L’euphorie qui règne dans le camping sorcier sauvage installé si prés du terrain de Quidditch est contagieuse, au point que Blaise ne peut s’empêcher la joie qui l’envahit – à moins que les nombreux whisky pur feu avalé dans la journée soient en réalité responsables de cet état. Ce qui ne s’effaçait pas, en revanche, même en dépit des bons sentiments dégagés par la foule sorcière qui célébrait ce week-end festif et ce spectacle à venir, c’était la rancœur éprouvée face à cette défaite injuste de l’Italie. Il n’y avait aucun doute dans l’esprit du serpent, c’était bel et bien l’équipe italienne qui aurait du être en final, il en était certain. Après tout, l’Italie était supérieure à bien des nations dans de nombreux domaines et le sport ne faisait pas exception, quand bien même l’héritier Zabini n’était pas un grand fan de Quidditch. Il ne s’agissait que d’une évidence visiblement difficile à accepter pour tous – les esprits les plus ignares ne voyaient pas la grandeur de l’Italie, ce qui était malheureux pour eux. Doté d’une mauvaise foi certaine quand il s’agissait de cette patrie qu’il défendrait toujours corps et âme, il n’avait fait que répéter à qui veut l’entendre que non, vraiment, l’arbitrage était scandaleux et que jamais ils n’auraient du être éliminés, qu’assurément il y avait eu tricherie par crainte de la toute puissance italienne et de la victoire écrasante que celle-ci aurait imposé à son adversaire. C’est d’ailleurs ce qu’il s’acharnait à faire avec d’autres sorciers croisés par hasard qui soutenaient que l’Italie n’avait pas été au mieux de sa forme, ce qui avait poussé Blaise, outré, à argumenter alors même qu’habituellement il n’aurait que faire de l’avis d’inconnus. Il savait qu’il avait raison, de toute façon, mais cela ne l’empêchait pas de vouloir le prouver par pure fierté italienne. Vêtu d’un polo sur lequel était brodé, à l’emplacement du cœur, le drapeau de son pays, il était évident qu’ils l’avaient volontairement cherché et il n’était pas sorcier à fuir devant une provocation. L’envie de défendre était encore plus évidente qu’il savait qu’une fois ce week-end terminé, c’est vers les contrées chaudes et ensoleillées de l’Italie qu’il transplanerait, motivation supplémentaire pour celui qui n’en avait pourtant pas véritablement besoin. Un soupir agacé quitte ses lèvres face à l’idiotie certaine de ses interlocuteurs alors qu’il avale quelques gorgées de son whisky pur feu comme pour s’encourager à les supporter grâce au précieux liquide. Son regard se pose sur une silhouette familière qui progresse entre les différentes tentes et aussitôt, il délaisse ses compagnons qui protestent une fraction de secondes avant de hausser les épaules, probablement ravis d’être débarrassé de ce fervent défenseur de l’Italie. Il ne faut que quelques pas pour arriver à la hauteur de la brune, une des seules, sans doute, qui comprendra à quel point il avait raison. « Bell ! Non sono mai stato così felice di vederti. » C’est qu’il n’était jamais ravi de voir qui que ce soit, populace qui l’agaçait plus qu’elle ne l’intéressait, mais il pouvait bien faire une exception pour une compatriote. « Finalmente qualcuno che capirà che ho ragione. » Soupire-t-il, toujours dans cette langue maternelle qui devient la règle en présence de Katie. Pourquoi se priverait-il de pouvoir discuter dans la langue qu’il préfère quand il est face à quelqu’un pouvant le comprendre ? « Dimmi che sei d'accordo con me: l'Italia non avrebbe mai dovuto essere eliminata, giusto? » Et c’était bien là la question primordiale de ce week-end.

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Le soleil avait fait grâce de sa disparition depuis quelques heures déjà sur les plaines savaniennes du Malawi. Mais la chaleur qui se propageait parmi les milliers de supporters présents sur place compensait aisément la nuitée. Katie qui était arrivée avec Alicia et Angelina, devait bien avouer qu’elle adorait l’ambiance de tels évènements. Le Quidditch réunissait les cœurs, les âmes et l’italienne devait bien avouer qu’elle n’aurait échangé sa place pour rien au monde. Et si la finale opposait le Malawi au Sénégal, deux équipes qui méritaient certainement leur place, on ne pouvait pas manquer Katie qui se baladait avec le maillot de Quidditch de l’équipe nationale d’Italie entre les différentes tentes sorcières. Et si les filles avaient nettement souligné que peut-être, elle abusait un peu, Katerina était persuadée que non. Elle n’était personne pour sous-entendre que les deux équipes finalistes ne méritaient pas leur place en finale mais elle était suffisamment connaisseuse pour affirmer que oui, l’Italie méritait bien mieux qu’un pauvre quart de finale. Certainement passionnée, surtout chauvine,  l’agacement avait été réel quand dans les tribunes du match, elle avait pu assister à cette terrible humiliation. L’Italie avait été humiliée et non pas à cause de leur manque de jeu - le jeu était assurément parfait. L’arbitrage avait été tout bonnement horrible, cet arbitro stronzo avait clairement favorisé l’équipe adverse, les fautes non sifflées, les fautes inventées pour l’Italie. Pour autant, elle essayait nettement de faire fi de tout ça et de rendre hommage à son équipe du cœur par des t-shirts ou des drapeaux maquillés sur ses joues déjà tannées par le soleil italien. Tout en profitant de cette ambiance sportive qui lui ravivait le cœur et l’aidait peut-être à oublier que bordel, l’Italie avait été éliminée. Ca et les quelques whisky pur feu déjà avalés au détour de conversation, ça et les baisers échangés avec Cormac dans un coin du camping sous son rire amusé de la voir autant impliquée. Là, elle comptait retrouver Angie - Alicia étant d’astreinte ce soir-là pour la sécurité de l’évènement, s’égarant de temps à autres avec des supporters qu’elle ne connaissait pourtant ni d’Eve ni d’Adam pour fêter la coupe du monde. Ce fut pourtant de l’italien qui l’interrompit dans la recherche de cette tente empruntée aux parents d’Angelina. D’un mouvement de cheveux, Katie se retourna pour observer Blaise Zabini, compatriote avec lequel elle ne s’entendait certainement pas si bien que cela mais qui était le seul avec qui elle pouvait se permettre de ressentir les saveurs de l’Italie seulement grâce à leur langue maternelle. « Zabini? » Un haussement de sourcils pour celui qui s’approchait avec vivacité vers elle quand il affirmait qu’elle serait la seule à comprendre. L’italien lui chatouillait les oreilles, comme quelques jours auparavant quand Katie s’était perdue dans les rues pavées de Naples peu de temps avant de commencer son internat en médicomagie. « Dio mio! » S’exclama-t-elle dans un mouvement de mains presque excessifs alors qu’elle réduisait d’un pas la distance entre eux d’un petit centimètre à peine. « Finalmente qualcuno di intelligente qui!» Évidemment que Blaise Zabini ne pouvait penser que ça mais quel plaisir de savoir qu’à travers cette foule de supporters, elle n’était pas la seule à penser que la seule place que méritait l’Italie était l’honneur de la première place. A la hauteur de ce grand pays. « Se fossimo amici, ti bacerei! » C’était de l’humour - et heureusement même que ça en était - comme pouvait l’en témoigner son large sourire amplifié par cette conversation clairement chauvine qui se dégageait des deux italiens. Et l’avantage de pouvoir s’exprimer dans ce latin moderne c’était qu’ils n’avaient aucun risque de se faire comprendre par leur compatriote. Facile alors de critiquer toute l’envergure du match qui avait été la déchéance de leur équipe. « Tutti dicono che sto facendo troppo dicendo che l'Italia avrebbe dovuto vincere la coppa. » Et peut-être qu’effectivement, elle en faisait trop. Mais pour l’amour de l’Italie et d’autant plus quand ça touchait le Quidditch, Katie estimait être dans ses droits les plus légitimes. « Mi fa piacere vedere che non sono l'unico a pensarla così.» - « Birra ? » C’était la façon la plus légitime pour en discuter : autour d’une bière.

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Si la relation entre Blaise et Katie étaient normalement basée sur une certaine indifférence du fait de leurs personnalités et statuts bien différents, leur amour commun pour leur pays leur permettait de se tolérer de temps à autre, quand ils échangeaient alors à ce sujet. Il faut dire que peu comprenait la passion éprouvée par le serpent sur l’Italie, lui qui perdait tout son flegme naturel quand sa nation était critiquée. La coupe du monde ne faisait que renforcer son patriotisme au point qu’il devenait insupportable pour ses compagnons de voyage de tolérer la mauvaise foi du serpent qui parvenait à trouver toutes les excuses du monde pour expliquer la défaite italienne qui, d’après lui, n’aurait jamais du se produire. Alors forcément, tomber sur Katie semble être une véritable aubaine parce qu’il se doute qu’elle sera forcément d’accord avec lui. La surprise de la lionne n’a rien de surprenant, d’autant plus que l’alcool pousse Blaise à se montrer un peu plus chaleureux qu’à l’accoutumée. Pourtant, la surprise est bien rapidement remplacée par la compréhension et le métis pousse un soupir de soulagement. Il aurait été agacé de devoir supporter une énième personne déclarant que la défaite italienne était justifiée alors même que c’était loin d’être le cas. Sa remarque lui arrache un rire léger quand il porte le whisky à ses lèvres en acquiesçant, ne pouvant qu’être d’accord avec cette intelligence qu’elle lui prête. L’enthousiasme de l’italienne ne l’étonne pas et s’il est moins démonstratif que lui, il ne peut que partager son entrain. « Ah? Ti aggiungo alla lunga lista di persone che vogliono baciarmi allora! » Et même dans son état, il ne peut s’empêcher de se vanter quand bien même ses mots revêtaient davantage la forme d’une plaisanterie qu’autre chose. Visiblement, Katie aussi avait rencontré des sorciers récalcitrants à reconnaître l’injustice qu’avait subi l’équipe italienne. « Mostrano tanta malafede! » A moins que ce ne soit eux – ce que Blaise n’était pas prêt du tout à reconnaître, loin de là. Il était persuadé d’avoir raison, comme bien souvent d’ailleurs, et le fait que Katie n’appuie ses propos n’aide pas à lui faire changer d’avis. Il hoche la tête, bien trop ravi de rencontrer quelqu’un avec qui échanger en italien pour refuser une bière avec la lionne. « Con piacere ! » Et comme pour appuyer ses mots, le serpent termine son verre d’une traite. Si le liquide brûle sa gorge, il ne laisse rien paraître alors qu’ils glissent entre les différents supporters s’agitant encore au sein du camping sorcier. Blaise repère un stand où un bar a été installé pour l’occasion avec quelques tables hautes où ils peuvent s’appuyer. Il fait signe au barman de leur préparer deux bieraubeurres  alors qu’ils prennent place à une des fameuses tables. « Siamo d'accordo che il gioco italiano era molto meglio, giusto? » Question rhétorique de la part de celui qui était persuadé que Katie appuierait nécessairement ses dires. « E l'arbitrato, che disastro! Non riuscivo a contare il numero di difetti immaginati per l'Italia! » Et c’était évidemment un manque certain de professionnalisme de la part de l’arbitre qui avait mené l’Italie à leur défaite, rien d’autre. Blaise dépose quelques pièces au barman leur apportant les bièraubeurres pour régler leurs consommations, avant d’enchaîner avec de grands mouvements de gestes amples. « Ci sarebbe solo un modo per risolverlo: rigiocare il gioco! » Rien que ça.

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Retrouver un compatriote italien et partager ensemble la déception, que dis-je, le désepoir de voir que la finale opposait de médiocres équipes. Médiocres car l’avis était évidemment biaisé. Un disastro, ce qu’il y avait de plus simple quand l’amour de la patrie était glorifiée par une langue aussitôt retrouvée quand Katerina était en compagnie de Blaise Zabini. Ils n’avaient rien en commun, si ce n’était cet amour de leur nation. Avec lui, elle n’était plus Katie mais le r de son prénom roulait à nouveau sur les langues, le souvenir d’une famille napolitaine qui refusait de l’appeler par le diminutif trop anglais auquel l’italienne répondait bien souvent. Elle rit Katerina, sincèrement quand le serpent se vantait évidemment en réponse à sa fausse proposition. Elle comprenait presque, sous l’effet de l’alcool, ce que Leanne pouvait lui trouver. Il devait la faire rire - Katie l’espérait sincèrement -  et faire jaillir les éclats de rire de la née-moldue, un rire que l’italienne avait tant entendu ces dernières années et qui manquait déjà à sa vie quelques jours après avoir quitté Poudlard. Ils se retrouvèrent finalement attablés à une table, une bièraubeurre commandée pour chacun. Katie remercia gracieusement Blaise qui venait de payer leur première tournée. « Naturalmente era di gran lunga superiore.  » La réponse est aussi rhétorique que la question et Katie pourrait se perdre dans une défense technique du jeu de l’Italie en tant que bonne joueuse de Quidditch. Mais Blaise n’était pas à convaincre, autant convaincu qu’elle que le Sénégal n’aurait jamais dû passer le match et terminer en finale. « Stiamo parlando del numero di falli non fischiati per il Senegal?  » De grands gestes pour venir confirmer leurs propos alors qu’elle finissait par noyer sa frustration dans une gorgée de bièraubeurre. Katerina aurait adoré pouvoir voir le match rejouer mais pour vivre Quidditch depuis déjà tant d’années, elle savait aussi qu’à ce stade de la compétition, l’opportunité d’une revanche méritée était malheureusement compromise. « Mi piacerebbe molto. Ma in questa fase della competizione, è impossibile. » Elle plissa les yeux avant de taper des mains avec une telle force que les gens aux alentours se retournèrent pour les observer une seconde, l’italienne relancée dans un amour intense pour sa patrie. Restait à savoir désormais si sa patrie était réellement l’Italie ou le Quidditch. « D'altra parte, possiamo mandare un gufo alla squadra e dire loro che troviamo totalmente inammissibile che il Senegal ha ovviamente pagato l'arbitro per vincere. » Etait-ce vraiment trop compliqué d’avouer que le Sénégal avait bien joué et mérité cette place en finale ? La réponse tenait en deux lettres.

Sì.

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Il ne s’attendait pas nécessairement à rencontrer quelqu’un qui partagerait son avis et la mauvaise foi qu’il entretenait assurément, Blaise, habitué qu’il était depuis la défaite italienne à observer les rictus moqueurs quand il continue à s’insurger alors que le match était bel et bien terminé. Il sait d’avance que ce sera le cas un moment, qu’il ne lâchera pas l’affaire pour quelques semaines encore – plus si on venait à évoquer le match à l’italien même des mois après sa fin. Avec Katie, il pouvait enfin exprimer pleinement son mécontentement et être compris. Son attitude l’encourageait même à s’indigner avec plus de véhémence même si l’ambiance reste légère, aidée par l’alcool qu’ils ont sans doute tous les deux déjà ingurgité. Sans doute que Leanne sera étonnée d’apprendre qu’il avait partagé une bièraubeurre avec Katie, eux qui n’ont jamais été réellement proches. Blaise ne l’est pas de grand monde, il faut dire, et surtout pas d’une lionne ne faisant pas parti de cette élite qu’il côtoyait. Pourtant, il ne pouvait nier que ces quelques minutes passés ensemble étaient déjà véritablement agréables. Alors qu’il s’insurge sur l’arbitrage, la brune en rajoute une couche en mettant en avant l’avantage dont avait évidemment bénéficié le Sénégal. « Sono sicuro che hanno comprato l'arbitraggio! » Blaise allait sans doute un peu trop loin dans ses accusations mais il était prêt à trouver toutes les raisons possibles pour expliquer une défaite, en théorie, impossible pour lui. L’envie de rejouer le match franchit ses lèvres alors qu’il avale quelques gorgées de bièraubeurre même si la réponse rationnelle de Katie le fait soupirer. Il le savait déjà, évidemment, mais il ne pouvait s’empêcher de rêver. Sa réaction le surprend toutefois alors qu’il fronce les sourcils, bien qu’amusé par les regards des supporters autour d’eux. Le serpent hoche la tête et lève son verre vers la sorcière. « Brindiamo a questa meravigliosa idea! » Puis, si le courrier vient de lui, ils allaient forcément être pris au sérieux, ils en étaient convaincus. Il cogne son verre contre celui de l’italienne avant de boire quelques gorgées fraîches d’alcool pour célébrer l’illumination de Katie. « Sto già aspettando con impazienza che il prossimo Mondiale li schiacci e che l'Italia vinca finalmente come si merita! » Il savait d’avance que le prochain match opposant les deux nations sera empli de tensions et que les enjeux seront plus importants encore. « Fortunatamente, superiamo il mondo su tutti gli altri punti, questo compensa un po'. » Parce qu’évidemment, il n’y avait pas meilleur pays que l’Italie dans tous les domaines possibles. La défaite était scandaleuse mais Blaise l’acceptait mieux, se disant que c’était bien là la seule opportunité rencontrée par ces nations d’être supérieure à sa patrie. « Se no, hai già iniziato il tuo tirocinio? » La question risque de la surprendre, lui qui ne s’intéressait pas à grand-chose en général, mais l’alcool couplé à cette passion commune qu’ils avaient pour l’Italie incitait le sorcier à être plus attentif.

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Blaise et Katie n’étaient pas amis. En réalité, ils s’étaient à peine cotoyés durant toute la scolarité de l’italienne à Poudlard. Les quelques fois où ils avaient échangé se résumaient à un club de potions qu’elle avait eu l’opportunité de présider, parler effluves magiques dans un respect réel mais qui laissait place à l’indifférence à peine le serpent et la lionne étaient sortis des cachots. Le peu qu’elle connaissait de lui se résumait ainsi à : potions, italie et Leanne. Et peut-être qu’elle jugeait silencieusement cette relation particulièrement mais quand Blaise parlait italien, et qu’ils étaient là, à boire de la bière, mettant leur différence de côté pour s’unir en deux parfaits compatriotes qui s’offusquaient contre l’injustice, peut-être que Blaise Zabini méritait Leanne Langford. Peut-être que Katie concédait à accepter que cet arrogant serpent méritait le coeur de celle qui aimait trop. Pour aimer l’Italie comme elle, Blaise était forcément un mec bien, n’est ce pas ? Katerina était ravie d’entendre qu’elle n’était pas la seule à penser que l’arbitrage avait été acheté. Le match opposant le Sénégal à l’Italie avait été injuste, le reflet d’un Quidditch déloyal qu’elle jugeait perfide. Alors, évidemment, la seule solution paraissait la suivante : envoyer un hibou à l’équipe nationale d’Italie pour leur parler de l’hypothèse crue véridique de deux jeunes adultes aimant leur pays à la vie à la mort. Alors, les italiens trinquièrent pour célébrer cette idée brillante, pour célébrer que la prochaine fois l’Italie serait championne du monde. Ca ne pouvait pas en être autrement. « Saremo campioni del mondo ! » Affirma la napolitaine avec entrain. Le prochain match qui opposerait les deux nations serait évidemment très attendu des italiens et il était certain qu’une telle humiliation ne se reproduirait pas une seconde fois. Katie, déjà alcoolisée par les nombreux coups bus plus tôt dans la soirée, osa même affirmer la chose suivante : « Non appena giocherò di nuovo a Quidditch, giocherò per l'Italia e vinceremo la coppa! » Une partie d’elle-même souffla que cette idée merveilleuse était certainement irréalisable mais la rêveuse et teigneuse petite italienne osait penser le contraire. D’autant plus entourée de cette ambiance Quidditch qui la faisait vibrer et vivre de passion incontestable. Bell trempa ses lèvres dans sa bière avant de hocher vigoureusement la tête. « Il clima, il cibo, la cultura, il paesaggio, il Quidditch, la moda, tutto. » Énuméra-t-elle en faisant taire volontiers sa double culture britannique qui criait au déshonneur au fond d’elle-même. Un sourire malicieux glissa sur ses lippes ravies et elle tendit sa bière pour trinquer une  nouvelle fois à celui qui, ce soir, se rapprochait presque d’un ami mais qui ne le serait jamais dès lors que l’anglais traverserait à nouveau leurs lèvres. « Anche la bellezza. » Katerina ria alors que l’orgueil italien gonflait en elle avant de glisser une mèche derrière ses cheveux et de jauger quelques secondes son interlocuteur qui lui demandait si elle avait commencé son internat. « Leanne te l'ha detto ? » Il lui sembla évidemment inopportun de faire croire qu’elle ne savait rien de tout cela et consciente qu’elle avait peut-être touché un point sensible, Katie se précipita de rajouter. « Non preoccuparti, il tuo segreto è ben custodito con me. Mi interessa solo che Leanne sia felice.» Un sourire bienveillant quand bien même une partie d’elle se rappelait avec rancune ô combien sa meilleure amie avait été critique avec elle quant à Cormac, ce qu’elle tentait d’oublier pour laisser le bénéfice du doute à une relation qui semblait rendre Leanne heureuse. Et c’était tout ce qui lui importait. Aussi, Katie répondit à la première question du garçon. « Ho trascorso alcuni giorni di vacanza a Napoli uscendo da Hogwarts. Ma ho iniziato da pochi giorni. Sono part-time tra San Mungo e i Vespe di Winbourne. » Une vie bien différente de ce qu’avait été sa vie à l’école et qu’elle découvrait à peine, espérant y trouver un jour un bonheur similaire à celui qu’elle avait-là, à parler italien, dans cette ambiance de Quidditch. « È diverso da Hogwarts ma è la logica continuazione delle cose che immagino. » Belle conclusion pour un nouveau chapitre d’une vie où elle avait retrouvé ses soeurs, Angelina et Alicia. De nouvelles aventures pour une italienne qui se découvrait encore pleinement. « E tu ? Pronti per questo ottavo anno? Hai scelto l'italiano? »

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L’italie championne du monde de Quidditch, voilà une perspective qui emplissait le cœur de Blaise d’une joie qui peut paraître étonnante pour celui qui s’intéressait si peu au Quidditch d’ordinaire. Toutefois, il en tenait de l’honneur de son pays et pour cela, il était prêt à faire quelques concessions qui n’en étaient pas réellement tant il devenait passionné lors de ces moments là. Un sourire orne ses lèvres quand Katie assure qu’elle sera l’une des joueuses menant leur pays à la victoire. Il était au courant, comme tout Poudlard, de l’accident dont elle fut la victime et pourtant, il sait qu’elle serait probablement plus douée que certains joueurs parce qu’elle aurait, avec elle, ce qui était essentiel pour faire un bon joueur : la passion, la volonté de représenter correctement son pays. « Beviamo a questo! » dit-il en portant son verre vers le sien pour trinquer, avant de boire quelques gorgées de sa boisson. Quand les domaines dans lesquels l’Italie est nettement supérieure quittent la bouche de la lionne, Blaise ne peut qu’acquiescer, complètement d’accord. Les autres pays n’arrivaient pas à la cheville du leur – l’Angleterre était bien la seule patrie qu’il tolérait parce qu’il y était né et qu’il y avait vécu quasiment toute sa vie en dehors des étés passés en Italie. « Ovviamente. Basta guardare gli studenti che popolano le panchine del castello per vedere che gli unici degni di nota sono gli italiani. » Peut-être qu’il exagérait, Blaise. Il serait mentir de dire qu’il n’avait jamais eu le regard qui se tournait vers certains anglais, et Leanne en était la preuve même. Toutefois, il restait persuadé d’être plus beau qu’eux tous réunis, et le sang italien coulant dans ses veines y était sans doute pour quelque chose. Son corps se tend alors quand Katie évoque Leanne, ignorant alors qu’elle était au courant. Et si l’envie lui prenait de tout répéter, pour quelque raison obscure propre aux lions et à leurs décisions souvent impulsives ? Et l’italienne semble percevoir à quel point le sujet change son comportement puisqu’elle s’empresse de le rassurer, et aussitôt ses épaules se relâchent et il se détend un minimum. Il n’en voulait pas à la brune d’en avoir parlé à sa meilleure amie – lui même en avait parlé avec Caïn, et le besoin de discuter d’un tel secret pouvait être compris. Du moment qu’elle ne l’évoquait qu’à des personnes de confiance, qui n’iraient pas ébruiter leur liaison, alors Blaise n’avait rien à lui reprocher. « Lei lo è, penso. » Du moins, il l’espérait. Le serpent sait qu’il n’est pas le plus facile à aimer, loin de là. Il est exigeant, déterminé à atteindre des objectifs parfois incompatibles avec une histoire d’amour… Et surtout, il ne sait pas comment aimer. Toutefois, il  tente de faire des efforts, sans forcément être sûr que cela ne suffise, quand bien même il ne comptait pas faire davantage de concessions. Se ressaisissant quand il réalise les doutes qu’il évoque à sa façon, il hausse les épaules, air sûr de lui s’installant sur son visage. « Può esserlo solo perché sta uscendo con un italiano. » Remarque ajouté comme pour revenir à leur sujet initial, Katie enchaîne alors avec cet été différent qui l’attendait alors. C’était particulier, que d’entendre qu’elle rentrait ainsi dans la vie professionnelle, dans le monde adulte alors que lui était encore cantonné aux bancs de l’école – par choix pour cette huitième année. Toutefois, ça avait aussi quelque chose de prometteur, comme un avant-goût de ce qui l’attendrait une fois cette dernière année terminée. « E ti senti pronto per questo nuovo capitolo? » Pouvait-on vraiment l’être, quand bien même Poudlard était supposé les préparer ? L’italien boit de nouvelles gorgées de ce liquide qui le rendait bien plus avenant et sociable qu’à l’accoutumée, poussé par les vibes de ce mondial à en savoir plus sur Katie mais aussi à partager un peu plus de sa vie, lui d’ordinaire si secret. « Ovviamente. Potrei essere un po' annoiato, ma mi permetterà di parlare un po' di italiano. » Ce qui lui manquait toujours dans l’enceinte du château, quand bien même il n’était pas rare de l’entendre jurer dans sa langue favorite dès lors que l’agacement l’y poussait. Et concernant cette année qui l’attendait… Il était prêt, quand bien même il n’était pas sûr de ce qui l’attendrait. « Non vedo l'ora di scoprire i diversi corsi, immagino che finalmente verranno utilizzati per il futuro. » Non pas que tous les cours étaient inutiles mais Blaise devait admettre qu’il ne voyait pas l’intérêt de bons nombres d’entre eux, comme la botanique, le soin aux créatures magiques et autres matières qui ne l’aideraient pas. « Anche se devo ammettere che dover condividere una sala comune con altri non mi fa piacere. » Et alors qu’il termine son verre d’une traite et le pose, il ajoute, un léger sourire aux lèvres. « Comunque... devo ammettere che chiacchierare con te non è poi così male, anche se sei una leonessa. » Taquineries légères venant de celui qui fréquentait justement une sorcière de la même maison – mais c’était là aussi le moyen d’admettre, à demi-mots, que son jugement avait sans doute été hâtif toutes ces années durant, même s’il est déjà prêt à revêtir ses opinions tranchés en bouclier dès lors que le monde réel le rattrapera.

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