Monté en même temps que ses amis dans leur dortoir une fois le calme revenu dans la salle commune, il avait attendu que le dernier de ses camarades ne s’endorme avant d’en sortir sur la pointe des pieds pour ne réveiller personne. Si les garçons étaient habitués à ce que Caïn quitte son lit pour la tour d’Astronomie qui avait abrité grand nombre de ses insomnies, il n’avait pas comme projet de rencontrer les étoiles ce soir et ses capacités à mentir sous les regards suspicieux de Blaise et de Theo se fragilisaient chaque fois un peu plus ; sans doute une conséquence de la culpabilité de leur cacher autant de secrets. S’il avait confiance en ses deux sorciers, il n’en restait pas moins dans une situation délicate et les impliquer n’était pas une possibilité. Légèreté dans ses pas, le Flint gagna rapidement la pièce principale qui avait subi l’invasion de nouveaux élèves pas tellement ravis il y a quelques heures et soupira en repensant à l’arrivée des lions et des aigles dans l’antre des serpents. Il aurait été idiot d’imaginer que cette cohabitation forcée se passerait sans encombre cependant, il s’agissait de gamins et d’adolescents que la répartition des maisons avait séparés et que la compétition animait depuis leurs débuts dans cette école alors comment espérer une entente dans ces conditions ? Et pourtant, il était là lui, à attendre devant la cheminée qu’une heure du matin sonne, espérant qu’une Gryffondor particulière aurait aussi envie de le voir et d’oublier cette soirée catastrophique – qui avait commencé par le buffet d’Halloween – blottie contre lui. Parce qu’elle était sa seule source de réconfort depuis des mois, celle qui pouvait obtenir son sourire même dans les pires moments mais qui avait passé son temps à l’éviter du regard plutôt que le chercher quand il avait juste eu besoin d’accrocher ses iris bleutées pour la rassurer. Et inconsciemment, se rassurer lui-même sur le fait que cette nouvelle colocation ne changeait rien entre eux. Ils étaient ensemble maintenant et s’il avait conscience des difficultés de cette relation, il les avait volontairement ignorés jusque-là. Il avait envie de croire que cette journée n’était qu’un mauvais moment à passer mais c’était leur quotidien et il espérait que Bea ne s’en lasserait pas ; qu’elle ne se lasserait pas de lui. Dans l’agitation qu’avait accompagné le bienvenu aux étudiants des autres maisons, le bouclé était parvenu à se détacher de son groupe d’amis pour s’approcher d’elle et lui glisser quelques mots à l’oreille et maintenant qu’il avait grimpé les étages jusqu’à la salle de repos, il se montait la tête en se disant que peut-être elle ne l’avait pas entendu. Que peut-être elle s’était endormie. Qu’il était trop risqué de se retrouver ou que, pire, elle ne le voulait pas. Pas d’élèves ni de professeurs en vue, le soupir de soulagement ne l’atteignit pourtant qu’en ouvrant la porte du sixième étage et en apercevant la seule chevelure rousse de Bea dans la pièce. « Tu es là » laissa t’il échapper un peu trop rapidement, non pas tel un constat mais de surprise un peu et surtout d’apaisement. Son cœur rata un battement lorsque leurs regards se croisèrent enfin et il hésita un instant en se remémorant leur dernier échange. « Est-ce que tu vas encore me crier dessus ? » se permit-il sur un ton humoristique bien que touché par la façon virulente dont elle avait répondu à une phrase qui aurait pu d’ailleurs s’appliquer à tous sauf à elle. Merlin pas elle. Mais il connaissait tout des apparences pour avoir été élevé dedans et en une phrase, elle avait sans doute réussi à éloigner tous soupçons sur eux. Bea avait laissé apparaître sa fougue en s’interposant devant son ami et qu’on le damne pour ça s’il le fallait mais il avait adoré. « Un véritable petit démon » commenta t’il en référence au costume qu’elle avait choisie et dans le seul but de la faire sourire. Elle était magnifique dans sa robe et il n’avait même pas eu l’occasion de lui dire. S’approchant d’elle et sans attendre d’être sûr d’être en terrain safe, Caïn posa d’abord une main sur sa joue dans un geste délicat et l’attira finalement dans ses bras pour la serrer. Contact soudain mais essentiel et la traduction de trois petits mots par cette étreinte, le i missed you qu’il ne prononça pas tandis qu’il profitait simplement de sa présence retrouvée.  

(c) mars.

before:

C'est le cœur battant que Bea fila pourtant jusqu'au sixième étage, semblant retrouver l'air de ses poumons à mesure qu'elle grimpait les étages et s'éloignait des cachots. Elle avait retiré sa robe rouge et emprunté un pantalon chaud de pyjama ainsi qu'un t-shirt à bretelles qui ne suffisait que peu pour ce temps de novembre. Sur ses épaules, sa cape lui permet de se réchauffer et bientôt, c'est auprès des flammes de la salle de repos qu'elle se tient. A mesure que les minutes défilaient, la nuit -et son voile de doute et offrant aux sens et aux sentiments une réalité plus forte qu'en plein jour- fit persister son inquiétude jusqu'au moment où enfin, le tableau de l'entrée se décala afin de laisser passer la silhouette de Caïn. Son cœur se resserra alors, il était si tard et le couvre feu était largement dépassé même pour les huitièmes années qu'ils étaient, mais il restait si beau malgré la fatigue. Et c'est sa seconde phrase qui l'interpella d'un humour qui la fit exprimer une légère moue d'excuses tandis que son corps entier pivotait des flammes pour lui faire face à mesure qu'il avançait vers elle. « c'était pas si fort que ça, si ? » légèrement inquiète d'en avoir rajouté une trop grosse couche à l'humeur déjà négative du serpent en début de soirée, ses mains se relevèrent instinctivement à ses bras et par besoin de contact, de lui, d'eux enlacés au moment où il fut enfin assez proches et qu'il la serra dans ses bras. Un soupir traversa ses lèvres, c'était tout ce dont elle avait besoin à cet instant. « je n'ai même pas eu le temps de te montrer le costume entier que tu étais parti, j'ai cru comprendre que ça avait été compliqué pour toi aussi ? » Bea faisait entièrement référence au festin sans attendre plus longtemps de peur de ne pas avoir le courage plus tard de lui demander s'il lui en voulait d'une quelconque façon et ses doigts se relèvent avec une tendresse timide aux mèches rebelles couvrant son front. Elle se sentait enfin en paix ce soir, là dans ses bras, seule la nuit attestant de leur secret et la lionne recherchait dans son regard des vérités qu'elle avait encore peur d'entendre. « je suis déjà épuisée par tout ça, je ne m'attendais pas à autant de.. virulence. » mais elle aurait dû pourtant, pas vrai ? Et elle n'était pas certaine d'être prête à passer de si nombreux jours dans son monde à lui en étant détestée ainsi. Et c'était comme si son cœur s'étreignait d'une force qui était à la fois la leur mais aussi celle de ses craintes et incertitudes, car même là dans ses bras, Bea abandonnée bien trop fois se demandait s'il n'allait pas finir par préférer la facilité et ce qui semblait si logique aux yeux des autres à ce qu'ils avaient.

Il y avait des heures qu’il attendait le moment de sortir de son dortoir ; des heures qu’il attendait de voir Bea autre qu’entourée de ses fidèles lions et surtout, face à lui et le reste des serpents. Caïn avait conscience qu’une entente totale entre leurs deux maisons était improbable parce qu’il régnait entre les Gryffondors et les Serpentards une compétition présente depuis des centaines d’années pourtant, au fond de lui, il avait espéré que peut-être cette fois ce serait différent. Et c’était une pensée très égoïste, seulement dirigée par ses sentiments alors que de l’autre côté de la barrière imaginaire dressée par ses pairs avant lui, se trouvait la raison de tous ses doutes. Des questions qui ne concernaient aucunement ce qu’il ressentait pour la jeune femme mais plutôt les fondements de son éducation et celles des sang-pur en général. Il aurait dû la détester, Bea, la mépriser pour qui elle était, la fixer avec le même dédain que l’avaient fait ses camarades de classe cependant, le Flint avait simplement eu envie de la protéger de ses regards condescendants. Il supportait de moins en moins de ne pas avoir la possibilité de lui parler quand il le voulait ; de ne pas pouvoir lui attraper la main quand elle avait besoin de réconfort et plus généralement, de ne pas avoir le droit d’être vu auprès d’elle quand tout son être la réclamait. De la même façon qu’il se sentait coupable de ne pas avoir bougé d’un centimètre lorsque le ton était monté entre elle et Dodd même si elle n’avait visiblement pas eu besoin de lui pour se défendre. Le gouffre entre eux avait été plus flagrant que jamais dans cette pièce que l’animosité avait accompagné toute la soirée et pourtant, il n’avait jamais désiré plus fort que maintenant que de la retrouver, l’enlacer, l’embrasser. Comme pour oublier qu’il n’y avait pas qu’un petit trottoir qui les séparait mais un boulevard complet tandis que dans un monde différent – un monde parfait – c’était main dans la main qu’ils le traversaient sans même attirer une seule paire d’yeux sur eux. Et il avait peur, Caïn, en montant les escaliers jusqu’à la salle des huitièmes, qu’elle ne vienne pas parce qu’elle avait réalisé que c’était trop pour elle. Qu’elle ne pourrait pas supporter cette nouvelle situation ou même, qu’elle se rende compte qu’il n’en valait pas la peine. Que leur histoire ne valait pas tous ses secrets. L’idée le rendait presque autant malade que d’imaginer Jenkins ou pire, Potter, proche d’elle comme il l’était parce qu’évidemment, son esprit ne voulait pas effacer les souvenirs de ce festin malgré son envie de l’enterrer à tout jamais dans les tréfonds de sa mémoire. Il lui était insupportable de penser au pire néanmoins, il avait l’impression de ne pas avoir été seul avec la lionne depuis longtemps et son cœur ne pouvait empêcher l’inquiétude de le gagner, du moins, jusqu’à ce que le visage de la belle entre dans son champ de vision et que mécaniquement, son angoisse s’estompe pour laisser place à la joie. « Assez pour que personne ne présume quoique ce soit » Assez aussi pour que lui sente son palpitant secoué, inquiet qu’elle lui en veuille pour ça en plus de son manque de courage pour tout – et surtout assumer leur couple au grand jour. Mais elle était là, Bea, elle était venue et maintenant qu’il la prenait dans ses bras, elle ne le repoussait pas. Il laissa échapper un deuxième soupir de soulagement et secoua la tête en se décalant légèrement pour l’observer. « C’était le banquet d’Halloween le plus désastreux de toute ma scolarité. Et je n’exagère même pas. Je ne sais pas ce qui était le pire, me retrouver dans la peau de Potter ou que tu aies pris l’apparence de Blaise et inversement » lâcha t’il en grimaçant à cette pensée. « Ajouté au fait que cette robe t’allait vraiment très bien et que, comme tu viens de le dire, je n’ai même pas pu la voir de plus près – contrairement à d’autres – je crois que je peux dire qu’à partir de ce soir, je déteste cette stupide fête » Pas du tout dramatique le jeune Flint – et pas du tout jaloux non plus, bien sûr. Son arrogance et son égo ne semblaient pourtant pas suffisamment gros pour le calmer mais le geste tendre de la rousse avec ses mèches de cheveux si. Il y avait des soucis bien plus importants que cette misérable plaisanterie au polynectar finalement et le désastre dans les deux tours menant à la cohabitation forcée entre rouges, bleus et verts en faisait partie. « Je suis désolé » n’hésita t’il pas à annoncer, pas certain d’avoir assez de mot pour excuser l’accueil lamentable des Serpentards à leurs invités. « Désolé que tu aies à supporter tout ça » Les regards haineux et hautains, les remarques désobligeantes qui viendraient parce que c’était inévitable. « Tu sais que je ne m’adressais pas à toi. J’aimerais que tu te sentes bien chez nous même si c’est sans doute impossible » Pas tant que la salle serait remplie en tout cas. Et il n’y avait rien que Caïn pouvait réellement faire, pas vrai ? Ses seules menaces ne serviraient certainement pas et son avis ne ferait pas l’unanimité. Il n’était qu’un parmi des dizaines. Ramenant une de ses mains dans le dos de la belle pour la passer dans ses longs cheveux roux puis à son visage, il ajouta « Ce que je t’ai dit la dernière fois tient toujours : je ne laisserais rien t’arriver » Des paroles qu’il lui avait glissé lors de leur escapade dans les sous-sols il y a quelques temps alors qu’elle était invisible à ce moment-là mais une promesse qu’il était prêt à tenir encore. Et après un regard dans ce bleu azur qu’il adorait, le sorcier captura ses lèvres dans un long baiser ; de ceux dont il se languissait depuis le dernier ; de ceux dont il ne pourrait définitivement plus se passer.

(c) mars.

Le retrouver était sans le moindre doute le meilleur moment de sa soirée – et même surement de sa journée tandis que le couple peinait de plus en plus à se croiser depuis ces derniers jours et que cette cohabitation finalement forcée ne leur avait pas offert autant de bien qu'espéré. Parce qu'à bien y regarder, le fait que Bea puisse le côtoyer d'un peu plus près en étant dans sa salle commune pourrait être vu comme une aubaine, une façon pour eux de se voler plus de baisers, plus de sourires secrets et pourtant si tendres. Seulement la présence du mépris et de la haine avait été sous-estimée et l'arrivée des lions et aiglons aux domiciles saccagés avait été loin d'être agréable. Si la lionne avait finit par rugir afin de défendre ceux de sa maison, cela n'avait été que par un instinct de protection envers les siens et non pas une façon de provoquer ceux qui pourtant l'auraient mérité. Et dans le feu de l'action, il y avait eu cette phrase dont elle ne se souvenait même plus des mots, lancée à Caïn qui s'était exprimé à son tour parmi la cohue mais dont la voix s'était évidemment faite aussi forte que les autres pour elle. Parce qu'il était le serpentard qui importait le plus au château et vraisemblablement le garçon, qui de tous et même de Jax compris, régnait à une place si particulière dans le champ de ses affections. Elle ne savait pas alors si elle y était allée trop fortement, par le ton employé ou les mots utilisés, tout ce qu'elle se souvenait c'était son regard qu'elle avait rejoint à ce moment précis et ce trouble qu'elle ne saurait proprement qualifier qui avait éveillé leurs regards respectifs. Et si elle avait tout gâché ? La rouquine a une certaine peur au ventre en pénétrant dans la salle de repos, rapidement balayée lorsqu'elle s'approche enfin de lui sans l'observation d'une tierce personne de ce qu'ils étaient. Ils étaient si beaux et bien ensemble, pourquoi donc n'avaient-ils pas le droit de coexister ? Inquiète, Bea tente de discerner la moindre once négative pouvant être lue sur son visage ou dans son regard, par la façon dont son corps se mouve mais elle n'y retrouve qu'une inquiétude similaire mêlée de soulagement et alors enfin, elle semble retrouver son souffle. Son rythme cardiaque délaisse ses craintes pour accepter un sentiment plus doux, celui de le retrouver lui et de savoir que c'était tout ce qui comptait en cet instant. Maintenant qu'il la prenait dans ses bras, alors, elle se sentait plus libre et plus légère, un peu plus elle-même tandis que des heures durant la gryffondor avait du élever barrières et bouclier pour se protéger de la moindre attaque. Caïn ne lui fera jamais de mal, pas vrai ? Par Merlin, faites qu'il ne lui fasse jamais de mal. Parce que dans ses bras à l'écouter, tout lui semble si insignifiant tant la force qui résulte de leur harmonie est si forte. Parce qu'elle sait lorsqu'il la regarde de cette façon qu'ils peuvent tout surmonter et plus encore. « Sûrement toi en Potter.. Zabini était une drôle d'expérience, j'ai cru ne jamais savoir comment marcher convenablement mais je n'imagine même pas toi ce que tu as pu penser durant l'échange.. » et elle en avait eu vent, en vérité, de la réaction de Caïn. Réaction qu'elle taira et dont elle ne parlera pas au nom d'une place entre l'amitié de l'un et l'affection de l'autre chez qui elle ne désirait pas prendre parti. « Je la ressortirais exprès pour toi alors. » le ton se fait plus doux et tendre au sujet de la robe, même si elle note consciemment la teinte de jalousie qu'elle peut entendre chez le brun et qui lui fait relever un sourire en coin. Elle n'avait jamais cherché à ce qu'il le soit et n'aimait pas jouer à ce genre de jeux, mais il fallait dire que ce n'était pas si désagréable de sentir à ce moment précis son affection plus possessive. Lorsqu'il s'excusa, sa joue se décolla de son torse contre lequel elle s'était reposée afin de relever ses yeux bleus jusqu'à son regard. Et ses sourcils se froncent, parce qu'elle ne juge pas que ce soit à lui de s'excuser. Pourtant, elle l'écoute et elle comprend alors qu'il le fait de façon plus générale, elle sait qu'il n'y est pour rien même si c'est les personnes de son monde et qui l'ont éduqué, le problème. « Je le sais.. » glisse t'elle afin de le soulager de cette inquiétude tandis qu'elle la ressent palpable et que cela lui fait si étrange parce qu'elle avait l'habitude de le connaître moins vulnérable. Seulement sa sincérité la touche, plus qu'elle ne l'aurait cru. « Je suis désolée de t'avoir répondu comme ça, je sais pourtant que.. que t'es sans doute le seul de tous à vouloir que ça se passe bien.. tu n'as pas à t'excuser pour le chemin qu'ils décident d'emprunter, même si ils ont été éduqué dans cette pensée, toi tu as fait ton choix et ils n'ont aucune excuse, eux. Ils sont assez grands pour choisir entre la tolérance et la haine. » Un léger frisson parcourt ses membres au moment de terminer sa phrase, parce que c'était sa véritable pensée à leur sujet. Si certains se déterminaient progressivement de leur côté – et elle le remarquait et en était satisfaite et soulagée – elle n'était pas prête à concéder aux autres une compassion liée à leur éducation. N'étaient-ils pas tous majeurs et libres de penser par eux-mêmes ? A la promesse renouvelée de Caïn, une vague de chaleur la traverse tandis qu'un vrai sourire éclaire ses lippes, peut-être le premier depuis des heures. Et ses lèvres capturent les siennes de la plus délicieuse des façons tandis que ses mains glissent à ses joues et que Bea se laisse enivrer par l'échange, l'approfondissant volontiers d'un sourire tout contre ses lèvres. Elle se sent bien à cet instant, même mieux que jamais tandis que des papillons dans le ventre éveillent son affection pour son brun préféré. Ses mains toujours en coupe autour de son visage et son corps un peu plus collé au sien, elle recule suffisamment afin de capter son regard. « Meilleur moment de ma journée. » et ce n'était pas uniquement ce baiser et ses bras sécurisants et forts, mais lui tout entier. Lui et son sourire, lui et qui il était, celui pour qui elle sentait son affection progressivement monter de jour en jour, de rencontre en rencontre. « Il va falloir qu'on trouve de nouvelles façons pour se voir, maintenant que je suis plus près de toi mais si surveillée.. » un soupir traverse ses lèvres, parce qu'elle en veut plus, toujours plus de cette complicité avec lui, de ce qu'ils possèdent ensemble. Malgré l'interdit et les yeux rivés sur eux, malgré le mépris il y avait de l'affection et même peut-être plus.. sûrement d'ailleurs. « Je ne compte pas plus me passer de toi juste à cause de tout ça. » lui déclare t'elle alors, son esprit de lionne têtue réveillée tandis qu'elle fondait à nouveau sur ses lèvres, profitant de la chaleur de ses bras et de celle de leurs cœurs aussi enlacés qu'eux deux devant le feu de cheminée.

Après cette sale journée et le banquet d’Halloween qui avait tourné au cauchemar, il avait eu envie de s’enfermer dans sa chambre, Caïn, et dormir jusqu’à ce qu’un nouveau et meilleur jour se lève. Mais il n’en avait pas eu l’occasion, apprenant rapidement que leur salle commune servirait de refuge aux lions et aiglons sans abris ; et sans la présence de Bea dans la pièce – malgré tout ce que ça signifiait pour elle, pour eux – il était sûr que cette soirée aurait mal terminé pour lui. Si elle avait préféré l’éviter depuis son arrivée dans les cachots, le simple fait de la voir à nouveau elle-même et loin des nuisibles l’entourant avait calmé son esprit, lui retirant de la tête certaines images qu’il détestait pour, malheureusement, l’accabler d’autres pensées toutes aussi déplaisantes. Avoir Bea à ses côtés même lorsqu’ils n’étaient pas en cours ou dans la Grande Salle pour les repas aurait été beaucoup plus agréable s’il avait pu être avec elle devant les autres comme il l’était quand personne ne les épiait mais c’était impossible et à cette réflexion, la culpabilité le frappa avec force. Il y avait aussi celle de ne pouvoir rien dire, rien faire quand il entendait les remarques blessantes et malveillantes alors que sans doute, des années plus tôt, ce genre d’attitude l’aurait fait doucement rire. Si son cœur avait bifurqué de direction pour un autre chemin, plus tolérable aux yeux de certains, n’était-il pas qu’un sale hypocrite dans le fond ? Il avait blâmé son frère pour avoir choisi de suivre une voie différente et éloignée de celle tracée pour lui depuis sa naissance, celle qu’on s’était efforcé à lui enseigner, et maintenant il regrettait. Il était celui qui doutait aujourd’hui, raison pour laquelle il savait que ses amis – ses semblables – ne comprendraient pas non plus. Et comme Marcus avant lui, comme Caleb récemment, il était prêt à prendre le risque mais pas à subir toutes les conséquences. Il voulait faire les choses bien et à choisir entre tout et rien avoir, il choisissait tout. Caïn n’avait jamais été le plus courageux, ni le plus indiscipliné et cette envie, il le savait, lui venait directement de Bea et de ce qu’il éprouvait pour elle. Elle, elle était forte, elle se battait pour ses convictions quand lui avait plus souvent opté pour l’indifférence, sortant de cette ligne de conduite uniquement pour impressionner un père qui s’en fichait. Elle était différente Bea, bien meilleure que lui malgré ce que l’élite sorcière voulait lui faire croire et surtout elle méritait mieux. Elle aurait mérité qu’il la soutienne quelques heures plus tôt, qu’il évince les plus médisants, qu’il se dresse devant elle pour lui éviter tous les regards noirs. Elle méritait mieux que lui et pourtant, il était incapable de se passer d’elle et pire, la laisser à d’autres. Alors il ne pouvait faire qu'une chose : être à la hauteur, pour elle. « Je ne sais pas. Je devrais m’estimer heureux que Potter ne soit pas une fille » Il grimaça à cette illustration, une de celles qu’il ne voulait plus jamais avoir. « Non en fait c’était quand même horrible. Et je sais que c’est ton ami alors je ne dirais rien de plus » Ils avaient suffisamment de raison de sentir le fossé entre eux sans ajouter leur divergence d’opinion à propos du survivant. Il se plaindrait plutôt auprès de Blaise ou de Theo, eux n’auraient aucune objection à faire. Léger sourire à cette remarque concernant sa robe qui n'était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, il haussa un sourcil largement intéressé. « Vraiment ? Si c’est une promesse, sache que je ne l’oublierai pas » chuchota-t-il à son oreille, le ton plus séducteur. Pour ça, elle pouvait compter sur lui pour lui rappeler en temps voulu. Il était inutile de dire que cette pensée réveillait en lui plus de choses que permises et avant de se perdre totalement sur ce terrain-là, le Flint lui présenta des excuses qui lui semblaient légitimes parce qu’il n’avait pas envie qu’elle se sente agressée, ni menacée par lui ou quiconque mais que ça avait dû être le cas. Les mots de la rousse résonnaient dans sa tête et s’il savait qu’elle avait raison, il n’arrivait pas à être totalement convaincu. « Avant toi, j’étais comme eux » Triste constat et le résultat des pensées qui avaient cheminé dans son esprit il y a plusieurs minutes. Les mains lui caressant le dos dans un geste rassurant, il ajouta : « Pas aussi bête et agressif que certains » Il pensait à Malfoy, à Pansy, à ceux qui ne cachaient pas leurs préférences en rabaissant et insultant les autres. « Mais je l’étais » Et cette observation n’avait rien de réjouissant à ses yeux. Caïn fronça d’ailleurs les sourcils à ces quelques mots comme s’il venait de faire une vraie découverte. Sa place auprès d’elle serait sans doute questionnée à l’avenir, ses intentions aussi et ça l’ennuyait d’avance. Pour Bea. Et il ne savait pas s’il s’agissait réellement d’un choix entre la tolérance et la haine, lui savait seulement qu’il l’avait choisie elle et qu’il la choisirait toujours. Répondant enfin à l’envie de l’embrasser, ce dont il avait eu envie de faire dès lors qu’elle avait passé la porte de la salle de repos, il soupira d’aise, le serpent, plongé dans ce baiser et la tornade d’émotion qu’elle provoquait chaque fois en lui. Le contact des doigts de la belle sur son visage apaisait toutes les craintes précédentes cependant il resserra aisément son étreinte autour d’elle, ses bras l’encerclant dans le désir de l’avoir au plus proche de lui. Leurs deux corps collés, il y avait cette sensation de retrouver la deuxième partie de lui – la meilleure –, celle qu’elle embarquait avec elle quand ils n’étaient pas ensemble. « De la mienne aussi, tu t’en doutes » s’amusa t’il, se sentant presque idiot d’avoir cru qu’elle ne viendrait pas. « Je suis sûr que tu aurais préféré être réparti chez les Poufsouffles mais… j’ai quand même le droit de dire que je suis heureux que tu sois chez les Serpentards ? » Malgré cet accueil catastrophique et les jours qui n’allaient certainement pas être les plus plaisants pour elle, entourée de tous ces sorciers au mépris facile. Mais alors qu’il réfléchissait à de véritables solutions pour eux, la lionne le surprit avec sa confession, le faisant sourire au passage, avant de capturer à nouveau ses lèvres et lui faire oublier ce qu’il voulait dire. Et il ne s’en plaignait absolument pas, le bouclé, lui qui avait attendu toute la journée pour pouvoir la serrer dans ses bras – et bien plus. Baiser qu’il approfondit sans la moindre hésitation, il détacha ses bras pour poser les mains sur sa taille et progressivement, les passer sous le t-shirt à bretelles qu’elle portait. Effleurant sa peau du bout des doigts, il quitta ses lèvres plusieurs secondes le temps de glisser quelques mots « Je peux toujours te faire de la place dans mon lit… » Une suggestion comme une autre après tout. Avec un petit rire et en haussant un sourcil, il ajouta : « Quoi ? Je propose des solutions ! » Et parmi toutes celles qu’ils pourraient trouver ce soir, celle-ci resterait surement sa favorite. En attendant, ils étaient là tous les deux dans la salle de repos et c’était déjà réconfortant en soi. Il espérait seulement que personne ne vienne perturber ce moment. Attrapant la main de sa petite-amie à l’instant même où il décida de rejoindre le canapé derrière eux, Caïn l’attira sur ses genoux et murmura à son oreille : « Ou on pourrait revenir ici tous les soirs » avant de déposer un baiser près de celle-ci et de descendre dans son cou. Oui, ils pouvaient définitivement faire ça aussi.

(c) mars.

Pouvoir le retrouver se révélait inspiré d'un sentiment presque vital tant depuis qu'elle est au creux de ses bras, Bea se sent enfin bien. Pour la première fois de la soirée peut-être, une paix certaine surplombe tout ce qui a pu la dérouter comme l'agacer ou la faire craindre et ce, tout simplement parce qu'il était là. Pour elle et non contre elle, comme elle craint qu'un jour cela n'arrive, voix discrète mais présente lui soufflant que peut-être un jour il se lasserait lui aussi d'elle et l'abandonnerait. Seulement elle ne veut s'y attarder Bea, parce qu'elle puisait la force de la faire taire elle et tout ce qui l'avait remué ce soir par son regard et son affection à lui. Loin était le temps où tout était bien plus insouciant entre eux, où ils n'avaient qu'à courir ensemble dans le parc et rire aux éclats au petit matin sans penser à quoi que ce soit d'autre si ce n'était ce qui se tissait progressivement entre eux. Et ce lien qui les unissait, combien était-il précieux. Elle le savait Bea, s'y raccrochait avec force. « Je sais que tu ne l'oublieras pas. » ajoute la lionne à son chuchotement à son oreille ayant réussi à lui révéler un frisson glissant dans son cou. Caïn était séducteur et savait parfaitement jouer de ses charmes, sa confiance en lui et sa façon de savoir parfaitement lui répondre tout en réussissant bien souvent à la surprendre faisaient partie des raisons que son cœur avait fait siennes afin d'aimer le sang-pur un peu plus chaque jour. Et il était beau Caïn, qu'est-ce qu'il était beau. Là face à elle tandis qu'elle relevait son regard à son adresse et admirait ses traits, le confort de ses bras chauds autour d'elle, il était beau et elle savait désormais que son âme l'était plus encore lorsque ses yeux s'attachaient aux siens. Tandis que ses mots réussissent à la surprendre, à lui rappeler à sa manière que tout n'est peut-être pas aussi blanc et noir qu'elle ne l'assumait par mécanisme de défense, Bea reste figée mais l'observe d'un air songeur. Il se remettait en question tout en justifiant les siens d'une certaine façon et la rouquine s'en voulut quelques instants d'avoir pu injustement englober ceux qu'il aimait, ceux de son monde. Ses lèvres crispées en une moue désolée, c'est lorsque les siennes les rejoignent qu'elle se sent à nouveau complètement à l'aise. Ses bras s'enroulent autour de son corps et ses paupières se referment pour profiter pleinement de ce moment, des papillons dans le ventre et une paix certaine. Le flot incessant de ses pensées se coupe, pour lui, pour eux. Elle brûle à son contact Bea, lorsque ses doigts glissent à sa joue et que les bras de Caïn se resserrent autour d'elle. C'était comme si ils rattrapaient le temps perdu à ne pas pouvoir être ensemble librement, amoureux de ces flammes qui brûlaient dès qu'ils étaient l'un et l'autre aussi près. Il y avait ce besoin incessant d'être en sa présence et elle n'avait jamais ressenti cela avec quiconque Bea. Parfois cela lui faisait peur, mais à cet instant, cela la nourrissait d'une force incroyable. A sa question, un sourire glisse en coin sur les lèvres de la sorcière et elle acquiesce. Lorsqu'elle a rassemblé ses pensées, Bea poursuit « Ne le dit pas aux autres, mais je pense que je me serais ennuyée là-bas.. J'aime bien ta salle commune en réalité, que tu sois si près pour une fois. » Elle ne lui disait pas qu'elle avait peur qu'on remarque ses regards évidents, ou qu'il soit bien plus aimé par les jumelles Carrow qu'elle ne l'imaginait. Elle ne lui disait pas qu'elle savait d'ors et déjà qu'elle aurait de la peine à s'endormir à la simple idée qu'il soit si près d'elle et la fois si loin, que quelque part, elle aurait préféré qu'ils ne soient qu'à deux en ces lieux. Avec cette impression d'être obligé de se couper du monde entier afin d'avoir accès au leur, elle se demandait si un jour cela serait différent. Mais un nouveau baiser lui coupe ses pensées et ses yeux se ferment pour mieux apprécier le contact tant apprécié, approfondi avec une légère surprise du côté de Bea qui ne se fit pour autant pas prier d'un sourire tout contre ses lèvres. Ses doigts effleurent sa peau et de nouveaux frissons lui parcourent le corps, plus puissants, une certaine vague de chaleur l'envahit. Comme à chaque fois que son contact se faisait plus intime, que ce lien qui existait entre eux vibrait d'une intensité appuyée. Son sourcil se relève à sa phrase bien qu'un nouveau sourire tisse ses lèvres et elle profite de son rire comme l'une des meilleures choses qu'elle ait pu entendre ce soir – c'était d'ailleurs sans le moindre doute le cas. « Tes amis comprendraient tout aussitôt, tu n'es pas très discret tu sais.. » elle le taquine cette fois, enfonçant légèrement son index sur son torse tandis qu'elle savait également que sa réponse ne signifiait pas une réelle négation à sa proposition qui semblait juste impossible. Attirée jusqu'au canapé et enfin, sur ses genoux, Bea se blottit aussitôt contre lui. Plus le temps passait, moins ses pensées les plus éprouvantes ce soir ne s'imposaient à elle et elle finissait par se laisser emporter par ce sentiment léger qui semblait se dégager de Caïn. Il était détendu en sa présence et c'était tout ce qu'elle espérait après ce soir. Alors la rouquine allait s'autoriser à l'être et il fallait dire qu'en sa présence, ce n'était pas bien difficile. L'une de ses mains contre son torse, Bea le laisse lui embrasser le cou et profite d'un nouveau frisson. Savait-il au moins l'effet de ses baisers, de son toucher depuis quelques minutes ? Brûlant doucement d'une envie de plus et de lui, un nouveau sourire étire ses lippes, comprenait-elle totalement le sous-entendu de sa proposition ? « Au risque de tomber amoureux de cette pièce et de son calme, ou de tes baisers. » suggéra alors Bea sans vraiment le réaliser, dévoilant un pan de ce qu'elle commençait doucement à ressentir tandis que l'urgence la pousse à s'emparer de ses lèvres en espérant lui court-circuiter les pensées et qu'il n'ait pas totalement compris l'implicite. Elle sourit tout contre ses lèvres Bea, parce qu'elle se sent un peu bête d'avoir lâché cela mais surtout libre, parce qu'elle sait que peut-être avait-elle raison, que peut-être, le ressentait-il aussi cet amour commencer à poindre dans leurs cœurs. Ses deux mains encerclant son visage d'un geste exprimant combien son cœur débordait à cet instant, Bea s'oubliait tout contre lui par le passage de ses bras sécurisant autour d'elle, au mouvement de sa langue jouant avec la sienne et lorsqu'elle se recula enfin de lui, ses joues rougies soutinrent le haut de son sourire conquis. La lionne avait glissé à califourchon pour mieux se maintenir contre son petit-ami et elle l'observait à présent, les yeux pétillants. « Ça fait longtemps. » qu'ils n'ont pas pu être aussi proches sans être dérangés, qu'ils n'ont pas pu échanger d'aussi longs baisers ou juste pu s'apprécier plus intimement ainsi. Et ça lui avait manqué à la lionne qui ressentait la chaleur des flammes crépitantes dans son dos mais aussi celle initiée par les gestes de Caïn. Penchée à nouveau sur lui, Bea souriait et s'accaparait ses lèvres, jouant de sa frustration en se reculant avant d'approfondir puis de se reculer à nouveau au bout de longues secondes. « We should stop, or we gonna get in trouble. » et ce n'était pas une menace mais plutôt soufflé sur le ton du jeu, celui qu'ils aimaient tant tous les deux tandis qu'elle pressait à nouveau ses lèvres contre les siennes.

Auprès d’elle, il oubliait tout Caïn. Il était facile de ne penser à rien d’autre qu’elle, qu’eux, quand elle se trouvait dans ses bras soit la place qu’il préférait pour elle. Il était facile de s’échapper du monde extérieur, d’oublier qui il était et ce qu’on attendait de lui pour se donner complètement à celle qui faisait battre son palpitant plus fort à chaque regard, à chaque sourire. Plus que ça, elle éveillait tous ses sens à chaque baiser, du plus tendre au plus passionné et s’il ne doutait pas de son désir pour elle, le serpent comprenait qu’il s’agissait de plus que ça. Bea n’était pas seulement la plus attirante des sorcières ; elle était celle avec qui il voulait être, tout le temps, sans avoir à le cacher. Il voulait tout partager avec la lionne et il aurait été mentir que de dire que le secret de leur relation ne commençait pas à peser sur ses épaules ; l’envie de montrer à tous que c’était lui qu’elle avait choisi et inversement. Mais Caïn n’était pas des plus idiots et s’il n’avait aucun mal à s’imaginer dévoiler leur couple au grand jour, il avait au contraire de la peine à croire que personne, dans son cercle proche, ne jugerait Bea pour son nom ou son statut. Les représailles pour lui n’étaient pas inconnues, le Flint savait à quoi s’attendre entre les railleries, l’ignorance, la violence peut-être dans certains cas, et sans doute s’y était-il préparé en silence ces derniers mois mais la rousse elle, ne l’était pas, et il y avait la certitude de ne pas réussir à garder son calme – lui qui avait pourtant l’habitude d’ignorer les attaques ou y répondre avec sarcasme – face à ceux qui oseraient s’en prendre à elle. Auprès d’elle, il oubliait tout y compris toutes ses pensées, préférant largement son imaginaire travailler et se rappeler sans mal la robe qu’elle portait un peu plus tôt et qu’il aurait adorer admirer un peu plus. Avant de lui retirer, chose qu’il se garda bien de lui dire bien que son regard parlait pour lui. Il s’excusa pourtant, Caïn, lorsque le deuxième événement de la soirée fut évoqué, incapable d’en faire autrement alors que même s’il n’avait pipé mot face aux commentaires de certains serpents désagréables, il ne se sentait pas moins coupable. Ne pas agir revenait au même, pas vrai ? Il ne les défendait pas, loin de là, seulement à une époque de sa vie, il les avait compris. Et Caïn ne savait pas pourquoi il avait eu besoin de lui dire, de lui faire savoir qu’il n’était pas parfait en tout point, qu’il avait été ce sorcier aux préjugés stupides, mais il l’avait fait et par peur qu’elle lui échappe, il avait entouré ses bras plus forts autour d’elle, scellant leurs lèvres dans un baiser qu’il souhaitait tendre seulement c’était peine perdue que de croire qu’elle ne susciterait pas d’autres envies chez lui. S’en détachant légèrement pour poser une question idiote, la réponse de la belle le fit sourire. « Ton secret est en sécurité avec moi » chuchota t’il avec amusement, ne pouvant qu’approuver ses dires avec un signe de tête. « Et j’aimerais être encore plus près » Il utilisa ses mots pour rapprocher la lionne contre son corps en l’embarquant dans un nouveau baiser, y mêlant une certaine passion cette fois tandis que de ses doigts, il partit de sa taille pour rejoindre son dos nu, souriant arrogamment en la sentant frissonner sous ses caresses. Elle aimait visiblement ce contact autant que lui et il était fier, comme toujours, de faire réagir le corps de la sorcière de cette façon. « Seulement si tu fais du bruit… » répondit-il en lui offrant un clin d’œil des plus suggestifs. Et parce qu’il s’attendait à une vengeance, même minime, de sa part, il n’attendit pas pour attraper la main de Bea actuellement sur son torse pour l’entraîner sur le canapé de la salle de repos, bien décidé à profiter un peu plus longtemps de ses retrouvailles. De sa présence. Cela était bien suffisant pour améliorer son humeur affreuse depuis le buffet mais il n’avait pas encore envie qu’elle s’en aille. Non il voulait la sentir au plus proche de lui. Elle apportait tellement à sa vie, il ne savait pas si elle réalisait l’importance qu’elle avait à ses yeux ; après tout, il n’était pas toujours des plus éloquents avec les mots. Et avec les siens non plus visiblement même s’il haussa un sourcil à sa remarque, quittant son cou pour plonger dans ses iris seulement elle profita de cet instant pour capturer ses lèvres et son cerveau n’eut pas le temps de tout assimiler jusqu’à ce qu’il ne les sépare pour glisser « Moi qui pensais que c’était déjà le cas… pour les baisers » précisa t’il à la fin, sourire espiègle au bord des lippes. Et elle l’embrassa encore, leurs souffles se mêlant entre deux ballets intenses de leurs langues retrouvées, ses mains à lui cherchant le moindre contact avec sa peau brûlante. « Peut-être que je devrais recommencer du coup. Tu sais, pour m’améliorer… et faire en sorte que tu le sois totalement » ajouta t’il dès qu’il en eut l’occasion. Des phrases qu’elle pouvait interpréter comme elle le voulait, lui n’avait désormais plus matière à réfléchir depuis qu’elle s’était installée à califourchon sur lui, ainsi plus proche de son intimité alors qu’il espérait juste ne pas flancher sous elle en quelques secondes. « Bien trop longtemps » approuva t’il en hochant la tête, une main revenue se poser sur la joue chaude et rougie de Bea, lui laissant le loisir d’observer la lionne, ce visage qu’il connaissait pourtant si bien mais qu’il aurait pu regarder et apprécier durant des heures sans se lasser.

 

(c) mars.

De baisers en aveux, Bea se perdait dans de nombreux sourires mais aussi de si bon soupirs. Peu sonores mais surtout de l'âme, celle à présent apaisée maintenant qu'elle était enfin tout contre lui et que tout allait bien. Personne ne savait les séparer en cet instant et ce qu'ils vivaient revenait d'autant plus fort, par ce besoin de l'autre, cette envie de le faire sourire, puis rire, de pouvoir capturer le brun de son regard et glisser ses doigts sur sa peau chaude. Se confondre dans sa présence pour mieux le retrouver après l'avoir senti à la fois si loin et si près d'elle. Bea comprend chaque sous-entendu, de ce gage de ne pas faire le moindre bruit si jamais ils avaient l'occasion de se rejoindre dans les dortoirs par une autre occasion – elle devrait définitivement faire lever le piège qu'elles avaient installées avec Hermione – et il y avait également cet autre entendement tacite à propos d'un béguin transformé en quelque chose de plus fort. Secret si peu dissimulé au coin de ses lèvres retroussées en un délicat sourire qu'elle vient presser tout contre ses lèvres, Bea commençait à tout juste effleurer cette idée et réalité qui étreignait son cœur, elle y allait alors peut-être pas à pas mais avec assurance et en se sentant en sécurité, avec lui et par lui. « Comme si tu en avais besoin.. » commenta alors la lionne à sa supposition non sans savoir d'avance que cela gonflerait sans doute son égo – et peut-être son cœur aussi, elle l'espérait, loin d'imaginer la teneur de la totalité des sentiments du brun à son égard. Ses baisers lui font tout oublier, le lieu où ils sont, cette soirée catastrophique, jusqu'à l'heure bien trop tardive qui était celle actuelle.
(suite en hide)

La jeune femme retrouvée et serrée contre lui, il y avait le cœur qui s’apaisait enfin après cette soirée épouvantable tel un remède à son âme froissée – et son égo aussi – un remède à tous les problèmes. Il savait que sa réaction avait été démesurée lors du buffet et que ce qu’il s’était passé ensuite dans la salle commune au moment d’accueillir les nouveaux invités – plutôt évités pour la plupart – avait beaucoup plus d’importance que cette histoire de polynectar et Caïn se sentait presque idiot d’y penser encore quand sa petite-amie avait dû accuser les regards hautins des autres serpents et vipères. Pourtant, là, dans ses bras, à sentir son corps contre lui et recevoir ses baisers tant attendus depuis la dernière fois qu’ils avaient pu se permettre ce genre de rapprochements, il n’y pensait plus, le Flint, bien trop absorbé par la présence de Bea et cette proximité dont il avait rêvé à l’instant même où il avait posé les iris sur elle au festin, dans sa robe qui avait du attiser les regards envieux de certains – et il préférait ne pas s’attarder sur cette pensée au risque de s’emporter – et la jalousie d’autres tellement elle était belle dedans. Il l’a trouvé toujours belle, la rousse, autant dans son uniforme réglementé qu’en tenue de sport les matins où elle courait dans le parc ; et même quand elle le retrouvait après les cours dans des vêtements moins formels mais ô combien appréciables – avait-il précisé qu’il adorait la voir en jupe ? Mais plus que ça, ce soir, la diablesse était sexy à ses yeux et si elle ne portait qu’un pyjama à l’heure actuelle, il avait la nette impression que son costume ne l’avait pas réellement quittée, plus encore quand elle le provoqua de la meilleure des façons. « Je le savais. Je suis irrésistible… » répondit-il en haussant un sourcil joueur, gardant malgré tout en mémoire les mots équivoques et à double-sens de la sorcière et ressentant seulement l’envie de lui prouver leur réciprocité par ses actions. Mais s’il était le plus arrogant des deux, elle était pleine d’audace, elle, entreprenante même et il adorait ça.

(c) mars.

« Tu es sûre que tu ne veux vraiment pas que je te laisse une place dans mon lit ? Il est très confortable… » Plus que tout, c’était l’idée de s’endormir avec elle dans ses bras qui lui plaisait le plus cependant, il savait que c’était impossible. Ce constat le renfrogna légèrement et il se détacha un peu d’elle pour venir croiser son regard dans une nouvelle confession. « Tu m’avais manqué » Aveu romanesque auquel il ajouta, avec un sourire arrogant pour l’accompagner « Toi toute entière » Parce qu’il y avait longtemps qu’ils n’avaient pas pu laisser leurs corps s’exprimer de cette manière et que le manque avait été à tous les niveaux. « Et je suis d’autant plus ravi que tu aies rapidement retrouvé ton corps » dit-il en repensant au début de la soirée, banquet et toute l’agitation les ayant menés à ce moment. « Je crois qu’il sait » avoua t’il en se rappelant le regard de l’italien lorsqu’en effet, il en était venu à la réalisation de qui était Bea pour lui par cette histoire de polynectar. « Blaise » se sentit-il obligé d’ajouter devant le regard interrogatif de la jeune femme. « Mais il ne dira rien. Je te le promets » Quelqu’un d’autre s’en chargerait bientôt, ce qu’il ne pouvait malheureusement pas prédire. Bea toujours assise sur lui, il l’entoura de ses bras pour la rapprocher et l’enlacer, désir de ne pas voir les minutes défilées et le moment de devoir se séparer. L’une de ses mains lui caressa le dos, le cœur beaucoup plus léger qu’avant qu’elle ne le rejoigne. Ils ne pouvaient peut-être pas encore être ensemble au grand jour mais ils pouvaient l’être ici, dans cette pièce qui avait abrité leur amour ce soir mais qui garderait leur secret.

(c) mars.

Il y a ses baisers qui parsèment encore sa peau, de ses lèvres à sa joue, jusqu'à sa tempe tandis qu'elle ferme les yeux Bea et profite de son attention dans un sourire apaisé. Contenue entre ses bras, elle se sent à sa place et au meilleur endroit possible, le cœur toujours battant de l'effort tout juste consommé mais aussi et surtout pour lui. Elle sait que plus les jours passent et plus elle craque, moins elle reste sur ses gardes en ce qui concerne l'avenir et le reste, parce qu'avec lui tout passe au second plan. Il n'y a plus de questionnements, il n'y a plus d'utilité à craindre de nouvel abandon, ce qu'ils partageaient était la chose la plus sincère qui lui ait été donné de vivre avec quelqu'un. Et si une part d'elle a tout de même peur de la puissance de cette réalité, la sorcière décide de l'ignorer. C'était ainsi depuis le départ entre eux, ils vivaient ensemble ce qu'ils désiraient vivre sans se préoccuper du reste – ou du moins tout juste assez pour être laissés tranquilles. Cela prenait une part de secret qui demeurait agréable dans les faits mais commençait tout de même un peu à peser. Elle aimerait ne pas avoir à sortir des excuses à ses meilleurs amis ou lorsqu'elle est vue à sourire en pensant à lui, elle aimerait pouvoir être surprise au détour d'un couloir par son petit-ami venant lui voler un baiser devant tout le monde. Mais avant tout, elle voulait sa sécurité, la sienne et celle de leur affection grandissante. « Je suis sûre que tu prendrais toute la place, comme cet été.. » faux reproche lui servant de parade. Car évidemment qu'elle mourrait d'envie de lui répondre oui et de le rejoindre, mais ils ne le pouvaient pas, n'est-ce pas ? A son aveu, elle sourit et rejoint à nouveau son regard dont elle adorait croiser les iris brunes, c'était comme cela qu'elle avait découvert qu'il avait une once particulière au fond des yeux lorsqu'il était si sincère avec elle et dans ces moments de réalisation, Bea n'avait que l'envie de l'embrasser partout sur son visage entier jusqu'à l'étouffer par son affection. Son ajout vint relever les lippes de la rouquine d'un air amusé. « tu m'étonnes.. » elle avait envie d'en rire Bea, imaginait la tête de Caïn si tout d'un coup elle s'était retransformée en son camarade de dortoir. Seulement le sujet change, ou du moins se précise, et elle relève un sourcil, aux aguets de la moindre révélation tandis que le serpent lui révélait que Zabini était dans le secret. Si elle ne montre pas son inquiétude, elle n'en sourit pas non plus mais choisit de faire confiance à ses mots et ce qu'il lui disait, acquiesçant sans réaliser qu'elle se mordait le coin des lèvres désormais. Son regard glissa ailleurs un instant et elle crut bon d'ajouter avec spontanéité « Moi je sais pas si ils savent.. enfin, je pense qu'ils s'en doutent.. » entourée par ses bras et toujours assise sur lui, la lionne laisse ses doigts danser sur sa peau et accompagner la danse de ses pensées. « Je suis pratiquement sûre que Willow sait mais attend que je lui confirme. » elle releva son regard en direction de Caïn et le captura d'un air mi-amusé, mi-inquiet. « tu sais que lorsqu'elle saura, elle risque de te menacer de plein de choses.. » un nouveau sourire en coin et désormais, elle tâte ses biceps. « on verra si tes biscotos sont faux ou aussi dans ta tête, si tu t'enfuiras face à la terrible lionne qu'est ma meilleure amie.. » elle avait pris un faux air dramatique avant de rire légèrement, en faisant des tonnes à la fois pour le prévenir d'une réalité mais aussi espérer qu'il ne se dégonfle pas – parce qu'en connaissant Willow, il le devrait peut-être au final. Mais elle a confiance en sa meilleure amie ainsi qu'en eux et c'est en reprenant place tout contre lui qu'un nouveau soupir dépasse ses lèvres. Elle place sa tête contre son épaule pour s'enfouir dans son cou, fermer les yeux et profiter de leur proximité. « toi aussi tu m'as manqué. » et il lui manque un peu tous les jours lorsqu'elle s'interdit d'afficher ce qu'elle ressent pour lui, mais elle ne lui dit pas. Bea préfère profiter des dernières belles et longues minutes qui leur appartiennent désormais. Complicité unique et tant chérie qui leur permet de souffler, d'annuler la frustration des derniers jours – surtout ces dernières heures – pour repartir d'un meilleur pied avec la confiance que ce qu'ils avaient était beau et valait amplement le coup. Elle le voulait dans sa vie Caïn, quoi qu'il advienne et vivre encore une infinité de bons moments comme celui-là avec lui.

Toujours dans l’état second de ce qu’ils venaient de vivre ensemble, Caïn profitait de leur proximité pour l’enlacer et déposer des baisers sur le visage de sa petite-amie, réalisant qu’il n’avait jamais été aussi attentionné avec qui que ce soit jusqu’à présent. Il y avait de la tendresse là où il n’avait pas eu le besoin ou l’envie de l’être avec une autre et ce paramètre changeait la donne. Il changeait tout et surtout ses perspectives d’avenir auxquelles il avait refusé de laisser une place dans ses pensées avant aujourd’hui ou plutôt, avant que Bea n’entre dans sa vie. Si son futur semblait écrit depuis des générations de par son titre d’héritier principal de la lignée des Flint, celui qui avait toujours fait en sorte d’être – en vain – le parfait et digne sang-pur, se voyait confronter à ses sentiments et aux doutes venus ébranler tout ce en quoi il croyait – ou pensait croire. Cette soirée avait été un doux rappel de la réalité, sa réalité, mais il lui avait fallut un regard et un seul sourire de la part de la rousse pour tout oublier, encore. Elle avait cet effet sur lui, parmi des milliers, et il refusait de voir au-delà pour l’instant, dans cette envie de vivre comme les autres insouciants de son âge, d’être ce jeune adulte amoureux pour la première fois et d’en ressentir tous les bienfaits. Il savait que leur bonheur était limité cependant et le fait de ne pas pouvoir passer la nuit ensemble dans le même lit en faisait partie. « Tu ne t’en plaignais pas pourtant » releva t’il en haussant un sourcil, souvenirs des quelques jours en terres écossaises encore frais dans son esprit, sans doute parce que s’il s’agissait d’un des meilleurs – pour ne pas le classer en numéro un dans la longue liste de moments passés ensemble et appréciés. Le festin lui faisait définitivement partie de ceux qu’il préférait oublier comme de se rappeler que son meilleur ami et sa petite-amie secrète avaient échangé leurs corps pendant de trop longues minutes pour ne pas le traumatiser un peu. Il y avait eu de la confusion dans son regard, suffisamment pour alerter Blaise et lui faire comprendre que la lionne qui avait été le sujet d’une discussion il y a quelques mois n’était autre Bea. Quel être-humain normalement constitué n’aurait pas trouvé toute cette situation dérangeante au plus haut point ? Aveu concernant l’italien qu’il avait lâché sans réfléchir, il ne pouvait néanmoins pas cacher à la sorcière que certaines personnes connaissaient la vérité pour eux, même si ça faisait peur. Ses pensées dévièrent sur ses meilleurs amis à elle, sur ce frère dont elle lui avait avoué le lien l’été dernier et qu’il était heureux de savoir à ses côtés parce qu’elle méritait d’avoir des gens qui l’aimaient sur qui elle pouvait compter. Il se retint de râler en pensant à Eldwyn mais l’évocation de Fleming, elle, eut le don de le faire légèrement sourire. Il côtoyait la sorcière depuis aussi longtemps que Bea finalement, cours partagés depuis la première année, et évidemment le caractère bien trempé de Willow ne passait pas inaperçu. « Je n’ai pas peur » affirma t’il un peu trop rapidement pour se défendre et prouver à la lionne sur ses genoux qu’il était prêt à l’affronter s’il le fallait. Haussant tout de même un sourcil, il ajouta d’une voix moins assurée. « Elle n’est pas si terrible, si ? » Mais le regard de Bea en retour suffisait à lui faire comprendre que si. « D’accord, alors peut-être que j’ai un peu peur quand même mais je t’interdis de lui répéter » Et il ne plaisantait même pas ! « Je me doute que son avis compte pour toi, j’espère juste que si elle me déteste – même si on sait tous les deux que c’est impossible » commença t’il avec un clin d’œil, de cette arrogance qui lui allait si bien. « Que ça ne changera rien à tes yeux » finit-il en secouant les épaules. Il n’était question que d’eux deux jusque maintenant et de cette manière, c’était plus facile, mais Caïn savait que leur secret ne le resterait plus longtemps. « Mais je suis prêt à me mesurer à toutes les fougueuses lionnes que tu connais, et même les frères trop protecteurs s’il le faut » Sur ces paroles, il déposa un énième baiser sur ses lèvres et remonta près de son oreille pour lui confier « Ça en vaut la peine » Elle en valait la peine et il l’avait déjà compris. La jeune femme blottie contre lui, il l’entoura encore plus fermement de ses bras, le serpent, tandis qu’à la déclaration franchie des lèvres de Bea, il laissa échapper un soupir de soulagement puis un sourire, incapable d’être autre chose qu’heureux et comblé à cet instant parce qu’il avait la plus merveilleuse des sorcières contre lui, que son cœur battait à l’unisson avec le sien et que selon lui, il n’y avait pas de meilleure sensation au monde que celle-ci. L’univers pouvait bien tout tenter pour les séparer, il savait au plus profond de lui qu’il trouverait toujours un moyen de la retrouver, l’autre partie de son âme.

(c) mars.