Le sang venait souiller la faïence cendrée, l'eau chaude l'amnistiant enfin de cette harassante journée. L'Irlandais profitait du confort d'une douche brûlante, les muscles encore endoloris par la précédente épreuve tandis qu'il se brossait les dents avec un regard dépité. C'était donc à ça qu'allait ressembler cette semaine ? Se faire tabasser par des enveloppes ensorcelées et cracher ses poumons dans une course endiablée pour se retrouver à devoir élever une poule ? Glaviot colgate sur la mosaïque et le voila qui quittait la cabine de douche, serviette enroulée autour des hanches en s'approchant du miroir pour constater les dégâts de la journée. Son teint était presque livide, les yeux cernées et l'arcade qui malgré les efforts des filles, restait salement amochée. Il jura en gaélique et se dépêcha de s'habiller, attrapant ensuite son sac pour quitter les vestiaire et coexister de nouveau avec le vent glacial de janvier.

Premier sorti, il s'adossa à côté de la porte des vestiaires pour patienter, observant d'un œil le ciel s'enflammer sous des milliers d'astres venu les observer. Songeur, il commença alors à réfléchir à où ils allaient établir leur campement. Les autres équipes continuaient de vadrouiller à l'extérieur, certains choisissant d'affronter le froid de l'hiver et de dresser leurs tentes entre les cyprès. Il était hors de question de pioncer dans le parc, ils n'avaient pas le confort nécessaire et malgré sa nature de sorcier enflammé — cela ne suffirait pas à le réchauffer pour la soirée. Un soupir tandis qu'il leva son poignet pour observer les aiguilles de sa montre continuer de tourner inlassablement en rond quand enfin — la porte s'ouvrit. Willow fût la première à sortir et il lui adressa un fin de sourire sans bouger. « Va falloir qu'on trouve vite un endroit où camper sinon il va nous rester que les cachots dégueulasses. » souffla alors l'Irlandais qui quitta le mur pour s'approcher de Willow et attendre que Lady Greendrass daigne les rejoindre.

Silence gênant entre l'aiglonne et le lion, à quoi bon parler ? Ils étaient tous crevés. Il soupirait alors que quinze minutes plus tard, la vipère à la chevelure flavescente rejoignait enfin le reste de son équipe. « Bien ... On se pose d'abord pour manger un peu ou on se trouve un endroit où crécher ? » Le sac sur l'épaule, fatigué, il avait un peu perdu de son feu sacré après ces péripéties. La perspective de devoir dormir avec ces filles aussi froides que la nuit ne semblait pas aider le gryffondor à retrouver son éternel optimisme.

Vous veniez de passer une sacrée nuit, équipe qui se découvrait. Attraper une foutue beuglante vous auras demandé bien des efforts, vous aura mis dans tous vos états, et ça te rendais folle Willow. Tout c'merdier pour attraper une putain de beuglante. T'aurais tout vu. Humeur maussade pesant sur ton esprit, tandis que tes muscles, eux, se détendaient sous la chaleur du liquide translucide embrassant ta peau basanée. Instant de détente que vous aviez bien mérité. Ton corps se réchauffe sous cette chaleur agréable, t'arrachant du froid d'hiver vous agressant la peau à peine aviez mis un pieds dehors. Un soupire t'échappes, tentative infructueuse de faire le point sur la situation. Seamus, Daphné et toi formiez une équipe. L'espace d'une semaine durant. Bien. Assimilé. T'allais devoir te montrer sociable et coopérative avec eux. Plus dérangeant. Encore en cours d'assimilation.

Enfin, sortant de cet havre de paix dont-tu savouras le moindre instant, une serviette vint épouser ta silhouette. Quelques minutes pour sécher ta crinière, sort que tu lances afin de teinter certaines mèches d'une nouvelle couleur, façon à toi de reconnaître l'existence de ce tournoi. D'autres minutes encore afin de revêtir tes précédant vêtements. Œillade jetée à l’héritière Greengrass qui sort à son tour de sa cabine. Corps que tu détails fugacement. Pensée que tu garderais pour toi seule.

Manteau que tu resserres autour de toi lorsque tu sors de nouveau affronter ces températures glaciales, regard qui se porte sur le lion. Les femmes sortaient les dernières, habitude stéréotypée véridique. A la phrase qui t'es adressé, tu te contentes de hocher la tête. Il avait raison le rouge et or, vous devriez vous dépêcher de trouver un endroit où établir votre campement, si vous désiriez que ce dernier soit un tant soit peu décent. Tu plussoies en silence, tout simplement.

« Faudrait aussi qu'on passe à l'infirmerie de fortune. Surtout pour toi.» Ton index désigne l'irlandais. C'était pas le moment de laisser couler pour que ton coéquipier se retrouve finalement avec une infection ou tu ne savais trop quelle connerie du genre. Finalement, la vipère vous rejoins à son tour, adressant un rapide regard à cette dernière. « On a des rations de prévues dans notre kit, mais ça pourrait être pas mal de se trouver quelques petites choses en plus, avant que les autres équipes n'aient la même idée et qu'il ne reste plus rien.» Où vous alliez trouver de quoi vous nourrir ? Peut-être dans le potager d'Hagrid, ce serait pas une bête idée tiens. « Vous avez déjà choisit l'objet que vous comptez emporter ?»

Le liquide déambulait sur sa peau, glissant dans des millions de baisers torrides, la plongeant dans un cocon d'une chaleur familière. L'eau l'enveloppait toute entière, effaçant les souillures de la journée, les déboires d'une épreuve parsemée d’embûches. Le visage humide, les yeux clos et la bouche qui amassait le fluide cristallin, elle demandait à ce qu'il coule plus violemment, plus brutalement, la faisant perdre équilibre et la brûlant toute entière, recroquevillée, nue, se fondant dans la pâleur du sol. Enterrée dans cette blancheur immaculée, stérile, enflammée par le semi-matériel. Daphne s'épanouissait dans ce semblant de petite mort...un avant-goût de l'enfer parsemant sa chair. Elle voulait se réfugier sous cette douche, et étrangement ne plus en sortir. Elle ne les connaissait pas, et bien que les supplices rapprochent les gens...ce laps de temps où ils se séparèrent pour récupérer une certaine hygiène avait déjà laissé couler la singularité de leur relation. Ils n'avaient rien en commun. Pas même la rougeur de leur sang. Et les tempes de la Greengrass tambourinaient de questions...comment devait-elle se conduire ? Que dirait ses connaissances ? Et ses parents ? Devait-elle être aimable, souriante ? Ou polie mais froide ?
C'était étrange. Etrange de voir son être embarrassé de bleus violacés...comme si cette bête à l'intérieur d'elle revenait à la surface, comme si le chaos qu'elle enfantait était mis au monde dans la douleur que les hématomes engendraient. Peut-être, au fond d'elle, était-elle bleutée, stellaire.

Sortant des buées de la douche, elle s'enveloppa d'une serviette propre, le temps de se diriger vers le miroir, évitant de regarder Willow au passage. Une question de pudeur. D'intimité.

Des cernes entouraient ses yeux, des paillettes de mascara constellant encore ses pommettes. Elle détestait se voir ainsi : crue. Nue. Sans artifices, sans ordre...dans le désordre de son humanité, la fatigue de l'épreuve lancinant tous ses muscles, révélant la fragilité de sa condition.
Daphne n'avait plus de maîtrise sur cette chose, ce reflet...et ça la déchirait, l'irritait.
Elle commença par nettoyer ce visage, le désincrustant de ses tâches de noirceur, le polissant, retrouvant cet air ingénu, enfantin lorsqu'elle ne portait aucun maquillage. Puis elle enfila ses vêtements, rapidement, prenant néanmoins soin à ne pas les abîmer. Bien que la nuit voilerait quelque-peu sa silhouette, elle se devait d'être parfaite. C'est ainsi qu'elle s'attaqua à ses cheveux...redorant leur couleur.

Un dernier coup d’œil au miroir, et elle sortit dans le froid hivernal...le vent fouetta son visage, rosissant ses joues, tirant ses traits...Les bras croisés sur sa poitrine, tentant tant bien que mal de rattraper la chaleur de la douche, de la garder pour elle, égoïste princesse.
Ils étaient déjà là, attendant surement sa venue avec ennui. Elle préféra ne pas y penser, effaçant la possibilité d'être dérangeante, de trop, de son esprit. Rayant ces nuisibles pensées d'une confiance superficielle, des phrases calquées sur les paroles de son père, sensées la rendre fière...Daphne était pure...pure dans ses veines, et ses artères, ça n'était surement pas elle qui était de trop.
Elle décida de les écouter, plutôt que de parler, retrouvant son mutisme quasi-légendaire. Perdant son regard dans l'horizon qui commençait à s'assombrir...l'air ailleurs, désintéressé, comme si elle n'appartenait pas à ces dialogues, à ces liens qui se tissaient.

Les cheveux mouillés, le blond de passe une main parmi les mèches retombant devant son regard pour les ramener en arrière. Une impression de froid humide lui glace les doigts un instant avant qu'il ne décide de les frotter contre son manteau pour les frictionner et se procurer de la chaleur. Il avance de ses grandes jambes et contourne les vestiaires en dépassant d'autres élèves, soufflant sur ses doigts pour se réchauffer mais sans succès. Et il s'avance, encore et encore, il compte à chacun des pas qu'il fait. Treize, quatorze.. il entend des élèves parler des cuisines fermées et impossible d'accès. Quinze, seize, un gryffondor conseille à un autre d'éviter les couloirs des cachots bondés de serpentards. Dix-sept mètres et le poufsouffle commence à sentir un sort à effet élastique qui le tire vers l'arrière mais il ose un pas de plus, il s'approche enfin des dix-neuf mètres quand il a le souffle court à forcer ce lien invisible. Ruben se retourne en regardant les vestiaires qui lui paraissent à la fois proche et assez loin pour avoir assez d'espace vital avec ses coéquipiers. Le sang-mêlé fait le pari sur les vingt-mètres d'écart mais ne tente pas l'impossible pour ne pas se voir faire traîner dans la boue comme le pauvre troisième année qu'il a pu apercevoir en route. Alors que la nuit tombe, il profite de l'arrivée des elfes de maisons et de leurs charrettes pour s'approcher du convoi en souriant. Il y a une petite brune qui tente de leur voler quelque chose et le septième l'apostrophe, menant à néant son essai. Amber, Abbie, Abygail ? Il ne sait plus vraiment son prénom mais il est certain de lui avoir déjà parlé. Alors le jaune se lance dans une conversation loin d'être intéressante, bousculant par mégarde un elfe et ses sacs. En se retournant, Abygaïl s'abaisse pour aider à ramasser ce qui a chuté en même temps que sa tentative de l'imiter et il profite qu'elle et l'elfe soient tous les deux de dos à lui pour attraper un paquet au hasard. Un sac sous sa cape, il commence à faire quelques pas pour s'en aller avant d'être pris par les remords. Alors il pivote, attrape un autre sac dans un élan tout aussi furtif et attend que la jeune élève s'éloigne des elfes râleurs pour s'approcher d'elle et lui tendre le plus petit de ses vols.

Avançant jusqu'à ses coéquipiers sortant tout juste de leurs douches, il ouvre son sac et en observe son contenu. Il y découvre le repas d'une équipe pour le lendemain midi et au plus vite, son premier réflexe est de cacher le sac, l'attachant à sa ceinture. Lorsqu'il arrive d'un pas fatigué mais volontaire, il s'adosse aux vestiaires et entre dans la conversation. J'ai compté, on a vingt mètres d'écart, pas plus. Le jaune écoute Willow et commente dans la foulée L'infirmerie est blindée, on peut peut-être essayer un epiksey ? Quelqu'un l'a déjà lancé ? Lorsqu'elle parle de nourriture, un sourire un tantinet carnassier se dresse sur ses lèvres. Il s'approche d'eux sans détacher le sac de sa ceinture et en ouvre le contenu à leurs regards. J'ai trouvé ça en route. Il hoche la tête d'un air négatif et tente de réfléchir à quel objet il pourrait demander mais se sait ne pas être dans les meilleures conditions pour une bonne réflexion. Ses céruléens observent la vipère sortir des vestiaires mais ne dit rien. Apparemment, les couloirs des cachots sont remplis de serpents sifflant à leur portes. Vous avez une idée d'où on peut dormir ? Le poufsouffle aux allures de kleptomane referme d'un coup sec le nœud du sac avant de croiser les bras contre lui, observant les autres équipes passer avec toujours une oreille qui traîne au cas où. Sérieux j'me caille là à cause du vent, faudrait qu'on bouge avant de quitter le tournoi à cause d'une grippe idiote.. quoi que, l'infirmerie doit être super chauffée, merlin c'est d'l'idée ça ! Petit sourire, il raffermit ses bras contre lui à la nouvelle bourrasque de vent avant de fixer la poule et son air ahuri dans les yeux.

Lion blessé, crevé, dépité. Il était devenu difficile après cette journée de faire jaillir sur ses lippes la chaleur de son éternel sourire enflammé. L'Irlandais avait ramassé et malgré les soins des deux sorcières, son arcade demeurait fracturée et il lui était devenu impossible d'ouvrir son œil gauche sans soupirer de douleur. Encaisser par fierté, rester fort pour son équipe et ne pas se plaindre dans cette nuit glacée. Ils avaient tous ramassés et le seul réconfort qu'il avait trouvé c'était de câliner la poule dans ses bras musclés. Celle-ci était étrangement calme, comprenant alors pourquoi Hagrid l'aimait tant. C'était presque apaisant de la sentir respirer contre son cœur alors qu'elle caquetait son bonheur sous les caresses du sorcier cajoleur. Daphne tarda à rejoindre son équipe, Seamus préférant ne pas faire de commentaires pour ne pas l'irriter. Il savait très bien qu'elle avait tout comme eux, encaissée de sales coups aujourd'hui. Puis en plus de son arcade et de son corps qui le faisait souffrir, il ne voulait pas prendre le risque d'énerver la vipère. Téméraire, mais pas suicidaire.

Le trio fût rapidement rejoint par Ruben qui s'était éloigné, lui lançant un regard interrogateur alors que celui-ci revenait avec des vivres pour son équipe. « Good game Rubenhood ! »  L'Irlandais ne cacha pas sa joie malgré sa sale gueule, souriant en donnant une tape sur l'épaule du Poufsouffle pour le féliciter. Willow ayant suggéré de faire un rapide détour par l'infirmerie, le gryffondor s'enferma dans un mutisme en boudant comme un gamin qui ne voulait pas aller chez le dentiste se faire arracher une dent. Il ne voulait pas être un poids pour eux alors il souriait, prétendant qu'il allait bien même si la douleur devenait par moment insupportable. « Non mais ça ira mieux demain les gars. » souffla-il pour les rassurer alors qu'il confiait un instant la poule à Ruben, laissant échapper un sourire amusé après l'avoir vu mener un affrontement visuel avec elle. « Pour l'instant ça saigne plus et j'ai ramassé bien pire au Quidditch. » Ce qui n'était pas faux. Il écouta ensuite les suggestions de Ruben, éliminant d'office par la pensée la perspective de s'échouer dans les profondeurs humides du château. Il préférait encore pioncer dehors que dans les cachots. « On peut essayer le hangar à balais ? C'est pas super grand mais je pense que si on s'organise bien, ça pourrait le faire ? Puis on reste à proximité du stade pour la bouffe et les soins. » Il toussa un peu, sentant déjà le froid se loger dans sa gorge pour l'irriter. « Je propose qu'on y mange tranquillement là bas pour se décider ? » Un sourire franc pour les filles et il ouvrit la marche en direction du cabanon. Les mains dans les poches, il leva un instant son regard vers le ciel étoilé et il pensa à sa meute de lion qui lui manquait. Il espérait qu'ils allaient tous bien, ça l'inquiétait le félin.

Après quelques minutes de marche, le lion ouvrit la porte d'un coup de baguette, laissant entrer les filles d'abord — sauvage mais galant le rouge — il illumina la pièce avec un Lumos, observant tout le bordel causé par une précédente épreuve la journée. Des balais renversés et des effluves malodorantes. « C'est pas plus crade que les vestiaires des mecs après un match. » souffla l'irlandais au poufsouffle qui ne pourrait que confirmer. Il jeta vers le plafond la boule lumineuse qui se détacha du bout de sa baguette pour illuminer le petit hangar. « Ça le fait pour vous les filles ? Demanda-il aux principales concernées. Ce n'était pas le grand luxe, mais c'était mieux que de devoir affronter les intempéries de cette foutue saison. Il ne se faisait pas de soucis par rapport à Ruben, il n'avait pas l'air d'être de ceux qui étaient trop précieux. Seamus lui ? Il dormirait même dans une poubelle, rien à foutre.

La tête encore brumeuse, Daphne divaguait dans ses pensées. Détachée du petit groupe, un lancement dans les membres, tirant sur ses ligaments, bousillait ses nerfs. Terrible résultante de cette première épreuve, la fatigue gagnait du terrain, engourdissant Daphne qui s'éloignait du rivage...de ces paroles qui ne devenaient que des mots indistincts, des sons cognant à ses tympans, tentant de s’infiltrer à son attention floutée. Il n'y avait plus que des tons...des haussements de voix, des émotions dessinant le flux de paroles, plus que ce brouillon social qu'elle ne discernait guère. Quasi anesthésiée était-elle, et seul le cœur pour témoigner de sa maudite présence en cette nuit hivernale.
Les flocons se mêlaient à ses cheveux, se fondant sur sa peau...se confondant avec sa personne...étoilant l'univers, s'oubliant dans la lune sorcière. Le froid, brutal amant, usait encore de sa colère pour imposer son amour et asséner de coups chaque parcelle de son corps. Frissons secouant son échine, elle se cachait quelque-peu dans les ombres, à l'abris des regards...des bruits et des questions auxquelles elle n'avait jamais su répondre. Il y avait ce caprice, cette envie d'être oubliée et de s'oublier. De partir avec le vent, de s'évanouir dans le ciel...Rappelle-toi Daphne, ton âme n'est-elle pas bleutée ?
Se mordant l'intérieur de la joue, elle réprimait avec frustration le désir de cramer une cigarette à ses lèvres. Mais en vain, la frustration hurlait dans sa poitrine, griffant sa gorge, et elle la sentait grandir, se nourrir de ses idées noires. Il était si facile d'y céder...de la laisser gagner, elle, si puissante.
Et le monstre grognait, claquant ses chaînes, donnant des coups à sa poitrine.
Elle entendit le jaune ouvrir sa bouche pour lâcher des infamies, du moins ce fut ce qu'elle traduit de son air méprisant. C'était une remarque sur les serpents, sur les siens, qu'elle accueillit avec un roulement d'yeux et un léger soupir pour étouffer le ricanement envenimé qui voulait résonner dans les airs. Cette amertume qui voulait ronger sa gaieté.
Rendant un frêle rictus (qu'elle tenta de rendre le plus naturel possible malgré son agacement) à Seamus à la fin de son discours, elle hocha de la tête sèchement indiquant à ses coéquipiers d'ouvrir la marche, pendant qu'elle la fermerait à une certaine distance.

Remontant son écharpe verte à son nez, le sentant picoter, les larmes voilant son regard...la vipère observait l'avancée sur le sol...le vent faisant virevolter ses cheveux à peine brossés. Puis la meute s'arrêta, et relevant ses yeux elle aperçut le fameux cabanon. C'est...pour le moins humble... observa-t-elle, dans sa politesse réservée, tout en rentrant à l'intérieur et inspectant le lieu. Rien de ce qu'elle ne connaissait ou pouvait trouver comme familier...c'était minuscule pour eux, surement inconfortable...ça avait néanmoins le mérite d'être à l'abris du froid. N'est-ce pas légèrement trop... passant sa main sur un manche à ballet, puis sur le mur, elle tenta de se frayer un chemin parmi le bazar étendu à ses pieds. petit ? se tourna-t-elle finalement vers ses coéquipiers. On risquerait de se déranger durant la nuit...je veux dire..., malgré toute sa bonne volonté, sa moue fatiguée et peu enjouée avait du mal à se détacher de son visage. Puis elle se perdit une nouvelle fois dans l'observation du cabanon, sous le lumos, les ombres trahissaient l'espace, tranchant sévèrement le paysage. Elle avait du mal à distinguer réellement où puiser un certain engouement...Soudain, une toile d'araignée croisa ses iris, une faucheuse endormie ou pire morte, reposait en son sein...Daphne frémit de dégoût, un faible gémissement retentissant de sa gorge, et de manière extraordinairement furtive, sortit-elle rapidement, dans de petits bonds, de l'antre des sportifs. Quelqu'un s'occupe-t-il de l'hygiène de ce lieu ?, une exclamation désespérée...qui sait ce qui pouvait bien se trouver encore tapie dans le noir...le visage désormais métamorphosé en inquiétude...la nuit risquait d'être longue.