ginny weasley and harry potter (if it's the sort of thing you would think of when casting a patronus charm then it's not a waste of time)
Sans même que ce soit fait exprès, Harry réalise qu’il ne dort pas beaucoup depuis son arrivée en Islande. Il faut dire qu’en dépit du fait que ce soit censé être un voyage scolaire et que des cours sont dispensés la plupart des matinées, un air de vacances plane déjà. Et forcément, le jeune homme a envie d’en profiter au maximum avec ses amis. Ce n’est pas tous les jours qu’il a l’occasion d’enchaîner des activités spécifiques en bonne compagnie, qu’il s’agisse d’explorer une grotte de glace bleue, de marcher sur un glacier, de se baigner dans des sources chaudes, de s’essayer au patin à glace, d’observer les baleines ou encore de déambuler dans les rues d’un village et d’un marché islandais. Il se reposera en rentrant en Angleterre, même si entre les fêtes et les autres projets de retrouvailles, il ne restera peut-être pas tant de temps que ça avant la rentrée. Mais chaque chose en son temps et, pour l’instant, Harry continue à s’émerveiller des merveilles de la nature. Activités souvent naturellement faites aux côtés de Ron et Hermione, c’est pourtant Ginny qu’il retrouve ce soir pour une exploration toute particulière. Si l’idée est venue de la jeune femme, il faut dire que le rouge et or l’a acceptée avec beaucoup d’enthousiasme. Sur le moment, il n’a pas vraiment réfléchi au fait qu’entre crépuscule, chocolat chaud et aurores boréales, l’ambiance risquait d’être sacrément non-platonique, surtout au vu de tout ce qu’il peut bien ressentir. Pourtant, l’idée d’annuler ne lui est pas venue à l’esprit. Car s’il se rend bien compte que ce n’est pas fait pour l’aider, son désir de passer du temps avec Ginny surpasse tout le reste, y compris le petit côté raisonnable qui doit bien exister quelque part au plus profond de lui-même. « Tu crois qu’il y a moyen de rester ici pour toujours ? » À peine sortis du village, il leur reste encore un peu de chemin à parcourir. Il fait évidemment froid, mais tant qu’ils sont en mouvement ça reste supportable. Et puis autour d’eux, la neige et les lumières du village sont déjà des éléments qui réjouissent les yeux. « Merci de m’avoir invité, je suis sûr que ce sera époustouflant. » D’autant plus que c’est partagé en aussi belle compagnie, mais ça Harry se contente de le penser très fort. Ses pas foulant la neige tandis qu’il serre contre lui le sac où il a apporté de bonnes choses (et aussi et surtout des choses nécessaires), il continue à marcher aux côtés de la rousse en songeant qu’en d’autres temps - des temps meilleurs -, il aurait encore plus apprécié cette escapade. « Tu as eu l’occasion de faire beaucoup de choses depuis qu’on est arrivés ? » Car s’ils se croisent plusieurs fois par jour et se retrouvent parfois réunis le temps d’un repas ou d’une soirée dans le living-room, c’est la première fois qu’ils sont uniquement tous les deux. « Ça va nous faire drôle, quand on devra rentrer. Et en même temps, pour les fêtes beaucoup ont des projets. » Y compris eux-mêmes, car le brun ne rate jamais un Noël au Terrier avec Sirius. « Je crois qu’on est bientôt au bon endroit. » Prêt à en prendre plein la vue, Harry trouve un coin où ils seront relativement à l’abri du vent. Ils commencent à s’y installer, sortant plaids et couvertures polaires, bocal avec une flamme pour se réchauffer, bouillottes, thermos avec des boissons chaudes et pâtisseries locales pour grignoter comme il se doit. « Que le spectacle commence ! » Ils sont peut-être un peu en avance, car ils voulaient être sûrs de ne rien rater. Mais le lion espère qu’ils auront de la chance, car on dit qu’en cette période de l’année les aurores boréales sont plus nombreuses à apparaître. « Viens. » Harry aide Ginny à s’installer dans leur coin aménagé, avant de s’asseoir à son tour.
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A l’annonce du séjour en Islande, Ginny n’avait pas pu retenir sa joie. Et même si le rythme s’annonçait des plus intenses entre cours et activités, elle n’avait aucune crainte sur sa capacité à profiter de la moindre seconde. Malheureusement, une fois arrivée, les choses s’étaient passées totalement différemment pour elle. Froid bien plus intense que prévu, elle s’était bien vite rendu compte que sa maigre garde-robe ne lui permettait pas de supporter les températures les plus négatives. Résultats, la rouquine était tombée malade dès sa première sortie dans le village. Elle avait donc passé ses premiers jours à lutter contre la fatigue en cours et à errer devant les feux de cheminée en espérant se réchauffer au mieux. Commençant tout juste à se remettre, elle avait proposé à Harry de se retrouver pour aller voir les aurores boréales. Elle se sentait particulièrement frustrée de ne pas avoir pu vivre son séjour pleinement ni réaliser la moindre des activités. Elle espérait bien rattraper le temps perdu. Enfin dehors, la lionne rejoint le brun devant les portes du manoir. A peine leurs regards se croisent-ils qu’elle ne peut réprimer un immense sourire sur ses lèvres. Ils se sont croisés plusieurs fois et pourtant, elle a l’impression de ne pas avoir passé de moments privilégiés à ses côtés depuis bien trop longtemps déjà. Et quand le survivant lui demande s’il y a possibilité de rester ici pour toujours, elle ne peut cacher son enthousiasme. “On peut s’arranger ! Disons mmh… pour quelques mois encore ? Après la chaleur du soleil risque de nous manquer un peu”. Alors qu’ils entament leur marche, Ginny hausse les épaules face aux remerciements du lion. A vrai dire, elle ne s’était pas posé la moindre question. Elle avait eu envie de partager ce moment avec lui et n’avait éprouvé aucune gêne à le lui proposer. Maintenant qu’elle se retrouvait là, avec lui, elle se rendait effectivement compte qu’ils s'apprêtaient à vivre un moment unique et inoubliable. Une petite moue s’affiche sur le visage de la rousse. “Je crois que la chose que j’ai le plus observé ces derniers jours est le plafond de ma chambre. Je me remets tout juste d’un sacré rhume. Je compte sur toi pour que cette soirée me permette de rattraper mon retard !”. Petit clin d’oeil entendu avant de prendre le temps d’observer avec émerveillement le paysage qui se dessine devant eux. Féérique, elle avait l’impression de vivre un rêve éveillé. “Pour le moment, je veux profiter au maximum de cet endroit sans penser à l’après. Vivre l’instant présent. Et j’espère bien voir des aurores ce soir !”. Enfin ils arrivent à destination. La rouquine laisse avec plaisir Harry prendre les devants pour leur trouver le coin idéal. Sortant tout l'attirail dont ils ont besoin, les deux sorciers sont fin prêts à observer le ciel. Joues qui rosissent légèrement quand le brun l’invite à s'asseoir, Ginny ressent l’envie d’être proche de lui. La faute au froid certainement… Tendant un thermos à Harry, elle l’invite à trinquer. “A cette belle soirée qui s’annonce”. Elle a envie de lui dire, Ginny, qu’elle est heureuse de vivre cet instant avec lui. Qu’elle ne voulait voir ces aurores avec personne d’autre que lui. Mais elle préfère se taire. Les événements survenus durant la soirée clandestine n’ont fait que lui faire comprendre davantage qu’il semblait être celui qu’elle désirait. Elle avait beau nier la vérité, celle-ci semblait lui revenir inlassablement en tête, comme le nez au milieu de la figure. Levant les yeux au ciel, la lionne lance l’air songeuse. “Tu crois que c’est comme les étoiles filantes ? Je veux dire, on doit faire un vœu en voyant une aurore ? Ou bien on devrait peut-être inventer une nouvelle tradition ?”. Prunelles qui se tournent à nouveau vers le brun, lui lançant un sourire malicieux.
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« Même quelques mois supplémentaires, ce serait déjà un rêve. » Surtout avec elle, même si Harry s’abstient bien entendu de le dire à haute voix. Mais c’est encore plus vrai quand il voit son visage s’orner d’un immense sourire qui semble éclairer tout ce qu’il y autour d’elle, comme si son enthousiasme lumineux ne pouvait que réchauffer les alentours. Le jeune homme est heureux, peut-être un peu trop pour un moment censé être purement platonique, mais à l’instant précis il s’en fiche pas mal. Il a juste envie d’en profiter, avec elle, en essayant de ne pas trop se prendre la tête. L’occasion est belle, unique, rêvée même, alors il aura bien le temps plus tard pour les doutes, l’introspection et les éternelles mêmes interrogations. « J’avais remarqué que tu n’étais pas très en forme, mais je pensais pas que c’était à ce point. Voilà donc pourquoi Luna parlait encore plus que d’habitude de plantes qui sont censées redonner de l’énergie ou je sais pas trop quoi… » Les sourcils légèrement froncés, Harry doit bien admettre qu’il n’écoute pas toujours avec beaucoup d’attention la blonde pour laquelle il a pourtant une bonne dose d’affection. Il y perd peut-être parfois au change, la preuve… « Je vais faire de mon mieux ! En tout cas, on ne pourra qu’en prendre plein la vue, ça au moins je peux te le promettre. » Ce n’est pas encore le bon moment, mais au moins en arrivant avec un peu d’avance ils sont certains de ne rien louper du spectacle. Déjà, ils sont installés au bon endroit, relativement à l’abri du vent, avec tout un attirail confortable comme il le faut. Le rouge et or est plutôt satisfait : tous les éléments sont réunis pour passer un moment mémorable. Tendant un plaid à Ginny pour qu’elle puisse s’enrouler et ne pas attraper un nouveau rhume, Harry en profite pour prendre le thermos qu’elle lui donne. « À cette belle soirée, aux aurores boréales et aux souvenirs islandais ! » Et il boit un peu de chocolat, le liquide lui réchauffant de l’intérieur. Il laisse les pâtisseries pour plus tard, se concentrant sur le bocal contenant une flamme magique pour le poser devant, juste au milieu d’eux. Et tout naturellement, le brun lève les yeux vers le ciel. Son rythme cardiaque bat un peu plus fort, peut-être parce que maintenant qu’ils sont installés le plus confortablement possible et que le silence semble s’établir, il est difficile d’ignorer à quel point le cadre est romantique. Heureusement, la rousse brise le silence et Harry baisse automatiquement les yeux vers elle. Il aurait bien du mal à admettre qu’il se sent attendri. « Je suis partant pour la nouvelle tradition. » Parce que ce serait comme se créer une bulle, un univers qui leur appartient ne serait-ce que le temps d’une soirée. « Et si on disait plutôt à haute voix l’une des choses pour lesquelles on se sent particulièrement reconnaissant ? Plutôt qu’un souhait à réaliser, ce serait une manière d’apprécier ce qu’on a déjà ? » Le lion ne sait pas si Ginny est partante, mais il est en tout cas certain d’avoir beaucoup de choses pour lesquelles dire merci à l’instant précis - peut-être encore plus au moment où le ciel changera de couleur. « Tu n’as pas trop froid ? Sinon, tu peux prendre le bocal ou une bouillotte entre tes mains… Ou même grignoter, il paraît que ça réchauffe » affirme-t-il avec un sourire malicieux. Par galanterie, il lui a laissé le plaid parce que c’est le plus chaud, et même dans toute sa mauvaise foi il ne pourrait pas ne pas admettre qu’il ne serait pas raisonnable de s’y glisser avec elle. « Bon, en attendant… Tu as des projets pour les vacances de Noël ? Je sais qu’on sera chez vous pour les fêtes, mais tu peux aussi venir faire un tour au bord de la mer à un autre moment si le coeur t’en dit. »
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Le rire de la rouquine se fait entendre lorsque Harry évoque Luna et ses discours sur les plantes revigorantes. Il est vrai qu’elle avait été très attentive à l’état de santé de Ginny et ne s’était pas privée de lui donner bon nombre de remèdes faits maison. Etait-ce grâce à eux qu’elle avait réussi à guérir ? Peut-être. Elle n’en était pas certaine mais le résultat était là et elle était heureuse de pouvoir profiter de cet instant avec le lion. Dans tous les cas, elle espérait qu’il avait raison et que effectivement, tous deux allaient en prendre plein la vue ce soir. Elle avait tant entendu parler des aurores boréales, elle ne voulait aucunement rentrer bredouille. Enroulée dans le plaid offert par Harry, Ginny savoure la douce chaleur qui commence à l’envahir. Ils trinquent ensemble et aussitôt, le chocolat est un délice qui se répand dans les veines de la lionne. Les deux sorciers contemplent le ciel pendant un instant avant que la cadette ne vienne interrompre ce silence, proposant qu’ils inventent une nouvelle tradition : la leur. La réponse positive du brun ne se fait pas attendre bien longtemps. Proposant qu’ils partagent à voix haute une chose pour laquelle ils sont reconnaissants. “J’aime beaucoup cette idée… il est si important de remercier ce que l’on a déjà”. Tout comme Ginny, le brun était un garçon simple dont la vie n’avait pas toujours été facile. Ils partagaient bon nombre de valeurs communes, loin des principes et idéaux de l’élite. Nouveau regard tourné vers le ciel. “Je suis très reconnaissante pour tout ce dont m'ont apporté mes parents ainsi que mes frères. Leur amour, leurs conseils, leur soutien. Je râle souvent les concernant et pourtant, je n’ai jamais manqué de rien grâce à chacun d’entre eux. Alors je remercie le ciel pour ça !”. Sourire entendu avant d’écouter la réponse du brun. “Je crois que je vais beaucoup aimer cette tradition”. Confessions échangées, la nuit prend petit à petit ses droits. Rendant le paysage encore plus féérique. Harry vint à s’inquiéter pour elle, lui proposant différentes possibilités pour se réchauffer. Manger ? Comment lui avouer qu’une petite boule dans son estomac semblait prendre toute la place. Boule… ou papillons, chacun choisira sa description. “Vraiment ? Qui donc t’a donné un tel conseil ? Mon frère peut-être ?”. La rouquine se met à rire aussitôt. Qui d’autre que Ron aurait pu sortir de telles choses ?
Le sujet des vacances de Noël est alors abordé par Harry, et sa proposition de voir le bord de mer lui provoque des étoiles dans les yeux. “Je sais que les vacances sont encore assez floues, il me semble que Ron doit s’absenter avec Kaya. Neville et Luna avaient envie de partir quelque part. Peut-être pourrions-nous envisager une excursion tous ensemble ? J’adorerai voir la mer en tout cas”. Surtout si c’est avec toi. Mais ça, cette pensée est très vite effacée de l’esprit de la lionne et certainement pas prononcée à voix haute. En voyant ainsi Harry dans le froid, la culpabilité la prenant, Ginny ne peut se retenir. Tout naturellement, elle ouvre son plaid, invitant le brun à venir à ses côtés. Elle tente de faire abstraction des battements de son coeur, semblant soudain s’affoler un peu trop rapidement à son goût. “Ne fais pas semblant d’avoir chaud, la nuit commence à tomber et il fait de plus en plus froid”. Proximité immédiate, leurs épaules se frôlent. Difficulté de plus en plus importante à faire comme si de rien n’était. La nature prend doucement ses droits et semble être la seule à s’exprimer, seuls les souffles des sorciers se font entendre. Comme pour ne pas briser ce paysage, Ginny murmure alors “Tu crois qu’on va devoir patienter encore longtemps ? Il n’y a absolument personne autour de nous, j’ai l’impression que nous sommes seuls au monde…”. Seuls, tous les deux, dans ce décor de rêve. Oui, elle réalise la Weasley, à quel point ce moment est de plus en plus intime et romantique. Et aussitôt, elle sait au fond d’elle qu’elle a envie de plus avec le survivant.
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Il est si important de remercier pour ce que l’on a déjà. Harry hoche la tête en signe d’assentiment. « Je suis bien d’accord avec toi. » La vérité, c’est qu’il y a encore beaucoup de choses que le huitième année souhaite. Il voudrait intégrer le bureau des Aurors pour la formation de trois ans, à la rentrée du mois de septembre. Il voudrait être avec elle. Ce sont des désirs chers à son coeur, mais en réalité Harry a bien conscience qu’il possède déjà énormément. Il n’aura donc pas à réfléchir beaucoup pour pouvoir se soumettre à cette nouvelle tradition. La réponse de Ginny, spontanée, ne l’étonne pas et le fait sourire. « Et tu as bien raison ! » Les Weasley ont toujours été sa famille préférée, celle qu’il pouvait considérer comme la sienne. Au début, il a beaucoup envié Ron d’avoir grandi dans un environnement si plein d’amour, de vie et de gaieté. Qu’en est-il aujourd’hui ? « Je suis très reconnaissant d’être bien entouré. Pendant les onze premières années de ma vie, je me sentais tout le temps seul, rejeté même. Maintenant… J’ai deux meilleurs amis en or, un parrain du tonnerre, et bien d’autres personnes encore » ajoute-t-il en lui adressant un clin d’oeil complice. « Oui, ça fait du bien de réfléchir aux raisons d’être reconnaissants, on se rend encore mieux compte à quel point elles sont nombreuses. » Tandis qu’ils lèvent à nouveau les yeux vers le ciel, la conversation redevient plus terre-à-terre. « Une réflexion tout à fait typique de Ronald Weasley, hein ? » demande-t-il, une pointe d’affection se trahissant dans la voix. Le jeune homme ne peut s’empêcher de se sentir un peu coupable, en pensant à son meilleur ami. Que dirait-il de tout ça ? Que penserait-il de tout ça ? Il n’y avait pas réfléchi avant, mais ce n’est sans doute plus le moment de le faire non plus. Faisant un effort pour revenir à l’instant présent, Harry écoute la rousse évoquer les vacances à venir. « Oui, Ron et Hermione ont des plans bien précis si j’ai bien suivi l’histoire. Elle, elle retourne en France avec ses parents. » Ses deux meilleurs amis occupés, le brun a presque l’impression de se sentir démuni. Il y a des années et des années qu’il n’a pas passé les vacances de Noël sans eux, mais il a conscience que c’est un peu bête de se sentir perdu alors qu’à tout casser ils ne se verront pas pendant quelques jours seulement. La proposition de Ginny a de quoi lui remonter le moral. « Ce serait trop bien si on faisait une excursion ensemble ! Je pourrais partager ma chambre ou ma tente avec Neville… » Et surtout, il serait avec elle toute la journée : le rêve absolu, comme à l’instant précis, comme quand elle lui propose de se glisser avec elle sous le plaid. Évidemment, Harry est incapable de résister. Il sait que ce n’est pas l’idée du siècle au vu des sentiments contre lesquels il se bat depuis déjà plusieurs longs mois, mais ils finissent blottis l’un contre l’autre pour tenter de se protéger du froid. « Non, j’ai l’impression qu’on n’aura plus à patienter très longtemps… » Et en effet, petit à petit, le ciel se parent des plus belles couleurs qui soient. À part quelques exclamations émerveillées, le lion ne dit pas grand-chose. Il se contente de profiter du spectacle. C’est absolument magnifique, et l’instant est partagé en si belle compagnie qu’il a l’impression que son coeur pourrait exploser de bonheur. « En voilà une nouvelle raison d’être reconnaissants ! » Dans la beauté de l’instant, enhardi par une spontanéité conférée par le sublime spectacle des éléments naturels, en tournant la tête vers Ginny Harry n’y tient plus. Elle est tellement superbe. Ils sont si près l’un de l’autre. Et il se rapproche encore, lui laissant le temps de s’éloigner si elle le désire. Mais leurs lèvres finissent par se toucher, par s’unir inexorablement dans un baiser tant attendu. Le moment est précieux, le moment est magique, malheureusement il ne peut durer éternellement. « Je suis désolé, on n’est pas ici pour ça, je… J’en avais juste envie depuis très longtemps » avoue-t-il à voix basse, rauque, se passant une main derrière la nuque en ébouriffant un peu plus ses cheveux au passage. Depuis cette escapade à Londres au mois d’août, en réalité, se dit-il, incapable de détacher ses yeux émeraude des siens. « Mais je comprendrais si toi, ce… Ce n’était pas ton cas. »
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Bien que Ginny connaisse sur le bout des doigts l’enfance particulière du survivant, elle ne peut retenir un pincement au coeur lorsqu’il se confie sur son ressenti envers son frère ou sur le grand sentiment de solitude qui a été le sien jusqu’à son arrivée à Poudlard. Non, la rousse ne le prend pas en pitié, bien au contraire. Elle sait qu’à cette époque elle ne pouvait rien faire pour lui, elle sait qu’il est impossible de remonter le temps et de changer le passé, elle lui souhaite d’être heureux à présent et pour de nombreuses années à venir. Les confessions se concluent naturellement et leurs regards se tournent vers le ciel. Verront-ils des aurores ce soir ? La lionne n’en est pas certaine mais au fond, il semblerait qu’elle s’en moque de plus en plus. C’est avant tout la présence du brun qui lui réchauffe le coeur et lui dessine ce sourire, impossible à décrocher de son visage. Ginny acquiesse d’un signe de tête concernant le programme des deux meilleurs amis d’Harry avant d'aborder le sujet vacances en compagnie de lui-même, Luna ou encore Neville. L’entrain du lion ne fait qu’illuminer davantage son visage. L’idée qu’ils passent du temps ensemble, et avec leurs amis les plus proches, est simplement parfaite. Était-elle capable de s’avouer à elle-même qu’elle avait particulièrement envie de passer ses journées entières à venir en sa compagnie ? Était-elle prête à reconnaître que oui, elle commençait à ressentir bien plus à son égard que ce qu’elle prétendait ? Déjà six mosi, depuis cette excursion à Londres, que les pensées se bousculent dans sa tête. Six longs mois durant lesquels elle essaie de penser à autre chose et se persuader que ce n’est qu’une illusion. Maintenant qu’il se tient là, contre elle sous ce plaid, le doute semble de plus en plus disparaître pour laisser place à l’évidence. Et alors que la lionne tente de chasser chacune de ses pensées en questionnant le brun sur la probabilité de la venue des aurores, c’est le ciel lui-même qui vient leur apporter la réponse. Commençant sa danse lumineuse, leur offrant un spectacle irréel et époustouflant. Aucun mot ne serait suffisant pour décrire la beauté de la scène qui se dessine face à eux. Les deux sorciers semblent incapable de parler, lâchant quelques souffles d’exclamations tant le moment est inouabliable et hors du temps. En voilà une nouvelle raison d’être reconnaissants. La cadette partage totalement cet avis. Elle sait ô combien elle est chanceuse de pouvoir assister à un tel spectacle. Pleine d’euphorie, leurs regards se croisent et semblent incapable de se lâcher. Le palpitant de la rousse s’emballe. Que fait-il ? Est-il sur le point de ? Non ? Oui. Elle en meurt d’envie. Et Ron ? Et tout ce passé qu’elle a tant peiné à oublier ? Et si ? Et ? Ses pensées se bousculent. Son cerveau est comme paralysé. Incapable de réflechir ou d’articuler convenablement “je…”. Ses entrailles se serrent de plus en plus quand enfin, le survivant ose déposer ses lèvres sur les siennes. Une vague de chaleur vient aussitôt submerger la rousse, chaque noeud dans son estomac se dénouant pour laisser le bonheur prendre possession de son corps. Goût familier qui lui avait tant manqué. Baiser attendu, rêvé, interdit, espéré qui s’avère plus agréable que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Les souvenirs lui remontent et lorsque leurs lèvres se détachent, c’est une avalanche de sentiments qui vient accaparer les pensées de la lionne. Heureusement, Harry prend aussitôt la parole, exprimant son geste et s’excusant. Vraiment, il est désolé ? C’est bien la dernière chose que la lionne aurait souhaité. Que cela signifie-t-il ? Était-ce simplement une pulsion à laquelle il venait de répondre ? Et demain, feront-ils comme si de rien n’était ? Se rend-il compte à quel point il vient d’éveiller des sentiments qu’elle pensait enfouies ? Sait-il à quel point elle ne peut pas jouer avec lui ? Elle ne veut pas que ce baiser s’arrête là. Elle ne veut pas redevenir juste son amie. Elle ne veut pas qu’il touche une autre. Mais tout ça, Ginny le sait, elle ne peut pas se permettre de le lui dire. Dès le lendemain, elle sera certainement dans la chambre de Kaya, en train de tenter de démêler cet immense noeud qui vient de se créer dans son coeur et dans sa tête. Faignant comme si de rien n’était, quelques douces bribes de son rire viennent réchauffer l’air extérieur. “Ne sois certainement pas désolée Harry, l’envie était plus que partagée”. Leurs regards restent ainsi mélangés l’un dans l’autre. Le front de la rousse vient délicatement se poser contre celui du survivant. Ses prunelles se ferment, laissant les souvenirs évoqués par l’odeur si familière du brun danser dans son esprit. Ses lèvres s'entrouvrent pour laisser s'échapper un murmure. “Merci pour ce moment Harry, c’était exceptionnel”. Leurs confidences, les aurores, ce baiser, tout était parfait. Ginny sait qu’elle ne peut plus faire semblant, ses sentiments envers le lion sont toujours bien ancrés dans son coeur. Une brise glaciale vint s’immiscer dans ce moment hors du temps, frisson de la belle, perçant la bulle dans laquelle les deux sorciers s’étaient plongés. “Je pense qu’il serait plus sage de retourner au Manoir non ?”. Visage qui se décroche, sourire bienveillant sur le visage de la rousse. Au fond d’elle, elle le ressent, elle a besoin de se retrouver seule et de faire le point.
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Les aurores boréales, un spectacle magique à partager avec des êtres aimés. Harry se rend bien compte qu’il n’aurait souhaité être avec personne d’autre, qu’il n’échangerait sa place pour rien au monde. En réalité, le baiser partagé l’espace de quelques secondes semble presque être la suite naturelle d’une soirée un peu trop romantique pour deux personnes censées être seulement amies. Ou alors est-ce la suite naturelle, presque logique, de leur rapprochement discret mais bien réel depuis cette escapade londonienne au mois d’août ? Depuis tout ce temps, ils ont partagé des moments plus complices qu’ils n’auraient dû, amenant le jeune homme à s’interroger de plus en plus. Mais le fait de poser ses lèvres sur celles de la sublime rousse élimine le moindre doute qui aurait pu subsister s’il avait voulu faire preuve de mauvaise foi. Ce baiser, bref mais intense, ne fait que confirmer ce qu’il savait déjà, ce qu’il redoutait depuis un peu trop longtemps : ses sentiments à l’égard de Ginny Weasley sont loin d’être platoniques. Il voudrait être bien plus que son ami, et cela remonte à bien plus loin qu’à ce moment partagé sous un ciel se parant de couleurs enchanteurs. Mais ses questions sont loin d’être éliminées pour autant. Et elle ? Que peut-elle bien ressentir ? Partage-t-elle ses désirs ? Son coeur a-t-il été assailli du même flot d’émotions vives ? Les premiers mots qu’elle prononce sont un véritable soulagement pour Harry, ainsi qu’une source de joie indicible. Elle en avait envie, elle aussi. Cette pensée flotte dans son esprit et il s’y accroche, ne détachant que difficilement son regard du sien. Au moment où le front de la rouge et or vient se poser contre le sien, le brun a l’impression que son coeur va exploser de bonheur. Ils semblent être sur la même longueur d’ondes, pour le moment du moins. « Merci à toi… J’en garderai un souvenir mémorable. » C’est même une certitude. Désormais, Harry en a acquis plusieurs, même s’il lui reste des interrogations. Qu’est-ce que ça veut dire, concrètement ? Et surtout, que penserait Ron de tout ça ? En dépit de ce qu’il redoute, le huitième année ne peut étouffer la bulle d’espoir qui menace d’exploser dans sa poitrine. Il n’essaye même pas, d’ailleurs, lui qui attend inconsciemment ça depuis si longtemps - ce qui ne manque pas de faire naître une pointe de culpabilité en lui. Mais elle reste minime en comparaison de toutes les autres émotions se mêlant dans son esprit et dans son coeur. « Oui… Rentrons. » Si ça ne tenait qu’à lui, Harry prolongerait ce moment à l’infini. Mais il ne veut pas que Ginny risque d’attraper froid, aussi l’entoure-t-il de son manteau plus épais avant de l’aider à se relever. Le retour au manoir se fait dans le silence, mais un silence qui n’a rien de gênant. Au contraire, le lion sent qu’une complicité les unit, même s’ils ne mettent aucun mot sur la situation actuelle ou encore sur la suite. Pour l’instant, c’est comme si ça leur suffisait. En dépit de ses interrogations et de ses craintes, Harry ressent comme une forme d’apaisement inespéré, mais attendu depuis plusieurs mois déjà. Il a le coeur plus léger, même s’il ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Et une fois de retour au manoir, c’est un sourire jusqu’aux oreilles qu’il adresse à la rousse. « Fais de beaux rêves, jolie rousse. » Incapable de s’en empêcher, l’ancien attrapeur se penche pour l’embrasser une nouvelle fois, mais cette fois sur la joue. Contact de ses lèvres qui se prolonge plus longtemps que nécessaire sur la joue, c’est à regret qu’il se détache d’elle pour la laisser rejoindre le dortoir des filles avant d’aller dans le sien, l’esprit tout retourné et le coeur en feu.
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