Même si ce n’est pas la première fois qu’il met un pied hors du Royaume-Uni, Caleb a l’impression que c’est le plus beau pays qu’il ait jamais vu. Il faut dire que ce week-end d’escapade n’a rien de banal. C’est la Coupe du Monde et un tas de sorciers ont fait le voyage, y compris de nombreux élèves de Poudlard. Et pour le jeune homme, la saveur de la liberté est toute particulière. Mais la meilleure partie du voyage, c’est évidemment le fait de passer du temps avec Eris. Quelques semaines auparavant, il aurait à peine osé rêver de ce genre de choses. Maintenant, il se promène main dans la main avec sa ravissante petite amie, de surcroît dans ce qui doit être l’un des endroits les plus magnifiques au monde. Paysages pittoresques de collines et de prairies, la réserve naturelle Nyika ressemble parfois étonnamment à l’Ecosse. Mais les animaux qu’on peut y rencontrer, eux, n’ont rien d’européen. Léopards, phacochères, éléphants, lions, zèbres, antilopes, élans, chacals, oiseaux en tous genres… C’est précisément pour voir des animaux sauvages qu’Eris et Caleb sont là. Passionnée par les animaux (créatures magiques ou non), l’adolescente doit se régaler. « Tu savais que ce parc dispose d’une des plus grandes densités de léopards d’Afrique centrale ? Et aussi, près de quatre cents espèces d’oiseaux ont été répertoriées ici. » Avec un sourire un peu coupable, le brun jette un coup d’oeil en direction d’Eris. « Oui, j’ai fait des recherches avant de venir. C’est important de se renseigner sur un pays avant d’y aller, non ? » Et surtout, ça apaise sa soif de connaissances. Il faut dire qu’à la mi-juillet, Caleb a déjà presque terminé ses devoirs. Et qu’il s’agisse de connaissances académiques ou autres, il aime apprendre. Alors découvrir un endroit, une faune et flore différents, c’est une aubaine pour lui. « Si tu es fatiguée de marcher, je crois qu’on peut louer des vélos. Bon, je suis pas sûr de vraiment savoir pédaler, mais… On peut toujours essayer, au moins ça nous ferait un souvenir marrant. » En tout cas, ils n’ont pas été déçus de ce qu’ils ont vu jusque-là. En revanche, l’aiglon a l’impression d’avoir utilisé des litres et des litres de crème solaire. En raison de l’altitude, il ne fait pas si chaud qu’il l’aurait cru, mais le soleil tape dur. « En tout cas, je sais que je te l’ai déjà dit, mais… Je suis content de te voir. Ce serait pas de vraies vacances sans toi. » Caleb ne s’attendait clairement pas à passer des moments privilégiés à l’étranger avec la fille de ses rêves. Et à ses yeux, c’est la plus belle des surprises. « Alors, qu’est-ce que tu as le plus envie de voir ? » En cette belle journée, il suit les envies de la brune. « Est-ce que tu as parlé à ton frère de nous deux ? Juste histoire que je sache à quoi m'attendre... » Et malgré les autres difficultés qui s'annoncent, Caleb a le sourire aux lèvres. Parce que désormais, ils peuvent être ensemble officiellement, aux yeux de tous.



Rien ne semble pouvoir altérer la bonne humeur de Caleb, pas même les inconvénients de vacances passées au soleil. Pendant quelques instants, il se bat contre des moustiques invisibles et finit même par se donner une claque. Mais ça le fait plus rire qu’autre chose, parce qu’il sait que rien ou presque ne saurait gâcher son week-end à l’étranger en si bonne compagnie. Pour dire la vérité, le jeune homme ne pensait pas pouvoir profiter du Malawi avec sa petite amie. Il croyait que seul l’aîné des Goldstein aurait l’autorisation d’assister à la Coupe du Monde. Mais la persévérance d’Eris a payé et autant dire que ça fait très plaisir à Caleb qu’elle ait insisté et obtenu ce qu’elle désirait. Depuis son arrivée le matin-même, le jeune Rowle n’a pas traîné. Sitôt montée la tente avec un Elijah aussi excité que lui, ils ont traîné dans le camping sorcier en examinant avec intérêt les stands des marchands ambulants. Puis ils se sont séparés, son meilleur ami rejoignant d’autres aiglons, lui-même partant à la recherche de sa petite amie. Comme il s’y attendait, elle aussi est très enthousiaste. Pour toute bonne passionnée d’animaux comme elle, c’est sûrement comme le paradis ici - d’où leur expédition dans la réserve naturelle. « Non, je n’ai jamais pédalé. » L’aveu fait sourire Caleb et en même temps, il a un peu honte. Comme beaucoup d’enfants au sang pur, il n’a quasiment jamais eu accès à une quelconque activité moldue. Il n’y connaît pas grand-chose à cet univers et, s’il a bien conscience que c’est une lacune, ça le rassurerait presque de partager cette ignorance avec ses plus vieux amis. « D’accord, on essaye, mais deux conditions… Tu m’apprends et interdiction de te moquer de moi, ça te va ? » Le brun adresse un sourire complice à la blairelle. En réalité, ça ne le gêne pas vraiment qu’elle s’amuse à ses dépends. « Et puis si j’y arrive, on pourra voir encore plus d’animaux. Ça me fera plaisir à moi aussi. » Mais ça lui fait encore plus chaud au coeur de voir Eris avec un grand sourire, visiblement épanouie. « Moi aussi, j’ai cru que j’allais pas pouvoir te voir avant la rentrée… Tu me manquais déjà. »

Encore quelques semaines auparavant, les amoureux auraient dû se cacher. Désormais, tout a changé, pour le plus grand plaisir de Caleb. Et en même temps, ça leur demanderait presque un temps d’adaptation après plusieurs mois de relation secrète. « Ne t’inquiète pas. T’es pas obligée d’en parler tout de suite à ton frère. Il faut juste pas qu’il nous surprenne ensemble main dans la main, le pauvre, ça risquerait de lui causer un choc. » Et forcément, le brun a envie que ça se passe le mieux possible avec Anthony. Même s’il est amoureux d’Eris depuis plusieurs mois déjà, il a l’impression que leur relation revêt une plus grande importance maintenant - comme un côté officiel. « C’est vrai que ça fait tout drôle. Mais j’aime beaucoup ça. » Il resserre la main de la jeune fille dans la sienne. « D’ailleurs, quand je te cherchais ce matin, je suis tombé sur des stands intéressants. J’ai pensé à toi. » Mettant la main dans sa poche, Caleb en sort une petit paquet emballé. Il s’agit d’une sculpture d’animaux locaux, réalisée avec des matériaux naturels qui viennent du coin - mais grâce à la magie, très probablement. « T’es pas obligée de l’ouvrir maintenant, mais j’espère que ça te plaira. » Tandis qu’ils continuent à marcher côte à côte, Eris prend de ses nouvelles. Visiblement, elle se fait du souci pour lui. « Ça va, merci. Je me sens… Libre. » Et c’est sincère. C’est comme s’il découvrait un tout nouveau monde. « Je suis content de pouvoir compter sur Elijah et sa famille. Mr et Mrs Ellart sont vraiment gentils avec moi. » Il les connaissait déjà, évidemment, mais c’est quand même différent d’en arriver à squatter chez eux presque tout un été. En tout cas, ça lui fait du bien d’être dans une famille plus « normale », plus aimante surtout. « Tods me manque. Et… Même si je rêvais du jour où je pourrais m’en aller, j’étais triste de décevoir et de faire de la peine à ma maman et à ma grand-mère. C’est pas ce que je voulais, bien sûr. Mais je voulais encore moins accepter ce qu’elles m’imposaient. » L’aiglon hausse légèrement les épaules. Il est toujours un peu dans l’euphorie du moment, même s’il réalise que ce n’est pas aussi facile que ce qu’il croyait. « Mais ça va, ne t’inquiète pas. C’était devenu compliqué de faire semblant. Maintenant, je me sens un peu plus… Moi-même, je sais pas si tu vois ce que je veux dire. »

Pendant que sa petite amie s’amuse à ses dépends, Caleb fait mine de réfléchir au deal qu’elle lui propose. « Bon, d’accord. Si c’est seulement avec moi, tu peux te moquer un peu… » Elle n’aurait de toute façon pas eu besoin qu’il le lui dise pour pouvoir le faire. Et à vrai dire, cette légèreté, cette complicité, cette capacité de dérision entre eux, ça fait partie des choses que l’adolescent aime beaucoup dans leur relation. Caleb n’aurait pas su dire à quel point il appréciait de la retrouver ici, de passer du temps avec elle pendant les vacances et de surcroît à l’étranger. Sous le soleil qui caresse sa peau, le jeune Rowle apprécie encore plus les câlins et les baisers d’Eris. Et assurément, c’est aussi lié au fait que désormais, ils ne sont plus obligés de se cacher… Enfin en tout cas, presque. « Oui, j’imagine bien qu’il sera surpris. Et puis il aura encore plus envie de veiller sur toi, je pense. » Il veut bien croire que tous les grands frères normalement constitués agissent ainsi. « Ah bon, tu penses qu’il a quelqu’un ? » Caleb fronce légèrement les sourcils, comme à la recherche de signes ou de gestes qui ne trompent pas mais qu’il aurait pourtant manqués. Il n’est peut-être pas l’ami proche d’Anthony, mais il le voit absolument tous les jours dans la Salle Commune. Son sens de l’observation ne doit donc pas être très aiguisé… « Peut-être que si tu lui fais des confidences, il fera la même chose. » Le sang-pur n’est pas de ceux qui sont très intéressés par les histoires d’amour des uns et des autres - et encore moins par les bruits de couloir -, mais il sait que ça fait du bien de parler à coeur ouvert à son frère. « J’espère qu’il ne débarquera pas dans ma tente ou dans mon dortoir pour me remonter les bretelles » sourit-il, tout en se doutant qu’il n’échappera pas à la vigilance fraternelle de l’aîné des Goldstein. Mais il faut bien ça pour pouvoir avancer et, après tout, Caleb a déjà montré qu’il se sentait prêt à assumer ses choix. Eris en fait partie, évidemment. Il sourit en constatant qu’elle aime son cadeau, ça lui fait plaisir. « Non, je savais pas que tu en avais déjà… Mais je suis content que ça élargisse ta collection et que ça te plaise tout simplement. » Il prolonge le baiser pendant quelques secondes, avant de glisser un bras autour de sa taille tandis qu’ils marchent au même rythme. Sans surprise, la discussion s’oriente rapidement vers les bouleversements en cours dans la vie du brun. La blairelle a l’air d’avoir de la peine pour lui, mais aussi de comprendre - comme si elle pouvait se mettre à sa place sans avoir besoin de traverser ce qu’il vit. Il dépose un baiser sur son front quand elle pose la tête contre la sienne, réconforté par les paroles qu’elle prononce. Non, il sait que sa mère et sa grand-mère ne comprennent pas. Et il sait aussi que si son père n’était pas à Azkaban, il aurait ramassé encore plus, dans tous les sens du terme. Mais Eris, elle, est d’accord avec lui et forcément, ça a beaucoup d’importance pour lui. « Merci, ma puce. » Pendant quelques instants, il garde le nez dans ses longs cheveux lisses qui sentent divinement bon. Si tout n’a pas été aussi facile à vivre qu’il l’aurait cru avant de quitter le manoir, il faut dire que le fait d’être là avec elle est l’une des plus belles récompenses qui soient. « C’est toi qui me donnes du courage pour faire des choses comme… Assumer… Ou faire du vélo » ajoute-t-il dans un tout autre registre, quand ils tombent sur un stand de location. Mais évidemment, sa petite amie lui a déjà lancé le défi. Soupirant comme s’il avait la mort dans l’âme, Caleb fait mine de se résigner. « Est-ce que j’ai vraiment le choix ? » Quelques minutes plus tard, ils tiennent chacun dans la main un vélo. « Je suis de moins en moins sûr de pouvoir récupérer la caution après » plaisante-t-il tandis qu’ils s’éloignent, cherchant un endroit relativement à l’abri des regards où l’aiglon pourrait s’exercer tranquillement. « Un dernier baiser avant que j’aie éventuellement le visage trop amoché pour le faire ? » rit-il, s’approchant tout de même pour poser les lèvres sur celles de la brune. Puis Caleb enfourche le vélo, les pieds toujours bien ancrés au sol. « Bon alors, quels sont les premiers conseils que tu as à me donner ? Je t’écoute. »


« Ça va te faire du bien, de passer du temps avec lui pendant ces vacances. » Caleb sait qu’Eris voudrait voir Anthony plus souvent. Mais à Poudlard, quand on n’est pas de la même maison, c’est parfois compliqué. C’est pour ça que le jeune homme se sent chanceux d’avoir été réparti chez les Serdaigle comme son frère, même si ce dernier ne retourne pas à l’école l’année prochaine. Et en parlant d’autres aiglons, l’adolescente évoque Terry et Michael. Caleb rit de sa plaisanterie. « Alors j’aurai plus qu’à compter sur Eli pour essayer de me tirer d’affaire. » Son meilleur ami s’entend bien avec Michael et, d’une manière générale, il ne le laisserait pas tomber. Mais de toute façon, l’adolescent ne se fait pas trop de souci à l’avance. Après avoir affronté sa mère et sa grand-mère, il espère avoir les épaules assez larges pour le reste. Pour l’instant, il profite du moment passé à l’air libre avec sa petite amie, le soleil caressant leur peau. Excitée comme une puce à l’idée de faire du vélo, Eris ne tient pas en place et ça le fait rire. Lui qui est de nature posée et réfléchie, Caleb trouve toujours sa présence rafraîchissante. Il sait aussi qu’elle est portée sur les activités moldues, à l’aise dans un monde comme dans l’autre. Le jeune Rowle, comme son nom l’indique, n’est pas du tout familier de ce qu’évoque l’adolescente. « Du roller ? C’est quoi ça ? » demande-t-il en fronçant légèrement les sourcils, signe qu’il réfléchit à ce que ça peut éventuellement évoquer dans son esprit. « Je doute que Colin veuille me prêter quoi que ce soit et pour le coup, j’avoue que ça m’arrange un peu. » Pour Eris qui est si bienveillante et douce, c’est peut-être difficile à concevoir que son ami et son petit ami ne s’entendent pas bien. Mais déjà que le duo scolaire n’a pas très bien fonctionné, Caleb a évidemment compris que c’était encore pire le jour où il lui a donné une retenue en plus d’enlever des points aux lions. Du courage, comme eux, voilà ce que la blairelle l’encourage à manifester, avant de lui demander s’il a de l’équilibre. « Oui, ça va, enfin je crois. Sur un balai en tout cas, même si j’imagine que c’est pas pareil. » Le sang-pur hausse légèrement les épaules en signe d’ignorance, tout en écoutant les conseils d’Eris. « C’est noté. Enfin, j’essayerai. » Caleb ne veut pas lui promettre qu’il sera brillant, pour une première fois ça lui paraîtrait très présomptueux. « Et si jamais je me prends un arbre, c’est toi qui me réanimes ? » demande-t-il avec un sourire, sachant que la Goldstein ne peut pas faire de magie en-dehors de l’école. Pour lui c’est tout récent d’ailleurs - il a fêté sa majorité une quinzaine de jours auparavant -, mais il essaye d’éviter de le faire ici, en terre moldue. « Peut-être qu’ils sont dotés de compétences particulières dont nous sommes dépourvus, non ? » dit-il en plaisantant, étant donné que beaucoup de sorciers savent très bien le faire. Encouragé par Eris, le brun tente de bien se positionner sur le vélo. Puis il regarde droit devant lui, s’efforçant de trouver un point précis où il pourra fixer son regard. Et il se lance, tant bien que mal. Garder les yeux fixés devant lui, pédaler pour ne pas risquer de perdre l’équilibre, Caleb essaye de garder en tête ce que la Poufsouffle lui a dit. Et au début, il a l’impression que ça va à peu près. Puis son vélo passe au-dessus de quelque chose et, à ce moment-là, ça le déconcentre. Oubliant la recommandation qui lui a été faite, il baisse les yeux. Deux ou trois secondes plus tard, il a perdu l’équilibre et, s’il parvient à éviter de s’étaler de tout son long, c’est uniquement en se faisant mal aux mains. Élevé à ne pas prononcer de jurons de jurons, l’aiglon pousse simplement une exclamation sonore, de dépit. Puis il se redresse, adressant un sourire d’excuse à sa dulcinée. « T’inquiète, c’est rien. » Examinant les paumes de ses mains, Caleb se dit que c’est assez léger pour qu’il s’en occupe tout seul. « Episkey » souffle-t-il en pointant sa baguette magique, après s’être bien assuré qu’il n’y a personne autour pour les voir. « Tergeo. » Coupures soignées et sang nettoyé, le Serdaigle montre ses paumes de mains à Eris comme pour la rassurer. « C’est quand même plus facile de monter sur un balai, non ? » Avec un sourire, il passe un bras autour de ses épaules et l’attire contre lui. « Ton copain dans toute sa splendeur, hein. » Déposant un baiser sur son front, il se détache pour se pencher vers le vélo. « Rien à signaler, il est plus robuste que moi. » Caleb se tourne vers la sang-mêlée. « On s’y remet ? Je pense que dans quelques minutes, ce sera un peu mieux, enfin j’espère. » Mais il a plus ou moins raison. Petit à petit, il s’habitue, perd moins l’équilibre et commence à prendre un tout petit peu d’assurance. Il ne se sent pas capable de dévaler une pente comme le ferait Eris, mais il est déjà content d’en profiter un peu avec elle, le vent dans le visage. Il a encore plus l’impression d’être libre. « C’est pas contre moi que tu pourras faire la course, c’est sûr ! »



L’amertume pointant dans le ton d’Eris, bien que légère, n’échappe pas à Caleb tellement c’est rare chez elle. Et tout ce qu’il espère, c’est qu’elle pourra profiter de ces deux mois d’été pour passer beaucoup de temps avec Anthony. Elle a l’air de ne demander que ça et, si c’est parfois plus compliqué à Poudlard - il est probable que le jeune Rowle le voit plus qu’elle, pour la simple raison qu’ils ont été répartis dans la même maison -, ces longues vacances sont évidemment l’occasion idéale. Pour tout le monde d’ailleurs, c’est le moment des projets, des escapades et des retrouvailles. « Oui, Elijah est là aussi. On partage une tente, d’ailleurs, ça nous change pas tant que ça de la Salle Commune… Ni même de chez lui, au final. » Puisque désormais, Caleb est un peu devenu un squatteur chez les Ellart. Parfois, il est surpris de penser au nombre de choses qu’il peut partager avec son meilleur ami. « Tu auras sûrement l’occasion de passer plus de temps avec lui à partir de la rentrée, vu qu’on n’a plus à se cacher. Tu pourras lui poser toutes les questions que tu veux. » Eris s’intéresse régulièrement à Elijah, principalement parce qu’elle est intriguée par son don. Au fil des années, le sang-pur en a pris l’habitude, mais il faut dire que ça peut rester impressionner autant que s’avérer drôle à l’occasion. Il n’y a pas à dire, même s’il ne possède aucune capacité particulière comme son meilleur ami, Caleb se sent définitivement plus à l’aise dans le monde magique. À vrai dire,  c’est le seul qu’il ait jamais connu. Il n’est pas habitué à quoi que ce soit - ou presque - qui vienne des Moldus, pour la simple raison qu’au manoir familial, c’est considéré comme inférieur. Ce n’est pas ce qu’il pense personnellement, mais il n’en demeure pas moins vrai qu’il y a beaucoup d’activités auxquelles il n’a pas été initié. C’est pour ça qu’il n’est jamais monté sur un vélo et qu’il ignore ce que sont les rollers ou encore les patins à roulettes. L’explication de sa petite amie l’amuse beaucoup. « Comme des chaussures à roulettes ? Tu as raison, ça a l’air très drôle… Enfin, au moins à regarder. » Car le vélo suffit, le brun compte bien limiter la casse. Il préfère largement les balais, même si bien sûr serait heureux de partager davantage d’activités avec Eris - il sait qu’elle aime beaucoup faire ce genre de choses avec Colin, né-moldu qui forcément évidemment connaît bien tout ça et dont le prénom est d’ailleurs évoqué. En réponse à la question de la brune, Caleb secoue la tête de droite à gauche. « Pas à moi personnellement, en tout cas. Disons que c’était un duo imposé en cours qui n’a pas très bien fonctionné… Et oui, une fois je lui ai donné une retenue, mais honnêtement je me souviens même plus de ce qu’il avait fait. » Ça n’a plus aucune importance aujourd’hui. En revanche, le bleu et bronze ne peut s’empêcher de tiquer en entendant une des phrases prononcées par Eris, visiblement destinée au préfet qui sommeille en lui même en pleines vacances d’été et à des milliers de kilomètres de l’école. « Je vais faire comme si j’avais rien entendu, d’accord ? » souffle-t-il en riant, avant de se remettre à pédaler. Il n’est pas très à l’aise, mais il y a quand même une amélioration. La blairelle affirme même être fière de lui, ce qui le fait niaisement sourire. « Merci ! » Le chemin est un peu laborieux, mais au moins il arrive à avancer à peu près. « Peut-être qu’un jour, je m’améliorerai suffisamment pour qu’on puisse faire la course ? Bon, d’accord, tu gagnerais toujours… » Perché sur son vélo de location, Caleb se dit que s’il le voyait, Elijah se moquerait assurément de lui à vie. Heureusement, après une vingtaine de minutes qui lui parurent plutôt périlleuses, la Goldstein finit par s’arrêter. Mettant un pied à terre, le jeune homme descend silencieusement du vélo, qu’il pose contre un arbre. En effet, comme elle le lui signale en chuchotant, une famille de zèbres se trouve non loin d’eux. Intrigué, l’aiglon les observe également. Il n’est pas autant passionné qu’Eris par les animaux (magiques ou non), mais comme beaucoup chez les Serdaigle il s’intéresse à tout. Et il est toujours attendri de la voir émerveillée, même si ça arrive souvent, c’est une des qualités qu’il aime le plus chez elle. « C’est très beau » approuve-t-il, avant de se tourner vers elle. « Moins que toi, mais quand même. » Passant un bras autour d’elle, Caleb se rapproche de la zone d’ombre fournie par l’arbre contre lequel il a posé son vélo. « Et si on prenait une pause ici ? » Tranquillement, ils s’installent tous les deux, le regard toujours tourné vers les zèbres. Décidément, ce week-end est plein de surprises et, en compagnie de l’élue de son coeur, l’adolescent est convaincu qu’il va passer des moments de rêve.