Il avait dormi avec une photo tout contre son cœur et sa main n'avait pas bougé durant sa nuit. Incapable de s'endormir avant une heure plus que tardive, sommeil à nouveau férocement perturbé depuis de nombreux jours alors que le serpent n'arrivait plus à se reposer, ni physiquement et encore moins mentalement. Martelé par les nombreux regrets qui s'attachaient à lui et ce palpitant en péril, ne comprenant pas comment en quelques jours à peine tout avait pu s'empirer pour lui. Une chose était sûre désormais, Theodore ne devait plus faire confiance en ses sentiments quels qu'ils soient. Ses émotions étaient à d'autant plus contrôler et effacer, il n'aurait jamais dû leur faire confiance, leur laisser prendre autant place. Il avait l'impression d'avoir tant perdu en si peu de temps, comment donc profiter de ce voyage en Islande quand son cœur devenait plus glacé encore que le paysage magnifique qu'il voyait à son réveil par la fenêtre de son dortoir ? Il y eut alors la lettre d'Ophelia qui réussit à lui offrir un peu de répit et d'apaisement, l'assurance qu'il fallait qu'il se rattrape et que peut-être, il pourrait la retrouver. Theodore qui lui répond rapidement, peut-être trop, parce qu'il n'est pas doué avec ses mots et il ne veut pas empirer les choses. Point de rendez-vous donné devant le manoir alors que la nuit est tombée, le serpent qui tient un sac entre ses mains et attend patiemment sa meilleure amie avec une forme d'anxiété. Il n'aimait pas ça Theodore, douter autant, craindre que le moindre de ses mots ou de ses gestes ne brise pour de bon ce qu'ils ont. Ces derniers jours avaient été plus qu'éprouvants parce qu'elle n'avait pas été là, la saveur de son quotidien disparaissant en même temps que les couleurs qu'elle réussissait chaque jours à mettre dans sa vie. Quand sa silhouette apparaît à la lumière seule des lampes extérieures au manoir, il sent un soulagement qui l'envahit et s'approche alors d'elle, sans un mot. Son regard s'ancre au sien quelques instants, sa respiration est retenue mais le remerciement se lit à travers ses iris au bleu sombre. Finalement, Theodore lui propose son bras et transplane avec elle au haut d'un point de vue qu'il avait déjà entrepris de découvrir avant de l'y emmener. Ils sont désormais en hauteur, surplombés de toutes les étoiles du ciel, avec cette surnaturelle impression d'être au dessus du monde entier là-haut. A leurs côtés, un assortiment de couvertures et de coussins les attendant dans l'herbe. Le spectacle des aurores boréales attendu mais surtout l'envie de retrouver Ophelia de qui il ne se sépare pas mais glisse son regard à son profil découvrant les alentours. Il n'avait pas été le meilleur ami qu'elle méritait qu'il soit, il n'avait été pas l'homme qu'il espérait être et savait désormais, sa place et celle de ses émotions et sentiments, combien dépasser la limite ne lui était pas seulement interdit mais également vraiment non-conseillé. Il serait à nouveau celui qu'elle attendait qu'il soit, pour elle, les autres, pour lui-même aussi, et sa vie reprendrait parfaitement son court. « Pas le même paysage que sur le toit, mais je crois que ça peut faire l'affaire. » lui annonce alors Theodore comme tous premiers mots, en référence à ce toit qu'ils aimaient parfois rejoindre lorsqu'ils n'étaient qu'à deux pour rester des heures sous les étoiles, ensemble. Il le voulait à nouveau Theodore, ça et le fait qu'elle sache qu'il était vraiment désolé.

C’était une certaine forme d’anxiété qui l’habitait depuis qu’elle avait envoyé cette lettre qu’elle avait mis si longtemps à écrire. Ophelia ne savait pas comment Theodore allait l’accueillir, et si elle se doutait leur amitié suffisamment forte pour survivre à bien pire qu’une dispute, elle savait aussi que c’était la première fois qu’ils étaient ainsi en froid, la première fois qu’ils passaient des jours sans s’adresser la parole. Elle n’avait fait que l’éviter parce qu’elle ne savait pas quoi faire, peu habituée à cette configuration dans sa relation avec lui. Son quotidien sans lui avait été compliqué parce qu’il y avait sa place et que les habitudes les plus simples lui manquaient – capter son regard et lever les yeux au ciel face aux sottises racontées par un autre sorcier, rire à ses côtés, être près de lui sans avoir besoin de dire quoi que ce soit et juste profiter de l’autre. C’est grâce à Leo si la vipère a fini par mettre de côté sa fierté parce que la lettre que son jumeau avait envoyé avait été plus efficace que des années passées à fréquenter la même école et, surtout, qu’elle se savait plus doué pour exprimer ce qu’elle éprouvait sur le papier. Son pied tapote nerveusement le sol alors qu’elle reste bloquée sur la même page de son bouquin depuis une bonne vingtaine de minutes déjà. Quand le parchemin lui vient, la brune laisse échapper un soupir de soulagement. Si rien n’était encore véritablement réglé, elle avait au moins la certitude que Theodore voulait la voir, ce qui suffisait à apaiser un peu son palpitant. Pourtant, quand l’heure du rendez-vous est là, le stress l’envahit à nouveau et elle n’aime pas ça. C’est supposé être facile avec lui, parce qu’il est son meilleur ami et qu’avec lui, elle peut être elle. Dès lors qu’elle avait laissé sa jalousie prendre le dessus au nom de sentiments qu’elle refusait avec acharnement de nommer, Ophelia avait tout chamboulé entre eux et c’était suffisant pour qu’elle comprenne qu’elle devait laisser toutes ces émotions de côté. Elle se devait de les enterrer parce qu’elles n’avaient pas sa place et que les écouter ne ferait que risquer d’empirer la situation. Elle se refusait de perdre ce qu’ils avaient et si pour cela, elle devait museler son cœur, alors elle était prête à le faire. Cape enfilée, ainsi que son écharpe et son bonnet pour faire face au froid glacial de l’Islande, c’est le cœur battant à tout rompre que la brune rejoint enfin Theodore devant le manoir. Elle lui offre un léger sourire quand leurs regards se croisent alors qu’elle semble lire une forme de gratitude dans ses iris en même temps qu’elle ne voit le trouble qui fait miroir au sien. Peut-être qu’il avait peur, lui aussi, que tout ne soit gâché par l’un d’eux. Sans rien dire, elle glisse une main sous son bras auquel elle s’accroche, sentant son cœur se réchauffer un peu par cette impression de retrouver, au moins partiellement, celui sans qui tout était si différent. Elle ferme les yeux à peine quelques secondes et quand Ophelia les ouvre à nouveau, elle peut alors observer un paysage à couper le souffle. La hauteur offerte par l’endroit leur permettait d’apercevoir le village un peu plus bas et la forêt qui le borde et s’étire à perte de vue. Ce n’est pas le plus beau, évidemment – il y a ce ciel étoilé face à eux et elle sait que d’ici quelques instants, les aurores boréales viendront teinter le ciel de leurs couleurs merveilleuses, rendant l’instant véritablement magique. La voix de Theodore la ramène à la réalité, à la raison première de sa présence alors qu’elle tourne la tête vers lui. « Tu crois ? Je sais pas, ça ressemble quand même pas beaucoup à l’Ecosse alors pas sûr que ça fasse l'affaire... » Taquinerie qu’elle tente alors, la sorcière, alors qu’une part d’elle continue à craindre de ne plus réussir à récupérer leur complicité. Son regard parcoure à nouveau le paysage face à eux, remarque seulement alors les coussins et couvertures disposés dans l’herbe à quelques mètres d’eux. « C'est parfait. » Pas autant que sa présence à ses côtés, enfin retrouvée. « Merci. » Parce qu'elle sait, Ophelia, que c'est sa façon à lui de s'excuser. Ils étaient différents sur ce point-là - quand elle avait besoin de se rassurer en couchant ce qu'elle éprouve sur le papier, lui préférait agir. Il n'avait pas besoin de plus que ça, c'était amplement suffisant à ses yeux. « Ça m’a manqué. » aveu formulé dans un souffle tandis que sa main exerce une légère pression sur son bras. On aurait pu croire qu’elle ne faisait qu’évoquer ces moments où ils se retrouvaient sur le toit alors que c’était bien plus que ça, que c’était lui et tous leurs instants ensemble qui manquaient à son quotidien. Ophelia l’attire vers les couvertures installées à quelques mètres d’eux, regard qu’elle tente en sa direction. « Tu as l’air épuisé. Est-ce que ça va, Theo ? »  Sans doute qu’il s’était retrouvé pris dans les mêmes tourments qu’elle jusqu’à en perdre le sommeil. La question lui semble idiote mais elle avait besoin de savoir, alors que la culpabilité revenait la ronger à l’idée même d’avoir pu être une des causes l’ayant poussé à se sentir mal quand elle voulait tout son contraire.

Son regard ne se visse pas au ciel assombri ondulant de couleurs mais bien au parfait de son visage à elle, profil tant aimé depuis des années. Meilleure amie qu'il espérait amplement retrouver ce soir après tant de jours pénibles sans elle, ceux qui avaient paru si longs, si solitaires et sans le moindre sens quand il ne pouvait pas même s'autoriser un regard sur sa silhouette sans en éprouver une certaine culpabilité. Alors il espère que cela sera suffisant, pour un premier pas vers elle, parce qu'évidemment jamais rien ne serait suffisant pour rattraper le temps perdu ou les mots inutiles qui avaient fragilisé leur cohésion. Il le regrettait amèrement Theodore, avait tant eu peur de la perdre. Lui qui pensait que c'était bien impossible avait touché du bout des doigts à l'impensable, cette vie sans elle et s'était rendu compte combien cela sonnait faux, d'une brutalité à laquelle il ne s'était pas attendu parce que tout simplement, jamais il n'aurait cru que ça puisse être le cas un jour. Alors il profite de chaque instant pour la regarder, combler le manque à l'expression de ses sourires et son regard brillant. S'il ressent toujours que son organe est éprouvé par ce qui le malmenait ces derniers temps, elle était comme un baume doux l'enveloppant par sa simple présence. Un discret sourire s'esquisse sur ses lèvres à sa taquinerie mais il disparaît rapidement, ils ne restaient jamais bien longtemps pour égayer son visage ces derniers temps. Pourtant il ressent enfin tous ces sentiments positifs qu'elle lui apporte, la chaleur de sa présence, de ce qu'ils partageaient, Theodore espérait qu'elle comprenne que tout cela était sa façon à lui de s'excuser. Il acquiesce alors silencieusement à ses remerciements, fier que cela lui plaise, la main d'Ophelia qui se presse à son bras au moment de son aveu. S'il ne répond pas, le sang-pur se penche légèrement afin de lui déposer un baiser sur la tempe. Il n'avait pas réfléchi à son mouvement inspiré avec aisance, comme avant et ça faisait du bien de s'octroyer à nouveau ce genre de gestes. Attiré à sa suite jusqu'aux couvertures, Theodore s'en approche tout en écoutant sa question et il sait qu'il a alors deux choix. Celui d'améliorer la vérité en lui offrant un doux mensonge ou bien être le plus sincère, comme elle le désirait vraiment. Peut-être reconnaîtra t'elle l'hésitation qu'il emploie alors à attendre quelques instants avant de répondre, mais il tente de bien choisir ses mots Theodore, il n'a jamais été très habile avec eux lorsqu'il s'agissait de parler des choses importantes comme celles-ci. Quelque chose en lui le tiraillait pourtant, lui soufflant que ce n'était pas si important comment il se sentait à cet instant, qu'il fallait qu'il reste fort, un homme. C'était ce que son père lui aurait imposé. « je le suis, dormir avec une quinzaine d'autres dont la moitié ronflent aussi fort qu'un dragon ça n'aide pas au sommeil.. mais au moins leur café est plutôt bon ici. » parler enfin de l'Islande avec elle était étrange et enfin libérateur, ça avait été impensable de se rendre en ce lieu sans partager la calèche les y emmenant et pourtant, tristement réel. il s'est assit le premier dans le but de lui tendre sa main afin de lui réserver une place au plus près de lui sur ces couvertures et sa main se pose sur son plat juste derrière son dos, l'enlaçant sans tout à fait le faire. Le regard enfin relevé vers les divines ondulantes plus haut, il ajoute. « je les ai appelé pour nous, elles m'ont demandé notre couleur et m'ont dit qu'elles seraient au rendez-vous juste pour te voir sourire.. donc je leur ai dis que moi aussi, je n'attendais que ça. » un nouveau sourire tisse ses lèvres sans qu'il ne détourne le regard des cieux, attiré par cette couleur d'un vert flirtant de nuances parfois turquoises, un beau mélange de vert et de bleu dont la première couleur reste pourtant dominante. Mais son regard se détache du ciel pour la regarder à nouveau et une boule se forme dans sa gorge, culpabilité revenant au galop et qui ne le lâchait pas. Ses lèvres viennent alors se poser sur le haut de son épaule avant d'y appesantir doucement son front, sa voix se fait un peu plus dans les graves lorsque le serpent lui annonce alors un « Je suis désolé Ophelia. » sincère, rare parce qu'il n'en avait que si peu l'occasion ou l'envie mais c'était différent avec elle. Elle méritait qu'il s'abaisse et s'excuse, elle méritait tout, bien plus que lui même.

Son regard scrute Theodore, recherchant ce qu’elle avait manqué ces derniers jours passés sans sa présence quotidienne à ses côtés. Elle ne peut que se sentir coupable car elle sait que la période n’a pas été facile pour lui, ce n’était déjà pas le cas quand ils se sont confrontés et à en juger par la fatigue qu’elle lit dans ses iris, cela n’était pas allé en s’arrangeant. Elle espérait que ses excuses avaient au moins eu le mérite de l’apaiser quelque peu même si elle savait, Ophelia, qu’il n’y avait pas que ça qui pesait sur lui. Elle n’avait plus que l’envie de lui apporter un peu de confort, d’apaiser ses maux comme elle avait souvent tenté de le faire par le passé. Elle accueille avec un bref sourire ses mots, consciente qu’il atténuait sans doute la vérité mais elle n’avait pas envie d’insister, pas maintenant alors qu’ils se retrouvaient seulement. « A force de te voir en consommer autant, je vais finir par me dire que c’est du café qui coule dans tes veines.. » La brune attrape sa main, venant s’asseoir à côté de Theodore. Son corps penche un peu vers lui dans un mouvement naturel alors que son regard se lève vers le spectacle offert par le ciel. La vision était tout simplement envoûtante, volutes bleues et vertes se mêlant dans une danse spectaculaire. Elle se sentait petite face à l’immensité du ciel, Ophelia, et avait alors l’impression que ses problèmes n’étaient plus si graves face à l’étendue qui se déroulait devant elle. Ce sont pourtant les mots de son meilleur ami qui la rendent un peu plus heureuse alors que ses lèvres s’étirent en mince mais sincère sourire. « On dirait que vous n’êtes pas venus pour rien, alors. » Pourtant son regard reste rivé sur le ciel, voulant faire durer cet instant hors du temps et de leurs soucis aussi longtemps que possible. Elle était convaincue qu’ici, rien ne pouvait les toucher, que rien ne viendrait à nouveau troubler leur amitié. La sorcière sent alors les lèvres de Theodore sur son épaule, avant de sentir son front se poser contre celle-ci. Elle ferme les yeux alors que ses mots lui parviennent et elle sait qu’il les pense véritablement. Il n’est pas de ceux qui s’excusent facilement, loin de là. Elle le connaît et ne doute pas un instant de sa sincérité, et c’est tout ce qu’il lui faut pour qu’elle n’oublie tout de leur conflit. C’était aussi simple parce qu’il s’agissait de Theodore, parce que leur lien était précieux et que ses excuses l’étaient autant pour elle. Elle penche la tête pour venir la poser doucement sur celle de son meilleur ami. « Je suis désolée aussi. » Ophelia le lui avait écrit mais face à l’effort qu’il venait de faire et qui lui serrait encore le cœur, elle tenait à lui faire part de vive voix de ce qu’elle éprouvait. « Je n’aurais pas du m’énerver autant. » avoue-t-elle alors. Si elle ne regrettait pas de lui avoir dit ce qu’elle pensait car c’était toujours ainsi entre eux, la vipère avait fini par réaliser qu’elle aurait pu faire preuve de plus de patience à son égard et cherchait, un peu plus, à se mettre à sa place. Enfin, elle ouvre les yeux et tourne la tête vers le sorcier, lui offrant un léger sourire alors qu’elle vient poser une main sur sa joue. « Tu as le droit de ne pas tout me dire. Je comprends que ça puisse être compliqué parfois. Seulement... » Elle déglutit, cherchant les mots auxquels elle avait pourtant tellement pensé ces derniers temps. « Seulement, si c’est vers toi que je vais naturellement quand quelque chose ne va pas c’est parce que je sais que c’est réciproque et que je peux être là pour toi. » C’était cette impression de lui apporter également qui lui permettait de ne pas avoir honte à l’idée de se montrer vulnérable face à lui. S’il se mettait à ne plus avoir besoin d’elle, alors peut-être que leur relation finirait par changer, peut-être que son rôle de meilleure amie pourrait être occupée par n’importe quelle autre sorcière digne de lui – ce qu’elle n’était pas, pas vrai ? Elle était une Burgess, son nom était craché et non pas respecté comme pouvait l’être celui de Theodore. Ce sont toutes ses peurs qui remontent alors et qui lui ont explosé au visage sans qu’elle ne le réalise véritablement. C’est son regard qu’elle accroche alors que son pouce caresse sa joue dans une tendre caresse, une de ces attentions qu’elle pouvait si aisément avoir avec lui. « You need to know that I would never give up on you. So please just.. keep being my best friend. That’s all I ask. » Qu’il ne se referme pas sur lui même comme ses cauchemars pouvaient parfois le pousser à le faire, qu’il continue à essayer, même quand tout son être lui intimait le contraire.

« Mais qui te dit que ce n'est pas entièrement le cas ? » il sourit Theodore, durant ce moment hors du temps qu'ils s'offraient tous les deux pour panser ce qui avait été douloureux ces derniers jours qui avaient paru être de longs mois. L'absence de l'autre, de celle de sa meilleure amie et donc, la personne la plus importante de sa vie. Il avait perdu beaucoup de personnes dans sa vie Theodore, il ne pouvait pas la perdre elle, cette fois, il ne s'en relèverait pas. Et ce rendez-vous sous les étoiles est ce qu'il a de mieux pour eux, il en est persuadé, se promet de ne pas tout gâcher cette fois aussi. Parce qu'il se savait imparfait, c'était pour elle qu'il voulait s'améliorer, être une meilleure version de lui. Il avait bien compris qu'il l'avait blessé malgré sa tentative de la préserver de ce qui le tourmentait, encore une fois, le serpent avait rejeté le monde entier pour supporter son fardeau tout seul et n'avait pas fait que cela, besoin d'oublier, besoin de passer et penser à autre chose, s'oubliant dans les bras d'une fille de la façon qu'il ne fallait pas. C'était auprès d'Ophelia que ses pas auraient du le mener mais son égo en avait décidé autrement et ce soir, c'est le front collé à son épaule qu'il s'excuse. Des mots si rarement prononcés que cela lui paraît étrange mais non pas pour autant mensonge, parce qu'il le pensait vraiment, l'égo diminuait pour laisser place à la vulnérabilité malgré ce qu'une part de ses instincts guidés par son éducation lui hurlaient de faire. Lorsqu'elle pose sa tête à son tour contre la sienne, ses yeux se ferment et le serpent profite simplement de la chaleur de son contact tout en l'écoutant. « tu n'as pas à.. » il tente de l'arrêter, la rassurant dans le fait qu'elle n'avait pas à s'excuser mais elle continue et quelque part, cela lui fait du bien. Tous les deux se respectaient tant qu'ils ne pouvaient pas rester sur le moindre non-dit et Theodore sentait bien que ce moment était important pour eux. En relevant la tête, il y a son sourire auquel il accroche son regard et qui l'apaise un peu plus encore, sa main qu'elle vient déposer sur sa joue dans un doux réconfort. Et il acquiesce à ses paroles, se taisant dans la peur de dire quelque chose de la mauvaise façon, elle avait les mots qu'il ne possédait pas Ophelia lorsqu'il s'agissait de choses aussi fortes et attachées aux émotions. Theodore comprenait ce qu'elle lui demandait et ce n'était que naturel pour la teneur de leur relation, ce pacte qu'il y avait entre eux. Il savait qu'il devrait faire plus d'efforts à l'avenir pour laisser de côté ce mélange d'égo, de craintes ou de frustrations qui le tourmentaient à ce moment là, elle avait toujours été à ses côtés sans le juger, sans le rejeter et l'aimant inconditionnellement. Et ô combien un amour comme celui-ci était rare, surtout lorsqu'il était partagé. Douce caresse sur sa joue, toucher qui l'apaisait toujours et dont elle seule avait le secret. Il sait bien Theodore qu'il ne serait vraiment pas grand chose sans elle à ses côtés, il s'agissait de l'une des vérités les plus puissantes qu'il possédait. Et son regard s'ancre au sien à ses mots, ému d'une certaine façon, impacté par sa demande qui faisait résonner en lui ce qu'il désirait être pour elle, avec assurance et d'une loyauté sans faille, c'était une évidence ce qui les liait, si puissante et vraie qu'il ne saurait pas même la qualifier proprement. « i'll be, forever. » son bras entoure les épaules de sa meilleure amie en l'amenant vers lui afin de l'enlacer un peu plus encore, il respirait enfin auprès d'elle et se promettait de lui apporter tant et plus encore. « i'll be better, a better best friend and a better man for you. I promise. You deserve the best Ophelia. » et ses lèvres se pressent au dessus de ses cheveux pour y déposer un baiser, puis un autre avant de raffermir son bras autour d'elle. Il a l'impression que son cœur est prêt à exploser, à sortir de son torse à être autant exposé et pourtant cette sensation ne lui fait pas peur, plus maintenant. Parce qu'il sait que quoi qu'il arrive, il serait entre ses mains et en sécurité, il a confiance en elle et aura confiance en elle jusqu'à la fin de ses jours, ce lien qui existait entre eux deux n'était pas n'importe lequel. Il avait non seulement une source de puissante sincérité mais aussi l'assurance d'être là pour l'éternité. Et que les étoiles et la voûte céleste ondulant de ses plus belles couleurs l'en témoignent, Theodore jurait être à jamais là pour elle et au mieux possible, sa meilleure version.