Vacances de Noël approchant à grands pas, elle n’avait pas vraiment vu passer le mois de décembre Eris car voilà qu’à peine une semaine entamée que le directeur leur avait annoncé ce voyage scolaire en Islande et ce, sous les cris de joie – majoritairement – des centaines d’élèves présents dans la grande salle. Elle n’avait pas eu besoin de batailler avec sa mère pour la laisser venir comme cela avait été le cas avec le Malawi et elle comprenait que la présence des professeurs pour les encadrer en était la principale raison. Et pourtant, ce n’était sous l’œil avisé de personne qu’elle s’apprêtait à sortir de son dortoir, couverte de la tête aux pieds, après un dernier signe de main en direction de ses amies de promotion. Eris ne leur avait pas caché qu’elle devait retrouver Terry et cette information n’avait étonné aucune des filles puisque l’aiglon était son ami et qu’il n’était pas rare, ces temps-ci, que les deux se voient en dehors des cours. Et elle ne voyait rien de mal, Eris, quand bien même les papillons semblaient virevolter du côté de son ventre lorsque sa main venait replacer innocemment une mèche de cheveux derrière son oreille ou que le parfum de ses cheveux atteignait ses narines. Des petits détails auxquels elle ne prêtait pas attention mais qui auraient certainement alarmés n’importe qui sauf elle. Elle se sentait bien auprès du Boot, mieux depuis les événements du mois dernier et le sourire sur le visage du bouclé chaque fois qu’elle croisait son regard était assez pour qu’elle s’en contente. En avance au point de rendez-vous, elle hocha la tête avec un large sourire en le voyant arriver, le « Toujours ! » quittant ses lèvres avec impatience. Main dans la main sous le froid du pays qu’elle prenait tant plaisir à découvrir malgré les températures avoisinant zéro, le duo de courageux emprunta la route menant aux plus hauts plateaux, elle était essoufflée, la Goldstein, mais au moins elle avait déjà plus chaud. « Nature ou avec des éclats d’amandes à l’intérieur ? » le taquina t’elle gentiment en haussant un sourcil, certaine de lui avoir déjà précisé que c’était là sa recette de gâteau au chocolat préféré. Une vingtaine de minutes plus tard et un panorama différent les accueillit, laissant la brunette sans voix quelques instants. Le ciel était magnifique et les aurores boréales prévoyaient d’être fantastiques vues d’ici. « Je crois que c’est le plus beau pays du monde » Elle n’en avait pas vu suffisamment pour l’assurer pourtant, c’était la seule pensée qui lui venait là, tout de suite. « Tu penses qu’il y a des créatures magiques dans cette forêt ? » demanda t’elle en pointant du doigt celle-ci, à des kilomètres de l’endroit où ils étaient, le haut des arbres comme seule indication qu’il s’agissait bien de ça. Ils avaient eu quelques cours sur la culture islandaise et notamment les runes – beaucoup de choses qu’Eris n’avait pas retenu – mais peu voire rien du tout sur les animaux. Perdue dans la contemplation, elle remarqua à peine Terry sortir une couverture et des flammes pour les réchauffer mais le rejoignit rapidement en prenant place à ses côtés. « Tu as vraiment pensé à tout » Sourire pour accompagner sa constatation, il y a cette pensée qui lui traversa l’esprit, celle qui lui disait que le Serdaigle était vraiment un garçon en or et qu’elle avait de la chance de l’avoir dans sa vie. « Je déclare qu’à partir d’aujourd’hui, on a tous besoin d’un Terry Boot dans sa vie » d’un ton solennel qui ne lui allait pas tellement, elle secoua la tête, amusée par ses propres sottises. « C’est vraiment incroyable. La nature est beaucoup trop belle et intrigante. Je veux dire, pourquoi est-ce qu’il n’y a qu’ici qu’on trouve des aurores boréales ? Et comment peut-il faire si froid alors qu’il existe des sources chaudes un peu partout ? Je sais que c’est à cause des volcans mais c’est… magique » C’était le mot et en tout cas ce qu’elle ressentait dans cet endroit ; plus encore quand Terry était avec elle. « Et toi ? » s’enquit-elle de lui retourner la question, curieuse d’avoir son ressenti sur l’Islande. « Je suis heureuse de partager ce moment avec toi » En réalité, il n’y avait certainement personne d’autre avec qui elle avait envie d’être là à cet instant. « Je ne veux pas faire ma Poufsouffle mais… il est où mon gâteau ? » s’amusa t’elle en haussant un sourcil. Elle n’avait pas réellement faim jusqu’à ce qu’il parle lui-même de chocolat… c’était donc entièrement sa faute !
 

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« Tu viendrais avec moi, dans cette forêt ? » demanda t’elle face à son enthousiasme, celui qui manquait à ses amis pour des raisons qu’elle comprenait pourtant. Ils n’étaient pas tous à l’aise avec les créatures et autres animaux fantastiques déjà et en plus de ça, personne et encore moins Eris ne savait à quoi s’attendre dans cet endroit. Il y avait des chances pour que ce soit dangereux, un peu comme la forêt interdite, mais ce genre de détails ne l’avait jamais arrêté avant. Elle avait toujours eu beaucoup de facilité à communiquer avec les êtres vivants. Peut-être qu’elle rêvait et même que l’accès y soit interdit, elle ne s’était pas renseignée. Terry au contraire avait pris les choses en main en emportant avec lui leur pique-nique et des couvertures pour observer les aurores boréales d’en haut. Il faisait plus frais en altitude, ça, la blairelle le savait mais y penser au moment de partir ne lui avait pas effleuré l’esprit parce qu’elle ne faisait pas partie des personnes les plus organisées au monde. Terry l’était pour elle bien qu’aussi tête en l’air parfois, ce qui la faisait souvent rire. Secouant la tête à ses mots gentils, Eris s’accrocha à son regard puis sa silhouette, un doux sourire au coin des lèvres, pour une fois incapable de répondre quoique ce soit. Sa bienveillance lui allait droit au cœur et il y avait cette impression que c’était différent. Tout comme l’écouter lui donner des explications ne l’avait jamais ennuyé, pas comme dans une salle de classe avec un professeur. « Non, non, tu peux continuer, c’est passionnant » rétorqua t’elle en posant une main sur son bras pour l’encourager. « Alors c’est comme une réaction chimique ? » Avait-elle précisé qu’elle n’était pas très scolaire comme sorcière ? « J’imagine que pour les moldus, le mystère autour de la magie est plus attrayant que cette histoire de particules dans l’air » ajouta t’elle avec un doux sourire. « En tout cas, je crois que je préfère tes explications à celles de Binns ou de n’importe quel autre professeur » Et il était aussi plus mignon que tout le corps professoral de Poudlard à ses yeux ; chose qu’elle se garda de dire pour l’instant. Hochant la tête à ses prochaines paroles avec lesquelles elle était d’accord, Eris haussa pourtant les épaules ; comme toujours elle avait une solution à tout. « Alors il faudra revenir. Pas demain ou le mois prochain bien sûr ! Mais tu as toute la vie pour refaire le voyage si tu en as envie » Il y avait tellement d’endroits qui n’attendait qu’elle, qu’eux, qu’Eris était prête à y consacrer une grande partie de sa vie et de son temps libre ; et pourquoi pas y mêler son travail. L’avenir était flou, elle avait encore le temps d’y réfléchir, tout ce qu’elle savait était qu’il fallait en profiter. Et si la Goldstein n’avait pas spécialement faim parce qu’elle avait bien mangé lors du repas, savoir que Terry avait emmené du gâteau au chocolat lui avait mis l’eau à la bouche, désormais elle réclamait son bien ! « Vraiment ? » Etonnée du mal qu’il s’était donné pour préparer un simple dessert qu’elle aurait avalé et apprécié même si un elfe de maison l’avait préparé, Eris attrapa la part de gâteau et en goûta une première bouchée, puis deux, levant le pouce en l’air parce que la bouche pleine de chocolat et d’amandes. « Tu pourras les remercier pour leurs conseils, c’est délicieux ! Et tu peux être fier de toi si en plus, tu n'as pas l'habitude de pâtisser » lui assura t’elle une fois qu’elle fut capable de parler. « Merci Terry » Le remercier pour ses attentions particulières à son égard était essentiel tandis qu’elle en venait à se demander si c’était normal. Ils étaient amis, certes, mais ne lui avait-elle pas confié son envie de l’embrasser lors de la soirée clandestine ? Une envie qui n’avait pas disparu depuis mais un sujet évité par les deux étudiants, l’occasion ne s’étant pas présentée. Ou peut-être simplement parce que c’était bizarre d’en discuter, elle ne savait pas trop bien. Mais l’entendre évoquer le bal la ramena immédiatement à ce souvenir encore frais dans sa mémoire et elle secoua la tête à sa question. Dans sa poitrine, son cœur rata un battement, peut-être même deux et elle resta là à le regarder quelques secondes sans rien dire. Consciente que sa réaction pouvait porter à confusion, Eris retrouva finalement sa langue. « Non, je n’ai personne avec qui y aller » Pas qu’elle y avait vraiment réfléchie jusque là ou plutôt, elle avait préféré ne pas y penser parce que le dernier bal de Noël avait marqué sa rencontre avec son ex petit-ami – et le seul qu’elle avait eu. « J’ai des amis bien sûr et je pense qu’ils ne trouveraient aucun inconvénient à ce qu’on y aille tous ensemble… même si j’aimerais vraiment que Morgan demande à June de l’accompagner. Je sais qu’elle l’aime beaucoup et je suis presque certaine que Mor – » Cette fois-ci, c’était elle qui s’égarait loin de la question principale du bouclé de par le stress provoqué par cette demande alors que clairement, Eris savait déjà ce qu’elle allait répondre. Grimace d’excuse, elle lui offrit un vrai sourire avant de dire : « Je serais heureuse d’y aller avec toi » Iris noisettes rencontrant les siennes, la belle se sentit un peu plus timide l’espace d’un instant, signe de nervosité, mais son regard suffit pourtant à la relaxer et ajouter comme s’il ne venait pas de l’inviter à une soirée dansante en présence de toute l’école : « Tu as du chocolat, juste là » Elle accompagna sa réplique d’un geste, son doigt venant toucher sa joue d’abord de façon innocente avant de réaliser ce qu’elle faisait et finalement, la lui caresser du bout du pouce. « Non ce n’est pas vrai, tu n’as rien » avoua t’elle trop rapidement dans un rire, incapable de lui mentir même pour une petite blague. Au lieu de ça, Eris inspira et reprit, la main tenant sa joue retombant sur ses genoux. « Est-ce que c’est un rendez-vous ou juste une sortie entre amis ? » Elle laissait bien souvent les questions de ce genre de côté, Eris, dans l’optique de profiter de chaque instant sans se prendre la tête mais là – et elle ne l’expliquait pas – elle avait envie de savoir ce qu’il pensait. Le palpitant embarqué dans une course folle, elle aurait pu comprendre que cette émotion ne venait pas uniquement d’elle seulement elle était trop tendue pour avoir les idées claires.
 

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Elle s’était toujours sentie bien auprès de Terry. Il était de ces personnes qui ne dégageait que des ondes positives, une aura bienveillante et donc exactement le genre de personnalité qui attirait Eris. Pour celle qui se nourrissait involontairement des émotions des autres, il était parfois difficile de se retrouver entourée de tempéraments démesurés ou plus sombres sans se laisser entraîner dans leurs abysses. Terry représentait la lumière, la paix pour ce cœur qui, par moment, semblait bien trop lourd à porter. Avec lui elle souriait, Eris, et son palpitant faisait peut-être des pirouettes et autres acrobaties incroyables sous sa poitrine depuis peu mais il s’agissait du résultat de son affection à elle et elle commençait à en avoir plus que conscience. Déclaration sans doute pas intentionnelle qui dessina un nouveau sourire sur ses lèvres, la blairelle hocha simplement la tête tandis que déjà, il lui donnait des explications rationnelles à ce qu’elle croyait pourtant assez extraordinaire en soit. Mais elle aimait cette partie de lui, réalisant peu à peu qu’elle aimait en réalité toutes les parties de lui. « Ça marchera. Tu es très intelligent » Et il n’était pas seulement question d’avoir été répartie dans la maison des aigles, à ses yeux ça ne destinait pas tous ses membres à une grande carrière. Elle avait juste confiance en les capacités du Boot à réussir. Et entre deux années à étudier, peut-être parviendrait-il à organiser un nouveau voyage par ici pour découvrir tout ce qu’ils n’avaient pas eu le temps jusque-là. « It’s a date, then » répondit-elle en riant légèrement, mots qui ne signifiaient pas rien mais que sur l’instant, elle avait sorti sans réfléchir. Se donner rendez-vous dans quelques années avait quelque chose d’amusant d’une certaine façon même si elle espérait secrètement que jamais, Terry ne sorte jamais de sa vie. Pas après lui avoir préparé un gâteau aussi bon ! Toute cette soirée lui paraissait déjà parfaite cependant et si elle ne s’attendait pas à sa prochaine interrogation, celle où il lui demandait de l’accompagner au bal, Eris n’en fut pas moins heureuse. Elle se rappelait la soirée clandestine puisqu’elle avait passé presque tout son temps aux côtés de l’aiglon, à danser, s’amuser et aussi presque s’embrasser… mais ils n’avaient pas rediscuté de ce qui avait faillit se passer et la brunette n’avait pas voulu aborder le sujet, certainement par peur que ça change quelque chose entre eux. Alors oui elle était nerveuse et oui, elle avait perdu le contrôle de ses paroles mais non, elle ne refuserait pas cette si précieuse invitation. Son souffle se relâcha en même temps que le stress et la Goldstein en profita pour l’embêter avec une tâche de chocolat inexistante. C’était surtout un moyen de se rapprocher, d’initier un contact après ça jusqu’à demander si ce qu’il pensait réellement de cette proposition. Le voulait-il vraiment d’abord, ou faisait-il ça uniquement parce qu’il savait qu’elle serait seule et voulait l’y accompagner en tant qu’ami ? Elle ne se souciait pourtant pas de ça, Eris, préférant laisser les choses se passer comme elles devaient se passer seulement, il y avait cette fois bel et bien l’envie de savoir. Expirant à ses premiers mots qui s’annonçaient mauvais de son point de vue, elle fut surprise par ses actions, ce baiser auquel elle ne s’attendait pas mais qui, à cet instant, causa une explosion de confettis invisibles dans sa tête et surtout dans son cœur. Des battements impossibles à calmer – en avait-elle envie de toute façon ? – la douceur de ses lippes sur les siennes l’emmena plusieurs secondes dans un autre monde et elle posa sa main sur la sienne avant que Terry finisse par les séparer. Déception de le voir se reculer, elle secoua la tête, langue visiblement perdue. Les yeux ne quittant plus les siens, son rire actionna le sien et elle retrouva enfin la parole. « Moi je trouve que tu es très doué » Et elle parlait évidemment de son baiser, choisissant ce moment pour passer les doigts sur sa bouche, là où il avait déposé son emprunte il y a quelques secondes. Certes elle n’avait pas énormément de point de comparaison – elle n’en avait qu’un – mais Eris pouvait affirmer que son geste lui avait plu. Beaucoup plu. « J’en ai envie » lui assura t’elle ensuite, sans attendre cette fois, parce qu’elle était sure et certaine. « J’ai envie que ce soit un rendez-vous et… j’ai envie que tu m’embrasses encore, mais sans t’excuser » Parce qu’il n’avait pas à le faire quand elle le voulait autant que lui, n’est-ce pas ? Sur ces mots, ce fut elle qui approcha leurs visages pour poser ses lèvres sur les siennes, ressentant les mêmes sensations que précédemment – même voire plus – se décollant chaque fois de quelques millimètres pour mieux l’embrasser encore tandis qu’elle souriait tout contre lui. « Tu vois, vraiment très doué » s’amusa t’elle en gardant le front collé contre le sien alors que sa main attrapa la sienne pour jouer avec ses doigts. Elle se sentait bien là, tout contre lui, devant ce magnifique panorama que leur offrait l’Islande et les aurores boréales qui, hasard ou non, venaient d’apparaître dans le ciel. « Regarde ! C’est merveilleux » Se détachant du bouclé uniquement pour s’allonger sur la couverture et l’entraîner avec elle pour qu’il se couche à côté d’elle, elle posa sa tête contre son épaule à observer le phénomène pendant de longues secondes, entrelaçant leurs mains dès que l’occasion se présenta. Eris aurait pu rester des heures dans cette position, sous ce spectacle incroyable mais elle tourna finalement la tête vers Terry pour lui sourire quand il la regarda à son tour. « Tu te rends compte que dans quelques jours, c’est déjà Noël ? » Le mois de décembre était passé à une allure folle, tellement que la poufsouffle avait l’impression de ne pas l’avoir vu défiler. Si cette fête la réjouissait chaque année, c’était parce qu’elle y voyait l’occasion de chérir ses proches et d’être en famille sans trop de drames, l’ambiance propre à cette période la rendant heureuse. A ses côtés elle sentit l’aiglon se tendre et le climat changer du tout au tout sans comprendre pourquoi mais le regard de Terry la chamboula et elle se redressa comme pour mieux le voir. « Terry ? Tout va bien ? » Elle ne savait pas ce qui lui passait par la tête et désormais, elle s’inquiétait.
 

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Elle adorait voir le sourire sur les lèvres de Terry mais désormais, elle adorait aussi la sensation des lèvres de Terry sur les siennes, là où il avait déposé un premier baiser sans que la blairelle ne s’y attende. Et si Eris avait toujours plus ou moins eu le don de deviner les surprises qu’on lui faisait, pour son anniversaire par exemple – combien de fois avait-elle trouvé par hasard mais pas vraiment par hasard les invitations à ses fêtes dans des tiroirs de bureaux où elle n’aurait pas dû se trouver ; ou encore combien de fois l’avait-elle simplement deviné en ressentant à quel point sa mère était stressée à l’approche des évènements, dans cette envie de soigner l’organisation de a à z ? Elle ne comptait plus. Mais elle n’avait pas anticipé le geste du Boot cette fois et c’était tout aussi parfait à ses yeux, même plus que ça. Elle aimait être surprise et ce futur bal aux côtés de Terry en était une parce qu’elle n’avait pas imaginé qu’il le lui demande et ce, pour des raisons multiples. Il y avait tellement de filles au château qui n’auraient pas dit non à un cavalier tel que lui, elle en était persuadée, et s’il y avait eu ce moment d’égarement lors de la soirée clandestine, elle avait tout simplement cru que Terry avait oublié. Alors elle se sentait chanceuse d’être celle qu’il avait choisi et qu’il confirme ce choix en l’embrassant elle et pas une autre. En faisant battre son cœur à elle, en provoquant des papillons dans son ventre à elle et pas celui d’une autre. Elle n’avait jamais eu cette impression avant et pourtant, elle avait déjà eu un petit-ami avant. Un léger rire à sa réflexion, elle secoua la tête mais s’avança quand même pour capturer ses lippes et ressentir la même chose qu’il y a quelques secondes. Elle n’avait donc pas rêvé, il y avait bien ce petit quelque chose en elle qui se déclenchait chaque fois que le garçon touchait ses lèvres et aussi quand il posa une main délicate sur sa joue dans un geste dont elle n’avait jamais envie de se lasser Eris. « I know » répondit-elle en toute modestie et simplicité, sans se vanter. C’était un fait, une vérité, le genre qu’elle appréciait beaucoup. Sourire ne la quittant pas de la même façon que sa main s’accrochait à la sienne sans vouloir la lâcher, le couple s’allongea pour observer les aurores boréales et si elle trouvait le spectacle merveilleux, le fait de le vivre avec lui donnait une dimension différente, plus grande, plus belle, chose qu’elle n’expliquait pas.

Et elle aurait souhaité que cet instant dure toujours, qu’aucun d’eux n’ait à rentrer au chalet, ni à quitter l’Islande pour leur Angleterre qui lui paraissait si banale à côté – sans offense pour son pays d’origine – mais c’était impossible parce que le voyage se terminerait bientôt et que les vacances de fin d’années débuteraient. Elle se consolait dans le fait que Noël était sa fête préférée et qu’en plus, elle aurait l’occasion de la partager un peu avec Terry puisque les Goldstein se réuniraient avec les Boot et certainement Michael pour compléter cette petite famille mais là encore, elle ne savait pas comment ça se déroulerait. Devrait-elle se montrer distante avec le meilleur ami de son frère sous son toit et le regard curieux de leurs parents ? Elle n’eut pas réellement le temps de se poser plus de questions que déjà, elle sentit le brun se tendre en même temps que ses doigts autour des siens et si un instant, elle se demanda si les mêmes interrogations étaient venues le perturber, elle put lire dans ses yeux une angoisse tout à fait différence, une détresse qui la prit immédiatement au cœur. S’asseyant rapidement en tailleur pour être à sa hauteur, la main du brun lui échappant mais pas que. Terry lui échappait aussi, émotionnellement perdu, blessé, de sentiments qu’elle ne comprit que lorsqu’il s’exprima en évoquant l’anniversaire de sa mère. « Terry ? Hey, viens là » Sans lui demander son avis, elle posa ses deux mains sur ses joues pour entourer son visage et le forcer à la regarder ou en tout cas, à arrêter de fixer le vide. Elle ne voulait pas minimiser ce qu’il ressentait et refusa de dire que ce n’était pas grave. Visiblement pour lui ça l’était et elle n’avait perdu personne d’aussi proche et important pour elle alors elle ne pouvait pas dire qu’elle comprenait. Elle ne pouvait qu’imaginer et ressentir, par lui, ce qu’il devait penser. « Je suis sûre qu’elle ne t’en veut pas, Terry » De là où elle était, elle ne devait être que fierté. « Je suis persuadée qu’elle ne pourrait jamais t’en vouloir pour ça et… pour rien du tout en fait. Tu es un garçon génial, tout comme tu as sans doute été un fils formidable avec elle du début jusqu’à la fin » Et il l’était encore parce que si c’était aujourd’hui l’anniversaire de sa mère alors il ne l’avait pas vraiment oublié. Les larmes dans les iris brunes de Terry la bouleversèrent et elle ne sentit pas les siennes couler en parallèle. « Tu as raison, elle mérite qu’on fasse quelque chose pour elle. Mais tu as aussi le droit d’être heureux même si elle n'est plus là pour l’être avec toi » lui confia t’elle doucement en l’entourant de ses bras pour le serrer contre elle. Sa peine la touchait forcément et si elle avait pu la lui enlever, là tout de suite, la sorcière l’aurait fait. Pendant un instant, elle se demanda si c’était possible, si elle était capable de pousser son empathie jusque-là mais au lieu de ça, elle lui répéta de respirer encore et encore pour arriver à se calmer. Et cela prit de longues secondes, voire des minutes, mais elle s’en moquait parce que pour lui, elle était prête à prendre le temps nécessaire. « Je suis désolée » Désolée pour sa perte, désolée peut-être aussi de l'avoir accaparé pour la soirée alors qu'il aurait plutôt voulu rendre hommage à sa mère. Elle passa une main dans son dos, le caressant doucement comme mrs Goldstein avait l’habitude de faire avec elle quand ça n’allait pas, en espérant que ça fonctionnerait pour lui. « J’ai une idée » lui chuchota t’elle à l’oreille avant de le relâcher pour attraper sa baguette magique et le panier en osier que Terry avait ramené avec leur pique-nique. « Je te préviens, je suis nulle en métamorphose » Et pas que. Pourtant elle se concentra parce que c’était important, il était important et qu’elle avait envie de faire ça pour lui. D’un sortilège, elle tenta de faire apparaître une sorte de lanterne céleste comme cela existait dans les pays asiatiques. Une lanterne à souhait, une manière d’envoyer vers les cieux un mot ou simplement une pensée. « Elle n’est pas très réussie mais on peut quand même la faire voler. Pour elle » grimaça t’elle en voyant le résultat. Elle se basait sur des souvenirs et bouquins, rien de très glorieux. Ce n’était pas grand-chose, une idée parmi d’autres pour qu’il puisse profiter des quelques heures restantes de cette date si chère à ses yeux. « La journée n’est pas terminée Terry, c’est encore son anniversaire » Et s’il avait besoin de la finir seul alors elle respecterait sa décision.  

 

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Elle imaginait sans mal ce qui passait par la tête de Terry, elle ressentait sa mélancolie, sa frustration, une pointe de colère aussi qu’elle savait n’être pas pour elle, Eris. Il pensait à sa mère, à la façon dont elle avait disparu sans doute et surtout, à cet anniversaire qu’il avait oublié parce que trop occupé à préparer leur rendez-vous. Et elle voulait lui dire que ce n’était pas aussi grave qu’il le croyait mais qui était-elle pour lui dire ce qui était important ou non ? Le Boot avait bien le droit d’être triste, il avait le droit de s’en vouloir même si la blairelle préférait mille fois le voir sourire plutôt que de sombrer dans ses pensées obscures qui, visiblement, le tourmentaient. Alors elle faisait la seule chose qu’elle était capable de faire à cet instant Eris : être là pour lui. Lui serrer la main pour lui assurer sa présence à ses côtés et essayer de ne pas se laisser submerger par les émotions du brun parce que malheureusement, ça aussi elle savait faire et elle ne le contrôlait pas. Son cœur compressé dans sa poitrine de partager sa peine, cette détresse qui aurait pu lui faire couler les mêmes larmes que lui sur les joues si elle s’oubliait dans ce torrent de chagrin, la jaune et noir inspira et expira à plusieurs reprises, tentant de garder son calme jusqu’à avoir cette idée de lanterne à envoyer dans les airs pour un voyage infini. Le garçon dans ses bras qu’elle sentit se détendre une fois qu’elle le fut aussi, elle laissa sa main effectuer de douces caresses dans son dos avant de se détacher et lui proposer son plan. Une idée qu’elle avait trouvé lumineuse quelques secondes auparavant mais qui, dite à haute voix lui semblait totalement ridicule. Et si Terry détestait ? Et s’il la trouvait beaucoup trop puérile finalement, beaucoup trop gamine pour mériter son attention ? Des questions qu’elle essaya de balayer d’un geste de la tête tandis que déjà, elle sortait sa baguette magique pour le sort de métamorphose. Soulagée d’y être arrivé sans avoir besoin de recommencer trois fois, elle lui rendit son sourire et à sa question hésitante, Eris elle ne montra aucun signe de réticence. « Bien sûr ! Je ferais ce que tu veux » Et ça ne valait pas uniquement pour cet exercice, chose qu’elle espérait lui faire comprendre à travers son regard. Seulement il avait d’autres préoccupations à l’heure actuelle et quand il se leva, elle le suivit pour se placer à ses côtés. Elle passa une main dans le dos du brun et posa sa tête sur son épaule lorsque devant eux, la lanterne s’envola sous les mots de Terry. « Joyeux anniversaire Mrs. Boot » ajouta Eris, retenant le I will take care of him, I promise de franchir la barrière de ses lèvres mais de le penser si fort qu’elle était certaine que quelque part, là-haut, la maman du bouclé l’avait entendu. Celui-là même qui se glissa dans ses bras à nouveau comme à une bouée et à qui la Goldstein s’accrocha en retour. Qu’il était agréable d’avoir une personne à qui s’agripper qu’importe les circonstances. Anthony avait eu cette place pensa t’elle avec un sourire nostalgique, cependant leurs rapports n’étaient plus les mêmes et elle avait le sentiment qu’en plus de ça, il avait trouvé sa personne lui aussi. « Terry, tu n’as rien gâché » lui assura t’elle doucement quand il la relâcha, la brune venant poser ses deux mains sur chacune de ses joues. « Tu as le droit d’être triste même quand on est ensemble, même quand ce n’est pas une date importante » Et il fallait normaliser le fait de ne pas toujours être au top de sa forme ; ils étaient humains après tout. « Je ne t’en voudrais jamais pour ça. Et je pense que ce rendez-vous était génial. On a vu des aurores boréales ensemble ! Tu as préparé un délicieux gâteau que j’ai adoré ! On s'est embrassés - et à cette remarque, elle haussa un sourcil vers lui pour le défier de protester ou rétorquer quoique ce soit -  Et tu as partagé un petit bout de toi avec moi… » C’était comme ça qu’elle le voyait et tout ce que pourrait dire Terry n'y changerait rien. Un dernier coup d’œil vers le ciel, elle lui confia « J’aurais beaucoup aimé la connaître » Non pas pour faire plaisir au Boot ou à qui que ce soit mais parce qu’elle le pensait réellement. Et malheureusement elle n’avait vu la sorcière que quelques fois, en coups de vent, sur le quai de la gare notamment. « Non tu as raison, on devrait rentrer. Le soir ne va pas tarder à tomber et tu as besoin de te reposer » Physiquement et émotionnellement d’ailleurs – état d’esprit qu’elle partageait. Eris ne lui en tenait pas rigueur, elle comprenait totalement. « On profitera demain et le jour d’après et encore le jour d’après » le rassura t’elle avec un sourire parce que si cet après-midi se devait d’être écourté, ils avaient encore du temps avant la fin du voyage. Et même le bal où il lui avait proposé d’aller lorsqu’ils goûtaient. Elle le laissa rassembler leurs affaires d’un coup de baguette et c’est main dans la main qu’ils retrouvèrent le chemin du manoir où les autres devaient déjà être tous rentrés – sauf peut-être les plus intrépides. Avant qu’ils ne passent la porte cependant, Eris se tourna vers Terry et serra leurs doigts pour attirer son regard. « Merci pour ce moment. Je sais que tu continues de penser que c’était raté mais c’est faux » Il avait été vulnérable devant elle et elle ne croyait pas que c’était une mauvaise chose. « Et avant qu’on ne rentre… » Sur ces mots, la brunette se leva légèrement sur la pointe des pieds pour atteindre son visage et plus précisément ses lèvres sur lesquelles elle déposa un doux baiser. Un autre sur la joue et elle glissa à son oreille : « J’ai hâte de te voir dans ton beau costume » Cette soirée dansante serait leur occasion de se retrouver mais surtout, ce serait un vrai rendez-vous, il ne pourrait pas se défiler ! Porte ouverte devant eux sans qu’ils ne s’y attendent, Eris laissa sortir les élèves pour entrer, impatiente de rejoindre son dortoir et peut-être – sans doute – raconter tous les détails à June qui, de toute façon, ne se prierait pas pour lui demander. Petit sourire sur le visage, il y avait l’espoir que Terry passe la fin de la journée sans trop de chagrin parce que tout ce qu’il méritait, c’était d’être heureux.
 

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