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défi, nourrir les sombrals + caleo
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- Mar 20 Fév - 20:42
Contrairement à la majeure partie du corps étudiant, Calypso était l'une des rares chanceuses à être heureuse de son binôme. Bien que sceptique au premier abord à l'annonce du vieux fou, elle s'était néanmoins avouée satisfaite de savoir qu'elle ne devrait en aucun se coltiner un Gryffondor durant toute l'année scolaire - ces derniers étant réservés aux Serpentards. Des rivalités inter-maisons qui n'étaient pas prêtes de disparaître seulement parce qu'un vieux barbu s'était mis en tête de se la jouer philosophe en prônant la paix et en les arrimant tous ensemble. Cela ne leur avait jamais réussi, et ce n'était pas prêt de fonctionner de sitôt. Nonobstant, Calypso ne se plaignait aucunement de ce binôme qu'elle n'avait pour le moment aperçu qu'une seule fois, au dîner de la rentrée. Un simple nom. Leo Wright. Elle avait approuvé derechef, en constatant que ce dernier était un sang-pur, bien que loin des puristes traditionnels, sachant pertinemment que son grand-père n'approuverait jamais d'une telle famille. Mais Calypso étant plus laxiste de ce côté, seuls les nés-moldus étaient les victimes de son courroux.

En recevant la lettre de son binôme, la Serdaigle n'hésita pas une seule seconde en se rendant à l'enclos de ces créatures fascinantes, bien que bien souvent craintes et incomprises, qu'étaient les sombrals. Nobles, majestueux et d'un autre monde, seuls les plus malchanceux pouvaient se vanter de les voir, la mort étant leur sainte patronne. Calypso, comme tous ceux dotés de cette malédiction, aurait préféré ne jamais être un jour d'une telle capacité. Surtout si cela signifiait devoir voir la moitié de sa famille succomber aux flammes. Y repenser accélérait la cadence de son palpitant déjà en proie aux émotions, et elle se surprit à suffoquer quelques secondes s'éternisant telle des années de cauchemar. Se forçant à respirer convenablement, elle chassa ces pensées douloureuses, et reporta son attention sur les créatures en question. Les nourrir ne serait pas une tâche trop compliquée en soit, du moins, pour elle. Elle ignorait si son partenaire était en mesure de les voir, bien qu'elle en doutait. Etaient rares ceux qui en avaient le don, ce qui n'était pas une mauvaise chose en soit. Avec cinq minutes d'avance, elle vint se placer à l'ombre d'un arbre, attendant l'arrivée de son binôme avec impatience, la seule fois où elle l'avait aperçu ayant suffi à la convaincre qu'il était de ceux qu'elle aimait piéger dans ses filets.

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- Mer 21 Fév - 15:44

   
Nourrir les Sombrals
feat Calypso Shafiq
La forêt interdite. Une ombre se faufilait parmi les arbres. Pour un observateur lambda, aucun soupçon ne pouvait être porté sur la démarche de cette personne. Pour un témoin plus attentif, le pas un peu hésitant trahissait son identité. Leo Wright. Le jeune homme avait beau connaitre le château comme le fond de sa poche, cela devenait toujours un peu plus compliqué lorsqu’il se rendait à l’extérieur de la batisse. Sa vision réduite au minimum l’empêchait de voir les objets autour de lui, les branches au sol, les éventuels dangers et obstacles qui pouvaient le faire tomber. D’habitude, Leo n’était jamais seul. Diego était à ses côtés, et le dirigeait discrètement sans que personne ne remarque ce petit rituel installé entre eux depuis le début des vacances d’Eté. Cela ne faisait que quelques mois que son meilleur ami était au courant de sa maladie, mais depuis, il avait été d’une aide précieuse. Une aide d’autant plus précieuse que l’obscurité se faisait de plus en plus présente, et oppressante pour le jeune Wright. Ainsi, personne ne soupçonnait rien quand ils voyaient ces deux joyeux compères se balader toujours à deux, Diego étant de toute manière assez tactile avec tout le monde. Son bras passé autour de l’épaule de son ami, son bras le frôlant à intervalle régulier, pour le rediriger comme il se doit. De petits gestes qui changeaient le quotidien de Leo, et le soulageaient d’un poids terrible.

Ce jour-là, cependant, Leo était seul. Il devait rejoindre Calypso Shafiq, son binôme. Pourquoi ? Pour remplir une sorte de mission, tâche, l’une de celles imposées par ce vieux fou de Dumbledore. N’allez pas croire ! Leo avait un profond respect et une grande affection pour le directeur. Grâce à son aide, il avait pu suivre une scolarité un tant soit peu normale, chose qu’un autre homme que lui aurait peut-être refusé. Il comprenait également la démarche du vieux sorciers : briser les codes, briser les stéréotypes et rassembler les maisons ennemies. En soit, cela était noble, et d’ailleurs, Leo n’avait aucun soucis particulier avec les serdaigle, bien au contraire ! De nombreuses de ses ex petites amies faisaient partis des bleu argentés. Mais là n’est pas la question. Le souci, c’était ces défis. Le poufsouffle craignait fort que son handicap ne lui porte préjudice, et surtout, qu’il ne se fasse démasquer.

Crack ! Un bruit sourd résonna sur sa gauche et le fit sursauter. Leo se figea, ses sens tendus à l’extrême. Ses poings étaient serrés. Il détestait être ainsi exposé, faible. Il se donnait l’impression d’être une victime, un sacrifice qu’on balançait en pâture. Il détestait ça… Le jeune homme resta ainsi de longue seconde. Son rythme cardiaque, qui avait fait un loupé, tentait à présent de retrouver un rythme normal. Leo n’était pas un froussard. Mais il se sentait vulnérable, plus que jamais. Son visage se baladait de droite à gauche. Il tentait de voir à travers ses pupilles voilés. Il ne percevait que quelques formes. Des lignes. Des arbres. Des couleurs qui se mélangeaient, l’empêchant ainsi de fixer les limites de toute chose. Finalement, le poufsouffle poussa un soupire. Il reprit sa route. Il allait rejoindre Calypso.

La veille, le 7eme année avait écrit une lettre à son binôme. Dicté, serait le mot plus approprié. Le professeur Chourave lui avait conseillé une tache parmi toutes celles proposées : celle de nourrir les sombrals. Selon elle, il s’agissait du défi le moins dangereux pour lui, car il pouvait se reposer sur le fait que peu d’élèves de Poudlard pouvait les voir. Son handicap passerait ainsi inaperçu. Leo avait trouvé cette idée géniale, et il ne tarda pas à avoir une réponse positive de la Serdaigle. Celle-ci devait probablement déjà l’attendre. Il n’aimait pas être en retard, surtout lorsqu’il rejoignait une jeune fille, qui, d’après les dires de Diego, était canon. Son meilleur ami avait beau être homosexuel, il avait des yeux, et le jugement assez objectif pour dire les choses telles qu’elles étaient. Une des qualités que Leo appréciait le plus chez lui. Quel dommage qu’il ne puisse pas lui-même vérifier ces dires. Au stade où il en était, c’est à peine s’il apercevait plus de dix centimètres de « formes non floues ». Dommage…vraiment dommage.

Il parcourut encore quelques mètres et finit par entendre des bruits. Etait-ce les sombrals ? Pouvait-on les entendre, mais pas les voir ? Jusqu’à maintenant, il ne s’était jamais posé la question. C’était des créatures magiques qui étaient « pratiques », conduisant à chaque rentrée scolaire les élèves jusqu’au château. Hormis ces temps-là, Leo ne les côtoyait jamais. Calypso ne devait pas être loin. Ces bruits venaient peut-être de ses pas. Affichant un air plus détendu qu’il ne l’était en réalité, et plaquant un sourire aimable sur ses lèvres, il finit par dire : " Salut ? Calypso je suppose ? " Il entendit du mouvement non loin de lui et se tourna dans cette direction, soupçonnant que la jeune femme se rapprochait de lui. " Moi c'est Leo. Je n'ai pas eu l'occasion de venir te parler plus tôt depuis la rentrée... Désolé. C'était un peu la folie ces derniers jours."  
   
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- Jeu 1 Mar - 19:39

A son plus grand soulagement, la Serdaigle n'eut pas à attendre longtemps avant de voir son binôme arriver. Et ses souvenirs ne l'avaient pas trompé : il était éblouissant de beauté. De ces beautés divines, à la limite de l’irréel, qui hypnotisaient ces autres, bien moins nanti, du commun des mortels. Elle qui redécouvrait ces plaisirs de la vie qu'on lui avait retiré deux ans durant, ne comptait pas laisser une énième bagatelle s'immiscer dans sa vie et dans ses désirs futurs une fois de plus. Salut ? Calypso je suppose ? Elle sourit, sans savoir qu'il ne pouvait percevoir ce même sourire, pourtant des plus sincères et des plus amicaux. Une rareté chez la demoiselle, qui ne réservait ce cadeau qu'à ceux qu'elle jugeait digne de le recevoir. Bonne capacité de déduction. Loin de remettre en question son quotient intellectuel, elle était bien plus charmée par sa présence, ne pouvant se soustraire au charme envoûtant du jeune homme. Sa voix chantonnait, ensorcelée par ses dires. . Moi c'est Leo. Je n'ai pas eu l'occasion de venir te parler plus tôt depuis la rentrée... Désolé. C'était un peu la folie ces derniers jours. En d'autres circonstances, une telle excuse aurait suffit à l'irriter et à lui faire perdre patience. Ceux qui se cherchaient des excuses, se cachant derrière des mensonges éhontés, blamant leur manque de temps sur leur emploi du temps. Elle, qui trouvait toujours le temps pour s'entraîner avec Hope ou passer du temps avec sa cousine malgré son planning surchargé. Elle, que l'on ne faisait attendre, ou désirer, sous peine de connaître sa fureur. Les Shafiq n'ont jamais tort, que lui dictait son grand-père à chaque repas de famille. Les Shafiq devant lesquels on se prosternait sous manque de châtiments éternels. Toutefois, en cet instant, elle balaya ces prémices sans même sourciller, bien plus honorée par la présence du jaune et noir qu'elle ne l'aurait un jour imaginé. Il n'y aucun mal à ça, ne t'en fais pas. J'ai moi-même était pas mal occupée, avec tout mon retard. Un retard qu'elle rattrapait tous les jours un peu plus, s'enfermant des heures durant sans voir la lumière du jour dans le simple but de ne pas paraître plus idiote que le reste des élèves de son année. Un fait qu'elle exécrait plus que tout. Et l'avouer ainsi à un parfait inconnu relevait d'un miracle pour la serdaigle, bien qu'elle se doutait que lui aussi avait du entendre parler de son "accident". Elle espérait seulement de tout coeur qu'il n'en fasse aucunement mention, ou qu'il ne la prenne pas en pitié. Elle ne le supporterait pas.

Elle se tourna de nouveau vers les sombrals, prétendant ne pas les voir, malgré le fait que son regard soit plongé directement dans les yeux de l'un d'entre eux - comme si celui-ci, poussé par la curiosité, cherchait à percer tous ses secrets d'un seul coup d'oeil. Il finirait bien par se rendre compte de l'infâme vérité : qu'elle parvenait à les voir, elle qui avait vu la mort de ses propres yeux, encerclée par ces flammes brûlantes, asphyxiante. Est-ce que tu peux les voir ? demanda-t-elle, indiquant les créatures en question de la tête. Elle espérait que ce n'était pas le cas, qu'il ait préservé cette innocence et cette insouciance, ne percevant qu'un champ et un enclos dans son champ de vision, là où se trouvaient de majestueux animaux. Que ses yeux demeurent aveugles à toute présence, autre que la leur. Ce sont des créatures merveilleuses... malgré la réputation qui les précède. La mort et le désespoir, tel était deux mots qu'on leur associait, pour ce qu'elles représentaient. Ceux qui ne pouvaient les voir ne comprenaient pas à quel point ces mots-là étaient à la fois exacts, et des plus erronnés. Se dirigeant vers le portail, laissant à son binôme le soin de le refermer derrière lui. Les Sombrals s'avancèrent vers eux, curieux, mais restèrent tout de même en retrait, une certaine appréhension et crainte les gagnant. Calypso ne pouvait leur en vouloir. Créatures craintives, elles n'en demeuraient pas des plus sociables si on apprenait à les connaître et à les respecter, bien que leur aspect particulièrement lugubre pouvait en rebuter plus d'un. Instinctivement, elle prit place devant son binôme, le déplaçant légèrement vers la gauche pour lui éviter de rentrer malencontreusement dans l'une des créatures. Se saisissant d'un sceau de viande, la serdaigle en passa un au poufsouffle, et entreprit de se mettre au travail. J'espère que tu n'as pas peur de te salir les mains. Son ton était des plus ironiques, pour lui indiquer qu'elle plaisantait. Ils étaient là pour collaborer, non pas pour se mettre des bâtons dans les roues. Bien qu'en d'autres circonstances, et selon le binôme sur lequel elle aurait pu tomber si celui-ci n'avait pas été Leo, elle se serait certainement montré bien plus cynique et exaspérée.

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- Mar 6 Mar - 12:00

   
Nourrir les Sombrals
feat Calypso Shafiq
Quel dommage qu’il ne puisse apercevoir le visage de sa vis-à-vis. Il aurait pu admirer son magnifique sourire, et profiter de cette vision pendant quelques secondes. Malheureusement, il ne le pouvait pas, et bien conscient de ce constat, il tentait de taire toute son amertume derrière son masque d’insouciance.  « Bonne capacité de déduction ». Disait la Serdaigle, ce qui amena un sourire mutin sur ses propres lèvres. « On a souvent loué mes capacités intellectuelles… et pourtant, je ne suis qu’un blaireaux ! » Il se présenta à son tour, même si Calypso savait déjà qui il était. Ses excuses étaient sincères lorsqu’il prétexta la folie de la rentrée. Il n’avait pas précisé pourquoi, les raison étant toutes liées plus ou moins à son handicap. Mais il savait que cette histoire de binôme pouvait passer pour une raison valable et c’est avec soulagement qu’il entendit la jeune fille le rassurer, en lui disant qu’elle avait elle-même été pas mal occupée. Leo avait déjà entendu le nom de Calypso durant un repas dans la Grande Salle. Il n’y avait guère prêté attention, ne connaissant pas la jeune fille, mais il avait cru comprendre qu’elle avait été absente pendant longtemps, et qu’ainsi, elle se retrouvait avec les élèves de deux ans ses cadets. Pourquoi, ça, il l’ignorait. Il était curieux, mais il ne portait aucun intérêt au cancan et rumeurs de Poudlard. De nombreuses avaient circulées à son sujet, et quatre-vingt-dix pour cent d’entre elles étaient fausses. Il préférait donc juger et voir de ses propres yeux…enfin…façon de parler.

«  Est-ce que tu peux les voir ? » La voix de Calypso le ramena sur terre. Il s’avança de quelques pas dans sa direction tout en secouant la tête. Sur ce point, il ne pouvait lui mentir. « Non… » Et toi ? C’était la question qui lui brulait les lèvres. Quelque chose lui disait qu’il n’allait pas tarder à le savoir. Ignorant tout des fantômes de son passé, Leo ne se basait que sur ce que la jeune serdaigle voulait bien lui dire ou lui montrer. Il connaissait l’histoire de ces créatures. Une histoire amère, et un peu cruelle. « Ce sont des créatures merveilleuses... malgré la réputation qui les précède. » Ainsi, Calypso faisait partis de « ces gens-là ». Triste découverte. « C'est dommage qu’il faille perdre quelqu’un qui nous est cher pour avoir le privilège de les découvrir. C’est un sacrifice qu’on préfèrerait éviter... » Ce qui était triste, c’était que de toute manière, Leo ne pourrait jamais les voir. Même sans les conditions sordides qui les entouraient. « A quoi est-ce qu'elles ressemblent ? » Demanda t-il alors qu’il tentait de suivre la jeune femme. Par "elles", il sous-entendait "les créatures". Ses pas faisaient craquer les feuilles sous ses pieds. Il entendit aussi le son métallique d’un portail qu’on ouvre. Les vagues formes de couleur qu’il pouvait encore distinguer lui permettait de se guider sans trop de problème. Il mit cependant un peu de temps pour la rejoindre dans l’enclos et fermer derrière lui. « Elles doivent être grandes, j’imagine. Si ce sont elles qui nous transportent tous les ans jusqu’au château…. » Et vu le poids de certains élèves (au hasard, Crabbe et Goyles !), on pouvait peut-être rajouter la force à leurs caractéristiques physiques. Dans un coin de sa tête, Leo se demandait également quelle nourriture ils devaient leur donner. Faisaient-elles partis des créatures carnivores ? Rien qu’à l’idée de leur lancer de la viande crue, le jeune homme eut une grimace. Il n’était pas végétarien pour un sous, mais il n’était pas sûr d’apprécier le bruit que ferait la viande déchiquetée par ces animaux fantastiques. C’était un son qu’il avait commencé à détester depuis trois ans. Certains repas dans la Grande Salle étaient un véritable calvaire pour ses oreilles.

Leo sentit, plus qu’il ne vit la jeune fille passer devant lui. Son parfum embauma l’air tout autour du jeune homme alors que sa présence le forçait à se décaler vers la gauche. En revanche, il ne vit pas le seau qu’elle lui tendait, ses yeux fixés vers le vide, comme souvent ces derniers temps. C’est la voix de Calypso qui lui indiqua qu'elle était déjà prête à se mettre au travail. C’était bien pour cela qu’ils étaient là, non ? « J'espère que tu n'as pas peur de te salir les mains. » Leo tourna la tête dans sa direction, le sourire aux lèvres : « Jamais ! » Mais au fond, son ventre se tordait d’avance. La phrase de la jeune fille sous-entendait que la nourriture était déjà là, ou à porter de main. Il fronça légèrement les sourcils alors que ses pupilles tentaient en vain de fixer quelque chose qui ne pouvait pas voir. Foutu vision de merde ! Jura le jeune homme intérieurement. Il dut faire un pas sur la droite pour réajuster son angle de vue. C’était comme s’il avait des œillères, œillères très restreintes, qu’il ne lui permettait de voir que des formes floues de différentes couleurs. Une teinte grise juste devant lui. Il tendit la main, et eut la confirmation en entrant en contact avec du métal. Un seau. L’odeur de viande lui parvenait enfin et il déglutit pour masquer son dégout. Ce qu’il ignorait, c’était que dans son mouvement pour ajuster sa vision, il s’était dangereusement rapproché de Calypso, et qu’elle ne se trouvait qu’à quelques centimètres. Quand il voulut se tourner de nouveau dans sa direction, il se cogna à son épaule. « Désolé... » Sa voix se voulait distante, neutre. Un calme qu’il était loin de ressentir. Son ventre se tordait de peur et d’inquiétude. Il détestait cette sensation. Celle de se tenir au bord du vide, menacé de chuter au moindre faux pas. Sa main s'était porté spontanément sur le bras de la jeune fille au moment de leur contact. Il la garda peut-être un peu trop longtemps avant de finalement la lâcher. « Je te laisse commencer. Je ne sais même pas où elles se trouvent…. » Il fit un pas pour s’éloigner de Calypso, bien que son parfum était milles fois plus agréable que celui du contenu de son seau…. « Tu le leur lances ou elles viennent à nous pour manger ? » Il se doutait déjà de la réponse, et cela l’arrangeait bien.

Quelques secondes plus tard, un claquement sec se fit entendre, confirmant toutes ses interrogations. Calypso avait jeté le premier morceau de viande, attrapé en vol par l'une des créatures. De son côté, il plongea la main dans son seau et saisit difficilement une viande glissante, à la texture peu ragoutante. Lorsque vous ne pouviez pas voir, comme Leo, vous vous fiez à ce que vous pouviez toucher, faisant attention à des détails que vous ne remarqueriez même pas en temps normal. Là, le froid, cette texture caoutchouteuse, et cette odeur… C’était un véritable plaisir pour lui ! Vraiment ! Il se pressa et sur les indications de Calypso, en balança une d’un geste un peu maladroit. Comble de malchance, un sombral intrigué par la serdaigle - et trop occupé pour faire attention à ce qu'il se passait autour de lui - se prit le bout de viande en pleine tête. Le bruit que fit la créature en réaction lui donna des frissons dans le dos. « Par Merlin ! J’ai fait une connerie ? » Son ton inquiet indiquait clairement que c’était le dernier de ses souhaits.
    
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- Sam 24 Mar - 21:56
C'est dommage qu’il faille perdre quelqu’un qui nous est cher pour avoir le privilège de les découvrir. C’est un sacrifice qu’on préfèrerait éviter... Calypso baissa les yeux, se perdant dans des souvenirs qu'elle aurait préféré oublier à jamais. La mort était un trou noir, intraitable, ne discernant aucunement les nobles des criminels. Death doesn't discriminate between the sinners and the saints. It takes and it takes and it takes, and we keep living anyway. Dure réalité qu'elle devait confronter, jour après jour, en ouvrant les yeux, alors que ses proches, eux, garderaient les leur clos pour l'éternité. Elle enviait cette innocence et cette insouciance de ceux qui l'entouraient, ces personnes que la mort n'avait encore touché de son aile noire, les laissant vivre et respirer tel des immortels. On lui avait retiré ce privilège, et ses rêves autrefois plein de légèreté n'étaient désormais plus que cauchemars inlassables venant perturber la quiétude de ses nuits. Alors, non, l'aiglonne ne considérait pas ça comme un sacrifice, mais bien plus comme une torture - qui jamais ne cesserait. Injustice cruelle, et culpabilité dont elle ne pourrait se débarrasser, malgré tous les efforts du monde pour oublier, pour tourner la page. Ce livre-là brûlait encore, sans jamais qu'aucune cendre n'y prenne place. A quoi est-ce qu'elles ressemblent ? L'aiglonne esquissa un semblant de sourire, mélancolique. Leur apparence squelettique peut en effrayer plus d'un, aux premiers abords, d'où leur mauvaise réputation. Mais honnêtement, je les trouve magnifique. Leur prestance était à couper le souffle. Et bien que craintives, leur pureté d'âme était sans pareille. Non, Calypso doutait fortement qu'il existe de créatures semblables dans l'univers. Elles doivent être grandes, j’imagine. Si ce sont elles qui nous transportent tous les ans jusqu’au château…. L'aiglonne sourit plus sincèrement cette fois. Oui, elles te dépassent de deux têtes sans grand problème. Et leurs ailes pourraient envoyer au tapis le plus trapu des trolls.

La bleu et argent leva un sourcil curieux quand son partenaire mit quelques temps à s'emparer de son seau, comme si celui-ci ne parvenait à se décider. Peut-être n'était-il pas si à l'aise avec la tâche imposée, finalement. Elle était déterminée à faire en sorte que tout se passe de la meilleure façon qui soit. Calypso s'empara des mains du Poufsouffle, le contact envoyant des frissons dans tout son corps, lui passant le seau de manière délicate, tandis que leurs doigts se frôlaient, douce caresse qu'elle était certaine d'apprécier plus qu'elle ne le devrait. Elle ne remarqua pas à quel point celui-ci s'était rapproché, un tel contact faisant accélérer la cadence de son palpitant. Elle pouvait sentir le souffle chaud de Leo sur sa peau, sur son cou plus particulièrement, provoquant des réactions jusqu'alors inconnues chez le Serdaigle. Il n'y pas de mal... et vraiment, il n'y en avait aucun. Elle aimait un tel contact, cherchait même à le prolonger le plus possible. Si bien que lorsque la main du Wright se posa sur son bras, elle crut défaillir, se perdant encore plus dans sa proximité des plus agréables. Celui-ci finit par s'éloigner, néanmoins, et elle fut laissée à ses pensées et à ses désirs, encore à fleur de peau. Je te laisse commencer. Je ne sais même pas où elles se trouvent…. L'aiglonne ne se laissa pas chanceler très longtemps, regagnant ce même masque d'indifférence qu'elle affectionnait tant. Juste devant toi, à seulement deux ou trois mètres. Elle hésitait, n'osant le guider une fois de plus, bien que désirant ardemment établir un nouveau contact avec lui. L'aiglonne ne devait en rien céder à de telles pulsions toutefois, se devant de rester des plus professionnelles dans une telle situation. Malgré le fait que de telles émotions étaient des plus nouvelles à ses yeux, la laissant dans un état de réflexion à la fois perplexe et des plus perdue.

Perdue ainsi dans ses pensées, et concentrée à nourrir les sombrals, elle en oublia quelque peu son binôme, et le fait qu'il n'était certainement pas des plus à l'aise à lancer de la nourriture dans le vide. Un hennissement se fit entendre, attirant l'attention de l'aiglonne, qui tourna la tête vers l'origine du bruit. La pauvre créature en question s'était pris un bout de viande en pleine tête, se débattant avec celle-ci, tout en jetant un regard offusqué vers le responsable. En l'occurrence : Leo. Par Merlin ! J’ai fait une connerie ? La brune, elle, ne s'offusqua aucunement d'un tel incident. Le Poufsouffle ne pouvait voir les Sombrals et ces derniers étaient sans doute un peu trop curieux et craintifs pour leur propre bien. Ce n'est rien, disons simplement que tu n'as pas très bien visé. Elle ignorait la véracité de ses propos, se rapprochant du sombral, pour essayer de le calmer du mieux possible. Hé, ma belle, ce n'est rien. Il ne voulait en rien te blesser. Et il est terriblement désolé, n'est-ce pas ? Elle plongea son regard dans celui du Poufsouffle, comme pour mieux appuyer ses propos. Les Sombrals pouvaient parfois se révéler comme des créatures capricieuses, et mieux valait ne pas les froisser. Caressant l'échine de la femelle sombral avec douceur, Calypso lui offrit un bout de viande en signe d'offrande et d'excuse. La créature lança un hennissement approbateur, avant de repartir vers ses congénères. Je vais t'aider, ça évitera les catastrophes inutiles. Si sa phrase ressemblait à une remontrance, son ton se voulait taquin, bien loin de lui en vouloir pour une telle erreur. L'aiglonne lui adressa un sourire, qu'il ne pouvait voir, bien qu'elle l'ignorait. Se rapprochant de nouveau de lui, elle posa une de ses mains sur la sienne, avant de positionner la seconde sur ses hanches, le positionnant de telle sorte à ce qu'il soit proche des sombrals, mais pas trop. Mets ta main juste là, et ne bouge plus. Une telle proximité n'était sans doute pas une si bonne idée, faisant naître chez Calypso des sentiments dépassant la moralité et la bienséance.

PAIR. Un Sombral, attiré par l'odeur de la viande, se rapproche délicatement d'eux, reniflant la main de Leo avant de s'emparer du morceau de viande. Dans son excitation, le Sombral bouscule quelque peu Leo, qui tombe à la renverse, attirant Calypso dans sa chute. Tous deux se retrouvent à califourchon l'un sur l'autre.

IMPAIR. Un Sombral, attiré par l'odeur de la viande, se rapproche délicatement d'eux, reniflant la main de Leo avant de s'emparer du morceau de viande. Dans son excitation, le Sombral bouscule quelque peu Leo, qui tombe à la renverse. Calypso, quant à elle, se reçoit le seau en pleine tête, et, aveuglée, trébuche sur Leo déjà au sol, se brisant la cheville.


Choixpeau
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- Sam 24 Mar - 21:56
Le membre 'Calypso Shafiq' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Le Destin' : 8

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- Ven 30 Mar - 12:56

 
Nourrir les Sombrals
feat Calypso Shafiq
Le poufsouffle était clairement curieux de l’apparence que pouvaient avoir les créatures. De plus, son petit doigt lui disait que c’était un bon moyen pour discuter avec Calypso et apprendre à la connaitre. Certes, le fait qu’elle puisse les voir était une information plutôt attristante. Mais Leo se disait que ça pouvait peut-être aussi les rapprocher un petit peu tous les deux. S’il allait devoir passer l’année à ses côtés pour accomplir divers défis, autant qu’ils s’entendent bien, non ? Autant joindre l’utile à l’agréable. Et cette odeur que la jeune fille dégageait. Il ne saurait dire pourquoi, mais depuis son arrivée, il n’arrêtait pas de la suivre, attiré par son parfum beaucoup trop délicieux pour sa santé mentale. « Leur apparence squelettique peut en effrayer plus d'un, aux premiers abords, d'où leur mauvaise réputation. Mais honnêtement, je les trouve magnifique. » Leo eut un sourire amusé. Elles étaient rares les filles qui ne s’effrayaient pas face à ce qui n’était pas « beau » ! Calypso en faisait partis. C’était intriguant, et ça plaisait à Leo.  « (…) elles te dépassent de deux têtes sans grand problème. Et leurs ailes pourraient envoyer au tapis le plus trapu des trolls. » « Cool ! » S’exclama spontanément le jeune homme, en hochant la tête. Il était sincère quant à son intérêt. Les descriptions de la jeune fille attisaient encore plus sa curiosité. « Et leur tête ? Elle est comment ? Ils ont des dents ? Un bec ? Ils sont de quelle couleur ? » Se rendant compte de toutes les questions qu’il venait de poser, le jeune homme tenta de ronger son frein. Un peu penaud, il adressa un sourire désolé à la jeune fille alors qu’il glissait les mains dans les poches de son pantalon. "Mince… j’aimerai vraiment pouvoir les voir!” Il eut un petit rire, un peu étrange, car alors même qu’il prononçait ses mots, il réalisait qu’il ne pourrait jamais le faire…

Ce seau que lui tendait Calypso, il ne le voyait pas. Avec un temps de retard, il comprit ce qui se passait. Il tendit maladroitement la main pour récupérer ce qu’elle voulait lui donner. Leurs doigts se frôlèrent, prenant le jeune homme par surprise, alors qu’il sentait une chaleur délicieuse parcourir tout son corps, des pieds à la tête. Cette peau si douce qu’il pouvait deviner par un simple contact beaucoup trop bref. Ce parfum qui le hantait déjà depuis de nombreuses minutes… Leo aurait tout donné pour pouvoir la voir, pour croiser son regard, apprécier ses traits. Etait-elle aussi jolie qu’il l’imaginait ? Aussi séduisante que le laissait supposer le ton de sa voix ? Dans un coin de sa tête, le poufsouffle se promit de tanner Diego à son retour au dortoir. Il lui fallait plus d’information sur Calypso Shafiq. Quelle couleur avait ses cheveux ? Ses yeux ? Son nez était-il petit, recourbé, en trompette ? Sa bouche était-elle charnue, fine, pulpeuse ? Il n’en pouvait plus d’attendre de le savoir.

« Juste devant toi, à seulement deux ou trois mètres. » Il ne fallait pas oublier ce pourquoi ils étaient venus. Maladroitement, Leo se mit à la tâche. Selon les indications de son binôme, il tenta de viser face à lui, orientant son bras de façon à ne pas lancer la viande crue trop loin. Le hennissement strident du Sombral le fit sursauter alors que la peur s’emparait de lui. Avait-il blessé l’une des créatures sans le vouloir ? Inquiet, il se tourna vers la serdaigle qui, heureusement, gardait toujours un ton calme. C’était bon signe. Il n’avait peut-être pas tout gâché… «  Ce n'est rien, disons simplement que tu n'as pas très bien visé. » Leo grimaça à ses mots. Elle ne pouvait être plus proche de la vérité. « Oh… Faut dire que c’est pas vraiment pratique comme situation… » Devant  lui, Calypso avait rejoint le Sombral qu’il avait blessé, et tentait de le rassurer. « Hé, ma belle, ce n'est rien. Il ne voulait en rien te blesser. Et il est terriblement désolé, n'est-ce pas ? » Leo se mordit la lèvre, penaud. Il hocha la tête alors qu’il assurait : « Bien sûr ! Désolé… vraiment désolé… de t’avoir assommé avec ton diner... » Il espérait que ses paroles ne sonnent pas comme une moquerie ou une insulte. Pour être honnête, il ne savait pas vraiment s’il devait en rire ou en pleurer, tant cette scène était plus que surréaliste. «  Je vais t'aider, ça évitera les catastrophes inutiles. » Un rire s’échappa des lèvres du jeune homme alors que ses sourcils se fronçaient, faussement vexé. Elle avait raison, il n’était pas sur de faire mieux s’il devait lancer de la nourriture dans le vide, au hasard de ses indications.  « Volontiers ! Ça m’évitera de ressembler à un hippogriffe dans un magasin de bag- ! » Le reste de sa tirade de retrouva coincé en travers de sa gorge lorsque la main de Calypso se posa de nouveau sur la sienne, puis sur sa hanche. Ok… Leo, respire et surtout, reste concentré. Les yeux perdus dans le vague, il s’était figé lorsqu’elle s’était glissé derrière lui, et suivait à présent ses directives.  « Mets ta main juste là, et ne bouge plus. » « Ok chef… » Les mots sortaient dans qu’il ne réfléchisse vraiment. A vrai dire, la seule chose qui lui passait par la tête à cet instant précis, ce n’était ni le Sombral, ni le bout de viande crue qu’il tenait dans la main...  Le visage du jeune homme se tourna vers Calypso, oubliant qu’une créature était en train de se rapprocher pour renifler sa main tendue. Son nez se plissa alors qu’il respirait à plein poumon le parfum entêtant de la jeune fille…La seconde d’après, Leo chutait en arrière, bousculé par une force invisible. Par réflexe, il roula de façon à toucher le sol avant Calypso, sa tête tapant le sol de terre, un poids tombant sur son ventre, lui coupant le souffle. Une grimace déforma ses traits pendant quelques secondes  alors qu’il fermait les yeux sous l’effet de la douleur. Son attention fut ensuite détournée par des cheveux qui lui tombaient sur le visage et lui chatouillaient le nez. Là, seulement à cet instant, il comprit que Calypso se trouvait à califourchon sur lui, suite à leur petite chute. Il la sentit se redresser à son tour, alors que le silence les entourait.  Il n’en avait pas conscience, mais ses mains étaient agrippées aux hanches féminines de la serdaigle, de telle façon qu’on ignorait s’il voulait la maintenir dans cette position, ou au contraire l’aider à se relever.

Il allait définitivement avoir une conversation avec Diego ce soir… « Premier rendez-vous, et on en est déjà là ? » Dit-il d’un ton taquin, alors qu’un sourire naissait enfin sur son visage. Son corps fut parcouru d’un rire contenu et il fronça plusieurs fois les sourcils, en mode séduction. « C’est la première fois qu’on me drague en manquant de me fracasser la tête sur le sol… » Leo avait basculé en mode Don Juan si tôt qu’ils s’étaient retrouvés dans cette position ambiguë. C’était plus fort que lui, il n’était qu’un homme après tout. Et Calypso lui faisait déjà perdre la tête, alors qu’ils ne se connaissaient que depuis un quart d’heure. La main droite du poufsouffle quitta la hanche de la jeune fille pour se porter spontanément vers le visage de cette dernière. Sa vision trouble, altérée, ne lui permettait de voir qu'une ombre. Ses doigts, eux, voulaient découvrir le reste. Il les posa donc doucement sur la joue de la jeune fille, ne faisant que la frôler, lui laissant la possibilité de s'échapper de son étreinte si elle ne voulait pas de contact physique avec lui.

   
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- Ven 30 Mar - 19:04
La curiosité du Poufsouffle n'irritait en rien l'aiglonne, qui préférait de loin un esprit vif à un esprit blasé et désintéressé. La volonté de Leo de vouloir en savoir plus sur les Sombrals la touchait également, la plupart des gens souhaitant en savoir le moins possible sur ces créatures. Et leur tête ? Elle est comment ? Ils ont des dents ? Un bec ? Ils sont de quelle couleur ? Les lèvres de Calypso s'étirèrent en un énorme sourire devant l'effervescence du jeune homme. La manière dont il posait toutes ces questions était des plus attachante, arrachant un rire amusé de l'aiglonne. Leur tête est semblable à celle d'un cheval commun, mais en plus squelettique. Donc pas de bec, non. Les sombrals ont bel et bien des dents oui. Et ils sont d'un gris cendré, la plupart du temps, bien que certains aient une teinte bien plus sombre. Elle espérait avoir répondu le plus fidèlement possible, sans l'effrayer plus que de raisons. Malgré leurs apparences, les Sombrals ne méritaient en rien leur mauvaise réputation, étant des créatures nobles et pures autant dans l'âme que dans le coeur.  Mince… j’aimerai vraiment pouvoir les voir ! Calypso garda ce même sourire sur les lèvres bien que celui-ci se crispa quelque peu à l'entente de ces mots. Voir les Sombrals était à la fois un privilège, et une malédiction. L'un n'allait pas sans l'autre, et l'aiglonne espérait sincèrement que le Poufsouffle n'ait jamais à sacrifier son insouciance dans le simple but d’interagir avec ces bêtes là. C'est sans doute préférable que tu ne les vois pas... Aussi majestueux et impressionnants étaient-ils, Calypso aurait préféré ne jamais les voir. Une mélancolie et un deuil qui l'accompagnaient à mesure qu'elle passait du temps en leur compagnie.

Mais alors que l'aiglonne vint aider le Poufsouffle dans leur tâche minutieuse, le Sombral qu'ils tentèrent d'amadouer s'emporta un peu trop soudainement, porté par un élan euphorique, les faisant tous deux tomber au sol. La chute fut autant brusque que hasardeuse pour la jeune femme, qui s'écroula sur Leo dans un patchwork irrégulier et incertain - leurs jambes s'entremêlant, et leurs visages si proches l'un de l'autre que leurs lèvres manquèrent de peu de se frôler. La respiration haletante et le coeur battant à tout rompre, l'aiglonne manqua de défaillir sur place, tant cette proximité, et cette position, n'aidait en rien à sa concentration, éveillant notamment des émotions qu'elle ignorait posséder jusqu'alors. Calypso se releva en toute hâte, ne faisant nullement confiance à son corps, et encore moins à ses hormones, de manière à retrouver un semblant d'inhibition, bien qu'ivre d'allégresse et de félicité extrême. Hum, désolée... Il était rare que l'aiglonne s'excuse - une éducation sang-pur lui ayant appris que de par son rang, seuls les autres étaient en tort, et jamais elle. Et de ce fait, il n'était en rien approprié qu'elle s'excuse, aussi gênée était-elle. Mais en l'occurrence, elle en oubliait ses préceptes, bien plus concernée par son inhabilité à garder son sang-froid. En outre, la bienséance étant de mise, Calypso s'en remettait à la morale voulant que de telles frivolités soient mal vues. Bien que l'aiglonne ne souhaitait rien de plus que d'oublier cette dite convenance asphyxiante et venir embrasser les délices de l'indécence. Deux ans de coma, une adolescence volée, et une famille arrachée. Autant de facteurs qui lui donnaient envie de se rebeller et de se montrer bien plus téméraire, quitte à dire adieu à cette pudeur à laquelle elle tenait tant.

Les mains du Poufsouffle sur ses hanches n'aidaient en rien à sa concentration, envoyant des signaux contradictoires à son cerveau - au bord de l'anévrisme. Une voix lui intimait de s'éloigner le plus possible et d'éloigner ces mêmes mains, d'éviter tout contact physique, par peur de ne plus pouvoir s'en passer si elle venait à s'y perdre trop longtemps. Une autre voix, néanmoins, lui ordonnait de se rapprocher encore plus, d'inhaler cette même essence qui provoquait des étincelles parmi ses hormones. De se noyer dans la noirceur de ses yeux, si honnêtes, et si envoûtants. Premier rendez-vous, et on en est déjà là ? Un soupir s'échappa de ses lippes, soulagée. Elle ne s'attendait pas à un tel revirement de situation, mais cela n'était en rien pour lui déplaire. Leo était une personne charmante, et tout à fait à son goût. Les plaisirs de l'amour lui était étranger, et elle comptait bien s'y atteler le plus vite possible. Plonger tête la première dans un monde rempli de hauts et et de bas, de merveilles et de cruautés. Un monde qu'elle était prête à accueillir à bras ouverts, bien trop las de ce vide intersidéral qui l'avait affligée deux années durant. Tous deux jouaient à un jeu dangereux. Mais Calypso s'était déjà brûlée les ailes une fois, plus rien ne saurait l'effrayer. C’est la première fois qu’on me drague en manquant de me fracasser la tête sur le sol… Le ton enjôleur du jeune homme n'était pas pour l'offusquer, bien trop allègre, et charmée par de telles paroles. Un tel incident n'était en rien volontaire. Quand bien même, je me devais de vérifier que tu étais aussi robuste que tu le prétends. L'aiglonne rentrait dans son jeu, maniant les mots aussi habilement qu'on lui avait enseignée, d'un ton bien sans doute bien trop aguicheur. Les sous-entendus n'étaient pas pour lui échapper, et elle s'amusait de ces jeux de séduction, de ces rentre-dedans significatifs.

Son coeur manqua un battement, alors que la main du Poufsouffle quitta ses hanches pour se déposer sur ses joues. Le souffle coupé, Calypso ne savait plus quoi en penser. Ses neurones ne fonctionnaient plus, embrasés par l'envie et la passion, les hormones en feu, et le corps perdu dans des désirs inlassables, et nouveaux. Sa main vint s'emparer de celle du jeune homme, caressant et effleurant ses doigts de plus belle. Je suppose que tu ne m'en veux pas autant que ça d'une telle chute, après tout. Elle murmurait, de cette voix doucereuse, comme éprise d'un souffle nouveau, dont elle ne voulait plus jamais se débarrasser. Elle l'avait dans la peau, se rapprochant de lui de telle manière qu'ils ne formaient plus qu'un. Geste imprévu et bien trop soudain, pour deux âmes venant seulement de se rencontrer, mais dont les chemins semblaient destinés à se croiser. Les sombrals oubliés, tout comme la tâche qui leur était convenue, Calypso se perdait dans ce regard, dans ce visage si éblouissant de beauté, bien que lui-même demeurait aveugle à sa propre beauté. Leur souffle saccadé s'accordaient en parfaite harmonie, à mesure que leurs lèvres se rapprochaient. Mais était-ce seulement la chose à faire ? Calypso l'ignorait, ô combien même son âme toute entière lui hurlait de céder.

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- Sam 31 Mar - 21:40

 
Nourrir les Sombrals
feat Calypso Shafiq
Les questions de Leo eurent le mérite de faire rire la serdaigle et ce son mélodieux provoqua des frissons chez le poufsouffle qui ne put que sourire en réponse. Au moins, elle ne le trouvait pas lourd avec sa curiosité mal placée. Il crut toutefois percevoir un changement de ton lorsqu'elle lui murmura qu'il valait sans doute mieux qu'il ne les voit pas. Le sourire du jeune homme s'effaçait alors qu'il baissait la tête, se traitant d'imbécile.  « Désolé... c'était débile de ma part de dire ça. Et pas très délicat envers toi. » Se trouvant encore à ses côtés, percevant sa présence, il frôla son épaule de la sienne, comme pour s'excuser un peu plus via ce bref contact. Leo était plutôt du genre tactile. Il l'était déjà quand il était enfant, il l'était d'autant plus aujourd'hui. C'était l'un des seuls moyens qu'il avait pour pallier à sa cécité grandissante. Pas pudique pour un sous, et à l'aise avec son corps, il ne ratait jamais une occasion pour s'exprimer via ce biais là. Ce simple frôlement, c'était une façon pour lui de faire amende honorable auprès de Calypso qu'il avait du blessé par ses paroles... même si c'était involontaire.

Le contact physique, il put l'apprécier d'autant plus quelques minutes plus tard, lorsqu'ils chutèrent de façon peu élégante et élaborée sur le sol. Passé la surprise, le choc au moment de toucher le sol, Leo ne put qu'apprécier le poids de Calypso sur son corps. En ce mois de septembre, la météo n'était guère clémente, et la terre froide dans son dos formait un contraste saisissant avec la chaleur agréable qui émanait de la jeune fille. « Hum, désolée... »  «  Y a pas de mal... » Sa voix n'était qu'un murmure un peu rauque alors que ses doigts glissaient sur les hanches de Calypso. A cet instant, il aurait donné n'importe quoi pour voir son visage et son expression, pour savoir si elle était aussi troublée que lui par leur position ambiguë. Il ne pouvait se fier qu'au son de sa voix, mais les origines de la jeune fille et son éducation ne permettaient pas à Leo de deviner si aisément. La serdaigle choisissait soigneusement ses mots. Son ton était la plupart du temps neutre. Même après ses remarques à double sens, et malgré le ton séducteur de Leo, elle lui répondit avec des mots que lui même n'utilisait jamais. «  Un tel incident n'était en rien volontaire. Quand bien même, je me devais de vérifier que tu étais aussi robuste que tu le prétends. » Avec satisfaction, Leo comprit qu'elle entrait dans son jeu, usant à son tour de sous-entendus qui ne furent pas pour lui déplaire. Elle ne s'en rendait peut-être pas compte, mais ses mains était posés sur le torse de Leo pour se maintenir dans une position assise, marquant le jeune homme au fer chaud. Ses fesses étaient posées un peu plus bas, et il devait faire un effort surhumain pour ne pas réagir. L'inconvénient d'être un homme : il était difficile de masquer son désir, surtout quand une délicieuse créature se retrouvait ainsi sur vous.  « Et alors ? Quel est le verdict ? Je suis aussi robuste que j'en ai l'air ? » Il se redressa un peu, usant de ses abdominaux pour ensuite s'appuyer sur ses avant bras. De cette façon, les mains de Calypso glissèrent sur lui, lui faisant crisper les muscles en réponse à ce contact.

Son besoin de la « voir » le poussa à lever la main pour la toucher. Ses doigts  frôlèrent la peau fine de sa joue, lui permettant ainsi de deviner une partie des traits de son visage. Bien trop vite, Calypso vint poser sa main sur la sienne. Il craignit un instant qu'elle ne le repousse, mais elle caressa ses doigts à son tour. Ce geste l'empêcha d'explorer son visage plus longtemps, le frustrant légèrement, mais les caresses de la jeune fille rattrapaient déjà tout le reste. «  Je suppose que tu ne m'en veux pas autant que ça d'une telle chute, après tout. » Le sourire de Leo ne fit qu'augmenter, formant des petites rides au coin de ses yeux aveugles, laissant apparaître ses dents blanches alors qu'il avouait à demi mot  « Touché...et moi qui me vantait d'être mystérieux et énigmatique... tu m'as percé à jour. »  Les derniers mots furent à peine chuchotés alors qu'il sentait la jeune femme se rapprocher de lui. Ils étaient perdu. La situation leur avait échappé. Comment  pouvaient-il se retrouver dans une telle situation alors qu'ils ne se connaissaient ni d'Eve, ni d'Adam, et qu'ils étaient entourés de créatures géantes invisibles pour la plupart du commun des mortels ? Leo l'ignorait. En réalité, il s'en fichait totalement. Il voulait juste répondre à cette envie irrépressible de gouter aux lèvres de la jeune fille. Comme pour vérifier qu'elle était aussi délicieuse que son parfum ne le laissait paraître. Sa main toujours dans la sienne, au niveau de sa joue, lui permettait de deviner la distance qui les séparait encore. Elle était infime. Le souffle saccadé de la jeune fille se mêlait au sien. Comme il était tentant de franchir le cap pour s'abandonner totalement à ses désirs. Leo prit toutefois son temps. Par expérience, il savait que faire durer la tentation était encore plus excitant que d'y céder trop vite. Et quand enfin sa lèvre inférieure frôla celles de la Serdaigle, il cessa un instant de respirer. Pour ensuite les capturer d'un mouvement désespéré. Au diable la bienséance ! Au diable ces défis débiles ! Leo ne pouvait que remercier Dumbledore de l'avoir poussé dans les bras d'une créature aussi attirante. Il ne pouvait pas passer à côté d'une telle opportunité, alors même que la jeune fille semblait tout aussi réceptive que lui à ce désir qui les consumait. Les adolescents et leurs hormones. Difficiles de leur résister. Et alors que le poufsouffle goutait à sa bouche comme si c'était la plus tentante des gourmandises, la main qui se trouvait sur sa hanche remonta légèrement le long de son flanc. Ses lèvres étaient aussi douces qu'il l'avait imaginé, son souffle chaud se mêlant au sien. Et bien qu'ils restaient « sages », ne franchissant pas le barrières de ses lèvres de sa langue, leur baiser n'en était pas moins passionné.

Ce fut une goutte d'eau tombant sur son visage qui ramena le jeune homme sur terre. Autour d'eux, sans qu'ils ne s'en aperçoivent, le temps avaient viré à l'orage, et la pluie commençait à tomber. A contre cœur, Leo rompit le contact avec Calypso, et laissa sa tête retomber en arrière dans un grognement désespéré. Les yeux clos, il essayait de reprendre contrôle de lui même. C'était bien la première fois qu'il se laissait aller autant, quand bien même il était connu pour être un véritable séducteur. En temps normal, il prenait son temps pour séduire, il se faisait même un peu désiré. Il ne comprenait pas quelle mouche l'avait piqué pour sauter ainsi sur sa binôme. Il était loin de s'en plaindre. Elle aussi, visiblement. Mais il était troublé par le déroulement des évenements.  

   
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- Lun 25 Juin - 1:17
Et alors ? Quel est le verdict ? Je suis aussi robuste que j'en ai l'air ? Elle contemplait ces lèvres à mesure qu'il parlait, se perdant dans ces paroles doucereuses, mélodie enivrante dont elle voulait à tout prix se remémorer - pour encore mieux les fredonner une fois seule, isolée de tous, loin du monde réel. Oui. Tu es un homme plein de surprise, Leo Wright. Calypso se moquait d'une telle proximité désormais, bien trop heureuse de laisser le poufsouffle dans son espace personnel. Le seul pouvant s'en vanter, vraiment. Et cela lui faisait peur à l'aiglonne, la rapidité à laquelle elle avait cédé et fait tomber ces murs qu'elle avait érigé autour de sa propre personne. Elle s'était barricadée toute sa vie durant, fortifiant ainsi sa propre Ogygie dont elle était prisonnière. Et Leo était l'un de ses marins perdus s'échouant sur son île, désireux de la séduire alors qu'elle-même tombait sous leur charme. Toutefois, aucun homme encore n'avait eu cet effet-là sur l'aiglonne qui, jusqu'à présent, s'était contenté de remettre aux rivages ces importuns, sans même leur adresser un regard. Le jeune homme était le seul à l'avoir percée à jour, et à faire chavirer son coeur de glace. Peut-être serait-il celui qui parviendrait à la libérer. De ses démons, de ses doutes, de ses peurs et de tant d'autres choses encore. Touché...et moi qui me vantait d'être mystérieux et énigmatique... tu m'as percé à jour. Sans doute s'étaient-ils tous laissé prendre au jeu, avant de comprendre bien trop tard que tous deux avaient perdu. Et, au fond, cela ne revenait-il pas à gagner, en quelque sorte ? Gagner le droit à une étincelle d'espoir, mais aussi à un semblant de danger ? L'un n'allait pas sans l'autre, malheureusement. Mais Calypso était prête à tous les sacrifices si cela signifiait se rapprocher un peu plus, et apprendre à le connaître - aussi inhabituel cela soit-il de sa part. Au diable le reste du monde, ici ils pouvaient être qui ils désiraient. Les lèvres du Poufsouffle finirent par trouver les siennes, et c'est dans un baiser langoureux que tous les deux s'abandonnèrent, l'aiglonne consentant de plus belle. Un frisson la parcourut alors que les mains du jeune homme remontaient délicatement vers son flanc. Sa peau était en feu, bien trop réceptive à de telles caresses, étreinte fougueuse (et pourtant des plus décente) dans laquelle elle sombrait sans même une once de résistance ou de frayeur. Aucune pensée cohérente ne traversait l'esprit de la jeune femme en cet instant précis, si ce n'est un état de liesse absolue. Elle lui rendit ses baisers avec ferveur, ne souhaitant aucunement se détacher des lèvres du Poufsouffle, ni même. Tous deux ne formaient plus qu'un et c'est ainsi que Calypso le désirait. Jamais encore n'avait-elle ressenti une telle affinité, un tel magnétisme avec une autre personne auparavant. Et c'était une sensation étrange, bien que des plus exquises. Ils avaient tous deux plongé et les voilà qui se noyaient, dépendant de l'autre pour respirer, leurs lèvres et leurs baisers procurant cet oxygène dont ils manquaient cruellement. Abyme infernale dont ils ne ressortiraient pas indemnes. Bien qu'il n'était pas certain qu'ils souhaitaient à jamais s'en échapper, bienheureux dans leur damnation enchanteresse. Et c'est ainsi enlacés, deux corps ne faisant qu'un, qu'ils se séparèrent, la météo inconstante se rappelant à eux, telle une mégère offensée, venant les sanctionner pour leur comportement malséant. Leo s'éloigna d'elle, rompant ainsi ce contact si particulier qu'ils avaient établi, tant bien même l'esprit de l'aiglonne hurlait à l'infamie, lui intimant de revenir et de ne plus jamais partir. Son âme était tourmenté, son esprit désespéré et à son coeur à l'agonie. Elle n'avait pas réalisé ses yeux se fermer pendant le baiser, les ouvrant avec une fragilité certaine. Son regard se posa immédiatement sur son binôme, son sourire s'évanouissant derechef à la vue du visage de Leo. Celui-ci n'indiquait en rien son ressenti, du moins, aucune émotion qui aurait permis à Calypso d'y voir plus clair sur ses propres sentiments. Quelque peu déçue, elle se mordit la langue, les traits tirés. La pluie la rappela à l'ordre, et elle revêtit son masque d'indifférence habituel, ne souhaitant aucunement s'emballer si les sentiments du poufsouffle n'étaient pas réciproques. C'était... intéressant. Tu embrasses plutôt bien, pour un Poufsouffle. Une autre manière pour elle d'indiquer à quel point ce baiser l'avait chamboulée bien plus qu'elle ne voulait l'admettre et qu'elle n'était pas contre l'idée de recommencer. Mais aussi une façon d'établir des remparts autour de son coeur une fois de plus, comme pour mieux s'assurer qu'il ne se jouait pas d'elle. Elle n'était que trop bien au courant de sa réputation  de Don Juan parmi la gente féminine de Poudlard. Et elle n'était pas un stupide trophée qu'il pouvait exposer fièrement sur son armoire ! On devrait rentrer, le temps vire à l'orage et je n'ai aucune envie de tomber malade. Mais il était déjà bien trop tard pour ça. L'aiglonne était bel et bien malade. Malade d'amour. Malade de chagrin.

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