But I remember us riding in my brother's car Her body tan and wet, down at the reservoir At night on them banks I'd lie awake And pull her close just to feel each breath she'd take Now those memories come back to haunt me They haunt me like a curse

— elle presse le pas flora, remonte les couloirs en sens inverse du flux des autres élèves. elle monte les escaliers alors qu’ils les descendent, elle marche les bras pleins de victuailles alors qu’ils se dépêchent les bras et le ventre vide vers la grande salle, près à engloutir le repas du midi. ils évoluent au coeur de la foule, et ils vont bientôt se retrouvés attablés avec des centaines d’élèves, assommés par le brouhaha régnant, alors qu’elle va pouvoir déjeuner au calme et en intimité avec les deux élèves les plus chères à ses yeux. alors elle prend quelques marches deux par deux, pressée d’arriver au sixième étage et de retrouver un peu de calme, enfin. la récente cohabitation qui attaque ses défenses, qui ronge le mur glacial derrière lequel elle se cache. les flammes qui ne demandent qu’à se libérer et qui redoublent d’intensité dès qu’elle entend la voix criarde de certains jeunes lions en train de s’agiter dans tous les sens dans sa précieuse salle commune. au moins, dans la salle de repos des huitièmes années, elle peut compter sur plus de retenue. et ce midi tout particulièrement, alors qu’enfin elle arrive devant la porte et entre dans la pièce déserte, l’exception de l’autre moitié de son âme. et à peine le pas de la porte franchi, la sérénité qu’elle sent de retour dans son corps. un franc et rare sourire en public qui vient s’afficher sur ses lèvres alors qu’elle la rejoint, et dépose son sac rempli de sucreries sur la table basse. « bonjour, je ne t’ai pas vue ce matin. » sa soeur qui avait dû se lever plus tôt qu’elle, et qu’elle n’avait pas pu rejoindre au petit déjeuner, leur table trop encombrée. « comment tu vas ? » la question réflexe qui franchit ses lèvres, mais elle est bien intéressée par la réponse flora. l’impression de ne moins lire comme dans un livre ouvert dans sa soeur, et les deux carrow n’ont même pas eu l’occasion de vraiment parler des rumeurs des copains de merlin. elle sait flora, que même une simple allusion comme celle qui la concerne elle et thomas, a dû l’embarrasser. elle prend l’un des coussins du canapé le plus proche pour s’asseoir dessus devant la table basse et elle commence à sortir toutes les provisions sucrées de son sac et y’a l’odeur de la pièce qui la frappe au nez flora, et ça pourrait presque être l’odeur de son amortentia. le fumet des plats délicieux préparés par les elfes de maison du château, la touche sucrée des gourmandises et bonbons qu’elle apporte, et le doux parfum de sa sœur. malgré toutes les angoisses récentes, malgré tous les changements imprévus et malgré toutes les légères dissensions qu’elle ressent avec ceux à qui elle tient le plus, leur traditionnel pique nique c’est son petit moment de bonheur flora, celui où elle peut tout oublier et simplement s’amuser.

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— leurs âmes qui se retrouvent, enfin. elle a toujours ressenti ça flora, l’impression d’être complète dès qu’elle se trouve avec hestia. une part de vide bien présente dès que les jumelles ne se trouvent pas ensemble, une sensation de fond dont elle ne peut s’empêcher d’avoir conscience en permanence. leurs sourires qui se reflètent comme dans un miroir quand leurs regards se croisent. la faim qui lui tenaille le ventre et elle s’empresse de déballer les provisions de son sac. les suçacides et réglisses qu’elle dépose de côté pour le dessert, tandis qu’elle tend un berlingot à sa sœur, l’une de ses friandises préférées. elle continue de mettre en place les plats, quand la réponse d’hestia lui fait relever les yeux. parce qu’elle se doute bien que sa sœur va moins bien depuis quelques jours, depuis que certaines affiches sont apparues dans les salles communes. mais elle ne semble pas disposée à en parler d’elle-même, et flora craint qu’elle ne se sente plus assez à l’aise pour se confier à elle. elle préfère ne pas relever flora, ne pas lancer les hostilités à peine entrée dans la pièce. « bien également. » et elle non plus, ne révèle pas la vérité. parce que ses insomnies à répétition et crises d’angoisse récentes sont en grande partie dues à leur relation qui paraît soudain si fragile, et elle ne peut l’assumer flora. c’est sans surprise qu’hestia décide d’aborder un sujet bien plus facile, leurs cours.  « ah oui ? tant mieux si ça te plaît. » sensation étrange que de ne plus avoir la seconde moitié de son âme à ses côtés en cours. bien que certaines de leurs options aient été différentes ces dernières années, jamais encore elles n’avaient passé toutes leurs heures de cours séparées. il n’y a maintenant que le français qui les réunit une fois par semaine, flora bien obligée de s’habituer à son absence tout le reste de la semaine. « les miens étaient bien ennuyeux aujourd’hui. » ou peut-être est-ce car elle n’a cessé de penser au déjeuner durant lequel elle pourrait retrouver sa sœur en tête à tête pour la première fois depuis trop longtemps. la hâte et l’appréhension qui l’ont emplit toute la matinée, l’empêchant d’être aussi attentive que d’habitude. les notes plus succinctes qu’elles ne l’auraient dû, surtout lors du cours de politique magique. elle sait déjà qu’elle compensera ce manque inhabituel d’attention par de longues recherches à la librairie, elle ne s’en inquiète donc pas outre mesure flora. leur traditionnel pique nique bien plus important, surtout sans la troisième vipère de leur trio qui n’a pu se libérer pour aujourd’hui. les jumelles qui se retrouvent seules alors que la communication semble plus difficile qu’elle ne l’a jamais été entre elles. mais parce qu’elle a toujours détesté tourner autour du pot, elle se fait violence pour sortir les mots qui lui brûlent les lèvres depuis quelques jours. « en revanche, j’ai trouvé une certaine rumeur bien intéressante. » le regard qui n’ose pas croiser son identique mais qui vient tout de même étudier attentivement la réaction de sa sœur. elle se saisit de son verre de jus de citrouille et le porte tranquillement à ses lèvres. une petite gorgée qui vient désaltérer sa gorge avant de le reposer. « quelque chose à partager peut-être ? » le ton volontairement neutre, flora qui garde son avis pour elle, en attendant d’en savoir plus.

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— le sujet qui est directement jeté sur le tapis, flora qui s’était jurée d’être subtile mais qui n’a tout simplement pas pu attendre pour aborder ce qui la remue depuis quelques jours. et tout de suite, l’attitude d’hestia qui lui retourne l’estomac. le regard fuyant, la honte ou peut-être la culpabilité inscrite sur son visage. son coeur qui commence à battre plus fort à ses oreilles flora, toute nourriture ou creux d’estomac oubliés. y’a pleins de scénarios différents qui tournent dans sa tête, certains qui lui donnent envie d’immédiatement se lever pour aller se déchaîner sur thomas, certains qui au contraire, lui donnent envie de se frapper elle-même. et ces derniers qui se confirment au fur et à mesure qu’hestia parvient à s’exprimer. chaque phrase prononcée semble peser lourd, de plus en plus lourd dans son estomac. parce qu’elles semblent difficiles à prononcer ces phrases. ces aveux. et elle est réservée sa soeur, surtout à ce sujet, elle le sait. mais c’est plus que cela. la vérité c’est qu’elle ose même plus se confier à flora. et en même temps, la jalousie qui lui vrille le cœur, parce qu’hestia, elle est à elle. y’a qu’elle qui la connaît par cœur, et elle voit pas qui serait capable de prendre soin d’elle comme elle le mérite. et certainement pas thomas. le jeune homme de qui elle n’a jamais su se sentir proche, aucun atome crochu en vu. c’est surtout du mépris et de l’ignorance qu’elle a ressenti pour lui ces dernières années, une personne qu’elle évite sciemment quand elle le peut. elle a bien remarqué qu’ils avaient l’air de se côtoyer plus fréquemment dernièrement avec hestia, mais elle a simplement pensé qu’ils étaient amis. parce qu’ils le sont, depuis toujours. les rumeurs qui lui ont glacé l’échine, flora d’habitude si observatrice qui a raté quelque chose d’aussi important. mais y’a pas que ça qui a tracassé flora ces derniers jours, depuis qu’elle a lu en silence les rumeurs affichées dans leur salle commune. parce qu’ils mentionnent le bonheur de leurs familles si les choses devaient devenir sérieuses. et la phrase manuscrite hante ses pensées à flora, elle ne cesse de visualiser le visage si satisfait de leur père. parce qu’enfin, il pourra en marier une, au moins une des deux. elle n’ose évoquer ce sujet avec hestia, craignant trop de raviver les tensions qui sont nées le jour où elles se sont aperçues de leurs envies fondamentalement différentes. elle s’aperçoit qu’elle est sûrement restée silencieuse et pensive plus longtemps qu’elle ne l’aurait dû, et qu’hestia doit s’inquiéter. « ça fait combien de temps ? » et à peine les mots prononcés, elle sait qu’ils seront mal interprétés. parce que sa voix est toujours aussi froide, le ton toujours aussi neutre. et la réalité c’est juste qu’elle essaie tellement flora, de ne pas la blesser d’une quelconque manière, qu’elle arrive pas à s’exprimer comme il faut. parce que ce qu’elle veut surtout savoir flora, c’est depuis combien de temps elle loupe tous les détails évidents de quelqu’un en train de tomber amoureux. et pas juste quelqu’un, mais l’autre moitié de son âme qu’elle est supposée si bien connaître. comment a-t-elle pu être aveugle à ce point ? la remise en question vertigineuse qui l’empêche de faire naître le sourire rassurant qu’elle essaie tant bien que mal d’afficher. « et vous en êtes à... quel stade ? » des mots étranges, qui sortent mal, encore une fois. elle imagine déjà le malaise de sa sœur, mais il faut qu'elle sache, flora, à quel point c'est sérieux. et le flot de questions qui ne s'interrompt pas, les détails qu'elle est avide de connaître. « est-ce qu’il te traite bien ? » le regard plus concentré que jamais, bien décidée à ne louper aucun détails, aucune possible hésitation. parce que ça reste le plus important, et qu’elle est prête à se lever sur le champ s’il le faut flora.

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— le silence qui les entoure qui semble crier tout ce qui les sépare ces derniers temps. et pourtant elle peine à le remarquer, son cœur qui tambourine à ses oreilles et son attention concentrée sur son double. son double si différent d’elle-même. une vie aux prémices identiques, et les années qui ne cessent de faire apparaître des singularités. des différences de préférence vestimentaire, de coupe de cheveux, de matières et plus récemment de relations, de choix de vie. et elle le réalise encore une fois, flora, en entendant les explications d’hestia. ses propres vices qu’elle a projetés sur sa sœur, mais bien sûr, il n’en est rien. la douce et pure hestia qui essaie de lui faire part de son trouble, de ses sentiments, et non de ses actes. les joues qui se chauffent et le regard qui se baissent pendant quelques secondes. parce que si elle-même devait faire un aveu semblable à sa sœur, ce ne serait pas les mêmes détails qu’elle aurait à raconter. et comme pour le prouver, y’a des flashs de ses récents rêves qui lui reviennent en mémoire, démonstrations de son impureté. et évidemment, qu’elle n’a rien pu détecter concernant sa sœur et thomas, parce qu’il est ici question de sentiments. et c’est pas un concept avec lequel elle est familière, alors qu’elle le repousse avec des flirts et coups d’un soir détachés. « je vois. » la honte d’avoir insinué bien plus alors qu’elle aurait dû savoir qu’il n’en était rien, puisque c’est hestia. « pourquoi ne souhaite-tu pas lui dire ? » sa pudeur qui l’empêche sûrement de lui ouvrir son cœur, et la difficulté de le faire avec sa jumelle ne doit sûrement pas aider. flora qui se maudit de lui rendre la vie si ardue. « que penses-tu qu’il ressente à ton égard ? » elle sait pas trop ce qu’elle ressent vis-à-vis de tout ça flora, où est-ce qu’elle se situe dans une vie où hestia a quelqu’un d’autre qu’elle dans sa vie. mais elle n’espère rien d’autre que son bonheur, alors cela serait une bonne chose pour elle si ces sentiments étaient partagés. au moins continue-t-il à bien la traiter. le sujet épineux qui est évoqué, et elle sait que sa réponse sera décisive flora. sa réaction, tout du moins. parce que les remous ont commencé quand les deux sœurs se sont affrontées sur leurs opinions si différentes. hestia qui rêve d’un doux mariage, du moment qu’on ne lui affuble pas des pires partis. flora qui tient ce simple mot en horreur, qui a fait et fera tout pour échapper à ce tragique destin. les jumelles qui pour la première fois, ne se sont pas comprises. flora qui n’a pas su faire preuve de recul, et elle est sûre qu’hestia s’est sentie méprisée ce jour-là. elle ne sait pas ce qui se reflétait dans ses yeux lorsqu’elle a senti pour la première fois une scission entre leurs âmes, mais elle se souvient encore du mélange d’émotions dans ceux d’hestia. elle y a vu de la colère, de la peur, mais surtout de la déception. et ça la hante flora. alors cette fois elle réfléchit avant de parler, choisit soigneusement ses mots. « je le crois, oui. » ses yeux qui s’ancrent dans leur reflet. « tant que père n’en saura rien, tu seras libre. » libre de ressentir ce qu’elle souhaite, de voir qui elle souhaite. « mais si votre relation se concrétise, » les mots qu’elle retient de trembler, « et qu’il l’apprend, il essaiera d’en tirer profit. » triste réalité que la leur. si elles devaient entretenir une relation qu’il jugera impropre, nul doute que sa colère sera dévastatrice, le besoin de conserver une certaine image au sein de l’élite. mais si, par chance, elles devaient s’amouracher d’un bon parti, il ne tardera pas avant qu’elles se retrouvent fiancées. et alors la relation libre et choisie se transformera en cauchemar enchaîné. elle préfère ne pas expliciter son raisonnement flora, ne pas froisser hestia. parce que peut-être, qu’elle le verrait comme une bonne chose. ça lui semble impensable flora, mais le passé a prouvé qu’elles ne sont plus une seule et même âme, comme lors de leur enfance.

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— elle observe son double flora, note le doute dans son regard, relève la rougeur sur ses joues. l’esprit en permanence consacré à l’analyse du monde autour d’elle. elle sait qu’hestia aime pas ça, quand elle l’analyse. parce qu’elles sont pas censées avoir besoin de ça, elles qui se comprennent si bien depuis leurs naissances. mais quand sa sœur reste muette à sa question, elle ne peut s’empêcher d’essayer d’en deviner la réponse. le cœur qui se serre à l’idée que les sentiments de sa sœur ne soient pas retournés. et pourtant, dans un coin de son esprit, il y a une pointe de soulagement. parce qu’au moins, elle n’aura pas à la partager. l’esprit qui s’emballe entre ces deux sentiments contradictoires, l’envie qu’hestia soit heureuse, l’égoïsme et la jalousie qui souhaiteraient l’enfermer pour toujours avec elle. le contact de sa jumelle qui agit comme de l’eau sur le feu. flora qui se sent immédiatement plus détendue, l’agitation de son esprit qui retombe, ses propres braises apaisées. ses problèmes qui semblent toujours reculer derrière un voile dès qu’elles sont ensemble. la question fatidique posée, le reflet de tout ce qui ne va pas. « depuis beaucoup trop longtemps. » elle en peut plus flora, de ce silence dans leurs échanges, de ce vide lorsque leurs regards se croisent. l’envie que tout redevienne comme avant qui la tenaille depuis des mois, alors même qu’elle sait que c’est impossible. leurs différences qui se révèlent, qui se marquent, qui viennent les séparer. et pourtant, il y a de l’espoir qui flotte dans l’air, l’espoir de voir leur complicité naturelle se rétablir. « tu sais que tu peux venir vers moi si tu as besoin. » ces mots qui sont peut-être pour la première fois adressés à sa sœur, parce que jamais auparavant ils n’avaient eu besoin d’être prononcés. « toujours. » relation éternelle que rien ni personne ne pourra ternir, et elle se le jure flora, pas même elle. sa main qui se dégage en douceur de celle d’hestia après l’avoir serré une dernière fois, comme pour la retenir. et elle se lance enfin dans le repas, picore quelques frites et prend ses couverts pour couper le succulent poulet signature des elfes de maison. « tu me parlais de tes cours ? » avant que ma curiosité et mon égoïsme te coupent dans ton élan. un sujet pourtant si habituel chez les jumelles, la soif de connaissances de l’une et le besoin de perfection académique de l’autre qui les mènent souvent à de longues discussions sur ce qu’elles ont vu et appris. sujet d’autant plus intéressant qu’elles n’ont désormais plus les mêmes sujets en commun cette année, résultat bien visible de leurs différences. flora au départ perturbé de ce changement occasionné avec cette huitième année, un parmi tant d’autres. « as-tu déjà quelques pistes pour ton stage ? » elles n’ont pas eu l’occasion de véritablement en discuter dernièrement, le malaise et le silence les tenant également éloignées des sujets importants et moins importants.

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— leurs cœurs qui semblent enfin battre en osmose, après cette période de flottement et de doutes. les mots d’hestia qui apaisent son esprit et elle se sent respirer à nouveau, flora. les morceaux de leurs âmes qui semblent se recoller comme s’ils n’avaient jamais bougé, et la saveur du poulet en bouche qui perd de sa cendre pour retrouver tout son éclat. le repas qui suit son cours et son estomac qui se remplit un peu alors que d’autres sujets bien différents sont abordés. flora qui ne peut qu’acquiescer aux paroles de sa sœur, qui imagine bien leur père faire des pieds et des mains pour qu’elles viennent séjourner au manoir familial plutôt qu’au château durant leur stage, alors même qu’elles sont censées passer leurs nuits à poudlard même à cette période. l’installation de cette huitième année qu’il n’a guère appréciée, et les filles qui ont dû se battre pour pouvoir la rejoindre, ensemble. le coeur qui se serre à l’idée d’être séparée de l’autre moitié de son âme pendant aussi longtemps, les jumelles qui n’ont jamais connu un tel éloignement de leurs vies. et pourtant, elle ne peut imaginer meilleure stage pour hestia. flora est peut-être celle qui a toujours rêvé de partir loin, très loin, sans jamais osé le faire, mais elle est soudain certaine que c’est sa soeur qui s’épanouirait, libérée de toutes leurs chaînes. « je pense que tu ne devrais pas hésiter. » et ça lui coûte flora, de pousser la pousser à partir, ces quelques mois sans elle qui seront plus durs que tout ce qu’elle a connu jusqu’alors. « c’est une occasion qui ne se représentera peut-être pas. » le bonheur de sa soeur avant tout, même si elle devra alors rester seule ici. ses peurs qui se concrétisent flora, mais l’importance de ce stage qu’elle ne peut oublier, et qui vaut bien ce sacrifice de quelques mois. elle n’oublie pas flora, que la réussite de ses ambitions commence là. « j’aimerais beaucoup assister le département de la coopération magique internationale, comme tu le sais. » son envie de changer les choses, ou en tout cas d’avoir un impact sur les changements inévitables qui n’a jamais été un secret. « j’hésite toujours entre le bureau international des lois magiques ou la confédération internationale des sorciers. » son futur et celui de tant d’autres - elle l’espère - qui se joue sur ce choix. « j’ai prévu des rendez-vous avec quelques représentants au cours des futurs mois. » l’occasion d’en apprendre plus, mais également de se présenter d’elle-même, de se faire connaître en tant que flora et non en tant que carrow. les possibilités qui défilent, les yeux perdus dans le vide tandis qu’elle amène machinalement quelques frites à sa bouche. le bavardage qui reprend ensuite, les discussions sur leurs cours et leur futur qui s’enchaînent naturellement, et elle voudrait que le temps s’arrête flora. ce moment rien qu’à deux si rare dans ce château bondé, les jumelles toujours accompagnées d’isis, de caïn ou de camarades de dortoir. et enfin seules, leur complicité qui retrouve sa place et les rires qui se font spontanés. alors que l’heure de reprendre les cours arrive et qu’elles rangent rapidement leur traditionnel pique nique, c’est l’espoir qui saisit flora. l’espoir qu’elles triompheront, que tout ce qu’elles souhaitent et plus encore, se réalisera.