus que tout au monde leur arracher la langue et la donner à déjeuner à son chat. Une Poufsouffle ne tarda pas à faire son entrée et Calypso n'eut aucun mal à la reconnaître, malgré l'absence d'un costume de paquet de frites géant. Susan Bones ? Allez savoir. Au fond, elle n'en avait absolument rien à faire. Ce qui lui importait davantage, c'était de devoir passer les prochaines heures en compagnie de cette plèbe impure. Des vermines qu'elle préférerait éviter. Une sang-mêlée passait encore, mais Granger ? Très sérieusement, une telle idée la révoltait. Devoir partager le même air qu'une née-moldue lui donnait des hauts le coeur et une folle envie de refaire le portrait à la Rouge en l'assommant contre un mur à plusieurs reprises. A en juger par le regard irrité qu'adressait Emrys aux demoiselles en question, il partageait son opinion.

Levant les yeux au ciel devant de telles palabres puériles et agaçantes, l'aiglonne ne put s'empêcher de réduire le sachet de fruits en face d'elle en bouillie. Quoique, pas sûr qu'elle sache en quoi consiste le Quidditch non plus, vu la vitesse à laquelle ils ont perdu lors de leur dernier match. Devant un tel patchwork de débilité, la Serdaigle était certaine d'assassiner le restant de cette table d'ici les dix prochaines minutes, vingt avec un semblant de self-control. Tu sais au moins la différence entre un biscuit et des frites, ou tu veux que te fasse un dessin, Bones ? Nulle doute que les professeurs allaient regretter d'avoir réuni des personnes aussi tout autant opposées qu'elles ne pouvaient se supporter pour un atelier pareil. Sans même atteindre une réponse de la part de la Pousfouffle (qu'elle dédaignait plus que tout), l'aiglonne s'empara d'un rouleau à pâte, et s'attela à son travail, sans même accorder un regard aux autres, se préoccupant seulement de son coin de table. Elle remerciait Merlin toutefois d'avoir Emrys avec elle, sans quoi son self control aurait déjà atteint son paroxysme. Tu t'occupes du glaçage ? qu'elle demanda alors au troisième année, la voix bien plus douce et chaleureuse que quelques secondes plus tôt.

Noël approche et dans un souci de cohésion, Dumbledore, toujours aussi lucide, a décidé vouloir continuer sa mission “Rapprochement des maisons”. Après une étape 1 plus ou moins réussi et une seconde étape imprévue, vous voilà tous réparti en petits groupes chacun impliqué dans la vie scolaire à l’approche des fêtes. Et tu as été réparti à la confection des biscuits. Seulement, tu ne t’ai pas attendu une seule seconde à partager cette tâche avec un groupe aussi… hétérogène. Si la présence d’Edda et Susan te réjouit, la présence du Serpentard et de la Serdaigle n’est pas celle que tu aurais aimé avoir. Mais tu décides de faire abstraction de ces deux idiots qui sont sûrement déjà entrain d’avoir une crise d’urticaire par ta simple présence ici et tu adresses un sourire amical à tes deux comparses. Ton amie Susan te glisse qu’elle ne sait absolument pas ce que vous devez faire et avec un sourire tu t’apprêtes à répondre. Mais tu entends le venin sortir des deux extrémistes et tu fronces les sourcils, indignée de les voir s’en prendre à elle. Elle vous a causé peut-être ? Tu dévisages du regard @Emrys Beurk et @Calypso Shafiq , n’ayant pas peur de te prendre une remarque acerbe de leur part, absolument pas inquiète de les voir te rabaisser tant tu as l’habitude. Retournez faire les langues de vieilles dans votre coin et appliquez vous à faire votre glaçage. Ca serait dommage qu’un éventuel accident arrive à votre concoction. Sourire hypocrite sur le visage tandis que tu te détournes de leur présence indigne de ton intérêt. Occupons nous de la pâte pendant ce temps dis tu à @Susan Bones et @Edda Pacino en attrapant le sachet de farine et  renversant un peu de farine sur la table des Poufsouffles. Vous avez déjà préparé des biscuits à la main ou vous laissez faire la magie à votre place ? Sourire amusé sur les lèvres alors que tu as déjà oublié la présence insupportable de l’aigle et du serpent.

La lionne ne tarda pas à rugir, comme s'y attendait Calypso. Cela n'avait rien d'étonnant, ces gens là étaient tellement prévisibles. La manie des lions à vouloir défendre bien plus faible qu'eux était légendaire, comme cette blairelle qui s'imaginait l'atteindre en plein coeur par cette pauvre réplique. Je suis censée être impressionnée par un lutin de noël débile tel que toi ? L'aiglonne se désolait quelque peu de ne pas avoir d'adversaires au répondant bien plus redoutable que ça. Mais soit, c'était préférable, sans doute. Surtout si elle désirait finir cet atelier au plus vite, loin de ces souillons abjectes. Mais l'aiglonne avait à peine eu le temps d'ouvrir la bouche pour leur exprimer tout son amour qu'une volée blanche se déversa sur eux, l'aveuglant et l'asphyxiant dans le même temps. Dans la panique, quelqu'un l'entraîna dans sa chute, lui arrachant les cheveux par la même occasion, et elle s'apprêtait à faire une remarque cinglante à la dite personne avant de réaliser que le responsable n'était autre que Emrys. Son courroux se retourna donc vers les perpétrateurs d'une telle infamie. Calypso n'avait aucunement vu leur visage, mais elle avait entendu leurs rires, ces mêmes ricanements puériles et enfantins qui lui donnaient des envies de meurtre. Toussant à moitié de suffocation et à moitié de protestation, la Serdaigle se releva tant bien que mal, offrant son aide au Serpentard, lui aussi bouillonnant de rage. Son champ de vision n'était plus qu'un désert infini de blanc, tandis la farine l'empêchait de respirer convenablement, lui chatouillant les narines à chaque inhalation. C'est alors que l'aiglonne aperçut une forme se relever non loin d'elle, et dans sa grande maladresse, Calypso eut le malheur d'envoyer accidentellement une pomme, étant tombée au sol dans la panique, droit dans les pieds de la blairelle, causant la pauvre malheureuse à retomber tête la première sur le sol en pierre, mangeant une nouvelle fournée de farine au passage. Oh, il faut croire que les pommes ne rendent pas si aimables que ça, après tout. Tu veux de l'aide, ou tu préfères passer la serpillière avec tes cheveux ? Non loin, elle pouvait déjà entendre Rusard se précipiter vers leur table, mais là encore, elle n'en avait cure.

L'ambiance était clairement des plus électriques autour de la table. Calypso Shafiq et Emrys Beurk avaient fait leur entrée, accompagné comme toujours de leur langue de vipère acérée, chose que tu ne comprenais définitivement pas. Tu savais que les idéologies politiques n'étaient pas les mêmes dans chaque famille, c'était évident ; néanmoins, ni Hermione ni Susan n'avaient fait quoique ce soit méritant ce genre de traitement. Au contraire, elles étaient des plus adorables, autant l'une que l'autre. Tu aurais très certainement adoré répliqué, mais décidais être plus mature que ça et te concentrais sur la discussion qui prenait part entre ton amie rouge et la jaune.
— Ma mère ne me laisserait jamais faire des gâteaux de noël magiquement ! Non, tradition oblige : on les fait mains.
Tu lâches un rire à ta remarque, et explique par a la suite à Susan que tu resteras au château pendant ces vacances. C'est la première fois que tu le fais, mais tu n'as pas envie de rentrer chez toi. C'est bien la première fois que ça t'arrive, mais on ne creusera pas le sujet. Les filles et toi commencez à préparer une pâte à biscuits, oubliant momentanément la présence des deux parasites, et tu n'es que peu inquiète par l'arrivée de certains gryffondors dans la pièce. Enfin, jusqu'à ce qu'un nuage blanc n'explose autour de vous, recouvrant la majeure partie de tes petits camarades de farine. Tu es heureusement saine et sauve, jusqu'à te recevoir quelques œufs sur ton beau pull ; rien de dramatique, néanmoins. Ce qui t'inquiète plus, en revanche, est de voir Susan retomber au sol, et tu ne comprend que tardivement que c'est l'œuvre de Calypso. La voix de la bleue s'élève et cette fois, tu ne te retiens pas de rouler des yeux. Le ton monte trop rapidement, et, pour toi qui n'aime pas les conflits, tu es servis. Ta main se pose sur l'épaule de la jaune, comme si ce geste suffirait à la calmer, avant de finalement poser ton regard sur la Shafiq. Tu décides de ne pas lui accorder plus d'attentions que ça, de toute façon elle ne la mérite absolument pas, et tourne délicatement le visage de Susan vers toi pour vérifier qu'elle ne s'est pas trop grièvement blessée en tombant. Néanmoins, la jaune décida de partir se rafraîchir, chose que tu comprenais aisément. Alors, tu te contentes de soupirer, et va plutôt t'occuper d'Hermione.

L'aiglonne aux cheveux aussi sombres que l'ébène faisait désormais pâle figure, sa chevelure des plus ternies par ce blanc immaculé et criard qui l'accablait de la tête aux pieds. Déesse sombrant de son piédestal, les portes de l'Olympe s'étant refermées derrière elle dés lors qu'une pluie de fécule s'était déversée sur elle et son camarade aux paroles acerbes. Ce sentiment d'insécurité et d'inconnu surpassaient à peine le malaise qu'elle ressentait en cet instant. Instabilité émotionnelle qu'elle dissimulait derrière ce même masque d'impatience et d'irritabilité - elle qui n'aimait être prise au dépourvue. La Poufsouffle ne perdit aucunement de son mordant, appuyant sur le sujet à ne pas mentionner. Calypso vit rouge. Si j'étais toi j'éviterais de parler de sujets dont tu ignores tout. La Serdaigle n'avait jamais connu sa mère, ni même encore son père, tous deux des facteurs inconnus dans l'histoire de la belle qu'elle s'efforçait d'oublier, d'effacer, sans grand succès. Se faisant violence pour ne pas gifler l'importune, l'aiglonne inspira profondément, tentant d'évacuer l'anxiété qui la gagnait en tentant de retirer le plus de farine de ses cheveux, sans grand succès. Du regard, elle aperçut la Bones s'éloigner vers les commodités, et c'est d'un air décidé que l'aiglonne lui emboîta le pas. On se relaxe les lionnes, je vais pas l'assassiner. qu'elle précisa en voyant les deux Gryffondor se mettre en position de combat. Susan était salement amochée, le sang contrastant sévèrement avec le blanc sur son visage. D'un geste vif, elle pointa sa baguette sur la Poufsouffle avant même que celle-ci n'ait le temps de réagir. Vulnera Sanentur. Ce serait dommage que ça s'infecte., énonça-t-elle d'une voix nette et précise. L'arcade de la Poufsouffle se referma aussitôt, et, satisfaite, Calypso se mit à rincer ses cheveux délicatement, en en extrayant le plus de farine possible. Navrée pour ta blessure. Cela ne change rien à la situation toutefois, sache-le. Les dés étaient jetés.