(tw : violence)
« Whatever. » s'exprime depuis ses lèvres au moment où Miles finit d'annoncer la couleur de ce qu'ils seraient à présent, ce venin rempli de sel cette fois. Ce qu'il lui sous-entend continue de la heurter comme ses mots précédemment employés, ce manque de confiance cruel dont il faisait preuve et qui la rendait hors d'elle. Comment donc pouvait-il lui faire cela et exprimer ensuite qu'elle était celle qui prétendait avec l'autre ? Elle ne le descendait pas mais ne faisait que s'insurger là où elle pensait que la confiance et le respect étaient enfin acquis. Et l'aspirante auror est forcément déçue, se mord l'intérieur de ses joues pour se retenir de lui demander avec moquerie de quelle relation il pouvait bien parler en dehors du travail, de lui faire comprendre un peu plus encore la totalité de ses pensées. Mais le silence n'était-il pas preuve maîtresse de son détachement ? C'était ce dont elle se persuadait car elle se savait bien trop impliquée, bien trop écorchée par ses agissements, ce regard qu'elle croise au moment de quitter sa planque dans un silence qui se fait lourd de sens. Alicia ne dit rien en réponse à ses dernières déclarations qui se répètent d'elles-mêmes dans son esprit, mais elle manque également à son devoir d'information en ne lui confiant pas où ils se rendaient ni ce qu'il devait savoir d'important. Une main balayant ses cheveux, elle inspire et tente de se mettre entièrement dans son rôle avant de pénétrer dans le bâtiment. Ils avancent en silence depuis l'entrée du restaurant jusqu'au club clandestin dissimulé derrière une porte et son garde. Salon vitré situé en hauteur et surplombant l'entièreté de la salle, Alicia monte les quelques marches d'une démarche plus féline et séductrice qui ne la quitte pas en arrivant près des cibles près de qui elle s'était infiltrée depuis maintenant deux semaines. Elle repère forcément le chef d'entre eux l'aviser d'un regard qui lui donne froid dans le dos mais ne laisse rien apparaître.

Lorsque la question de l'identité de Milo est annoncée, Alicia n'a pas le temps de répondre quoi que ce soit que ce dernier s'en est chargé et une sueur froide la surplombe au moment de resserrer ses phalanges sur les pans de sa robe légèrement soutenus. Elle n'avait que l'envie de lui crier combien il était idiot à ce moment précis et son regard rejoignit son visage dans l'espoir de croiser le sien et de lui faire comprendre qu'il devait se taire. Seulement l'anglais poursuit et sa mâchoire se resserre. Ces hommes n'aimeraient absolument pas le ton avec lequel Bletchey s'adressait à eux, leurs profils décrivaient des personnalités dominantes et un intru avec tant d'assurance ne leur plairait sans le moindre doute pas. Et elle, elle savait très bien ce qu'il faisait. Par son comportement et le ton qu'il employait qu'elle reconnaissait parfaitement, Miles avait ce besoin de violence et d'exploser à cet instant et comme prévu, compromettait la mission, sa mission. Bientôt, c'est sur elle que les regards s'appesantissent et c'est aussitôt qu'elle reprend le contrôle de la situation tandis que certains des hommes s'avançaient en leur direction. D'un geste de main balayant l'air, Alicia hausse les épaules et s'avance avec assurance jusqu'au chef pour venir prendre place en s'asseyant à demi sur le bureau au bois vernis auquel il était assit. « Oui il est avec moi. C'est un idiot mais il est inoffensif. » il était tout l'inverse pourtant et c'était aussi ce qui l'inquiétait parce qu'elle ne savait pas si Miles allait réussir à calmer ses intentions ou si ces hommes la croirait, elle qui n'était déjà plus totalement en sécurité ces derniers jours. La jeune femme agissait pourtant avec tout le naturel dont elle pouvait faire preuve mais cela ne suffirait pas, pas vrai ? « On dirait un Auror. » lâche l'un des hommes à l'adresse du patron en regardant avec suspicion Miles. Et avant que ce dernier ne puisse réagir, Alicia laisse courir ses doigts le long de la main de celui se tenant tout près d'elle, ses jambes croisées et vêtue de la robe que lui-même lui avait offert la veille, elle espérait dévier son attention. « Il n'en a que les muscles, rien d'autre. Un Auror aurait bien trop peur de se présenter devant toi et ton équipe tout seul. Il faudrait être fou. » lui adresse alors Alicia en continuant de promener ses doigts le long du bras de l'homme assit à ses côtés.

Un léger sourire sur les lèvres, il se fige et s'efface alors au moment où la main puissante de celui-ci s'élève et lui attrape la gorge d'une poigne la faisant aussitôt suffoquer. Ses mains se relèvent à ce bras qu'elle ne parvient pas à faire reculer et ses yeux s'écarquillent. « Tu m'as ramené l'un de ces rats ici. » il n'avait pas à lui promettre qu'elle allait le regretter, cela se lisait dans le regard qu'il lui offrait à cet instant alors qu'il s'était relevé pour la dominer du haut de sa taille entière, pressant son corps contre le sien et se délectant de la voir sous l'emprise de sa poigne. Alicia glisse ses mains au niveau de ses cuisses mais ne parvient pas encore à attraper ses couteaux, ni sa baguette. « Je savais que je ne devais pas te faire confiance, j'attendais seulement de savoir quand tu ferais un mauvais pas. » il se délecte de la peur et de l'urgence lue dans ses iris alors qu'Alicia suffoque de plus en plus et ses poings frappent la masse face à elle sans réussir à le déstabiliser. Elle manque d'air la lionne et elle ne peut plus rugir, seulement compter sur l'intervention de cet idiot de Bletchey qu'elle espérait plus que tout savoir survivre si jamais elle, elle y passait.

(tw : violences)

Au final, Alicia avait eu raison. Il allait foirer sa mission, consciemment cette fois, parce que l’envie de violence était trop forte pour qu’il ne puisse la réprimer. Son instinct de provocation se manifestait aussi – il aurait pu lui prouver qu’elle avait tort, lui montrer qu’il n’était pas aussi incompétent que ce qu’elle pensait, mais Miles n’avait jamais été dans ce sens. Toute sa vie, il n’a fait que s’enfoncer dans les reproches qu’on lui adressait, se montrant plus arrogant encore quand on soulignait son insolence. Les mots de l’apprentie-auror étaient de toute façon trop blessants pour qu’il puisse songer à autre chose, pour qu’il puisse se concentrer sur ce travail qu’il faisait habituellement avec sérieux. Son attitude ne plaît pas à ses interlocuteurs, Milo le remarque tout de suite aux postures adoptées par les sorciers, aux regards lancés. Il ne fait rien pour calmer le jeu et c’est Alicia qui intervient quand l’attention est portée sur elle. L’air impassible, ses yeux sont rivés sur les sorciers face à lui alors que la brune tente de calmer le jeu sans qu’il ne lui vienne en aide un instant. L’accusation tombe pourtant et il se contente de froncer les sourcils en un air dégoûté, comme s’il était offusqué à l’idée qu’on puisse le qualifier d’Auror. Bien malgré lui, ses yeux captent le mouvement des doigts d’Alicia sur l’homme qui semblait être à la tête de ce ramassis d’imbéciles et il prend sur lui pour ne rien laisser paraître – surtout, il tente de montrer qu’il ne rêve de rien d’autre que de briser son bras jusqu’à le faire hurler. Elle essaie toujours d’apaiser la situation, de rattraper le désastre qu’il a causé par simple esprit vindicatif, par simple besoin de dépenser les tensions accumulées. Pendant un instant, Milo a l’impression que ça marchera – par Salazar, qui pourrait résister au charme d’Alicia ? L’imbécile qu’il était aurait sans doute plongé la tête la première sans même chercher à réfléchir.

Pourtant, le temps semble se figer quand il remarque cette main qui se referme sur la gorge d’Alicia. Pendant une fraction de secondes, il réalise à quel point il s’était montré égoïste. Il n’avait pensé qu’à lui et à sa colère, avait laissé cette dernière le ronger jusqu’à le rendre incapable de réfléchir correctement. C’était sa faute si Alicia était en danger. C’était lui qui avait provoqué, lui qui avait cherché. Peut-être qu’elle avait raison, finalement. Peut-être que Miles n’aurait jamais du venir et que sans elle, elle ne serait pas dans cette posture. Mais il était trop tard, et s’il ne pouvait pas revenir en arrière, il devait s’assurer qu’elle s’en sorte, quoi qu’il en coûte. Le cœur battant à tout rompre alors que la peur le saisit, il analyse rapidement la situation pour choisir l’option la plus sure pour elle. Conscient qu’il ne pouvait agir directement, étant surveillé par les autres sorciers présents près de lui, il récupère sa baguette discrètement de sa poche de jean et la tend vers eux, criant un « Immobilus » en même temps qu’il fait glisser le poignard le long de sa manche. Conscient qu’un sort pourrait toucher Alicia s’il ne se maîtrisait pas suffisamment, il préfère saisir son poignard et l’envoyer sur la clavicule gauche de l’homme maltraitant la brune, le poussant à la lâcher en même temps qu’un cri ne le quitter. Sans prêter attention aux hommes figés pour encore quelques secondes, il se rue vers le sorcier et sa main appuie sur le poignard encore enfoncé et il tourne, Milo, sans même ciller face aux craquements provoqués par le mouvement ou face aux hurlements de celui-ci. Un coup de genou dans le dos le pousse à s’agenouiller alors que le serpent tire et récupère son arme, avant que cette fois, un nouveau coup de genou ne vienne rencontrer son visage. « Fucking asshole » marmonné entre ses lèvres avant qu’il ne pointe sa baguette vers lui et ne lance un « Incarcerem ». Ses yeux se posent sur Alicia, sur la marque rougie qui orne son cou et qui lui donne envie de mettre le feu au club et à tout ce qu’il contient, qui lui donne envie de la venger en s’en prenant à chaque sorcier responsables – et n’était-il pas le principal coupable de cet affront ? « Tout va bien ? » Sa main se tend vers elle avant de se figer à quelques centimètres de son visage. Il mourait d’envie de sentir sa peau sous ses doigts, comme une énième preuve qu’elle était bien vivante en dépit de ce qu’il venait de voir. Pourtant… Il ne pouvait pas la toucher alors qu’il était à l’origine de ces traces de doigts qui juraient avec sa peau. Il laisse retomber sa main le long de son corps, regard qui évite soudainement la lionne. Conscient que le raffut allait sans doute ameuter bien d’autres sorciers travaillant pour celui qu’il venait de mettre hors d’état de nuire, il se tourne pour couvrir un côté tandis qu’Alicia se place à son tour. Se concentrant, Milo envoie son patronus afin d’avertir le centre. « Les renforts vont pas tarder. On doit juste tenir un peu. » Et alors que les sorciers qu’il avait figé un peu plus tôt récupèrent peu à peu leur mobilité, qu’il pointe sa baguette vers eux et qu’il entend des bruits de pas allant vers eux, il espère qu’ils ne tarderont pas car ils ignorent combien de temps ils pourront tenir. Tout ce qu’il sait, Milo, c’est qu’il donnera jusqu’à son dernier souffle pour s’assurer qu’Alicia s’en sorte. Whatever it takes.

(tw : violence)
Alicia étouffe sous la poigne de l'homme qui avait su la surprendre, doigts enroulés autour de sa gorge et se pressant petit à petit afin de la priver d'air et de tout contrôle. Elle se sent si frustrée à cet instant de ne pas être capable d'user de répondant alors que le manque d'air la prive de concentration, l'urgence la poussant à frapper l'homme sans réussir à le faire, même ses couteaux restent inaccessible. Et c'est à cet moment précis qu'elle sait Alicia, qu'elle avait eu tord. De croire qu'elle aurait pu s'en sortir seule jusqu'au bout, de repousser Miles et son arrivée en le prenant personnellement et par fierté écorchée. Cette mission s'était révélée plus difficile que prévu et cela faisait déjà quelques jours qu'elle sentait que tout lui échappait.. alors pourquoi, n'avait-elle pas tout simplement pu accepter l'aide de Miles ? Se trouvant dans une situation des plus délicates, elle sent ses forces la quitter à mesure que ses poumons ne parviennent pas à se remplir d'air et ses mains frappent le bureau, tâtonnent à la recherche du moindre objet pouvant l'aider alors que l'homme presse son corps contre le sien pour la dominer on ne peut mieux. Jusqu'à cet instant de liberté, cette expression de surprise puis de colère et d'indignation lue aux iris de celui qui la maintenait, lorsque ses doigts se desserrent enfin et que juste sous ses yeux, une lame s'est enfoncée dans sa clavicule. Alicia se libère aussitôt de lui et inspire profondément, difficilement, la main portée à sa gorge douloureuse alors que ses poumons se remplissent enfin et que son pouls persiste accéléré. Ses doigts recherchent aussitôt sa baguette pour la glisser d'une mouvement fluide face à elle, analysant la situation. Elle entend les cris de l'homme assailli par Miles et c'est sur leurs silhouettes qu'elle pose son regard, recherchant toujours son souffle et observant le serpent enfoncer et tourner le poignard, entendant le bruit sinistre des os cassés, frémissant d'un sentiment particulier au moment de le voir lui asséner un énième coup de genou au visage avant de le ligoter. Son regard grave remonte jusqu'au sien qu'elle ne réussit pas à totalement capturer parce que c'est ses marques que son attention avise et ses propres doigts remontent en conséquence au niveau sa gorge encore endolori, une sourde colère indignée se propageant en elle. Cet homme n'avait aucunement le droit d'atteindre à ce point à sa vie et c'est son poing qui rencontre violemment la mâchoire de l'homme dont elle avait juste avant saisi le menton afin de cadrer son geste. D'un coup de pied sur son épaule pour le faire tomber sur son dos et à leurs pieds, se doutant de l'indignation qu'il ressentirait de se sentir dans une position aussi faible et vulnérable sans rien pouvoir faire, Alicia lui adresse un dernier regard avant de se détourner entièrement de lui et pour toujours. C'était une affaire classée, son ressenti envers lui passerait. Parce que la mission continuait et Miles s'adressait désormais à elle. « Maintenant, oui. » et c'était grâce à lui. Le ton de sa voix s'était fait légèrement amer tandis que son cœur continuait de battre dans un rythme plus soutenu, principalement à l'approche des doigts de Miles. Elle avait besoin de ça, de ce contact, de cette chaleur qu'ils pourraient s'échanger, se transmettre, les reconnecter. Mais lorsqu'ils retombent et la fuient, Alicia ne peut qu'entendre les dernières paroles de l'Auror à son encontre, et son cœur s'étreint d'une douleur qu'elle n'avait jamais expérimenté jusqu'ici.

Son regard recherche le sien mais il devient si fuyant que c'est un nouveau coup qu'elle ressent, palpitant compressé face à de nouveaux tourments qu'elle n'avait jamais vécu en une telle situation. Il fallait qu'elle se reprenne, qu'elle se reconcentre dans cette mission catastrophe, c'était ce qu'il faisait alors ça devait être ce qu'il y avait de mieux à faire. Ses caramels quittent la silhouette de Miles avec regret et une peine lisible, relativement rapidement effacée au moment de se positionner de façon à couvrir une autre partie de la pièce en double accès. Le patronus envoyé, elle est inquiète parce qu'elle connait bien l'organisation pour l'avoir étudiée pendant tant de temps. « Ca ne m'étonnerait pas qu'une douzaine arrive, ils ont du renfort avec le restaurant et le QG au bas de la rue. » Elle analysait les lieux et divers plans de stratégie lui venant en tête, bien qu'instinctive, Alicia l'était beaucoup moins que lui et préférait établir les faits et les partager avec lui avant d'agir. « On a deux entrées mais aussi une porte dérobée derrière la bibliothèque, seulement si on l'ouvre ça sera un couloir donc on sera vulnérables. » Des hommes commençaient progressivement à arriver par les portes en contrebas du salon en hauteur où ils se trouvaient et quelques sortilèges furent jetés en leur direction. Se protégeant derrière une table retournée, Alicia poursuit « Soit on tient, soit on part maintenant. Mais si on tient, on pourrait coffrer la plupart de ces abrutis. » et par Merlin, qu'est-ce qu'elle le désirait et en avait besoin pour terminer en beauté cette mission. Le regard relevé vers celui de Miles, elle lui transmet l'assurance de sa confiance en lui, sa volonté féroce de se battre à ses côtés alors que sa poitrine se soulève toujours avec rythme. Ses mains attrapent le bas de sa robe pour en déchirer un pan afin de libérer ses mouvements et elle se met pieds nus, attrapant l'un de ses talons et le métamorphosant en un disque saillant afin de l'envoyer d'un mouvement ample et agile sur le premier monté près de ses marches. Alicia avait cette force et rage de se se défouler à son tour, de se battre et de s'en sortir, avec lui. Et elle comptait y mettre toutes les forces qui lui restait, frappant d'un coup de pied au niveau du thorax un nouveau venu tout en lançant un « Stupéfix ! » à celui juste derrière lui. Au bout de nombreux échanges et d'éclats sonores et visuels des sortilèges se confrontant, Alicia ne prête plus attention à sa fatigue pourtant bien présente, aux quelques entailles sur ses bras des sortilèges qu'elle n'a pas pu éviter, mais elle espère. Elle espère que les renforts ne vont pas tarder, elle espère qu'ils vont pouvoir tenir encore alors qu'un coup d'œil lui fait comprendre que de nouveaux sorciers pénétraient la pièce pour venir se joindre au combat. Elle espérait qu'ils s'en sortent, que lui, au moins, s'en tire en bonne santé et vivant. Dos à dos, ils font face à de trop nombreux sorciers, elle le sait. Et essoufflés comme ils le sont, Alicia ose avec impulsivité un sortilège dangereux pour eux tous. « BOMBARDA » en direction de l'entrée de ses escaliers à elle, ce qui propulse les sorciers en arrière et provoque un effondrement des murs sur eux, bloquant le passage. Ses doigts courent le long de sa cuisse et attrapent ses dagues et c'est au moment parfaitement synchronisé où Miles relève un bouclier devant eux et qu'elle entreprend une glissade qu'Alicia envoie chacune de ses armes se planter dans l'estomac puis la clavicule de deux sorciers. D'un pas chorégraphié avec souplesse, la lionne se redresse à ses côté et tend sa baguette pour faire voler des chaises et faire tomber certains encore dans les escaliers. Seulement une brèche s'est officiée dans leurs dos alors qu'elle les pensait protégés par ce passage encombré. Des volutes de fumées s'élèvent autour d'eux, un feu démarre dans le salon privé du haut. « On peut pas le laisser mourir, il doit être jugé. » est la première pensée qui lui vient alors que les flammes commençaient déjà à lécher les hauts rideaux placés contre les murs. D'un accio, Alicia prend le temps de déplacer le corps du chef de l'organisation et de l'envoyer s'aplatir sur les tables en contre-bas. Avant que le feu ne les brûle, elle glisse sa main sur celle de Miles et se sert de son aide afin de sauter en contrebas avec lui. Elle est épuisée Alicia, malgré l'adrénaline qui la submerge et lui permet de résister, elle lance un protego autour d'eux deux mais ressent que l'une de ses chevilles en a pâti et un léger gémissement s'entend derrière ses lippes. La plupart des sorciers avaient reculé jusqu'à la première pièce afin de les attendre avant que les flammes ne s'emparent de tout le lieu. Et son regard se pose sur ce bureau prenant feu sous ses yeux lorsqu'elle regardait le lieu duquel ils venaient de sauter, car bon nombre de preuves partaient en cendres et sa frustration prenait le pas. « On est en train de tout perdre. » elle avait envie de récupérer ce qui pouvait l'être, d'éteindre ce feu par des aguamentis mais continuant d'être attaqués par les sorciers et pressés par le feu qui finirait par se propager jusqu'à eux, elle était bloquée et ne savait plus quoi faire. Tiraillée par l'impression que tout était gâché, par le fait qu'il fallait aussi se sauver, elle rejoint son regard avec impuissance avant que son bouclier ne se rompt et qu'elle relance une cavalcade de sortilèges offensifs afin d'intimider leurs assaillants encore un peu avant de se décider sur que faire.

(tw : violences)

Il est attentif, Milo, écoute chaque mot d’Alicia car il ne veut pas empirer cette situation catastrophique dans laquelle il les avait plongé. Il connaissait les dangers et pourtant, il est prêt à les affronter plutôt que fuir pour assurer sa survie. Il n’avait jamais aimé fuir quand il s’agissait de son travail. L’envie de les coffrer était plus forte encore parce qu’Alicia avait été en danger, parce que leur chef avait tenté de la tuer et pour ça, il devait tous finir derrière les barreaux. « Alors on tient. » affirme-t-il en hochant la tête, osant enfin croiser son regard. Et alors qu’elle se prépare, il ne peut s’empêcher de la trouver belle, Alicia, quand elle devient lionne féroce, quand elle se prépare à lacérer ses ennemis de ses griffes. Elle était déjà une adversaire redoutable habituellement mais quand la rage alimenter cette flamme brûlante en elle, rien ne pouvait l’arrêter. Se battre à ses côtés était une sensation grisante dont il ne voulait se passer, quand bien même il prétendait pouvoir s’éloigner. A peine quelques secondes et de nouveaux sorciers débarquent. Baguette pointée vers eux, Miles enchaîne les sorts, ajoutant quelques coups de pieds à ceux qui ont le malheur de s’approcher d’un peu trop près. Et malgré leurs efforts, il a l’impression que rien ne change. Ils ne sont que deux alors que les sorciers face à eux n’ont de cesse d’arriver, combattant avec hargne et ne permettant aucun répit aux deux apprenti-aurors. Alors que l’anglais réfléchit à une solution qui pourrait leur permettre de gagner un peu de temps mais Alicia le surprend en agissant avant lui, lançant un Bombarda qui repousse leurs adversaires et leur permet de contrôler davantage leurs arrivées. Ce n’est pourtant pas le moment de se reposer sur cette victoire légère, baguette tendue pour les protéger d’un bouclier nécessaire face à un sort lancé vers eux. Il utilise le fracas causé par la brune, faisant voler d’un sort plusieurs briques contre les sorciers face à eux tandis qu’Alicia continue à attaquer, à ses côtés cette fois. La situation devient pourtant critique quand un feu commence à se répandre peu à peu et Milo lève les yeux au ciel, bougonnant face à l’évidence qu’elle venait pourtant de révéler. « Ugh ça me dérangerait pas pourtant de le voir cramer. » Mots d’une violence qu’il reconnaît sans la regretter – c’était tout ce qu’il méritait pour avoir osé poser ses doigts sur elle. Toutefois, il suppose que la lionne a raison et que mourir serait sans doute trop facile alors il s’efforce de lancer quelques sorts pour repousser un nouveau sorcier arrivé devant eux pendant qu’Alicia déplace le corps. Il saute avec elle pour échapper aux flammes qui se répandent dans le bureau, souffle court mais adrénaline lui permettant de tenir encore un peu. Le changement de pièce leur offre un court répit et Alicia leur déploie un bouclier leur offrant une protection temporaire. Son corps est endolori des sorts reçus et qu’il n’a su arrêter à temps mais il tente de tout oublier de cette douleur, se concentrant sur le plus important, sur cette partenaire qu’il désirait protéger plus que tout. Milo ne pensait plus aux preuves qu’ils allaient perdre à cause de l’incendie, et c’est quand son regard croise celui désemparé d’Alicia qu’il décide de prendre une décision stupide – une de plus.

« Fuck this shit. » D’un sort, il envoie un canapé s’abattre contre trois sorciers pénétrant dans la pièce, bouchant temporairement l’entrée à l’aide de meubles en tout genre dans une tentative de gagner quelques secondes. « Essaie de récupérer le plus de preuve possibles. Je m’occupe du reste. » Il retire sa veste et la balance plus loin, haussant les épaules face au regard empli d’interrogations d’Alicia. « I’ll do what I do best. I’ll annoy them so much they’ll want to kill me even more than you. » Ce qui était probablement la pire idée qu’il puisse avoir. Mais c’était aussi la moindre des choses puisqu’il estimait être responsable de ce désastre. Sa baguette s’agite alors qu’il continue à boucher l’entrée, vacarme qu’il entend derrière la porte des autres sorciers tentant de lutter contre les chaises et tables obstruant la porte. « Pas la peine de protester. Je dois… Tu dois sauver ce que tu peux avant que je ne foire vraiment tout. » Essoufflé, il fait quelques pas vers Alicia, regard qu’il ancre au sien alors que sa main vient frôler la sienne du bout des doigts dans un contact dont il a désespérément besoin. « And be careful with him, love. If he touches you again, I’ll kill him with my bare hands If I have to. » dit-il en montrant d’un mouvement de la tête l’homme ligoté à quelques mètres d’eux. La menace est froide et sincère – il sait qu’il flirte dangereusement avec les limites imposées par leur travail et pourtant, à ce moment, il ne s’en soucie pas. Rien ne compte plus que sa sécurité. Alors qu’il s’écarte de quelques pas, c’est un clin d’oeil qu’il lui lance pour transplaner de l’autre côté de la porte, derrière les sorciers qui ne l’ont d’ailleurs pas encore remarqué, occupé à se débarrasser des dernières chaises les bloquant. « YO FUCKERS ! I’m getting bored that’s all you can do shitheads ? » Aussitôt, l’attention tant désirée des sorciers est attirée et c’est quatre paires d’yeux qui se tournent vers lui, visiblement énervé par ses provocations. Des sorts sont lancés en sa direction et Milo transplane à nouveau à quelques mètres seulement et lance un sort vers un lustre situé au-dessus d’un des sbires, venant l’assommer avec fracas. Alors qu’il cherche à s’abriter derrière une table renversée, un sort fait tomber sa baguette au sol, le poussant à jurer entre ses dents alors que le bois se retrouve à quelques mètres de lui. Poignard toujours en main, il récupère celui encore dissimulé et sans laisser le temps aux sorciers de comprendre que la perte de sa baguette ne signifiait pas leur victoire, il avance entre eux grâce à une roulade et tendant les bras, il lacère les talons de deux sorciers situé de chaque part d’eux, hurlements de douleur qui raisonnent alors qu’ils s’effondrent. Il voit d’autres sorciers se ruer vers la pièce où Alicia se trouve sans pouvoir agir, coup de pied reçu en plein visage le poussant alors à lâcher ses armes. En levant les yeux il aperçoit que l’homme face à lui est démuni de sa baguette, sans doute perdue au cours des différents affrontements. Un autre coup de pied asséné dans le ventre lui extirpe un grognement et l’autre le tire par son tee-shirt. Il n’a pas le temps de voir ce qu’il se passe, sorcier se trouvant dans son dos et pourtant, un cri de douleur franchit ses lèvres quand une vive douleur se fait ressentir dans son côté droit. Milo baisse les yeux et voit alors son propre poignard qui a été enfoncé par son adversaire, irradiant son corps d’une douleur qu’il rêvait de faire taire par n’importe quel moyen. Pourtant, prenant sur lui, Miles se met à rire, toussant alors que le goût métallique du sang se répand dans sa bouche. « Pourquoi tu ris ? T’en as pas eu assez ? » Grognement qu’il ne parvient pas à maintenir alors que l’autre appuie sur le poignard, le serpent serre les poings, puisant dans les forces qu’il lui reste. « I’m laughing because you’re a fucking idiot if you think it’s enough to stop me. » Aussitôt, il abat sa tête en arrière avec force, suffisamment pour entendre le craquement quand son crâne rencontre le nez de l’adversaire qui le lâche aussitôt. Milo se retourne et c’est son genou qu’il balance entre ses jambes jusqu’à ce qu’il ne s’abaisse, avant de venir le coller à lui et bloquer sa trachée avec son bras jusqu’à ce qu’il ne perde connaissance. Essoufflé, corps transpercé de nombreuses douleurs, Milo tangue alors qu’il se recule de quelques pas, cherchant du regard sa baguette sans parvenir à la retrouver alors que sa vision devient floue et c’est alors qu’il réalise – Alicia est encore là bas et il doit la retrouver, Alicia et les sorciers qui ont réussi à passer malgré sa distraction qui n’aura pas été suffisante, Alicia qui est peut-être blessée et le reste est secondaire alors, sa blessure, cette impression que le monde est à deux doigts de s’effondrer tant il se sent faible. Il se traîne comme il peut jusque la porte, main posée vers la blessure où le poignard est encore enfoncé de peur de créer une hémorragie qu’il ne saura contrôler sans sa baguette s’il le retire. S’appuyant dans l’encadrement, il cligne plusieurs fois des yeux, peinant à voir à cause de la fumée qui est parvenue à envahir peu à peu chaque pièce. « Ali ? »Voix cassée, Milo ne rêve que de s’effondrer, d’abdiquer et de laisser son monde se refroidir sans en être capable – tant qu’il ne sera pas sûr qu’Alicia va bien, il continuera à se battre jusqu’à épuiser ses dernières forces.

(tw : blessures, feu)
Les doigts crispés à sa baguette, elle se retrouve essoufflée, l'adrénaline ne suffisant plus amplement à faire l'impasse sur l'épuisement qu'elle accumulait depuis de nombreux jours s'ajoutant à celle de ce combat acharné dans lequel Miles et elle étaient entrés depuis de trop longues minutes. Si les secours sont appelés et qu'elle a une totale confiance dans la magie du patronus de Miles, la lionne se demande pourquoi de multiples transplanages dans le bâtiment n'ont pas lieu, pourquoi ils étaient en ce moment-même laissés seuls dans cet affrontement aux effectifs loin d'être équivalents. Fort heureusement pour eux, le duo ne se confronte pas à de chevronnés experts de la baguette et les heures d'entraînement paient en ce jour, leur permettent de tenir bon et d'espérer encore un peu en leurs chances.. ce qui n'est pas le cas des preuves qu'Alicia voit sous ses yeux partir en cendres. Le canapé voltige et son regard rejoint celui de son partenaire. Qu'elle le déteste, qu'elle le haïsse, son cœur se noue d'une appréhension furibonde et négative aux premières lueurs d'une solution qui n'était pas la sienne, qui n'était même pas envisageable selon l'aspirante auror. Ils peinaient déjà suffisamment à repousser les attaques des nombreux sorciers liés à cette organisation en étant à deux, il était « Hors de question. » qu'elle le laisse partir seul se frotter à eux. Et elle frémit Alicia, à l'idée que ce qu'il venait d'exprimer ne s'office. Et si Miles se faisait véritablement tuer avec ce plan terrible ? « Non, il doit y avoir un autre moyen. Non je t'inter-.. » la pression à la seule porte d'entrée de leur pièce commençant progressivement à s'enfumer s'ajoute à sa façon de lui couper la parole alors que son sang ne fait qu'un tour. Alicia refusait que Miles se tienne à ce choix, que Miles soit sacrifié pour sauver ces preuves qui bien qu'importantes, n'étaient pas à la hauteur de la valeur de sa vie. Elle est pétrifiée, pour la première fois de sa mission toute entière, il s'agit du moment le plus terrible, celui où sa voix se perd car sa gorge se noue d'une force douloureuse, le palpitant tambourinant, elle proteste à travers son regard. Mais tout comme elle savait qu'il la sauverait de la main de l'ignoble, tout comme elle était prête à lui confier sa vie à n'importe quel instant, Alicia savait également que Miles irait jusqu'au bout de ce sa décision. Elle le lisait dans son regard et son toucher ne suffit pas à apaiser son cœur. Car elle le maudirait si il s'agissait du tout dernier qu'ils auraient, elle le rejoindrait quelque part, là où il finirait perdu et dévasté, pour le rechercher et le forcer à reprendre sa place parmi les vivants et dans sa vie. « No, no i don't want you to go.. » le ton n'exprime plus sa colère pourtant encore brulante en elle mais un ton plaintif qui s'oublie au moment de le voir s'écarter et transplanner.

Décharge électrique qui déclenche ce minuteur interne en elle, le temps était compté, pour les preuves, pour Miles, pour elle. Car déjà les flammes léchaient tout ce qu'elles pouvaient progressivement et elle savait, Alicia, que le feu était l'un des éléments les plus dévastateurs par sa rapidité et la force de son passage. Il n'épargnait rien ni personne, s'infiltrait d'abord par sa fumée toxique jusqu'à sa trachée qu'elle protégea en appliquant un sort de bulle oxygénée autour de sa mâchoire avant de se frayer un chemin jusqu'à l'étage et d'avancer par de multiples aguamenti. L'auror a le palpitant qui résonne dans tout son être, elle ne l'entend pas à cause du crépitement des flammes et des meubles qui se fendent mais le ressent frapper fort jusqu'à ses tempes. Une tension intense lui parcourt les doigts, les bras, se transmet jusque dans la magie nette qui jaillit en de multiples jets d'eau et accio désespérés aux armoires qu'elle récupère. Tout est miniaturisé et jeté au fond d'une mallette noire suintant de suie et elle se brûle Alicia, les bras, les jambes, elle sent le feu trouver un certain appétit à glisser sur sa peau et l'attiser quand elle pense avoir une fenêtre d'ouverture. Sa magie l'aide mais ce n'est pas assez et bientôt, le sort lui permettant de respirer ne suffit plus à cause de l'épaisse fumée lui barrant la vue et irritant ses yeux. Alors qu'elle recueille les preuves, son esprit persiste aussi stratégique et appliqué que son cœur s'affole à la simple idée que les minutes défilent et Alicia finit par céder et quitter l'étage pour sauter à nouveau près de l'homme ligoté ayant perdu conscience. Seulement en arrivant à en bas, si la fumée se fait légèrement moins épaisse, les flammes l'accompagnent et face à elle, une poignée d'hommes débarquent. Son cœur manque un battement. Est-ce que cela voulait dire que Miles..

« BOMBARDA » s'écrie t'elle avec plus de rage que n'importe quel autre de ses précédents sorts alors que l'explosion en fait voler deux contre les murs, en blesse un autre. Alicia sert la mallette contre elle et son bras tremble, ses yeux clignent douloureusement. Son sortilège avait percé le mur du club et offrait un puit de lumière et d'air d'où la fumée s'échappa aussitôt. Un nouveau bombarda qui la vida de ses forces permit au mur de complètement s'effondrer et de faire percer la lumière du jour et la vision de l'extérieur donnant sur une cour intérieur d'un bâtiment. Mais elle s'effondra au sol Alicia, terriblement épuisée et craintive de retrouver Miles, c'est pourtant cette peur qui la fait se relever, trébucher jusqu'à la porte. Elle se rend compte que sa trachée lui brule parce que le sort a cessé de fonctionner, sa peau est salie de suie, elle étouffe, brûle de l'intérieur mais aussi de l'extérieur aux endroits où le feu l'a touché. C'est à ce moment précis qu'elle repère soudainement Miles et elle s'entend crier de façon lointaine. « MILO » sa voix se casse, réalité qui chavire, sens qui ne sont plus, Alicia puise dans ses dernières forces pour se relever et boite jusqu'à lui en laissant derrière elle des gémissements de douleur. En voyant dans quel état il se trouve, ses yeux se remplissent de larmes qu'elle tente de refreiner le plus rapidement possible. Son regard écarquillé d'une peur qui la force à agir depuis ses mains tremblantes, Alicia balaie le corps de son partenaire tout en toussant à de multiples reprises, sans se rendre compte que ses larmes tracent des sillons sur ses joues salies. Elle ne se soucie plus des flammes mais de rechercher la blessure la plus importante qui semble l'emporter lui, dans un monde qu'elle refuse qu'il en ait l'accès. A genoux à ses côtés, Alicia repère le poignard enfoncé et refuse de laisser la panique la submerger. Elle avait révisé et pratiqué bon nombre de soins d'urgence et ce type de blessure restait l'une de ses spécialités, il n'y avait donc pas de raison qu'elle se trompe.. Sauf si sa magie lui faisait défaut, elle qui n'arrivait même plus à former de bulle oxygénée pour s'en tirer. Inspirant profondément, sa main s'immobilise au dessus du poignard enfoncé sans le toucher. « i have to try. » sa voix tremble, il ne pouvait pas en être autrement alors qu'elle le sentait si affaibli. Alicia devait agir et devait le faire maintenant, avant que les flammes ne les atteignent, avant que d'autres ne viennent les attaquer, avant qu'il ne meurt. Ses doigts s'emparent de l'arme blanche et la retire de la plaie d'un geste précis et rapidement avant que sa baguette ne s'appose à sa plaie. Il s'agissait de le sauver, pas de se sauver elle. Et tant pis, si elle se déchargeait de sa magie, tant pis, si cela finissait de l'achever. Ses mains ne tremblent plus mais son corps entier oui, au moment où un filet doré sort du bout du bois pour englober la blessure et au delà, s'infiltrant jusqu'aux tissus musculaires touchés, plaie cicatrisant progressivement sous ses yeux. Le sang s'arrête et elle est soulagée, elle dont l'exercice la met si mal en point que de grosses gouttes de sueur lui perlent sur les tempes, sa peau pâlit et du noir s'infiltre sur les côtés de sa vision. Elle se concentre Alicia, afin de soigner Milo suffisamment pour lui passer le relais, parce qu'elle sent qu'il s'agira de son tout dernier acte en ce jour, parce qu'au moment d'entendre enfin le son significatif de multiples transplanages au bas de l'immeuble, le sort se rompt. Non pas de son fait, mais par un épuisement qui doucement, la fait sombrer dans l'inconscience. Alors elle bascule et papillonne des paupières, elle ne se sent plus la force de persister malgré sa lutte acharnée et son corps entier lui fait mal mais sa conscience se perd. Alicia perd connaissance en s'effondrant contre Miles et la dernière pensée qui habitera ses pensées sera le soulagement de l'avoir sauvé lui, malgré tout.

(tw : violences/feu)

Entraînement interrompu il y a dix minutes à peine, il n’avait fallu que quelques secondes aux aurors – et leurs apprentis – pour rejoindre le bureau suite à l’alerte déclenchée par leurs supérieurs. Sur le moment, Vesper n’avait pas compris mais maintenant qu’elle était là, dans cette minuscule pièce, à écouter l’instructeur leur donnait les informations essentielles sur la mission à venir, tout devenait plus clair. Si elle s’était inquiétée trois jours auparavant de l’absence prolongée d’Alicia, elle savait qu’il n’était pas possible de tout contrôler dans ce genre d’intervention et encore moins le temps. Alors elle avait prié pour qu’il ne lui arrive rien et apparemment, Merlin ne l’avait pas entendu puisque c’était son prénom qui venait de sortir de la bouche de son patron, associé à celui de Miles. Ils avaient besoin de renfort. Redoublant d’attention quant aux ordres et recommandations du chef d’équipe, elle n’attendait qu’une seule chose, la blonde, c’était qu’il termine pour qu’ils puissent se mettre au travail. Les minutes étaient comptées, les secondes mêmes, la couverture des deux apprentis-aurors visiblement découverte, il n’y avait pas de temps à perdre.

Une arme tranchante sécurisée dans le haut de sa botte et canif dissimulé dans la poche de son pantalon, elle était encore trempée de sueur quand le top départ pour le transplanage fut donné mais elle s’en moquait, V. Son équipe était en danger, ses collègues et même plus que ça, ses amis, frère et sœur d’armes depuis plus d’un an et si l’entente n’était pas toujours au beau fixe entre tous dû à la diversité de leurs caractères et personnalités, elle réalisait qu’à l’heure d’aujourd’hui, il n’y avait rien qu’elle ne ferait pas pour eux. Elle avait peur, bien sûr, comme chaque fois qu’elle devenait Vesper Millers, l’apprentie-auror, mais des mois plus tard elle était toujours là, tenue par cette passion pour le métier transmise de génération en génération dans la famille. Les doutes l’envahissaient parfois – souvent – mais tandis qu’ils venaient d’atterrir dans l’immeuble ravagé par les flammes, elle n’y pensait pas. Elle ne pensait plus à sa rencontre avec son ex-fiancé il y a plusieurs jours, ni même aux nouveaux indices trouvés dans sa recherche d’identité. Non. Plus rien ne comptait hormis cette mission et si la fumée ne lui permettait pas de voir clairement ses collègues, la jeune femme savait que c’était exactement la même chose pour les autres. Faire abstraction du monde extérieur n’était pas si difficile que ça à faire quand autour de vous, il y avait le chaos. Parce que c’était le seul mot qui lui venait à l’esprit en voyant les gravats, cailloux, pierres et sans doute les morceaux du mur par lequel ils étaient entrés. Résultat d’une explosion certainement et peut-être même d’un sortilège, elle n’en savait rien et de toute façon, ce n’était pas ce qui l’intéressait. Groupe d’intervention divisé en deux, Vesper avait été missionnée pour retrouver Alicia et Miles quand d’autres devaient se charger de capturer les criminels – ou en tout cas, ce qu’il en restait. L’image de corps calcinés sur le sol aurait pu la faire vomir si elle n’avait pas vu tant de photos similaires en parcourant les dossiers d’enquêtes mais l’odeur de chair cramée elle, réussit à la faire grimacer et lui soulever l’estomac. Elle devait se reconcentrer sur son objectif et rien d’autre. Evitant les sortilèges lancés de tous les côtés, elle en vint à la conclusion que les combats n’étaient pas terminés et que certains de leurs ennemis restaient debout, prêts à se battre jusqu’au bout pour ne pas être arrêtés et jugés mais encore une fois, elle ne pouvait pas se permettre de rejoindre cette bataille parce qu’elle en avait une autre à affronter. Flash rouge l’atteignant au niveau du bras, elle sentit la douleur plus qu’elle ne la vit et jura d’un gros « Fuck ! » à peine audible dans tout le carnage. Entre le crépitement des flammes et les toussotements causés par celles-ci, il y avait peu de place pour la parole pourtant, elle retrouva rapidement Ryker, son partenaire et après une analyse rapide de l’endroit où ils se trouvaient désormais, la blonde parvint à une solution en une dizaine de secondes. La pression, elle savait la supporter pour l’avoir fait toute sa vie et il n’était pas rare que cela l’aide à réfléchir plus hâtivement que d'autres.  

Si les décombres se manifestaient partout dans la pièce, Vesper y avait vu comme une brèche et un coup d’œil de plus près lui confirma qu’il s’agissait d’un escalier derrière, soient de possibles autres endroits où chercher ses amis. Il y avait beaucoup d’obstacles pour y parvenir – humains et matériels – malgré tout, elle était sure de pouvoir y arriver. Un trou visible dans lequel elle était la seule à être capable de se glisser grâce à sa silhouette fine, elle hocha la tête vers Ryker, le je ferais attention implicite et habituel sur le visage, et fila par la petite ouverture en laissant à l’autre apprenti-auror le soin de la couvrir de là où il était tandis que dans le même temps, il tentait d’ouvrir le passage grâce à sa baguette. L’américaine avait alors pris les marches jusqu’à une porte et atterrit dans une sorte de bureau que des flammes plus hautes et plus dangereuses étaient en train de dévaster. Il y avait fort à parier que le feu était parti de là, pensa t’elle en restant sur ses gardes, sachant que n’importe qui pouvait la surprendre même dans une situation pareille. Les criminels chercheraient-ils à s’enfuir et sauver leurs vies ou préféreraient-ils faire le plus de dommages possibles en tuant leurs ennemis ? Une question sur laquelle elle n'eut pas le loisir de se pencher, son regard tombant sur deux silhouettes au sol, bien trop familières à son goût. « Ali ! Mil- » Son cri s’étouffa dans sa gorge à la vision de leurs corps inertes devant elle et elle se jeta à leurs côtés sans attendre. Son premier réflexe fut de vérifier le pouls de chacun de ses amis et soupirer de soulagement en sentant leurs pulsations mais il n’y avait pas besoin d’être médicomage pour savoir que celles-ci étaient excessivement faibles. « Ils sont là ! » essaya t’elle de crier au reste de l’équipe pour qu’ils la rejoignent. Vesper tenta de les réveiller en les secouant et en répétant leurs prénoms mais aucun ne répondit et la vérité, c’est qu’elle paniquait. Les mains tremblantes, elle effectua un diagnostic grâce à sa baguette sur Alicia d’abord, concluant que sa magie, en plus des brûlures causées par l’incendie, l’avait épuisée jusqu’à l’évanouissement puis sur Miles, vêtements imbibés de sang et une plaie pourtant pratiquement soignée. Poignard gisant à ses côtés, elle le ramassa et le fourra dans une de ses poches, reprenant là où Alicia semblait s’être arrêtée dans la guérison de cette lourde incision tout en gardant sa main libre – dont l’avant-bras était entaillé – sur le thorax de la sorcière telle une rassurance quant à son état de santé. Lorsqu'elle eut terminé avec le sorcier, V se concentra sur les brûlures de la lionne, faisant apparaître des serviettes qu’elle humidifia pour les poser sur les zones touchées, ne sachant pas si ses gestes aidaient réellement. Un énième tour de magie et des bulles d'oxygène s'étaient formées autour de leurs bouches pour faciliter leurs respirations. Elle maudissait toutes les personnes ayant entraînées la Spinnet et le Bletchey dans cette mission et pourtant, elle ne pouvait empêcher sa petite voix intérieure de lui dire qu’à leur place, elle aurait fait exactement la même chose. Ils avaient choisi d’être là, avec les conséquences que cela entraînait. Chassant ses pensées en entendant des voix se rapprocher, elle ne quitta pas son emprise sur chacun des apprentis-aurors toujours inconscients et héla pour diriger les sauveteurs vers elle. « Je les ai trouvés, ils sont là ! » L’un de ses collègues se précipita pourtant sur un troisième corps à quelques pas et Vesper se rendit compte qu’elle avait négligé cette présence, remerciant le Ciel – ou plus précisément celui de ses amis qui l’avait ligoté, lui empêchant tout mouvement. Une erreur qui aurait pu lui coûter beaucoup sans la prévoyance des aurors, chose dont elle ne se vanterait pas. « Ils sont vivants » assura t’elle à son équipe dans un souffle. « Miles est blessé au flanc droit ; blessure à l’arme blanche » donna t’elle comme indication avant de poser les yeux sur son amie. « Alicia a des brûlures apparentes sur les bras et les jambes ; elle a épuisé toute son énergie et sa magie » Aucun commentaire ne suivit son constat, seulement des hochements de tête, et elle ajouta simplement d’une voix dans laquelle l’émotion était palpable. « Il faut qu’on les sorte d’ici. On doit transplaner à Sainte Mangouste, now » C’était sa mission à elle ; et elle était décidée à la mener à bien. Et ce, même si elle entendait encore les combats dans l’autre pièce et que les autres étaient possiblement en danger. Mais chacun avait sa part à effectuer dans cette histoire et elle ne pouvait pas échouer.  

(tw : feu/blessures/hospitalisation)

Les secondes se font minutes alors que Milo finit par prendre appui sur la porte, glissant le long de celle-ci. Il refuse pourtant de fermer les yeux, quand bien même ses paupières lui semblent lourdes, quand bien même il a envie de se reposer, juste pour quelques instants. Il ne pouvait pas tant qu’il ne se serait pas assuré qu’Alicia allait bien, qu’elle avait réussi à récupérer les preuves dont ils avaient besoin sans être blessée. La fumée l’empêche de respirer correctement, toux qui vient secouer son torse et vision qui se brouille peu à peu. Sa tête est bien trop lourde au point qu’il ait besoin de la reposer – mais ça ne durera pas, pas vrai ? Quelques secondes. Quelques secondes et tout ira mieux. Tout devient trop sombre et pourtant, il y a ce fin rayon de lumière qui apparaît brusquement alors la voix d’Alicia parvient jusque ses oreilles. Rassemblant ses forces, Miles relève la tête vers elle au moment où la sorcière s’agenouille face à lui. Il ne remarque pas tout, le serpent. L’esprit ankylosé d’une faiblesse causée par l’hémorragie qui l’affaiblissait un peu plus à chaque instant, tout est flou et il doit faire un épreuve intense de concentration pour réussir à garder le regard rivé vers elle et ne pas sombrer totalement. Pourtant, un sourire idiot naît sur ses lèvres à ce moment, main qui se faufile jusqu’à elle, effleurant du bout des doigts son bras. « You’re alive. » Un soupir de soulagement le quitte et il se dit qu’enfin, il va pouvoir se reposer. Qu’il peut dormir, maintenant qu’il sait qu’Alicia est là. Elle n’aura qu’à le réveiller quand les renforts seront là, et tout ira bien, pas vrai ? Sa tête claque contre la porte derrière lui alors que ses paupières se ferment et que sa main retombe au sol. Les ténèbres prennent de plus en plus de place et l’appellent, l’incitent à renoncer. Pourtant, il y a une toute autre force qui semble l’attirer vers la lumière, vers celle d’Alicia et quand il ouvre les yeux à nouveau, ses iris se posent sur le filet de magie qui le soigne. Il met quelques secondes à comprendre, lève les yeux vers Alicia et c’est seulement à ce moment, alors qu’elle lui a insufflé un peu de cette force perdue, qu’il remarque à quel point elle est en mauvais état. Des brûlures parsèment sa peau et elle semble sur le point de défaillir. « Stop. » voix qui n’est qu’un murmure parce qu’il est encore bien trop faible, il refuse toutefois qu’elle ne s’épuise pour lui, qu’elle ne se vide de ses dernières forces pour le guérir. Il ne méritait pas qu’elle mette sa vie en danger pour lui, certainement pas alors que tout était de sa faute. « STOP ! » parvient-il à dire un peu plus fort mais il est trop tard. Alicia s’effondre contre lui, et il ne peut rien faire de plus que la rattraper en passant ses bras autour de lui. « Alicia » premier murmure alors qu’il tente de secouer son corps pour la réveiller. La panique s’empare alors de lui, vient l’enlacer tel un serpent prêt à étouffer sa proie alors qu’elle ne lui répond pas. Miles déglutit avant qu’un sanglot ne quitte ses lèvres alors qu’il passe une main sur sa joue et la serre contre lui comme il le peut. « Ali please.. I.. Please come back to me. » Le sorcier regard autour d’eux, cherche ce qui pourrait les aider sans que rien ne lui vienne. Il n’a pas la force nécessaire pour transplaner ou la sortir de là. Peut-être qu’il pourrait tenter de se faufiler entre les décombres jusque la sortie mais… Il n’était pas sûr d’y parvenir et refusait de la laisser ici, seule. Alors il tente encore de la réveiller alors que peu à peu, la toux ne devienne trop envahissant et que la fumée ne lui fasse tourner la tête. Il en vient à abdiquer, perdant le peu d’énergie lui restant alors qu’il s’effondre, Alicia gardée précieusement contre lui.


Une lumière trop vive vient agresser ses paupières closes. Ses cils clignent plusieurs fois avant qu’enfin, il n’ouvre les yeux. Tournant la tête trop brusquement, Miles grogne de douleur alors que son corps lui semble encore trop endolori. Il ne parvient pas à savoir où il est, esprit encore embrumé. Étant plus doux cette fois, il observe la pièce dans laquelle il se trouve. Il repère bien vite le matériel médical, les potions et autres ustensiles. Un regard vers son corps et il constate qu’il est dans un lit d’hôpital. Ste Mangouste. Fronçant les sourcils, il met quelques instants à comprendre. Au même moment où une médicomage pénètre dans la chambre, les souvenirs reviennent le heurter un à un avec une violence qui lui coupe le souffle. « Mr Bletchey ? Comment vous sentez-vous ? » Perdu, il met quelques secondes à réagir. « Je.. Ça va. Où est Alicia ? » L’image d’elle s’effondrant contre lui, de son corps inerte vient l’agresser et l’inquiétude vient comprimer son cœur avec force. « De qui parlez vous ? » Le palpitant s’emballe alors qu’il s’imagine déjà le pire. Il déglutit et fait de son mieux pour rester calme et ne pas céder totalement à la panique qui menacer de l’envahir à tout moment. « Alicia. Alicia Spinnet. On.. On a du arriver ensemble. » Et soudain, il craint la réponse, craint qu’on ne lui dise pas ce qu’il souhaite tant attendre. « Elle est arrivée en même temps que moi, pas vrai ? Vous devez… Dites-moi qu’elle est arrivée en même temps que moi. » Gorge serrée, ses doigts viennent serrer les draps, cherchant un poids d’appui quelconque. « Je vais me renseigner. Mais en attendant, il faut que vous me promettiez de vous calmer, pas vrai ? » Hochement de tête désinvolte, elle est à peine partie que Miles se redresse et quitte le lit, ignorant le corps qui proteste encore de cette soudaine activité. Vêtu d’une blouse, il sort de la chambre et observe le couloir, cœur rongé par l’inquiétude. Une vague de soulagement l’envahit toutefois légèrement quand, à quelques mètres de là, deux chambres au-dessus de la sienne, il aperçoit une silhouette familière pénétrant dans une autre chambre. Vesper. Si elle était là… C’était forcément parce qu’Alicia y était, pas vrai ? Pressant le pas en serrant les dents, il entre à son tour dans la pièce. Son regard tombe d’abord sur sa collègue alors que le palpitant se réchauffe légèrement de croiser un visage familier. « Vesper ? » Pourtant, il ne s’attarde pas plus longtemps sur sa collègue parce que derrière elle, c’est Alicia qu’il voit. Alicia, encore inconsciente et il n’en faut pas plus pour sentir son cœur se briser face à cette vision cauchemardesque. S’il tente de garder un minimum de contrôle sur ce qu’il montre aux autres habituellement, il peine à masquer son inquiétude cette fois alors qu’il fait quelques pas vers le lit où se trouve la sorcière. « Pourquoi est-ce qu’elle est pas encore réveillée ? » Elle devrait l’être, pas vrai ? Il n’en a pas la moindre idée, Milo, ignorant de quelle blessure elle pouvait souffrir tant ses souvenirs restaient flous. Et puis, surtout, il l’avait quitté un instant et tout aurait pu lui arriver. « Il s’est passé quoi ? Je me souviens qu’elle a voulu me soigner, qu’elle s’est évanouie et… plus rien. » Sa main se pose sur le lit, à quelques centimètres de ses doigts mais il n’ose pourtant pas franchir le peu d’espace les séparant. De quel droit pouvait-il la toucher alors qu’il était celui qui l’avait envoyé dans ce lit ? Levant la tête vers Vesper, son regard s’ancre au sien alors qu’il affirme un peu plus franchement « C’est ma faute. » N’était-ce pas souvent le cas, d’ailleurs ? N’était-ce pas de sa faute s’ils se déchiraient si souvent ? N’était-ce pas de sa faute, si la brune se retrouvait dans ce lit d’hôpital ? Avant qu’il n’arrive, elle n’avait pas été blessée et n’avait certainement pas frôlé la mort. Il avait laissé son inquiétude obscurcir son jugement et le résultat était là, sous ses yeux. La vérité s’imposait peu à peu à lui – Alicia serait bien plus en sécurité sans lui.

L’attente était longue. Bien trop longue. Dans les couloirs de cet hôpital où elle savait que son métier risquait de l’envoyer plus d’une fois, Vesper trouvait les heures et minutes interminables. Si on lui avait plusieurs fois conseillés de rentrer chez elle pour prendre une douche, se changer et revenir, elle avait refusé, incapable de partir sans avoir vu les grands yeux chocolat d’Alicia à nouveau ainsi que ceux de Miles. Ils étaient tous les deux inconscients quand elle et le reste de son équipe avaient transplané jusque Sainte Mangouste et l’image lui tortillait encore le cœur rien que d’y penser. Elle n’avait pu qu’imaginer ce qui était arrivé dans cet établissement avant leur intervention et c’était déjà trop. Alors qu’en était-il de ses collègues et surtout amis, après ce qui semblait avoir été un véritable champ de bataille. Ils étaient formés à se battre, à attaquer, à défendre, mais les entraînements n’étaient rien en comparaison du terrain, choix et décisions à prendre rapidement, parfois sans avoir l’occasion de réfléchir à toutes les variantes et possibilités. Et elle aimait ça, Vesper, tout comme c’était le cas des autres apprentis-aurors seulement, quand l’un d’eux se retrouvait blessé, il n’existait pas de protocole pour leur dire comment se comporter ou quoi ressentir. L’habitude ne changeait rien – elle le savait, chaque fois qu’elle accrochait le regard de Ryker, de ses aînés et même de ses parents – parce qu’ils étaient humains et que les émotions ne pouvaient pas toujours être cachées derrière une armure de pierres. Andy et Louisa prévenus par patronus que la situation était sous contrôle, elle avait trouvé les toilettes à quelque pas de la chambre d’Alicia et maintenant devant le miroir, elle comprenait pourquoi les infirmières avaient insisté pour qu’elle aille se doucher. Son visage n’était qu’un mélange de suie et de sueur ; et il ne restait plus rien de sa queue de cheval. Dans un soupir, elle attrapa un élastique dans sa poche et les noua dans un nouveau chignon, grimaçant à la douleur dans le bras que lui provoquait ce mouvement. Dans le chaos de l’opération renforts, un sortilège l’avait touchée à ce niveau-là mais l’extraction des deux aurors et son inquiétude grandissante depuis qu’elle avait mis les pieds à l’hôpital lui avait tout oublier. Baguette magique en main, elle désinfecta la plaie et fit apparaître un bandage, se promettant de voir un médecin si celle-ci lui posait problème par la suite mais en attendant, la Millers avait d’autres préoccupations. Visage partiellement nettoyé, elle était ressortie et quand enfin, un membre de l’équipe médicale lui avait donné l’autorisation, la britanno-américaine s’était engouffrée dans la chambre. Alicia n’était toujours pas réveillée et d’après ce qu’elle avait compris, celle-ci ne le ferait pas tout de suite, le besoin de repos trop grand. Debout près du lit, elle observait son amie, l’air si paisible, avant qu’une tierce personne entre dans la pièce et qu’elle reconnaisse le garçon. « Milo ! Tu ne devrais pas être debout » soupira t’elle, partagé entre l’agacement et le soulagement de voir qu’il allait bien – ou à peu près. Evidemment qu’il n’allait pas écouter ses indications ou celles d’un quelconque guérisseur, c’était Miles après tout. Seulement et si elle avait juste envie de le clouer dans un lit et l’empêcher de bouger, Vesper ne pouvait que comprendre son angoisse. Au sol lorsqu’elle était arrivée, Alicia devait être encore en vie et consciente quand lui s’était évanoui. Fronçant les sourcils, elle avança, uniquement pour poser une main sur la jambe couverte de la Spinnet, d’un geste de soutien. « Parce qu’elle est encore fatiguée » Elle réalisa que sa phrase pouvait être interprétée comme du sarcasme – ce qu’elle faisait souvent – et se reprit rapidement. « Elle a usé de toute sa magie pour… » Te sauver retint-elle, le but n’étant pas de le faire culpabiliser. « Elle a besoin de beaucoup de repos pour s’en remettre. Mais elle va bien » La blonde hocha la tête aux explications du jeune Bletchey qui reprenaient ses pensées – et ce que son diagnostic sur le lieu de l’incident lui avait annoncé. Seulement c’était lui qui l’avait vécu et les prochains mots de l’apprenti-auror ainsi que son regard la désarçonnèrent. Tout comme la certitude qu’elle y lisait. Elle resta silencieuse une seconde, peut-être deux, avant de rétorquer. « Bien sur que non, ce n’est pas ta faute » Ils étaient collègues, ils formaient une équipe et elle savait que jamais Miles ne ferait volontairement et physiquement du mal à l’un d’eux. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé là-bas mais… je suis sûre que vous avez fait ce qu’il fallait » Les rapports n’avaient pas été faits et aucune autre information ne lui avait été donné pour l’instant. Faisant plusieurs pas pour arriver à sa hauteur, elle posa une main amicale sur son épaule. « Et elle ira bien, c’est le plus important » Ce n’était sans doute pas ce que Miles avait besoin d’entendre mais c’était la seule chose sur laquelle elle pouvait attirer son attention, pour ne pas qu'il réagisse de manière impulsive... ou le voir perdre pieds.

(tw : blessures/hospitalisation)

Il n’est pas souvent inquiet, Milo. Il n’apprécie pas assez de monde pour ça, s’il devait être honnête. Il n’y avait qu’une poignée d’âmes qu’il aimait suffisamment pour être véritablement inquiet qu’il leur arrive quoi que ce soit. Il y avait Stella, forcément, Marcus aussi et même Maxwell, en dépit de tout ce qu’ils pouvaient bien vivre. Il était prêt à défendre chacun des aurors avec qui il s’entraînait sans la moindre hésitation, également, mais ce qu’il éprouvait à ce moment-là, en voyant Alicia inconsciente sur ce lit, était différent de tout ce qu’il a pu un jour éprouver. La peur qu’il éprouvait était sans précédent et secouait son être tout entier. S’il devait être honnête, il ignorait ce qu’il deviendrait si elle ne se réveillait pas, terrain sur lequel il refuse de s’aventurer de peur de ce qu’il pourrait bien imaginer. Avoir Vesper dans la pièce lui permet de se concentrer sur quelqu’un d’autre mais la solution n’est que temporaire, alors que bien vite l’apprenti-auror s’interroge, qu’il cherche à comprendre comment ils ont pu se retrouver ici. Quand son regard croise celui de la blonde, il se fige quand il comprend ce qu’elle veut dire. Elle n’a pas besoin de terminé sa phrase pour qu’il ne réalise ce qu’elle voulait dire. Alicia avait puisé dans ses dernières ressources pour le soigner et s’assurer qu’il s’en sorte. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle décidé de prendre un tel risque pour lui après les mots qu’ils avaient échangé quelques minutes plus tôt ? Pourquoi se mettre en danger pour lui, alors qu’il n’avait fait qu’être à l’origine de ses tourments des années durant ? Si Miles avait toujours su qu’il préférait laisser sa vie sur le terrain que de risquer celle de sa partenaire, il ne s’était jamais imaginé qu’elle irait aussi loin pour lui, encore convaincu qu’elle n’éprouvait qu’agacement pour lui – agacement qui s’était mué en tolérance par la force des choses, parce qu’elle n’avait d’autre choix que de faire avec, lui qui était si souvent son partenaire. Au final.. Et s’il se trompait ? Et si l’affection qu’il semblait lui vouer était réciproque ? Questions et inquiétudes qui lui donnent l’impression que tout tourne et le serpent doit prendre sur lui pour ne pas céder totalement sous le poids des informations qui lui tombent dessus peu à peu. « Tu sais quand elle risque de se réveiller ? » Il n’est pas sûr, alors, qu’être là quand elle se réveillera sera soit la meilleure idée. L’anglais a l’impression qu’il ne pourra alors pas vraiment se contrôler, lui en proie à de trop nombreuses émotions depuis son propre réveil. Si tout est encore frais, la joie de la savoir en bonne santé, enfin consciente, risquerait de le pousser à des effusions qu’il parvient d’ordinaire à maîtriser. La culpabilité éprouvée l’étouffe au point qu’il ne parvienne pas à la retenir, allant jusqu’à avouer à Vesper que tout était de sa faute. L’apprentie-auror cherche à le rassurer sans grand succès. Milo avait toujours été borné et cette fois, son attention entière était focalisée sur cette culpabilité qu’il pensait ressentir à juste titre. La main posée sur son épaule ne lui apporte qu’un maigre réconfort. Il lui offre une ombre de sourire, comme un remerciement quand bien même ses mots n’auront pas eu l’effet escompté. « Tu n’étais pas là. Tu n’as pas vu... » Tu n’as pas vu Alicia perdre connaissance sous tes yeux sans rien pouvoir faire. Il tourne la tête vers sa silhouette inconsciente, serrant les dents. « Elle maîtrisait la situation. Avant que j’arrive, elle allait bien, tout allait bien. » Idées confuses, il refuse de s’imaginer que le danger pouvait en fait être là, dormant, et n’attendant qu’un prétexte avant d’éclater. « Je me suis énervé, ils ont compris et... » Et elle est là. Miles fait quelques pas en arrière, mettant de la distance entre Alicia, Vesper et lui. Tout s’active alors qu’il réfléchit à ce qu’il devrait faire, maintenant, pour que plus jamais une telle situation ne se produise. Et, en quelques secondes, l’évidence se fait alors qu’il déglutit et relève la tête vers Vesper. « J’arrête. » C’est confus, sans doute, et Vesper ne comprendre pas forcément tout de suite de quoi il s’agit. Pour lui, pourtant, tout est limpide, comme s’il s’agissait de la seule solution se présentant à lui. « Ce sera mieux pour tout le monde et surtout pour elle si je suis plus là. » Être auror était pourtant le seul objectif auquel il était parvenu à s’accrocher avec détermination mais il était prêt à tout plaquer pour veiller à sa sécurité. S’il n’était plus là, elle ne serait plus obligée de devoir faire équipe avec un partenaire aussi impulsif et téméraire que lui et tout n’en sera que mieux pour elle, pas vrai ? « Que faites-vous ici ? Vous devriez être dans votre lit ! » La médicomage qu’il avait vu à son réveil était là, visiblement peu ravi. N’ayant pas la force d’argumenter, il hausse les épaules et adresse un dernier regard vers Vesper. « Prends-soin d’elle. » paroles lancées dans un souffle avant de tourner les talons et de retrouver sa chambre. La médicomage tente de lui expliquer les conséquences des différentes blessures dont il avait été victime mais il n’écoute pas. Déjà, son esprit s’évade et part vers Alicia, encore et toujours – et après tout, à quoi d’autre pouvait-il bien penser, quand elle éclipse tout d’un regard ?

Les missions sous couverture étaient nouvelles pour cette équipe d’aurors encore en formation et si Vesper y avait vu l’occasion d’appliquer sur le terrain ce qu’ils travaillaient au quotidien, elle savait que les choses étaient différentes une fois les murs du ministère ou du centre d’entraînements dépassés. Parce qu’ils ne pouvaient pas prévoir ce qui allait se déroulait de A à Z et qu’il fallait improviser. La blonde pensait – sans se vanter – faire partie des apprenties réagissant le mieux sous la pression mais est-ce que ce genre de données comptait réellement une fois la tenue officielle enfilée ? Alicia et Miles étaient aussi des meilleurs et pourtant, ils étaient tous les deux là dans un lit d’hôpital, inconscients et bourrés de potions jusqu’à ce qu’ils se réveillent. Parfois, la Millers se demandait si les risques valaient le coup, si leurs vies méritaient qu’on les mette en danger pour que leur job soit fait et que les malfaiteurs soient arrêtés… Elle se demandait si son entrée dans la formation d’auror et son choix de métier ne résultait pas uniquement de l’envie de plaire à ses parents et de les rendre fiers… Puis elle se rappelait que personne ne l’avait forcé à prendre l’option du club de duel à Poudlard, que personne ne l’avait poussé à ce qu’elle passe des semaines – des mois entiers même – à préparer les examens pour ce cursus très demandé mais surtout difficile d’accès et ça la rassurait. Tout comme réaliser que jamais, elle n’avait envisagé une autre vocation ; jamais elle ne s’était imaginée porter un autre badge que celui du département de la justice magique sur sa cape. Et c’était la même chose pour Alicia, pour Miles, Ryker et le reste de l’équipe. Alors elle n’aurait pas du être étonnée par la force de caractère du Bletchey et le fait de le voir debout dans cette chambre plutôt qu’allongé dans la sienne à se reposer. « Quelques heures, peut-être plus. Ils n’ont rien dit » Ils lui avaient simplement dits qu’elle allait se réveiller et que les séquelles ne devaient pas être plus que les blessures qui recouvraient – malheureusement – déjà son corps et cette information avait suffit à apaiser le palpitant de la blonde. Mais V avait l’impression qu’il en faudrait beaucoup plus pour calmer celui de Milo alors qu’il prenait toujours un malin plaisir à jouer les arrogants indifférents. Il y avait bien un cœur sous cette armure de fierté et elle était surprise mais peinée d’apercevoir sa vulnérabilité. « Ça faisait des jours qu’on n’avait pas de nouvelles Miles, tu avais le droit d’être inquiet. On l’était tous » Des paroles qu’elle voulait rassurante mais surtout, il s’agissait de lui exposer les faits pour ne pas qu’il se sente trop coupable – mais c’était raté. « Ce n’est pas toi qui l’as envoyé dans ce lit d’hôpital » Non, ce n’était pas lui. C’était sans aucun doute la faute de ce gang de sorciers malfaisants et peut-être, celle de leur responsable pour l’avoir mené dans ce piège sans aucun renfort. Sans même un partenaire d’ailleurs alors qu’ils avaient pourtant l’habitude de tourner en duo. Le regard toujours posé sur la brune et ses paupières fermées qu’elle ne rêvait que de voir s’ouvrir, elle releva brutalement la tête aux prochains mots de l’auror, de ceux qu’elle ne pensait jamais entendre sortir de cette bouche en particulier. Il plaisantait, n’est-ce pas ? Et elle n’eut certainement pas une réaction normale puisqu’elle leva les yeux au ciel, presque blasée. « C’est la chose la plus stupide que tu aies jamais dite, Bletchey » Et en croisant les bras devant elle, Vesper ajouta : « Et pourtant, on sait tous les deux que tu en dis des tonnes » Parce qu’il semblait sérieux, la jeune femme était persuadée qu’il ne s’agissait que d’une réaction à chaud de voir Alicia dans cet état et que si celle-ci était réveillée, elle l’aurait sans doute frappé pour oser émettre une telle idée. Ils avaient commencé cette formation ensemble et ils la termineraient ensemble ; elle ne voyait pas d’autre option. « Tu es sous le choc, c’est tout » La Millers n’était peut-être pas une professionnelle en matière d’émotions mais elle n’était pas bête. « C’est normal parce que tu tiens à elle » Chose qu’elle n’aurait pu soupçonnée au cours des derniers mois puisque les deux anciens camarades de classe ne cessaient de se chamailler néanmoins aujourd’hui, l’évidence lui frappait aux yeux. Mais aucun des deux n’eut le temps de s’éterniser sur le sujet – et elle n’avait aucun doute sur le fait que Miles en était reconnaissant – que déjà, une médicomage entra dans la chambre pour le virer et le renvoyer dans la sienne. Elle soupira lorsqu’il se tourna vers elle pour lui demander de prendre soin d’Alicia et bien sûr, elle hocha la tête, pas décidée à quitter le chevet de son amie. « Et toi, prends soin de toi ! Et ne fais rien que tu pourrais regretter » Pour ce dernier point, il avait d’ailleurs besoin d’un rappel quotidien pensa t’elle en secouant la tête, reprenant sa place sur la chaise auprès de la jeune Spinnet en attendant – au minimum – que l’une de ses proches vienne prendre le relais. Jusque-là, il était hors de question qu’elle la laisse toute seule.